Dans le tumulte d'une soirée festive, les rires et les chants grivois des saoulards nocturnes résonnaient aux quatre coins de Grand-Port. Le vent marin emplissait l'air d'un parfum salé qui venait se mêler à merveilles aux odeurs de cuisine des nombreux établissements culinaires, encore en activité malgré l'heure tardive. Les rues de plaisance, fortement animées, inspiraient à tous les badauds qui s'y engouffraient la joie de vivre et l'envie de participer. Des hommes et des femmes, bras dessus bras dessous, s'amusaient ensemble pour célébrer la fin d'une semaine chargée en besogne et rien ni personne ne semblait pouvoir briser l'innocente convivialité de cette sauterie du soir.
Fendant la foule, une silhouette camouflée sous un épais foulard brun se déplaçait à vive allure, se dissimulant tel un prédateur au beau milieu du troupeau dansant. Telle une ombre, le sinistre individu prenait soin de ne bousculer aucun noctambule et serpentait en toute souplesse entre les amuseurs et divers fournisseurs de victuailles qui lui barraient occasionnellement la route. Un seul élément trahissait sa présence car malgré ses mouvements agiles, l'étranger n'avait pas pris le temps de maquiller sa propre odeur croisant remugles de charogne et senteur de soufre.
Certains parvenaient, malgré sa présence fugace, à détailler l'incongru habillement de l'étranger. Son visage était intégralement masqué par le tissu qui le recouvrait, il était vêtu d'une armure de cuir de facture médiocre et équipé bien lourdement en vue de l'événement. A sa ceinture se trouvaient plusieurs étuis, dont un lui permettant de porter une arbalète de petite taille et à sa hanche se trouvait une arme à la forme peu commune, une longue épée courbe semblant appartenir aux temps anciens : un Khépesh. Le fantôme disparut dans une ruelle, s'écartant des festivités tout en effaçant le peu d'attention qu'il avait suscité chez les habitants.
Il avait localisé sa proie.
Tel un félin, le mystérieux personnage escalada une pile de caisses et s'aventura sur les toitures, glissant avec furtivité sur les tuiles neuves tandis qu'il s'approchait de sa cible. Une fois le visuel établi, il s'immobilisa un instant pour s'assurer d'avoir le bon bonhomme sous les yeux. Malheur, la victime de ses sombres desseins semblait accompagnée d'un homme bedonnant qui riait grassement, sans doute un ami. Les yeux perçants du scélérat se posèrent alors sur l'objet de sa filature, un type qui ne payait pas de mine à une telle distance mais qui savait se défendre, si l'on en croyait les mises en garde du commanditaire de l'attaque.
Car il s'agissait bien d'une attaque qui justifiait toutes ses précautions. Khepra le Non-Mort, mystérieux assassin dont la réputation tenait plus de la rumeur de feu de camp ou du conte pour enfant, s'était déplacé contre une coquette somme, offrant à un client peu scrupuleux ses services très particuliers. Lui-même insaisissable, l'individu ciblé par la prime était, aux dires dires du pourvoyeur, un aventurier volage aux mœurs dissolues qui jouait de ses charmes pour attirer dans sa couche les jeunes donzelles peu farouches. Dans sa dépravation, ce dernier choisissait apparemment ses partenaires selon leurs atouts primordiaux et ne prenait que rarement la peine d'établir si oui ou non il marchait sur les plates bandes d'un autre. Ces romances d'un soir lui avaient valu l'attention d'un mari jaloux et visiblement indisposé à laisser sa belle s'éprendre d'un amant car, de rage, il avait mis sur la table de quoi faire pâlir d'envie n'importe quel malandrin du coin.
Le tueur prit ce dernier moment de calme comme dernière opportunité pour vérifier son équipement puis, profitant que le gros buveur s'esclaffait pour maquiller le son de ses pas, le fantôme s'élança sur les toits et effaça le peu de distance qui le séparait encore de ses cibles isolées. Depuis les ténèbres, les deux iris du prédateur sans visage s'illuminèrent brièvement d'un vif éclat de saphir puis, tel une mygale s'abattant avec la férocité impitoyable d'un prédateur, il bondit de son perchoir et abattit sa lame courbe sur le dos de l'accompagnateur dont le seul crime était d'avoir accompagné le mauvais type dans la mauvaise ruelle.
L'épée s'enfonça depuis l'omoplate et sectionna tendons et os sur sa trajectoire avant de s'incruster solidement au dessus des hanches. Une gerbe pourpre quitta le corps de l'innocent qui ne parvint, en guise de riposte, qu'à secouer ses bras maladroitement. Instinctivement, l'une de ses mains finit par se refermer sur le foulard de l'assassin et ce fut là son dernier geste. Il empoigna le tissu et tomba lentement à la renverse en emportant avec lui le masque de son agresseur. Son visage blême trahissait son incompréhension et ses yeux écarquillés restèrent un instant figés, rivés droit dans ceux de celui qui avait été son interlocuteur. Il s'écroula tandis que la dernière flammèche de sa modeste existence s'éteignait dans un bain de sang.
"Bonsoir !"
Le visage du meurtrier se révéla alors à son futur adversaire et avec son faciès, l'horreur atteignit son paroxysme. Partiellement décomposé, ce qui restait de l'actuel visage de Khepra était celui d'un jeune homme dont la peau avait été lacérée. La partie gauche, encore partiellement recouverte de peau, se déformait en un sourire malfaisant mais l'autre facette n'était qu'ossement grisâtre et chair en décomposition. Ses yeux s'embrasèrent à nouveau d'une funeste lueur bleutée et il bondit en arrière, extirpant l'arme du crime du dos de sa première victime du soir.
"Mon cher ami, je crois que je vous dois quelques explications."
Avec l'expertise et la souplesse d'un véritable maître épéiste, le monstre fit tournoyer son outil de mort avec aisance, décrivant dans le vide de grands moulinets et chassant par la même occasion les gouttelettes rouges qui perlaient du fil de son épée puis, avec une théâtralité gratuite digne d'un jongleur, il s'autorisa une révérence des plus distinguées. Ça pour sûr, Il aimait en faire des tonnes.
"Vous avez semble-t-il une fâcheuse tendance à fourrer votre truffe dans l'entrecuisse de toutes les gourgandines de la région. Ne vous méprenez pas, je ne vous jette pas la pierre, je vous confesse même que je vous jalouse un peu. Cependant, il y a parmi les amants de vos conquêtes un homme dont les cornes ont tant poussé qu'elles en sont venues à me piquer le popotin !"
Un rire d'outre-tombe aux échos mystiques s'échappa de sa gorge flétrie et il porta sa main libre à l'un de ses étuis, dont il tira un couteau fort bien affûté. Il profita de la confusion pour accorder un dernier rictus diabolique à son vis-à-vis puis, avec une joie non retenue, il conclut son petit discours d'introduction.
"Paré pour votre dernière danse, mon brave ? Nyeh heh heh !"
Le couteau fusa alors à toute allure vers la gorge de son adversaire. Le rire était peut être de trop, mais cela lui conférait toutefois un certain style.
Voici une soirée qui avait fort bien débuté en réalité : me rendant dans une taverne du grand port du nom de l'ogresse noire, j'avais passé un long moment à taper les cartes! Non pas que ce soit spécialement rare mais ici je dois avouer que j'avais beaucoup de chance en cette soirée! Le jeu tournait à mon avantage et en plus, mon opposant du jour - un homme bedonnant semblant prompt à dépenser autant que moi - ne cessait de vouloir jouer en riant malgré ses cristaux qui passaient de sa main à la mienne! Moi qui venait à la base pour dilapider ma fortune afin de m'offrir quelques plaisir de la vie nocturne, je me retrouvais à m'enrichir un peu plus encore qu'au moment de quitter ma demeure! Une chance incroyable je vous le dis! C'est donc avec les cristaux subtilisés légalement - pour une fois - à ce riche homme que j'offris une dernière tournée à mes compagnons de table avant de prendre mon départ! La nuit est encore jeune certes mais, je ne suis guère un imbécile! Je sais que lorsque dame chance vous sourit, il vaut parfois mieux prendre la route avant qu'elle ne vous tourne le dos! Tout pirate sait cela, lady fortune est capricieuse, elle peut vous abreuver à son sein un instant et vous propulser en pleine tempête l'instant suivant! Loin de moi l'envie de perdre ses bonnes grâces alors, autant quitter la table et la taverne temps qu'elle me sourit encore!
Je prends donc rapidement mes gains, les mettant dans ma bourse et m'apprêtant à partir lorsque mon compagnon de jeu - celui-là même que je viens de plumer sans aucune honte - me signal qu'il apprécie grandement ma compagnie et me propose de faire route ensemble! Je dois avouer que l'idée n'a rien de véritablement enchantant! C'est un homme ayant un certain embonpoint et non pas une belle femme plantureuse qui me promettrait milles folies cependant, est-ce le destin, le hasard ou une éclair de génie inconscient? Dans tous les cas, je finis par accepter son offre! Vu son état d'ébriété je pourrais peut-être même le délester de quelques cristaux supplémentaire sans aucune légalité cette fois-ci! C'est donc avec un sourire des plus malhonnête et fictif sur le visage que je lui intime de prendre la direction de notre duo et que je lui emboîte le pas pour sortir de cet établissement et nous glisser, pas très furtivement, dans la fraîcheur de la nuit!
Mon compagnon de route est bavard, bruyant, difficile à supporter! En un sens, c'est une bonne chose car un homme riant si fort et conversant avec tant de véhémence ne risque pas de devenir soudain un serpent voulant reprendre ses pertes précédentes illégalement! Par contre il m'empêche également d'agir puisque sa voix portant à milles lieux à la ronde m'empêche de dissimuler notre présence! Je commence à me demander si ce n'était pas là le retour de bâton de lady fortune, si la belle dame chance ne venait pas de me punir en me faisant accepter sa présence durant mon voyage retour jusqu'à ma demeure! Idée rapidement balayée lorsqu'un éclair lumineux fend la nuit! Une gerbe de sang vole, l'homme qui était à mes côtés souriant et bavard jusque là puisse un ultime râle alors que la vie quitte son corps et son regard... Définitivement, la chance me sourit en ce jour! S'il n'avait pas été là, cela aurait pu être moi! Certes, sans son bavardage incessant j'aurais sans doute évité une telle ruelle, j'aurais été plus conscient de mon entourage cependant, aurais-je pu éviter une telle attaque? Je l'ignore!
Je fais volte face, regardant l'agresseur de ce pauvre hère! Certes il était quelques peu agaçant mais il ne méritait pas de connaître une telle fin surtout que son assaillant n'en a visiblement pas terminé : de toute évidence, il n'est qu'une victime malchanceuse de s'être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment! C'est moi la cible de cet... Cette créature? Ayant perdu son foulard j'ai tout le loisir de découvrir une tête humaine en décomposition, un véritable cadavre capable de se mouvoir? Vision de cauchemar certes mais je n'ai pas le luxe de penser à cela! J'aurais le temps de me concentrer - et surtout de m'interroger - sur la nature de cette chose plus tard, présentement il semble en vouloir à ma vie ce qui signifie que, moi aussi, j'en veux à la sienne! Il commence à parler et je ne l'écoute que d'une oreille distraite alors que ma main glisse lentement dans mon dos pour venir se saisir de la poignée de l'une de mes lames retours. Pendant ce temps, mon mystérieux adversaire me raconte sa vie : un assassin engagé parce que j'ai courtisé une femme? Impossible de savoir qui l'envoie donc, j'ai courtisé bien trop de gente dame pour cela! Cependant, je dois avouer que pour un assassin, il est plutôt décevant! Quel genre de meurtrier prend autant de temps à fanfaronner? En plus il joue avec sa lame attirant donc forcément toute mon attention sur ses gestes ce qui fait que son lancé de dague, pourtant précis, n'est même plus une surprise!
Ma lame part donc en réaction avec une précision chirurgicale, venant frapper celle en plein vol de mon adversaire un peu trop bavard! Les deux lames s'entrechoquent dans un bruit de métal et se dévie l'une l'autre offrant un moment de répit... Enfin, pas tout à fait! J'ignore si ce cadavre ambulant a des sensation, si c'est le cas il devrait sentir sa rotule gauche devenir plus lourde, plus froide... Une couche de glace enserrant l'os permettant de plier le genoux et de tenir debout et, soudain, je ferme ma main alors qu'un bruit de craquement sinistre se fait entendre! L'os se fait broyer par la glace et bientôt, il n'en reste qu'un morceau brisé qui aurait sans aucun doute fait hurler de douleur un être vivant mais, ce monstre ressent-il seulement la douleur? Je sors ma second lame retour alors que la première reviens dans ma main.
"Si tu veux tuer quelqu'un, tu devrais passer moins de temps à en parler!"
Et je lance l'une de mes lames en direction de l’œil de mon adversaire! Il est temps de voir si un mort peut mourir!
"Excellent réflexe mon brave ! Mais il en faudra plus que ça pour meeeeeeheeeho... !"
Soudain, il ressentit le déséquilibre et le craquement effroyable de sa propre rotule qui se brisa en mille morceaux. Il s'écroula lamentablement sur le côté, laissant sa jambe sur place dans la plus totale incompréhension. Choqué par ce retournement de situation hors du commun, il jeta un regard interloqué à son membre arraché et, en détaillant sa base sectionnée, il comprit immédiatement la nature de la blessure dont son enveloppe venait d'être affligée. Depuis la découpe barbare s'étendait du givre, témoignage de la magie de son ennemi qui s'avérait bien plus redoutable que prévu. Khepra cligna des yeux, dévisagea son ennemi puis d'un coup, se mit à chouiner :
"Ha mon genou ! Mon foutu genou !"
Il lâcha son épée courbe et se mit à rouler en simulant une immense souffrance. Par un total hasard, il esquiva la dague de lancer à force de gesticuler par terre et celle-ci fusa juste au dessus de son visage, lui évitant de très peu une perforation du crâne qui, quant à elle, lui aurait coûté infiniment plus cher. Il se mit à ramper sur le ventre, tournant le dos à son adversaire tout en implorant son pardon. Cela faisait certes de nombreuses années que la véritable douleur le boudait mais, puisqu'il la côtoyait au quotidien de par sa macabre fonction, il parvenait sans mal à effectuer un numéro des plus convaincants. Il se mit à supplier, mimant des reniflements malgré le dysfonctionnement de ses glandes lacrymales décomposées.
"Par Lucy ! Par tous les saints ! Mes jours d'assassin sont derrière moi, ô comme je regrette ! S'il-vous-plait ayez pitié d'un pauvre homme malade ! Oh quelle cruelle destinée, appelez la Garde, appelez un soigneur..."
Ignorant si oui ou non, sa petite comédie avait fait son effet, il se mit à quatre pattes en prenant appui sur sa rotule broyée et sur son genou encore valide puis, profitant du court répit que lui avait accordé son monologue invraisemblable, il regarda derrière lui la tête à l'envers et pointa son arbalète de poche qu'il avait furtivement empoigné, en direction de son opposant.
"...Mais pas pour moi !"
Le carreau, maculé d'une toxine paralysante, fusa à vive allure en direction de son ennemi. L'idée d'un affrontement en règle était désormais totalement exclue, il allait s'avérer nécessaire d'user de tous les coups bas et de toutes les fourberies de son arsenal de mort afin de pouvoir remporter la victoire. Ce faisant, l'immonde saltimbanque profita de l'occasion pour réaliser une pirouette extraordinaire après avoir laissé tomber par terre son arbalète. Il prit appui sur ses deux mains, effectua une rotation complète et se retrouva tant bien que mal sur son pied encore valide.
"Franchement, c'est très malhonnête votre petit tour avec la glace ! Moi je viens, je vous fais l'effort d'une présentation convenable et vous, vous me délestez de ma jambe en un claquement de doigt ? C'est rustre, vous êtes un goujat, je ne vois pas d'autre mot ! Oooulaaa !"
Le dernier mot sembla bien peu assuré dans son énonciation, trahissant le manque d'équilibre qu'occasionnait la perte inopinée d'une demi-gambette. Incapable d'atteindre son épée à temps, l'épéiste vint se rapprocher à cloche-pied du mur le plus proche, sur lequel il prit appui d'une main tout en détaillant furtivement son environnement. Si la fuite pouvait sembler être une solution envisageable, elle le privait de sa seule réelle échappatoire qui n'était autre que le cadavre bien amoché de sa précédente victime, gisant à ses pieds dans une marre écarlate. Le tueur décida donc de rester sur place, estimant qu'il pourrait, dans le meilleur des cas, gagner le combat et faire un petit tour à la morgue une fois le carnage accompli.
Il fit glisser l'une de ses nombreuses dagues hors de son étui et la fit rouler entre ses doigts puis adopta un semblant de garde malgré l'inconfort suscité par sa posture dénuée d'équilibre. Ca sentait le roussi, ou plutôt le givré, dans le cas présent...
Quel étrange personnage! Le voilà qui me félicite pour mon action sans même se rendre compte de ce qui lui arrive! C'est alors qu'il parle que sa rotule éclate et qu'il choit lamentablement en perdant l'équilibre se rendant visiblement compte de ce qu'il vient de se passer et... Non sérieusement? Je le regarde un instant alors qu'il cligne des yeux avant de se mettre à rouler au sol en chouinant pathétiquement! Je soupire doucement, qui est-ce qui a envoyé à mes trousses un adversaire pareil? Non parce que soit son cerveau est d'une lenteur affligeante - ce qui ne serait pas impossible vu son état de décomposition - soit c'est le pire comédien jamais vu! Il a eut le temps de regarder sa blessure, de l'analyser, de me regarder comme un poisson hors de l'eau avant de se jeter au sol et de faire son cinéma? La simulation de la douleur est à ce stade absolument évidente! Je commence donc à faire un pas vers lui, le pire c'est que dans ses roulades ridicule il est parvenu à éviter mon lancer de lame qui, pour le coup, aurait peut-être mit un terme à cet affrontement qui est pourtant terminé d'avance c'est évident! Je suppose qu'il a bien comprit qu'il ne pouvait pas gagner avec une seule main d'ailleurs le voilà qui rampe tel un verre en suppliant pour sa vie! C'est un spectacle des plus déplorable et je hausse doucement les épaules, avec une jambe en moins je suppose qu'il ne reviendra plus à la charge de toute manière?
Je tourne donc les talons, c'est sans aucun doute la présence de Khalie dans ma vie qui me rend plus sympathique? Depuis que j'ai une amie je me sens plus l'âme à épargner cet agresseur des plus faibles! Il faudra d'ailleurs que je revois la garde, cela fait deux jours qu'elle a quitté ma demeure et que je ne l'ai pas revu! Je sais que son travail doit l'accaparé mais quand même... Elle me manquerait presque la petite! Je suis sortis de mes pensées par la voix toujours beuglante de l'homme! Je soupire en me tournant vers lui, il a beaucoup de chance car de base, un pirate ne tournerait pas les talons suite à une telle attaque, je me suis adouci depuis mon changement d'identité malheureusement, cela me joue un mauvais tour à cet instant! Alors qu'il beugle en demandant que l'on appel un docteur, il finit sa fausse complainte sur une note bien plus sérieuse : pas pour lui? Je n'ai pas le temps de réagir alors que son carreau d'arbalète vient se loger dans mon épaules m'arrachant un grognement de douleur et de mécontentement! J'attrape le projectile et l'arrache en regardant la pointe de l'arme, il n'y a pas que de sang dessus! Je gèle instantanément ma plaie, bloquant ainsi l'écoulement de sang ainsi que la propagation - sans le savoir cela - de ce poison paralysant!
Le fourbe, le traite, le lâche! Et il ose prétendre que je suis malhonnête alors qu'il me suppliait pour mieux attaquer en traître? Je le regarde avec un regard noir, j'avais décidé de l'épargner et lui, il me remercie de la sorte? Plus de pitié cette fois! Je vais lui montrer ce qu'il en coûte de s'en prendre à un pirate! Alors qu'il prend appuie sur le mur pour se soutenir et qu'il sort une lame, je mets les deux mains sur le coté de mon corps et lorsque je les fermes, ce qui est arrivé à sa rotule se répète aux articulations de ses coudes! Je ne vais plus lui laisser la moindre chance de m'attaquer, comment se défendra-t-il avec les deux bras incapacités? De toute manière, maintenant, ceci n'est plus un combat, c'est une exécution! Je tends la main vers lui pour un peu de tir au pigeons, une salve d'aiguillons de glace part de ma main, venant s'abattre à l'endroit où mon adversaire se trouve, visant son corps mais évitant sa tête! J'ignore ce qui peut le tuer mais je suppose que toucher la tête à plus de chance de le tuer sur le coup? Présentement, je veux voir s'il y a moyen de le faire souffrir! Oui, je suis quelque peu sadique lorsque je suis en colère. Une fois cela fait, je commence à cristalliser ma glace, dans ma main apparaît mon arme de prédilection : un trident de givre dont la longueur m'assure une grande portée et les pointes acérées m'assure de pouvoir pénétrer la chaire comme les os.
"J'étais disposé à te laisser fuir... Tu as perdu cette chance à présent! Essaie au moins de me distraire!"
"C'est pas bientôt fini oui ? Vous ne voyez donc pas que vos petits tours jettent un froid ?"
Si Khepra voulait avoir une chance de mener à bien son contrat avant de changer d'enveloppe, il savait pertinemment qu'il fallait agir vite. Entre ses propres cris et le chaos occasionné par leur combat, les gardes ne tarderaient pas à faire leur apparition et à l'empêcher de mener à bien sa mission. Terriblement contrarié par cet échec qu'il anticipait déjà, il usa de son insensibilité à la douleur pour s'ouvrir une potentielle opportunité de blesser son adversaire. Le zombie porta une main à l'un de ses étuis dont il tira la seconde dague de son arsenal, prêt à frapper.
"Fuir ? Allons, ce n'est pas du tout mon style..."
L'opposant matérialisa une volée de poignards glacés qui, une fois parfaitement formés, fusèrent dans la direction du non-mort à une vitesse hallucinante. Ce fut ce signal que Khepra choisit pour s'engager, bondissant à cloche-pied vers sa cible, toutes lames dehors. L’intégralité des aiguilles de givre se plantèrent dans sa carcasse mais, du fait de leurs poids, le monstre ne fut nullement repoussé par ces dernières et continua sa folle corse sautillante en gesticulant comme un forcené. C'était un problème que peu de combattants avaient rencontré, sachant que l'ablation forcée d'une jambe finissaient généralement en clôture de carrière définitive. S'il n'en allait pas de même pour Khepra, il comprenait désormais les difficultés que cet état handicapant occasionnait.
Ce ne fut pas le fer qu'il croisa avec son opposant mais bel et bien la glace, car un immense trident givré venait d'apparaître dans les mains de son opposant aux multiples atouts. Khepra vint coincer ses dagues dans les creux situés entre les trois pointes et profita de l'immobilité momentanée pour siffler, témoignant de son admiration pour la finition de l'arme improvisée :
"Eh beh... Vous les vendez ? Vous devriez."
Privé de l'un de ses deux points d'appui, il fut aisément repoussé par le combattant des glaces et fut prestement propulsé en arrière. Il se rattrapa de justesse sur son unique talon, échappant de peu à une chute ridicule qui aurait probablement signé son arrêt de mort, enfin façon de parler. Privé de sa force brut, il décida de faire usage d'un peu plus de finesse et expérimenta une figure qu'il était plus ou moins certain de pouvoir assurer. Repassant à l'offensive, il prit de l'élan à l'aide de ses bras et de ses hanches puis, tel une macabre danseuse étoile, le zombie effectua une rotation complète sur la pointe de son pied et entreprit de dévier le trident afin de s'assurer une ouverture. Dés lors que sa dague entra en contact avec la glace, il s'accroupit brusquement en pliant son genou et tenta une estoc visant le foie.
Ca avait absolument toutes les chances de foirer lamentablement et cela mettait sa position en absolu péril en cas d'échec, mais la créature commençait petit à petit à être à court d'alternative pour vaincre. Pour une simple querelle amoureuse, cette histoire tournait finalement au vinaigre.
Est-ce que cet assassin prend réellement sa tâche au sérieux? Je commence sincèrement à me poser la question! Déjà, il se présente face à moi sans aucune connaissance des capacités de sa cible! Dans le cas contraire je suppose qu'il aurait prit des dispositions pour bloquer ma glace non? Mais en plus, suis-je réellement obligé de supporter ses bavardages incessants et ses jeux de mots stupides concernant mon pouvoir? Non franchement, il veut déjà me tuer n'est-ce pas suffisant sans en plus devoir m'infliger ce spectacle ridicule? Enfin, au moins je dois bien lui laisser un bon point : il ne renonce pas! Un adversaire qui trouve la volonté de se battre dans une telle situation? Je suppose que je dois au moins lui reconnaître une certaine bravoure - ou une folie suffisamment grande pour se jeter à corps perdu dans une bataille perdu d'avance ce qui, selon moi n'est pas forcément un défaut - mais cela ne fait pas tout! Son efficacité d'assassin est somme toute limitée! Déjà il parle trop! Je suis sûr qu'il serait même capable de dévoiler le nom de son employeur si je cherchais à le pousser un peu! Ensuite, il a gâché son attaque discrète en visant mon compagnon qui n'était qu'un dommage collatéral! Et finalement, il s'attaque à une cible bien trop forte pour lui et ne semble même pas capable de s'en rendre compte!
Le voilà qui fonce vers moi - foncer étant un bien grand mot en fait - à cloche pied? J'ignore si je dois rire ou être admiratif en réalité! Je comprends parfaitement que sa condition lui permette de se moquer de la douleur mais tout de même? Il se prend ma salve d'aiguillon de glace dans le torse mais cela ne semble même pas capable de le ralentir et je souris doucement! Finalement, je commence à l'apprécier cet adversaire qui semble increvable! Pas assez pour lui laisser prendre l'ascendant ou pour lui donner la moindre chance d'accomplir sa tâche mais sans doute assez pour le respecter un peu plus et prendre ce combat au sérieux! Je matérialise donc mon arme de prédilection! Quand il est question de frapper une cible honorable, il convient de le faire avec tout ce que l'on a! J'intercepte son attaque suivant - assez facilement vu la vitesse à laquelle il a approché - avec mon arme de glace et il me fait un nouveau commentaire qui me fait doucement rire cette fois! C'est rare que je me mette à rire en combat mais ce cadavre ambulant a définitivement un humour qui parvient enfin à faire mouche! Je le repousse d'un coup de pied et je fais tourner mon trident, le pointant en sa direction.
"Le problème c'est que des armes en glace ne sont pas éternelles... Mais n'ais crainte, celle-ci tiendra assez longtemps pour te refroidir!"
Mais merde! J'vais pas me mettre à faire des blagues du genre moi aussi quand même? Faut croire que l'humour du non-mort est contagieux! Quoi qu'il en soit, je me prépare pour ce qui risque d'être l'assaut final! Je doute qu'il puisse encore faire grand chose dans son état, la glace autours de ses coudes n'a pas brisée les articulations - ou alors il ne le sent de toute façon pas - je pourrais donc sans aucun doute encore compresser cette glace pour briser ses os définitivement, voir même lui arracher les bras comme cela a si bien fonctionné avec sa jambe mais, ne serait-ce pas dommage? Gagner ainsi aurait-il réellement un sens face à un adversaire qui se donne corps et âme dans notre combat? Je ne crois pas! Je le vois d'ailleurs faire un mouvement des plus surprenant et je me surprends à sourire en coin, effectivement la dernière tentative visiblement! Il frappe de sa dague dans mon trident et je laisse l'arme continuer sa course alors que je fais un mouvement rapide pour esquiver l'attaque se dirigeant vers mon foie! L'idée était intéressante mais son état ne permet malheureusement pas de l'effectuer aussi précisément qu'il l'aurait voulu je suppose! Cela laisse par contre une belle ouverture! Mon arme tournant toujours, je viens balayer sa jambe valide avec le manche de mon trident, lui offrant la chute ridicule qu'il a esquiver précédemment et, alors qu'il s'étale de tout son long, je plante les trois pointe de mon arme dans sa taille dans le sens de la longueur! La pointe centrale dans sa taille, une dans le bas de son dos et l'autre dans son... Coccyx sans doute! Le plantant littéralement au sol.
"Je ne te proposerai pas de fuir, ce serait faire affront à ton honneur... Un dernier mot avant que je ne t'achève?" Dis-en en cristallisant une épée de glace et en déposant la pointe contre son crâne.
"Heu... Pouce ?"
Son commentaire idiot fut brusquement balayé, de même que sa seule et unique jambe encore entière, lorsqu'il reçut un puissant coup dans le tibia. Il émit un son trahissant sa surprise tandis que l'os craquelait sous le sec impact dont il venait d'être victime. Une pirouette dramatique plus tard, le voilà allongé sur le sol dans une posture extrêmement fâcheuse. Incapable d'être sonné, il eut le déplaisir de faire face à son inéluctable dessin et ce en pleine possession de ses moyens. L'ennemi dressa son arme glaciale au dessus de sa tête puis, avec force et fracas, il vint l'abattre en plein dans la carcasse décharnée, la clouant littéralement au sol.
Face à l'évidence, Khepra accorda un regard en coin à la dépouille de sa seule victime de la soirée, l'innocent personnage gisant dans ses propres restes. Le corps était certes saccagé, mais encore utilisable. Le monstre reporta rapidement son attention sur le responsable de ses malheurs puis ricana brièvement, se sachant à la merci de son opposant. La prise était solide, verrouillant jusqu'au plus infime mouvement de bassin. Le non-mort maudit intérieurement son employeur de ne pas l'avoir mis en garde contre les capacités givrantes de son opposant mais se garda bien d'y faire allusion. Son bourreau lui offrit l'opportunité de prononcer une toute dernière idiotie et Khepra ricana à nouveau, fermant son poing sur la dague qu'il était parvenu à garder en main.
"J'ai passé une folle soirée en votre compagnie cher ami..."
Vif comme l'éclair, il ouvrit subitement sa gueule décrépie dans un sinistre craquement d'os puis porta la lame jusqu'à l'intérieur de sa bouche, visant directement l'emplacement de son cerveau absent.
"On devrait faire ça plus souvent !"
Le poignard s'enfonça abruptement dans le crâne meurtri. Les yeux du zombie s'illuminèrent vivement et, alors qu'une lueur bleutée s'emparait de l'entièreté de son visage décomposé, il s'esclaffa, secoué de spasmes tout aussi effroyables que surnaturels. Son corps s'éteignit peu à peu et la chair s'affaissa avec les os tandis que sa forme astrale reprenait le dessus dans un amas de brume bleutée. Au coin de la ruelle, une voix masculine se fit entendre :
"C'est la Garde ! Arrêtez-vous immédiatement !"
Des hommes armés accoururent de toute part, agités par tout le chaos causé par l'altercation nocturne. Une dizaine de militaires encerclèrent le guerrier au trident glacé ainsi que le mort-vivant et, dans le chaos des invectives beuglées et des lances pointées, son âme passa furtivement d'une enveloppe à l'autre, venant se ficher en toute discrétion dans le corps sans vie du bedonnant personnage. Khepra demeura immobile, spectateur de la mort définitive de sa précédente enveloppe. C'était dommage, il l'aimait bien...
"Bon sang mais qu'est ce que c'est que cette chose ?"
Subjugués par les derniers spasmes qui secouèrent l'ancienne coquille du monstre, les gardes vinrent se pencher avec confusion sur la dépouille ignoble et partiellement gelée qui s'éteignait peu à peu devant eux. Certains relevèrent leurs armes, comprenant immédiatement que le pauvre homme venait de faire face à une bête surnaturelle mais d'autres, plus téméraires, continuèrent de pointer leurs armes en direction de celui qu'ils estimaient suspect.
Il ne fallut pas longtemps aux gardes pour réaliser qui étaient les réelles victimes dans cette affaire et l'aventurier fut relâché sans excès de procédure. Les deux carcasses furent transportées à la caserne afin de tenter une identification. Khepra fulminait intérieurement mais conserva son camouflage et demeura parfaitement inerte. Après tout, il avait vécu près d'un siècle dans la plus totale immobilité, quelques jours dans les locaux de la Garde ne lui semblaient pas insurmontables.
Ce fut une semaine plus tard que le corps du pauvre homme se volatilisa miraculeusement, ce qui déclencha bien sûr la colère de sa pauvre veuve privée de l'enterrement de son défunt mari. A tâtons, le monstre échappa à la vue des militaires et s'éclipsa du village, son seul regret étant de ne pas avoir découvert le nom de celui qui faisait désormais pour lui l'objet d'une sourde envie de revanche. Le non-mort disparut, trouvant bien vite une enveloppe dans un cimetière locale.
Tôt ou tard, il reviendrait.
Décidément cet étrange personnage a toujours le mot pour rire! Je souris en coin, s'il veut que son dernier mot soit cela alors soit! Je m'apprête à lui porter le coup de grâce lorsque j'entends des bruits de pas précipités qui arrivent dans notre direction! Ni une ni deux, d'un mouvement rapide je fais disparaître la lame encore immaculée, je laisse cependant le trident planter dans le corps de la créature, hors de question de le voir tenter une énième attaque désespérée qui pourrait fortement faire mouche! Cependant, je dois avouer que ce-dernier me surprend! Déjà il me qualifie de "cher ami" qui me fait doucement rire! Définitivement un marrant c'est un fait! Mais alors que je m'apprête à lui répondre, le voilà qu'il s’exécute lui-même en utilisant la lame qu'il avait dans la main mais non sans me dire que l'on devrait remettre cela? Je fronce les sourcils en poussant un profond soupire alors que la vie quitte enfin le cadavre! Voilà qui ne me dit rien qui vaille! En effet, s'il met fin à ses jours avec tant de facilité et en m'affirmant que l'on doit remettre cela, je suppose que cela veut dire que sa mort ne sera pas forcément définitive! Et merde! Enfin, au moins je sais comment le tuer maintenant, visiblement il suffit de briser le crâne! S'il m'attaque à nouveau à l'avenir, je saurai exactement quoi faire et que viser!
La garde arrive peu après, naturellement après que tout soit terminé comme d'habitude! Il ne faut pas compter sur la garde pour arriver lorsqu'on en a besoin bien-sûr! Je repense à Khalie en disant cela et je soupire doucement, non définitivement je ne peux plus affirmer ce genre de choses alors que mon amie fait partie de ce groupe! Je lèves les mains dans les airs, prouvant par la même occasion que je ne désire pas me battre et je me recule du corps dans lequel je laisse mon trident! Naturellement, deux hommes m'entourent immédiatement pour s'assurer que je ne tente rien. Après tout, il y a deux corps inertes et moi encore debout dans une ruelle! La chance que j'ai, c'est l'apparence d'un des deux corps qui est, visiblement, mort depuis plus qu'une minutes. Alors, lorsqu'un des gardes demande ce qu'est cette horreur, je saisis ma chance pour tourner cette affaire de sorte que je puisse aisément m'en sortir.
"Un non-mort! Du moins cela l'était! Il a tué mon compagnon ici présent alors que nous rentrions chez moi après une bonne soirée à l'ogresse noire et ensuite, il s'en est prit à moi! Je l'ai immobilisé et c'est alors qu'il s'est donné la mort lui-même en entendant vos pas! D'après ses dires, il était un assassin envoyé par un noble qui n'aurait pas apprécié que je discute avec son épouse! J'ignore qui est le commanditaire malheureusement..." Me tournant ensuite vers l'autre cadavre de cet idiot qui a été d'un secours incroyable en mourant le premier, je prends un air faussement triste, de fausses larmes dans les yeux! Ah être un comédien est si pratique dans ce genre de cas. "Mon pauvre ami! Je n'ai pas pu le sauver... Si seulement j'avais pu faire quelque chose mais non! Je vais juste pouvoir pleurer sa mort en me maudissant d'avoir survécu et pas lui!"
Le garde qui a posé les questions approche du cadavre de mon agresseur et, il est bien forcé de constater qu'effectivement, cette créature démoniaque s'est tué elle-même! D'ailleurs, vu l'état de décomposition de cette chose, il est évident qu'elle était morte depuis longtemps et que je ne peux pas être tenu pour responsable! Naturellement, je suis interrogé! Il me faut témoigner il y a quand même deux cadavres! Retrouvant l'arme qui a servi à tuer mon "ami" sur le squelette - et mon jeu d'acteur étant parfait - je suis naturellement rapidement écarté de la liste des suspects! Il me laisse partir mais en me signalant de ne pas quitter la ville le temps de l'enquête et je ne me fais pas prier. Affirmant au passage que de toute manière, Khalie ne me laisserait pas partir si facilement alors que je suis témoin sur une affaire de meurtre, ajoutant ainsi discrètement que je connais personnellement une garde.
Je rentre chez moi pour la nuit... Les jours qui suivent je dois refaire mon témoignage jusqu'à apprendre que le corps de mon "ami" a disparu mais que, chose étrange, il semble s'être déplacé seul! Je feins la surprise - vu les paroles du cadavre ambulant je m'attendais à quelque chose même si je ne savais pas quoi - mais, quoi qu'il en soit, l'enquête va continuer mais je suis sorti d'affaire! De toute évidence ce qu'il se passe n'a rien de naturelle et je ne peux pas être tenue pour responsable surtout que, mon pouvoir est la glace comme j'en ai fais la démonstration durant l'enquête lors de la reconstitution des faits. Je rentre donc chez moi avec un petit sourire... Je suis sûr que l'on se reverra moi et mon "cher ami" et cette fois, je trouverai un moyen de le tuer définitivement!