Finalement sorties d'une boucle temporelle et ayant appréhendé un voleur, vous décidez de rester ensemble pour éviter plus de désagréments du même genre que le précédent. Cependant, malheur, Java est saisie d'une puissante crampe à l'estomac, ayant frappé sans crier gare, décidant de s'absenter, elle laisse Marthe seule.
Enfin, seule, du point de vue de la véritable Java, car Marthe voit revenir la garde à ses cotés, lui proposant de faire les boutiques, tantôt sortit du champ de vision de la gouvernante, elle lui propose de changer de destination pour aller au théâtre.
HRP : Java, tu pourras jouer tes clones qui, plus ou moins hors de contrôle essaient chacun de séduire Marthe en l'emmenant dans des lieux idéaux pour les rendez-vous galants. Marthe, toi, par le coup du hasard (ou du destin ~) ne voit jamais deux Java simultanément, pensant naturellement qu'elles sont la même personne, du moins, jusqu'à ce qu'elles se trahissent.
▬ Perquisition de la Garde Royale ! Je demande à voir vos toilettes !
▬ Euh... C'est la cabane au fond du jardin... Il y a un problème ?
Java ne répond pas et fonce comme un taureau vers le petit cabanon. Inutile de vous décrire le spectacle haut en couleurs auquel elle s'adonna à l'intérieur. Disons simplement qu'elle en avait probablement pour un peu plus d'une minute... Et si seulement ses malheurs s'arrêtaient là. Entre deux feux d'artifesses, Java sent toutes ses forces la quitter. Comme si... Non ? Son pouvoir ? Manquant de s'évanouir, elle se tient au mur et gémit de douleur. Ca pouvait pas être ça, quand même, si ?
Et elle ne pouvait pas le savoir, mais si, effectivement. Son pouvoir faisait des siennes, sans qu'elle l'active, et donc sans qu'elle puisse contrôler quoique ce soit. Ni la surface de l'invocation, ni leur but à accomplir, rien. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était sentir ses forces vitales la quitter, et récupérer les souvenirs associés.
Alors quoi ? Alors il y a une Java, qui trouve qu'elle est bien mignonne la petite Marthe, et que ce serait bien sympa de la voir essayer des jolies robes ! Qui finit par disparaître dans une allée, pour qu'une autre réapparaisse plus loin.
Une autre Java, qui trouve qu'elle est bien maligne la petite Marthe, et que ce serait bien drôle de l'emmener rigoler devant la dernière comédie de Dooni Ban au théâtre ! Qui finit par glisser dans une bouche d’égout pour ne jamais en ressortir, remplacée par une autre Java dysfonctionnelle qui apparaît dans le quartier.
Il y en a encore une – celle la est un peu timide et tient un petit bouquet de géraniums clairement arraché sous la fenêtre d'une échoppe quelconque. Elle ose à peine lever les yeux vers Marthe lorsqu'elle se plante devant elle, avec un petit sourire gêné...
▬ Aucune-de-ces-fleurs-n'a-de-votre-beauté-la-couleur !
Finit-elle par beugler comme une rustre, attirant tous les regards sur elles. Je ne sais pas quel Cyrano avait bien pu lui chuchoter cette réplique là, mais il avait vraiment mal fait son travail. S'en rendant compte, elle panique, jette les fleurs sur Marthe et part en courant... Pour disparaître dans la foule.
Et à ce stade, vous vous en doutez : une autre, toute aussi stupide, toute aussi gênante, était réapparue à sa place quelque part dans le coin. Et celle-ci était bien décidée à emmener la jolie gouvernante à l'hippodrome, sauf que... impossible de la retrouver ! Elle était apparue beaucoup trop loin ! Pas prête d'abandonner, elle commence à courir en hurlant :
▬ JE CHERCHE DAME APPLEBEE ! OU ETES-VOUS ?! J'AI PERDU L'AMOUR DE MA VIE ! MA DAME, COMME JE ME LANGUIS !
Au moins, cette dernière Java avait un vocabulaire un peu plus agencé. Par contre, niveau discrétion, on repassera... Niveau vision périphérique également. Tout en criant, cette Java venait de dépasser ladite « Dame Applebee », et continuait de courir dans la rue en hurlant son nom sous tous les tons...
Un jeune homme passe la tête par la porte, et la regarde, puis regarde Marthe.
▬ Excusez-moi, vous... vous avez vu le type qui vient de passer ? C'est fou, on dirait la copie conforme du garde royal qui est venu inspecter nos toilettes...
Pendant ce temps, au fond de son jardin, Java se vidait de toute substance, au bord de l'évanouissement. Peut-être que c'était les douleurs, peut-être que c'était la honte. Dans tous les cas, même si elle avait fini son affaire, elle n'avait même pas la force de se lever pour sortir laver son nom... Chaque lot de souvenirs de ces clones est accompagné par sa charge de fatigue, et de haine envers elle-même.
Il y avait bien une chose dont elle était sûre, en revanche. Cette fois, les problèmes de son pouvoir ne pouvaient pas venir d'elle, puisqu'il ne répondait même plus à ses propres règles d'activation. Peut-être qu'elle avait mangé un truc pas frais ? Allez savoir.
Les petits pois sont rouges - Ep2.
La java de l'amour
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.. pourtant la voilà. Les bras chargés de sacs et sachets aussi bien en tissus qu'en papiers. On aurait dit une de ces petites Miss Nobles en pleine fièvre acheteuse !
- "Waah ! Regarde comme ce chapeau te vas bien !! "s'exclama Java en enfonçant un couvre-chef sur le crâne de Marthe jusqu'aux yeux. "On dirait qu'il a été fait pour toi ! "
Et comme elle luttait pour devisser un chapeau en laine épaisse hideux aux motifs floraux psychédéliques enfoncé solidement sur sa tête, Marthe ne vit pas Java s'assomer contre une étagère.
- "Hé ! Mais c'est là que tu te cachais ! Ô ma douce, j'ai trouvé une crème pour ta peau de pêche ! Il FAUT que tu l'essaye !~♡ "
-" Ma quoi-?! " commença à s'insurger Marthe bien vite interrompue et traînée par le coude hors du chapelier.
Et comme une toupie lancée par le coude la victime se faisait envoyée tourner ailleurs. Tournant si bien elle rata le moment où Java qui se jettait avec elle hors de la boutique se fit percutée et emmenée par une charrue qui passait par là.
-" Bah, qu'est-ce que tu fais à tourner en rond dans la rue ? C'est mon parfum qui t'ennivre ??" s'exclama une nouvelle Java qui se jeta sur Marthe en lui tendant son cou pour qu'elle y plonge le nez.
-" Non-Non ! Je le sens très bien d'ici !- " declina Marthe en ésquivant par le côté une poitrine parfumée et sa propriétaire qui se jettaient sur son visage.
Emportée par son élan cette Java-ci atterri et disparu dans une gigantesque pile de cartons et de vêtements sur une nouvelle charette. Mais Marthe n'eut pas le temps de la chercher car on l'appella à l'autre bout de la rue;
-" Hé ! Miss Marthe ! Qu'est-ce que vous attendez ? Le captiveur sur papier magique n'attends plus que nous ! On sera le couple parfait à l'image, dépêchez-vous! "
-" Dame Java ?! Vous ne venez pas de tomber devant moi ?!" commença-t-elle en marchant pour la rejoindre. "Et je crois qu'il y a un petit malentendu. Nous ne sommes pas un couple ! .D- .. Dame Java ?" s'énerva-t-elle avant de s'arrêter de surprise.
-"Ouh-la-la-la-la, ça vas pas mieux pouw vous on diwait .. " s'inquiéta le propriétaire des toilettes réquisitionnés accoudé à son comptoir.
-" Muaii.. c'est les autres... je crois qu'ils ont une mauvaise influence sur moi.. " expliqua-t-elle en désignant implicitement une Java qui passait devant elle sans la voir en déclamant un poème.
-" Elle a pas l'aiw bien vot' copine là, elle s'appelle comment ? Parc'qu'elle sensée êtr' coincée dans l'trou au fond d'mon jardin là..." indiqua l'homme en visant du pouce derrière lui.
-" C'est une garde royale, Dame Java Anggun. Mais vous dites qu'elle est chez vous ? Je.. je dois la voir ."
Après avoir vidé sa gourde-fontaine pour se nettoyer le derrière – déjà qu'elle avait pourri le chiotte d'un honnête citoyen, elle allait pas lui finir ses réserves d'essuie-fesses non plus – et s'être frotté quelques fleurs de jasmin ici et là pour éviter de porter l'odeur de ses méfaits, elle finit par pousser la porte du cabanon pour faire quelques pas et... s'écrouler dans l'herbe. Tiens, elle avait déjà vu ces petits souliers. Elle lève la tête et reconnaît Marthe, qu'elle était censée accompagner à bon port et garder en sécurité. Marthe, qui avait subi les mille folies d'au moins trois clones complètement zinzins... Trois ? Java était fatiguée comme si elle avait atteint sa limite. Oh non, il n'y en avait pas une quatrième qui faisait des siennes, quand même ?
Et les deux autres, envoyées à la caserne, dont elle n'avait toujours rien récupéré. Elle roule en gémissant pour se mettre sur le dos. Quel enfer...
▬ Marthe... J'crois bien que nos problèmes magiques sont loin d'être finis...
Parce qu'effectivement, si c'était juste son pouvoir qui était complètement détraqué, il n'y aurait aucune raison pour que ses doubles fassent une fixette sur une parfaite inconnue. Certes, la petite dame était jolie comme un cœur, mais de là à vouloir l'inviter partout... Java avait déjà du mal à inviter quelque part les gens qui l'intéressaient vraiment, donc cette partie là ne pouvait définitivement pas venir d'elle. Et il allait falloir lui expliquer. Avec des termes simples, que même une civile pas forcément toujours exposée à la magie pourrait comprendre. La garde grogne à nouveau, et se redresse lentement.
Son ventre avait toujours été son pire point faible. C'était celui qui la précipitait dans de nouvelles amitiés, mais aussi celui qui engrangeait une partie de l'énergie nécessaire pour qu'elle se dédouble. Elle fit l'inventaire de ce qu'elle avait mangé, rapidement, dans sa tête... Rien de bien suspect, pourtant. Peut-être que ça allait dans l'autre sens, alors ? Un bidule qui avait pourri son pouvoir, et qui lui avait explosé l'estomac par extension... Elle n'avait pas vraiment la force d'y réfléchir plus, alors elle se releva laborieusement, tout en commençant à parler lentement. Rien à voir avec les surexcitées qui avaient tenté de faire la cour à la gouvernante un peu plus tôt.
▬ Bon, heu... Premier truc. J'espère que vous me pardonnerez le comportement honteux de mes doubles, je n'ai aucune idée de pourquoi elles ont décidé de vous prendre pour cible, mais je compte bien y remédier.
Elle dégaine son « bâton » pour prendre appui dessus. S'il y en avait encore deux en chemin vers la caserne, trois qui lui étaient revenues... Alors il en restait une dernière à éliminer, avant qu'elle ne draine tout ce qui lui restait d'énergie et qu'elle s'évanouisse pour de bon.
▬ Deuxième truc. Si vous avez une envie pressante, j'vous déconseille le cabanon... j'y ai un peu repeint les murs, haha. J'ai le bide en compote. Pour l'instant, ma théorie, c'est que les deux sont probablement liés...
Java commence à avancer dans le petit jardin, avec la rapidité d'une vieille tortue fatiguée. Ce qui était un peu son animal totem, à l'instant exact, quelque part.
▬ Troisième truc. Je vais avoir besoin de vous pour attirer la dernière du lot jusqu'ici, pour voir si elle pourra nous donner quelques infos sur la situation. Désolée... J'aime pas trop laisser des gentilles dames comme vous jouer les appâts, mais j'crois bien qu'on a pas trop le choix.
Elle pousse la porte qui mène à l'intérieur, et se retourne vers Marthe pour rajouter un dernier élément, secondaire mais essentiel à sa fierté.
▬ Ah, et au fait. Vous êtes très jolie, mais vous m'intéressez pas du tout. 'Fin pas comme ça. Et même si c'était le cas, je m'y prendrai différemment. J'dis ça comme ça, hein, le prenez pas mal.
Puis elle rentre dans la demeure dont elle avait explosé la porte en arrivant, et tombe nez à nez avec son propriétaire.
▬ C'est bon, tout est en norme ?
▬ Oui, oui. Le capitaine Hekmatruc vous salue, mon brave.
C'est bon, pas la peine de juger, il n'y avait littéralement aucune chance pour que ça remonte jusqu'à ses oreilles. Ou peut-être que si. Mais au pire, elle trouverait bien un moyen de se faire pardonner ! Après tout, c'était le seul capitaine du royaume à avoir survécu à la famille Anggun au complet – c'est pas rien, comme haut fait !
Java finit par sortir, son arme lui servant d'appui pour tenir debout dans la rue. Grave erreur : visiblement, la Java gueulante en avait énervé plus d'un, et les regards noirs qui la foudroyaient dans tous les sens laissaient sous-entendre qu'à son problème magique, allait sûrement s'ajouter un léger petit problème de... lynchage public ?
Pendant ce temps, l'autre continue de crier ses rimes dans toutes les rues du quartier marchand.
Les petits pois sont rouges - Ep2.
La java de l'amour
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-"Woo-w.. ça.. ça vas ? " hésita-t-elle. Mais elle se rappella soudain qu'elle était censée être en pétard. "Vous étiez vraiment fichue là tout ce temps ?! Ce n'est pas encore une blague douteuse pour essayer de me séduire ? " demanda-t-elle les poings sur les hanches.
-" Toc-toc.." lui glissa la voix dans son dos.
-" Quoi ?" demanda Marthe en tournant la tête avant le corps . Mais la réponse fut plus rapide qu'elle ;
-" POUET-POUET !"
-" Bah alors p'tite dame ?!! Pourquoi-qu'vous criez donc ?! " demanda le marchand qui avait déjà laissé sortir la véritable Java.
-" Je.. j'ai cru voir quelqu'un... Où est dame Java ?!
" s'empressa Marthe de demander en rentrant se réfugier à l'intérieur de la maison.
-" J'lui ai dit qu'dehors y'avait du monde pour elle. L'est partie pour faire la tournée des grands ducs ! Elle est allée voir par ses propr'-z'yeux pourquoi qu'les gens sont fâchés tiens." lui répondit le civil en lui indiquant la sortie puis en se dirigeant vers ses fenêtres.
-" Quoi ?!" demanda Marthe avec étonnement. Des gens attendaient Java dehors ? Oui. Et une autre Java attendait un signal tapis dans l'ombre.
-" Pouet-poueeeeet !!" revint à la charge l'ombre agile dans son dos. Même procédé. Deux mains qui viennent par derrière et pincent les "pouet-pouet" de Miss Applebee avant de courir se planquer à la vitesse de l'éclair.
-" YIIIIK !! QU-QUOI ?! QU-" commença à crier Marthe aussi surprise qu'en recherche de réponses. Mais comme elle avait redonné le signal...
-" PWET-PWOOUEEETTE !!" revint encore l'imitation de ninja qui se faufilait partout dans la maison de pièces en pièces, effectuant un deuxième pouet-pouettage au passage sur les petits pouettoux de la pauvre gouvernante.
-" Java .. enfin. Double de Java... je te vo- " mais elle s'interrompt soudainement avec une idée en tête. "Oh- , mais où es-tu donc passée ?-! Je me le demande bien... " feigna Marthe avec un jeu d'acteur douteux en tapant des pieds par terre comme si elle s'éloignait. Sauf qu'elle se rapprochait à pas feutrés du rideau sous lequel une paire de botte dépassait.
-" T'es partiiiie ?!" appella la Java supposée cachée.
-" JE T'AI !" cria alors Marthe en se jetant sur la forme derrière le tissu.
-" Java ! J'en ai une ! J'ai une de tes doubles !!"
-" Une quoi ?" demanda la voix d'une Java dans son dos.
-" Quoi une quoi ??" questionna par reflexe Marthe en se retournant, pensant qu'il n'y avait plus personne d'autre dans la pièce.
-" Double Pouet-pouet !" commenta par habitude la Java emballée. Mais c'est celle face à Marthe qui reçu la réponse.
/ ! / Z-BAF !! / ! /
La gifle réflexe était partie toute seule..
-" Tu.. tu viens de me frapper ?" demanda choquée la Java devant elle en portant ses mains sur sa joue. Une marque de 5 doigts bien définis commençait déjà à y apparaître..
-" Ça suffit , Clone ! " s'énerva Marthe en criant pour de bon. Elle avait croisé ses bras sur sa poitrine maintenant. "Tu disparais, ou je fais comme avec ta copine ! " . Et pour illustrer ses propos elle mis un coup de pieds dans la zone supposée ventrale du rouleau de printemps. "Outch!".
- "Votre comportement est inacceptable !! " . Et Marthe remis un deuxième coup dans le rouleau de rideau pour l'illustration. "Eurgh!" recommenta la Java-nem. "ET TOI TU TE TAIS !!! " explosa Marthe qui contre toutes attentes leva son coude et.. se laissa tomber lourdement avec sur la captive. Retombée du coude !
Des troubles intestinaux, un rencard éclair, quelques "pouet-pouet" et un nem à la Java plus tard, Marthe peut enfin se vanter d'avoir attraper une des clone. Maintenant, il ne manque que les suivants à intercepter, tâche que la véritable Java n'a pas trop de mal à accomplir - après tout, qui la connait mieux qu'elle-même ? La maison du bonhomme perquisitionné sert donc de quartier général pour votre opération - ou plutôt votre débriefing.
Vous étiez en train de discuter des évènements, lorsque la dernière fauteuse de trouble - Java Nem -, s'exclame.
- N'ayez crainte, Marthe, ma douce, ma magnifique. Je vais vous tirer des griffes de cette terrible femme, puis nous iront en croisière jusqu'à l'Archipel et je vous épouserais ! Ahahah !
Dans un rire machiavélique, elle s'extirpe de son rideau pour faire face à la véritable Java, prête à en découdre avec sa maîtresse. Elle est au top de sa forme et impose ainsi un véritable challenge à appréhender, c'est ainsi qu'est lancé un duel. Quelques pirouettes plus tard et Marthe n'arrive plus à suivre qui est la vrai et qui est le clone, c'est à ce moment qu'une des deux s'approche en s'exclamant.
- Restez derrière moi, Marthe, je vais nous débarrasser de ce double, cette histoire sera bientôt réglée !
Comment différencier la véritable de la fausse ? Pourtant, tu ne le sais pas, mais c'est bien cette Java là qui essaie de te tromper.
Forcément, le pauvre bonhomme qui n'avait rien demandé est un peu irrité quand il voit le bazar dans lequel le rideau se retrouve. Java commence à regretter un peu son mensonge – des toilettes à la turque bien remplie, à la limite, ça aurait fait un peu jaser sur les glorieux gardes du palais, mais un bazar pareil, ça risquait de prendre de sacrées proportions. Elle se frottait encore la joue en grognant et s'apprêtait à expliquer gentiment à Marthe qu'elle n'était pas responsable de ce vilain jeu de harcèlement, mais...
… Visiblement, son clone avait une autre idée en tête. Un enlèvement. Super. Décidément, elle en avait jamais vu qui étaient sorties aussi cinglées. Est-ce que les p'tits jeunes avec qui elle avait déjeuné plus tôt lui auraient pas joué un vilain tour ? Le timing coïncidait beaucoup trop avec son temps de digestion pour qu'elle ne se pose pas la question. Et elle aurait bien aimé avoir un peu de répit, passer un peu plus de temps à réfléchir, mais en voyant son clone prendre une des postures de combat qu'elle avait volé à un redoutable maître en arts martiaux de l'Archipel, elle comprend bien qu'elle n'a pas le luxe du temps, ni du choix.
Malgré sa fatigue et son estomac qui ne lui faisait pas moins mal qu'avant, Java adopte la même posture, et s'ensuit un combat animé. L'originelle essayait d'amener l'autre jusqu'à la sortie, tandis que le clone fou faisait tout pour se rapprocher de Marthe. Elle allait quand même pas... ?
▬ Restez derrière moi, Marthe, je vais nous débarrasser de ce double, cette histoire sera bientôt réglée !
Oh la saleté. Elle avait donc osé. Le coup du clone qui se fait passer pour l'originelle, elle se l'était déjà fait à elle-même plusieurs fois, en plus. Surtout quand elle était plus jeune, et pas encore assez expérimentée pour savoir garder le contrôle sur ses propres débordements. Le regard sombre, les sourcils froncés, Java ne cache plus sa colère. Tant pis pour les civils. Elle allait se débarrasser de cette nuisance en premier, et rattraper les pots cassés plus tard.
Profitant que son double soit distraite, elle l'attrape par la ceinture pour la tirer jusqu'à elle, et passe son bras autour de son cou.
▬ Marthe ! A l'aide ! Elle veut prendre ma place à vos côt- Argh !
Sans aucune forme de pitié, en sachant exactement quel genre de souvenirs elle allait récupérer de cette méthode inhumaine, Java cale son autre bras sur l'épaule du clone pour bloquer une tentative de fuite et commence à serrer. Fort. Très fort. Et l'autre, elle devient toute bleue. Et le propriétaire, il devient tout blanc. Est-ce que son petit coin tranquille était en train de se transformer en scène de crime sous ses yeux ?!
Le double ne peut plus parler – simplement se débattre. La Java-source se prend quelques coups dans les côtes, les cuisses, mais elle ne la lâche pas. Jusqu'à ce que la clone arrête de bouger... et s'évapore, comme toutes les autres.
Java se tient la tête en récupérant ces souvenirs d'une lente agonie... et surtout, les regards de son « public » qu'elle s'était bien gardée de croiser jusque là. Elle finit par se redresser, et attrape le rideau pour le plier proprement, et le déposer sur une table.
▬ Ca reste entre nous.
Impose-t-elle au propriétaire des lieux, pétrifié devant l'horreur du spectacle auquel il venait assister. Java attrape Marthe par le bras, et la tire sans ménagement pour l'emmener dehors. Elle lui avait mis une sacrée claque, donc elle allait pas commencer à se plaindre qu'elle se soit occupée du problème, non ? Ah, mais peut-être qu'elle avait pas encore compris que c'était un plan foireux d'un clone encore plus foireux.
Après avoir fermé la porte derrière elle, Java soupire et prend appui sur le mur.
▬ J'vais rien dire pour la baffe, elle aurait été bien mérité si t'avais giflé la bonne Java. Mais elle nous a pas facilité la tâche, l'autre débile. J'suis désolée d'avoir dû faire ça devant toi... Laisse-moi au moins m'expliquer, et tu pourras me donner une deuxième baffe après s'tu veux.
Et c'est parti pour le deuxième topo à réciter sur son pouvoir. Même en connaissant les mots par cœur, même en ayant retrouvé un semblant de contrôle sur la situation, Java ne se sent pas mieux. Pas mieux du tout, même. Elle avait enfin retrouvé une forme d'équilibre avec sa magie, et en une après-midi, tout avait dégénéré. Ses clones avaient harcelé sans relâche une petite dame toute gentille au point où elle s'était transformée en véritable warg, sans qu'elle puisse rien faire... à part tuer la dernière pour la faire disparaître. Et comment on explique ça proprement ? Elle ne pouvait que se sentir fautive. Comment ses propres reflets avaient-ils pu devenir si laids, si vite ?
▬ J't'avais parlé de mon pouvoir tout à l'heure. Y a un truc à savoir pour comprendre ce que j'ai fait, c'est que normalement, je dois leur donner un but pour qu'elles apparaissent, et elles partent quand elles ont fait leur boulot, ou que j'ai plus assez d'énergie pour les garder parmi nous.
Ca, c'était la partie facile.
▬ Sauf que là... J'sais pas c'est quoi la blague, mais j'en ai pas invoqué à part les deux de tout à l'heure, elles ont reçu aucun ordre de moi, et en plus, elles ont bouffé toute mon énergie pour leurs conneries ! Et ouais, du coup, le seul moyen de les faire partir sinon, c'est de... bah... d'les buter quoi. J'aime pas ça, et franchement, les effets secondaires sont pas foufous, mais j'allais quand même pas la laisser t'emmerder plus longtemps, hein.
Le regard baissé, avec un sourire en coin amer, elle ajoute enfin.
▬ J'ai rien à voir avec leurs bêtises, mais c'est quand même de ma faute, donc j'assumerai les conséquences, et je ferai c'qu'il faut pour que tu me pardonnes. Et si tu veux te plaindre à mes supérieurs, va pas voir la Royale, j'suis pas chez eux... Va juste à la commission dire que Java Anggun a encore chié dans la colle.
Plus de vouvoiement, plus de vocabulaire soigné, plus de façade, rien. Il faut dire qu'elle était bien trop fatiguée pour continuer à jouer les fières, et qu'elle n'avait plus vraiment la moindre raison de se sentir fière à cet instant précis.
Les petits pois sont rouges - Ep2.
La java de l'amour
EVENT Feat @Java Anggun
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-" Restez derrière moi, Marthe, je vais nous débarrasser de ce double, cette histoire sera bientôt réglée !" s'exclama sa protectrice.
-" JAVAAA !! " hurla Marthe en se jetant sur le bras qui étranglait la garde. "LACHE LA !! LACHE LA MAUDIT CLONE !!! " . Face à elle la Java étranglée commençait à suffoquer. Marthe aussi paniquée que furieuse s'accrocha au bras meurtrier et essaya d'en défaire la prise. "ARRÊTE ! TU VAS LA TUER !! "
-" Ja.. " dit Marthe en cessant de mordre ce bras qui n'avait pas relâché sa prise. "Java... " .
-" NON ! LACHE MOI !.. " cria-t'elle juste avant qu'elles n'atteignent la porte.
-" -J'vais rien dire pour la baffe, elle aurait été bien mérité si t'avais giflé la bonne Java. [...] commença-t'elle. La "bonne" ? Mais... ce n'était pas un double face à elle ? Elle avait giflé l'originale ? "[...] J'suis désolée d'avoir dû faire ça devant toi... Laisse-moi au moins m'expliquer [...] "
-" Je ne peux pas vous juger sur votre travail ou votre façon de l'exécuter... Je.. Je ne vois pas l'intérêt d'en référer à vos supérieur... Finissons-en avec cette histoire, rentrons boire une bière bien au frais dans notre logis et on oubliera toute cette histoire... d'accord ? "
-" ELLE A DISPARUE !! OÙ EST PASSÉ LE CORPS ?!! C'EST QUOI CETTE MAGIE ?!! POUF, ET LES CORPS DISPARAISSENT ?!! " hurla le citoyen dans la maison derrière elles. "Tu l'as vu comme moi chérie !! Elle était LÀ !! J'AI PAS RÊVÉ ! ET ELLE A DISPARUE !! OÙ EST PASSÉE CETTE GARDE ?! " se remit-il à hurler, visiblement à l'intention de son épouse. Le corps de la double venait de se dématérialiser sous ses yeux. De quoi finir de rassurer Marthe.
-" Il faut qu'on file !" dit avec empressement Marthe qui posa cette fois sa main compatissante sur l'avant bras de la garde.
-" Hé ! Par ici ! " cria un autre villageois qui venait de les reconnaîtres dans la rue et les pointait du doigt. "Elles sont là , la Fouteuse de Merde et sa p'tite copine ! Attrapez les !! "
-" Vite !" instigea Marthe en la tirant elle-même par le bras pour lancer le mouvement de départ. "On leurs fera de petites lettres d'excuses plus tard, pour l'instant il faut retrouver tes doubles avant qu'ils ne mettent plus de bazar !! .. LÀ ! J'EN AI VU UNE ! "
-" Mission pour la garde ! Veuillez nous excuser pour le dérangement !! " cria Marthe en passant devant la fleuriste choquée. "Et toi !! REVIENS LÀ ET ARRÊTE DE FAIRE LE BAZAR !!! "
-" Ô ma douce Marthe !.. " commença la double dos au mur sur un ton mielleux. "Vivons notre amour pleinement ! Débarassons nous de la gêneuse, on sera tellement heureuse !.. " essaya de négocier la créature devant elle, bouche en cœur et yeux emplis d'amour.
-" Tu as mis trop le bazar pour ça ! Tu te rends compte des ennuis que tu nous as créé ?! " demanda Marthe qui attendait les renforts censés arrivés à sa suite. Elle avait déjà repéré une pelle contre un mur et commença à s'en rapprocher discrètement.
- "Mais c'est la vendeuse , 'esh !!" essayait de mamayer le double dans le cul de sac en avançant vers Marthe comme elle s'expliquait. "Elle savait même pas quelles fleurs vont l"mieux à ton teint ma belle Juliette ! Ooh ma belle rose, ma jacinthe, mon petit pétunia, mon joli géranium, ma petite fleurs des îles, mon petit .." disait-elle en continuant de s'avancer.
- "ÇA SUFFIT ! " .
-" Et de deux ! " s'exclama Marthe en lâchant son arme et en se frottant les mains. Elle commençait presque à y prendre goût. Se retournant pour voir où en était Java à sa suite elle aperçu au loin une autre double devant un chocolatier. Couverte de crème de marrons et d'autres délices sucrés elle avait l'air de s'en être mise pleins les fouilles et était en pleine dispute avec le vendeur;
- "Java !! Là ! Une autre qui me cherche un cadeau !! " la désigna de l'index Marthe qui reprenait encore son souffle après son mini-combat. Combien en restait-il des comme ça de nouveau ?
La garde résiste un peu avant de suivre la jolie brune – quelque chose en elle a envie d'éclaircir la situation auprès de ce pauvre marchand quelconque, de lui expliquer que tout ça n'avait rien à voir avec la Garde Royale, qu'il devrait probablement utiliser un ou deux Net'Spray sur ses toilettes... Mais pas le temps. Si elle n'a toujours pas récupéré les souvenirs de ses deux premiers clones, il faut quadriller la zone pour vérifier qu'elles ne seraient pas également en train de faire des bêtises. Alors elle suit, tant bien que mal.
Et puis évidemment, y en a une qui est en train de nous faire le plus gros bouquet de fleurs du royaume. Qui semble prendre la confiance lorsqu'elle voit Marthe qui accourt, et la perdre tout aussi rapidement lorsqu'elle voit Java et son regard noir. Elle qui n'avait jamais vraiment aimé recevoir des fleurs, pourquoi elle voudrait en offrir ? C'était probablement la plus lente des deux, elle avait l'air un peu niaise et perdue depuis le début, celle-là. Ce qui embêtait surtout la garde, à ce stade, c'était pas d'avoir une dette d'honneur envers TOUS les commerçants de la capitale, mais surtout de savoir ce qui s'était passé, et si elles avaient fait leur rapport avant de devenir zinzin.
Voyant Marthe qui se lance à la poursuite du clone, Java suit en trottinant, bien incapable de courir vraiment, après avoir jeté un regard désolé à l'étal du fleuriste. C'était censé être une journée de repos, bon sang...
L'originelle arrive pile à temps pour voir Marthe donner un sacré coup de pelle sur le crâne de la toute niaise. Ouh, pas terrible comme mort non plus, celle là. Elle se frotte le dessus de la tête en grimaçant, tout en essayant de démêler les souvenirs rocambolesques de l'abrutie qui vient de se désincarner. Le gamin à la caserne, ça c'était bon... Le rapport, apparemment, aussi... Puis une pulsion irrésistible qui l'avait menée jusqu'au fleuriste, et la suite, on venait de la voir en avant-première. Ah. Donc ça venait vraiment pas d'elle, juste d'un truc qui avait pourri sa magie. Mais quoi ?
▬ Java !! Là ! Une autre qui me cherche un cadeau !!
Pas le temps de réfléchir, Java s'approche de celle-là furtivement, dans l'espoir de lui briser la nuque gentiment... Quand celle-ci se retourne.
▬ Ben c'est pas trop tôt ! Tu peux expliquer au monsieur que j'avais besoin de tout goûter pour trouver la confiserie idéale pour ma délicieuse dame Marthe ?
▬ ... Tu fuis pas ? T'attaques pas ?
▬ Pour quoi faire ? Je veux juste trouver un chocolat à la hauteur de sa douceur !
Bon, visiblement, c'était la plus intelligente des deux qu'elle avait invoqué elle-même. Et elle ne semblait pas vouloir de problèmes, tout du moins, tant qu'on la laissait continuer de « goûter » les confiseries. Java donne une bourse bien remplie au chocolatier en lui montrant sa médaille, invoquant une dernière fois (pardon, Arthorias) le nom de la Garde Royale pour qu'on la laisse tranquille.
▬ Pourquoi elle ? J'vous ai rien demandé, moi.
▬ J'sais bien, mais on a reçu un nouvel objectif. Faire la cour à la belle.
▬ M'enfin, ça marche pas comme ça normalement !
▬ Ouais. Mais on suit juste les ordres.
▬ Mais les ordres de qui ?! Parle, donne-moi au moins un bout d'indice !
▬ J'sais pas. Tu penses qu'elle aime bien les amandes ?
Trop fatiguée pour répondre à cette question, l'originelle attrape la mâchoire et l'épaule de ce clone gourmet, et d'un mouvement sec, lui déboîte la tête. Et pouf, y a plus de clone. Juste un petit tas collant des divers trucs dont elle s'était couverte pendant ses dégustations. Java se masse la nuque en analysant ses souvenirs : c'était pareil que pour celle d'avant, retour à la caserne, rapport, pulsion irrésistible... Celle-là semblait avoir un peu plus réfléchi à la situation que les autres, lui laissant ainsi plusieurs hypothèses. Soit son pouvoir avait été parasité par un hors-la-loi, soit son déjeuner avait été saboté, soit elle était elle-même sous l'emprise d'un pouvoir qui pouvait influencer ses doubles, ou leur essence.
Java se rapprocha de Marthe et, dans un geste certes familier, mais loin d'être aussi intéressé que ses clones pouvaient le faire paraître, elle pose sa tête sur son épaule. Elle avait la tête qui tournait, son estomac gargouillait comme jamais, et une seule envie : décompresser.
▬ C'était les deux que j'ai invoqué tout à l'heure. Y en aura plus. J'ai plus rien pour faire vivre qui que ce soit, là... Même pour moi, j'suis pas trop sûre.
Malgré son poids, elle prend appui sur l'autre épaule de Marthe pour se redresser, et la regarder avec un air... flou. Entre la fatigue, les maux de ventre, et le mélange entre faim et nausée, Java était loin d'avoir bonne mine. En fait, elle savait même qu'elle était probablement sur le point de s'évanouir, mais bon, son bide risquait de lui jouer de sacrés tours au réveil si elle perdait connaissance maintenant. Alors il fallait tenir.
▬ Tu voulais aller boire une bière, c'est ça ? J'crois qu'il me faudra plutôt une p'tite soupe, perso. Par contre, j'suis pas sûre de pouvoir t'emmener à la caserne, pis t'façon les cantiniers m'aiment pas. Et j'vais pas m'imposer chez toi après tout ça, ma pauvre... Y doit m'rester d'quoi nous payer un repas dans une petite taverne, si ça t'intéresse ?
Malgré la réputation qu'elle allait maintenant se traîner dans le quartier commerçant, Java savait qu'elle travaillerait à tout réarranger – et qu'elle allait devoir faire un autre rapport sur le sabotage de son pouvoir... et probablement encore un autre pour expliquer de possibles plaintes sur les gardes du palais. Mais tout ça, ce serait pour plus tard.
Elle sourit à nouveau, cette fois de manière plus sereine, et surtout, avec une petite lueur de reconnaissance dans les yeux.
▬ T'as fait du bon boulot, tu ferais une bonne garde, tu sais ? Tu t'adaptes aux difficultés et t'as pas peur de montrer les crocs. J'suis p'tet désolée que t'aies du vivre ça à cause de moi, mais je suis contente d'avoir eu ton aide. Merci, Marthe.
Les petits pois sont rouges - Ep2.
La java de l'amour
EVENT Feat @Java Anggun
Lien de l'Ep1 : x
-" Veuillez nous excuser du dérangement Madame. " dit la jeune femme en s'inclinant devant la vendeuse. Il était question de regagner des bons points. "C'était une personne malveillante revêtue de l'apparence de mon amie et usurpant son identité, la noble garde Java Anggun. " précisa-t-elle en remettant les stands debout et en redressant nombres pots de fleurs. Son discours n'était pas anodin et la gouvernante avait une idée derrière la tête. La commerçante semblait comprendre que la véritable garde était une victime elle-même. Marthe aperçu d'ailleurs du coin de l'œil vers le chocolatier que Java en avait fini avec son interrogatoire personnel.
-" La situation est sous contrôle désormais, ces personnes malveillantes ont été mises hors d'états de nuire grâce à la garde. " triompha Marthe en s'inclinant encore après avoir fini d'aider à ranger à la vas-vite l'étal de fleurs. Mais elle ne pourrait rien faire pour tout les pétales répandus dans la rue. " Veuillez excuser la garde pour le désagrément ! " Nouvelle courbette ; " Si vous le permettez, dame Java a besoin de mon aide ! " s'excusa Marthe en une courbette finale avant de repartir au pas de course.
-" Entendu pour une soupe !" accepta avec douceur la gouvernante. " Je te propose un deal ; Je vis au dessus d'une taverne. Je te cuisine un bon potage pour te requinquer et si besoin est tu pourras y rester et prendre une chambre, d'accord ?" proposa Marthe avec bienveillance.
-" Allons allons, je n'ai pas la carrure ni l'étoffe pour rentrer dans la garde ! " prit avec humour la servante les compliments qu'elle reçut. " C'est à moi d'être reconnaissante ; c'est toi qui a mené les plus durs combats ! Et puis, grâce à toi, j'ai découvert que je n'étais pas trop une incapable ! " pimenta-t-elle d'un grand sourire dans la voix.
"Nous sommes arrivés, c'est juste ici. " indiqua Marthe comme elles arrivaient à l'arrière de la boutique et qu'elle allait pour lui ouvrir la porte de derrière.
-" Tu veux bien m'excuser un instant ? J'arrive tout de suite . " s'excusa-t'elle en se dirigeant vers les commodités, plaçant au passage une casserole de potage sur le feu.
-" Marthe ! " s'exclama Java sur le trône.
-" Toi !!" s'écria la dite Marthe en même temps.
-" Je t'attendais justement ! Je voulais te remercier pour le petit pot de beurre ! Mais en chemin, j'ai été prise de.. " et l'odeur des toilettes se suffisait en réponse. "... alors j'ai envoyé des doubles ! Ils t'ont retrouvé ?! "
-" MERDE ! " explosa Marthe en hurlant.
-" Je te fais cadeau de la picole, mais tu m'dois des chiotes, Java ! "
Elles arrivent, et la garde s'écroule dans la chaise qu'on lui désigne sans demander son reste. La tête en arrière, contemplant le plafond, Java savoure enfin un petit moment de calme et commence à somnoler à moitié. Ah ? Visiblement, elle était tellement fatiguée qu'elle entendait sa propre voix à travers les murs. Bon, ben ça arrive, des fois on sait pas trop ce qui se passe dans nos têtes, hein.
Sauf quand on a la faculté de récupérer les souvenirs de ses doubles. Toujours à moitié sonnée, Java encaisse à peine le flux d'informations parasitées qui envahit son esprit, entre les fantasmes que nous aurons la pudeur de taire, et les odeurs que nous aurons le bon goût de ne pas décrire. C'était quoi, ce délire ?! Depuis quand ses doubles pouvaient eux-mêmes se dédoubler ? Bon, quelque part, c'était une bonne idée dans le principe, qu'elle garderait en mémoire dans un coin de sa tête, mais... Là ? C'était vraiment trop. C'était à cause d'une abrutie parmi toutes celles qu'elles avaient traqué qu'elle avait dû affronter tout ça ? Revivre toutes ces morts, juste pour un clone complètement zinzin ?
Quand Marthe revint à elle et lui servit son repas, Java était complètement atterrée. Le teint grisâtre, les yeux vitreux, on l'aurait probablement déjà enterrée si elle n'était pas encore capable de lentement lever la tête. Et un truc de plus à réparer...
▬ Ouais, j'suis désolée. J'vais prendre un jour de repos et je repasserai pour te remettre ça en ordre. Personnellement. On va éviter de déléguer le travail à mes imbéciles, hein...
D'un geste faible mais décidé, elle saisit son bol de soupe et en avale une gorgée. Et tout d'un coup, le monde retrouve ses couleurs. Est-ce que la soupe a toujours été aussi bonne ? Est-ce que Marthe est un ange de la cuisine tombée du paradis des veloutés ? Java n'allait certainement pas prendre le temps de poser la moindre question : peu importe à quel point la soupe était chaude, elle avait bien trop faim pour articuler quoique ce soit ou sortir le nez de son bol.
C'est ainsi que ce pauvre bol de soupe trouva sa fin dans l'estomac de la garde, petit repas parti trop tôt. Java reposa son bol joyeusement, se sentant déjà à moitié requinquée. Bon, il lui en faudrait sûrement trois ou douze de plus pour se remplir le bide, mais elle ne comptait pas abuser de la gentillesse de son hôtesse. A la place, elle fit honneur à sa bière, et trinqua à la force redoutable de cette adorable jeune femme, bien moins adorable lorsqu'elle était énervée, et tant mieux pour tous les empaffés !
▬ Encore merci ! Ta soupe était aussi bonne que tes coups de poing, et ta bière, fraîche comme tes gueulantes !
Et voilà, un vrai compliment de la vraie Java. Heureusement qu'elle n'était pas devenue poète. Elle s'incline respectueusement devant Marthe avant de quitter sa cuisine, sans oublier de préciser l'heure de son retour le surlendemain. Et après s'être acquittée de sa dette d'honneur envers elle, viendraient toutes les autres...
Si cet événement avait eu lieu plus tôt, peut-être que notre chère recruteuse aurait sombré dans une crise existentielle d'une noirceur rare. Peut-être qu'elle aurait dégringolé l'escalier de l'ambition qu'elle avait tant travaillé à remonter, marche par marche. Mais de ce jour, elle garderait le souvenir d'une civile vaillante et déterminée... et des trouble-pouvoirs de la Capitale. Décidément, cette ville semblait bien décidée à la dégoûter.