Toujours alerte, Nemue s’était levée et avait sortie sa dague par plus réflexe de sa bague tsépi. Bien évidemment, elle ne comptait pas frapper avec au moindre son, mais avec un peu de concentration, elle arriva à distinguer un peu plus quelque chose forme fluorescente qui bougeait à une certaine distance d’elle. Sa jument ne s’étant pas relevée ne semblait pas plus inquiète que cela. À croire que ces créatures ne semblaient pas leur vouloir du mal. Poussant un soupir lorsque Fauve revient avec les matériaux collecté, ce dernier s’empresse de lui parler de caillou? Pourquoi parlerait-il de roche? Quoi que plus il avance dans son discours et il plus elle réalise qu’elle s’est trompée. Il ne parlait pas de caillou, mais seulement de chose qui faisait cette lumière autour d’eux.

Voici ce qu’elle avait retenu. Les créatures qui se trouvaient autour d’eux ne semblaient pas en chasse, mais il faudrait éviter les mouvements brusques afin de ne pas les effrayer. Bien évidemment, la demoiselle se concentre alors pour regarder plus loin et perçoit finalement une forme lupine. Elle n’avait jamais encore vu une de ses créatures, mais elle l’a trouvait magnifique.

- C’est la première fois que j’en vois un, alors s’il y en a plusieurs cela veut dire que je suis chanceuse. Enfin, asseyons-nous alors en attendant que ces derniers ne partent.

Retournant près de sa monture, Nemue tapa à ses côtés pour l’inviter à venir s’y asseoir. La nuit, la fraîcheur se faisait plutôt ressentir et sans feu, il était plutôt difficile de se réchauffer. Au moins, ses vêtements lui apportaient un peu de confort, mais si les deux se trouvaient côtes à côtes peut-être que cela les aiderait.

- Oui, je sais grimper, ne vous inquiétez pas. Je sais que n’en donne pas l’impression à première vu, mais si je dois aller récolter une fleur dans un arbre, je n’hésiterai pas à y aller, même si cela implique de me salir les mains et de déchirer mes vêtements. Même une chute sur le derrière ne me fait pas peur alors oui, si pour ma sécurité je dois grimper à un arbre je le ferai. Maintenant, venez vous asseoir en attendant que ces créatures s’éloignent.

Les jambes mises de côté, elle se couvrit grâce à la jupe de sa tenue qui couvrait en partie ses pantalons. Certaines personnes l’auraient jugé pour être sorties en forêt vêtue ainsi, mais elle n’exposait que très peu de pot, mis à part un peu de son décolleter, mais cela faisait partie d’elle, et elle s’était assurée de porter des vêtements qui lui permettaient de se déplacer aisément. En portant attention à son butin, Nemue remarqua les proies qu’il avait su chasser.

- Je vois que vous avez trouvé quelque chose à manger, dit-elle avec un sourire. Malheureusement, je ne pensais pas être de sortie aussi longtemps. Si j’avais su, je me serais procuré une gourde avec un peu d’alcool. Cela aurait pu nous aider à nous tenir au chaud, mais avez-vous besoin d’aider pour la préparation de quoi que ce soit en attendant?

Fauve précise à son tour qu’il s’agit en effet de chance de les voir ainsi et que seul, il est encore plus rare de les voir. Pour ce fait Nemue, se tourne légèrement dans la direction des deux créatures afin de les observer. C’est dommage qu’elle ne puisse pas les contempler davantage, mais cela reste tout de même une créature sauvage. Il suffirait d’un geste de trop et les deux kayuus pourraient montrer les crocs ce que la demoiselle n’espérait pas. S’asseyant aux côtés de sa monture qui était toujours allongée et qui se reposait, Nemue caressa doucement son flan tout en profitant de la chaleur de cette dernière. Elle répondit à son autre question, mais celui-ci usa encore d’un surnom qui ne lui plaisait pas; princesse. Elle n’avait rien de tel pourtant! D’ailleurs, pourquoi l’appelait-il ainsi. Était-ce qu’elle avait été en détresse un moment ou bien parce qu’elle était noble? Enfin, elle ne se souvenait pas de lui avoir parlé de son statut, mais peut-être l’avait-il tout simplement déduit à cause de ses vêtements ainsi que sa façon de parler? Elle ne fit que pousser un soupir avant d’inviter ce dernier à la rejoindre en attendant que les loups ne partent.

Elle aurait pensé qu’il aurait accepté et qu’il en aurait profité. Après tout, c’est bien la seule fois qu’elle l’invitait à prendre place à ses côtés ainsi, bien qu’il ne s’agissait que d’une façon de se réchauffer alors que le temps se faisait plus froid. Mais bon, il préféra rester debout et commencer à préparer le tout pour leur repas. Bien sûr qu’elle pouvait surveiller sa plante, mais la sève qui coulait dans le seau ne coulait pas à une vitesse folle et c’était à coup de goûte.

- Ne vous inquiétez pas pour la plante. Avant que le sceau ne soit plein, nous en avons pour un petit moment. Puis, il fait plus froid en ce moment, donc le processus prend plus de temps, mais lorsque le soleil se lèvera, la chaleur fera en sorte de réchauffer la tige et la sève circulera plus vite. Et bien évidemment, la demoiselle se prenait toujours des petites remarques coquines en tous les genres de ce dernier. Il s’était pourtant arrêté pendant un moment, mais il semblerait que lorsqu’il s’arrête de marcher, le naturel revient. Mais cette fois-ci elle n’allait pas se laisser faire.  – Je crois plutôt que pour le moment c’est moi qui vous fais tourner la tête, non?  Vous semblez avoir du mal à vous tenir à mes côtés. J’ai l’impression qu’il vous suffirait que d’un simple accord pour que vous vous jetiez sur moi, dit-elle en rigolant.

Maintenant que les branches avaient été installées pour allumer le feu, Fauve se mit alors à éviscérer les lapins afin de préparer le repas. Nemue s’était offerte pour aider, mais il semblerait qu’il n’en aille pas besoin. La vue de l’animal ainsi ne lui donnait pas de haut-le-cœur et cela ne lui dérangeait pas. Même l’odeur du sang ne semblait plus l’écoeurer. Elle en avait vu beaucoup par le passé et cela n’allait très certainement pas changer avec le temps.

- Nous pouvons, ça ne me dérange pas et puis ça fera passer le temps, dit-elle en adoptant une position confortable tout en s’assurant que ses jambes étaient toujours couvertes.  – Question simple et vous devez répondre la première chose qui vous passe par l’esprit. En ce moment même, quelle est la chose que vous désirez le plus?

Cela pouvait être une action, un objet quelconque. Il n’y avait pas réellement de mauvaises réponses en vérité.  

Faire du corps à corps pour réchauffer la tige? À moins de s’y frotter, cela n’y changera pas grand-chose et Nemue n’était pas si désespérée pour laisser un tel rustre venir cueillir sa fleur. Fauve était malheureusement tombé dans la catégorie des gens pour qui elle ne se laissera pas tenter. Du moins, même s’il avait une belle tête et un joli derrière, l’attitude lui faisait perdre en charme. Mais bon, il devait bien y avoir des dames ou bien même des hommes qui appréciaient ce genre de franc parlé et qui voudraient bien partager un moment avec ce dernier. Nemue ne le détestait pas pour autant, seulement voilà, elle avait des critères de sélection tout de même.

- N’espérer pas trop, je préfère attendre la levée du jour et ensuite j’irai faire corps à corps seule avec mon lit.

Et voilà, la demoiselle avait parlé et bien évidemment, elle ne sous-entendait pas qu’elle irait profiter d’un moment plaisant avec elle-même, mais seulement, qu’après avoir passé une nuit complète éveiller et surtout endurer les commentaires de ce dernier, elle ne dirait pas non pour retrouver son lit douillet et fermer les yeux. – Vous êtes plutôt serviable, mais devriez apprendre à tourner votre langue avant de dire quoi que ce soit. Ou du moins, adapter vos techniques aux personnes que vous croisez.  Elle s’appuya le dos contre celui de sa jument et l’observa installer les proies qu’il avait préparées.  – Je ne suis pas du genre timide, mais vous n’aurez jamais votre chance avec une telle attitude. Enfin, vous pouvez toujours continuer, cela m’amuse bien.

Puis ne le dit-on pas si souvent; les contraires s’attirent? Enfin, c’était une simple supposition, après tout la demoiselle ne se jettera jamais dans les bras de ce dernier de par elle-même si elle n’a jamais l’intention de le revoir par la suite. Mais bon, ce dernier avait proposé de rejouer au jeu des questions et cela pourrait faire passer le temps et l’on ne voyait pas nature des questions que la demoiselle était bien plus détendue qu’au début.

- Au moins, je vois que nous avons la même envie. Un bon bain chaud pour se détendre avant de dormir. Par contre, je n’irai pas jusqu’à fréquenter ce genre d’établissement, mais un bain à remous pourrait être bien plaisant.

Vint alors une question à laquelle elle ne s’attendait pas. Quel sujet était trop sérieux pour elle pour ne pas en rire. Elle mit un bras sous sa poitrine alors qu’elle tenait le coude du second. Son poing fermé avait été déposé sur le côté de sa mandibule et elle prit un instant pour réfléchir. Elle aurait pu dire la mort, mais l’ironie du sort faisait en sorte qu’elle éveillait les morts de leur long sommeil et les arrachait de l’endroit où ils se trouvaient dans le seul but de faire plaisir à la personne qui avait les moyens d’en faire la demande. Nemue n’était pas tant fière de cela et c’est pourquoi elle gardait le sujet un peu plus secret, mais si elle était née avec ce don, elle pouvait en faire usage tant qu’elle ne faisait de mal à personne. Puis, elle s’était elle-même mis des codes de conduites afin de ne jamais rappeler deux fois le même esprit.

- Je pense que l’une des choses dont je ne pourrai jamais en rire est la maladie. Les gens malades ainsi que leurs problèmes physiologiques. Ce n’est pas quelque chose dont nous devrions nous moquer. Puis ce serait mal venu pour un médecin de faire ce genre de chose. Enfin, je dirais surtout que tant que nous ne causons pas de tort à qui que ce soit, il est toujours possible d’en rire. Mis à part cela et vite comme ça, je ne pense pas être facilement choquable par un sujet quelconque.  Si c’était le cas, je me serais certainement offusquée bien plus tôt surtout lorsque vous m’avez agrippée les fesses à deux mains sans oublier le baiser sur le coin des lèvres.  Un sourire amusé s’afficha sur le coin de ses lèvres alors qu’un petit rire s’y en échappa. – J’en connais qui vous aurait giflé pour moins que cela.

C’était maintenant à son tour de le questionner, mais si ce dernier avait l’air d’un rustre qui ne pensait qu’à jouer de son pinceau, il devait bien y avoir un petit côté tendre quelque part non? Elle amena finalement ses jambes contre sa poitrine et les maintenait contre elle.

- Qu’est-ce qui à la capacité de vous rendre triste?

Au moins, les dires de la demoiselle avaient su faire rire ce dernier qui semblait d’ailleurs plus enclin à lui conseiller davantage ce genre d’établissement, mais pas pour les petits plaisirs, mais bien pour ses qualités de massages. Peut-être qu’elle pourrait, en effet, se laisser tenter, un de ces jours, mais pas pour le moment. Elle avait d’autres chats à fouetter et n’avait pas ce genre d’établissement près de sa demeure et n’allait certainement aller dans un petit village perdu qui offrait ce genre de chose. Enfin, ce dernier la complimente à sa façon lui faisant comprendre qu’il avait bien compris qu’elle n’était pas du genre à s’offusquer pour ce que genre de petit détail.

- Et bien si cela vous fait plaisir que je sois ainsi tant mieux n’est-ce pas? Pour ma part, je me porte très bien ainsi. Pas besoin de me stresser pour ce genre de détail futile. Puis, je ne suis surtout pas de celle qui s’agrippe à la première personne qui passe par là et pas de risque d’accident avec moi, je peux compter sur mes potions pour ce genre de chose, mais bon, une utilisation abusive ne risque pas de plaire à mon corps, bien que je ne m’en sois jamais servi. Il me faudrait peut-être récupérer l’une de ses fameuses bagues contre-mouflet. Ça serait plus pratique et il ne faut pas mentir, ce genre de plaisir est bien trop plaisant pour que je m’abstienne jusqu’à ce qu’un homme me fasse réellement du charme.

Bon, elle pouvait toujours s’amuser avec les femmes, mais elle avait tout de même une préférence pour les hommes avant tout. L’heure du repas a sonné et Fauve lui tend finalement sa part du repas, un pauvre petit lapin qui n’avait rien demandé. Mais bon, c’était la loi de la nature et Nemue se trouvait très certainement au-dessus de lui niveau de la chaîne alimentaire. Puis, des lapins, ça se reproduisait en un claquement de doigts. Ce n’est pas deux malheureux qui allaient causer l’extinction de cette race animale.

- Je ne ferai pas ma difficile. L’important ce sont les nutriments apportés et non le mélange des saveurs. Puis on fait avec ce qu’on a, n’est-ce pas? En tout cas, merci.

Prenant la partie du pic qui n’était pas chaud en main, elle tenta de trouver un endroit dont la chaleur était plutôt correcte pour tenir de l’autre côté. Elle ne voulait pas se brûler, mais elle avait quand même faim, même si elle ne l’avait pas démontré. Elle prit donc une bouchée dans la viande et ne put s’empêcher de fermer les yeux profitant à la voix de la nourriture et de la chaleur de cette dernière.

- C’est comme si nous faisions un peu de camping, mais sans tente. Nous avons dormi jusqu’à la nuit tombée,  puis maintenant nous profitons d’un feu. C’est plutôt plaisant, bien que je me serais davantage préparée.

Enfin, bien évidemment, pour Fauve il s’agissait de la mort. Mourir faisait partie du cercle de la vie. Tout le monde naît pour mourir un jour, c’est donc à eux de faire de leur vie quelque chose de bien entre cela et ce peut importe le temps qu’ils ont à vivre. Personne n’est capable de connaître la durée d’une vie parce que tout pouvait arriver. Ils étaient tombés sur des sujets bien tristes tout à coup et comme s’il l’avait lui aussi senti, il demanda alors à la demoiselle qu’elle était la qualité qu’elle jugeait la plus importante chez un être humain. Il y en avait plusieurs; l’honnêteté, le sens de l’humour, la bienveillance, être attentionné, bref. Elle pouvait en citer encore, mais ce dernier n’en avait demandé qu’une seule. Bien évidemment, Nemue ne demandera jamais à quelqu’un d’être parfaitement blanc. Elle savait que chacun d’eux avait une part d’ombre et même elle mentait lorsque nécessaire, mais jamais dans le but de causer du tort à quelqu’un.

- Et bien, je crois qu’il s’agit de la bienveillance. Être capable d’aider autrui d’une façon désintéressée, être compréhensif tout en faisant preuve d’indulgence. Enfin, je ne demande pas d’aider la veuve ou l’orphelin, mais seulement de ne pas fermer les yeux lorsque quelqu’un nécessite de l’aide et ne pas juger impunément sans connaître la personne ou les faits.  

Elle prit de nouveau une bouchée de son repas prenant bien le temps de mastiquer avant de reprendre la parole. – Mais bon, je ne me base pas que là-dessus. Je dirais qu’il s’agit d’un tout, mais il est vrai qu’avoir cette qualité est un atout majeur à mes yeux. Bon, à son tour maintenant, elle pourrait lui retourner la question, mais ça serait bien trop facile.

- Si vous aviez la possibilité de parler avec votre vous du passé, quel conseil lui donnerez-vous?  

Peut-être qu’il y avait des choses de sa vie d’aujourd’hui ou dans sa jeunesse qu’il aurait faite différemment s’il avait reçu un conseil pertinent. Puis il s’agissait d’une question bien moins personnelle que la première question elle pensait. Enfin, ce n’était pas tout ça, mais sa nourriture allait finir par se refroidir avec tout ce blabla, puis elle avait besoin de se dégourdir les jambes. Se levant qu’à l’aide de ses jambes, elle fit quelques pas puis fit les quelques pas qui la séparait des flammes. Elle s’accroupit non loin de celui et au côté de Fauve.

Il est vrai qu’acheter la bague contre mouflet serait un très bon investissement afin d’éviter bien des problèmes que ce soit personnel et familiale. Après tout, au vu de son statut, engrosser d’un inconnu ou bien d’un homme qui n’est pas du tout son partenaire de vie serait très mal vu. Il y avait aussi les risques que l’homme en question refuse la paternité et ne prenne pas ses responsabilités. Après tout, c’est un jeu dangereux qui se joue à deux, mais elle n’avait pas grand espoir sur cela. Combien de jeunes femmes était venu la voir, en pleure pour lui demander de l’aide, puisque l’homme qu’elle croyait le bon avait tout simplement pris la poudre d’escampette. Puis en même temps, elle ne voulait non plus imposer un enfant à qui que ce soit parce que cela ne lui dérangerait pas de le garder. Enfin, ce n’était pas le cas pour Nemue. Elle n’était pas prête à cela et avait bien trop de projets en tête et surtout à conclure pour décider de se poser et de trouver chaussure à son pied.

La demoiselle avait répondu à ce dernier bien qu’elle ne pouvait pas réellement choisir entre certaines qualités. On ne pouvait pas aimer quelqu’un que pour une seule qualité, mais elle recherchait néanmoins cette dernière dans les gens qu’elle désirait côtoyer. Bien évidemment, certaines personnes qu’elle appréciait ne faisaient pas toujours preuve de bienveillance, mais il n’était pas non plus des salauds. Il y a faire preuve d’égoïsme et être totalement égoïste. Nemue aussi pouvait se montrer ainsi par occasion, mais cela relevait d’un domaine spécifique et elle l’avait bien fait remarquer à une certaine personne qu’elle avait rencontrée durant la saison chaude. Un bien bel homme dont elle aimerait bien revoir d’ailleurs.

- En effet, c’est important d’avoir des standards, mais je ne suis pas idiote. Je ne me laisse pas manipuler par n’importe qui ni pas de belles paroles. Je suis du genre à étudier la personne avant de l’accepter dans mon cercle d’entourage. Mais la bienveillance existe réellement et il est malheureux que vous pensiez ainsi, car cela vous rendra aveugle. De toute façon, ceux qui le sont vraiment ne recherchent pas la gloire ou bien les félicitations qui vont souvent avec leurs actions. Ils sont plus discrets.

S’en suit alors la question de la demoiselle qui pourrait, si ce dernier veut bien parler, en dévoiler un peu plus sur ce dernier. Peut-être qu’il a fait quelque chose dont il regrette ou est-ce un choix de vie qu’il voudrait éviter de faire? Dans tous les cas, Nemue s’était levée pour marcher un peu et prit le temps d’écouter ce dernier. Bien évidemment, elle poussa un soupir plutôt bruyant et ne s’en cacha pas. Elle avait l’impression de jouer à moitié seule. Une fois sur deux il répondait intelligemment alors que l’autre moitié, il redevenait le rustre. À ce point, elle se demandait s’il était réellement ainsi ou s’il tentait de jouer un personnage. Ce genre de comportement en cachait souvent un autre et parfois il s’agissait de personne plutôt sensible qui avait souffert par le passé.

- Bon conseil, j’imagine, dit-elle alors qu’elle prit place à ses côtés sans se soucier de leur proximité. Pourvu qu’il gardât ses mains là où il avait le droit, elle ne dirait rien. – Enfin, je ne pense pas que le lubrifiant soit une nécessité quand on s’y prend bien, mais bon, certaines personnes en produisent moins naturellement. Il faut savoir s’adapter.

Frottant ses mains l’une contre l’autre, elle les tendit devant le feu, paume ouverte, pour profiter de la chaleur qui s’y dégageait. Bien évidemment, elle avait coincé le bâton de son repas  derrière sa jambe repliée pour qu’il ne tombe par terre.

- La journée parfaite? Me lever tard, n’avoir que des rendez-vous en après-midi, sortir en soirée et boire quelques verres tout en profitant de ce poison qu’est le tabac et pour finir, un ou des partenaires qui tiennent le rythme pour venir s’amuser avec moi.

En parlant de tabac, peut-être qu’elle ne peu pas boire, mais sa pipe était toujours sur elle ou dans ses sacs, alors elle tira sur sa sacoche fouillant un peu dedans pour la sortir ainsi qu’un petit sachet de tabac préparé à l’avance qu’elle n’avait qu’à glisser dedans, puis elle chercha sa pierre de feu afin de l’allumer pour finalement tirer dessus un bon coup, laissant la fumée rouler dans sa bouche pour la laisser partir vers le ciel. En réalité, elle n’avait pas de journée parfaite, mais puisque leur discussion tournait toujours autour de cela, elle ne voyait pas l’utilité de se forcer, enfin plus maintenant. Elle l’observa un moment, grâce au jeu de lumière qu’offraient les flammes et inspira de nouveau sur sa pipe faisant rougeoyer l’extrémité qui brûlait doucement.

- Quelque chose me chicote depuis quelques instants, dit-elle en soufflant par son nez, mais tu tiens une façade n’est-ce pas? Tu as érigé un mur autour de toi ou quelque chose du genre, mais l’homme qui se tient devant moi n’est certainement qu’un faux Fauve, un personnage… Je ne peux pas croire qu’un homme agisse ainsi naturellement. Enfin, ne me répond pas, tu as certainement tes raisons et même si je suis à côté du panneau, je ne préfère pas le savoir et continuer à me bercer d’une illusion que quelque part, il y a un être capable de discuter normalement et qui soit doté d’un peu de sensibilité.

En langage populaire, on pouvait croire qu’elle le traitait de connard d’une certaine façon bien que ce n’est pas ce qu’elle tentait d’insinuer. Levant les yeux vers le ciel, Nemue put y apercevoir le coloris des nuages qui changeaient au gré des rayons de lumière qui commençait à se faire voir. Déjà le jour qui se pointait le nez? Ils avaient donc dormi bien plus longtemps qu’elle ne le pensait. Jetant les restes de son tabac dans les flammes, Nemue s’assura d’essuyer le foyer pour ne pas salir ses affaires avant de se remettre sur ses pieds pour se rapprocher de la plante pour vérifier le contenu de son sceau.

Touché? Elle avait donc vu juste et compris que ce dernier se cachait réellement derrière une façade? Elle l’observait un instant, comme si elle en attendait plus. Après tout, en aucun cas il n’était obligé de lui dire qu’elle avait raison, mais il n’en dit pas plus préférant détourner la conversation sur une question tout aussi pertinente. Qui n’érigeait pas barrière autour de soit? Qui incarnait réellement ce qu’il était vraiment? Bien des gens préféraient garder sous silence le mal qui les rongeait plutôt que de s’ouvrir aux autres. C’était plus simple et moins casse-tête. La peur d’être incompris ou rejeter était toujours présente et l’homme est avant tout un être social. Il veut pouvoir se fondre dans la masse et s’intégrer à un groupe, même si cela impliquait de jouer un rôle qu’il n’était pas. Nemue avait connu cette sensation il y a de cela plusieurs années, mais c’était à l’époque où elle se souciait beaucoup trop de ce qu’on pouvait penser d’elle. Aujourd’hui, elle ne parlait tout simplement plus de son pouvoir parce qu’avoir la capacité de parler avec les morts n’avait rien de bien vu, mais elle se fiche complètement maintenant d’être appelée la sorcière. Elle avait eu de nombreux surnoms et elle avait fini par apprendre à vivre avec.

- Un porc sans moral? Et bien si tu ne m’avais pas prouvé être capable d’avoir une discussion sérieuse sans toujours ramener cela au plaisir charnel, je l’aurais cru oui. Mais je ne suis pas qu’une simple apothicaire, je suis aussi médecin et il faut parfois savoir lire et écouter les patients. Enfin, je ne te vois pas comme tel, c’est seulement de la déformation professionnelle, mais je ne creuserai pas plus loin. Sache seulement que si tu as besoin d’une oreille ou de véritables conseils, tu peux toujours venir frapper à ma porte. Du moins, celle de ma boutique à Manillam.

En sachant cela, Nemue trouvait déjà le personnage plus sympathique. Bon, il n’avait peut-être pas choisi la meilleure personnalité à afficher, mais elle n’était pas là pour lui dire comment agir ni comment parler. Elle ignorait par contre si elle l’avait blessé par ses propos, mais ce dernier ne semblait pas réellement le démontrer optant plutôt pour un changement drastique de conversation en la voyant ainsi fumée. Il est vrai que l’odeur du tabac en déranger plus d’un et c’est pourquoi, elle gardait toujours sur elle un médaillon’d’air pour ne pas sentir mauvais. Elle demandait, aussi, la permission de fumer dans des endroits plus clos lorsqu’elle n’était pas chez elle. Elle n’avait jamais bronché face à un non et respectait les décisions des gens qu’elle côtoyait.

- Tu fais bien de ne pas commencer. Non seulement cela peut avoir des effets néfastes sur toi, mais cela peut t’en rendre dépendant. C’est pourquoi j’appelle cela poison. Je ne devrais même pas y toucher, mais j’y suis dépendante. C’est un antistress, un calmant, cela me permet de me détendre ou de me recentrer sur mon objectif premier. Ce n’est que les beaux côtés, mais en contrepartie, lorsque cela fait trop longtemps, je peux en trembler voire même avoir des migraines. Ça n’a rien de bon...

Elle avait jeté le reste du tabac dans le feu avant de se préparer à se remettre sur pieds pour vérifier la plante. Près du feu, elle n’avait pas remarqué que la température ambiante s’était réchauffée et remarqua que le débit de la sève coulant dans le sceau avait accéléré. Bien évidemment, elle n’avait pas besoin que ce dernier soit rempli complètement. Après tout, elle était venue que pour remplir quelques fioles.

- En effet, la forêt n’est pas réellement mon lieu de prédilection, mais bon, au moins la compagnie ne s’est pas trop montrée désagréable. S’il faisait preuve d’ironie, elle aussi en était capable. – Je vais remplir les fioles avec ce que j’ai et nous pourrons nous mettre en route. Cela ne devrait prendre que quelques minutes.

Bien évidemment, elle alla récupérer sa sacoche et attrapa tout ce dont elle avait besoin. Commençant avant tout par retirer le sceau, elle s’assura par la suite d’enlever délicatement le chalumeau en bois pour ne pas endommagé davantage la tige. Quelques gouttelettes perlèrent du trou, mais elles allèrent finir par sécher pensant ainsi la tige naturellement. Elle se dépêcha donc de remplir les fioles qu’elle avait en main avant de les serrer avec attention dans la sacoche d’où elles provenaient. Sa jument s’étant enfin relevée, elle semblait ressentir le départ qui ne devrait pas trop tarder.

- Voilà, c’est fait de mon côté, finit-elle par dire en s’approchant de sa jument pour venir la caresser ainsi qu’y déposer ses biens qu’elle porterait jusqu’à leur retour.

Nemue échappa un petit rire quand ce dernier lui mentionna qu’elle avait la conversation intéressante et qu’il appréciait le fait qu’elle ne crie pas aux premiers propos déplacés. * Heureusement * se disait-elle. *Combien d’hommes avec une telle personnalité a tenté de s’approcher de moi?* se questionna-t-elle. Un petit sourire en coin, elle l’observe du coin de l’œil. – Ah, ça, vous savez, peut-être que si j’avais été une sainte nitouche cela n’aurait pas été pareil, mais il faut savoir s’adapter et quand sa survie est en jeu, on ne fait pas la fine bouche. Puis, comme je vous l’ai dit, vous n’êtes pas si désagréable que cela. Heureusement que votre côté tactile n’est pas aussi grand que votre côté orateur. Cela aurait été bien différent, mais au moins il était respectueux et ne touchait pas mis à part le petit accrochage de leur rencontre. Elle allait passer outre le baiser en coin de bouche.

Parler de l’un de ses vices lui faisait bien comprendre qu’elle faisait partie de ces gens qui avaient la fâcheuse manie de faire ceci; « fais ce que je dis et non ce que je fais. » Elle était la première à réprimander ses patients qui fumaient leur expliquant que cela n’amènerait rien de bon sur leur santé, de même que pour ceux qui exagérait l’alcool. Fumer et boire étaient deux choses qu’il ne fallait pas faire ensemble et pourtant elle ne s’en gênait pas. Bon, on avait tous qu’une vie à vivre non?

La demoiselle, maintenant debout, s’occupe de remplir ses fioles rapidement et de ranger son matériel et quand elle mentionne être finalement prête pour retourner chez elle, ce dernier semble aussi près de son côté. – Oui, il n’est normalement pas bien rare d’en voir, mais elle semble être peu nombreuse dans cette section de la forêt. C’est plutôt dommage. Il faudrait que je voie si je peux en faire pousser près de chez moi.

Se rapprochant de sa jument, Nemue la caresse doucement un moment avant de prendre ses rênes en main histoire de marcher jusqu’à la sortie de la forêt. – Nous allons marcher bien évidemment. Ce ne serait pas du jeu pour vous qui devrez marcher à mes côtés. D’ailleurs heureusement qu’il demanda vers où ils devraient se diriger, parce qu’ils auraient fait fausse route à cent pour cent.

- Et bien, vous avez la possibilité de me guider jusqu’à l’orée de la forêt. De là, je peux me débrouiller seule si vous rendre jusqu’à ma demeure peut vous ennuyer. Je ne sais pas où vous deviez vous diriger par la suite, mais je ne comptais pas me rendre jusqu’à Manillam. Je peux toujours vous verser votre récompense une fois à la sortie des bois, mais je n’ai pas grand cristaux sur moi ou vous pouvez attendre que nous soyons à ma demeure dans les plaines.

Peut-être qu’il avait mal interprété ses propos lorsqu’elle avait parlé de sa boutique.  En même temps, elle ne s’était pas réellement montrée très claire à ce sujet. Dans tous les cas, elle se fichait qu’il sache où elle vivait après tout, il ne serait pas le premier à le découvrir et ce n’était pas un secret. Seulement, frapper à la porte de sa demeure risquait de mener à un échec puisqu’elle passait plus de temps à Manillam. Seulement, elle était attendue à sa demeure et ne pas s’être montré le soir d’avant devait avoir inquiété Charles et Béatrice.

Pour le coup, Nemue n’ose même pas imaginer ce que cela aurait pu donner si ce dernier s’était montré aussi tactile qu’orateur. Aurait-elle su garder son sang-froid aussi longtemps, ou se serait-elle retrouvée seule dans cette forêt après avoir chassé son guide et protecteur du moment. Enfin, au moins il se disait respectueux des réactions des autres. Si la personne ne semble pas vouloir de lui, il se tient droit. C’était déjà ça. Il était peut-être forceur, mais c’était d’un gentil forceur, bien qu’un peu lourd. – En effet, si le consentement n’y est pas, il vaut mieux s’abstenir. Puis, on ne sait jamais sur qui nous pouvons tomber. Si ça se trouve, la personne, bien que désirante, peut avoir un sacré pouvoir handicapant ou bien même une attitude quelque peu dangereuse pour leur personne. Autant attendre et s’assurer de tomber sur quelque chose de potable plutôt que de se forcer une entrée vers des horizons interdits.

Suite à cela, les deux jeunes gens discutent de plante, tout ce qu’il y a de plus banale. Fauve lui suggérait une serre ou bien même un petit bosquet pour y faire pousser la place, mais ce ne sont pas tous les plantes qui poussent dans ce genre de condition et ce qu’elle devrait vérifier. – Je possède déjà des serres et y fais pousser des variétés de plantes utiles dans le domaine de la médecine, mais aussi pour certaines qui sont comestibles. Je ne peux pas toujours me permettre d’aller récolter en forêt ou dans les plaines certaines d’entre elles. Ce serait bien trop long.

Maintenant auprès de sa jument, il était maintenant temps de se mettre en route. Bien évidemment la demoiselle refusa de la monter afin de marcher à ses côtés et aussi parce qu’elle ne trouvait pas cela très équitable alors que Fauve n’en avait pas. Puis ils s’étaient assez reposé, marché ne lui fera que du bien. La question du paiement fut évidemment posée par la dame elle-même, mais Fauve ne semblait pas des plus pressé pour récolter ce qui lui serait dû. Tournant la tête en direction de ce dernier, Nemue pourrait très bien déduire ce qu’elle lui devrait de sa facture totale. – En effet, nous pourrons nous arranger si c’est ce que vous préférez. Mais sachez seulement que je n’y suis pas toujours. C’est Irhu qui s’occupe plus souvent de gérer en mon absence. Bien qu’elle ignorait qu’éventuellement elle agrandirait sa boutique et qu’elle allait y passer un peu plus de temps suite à cela, mais bon, ce n’est pas encore prévu. Puisque ce dernier a parlé de cheval ainsi que de distance, Nemue fronce les sourcils en se questionnant. – Si j’en crois votre logique, vous ne vivez pas loin d’ici puisque vous et votre fidèle compagnon êtes venus à pied? dit-elle en rigolant. Sauf si ce dernier n’avait tout simplement pas de monture et qu’il avait marché plusieurs jours pour venir jusqu’ici, mais dans quel but? – En réalité je vis dans un point central entre le village perché, le grand-port ainsi que la capitale.  Je me suis éloignée de la grande ville dans le but d’être paisible et avoir la tête tranquille. Ici, on trouve de tout, alors qu’en ville il faut payer le prix pour les ingrédients.

Marchant doucement, Nemue semble faire attention à où elle met les pieds et contrôle aussi le ton de sa voix. Bien que ce dernier ait précisé qu’ils allaient être tranquilles, elle préférait ne pas prendre de chance. Posant ses yeux sur Chance qui montrait la voie, la demoiselle ne put s’empêcher de sourire. Mis à part sa jument, elle n’avait pas d’animaux domestiques ou bien de familier. Peut-être qu’elle devrait considérer le fait d’en avoir un pour éviter de se retrouver dans une situation comme celle qui les avait poussés à se rencontrer. Enfin, c’est matière à réfléchir puisque cela nécessiterait qu’elle s’en occupe souvent et cela prenait du temps, temps qu’elle n’avait pas nécessairement pour cela.  Elle ignorait combien de temps il lui resterait avant d’arriver jusqu’à l’orée, mais autant discuter un peu.

- D’ailleurs, vous en avez d’autres de ces jolies bêtes? Vous me parliez de rhumatisme de vieux chiens plus tôt, mais ce dernier ne me semble pas être bien vieux? À moins que je ne me trompe.

Si tous les deux étaient en accord avec l’arrangement, il n’y avait donc pas besoin de se casser la tête pour la suite. Elle espérait simplement être présente lors de sa prochaine visite en boutique bien que dans le pire des cas, elle en aviserait Irhu et Lith ses deux protégés en qui elle avait parfaitement confiance. Bien évidemment, elle espérait simplement que lorsque ce dernier avait mentionné que cela lui permettrait de rencontrer une nouvelle personne,  même si elle n’était pas là, que cela n’était pas dans le même sens qu’Aslander, qui heureusement à cause de sa condition, n’avait pas réussi à user des ses charmes envers la jeune femme de dix-huit ans. De toute façon, elle la connaissait et Irhu n’était pas du genre à laisser n’importe qui l’approcher. Elle l’imaginait déjà lui mettre un râteau avec son manque de délicatesse et son dédain apparent. Cela l’a fait sourire, bien qu’elle tentait d’éduquer la jeune fille sur ses manières. Après tout, la vie dans la rue avec son grand frère ne l’avait pas du tout aidé. Elle s’était forgé un caractère plutôt fort et ne laissait entrer que peu de personnes dans son cercle fermé.

- Ah, ça pour dire, Irhu est une jeune femme bien surprenante.

Surprise qui n’était pas toujours de bon augure, mais elle n’allait pas parler en mal de cette dernière et lui laissera la possibilité de se faire sa propre idée sur la demoiselle. Après tout, si elle l’a laissait gérer c’est qu’elle avait certainement vu quelque chose en elle, n’est-ce pas?

Nemue écouta donc ce dernier qui lui expliquait qu’il ne vivait pas bien loin d’ici en réalité, ce qui voulait dire qu’il était presque voisin. Enfin, elle ne vivait pas dans un village et aucune maison n’avait été construite dans les environs, mais elle avait fait exprès de se bâtir au centre de tout, sauf Forteresse. Autant il était plaisant de l’écouter parler de cela, autant elle pouvait sentir la passion et la fierté qu’il éprouvait lorsqu’il en parlait et cela n’échappa pas à la demoiselle qui se permit un sourire. Il était passionné par ses chiens et cela se ressentait.

- Oui, je n’hésiterai pas à vous rendre visite alors si nous sommes presque voisins, bien que je possède déjà d’autres chevaux qui sont bien soignés par mon personnel. Enfin, je sais donc vers qui me tourner si jamais je me décide à prendre un familier alors, ou du moins, si j’ai besoin de conseil pour l’un d’eux. Se tournant en partie vers ce dernier, elle lui offrit un petit sourire en coin. – Sinon, je pourrai vous inviter à venir prendre un verre un de ces jours. Faire plus ample connaissance dans un endroit plus pratique et moins dangereux. Après tout, vous êtes loin d’être une mauvaise personne et j’ai cru comprendre que quelqu’un qui aime et prend soin d’animaux et familiers ne peut être que bon.

Peut-être ce fourvoyait-elle sur ces dires, mais elle voulait y croire. Marchant sans jamais s’arrêter, les deux compagnons se rapprochèrent rapidement de l’orée de la forêt laissant la nature derrière eux. Elle était heureuse que tout se soit bien déroulé et qu’aucune créature ne soit blessée durant cette petite expédition. Bien évidemment, elle devra vérifier les plaies de Nymphe lorsqu’elle arrivera à destination, mais elle ne semblait pas en souffrir et cela ne semblait pas s’être aggravé.

- Je ne peux qu’être d’accord avec vous, mais il vaut mieux tard que jamais comme on dit, puis ce ne fut pas une rencontre des plus désagréables. Je me suis tout de même bien amusée en votre compagnie, bien que nous nous reprochions de la fin de cette première rencontre.

Jetant un regard en sa direction, elle espérait que ce ne serait pas la dernière. Après tout, il était de bonne compagnie et elle ne disait jamais non pour ajouter des gens à ses cercles d’amis. Elle n’avait jamais été difficile, seulement, certaines personnes la trouvaient bien inaccessible, comme si elle venait d’un autre monde. À ses yeux, elle se fichait complètement de la classe sociale dans laquelle se trouvait la personne qui se situait en face d’elle. Ce n’était pas le pouvoir ni l’argent qui définissait une personne, mais bien sa personnalité et ses valeurs.  D’ailleurs, elle regarda un peu autour d’elle et semblait reconnaître les environs puisqu’elle y venait régulièrement et comme elle ne voulait pas abuser de ce dernier encore bien longtemps, elle prit donc la parole.

- Je crois savoir où nous nous trouvons et nous ne sommes plus bien loin de Manillam. Je pense pouvoir me débrouiller à partir d’ici. Sauf si vous préférez vous assurez que rien ne m’arrive jusqu’à la toute fin, mais vous aurez bien du chemin à faire pour retourner à votre demeure, alors que moi j’ai une seconde propriété au-dessus de ma boutique.