Je plisse doucement les yeux lorsqu’il me signale que je n’ai pas besoin de me sentir mal à l’aise pour cela puisqu’il ne s’agit que de l’eau. Je ne sais pas ce qui lui laisse penser que je suis mal à l’aise. Ce que je vois pour ma part, ce sont ses traits plus tendus et s’il est vraiment fatigué comme il me le signale, je ne veux pas l’obliger à travailler davantage.

« Je ne suis pas mal à l’aise, ne t’inquiète pas pour ça. Ce qui me dérange par contre, c’est le fait de te laisser travailler quand tu m’as aidée à nettoyer le campement et que tu ne t’es certainement pas reposé convenablement depuis nos retrouvailles. »

Je lève doucement une main qui se trouvait sur son épaule pour venir caresser avec douceur sa joue couverte de pilosité. Je lui offre un sourire légèrement inquiet au vu de son état avant de ne hocher la tête et de lui mentionner de s’allonger. Je me chargerai de tout et puis je dois toujours sortir le premier responsable de cette pagaille. Je laisse donc ce dernier se rendre jusqu’à la chambre et pour ma part je me dépêche de sortir le petit monstre alors qu’en rentrant, j’entreprends aussitôt de ramasser l’eau qui se trouvait au sol. Puis une fois fait, je m’assure que la salle de bain soit aussi nettoyée et pour éviter de quelconques dégâts,  j’ordonne au petit de dragon de rester coucher dans la pièce, mais je ne ferme pas la porte. Non, je ne veux pas qu’il soit effrayé de la maison alors que nous venons seulement d’y aménager.

« Ne viens pas nous embêter cette fois-ci, que je lui chuchote en caressant doucement sa tête. Tu vas voir, tu n’auras plus froid et ici on est en sécurité. Tu peux dormir sur tes deux oreilles. »

Je ne sais pas s’il me comprend, mais il me regarde avec curiosité avec ses grands yeux. Enfin, je finis par le laisser seul et je me dirige alors vers la chambre. Devon est toujours debout, mais dès qu’il me voit arriver, il semble me sourire. Je ne sais pas ce qu’il mijote, mais je plisse doucement les yeux, alors qu’il se dirige vers le lit alors qu’il s’y allonge toujours avec son petit air de joueur.

« Bonne nuit? Que je demande en fronçant les sourcils alors qu’il me tourne déjà le dos… Si tu crois pouvoir me tourner le dos comme ça, tu te fais des idées! »

J’entre finalement dans la pièce et je ne ferme pas la porte. Non, ça ne sert à rien, surtout que nous ne sommes que tous les deux puis si jamais le drarbustre est effrayé pendant la nuit, je préfère qu’il puisse me trouver plutôt que de le voir causer des dégâts pour me chercher. Je bondis de mon côté de lit et dépose le dessous de mon menton sur le côté de son bras pour le regarder. Je glisse mes mains contre lui cherchant les endroits où les gens avaient pour habitude d’être chatouillés et sans me gêner je l’attaque sans scrupule. Me trouvant derrière ce dernier, je glisse doucement mes lèvres sur son épaule montante jusqu’à son cou et une fois rendu au bon endroit je plaque mes lèvres contre sa peau et souffle un bon coup faisant sortir l’air dans un drôle de bruit. Faire cela pouvait chatouiller, mais vu son gabarit je ne suis pas sûre que ça marche. Dans le cas contraire, il rira, mais certainement de ma tentative ratée.

« Supplie-moi et j’arrêterai! »



Skaemp

Bon je dois dire que mes attaques contre lui n’ont pas du tout les effets que j’escomptais. Je ne sais pas si c’est la tonne de muscle qui l’empêche de ressentir quoi que ce soit, mais a aucun moment je ne l’ai vu se tortiller dans tous les sens… Ce qui veut dire qu’il n’est pas du tout chatouilleux, alors je dois changer de plan de match et l’attaquer autrement. Je glisse doucement mes lèvres dans son cou caressant doucement sa peau qui sentait plutôt bon. Après tout, ne l’avais-je pas frotté un peu plus tôt? Enfin, mes intentions n’étant pas celle de m’enivrer de son odeur corporelle, mais bien un moyen qu’il me supplie d’arrêter. Alors je plaque mes lèvres dans le creux de son cou afin qu’aucune sortie d’air ne puisse être possible et je souffle un bon coup faisant à la voix gonfler mes joues et vibrer sa peau rapidement. Sauf qu’il ne fait que se tourner me demandant presque ce que j’étais en train de faire là. Il tente de rester sérieux avec ses yeux plissés, mais finit par éclater de rire. Pas parce que j’ai réussi à le chatouiller quoi que ce soit, non parce qu’il se moque complètement de ce que j’ai fait. Il m’annonce être insensible aux chatouilles et me fait savoir que je ne suis pas très sérieuse puisque je l’empêche de se reposer.

« Oh, mais tu te reposes justement, non? Tu es allongé sur le lit là et tu n’as même pas eu à ramasser mon dégât d’eau. C’est déjà suffisant non? »

De son bras, il me glisse au-dessus de lui comme si je ne pesais rien et caresse doucement mon dos de son unique main valide. Je lui souris tendrement alors que je le vois s’approche de mon visage et me murmurer ces quelques mots. Qu’allait-il pouvoir faire de moi puisque je refuse de le laisser dormir? À ce moment bien des idées me viennent en tête et mon sourire doit bien lui montrer. Je me redresse doucement m’appuyant sur mes coudes pour me donner un de hauteur.

« Je ne sais pas. Je suis un peu tendue. Tu pourrais me masser? »  Dis-je en ricanant alors que je dépose un baiser sur son front.


Je me redresse alors d’un coup, passant mes jambes de chaque côté des siennes et glisse doucement mes mains contre son torse en l’observant de mes grands yeux avides de sa personne. Mes caresses étaient un mélange entre douceur et massage et l’état de son bras gauche ne m’empêchait pas de lui apporter douceur et réconfort. Il faisait partie de lui bien qu’immobile. Si la douleur était présente, peut-être pouvait-il sentir une caresse? J’attrape alors ce dernier délicatement, guettant le moindre signe d’inconfort sur le visage de ce dernier et ouvre doucement ses doigts pour venir y embrasser sa paume de main sans le quitter des yeux. J’y glisse doucement ma joue profitant de cette douce caresse et dépose son bras laissant sa main sur mon mollet. Je descends mon buste contre son torse et dépose un baiser contre son nez avant de poursuivre ce que mes mains avaient débuté.

Je veux que nous restions ainsi, je veux graver ce moment dans mon esprit bien que ce ne soit pas le dernier, mais le revoir apparaître devant moi dans mon campement à éveiller en moi quelque chose qui sommeillait. J’avais gardé espoir même si on me disait de passer à autre chose. J’ai eu peur de le perdre pour toujours, mais je me refusais cette idée. Il allait revenir et il savait où me trouver.  Je n’ai jamais ressenti quelque chose d’aussi puissant envers quelqu’un au point de prononcé ces trois mots pourtant si simple, mais qui demande bien du courage pour les révéler. Je t’aime… je n’aurai jamais cru trouver quelqu’un à qui les prononcer en partie par mon physique, mais aussi pour ma façon de traiter les autres. La vie était un simple jeu pour moi et maintenant qu’une deuxième personne s’était liée à ma partie, tout allait changer et pour en bien.

Mes baisers sur sa peau se multiplient et plus je pense à ce qui nous attend, plus je sens un poids qui se soulève de ma poitrine. Bien sûr, il nous reste bien des détails à régler, mais nous serons deux pour passer au travers des épreuves et pourtant, pourquoi mes baisers ont un goût salé? Serais-je en train de pleurer? Je ne comprends pas et me redresse observant ce dernier d’un air surpris. L’une de mes larmes décide de quitter mes cils et tombe doucement sur son torse.

« Je…pardon. Je ne sais pas ce qui m’arrive. » Dis-je en me redressant essuyant de mes manches mes yeux larmoyants. En vérité je le sais. La crainte et la peur de le perdre pour toujours venaient de me quitter et peu à peu je réalisais qu’il était bien là avec moi… Peut-être que j’avais l’air d’une petite fille à ce moment, peut-être que ce n’était pas moi tout cela, mais avec lui, je me sentais différente. Je n’ai pas de rôle à jouer. Je n’ai pas à me protéger de lui. Enfin, je tente tout de même de cacher mon visage de mes mains. Je ne désire pas qu’il me voie dans cet état.

« Ne part plus comme ça, ne me laisse plus seule ici… Je ne sais pas ce que j’aurais fait si tu n’étais jamais revenu, Devon… »



Skaemp

Mes baisers se font plus ardents alors que je sens sa main glisser sous ma chemise. Combien de fois ai-je imaginé cet instant de retrouvailles où il n’y aurait que lui et moi. Profiter de ce moment de tendresse se connecter, réapprendre à ce connaître, ne faire plus qu’un. Je veux le sentir tout contre moi, sentir son souffle sur ma peau l’entendre murmurer à mon oreille. Profiter de cet instant présent et réchauffer nos cœurs qui ont été séparés trop longtemps. Mon esprit me joue des tours, me rappelle qu’il aurait pu disparaître à tout jamais. Que cet instant présent n’aurait pu jamais exister. Mais c’est fini, il est là. Nous sommes là et un poids quitte ma poitrine alors que je réalise finalement ce qui se passe. Je m’arrête, m’excusant auprès de lui alors que je suis en train de gâcher ce moment avec des larmes que je peine à contrôler et lui fait savoir ce que je redoute le plus. Qu’il disparaisse de nouveau et qu’il m’abandonne ici seul.

J’ai la sensation d’être une petite fille qui nécessite d’être consolé et c’est ce qu’il fait en se redressant et en me serrant tout contre lui. Il retire mes mains de mon visage afin que nos regards s’affrontent me faisant savoir, après un tendre baiser, que cela n’arrivera pas quoiqu’il arrive. Maintenant que nous sommes ensemble, il ne laissera plus une telle chose se reproduire. C’était peut-être égoïste de ma part. Après tout je n’ose croire que le naufrage avait été orchestré par sa simple volonté. Ce n’était qu’un fâcheux accident hors de notre contrôle et je ne pouvais l’empêcher de livrer sa marchandise au besoin. C’était son gagne-pain après tout et personne n’était véritablement à l’abri du danger, pas même moi.

J’essaie tant bien que mal de retrouver mon souffle ainsi que de calmer mes larmes. Ce n’était pourtant pas un sanglot, mais je crois que ça devait sortir. Alors j’écoute attentivement les battements de son cœur, me concentrant sur son rythme afin d’adapter ma respiration à la sienne qui est douce et calme. Je garde les yeux fermés et je retrouve la stabilité dans un dernier soupir. Je redresse alors ma tête, les yeux légèrement gonflés dus aux larmes. Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres alors que je semble toujours désolée.  

« Pardon, dis-je en venant déposer un baiser sur ses lèvres. J’espère ne pas avoir gâché notre moment »

Les lèvres pincées et un air joueur sur le visage, je me redresse de façon à être perpendiculaire à lui. Mes doigts agiles s’attaquent alors au premier bouton du haut de ma chemise, les défaisant les uns après les autres tout en prononçant c’est quelques mots. «  Je comprendrais que tu veuilles réellement te coucher cette fois-ci » déboutonnée jusqu’à la fin, j’entreprends cette fois-ci de faire tomber, lentement mes sûrement, ma chemise de mes épaules dévoilant un peu plus de peau et de rondeur à chaque instant. Je fais glisser ma chevelure cendrée du côté opposé à mon tatouage et lorsque la chemise rencontre enfin les draps, me voilà complètement à découvert.

« Laisse-moi te border, tu veux bien? » je me penche légèrement au-dessus de lui frôlant mes lèvres sur les siennes, puis je les glisse doucement le long de sa joue jusqu’à son cou que ma langue goûte avec passion. Je mordille sa peau prudemment alors que je me dirige doucement sous son cou sans quitter sa peau pour m'en aller vers son autre oreille dans laquelle je murmure suavement un « bonne nuit » avant de me redresser lentement glissant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Un sourire mesquin et joueur se trouvait sur mes lèvres me doutant qu’il n’allait pas me laisser m’en sortir de la sorte.



Skaemp

Lors de mon petit jeu, il n’avait pas manqué de participation caressant doucement chaque parcelle de peau que je lui offrais doucement par section. Le contact était agréable bien que ce simple contact embrasait doucement mes envies pour lui. Je jouais avec le feu et me faire languir de la sorte était loin de mes habitudes, mais le jeu en valait bien la chandelle pour ce soir. Nos retrouvailles méritaient d’être gravées dans notre mémoire. Cela mérite amplement d’être dégusté avec lenteur et passion. Alors je prends mon temps, lui murmure à l’oreille, le nargue légèrement. Mes lèvres parcourent sa peau lui offrant une multitude de baisers lorsque je lui murmure pour une dernière fois un simple bonne nuit, celui-ci ouvre les yeux m’observant avec surprise. Étais-je sérieuse? Mon sourire narquois lui démontre tout le contraire alors qu’il se redresse afin de me serrer contre lui. Je ne peux m’empêcher de rire avant de ne plaquer mes lèvres aux siennes. Je ne veux pas me détacher de lui, la chaleur de nos corps qui se partageaient doucement. Les douces caresses de ses mains m’arrachent quelques frissons, mais je ne sais pas ce qu’il lui passe par la tête à ce moment, mais lorsqu’il s’approche à son tour de mon oreille pour me souhaiter la bonne nuit, je n’ai pas qu’un simple frisson suite à sa provocation suivante. Non, il s’attaque à mon oreille de façon bien audacieuse.

Le brasier qui sommeillait en moi aurait dû s’intensifier graduellement à petit feu de nos jeux, mais ce ne fut pas le cas. Non, la flemme se déchaîna d’un seul coup alors que je plaque mes mains au niveau de la mâchoires de façon à le tenir pour qu’il ne puisse pas fuir. Mon regard lui, brille et brûle à sa simple vue.

« J’espère que tu es prêt à assumer les conséquences de tes actes… »

Sans plus attendre, je plaque mes lèvres brûlantes de désir contre les siennes glissant ma langue entre afin de la faire danser avec la sienne. Sans me détacher de ce baiser ardent, je le force à s’allonger et ne mets fin à ce contact que lorsque nous avons tous deux besoin de retrouver notre souffle. Mes mains se font très tactiles et d’une rapidité déconcertante, je nous débarrasse des derniers morceaux de vêtement nous retrouvant ainsi dans nos plus simples tenues. Je reviens alors vers lui profitant de cette nouvelle proximité pour découvrir de nouvelles parcelles non découvertes à l’aide de mes mains et de mes lèvres jusqu’à retrouver ma position originelle afin de le fixer longuement dans les yeux un sourire aux lèvres. Attrapant sa main droite afin de lier mes doigts aux siens, je viens déposer un dernier baiser sur ses lèvres avant de ne mener la danse entre nos deux êtres promettant ainsi une nuit mouvementée et laissant peu de place au repos.  Un je t’aime fut murmurer à son oreille dans un souffle court et pour le reste, usez de votre imagination, car vous n’en saurez pas plus!

Skaemp

Il fallut un bon moment avant de calmer la petite flamme qu’il avait allumée par simple curiosité. Après tout, il m’avait déjà mentionné qu’il se demandait ce qu’il pouvait arriver. Je l’avais pourtant prévenu cependant, il avait quand même tenté la créature que je suis. Bien évidemment, j’espère qu’il ne pense pas que cela pourrait arriver avec n’importe qui. Si un pauvre malheureux tente un jour cela, c’est plus ma colère qu’il rencontrera et peut-être accessoirement mon poing, ou une flèche ou bien…bon je crois que vous avez compris. Dans tous les cas, cette nuit restera graver longuement dans ma mémoire et lorsque je me laisse aller contre lui, le corps épuisé, mais l’esprit enivré, je dépose un tendre baiser contre ses lèvres et me blottis contre lui afin de rejoindre le monde des songes.

Lorsque je me réveille, je suis agréablement accueillie par la présence de mon bel homme qui semble déjà éveiller. Sa main caresse mes courbes délicieusement et un sourire étire mes lèvres alors que nos corps semblent toujours l’un contre l’autre. La chaleur de la nuit semble avoir laissé ses marques. Une douche ne nous ferait pas de tort, mais pour le moment, je préfère profiter de ce premier réveil ensemble sans que l’un de nous deux n’ait à dire au revoir à l’autre sans connaître la date de leur prochaine rencontre. Je resserre donc mon étreinte contre son torse frottant mon nez sur sa peau. Je dépose quelques baisers sur cette dernière toujours aussi chaude et montre doucement le long de sa jugulaire pour bientôt rejoindre sa mâchoire pour terminer ma course sur ses lèvres.

« Bien dormis? » lui murmurai-je avec douceur. Je ne peux m’empêcher de repenser à cette nuit et mon sourire devint légèrement joueur. Je glisse ma main contre ses côtes glissant doucement le long de sa hanche jusqu’à sa cuisse. « J’espère que tu ne seras pas trop courbaturé par nos petits jeux de cette nuit. » Ma main remonte doucement sur ses abdominaux alors que je me soulève doucement prenant appui sur mon coude. Ma chevelure tombe sur son épaule et je fais monter lentement, mais sûrement, mon index et mon majeur comme s’il s’agissait de petite jambe tout le long de son corps montant jusqu’à sa pomme d’adam. « Je me laisserai bien tenter de nouveau, mais ça ne serait pas raisonnable n’est-ce pas. Après tout, tu dois reprendre des forces. »  Finissais-je en rigolant tout en tapant de mon index l’arête de son nez. Le voir ainsi réveille mon appétit et je peux m’avérer plutôt gourmande à certains moments.

« Et si nous prenions une douche tous les deux suivit d’un petit déjeuner bien nourrissant afin d’être en forme pour ce qui nous attends. » Je soupire en pensant tout simplement à ce que nous avions remis au lendemain. Devon doit sûrement s’occuper de sa taverne. Je ne crois pas qu’il ouvrira dès ce soir, ce qui veut dire que je pourrai venir l’aider ou travailler de mon côté assis à une table. « Sinon, on peut tout simplement prendre une douche, ensemble, bien évidemment c’est la partie la plus importante, puis nous sortons déjeuner, parce que nous n’avons toujours rien à manger ici et nous allons tous les deux à la taverne. Tu fais tes petites choses de ton côté. Moi j’ai quelques lettres à écrire, faire mes comptes et si tu as besoin d’aide je suis là. Ça ta va?  À moins que tu aies d’autres idées en tête? »


Skaemp