Me voilà repartie pour une nouvelle mission, mais cette fois-ci sans mon très cher partenaire habituel. Non, depuis que nous étions officiellement ensemble et que nous ne l’avions caché à personne, il semblerait que je doive prouver ma valeur seule de mon côté pour qu’on ne dise pas que je profite de son poste de lieutenant. Puis, quoi de mieux pour cela que de trouver des bandits bien armés qui font leur loi sur les grands chemins entre la Capitale et le Grand-Port? Je soupire doucement en prenant l’ordre de mission et feuillette doucement le dossier qu’on avait en main. D’ailleurs, avais-je précisé que je ne serais pas seule, mais qu’on me jumelait à un membre de la régulière qui était affectée à la capitale. Comme il s’agissait d’un problème qui touchait les deux villes, ils avaient préféré mettre les deux sur le coup puis cela permettrait ainsi de nous faire sortir de notre bulle, si je le peux dire ainsi. Éviter que des clans se forment entre chaque garnison. Bon, ce n’était pas une mauvaise initiative, mais me lancer comme ça, moi Khalie, Sunshine, le sourire facile, avec un parfait inconnu… c’était vouloir ma mort!

Pendant ma lecture du dossier, je note que les témoignages semblent tous décrire les bandits plus ou moins de la même façon; tenue simple, mais très bien armée. Bien évidemment les descriptions peuvent avoir été exagérées par les victimes de ces derniers, mais je ne vois pas pourquoi il mentirait sur cela. D’ailleurs, les armes semblaient être d’excellente qualité selon un autre. Je me frotte le menton sceptique. Si seulement quelqu’un avait récupéré l’une de ses armes pour que l’on puisse l’étudier. M’enfin, je suis plutôt du genre à croire ce que je vois alors autant le vérifier par nous-mêmes! D’ailleurs, y’a une petite note dans le dossier qui semble mentionner d’aller voir Maurice, un membre de la garde du grand port que je trouve assez facilement avec l’aide d’indications données par les collègues que je croise. Peut-être qu’il est au courant de quelque chose si son nom est là. Bien évidemment, il ne sait pas si l’affaire peut être liée, mais il avait commandé, il y a de cela quelques mois une cargaison d’arme d’un maître forgeronne, mais durant le trajet le charriot a été dérobé par des brigands. Dans tous les cas, je ne peux pas affirmer qu’il s’agisse des mêmes armes, après tout, s’il s’agissait d’armes spéciales, elles devaient déjà être vendues aux quatre coins du royaume, non?  Bref, je finis donc ma petite enquête dans les archives histoire de mettre la main sur l’histoire de chariot dérobé ainsi que des témoignages d’Eva elle-même ainsi qu’une aventurière du nom de Carciphona.

Bon pour l’occasion, j’opte pour une armure simple en cuir sombre et souple couvrant une partie de mon buste, mon dos ainsi que mon ventre. Sous celui-ci, une chemise turquoise s’y cache surtout visible sur mes flancs ainsi que mes bras. De simples épaulettes épousent la forme de mes épaules alors que mes coudes sont garnis de protecteur métallique tout comme les gants que je porte articulé de doigts ferrés. Mon pantalon est simple fait de cuir moulant n’empêchant pas de me mouvoir avec agilités. Mes pieds ainsi que le reste de mes jambes jusqu’aux genoux sont protégés de longues bottes couvertes de plaques de métal aux endroits logiques; tibia, pointe de la botte et talon. À mes hanches était attaché une ceinture retenant une pochette contenant cinq dagues qui se trouve à l’arrière sur ma fesse droite alors que de chaque côté se trouvait deux étuis de cuir où y était retenue mes chakrams nouvellement acquis. D’ailleurs, je m’étais assurée de porter mes bracelets de poignet de cheville de pouvoir après tout, je ne pouvais pas prédire sur quoi nous allions tomber.  Bref, bien évidemment je mets tout le nécessaire dans mes sacs sans fond.

Je me mets donc en route vers notre lieu de rendez-vous donné par les têtes dirigeantes accompagné de mon fidèle unicorne noire, Arlequin. Le trajet se fait sans encombre ce qui est plutôt bien. Je me demande bien avec qui on m’avait jumelée. Après tout, je connais certains gardes de la capitale puisque j’y suis partie depuis récemment. M’enfin, dans tous les cas, je suis là pour bosser et trouver l’origine de ce problème.  Nous approchons donc de l’auberge à un rythme soutenu et je constate que l’auberge est donc voisine d’un élevage de rapidodo d’où était appuyé contre un muret un homme. De loin, cela ressemblait à de la chamaillerie, mais en m’approchant je constate tout simplement que l’homme semble chercher des noises à la pauvre bête. Ou bien c’est l’inverse? Je descends de ma monture et en regardant de plus près, il me semble reconnaître le soldat. Un petit coup d’œil rapide et je remarque sa médaille de garde.

« Rid Doroy… » Que je dis à haute voix pensivement. Je secoue alors la tête faisant bouger la longue tresse que je m’étais faite dans le but de ne pas être gênée par ma chevelure. « Khalie Drak’gnir. J’imagine que tu es mon partenaire assigné pour cette mission? » Je plisse doucement les yeux. « Il me semble que ta tête me parle. On doit s’être croisé à la capitale à quelques reprises non? »

Si mes souvenirs étaient bons, ce dernier avait le sang chaud et aimait bien parler à l’aide de ses poings. Cela pourrait s’avérer être un point positif tout comme négatif. Nous ne devions pas en faire trop et je me suis retrouvée trop souvent dans des situations critiques. Je ne voudrais pas qu’on finisse par se questionner sur mon cas. Du coup, je lui parle des informations que j’ai ainsi que de Maurice et de sa cargaison volée en précisant qu’il ne s’agit peut-être pas des mêmes armes, mais qu’il y a matière à enquêter.

« Un maître forgeron doit signer ses armes non? Du coup, faudrait trouver le moyen de tomber sur l’un de ses fameux bandits et de le vérifier avant de se lancer sur une quelconque piste qui pourrait s’avérer être inutile… »

Je me tiens à ses côtés, la longe de ma monture en main et l’observe un moment alors que sa tête me dit vraiment quelque chose. Je lui fais savoir bien évidemment et ce dernier m’affirme que si ma formation s’est faite à la caserne de la capitale, il se peut que j’aille déjà entendu parler de lui. Surtout qu’il semble se décrire comme un bagarreur et l’un des uniques borgnes de la capitale. À cela je souris parce qu’il semblerait que les borgnes ont réellement le sang chaud si je prends par exemple Valentino qui se trouvait aussi à la capitale avant d’être transféré à Grand-Port et d’être promu tout récemment en tant que lieutenant. Enfin, je ne suis pas là pour parler de lui non plus, mais seulement, je me dis que s’il m’avait accompagnée avec Rid, j’aurais eu droit à une assignation explosive… Je suis presque heureuse que ce ne soit pas le cas.

« T’inquiètes, moi aussi j’avais une façon de sociabilisée étrange… Elle était inexistante! » et je lâche un simple « AH ! »de rire ironique pour mentionner que je ne suis pas du tout sociable en réalité contrairement à lui et disons que mon arrivé dans la garde n’avait jamais été de mon propre choix alors c’était juste pire.  Enfin, je me retiens de rire quand le piaf finit par attraper l’un de ses doigts, mais je le regarde avec un petit sourire qui voulait dire; « tu l’as bien cherché… » et je me décide à parler du sujet qui nous intéressait tous les deux; notre mission. Du coup, je lui dis tout ce que je sais et il m’écoute sans dire un mot. Au moins, il a l’oreille attentive ce qui est plutôt bien et ce qu’il dit par la suite n’est pas faux du tout. Comment font-ils pour entretenir leurs armes s’ils ne peuvent pas se montrer. Il doit bien y avoir quelqu’un qui les aide non?

« Ah! Tu connais Calixte! C’est mon partenaire de chambre et un bon ami aussi. Un peu bizarre parfois, mais il est attachant. Enfin, pour ma part, je préfère trouver des solutions sans combat, parce qu’à chaque fois que j’ai combattu, j’ai vu ma vie défiler devant mes yeux… J’ai fini le bras en écharpe et des bandages partout. » Je regarde mes poignets un petit moment. « Bon, j’ai tenté de remédier à cela. J’ai décidé de m’équiper un peu plus. Donc s’il faut combattre, je suis prête cette fois-ci! »

Il indique finalement l’auberge et on se met en route vers l’auberge voisine. Vrai que de vérifier avec les voyageurs s’ils ont remarqué quoi que ce soit pourrait nous aider à chercher. Enfin, avant d’entrer, j’attache mon unicorne près de l’abreuvoir mis à la disposition des montures puis j’entre dans l’auberge qui semble déjà animée en si bonnes heures. S’il faut récolter des informations, le mieux serait de nous séparer et de mettre en commun à la suite ce que nous avons trouvé. Je lui pointe donc du bout du nez une partie de la salle alors que pour ma part, je pointe l’autre avec mon pouce.

« En se séparant, ça prendra moins de temps et on couvrira le plancher plus rapidement. On se rejoint à la table et on se dit ce qu’on trouve. »

Je ne suis pas spécialement friande de prendre des décisions, mais j’imagine que ce que je dis n’est pas réellement bête. Seulement, il faut rester discret et ne pas causer de bagarre, mais j’imagine que j’ai pas besoin de le préciser à mon collègue, n’est-ce pas?  Du coup, je pars de mon côté et rejoint la table du font où deux hommes sont assis avec leurs sacs de voyage non loin d’eux. Je tire une chaise et je prends place.

« - Bonjour messieurs, vous avez fait bon voyage jusqu’à présent?
- Heu, oui merci, dit le premier avec hésitation. Je dois l’avoir surpris.
- Vous monter vers le nord?
- Non, on va vers le sud.
- Vous avez remarqué quelque chose sur la route? »

Ils me font tous les deux signes que non et je change de table reposant mes questions changeant parfois certaines d’entre elles.  

« - Et bien…y’a eu, plus au nord, un homme qui a cherché à contrôler nos marchandises. Mais vous savez, on a amené que de quoi faire le voyage. Il n’était pas trop content quand il a vu qu’on n’avait presque rien, mais il nous a laissé partir.
- D’accord et vous avez noté quelque chose sur lui de spéciale, des armes, son habillement, la couleur de ses cheveux?
- C’est un homme à la chevelure brune et courte, bien bâtie. Il avait une armure en cuir, plutôt sale, sinon j’ai pas remarqué s’il avait des armes… »

Je le remercie, puis je continue ma ronde. Soit y’a rien d’intéressant soit j’ai le droit à des ouï-dire. Peut-être que mon compagnon aura été plus chanceux que moi bien que le contrôleur en pleine route me semble vraiment très louche. Peut-être cherchait-il des objets précieux à dérober.  Enfin, faudra parler à l’aubergiste. Il doit bien savoir des choses aussi en recevant autant de voyageurs de la sorte.

Je fais mon petit tour et bien évidemment la seule chose intéressante qui m’a été donné d’entendre c’est l’information concernant le contrôleur routier. Déjà, je ne me souviens pas que nous ayons déjà placé des contrôleurs sur les grandes routes. Aux entrées des grandes villes, oui, mais pas sur les routes et normalement si nous étions à la recherche d’individus, des patrouilleurs gardes étaient envoyé et arrêtait les calèches et autres véhicules qui pourraient permettre d’y cacher quelqu’un.

Je retourne donc auprès de mon compagnon et prends place devant lui. Déjà, quelque chose me fait tiquer. Il boit?! Il boit alors que nous sommes en mission. Je roule doucement des yeux et me contente de déposer mes avant-bras sur la table et me rapproche de ce dernier. Je lui fais part des mes découvertes concernant l’homme qui inspecte les marchandises des autres. Alors que ce dernier semble sortir bredouille de son interrogatoire avec l’aubergiste.

« À mes yeux, j’ai l’impression que c’est un éclaireur. S’il repère quelque chose d’intéressant, il prend ou il prévient un groupe plus loin d’une façon ou d’une autre qui embusque les voyageurs sur la route. S’il cherche des objets de valeur,  il trouvera certainement son dû avec nous deux. »

Avec ces nouveaux chakrams qui avaient la capacité de se séparer tous les deux en deux parties identiques, tout en possédant une lame fine, mais à la fois très solide et plus tranchante que la normale faisait d’elle des armes redoutables. Obscura Luna avait été conçu spécialement pour moi et ainsi jumeler à mon pouvoir pouvait faire de réel dommage. Bref, je dois dire que depuis un certain temps, surtout depuis les fois où j’ai failli y laisser ma peau, je me suis entraînée comme pas possible et j’ai cravaché pour améliorer mes capacités. Je me suis dégoté un objet de pouvoir me permettant ainsi d’augmenter mes capacités physiques pendant un certain temps. Bien évidemment vu le contrecoup, je les garde en cas de réelle nécessité. Et que dire de son amélioration de pouvoir, lui permettant maintenant d’utiliser son pouvoir par le simple contrôle de sa pensée. Plus besoin de toucher l’objet en question qu’elle désirait soulever. Elle n’a qu’à le regarder. Elle avait donc mis toutes les chances de son côté pour ne plus revivre le même genre de situation.

« Enfin, il faudra cacher notre insigne, mais si on se fait passer pour de simple voyageur ou des aventuriers, ils ne prendront pas peur. Alors que si on rate notre coup en s’affichant garde, ils vont savoir que nous sommes à leur trousse et vont se cacher pendant un moment. »

Je regarde légèrement autour de nous et je lève la main en direction de l’aubergiste. Je lui fais un signe de deux avant de prendre la parole. « Amène-nous de ton plat du jour et un verre d’eau pour moi. » Puis je rapporte mon attention sur le garde.  « On va reprendre des forces avant de se mettre en route. Faudra être réactif. »

L’aubergiste arrive rapidement avec deux assiettes qu’il dépose devant nous accompagné de pain frais. Je prends un bout de ce dernier et le trempe aussitôt dans la sauce de mon plat. « D’ailleurs, je sais que t’as dit que t’allais te retenir niveau bagarre et tout ça, mais si tu en juges la nécessité n’hésite pas. J’ai de quoi ralentir quelqu’un en fuite, mais je ne suis pas celle qui se prend les coups normalement, tu vois le genre? »

Puis je mange mon pain couvert de sauce de ragoût avant d’entamer le plat directement. Bref, j’essaie de manger rapidement, mais pas trop pour ne pas avoir une boule à l’estomac, mais on peut sentir l’empressement. Il fait encore jour et j’aimerais profiter de la lumière du soleil pour éclairer nos pas. J’ai mes lunettes de jour en cas de besoin, mais je ne sais pas si Rid a l’équipement adapté à la situation. Bien évidemment je suis celle qui invite pour le repas puisque je ne lui ai pas demandé s’il voulait quoi que ce soit alors je paye bien sûr pour les deux assiettes ce ne rend pas plus léger ma bourse pour autant.

Bien évidemment une fois à l’extérieur je récupère ma monture, mon fidèle Arlequin. C’était une belle bête noire grande et forte rien à voir avec ses semblables et c’est d’ailleurs pour cela que les gens se battaient aux enchères pour en prendre possession, mais je me suis immiscé telle une petite souris et j’ai sortie ma plus belle offre qui a fait taire tout le monde. Bon, ça a ses avantages d’être noble tout de même.

« Bon, faut trouver le moyen de faire parler l’homme au besoin. » Que je dis alors que j’entame ma marche en tenant la lance de ma monture. « Dans le rapport que j’ai lu, concernant le vol d’armes d’il y a quelques mois, les femmes en chargent de l’escorte du chariot volé, on fait mention d’une auberge sur la route. C’est là qu’elle aurait été droguée et volée. Du coup, si l’affaire est liée, on pourrait essayer de trouver cette auberge. C’est peut-être là qu’ils piègent leurs gros poissons? »

Il y avait beaucoup de possibilités, mais la première étant de trouver l’homme sur la route et peut-être qu’en fin de compte tout finira par se lier? Enfin...pour le moment on a de la marche à faire.

De nouveau cette promesse concernant les bagarres. Sauf que s’il s’en était tenu qu’à cela, je ne me serais pas réellement posé de questions puis qu’il croit bon ajouter le fait qu’il était plutôt du genre à se prendre les coups à la place de ses camarades. En plus, si ce dernier est du genre à rendre assez souvent visite à l’infirmerie, c’est qu’il n’est pas du genre hésitant pour un seul cristal. Je ne dis rien à cela préférant commander à manger. Tout ce que j’espère c’est qu’on s’en sorte tous les deux indemnes et surtout pas trop amochés. Au vu de mes dernières expériences, je ne suis pas très chaude à l’idée de finir dans une bagarre. Enfin, on mange rapidement parce que nous n’avons pas de temps à perdre et si nous ne voulons pas perdre notre seule piste du moment et une fois les repas payer, nous sortons à l’extérieur.

Je récupère ma monture et nous prenons alors route en direction de la capitale après que ce dernier ait parlé de la position de cette fameuse auberge qui était mentionnée dans les rapports. Ce qu’il dit n’est pas faux. Si les deux femmes furent droguées et envoyées dans la forêt à moitié nue, cela voulait donc dire que l’aubergiste était clairement de mèche. Peut-être que les bandits lui promettaient de belles récompenses, mais dans tous les cas, il nous fallait retrouver avant tout la piste de l’homme.

«  En effet, il doit clairement être de mèche, mais nous devrions avoir un plan d’action, parce que nous ne pouvons pas arriver là et le harceler de questions dès d’entré de jeu. Ce serait suspect de notre part ou bien il pourra aviser les bandits de notre présence. Voici ce que je propose. » Elle leva doucement les yeux en sa direction. « Déjà, on doit essayer de trouver l’homme. S’il est seul et que nous sommes deux, peut-être qu’il ne nous attaquera pas, mais nous pourrons lui demander s’il connait une auberge. S’il nous dirige vers celle où nous nous dirigeons, c’est qu’il est probablement coupable. On le remercie et il avisera peut-être ses collègues à l’aide d’une flèche messagère. Là-bas, on commandera qu’à boire et deux chambres côte à côte. Notre boisson sera très certainement contaminée, mais il ne faudra pas boire. Quand nous irons  nous coucher, j’irai me cacher dans ta chambre après avoir fait croire que je suis bien là. Je passerai par une fenêtre s’il le faut, mais ils vont très certainement essayer de s’en prendre à moi en premier, puisque je suis la plus petite… On leur tendra un piège à ce moment. »

Je me gratte doucement le menton, mais ça, c’est seulement si tout se passe comme je l’ai prévu. Après tout, si ça se trouve, on ne croisera personne d’autre que des voyageurs et on se trouvera de nouveau dans une impasse.

« Enfin, ce n’est qu’une idée… et si mes suppositions sont bonnes. » bien évidemment, je ne suis pas la plus confidente de tous et je doute encore de moi, mais je sais que je dois me faire plus confiance.

Éventuellement, la discussion finit par se porter sur ma monture qui attire parfois l’attention des gens que nous croisons. Il est vrai qu’il n’arrive pas souvent de croiser un unicorne dans son genre et de son gabarit. Lui et moi on a un beau passif et nous en avons vécu des moments cocasses jusqu’ici. Grâce à son don de voyance, il m’a souvent aidée à sortir de mauvaise posture, mais ce n’est pas un combattant et j’en prends soin. Je n’aime pas réellement l’amener avec moi en mission, mais je n’ai pas le choix. Je lui caresse doucement l’encolure alors que je l’observe un moment le sourire aux lèvres et les yeux brillants.

« Oui, Arlequin est un très bon compagnon de voyage et ne m’a pas été fourni par la garde. Cette une bête assez prisée, je dirais, et chasser pour sa corne. Je crois que je l’ai sauvé d’une fin tragique… Les gens tentaient de se l’arracher en faisant grimper son prix. Je suis restée tranquille, mais quand ce joli et moi avons eu un contact visuel, j’ai su que je ne devais pas le laisser filer. Alors j’ai tout fait pour l’avoir et nous voilà aujourd’hui. »

L’unicorne tourna doucement sa tête vers moi et toucha du bout de ses naseaux ma main à la recherche de caresses.  

« Enfin, tu devrais aller à l’écurie, cela t’éviterait de faire tes missions à pieds. Je sais que la garde possède des chevaux et qu’il nous est possible d’utiliser. Cela nous aurait peut-être fait gagner du temps. » Finit-elle avec une petite pique qui lui allait si bien tout en l’observant du coin de l’œil. « Enfin, avoir une monture est un bon investissement, peu importe de quelle race il s’agit, puis tu te sens moins seul sur la route. »

Ce que je lui conseil n’est en rien obligatoire, mais seulement une suggestion qui pourrait lui faire gagner bien du temps. Qui suis-je pour obliger un homme que je ne connais que très peu de toute façon à faire quelque chose qui ne semble pas lui plaire? Enfin, ce dernier m’explique qu’avec la présence de ses deux sœurs, il n’a jamais vraiment eu le temps de s’occuper d’un animal et c’est pour cela qu’il n’en a pas. Pour ma part, Arlequin est mon premier véritable compagnon animalier. Même si nous avions le temps et l’espace pour avoir des animaux de compagnies, je n’en ai jamais eu. Je dois avouer qu’avec l’école militaire par la suite je n’ai pas vraiment eu le temps aussi.  J’étais trop occupée à détester ma mère et faire le moindre effort. D’ailleurs, s’il demandait des renseignements sur moi à la capitale, je suis sûre que les instructeurs ne diraient pas que du bien. J’ai eu droit à bien des sermons, des questionnements sur ma présence en ce lieu et surtout à des coups de pieds au derrière pour me pousser à me donner plus, parce que certains avait vu mon potentiel.

Enfin, ce dernier évoque son pouvoir qui l’effrayait, bien que je ne comprenne pas trop ce qu’il voulait dire par là. N’étant pas réellement au courant de son passif médical, je ne peux que me questionner sur ses paroles.

« Tu es effrayé à cause de ton pouvoir? Tu as un pouvoir qui te permet de te transformer en quelque chose que tu as du mal à contrôler et tu as peur de blesser ta monture?  Enfin, je ne connais pas ton pouvoir, mais si tu es capable de te contrôler en marchant comme cela, je ne vois pas ce qui pourrait changer sur le dos de ta monture. »

Je dois dire que je n’ai pas réellement essayé d’utiliser mon pouvoir sur le dos d’une monture pousser au galop, mais cela risque de demander bien de la concentration. Après tout, faire bouger par la penser des objets alors qu’il faut bouger au même rythme que la monture, suivre ses mouvements, ça doit être quelque chose surtout de viser un point précis. Il faudrait peut-être que je m’entraîne avec Arlequin…

« Tu pourrais commencer doucement et j’imagine que tu pourrais trouver une monture adaptée à toi. Je ne suis pas une experte cavalière et avant qu’il ne soit à moi, Arlequin n’était pas utilisé pour la monte. Son propriétaire était âgé et n’avait plus les moyens de s’en occuper. Alors j’y vais doucement. C’est un apprentissage pour tous les deux. Il m’a même déjà renversée dans la boue lors d’une pluie torrentielle parce qu’il a pris peur lors d’un coup de tonnerre. » Dis-je en rigolant pour terminer.

Après tout, un animal, ça reste un animal même si un lien spécial nous unit. Heureusement qu’il avait trouvé refuge à l’auberge la plus proche. Je l’aurais mal senti si je ne l’avais jamais retrouvé. Enfin, les discussions sont plus plaisantes avec ce dernier bien qu’on ne se connaisse pas réellement. C’est ce que j’avais peur en tout premier lieu que le trajet se fasse dans un silence des plus malaisant, mais ça va. J’essaie de m’extérioriser aussi et ne pas toujours être sur la défensive. Je sais que Val en attend beaucoup de moi et je veux lui montrer que je ne suis pas qu’une flemmarde. Puis il faut aussi que je prouve qu’au moins l’une de sœur Drak’gnir sait montrer l’exemple, non? Avec toutes les rumeurs qui courent, le démantèlement d’un marché noir tenu par d’anciens marines et aidé de garde assimilé qui venait de ce même groupe tout ne va pas très bien. Mais le pire dans cette histoire c’est que c’est le capitaine qui se prend tout dans la gueule alors qu’il n’est en rien responsable! Ça m’horripile ce genre d’histoire qui court les rues et le pire c’est que les gens vont en parler, le répéter et ça va devenir un vrai calvaire. Je ne peux rien dire ni me défendre sur le sujet, parce que je n’aurais pas du être mise sur l’affaire étant donné que ma sœur était liée à cette affaire. Si je parle, on va croire que j’ai atténué l’histoire concernant ma sœur pour réduire sa sanction. Enfin, au moins, on ne parle pas de moi directement.

La réflexion qu’a Rid me fait sortir de mes pensées. Il est vrai qu’il y a une certaine circulation depuis un petit moment et si j’en crois les dires de voyageur, l’homme était seul et un homme seul ne s’en prendrait jamais devant un aussi grand public.

« J’aurais dû demander à l’homme de quelle route il venait exactement. Mais oui, bifurquons sur ton idée. Ça me semble plus logique. Comme c’est parti là, on va se rendre à la capitale avant qu’on croise qui que ce soit. Enfin… je parle bien sûr de brigand. »

Au vu des charrettes tirées par des chevaux ou de simple voyageur à dos de monture qui nous dépassait, il ne manquait pas de monde ici. Du coup, un prend un petit croisement non loin sensé nous mener vers l’auberge. Je ne sais pas dire l’heure qu’il doit être présentement, mais le soleil à bien bougé et le temps se rafraîchit un peu. Sachant qu’à pied cela peut prendre six jours de marche pour nous rendre jusqu’à la capitale et que cela nous a pris au moins deux jours pour venir jusqu’ici chacun de notre côté, j’imagine qu’il nous reste quelques heures de marches.

«  Ça te dit de faire une petite balade à monture? Après tout, ça prend un début à tout et je serai là en cas de besoin? Ça nous fera gagner un peu de temps et on ne sera pas à l’auberge avant un petit moment et j’aimerais y arriver avant la tombée de la nuit. Enfin, j’aimerais surtout croisé notre homme alors qu’il fait encore jour pour éviter qu’on se fasse embusquer de nuit. »

Bon j’ai toujours mon masque qui me permet de voir comme si nous étions dans le jour, mais je ne connais pas l’inventaire de mon compagnon…

Je commence à mieux comprendre le pourquoi du comment et si ce qu’il dit est vrai, même si je n’ai pas entendu l’histoire en provenance de la bouche de mon capitaine directement, je ne peux que comprendre sa peur de monter une monture. Personne ne désire blesser son compagnon familier même s’il s’agit d’un malencontreux accident. Après tout, s’il devient violent au point de ne plus distinguer ses amis de ses ennemies, c’est que ce n’est pas quelque chose qu’il contrôle.

« Je vois le genre, mais tu vois, mon ami ici présent, dis-je en tapotant doucement l’encolure de ma monture, est un unicorne. Les unicornes ont la capacité de voir à très court thème l’avenir. Donc s’il voit que quelque chose se déroulera mal, il le sait, le sens et fera en sorte qu’il ne soit pas affecté. S’il te voit changer de comportement et frapper dans tous les sens dans sa vision, le moment que ça arrivera, il s’éloignera de toi. »

Puis, je pense seulement que les autres montures auront le même réflexe. Leurs sens plus aiguisés que nous pour sentir le danger les feront certainement prendre la fuite ou du moins, ils se mettront en sécurité jusqu’à ce que ce dernier se soit calmé. Enfin, les familiers étaient très bons pour s’occuper d’eux-mêmes même s’il dépendait fortement de nous.

Enfin, nous continuons de notre route bien que l’idée de bifurquer sur une nouvelle route adjacente était toujours présente, seulement Rid voulait s’assurer qu’aucun individu étrange ne se trouvait sur la route pour faire de faux contrôle. L’homme a qui il demanda répondit par la négation ce qui donnait davantage raison à Rid. Aucun voleur ne tenterait quoi que ce soit alors qu’autant de voyageurs se trouvaient sur la route.

« Faisons cela et ne t’inquiète pas pour lui. C’est une brave bête et il est habitué de porter deux personnes par occasion. Puis on ne fera pas des jours et des jours sur son dos. Il devrait survivre quelques heures.  Han n’est-ce pas, mon gros? »

Bien évidemment je parle à ma monture et non à mon collègue. Ça me parait mal déjà en partant ce genre de surnom alors que je ne peux même pas le considérer comme un ami pour le moment.

« Je vais monter la première et tu monteras derrière moi. Tu t’accrocheras bien à moi quitte à passer tes bras autour de mon ventre. »

Bref, on monte sur ma monture et je lui fais savoir que pour notre sécurité, il ne doit pas se montrer timide sur sa poigne. Ne mesurant qu’un mètre soixante, ce dernier est capable de profiter du paysage qui défile devant nous puisque je ne le cache pas. Je dirige donc ma monture dans la direction qu’il m’avait mentionnée tout en faisant bien attention à la vitesse de cette dernière histoire de la ménager. Nous avançons bien plus rapidement qu’à pied c’est un fait, mais je ne peux pas la pousser au galop alors même que ce dernier ne semble pas habitué. Arlequin semble heureux de cette balade et je n’ai pas besoin de me battre avec ce dernier pour le faire se mouvoir. Sa queue de crin fouette l’air derrière nous comme s’il chassait des insectes, mais à cette température, il n’y en avait plus tellement.

« Tout va bien derrière? » que je demande. «  Je pourrais te montrer le plaisir que de sentir le vent fouetter notre visage et l’éveillement de nos sens du à la monté d’adrénaline lorsqu’on le pousse au galop, mais je ne pense pas que cela soit conseiller pour une première fois.  Puis, ma selle n’est pas adaptée pour deux. L’important c’est de suivre les mouvements de ta monture. S’il monte une pente, il faut se pencher vers l’avant-être presque parallèle à la pente et s’il la descend, il faut se pencher vers l’arrière histoire de ne pas mettre notre poids sur ses épaules.  Il faut se faire léger et ne pas le gêner dans ses mouvements.»

Enfin, je ne suis pas la meilleure des cavalières, malgré les cours que j’ai dû suivre lorsque j’étais enfant, mais voilà, je connais mes bases c’est l’important. D’ailleurs, sans que ça ait un rapport avec les montures, je note l’absence de voyageurs sur le trajet où nous nous sommes engagés, ou du moins, il y en a que très peu. Sûrement des gens en provenance des villages non loin d’ici. D’ailleurs en continuant sur le chemin terreux, je constate que des voyageurs semblent arrêtés plus loin. Ceux-ci étaient en possession d’une charrette dont la marchandise était cachée par une grande couverture et il semblait se diriger dans le même sens que nous. Lorsqu’il nous voit arriver, celui-ci nous fait signe d’arrêter et d’attendre un moment ; certainement le temps qu’il termine avec les autres.

« Tu crois qu’il s’agit de notre homme? » dis-je en chuchotant.

Bien évidemment, je m’assure de ne pas avoir mon badge de garde sur moi tout en laissant voir mes objets qui pourraient avoir une quelconque valeur marchande. Le premier groupe reprenne leur route et ce dernier nous fait signe d’avancer. Il nous regarde vite fait comme s’il cherchait quelque chose du regard.

« Bonjour, contrôle routier. La destination de votre voyage?
- Et bien, mon ami et moi sommes à la recherche d’une auberge pour y passer la nuit. Nous revenons d’un long voyage bien fatigant, mais nous nous rendons à la capitale, pour répondre à votre question.
- À voir votre équipement, vous êtes des aventuriers?
- On peut dire cela oui. Il faut avoir le meilleur équipement pour notre boulot! Dis-je en rigolant exagérément pour quelqu’un qui me connaissait. »

Enfin, les yeux de ce dernier semblent s’agrandir alors qu’un sourire se dessine sur ses lèvres. Il nous pointe une direction qui nous ferait bifurquer un peu de la route, mais selon ses dires nous allons trouver une auberge accueillante où la bière et les repas étaient excellents. Je remercie ce dernier d’une voix bien trop enjoué à mon goût voire même un peu trop nunuche, mais voilà. Si ça prend cela pour attirer les problèmes, autant jouer le rôle jusqu’au bout.

« Je pense que le poisson à mordu à l’hameçon… » que je dis une fois assez loin de ce dernier.

Le trajet à dos de ma monture se passa plutôt, mais si je sens une certaine rigidité au niveau de mon collègue, mais, hey! Il se débrouille pas mal pour une première fois, surtout que son installation n’est pas des plus confortables. Je dois l’avouer. Bon, éventuellement, peut-être que je le laisserai s’asseoir à ma place, mais pas maintenant. Pour le moment, on a une mission et j’aimerais éviter de prendre des semaines pour la compléter!

Du coup, lorsqu’on se fait arrêter après les occupants d’une charrette, je joue un rôle des plus débiles. Vous savez l’idiote de service qui meurt toujours la première dans les histoires d’horreur, bah voilà, je joue celle-là. Celle que je détestais le plus entendre dans les soirées mondaines où je devais me pointer lorsque j’étais plus jeune.  Heureusement, cela ne risque pas de se reproduire avant un moment, puisque ma dernière expérience d’une de ces soirées s’était très mal déroulée. Être humilier de la sorte devant une assembler de commère par sa propre mère avait probablement atteint mon quota et je ne sais pas si je pourrai soutenir les regards de tous ces gens qui me reconnaitrons certainement. Je les imagine déjà me questionner sur les problèmes de ma famille… Brrrrrh, j’ai un frisson de dégoût en cet instant même.

Enfin, une fois l’homme passé, j’avise mon collègue qu’il s’agit peut-être de notre homme et ce dernier se tourne pour vérifier derrière nous et m’avise de l’absence dudit contrôleur. Étrange, non? Pourquoi un contrôleur irait se cacher alors que son but est de parcourir les routes et s’assurer que personne ne se balade avec des marchandises illégales ou bien même des hommes recherchés par la couronne ou la garde?

« Le plus vite possible? Dis-je alors que l’information n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Accroche-toi bien et essaie de suivre le mouvement de la monture. J’voudrais pas que tu t’écrases quelque chose de sensible, si tu vois ce que je veux dire! » J’éclate d’un rire franc et bien évidemment, je commence en douceur pour ma grosse bête qui se met en route d’une simple marche, puis suivit du trot pour finalement passer par le galop. Galop que je ne pousse pas à sa limite, puisque nous sommes deux. Je le laisse donc choisir de sa vitesse pour que cela reste confortable pour lui et la seule chose que j’ai à faire est de le guider à l’aide des rênes tout en utilisant les étriers pour m’aider.

Comme l’homme l’avait indiqué, nous arrivons à l’auberge que nous avait indiquée l’homme alors que le soleil commençait à laisser place. Il semblait y avoir déjà du monde, mais rien de bien achalander. Du coup, je laisse mon partenaire descendre le premier puis je fais pareil et m’assure que ma monture puisse boire, manger ainsi que se reposer avec un toit sur la tête. En même temps, je ne veux pas qu’il soit trop visible pour ne pas trop attirer l’œil.

«  J’aurais dû me procurer une broche nutritif!, dis-je en marchant vers la porte. Sachant qu’il drogue leurs victimes pour pouvoir les dépouiller, on aurait pu vérifier pour vrai… Si ça se trouve, ça ne le sera pas. En tout cas, j’ai de quoi manger et boire dans mes sacs, on mangera dans la chambre… »

Je pousse donc la porte à grande volée n’hésitant pas à me faire remarqué. Puis je fais un grand geste, histoire de bien ouvrir ma cape pour exposer mon équipement de bonne qualité. Après tout, bien que garde, je reste noble, alors les cristaux ne manquent pas, même si j’essaie de ne pas dépendre de la richesse familiale.

« Bonjour, bonjour! Mon ami et moi-même cherchions justement un endroit où nous reposer! Dis-je assez fort au responsable de l’établissement. Vous avez des chambres de libres?
- Bien sûr, une chambre?
- Non deux, s’il vous plait, et mettez ça sur ma note…
- Très bien… dit-il en arquant un sourcil tout en me jugeant de la tête aux pieds. J’imagine que vous allez manger?
- Mais bien sûr, et nous allons même boire! J’ai besoin de votre meilleur fût!
- Aller prendre place, je vous amène vos clés et tout le reste dès que c’est prêt. »

Je me retourne alors vers mon compagnon avec un grand sourire d’idiote et lui donne une petite tape amicale sur l’épaule. Tout en restant dans le rôle de mon personnage.

« Aller, choisi une place! On a gagné assez de cristaux. Aujourd’hui, c’est moi qui régale! »

Je m’occupe de jouer alors que Rid se contente de me suivre. Bien évidemment, certain ne sont pas bien à l’aise pour jouer la comédie et c’était un risque à prendre, mais j’y ai été tellement habituée que ça en est devenu naturel pour moi d’agir ainsi pour récolter des informations et sortie nos petits rats de leur trou. Et dire que tout cela c’est la faute d’Aslander tout ça, enfin faux. Il est vrai que j’ai été menée à plusieurs reprises à enquêter seul me faisant aussi pour quelqu’un que je ne suis pas, mais il est vrai que la plupart du temps je me retrouvais avec mon ami ou finissait par lui tomber dessus par le plus grand des hasards ce qui avait mis à mal une fois l’un de mes plans!

« T’inquiètes, fais comme tu peux, tant qu’on expose nos biens et qu’on réussi à cacher notre identité de garde. » Dis-je en chuchotant alors que je le regarde prendre place.

On essaie tous les deux de garder la vue sur ce qui nous entour histoire qu’on ne se fasse pas attaquer en traitre. Déjà, on s’est retrouvé dans un coin ce qui nous enlève toute fuite par l’arrière, mais avec mon pouvoir, il me suffirait de souler quelques tables une après l’autre pour faire une bonne diversion.

« Peu dangereux, mais au moins on a libéré le pauvre homme d’un poids! Ça va prendre du temps avant que son troupeau de bétail se fasse de nouveau embêter par d’autres bestiaux. Enfin, j’imagine qu’après une s’être remplie le ventre et une bonne nuit de sommeil, on va péter la forme demain! »

Le tavernier nous amène donc nos plats et à boire et je dois dire que la tête que ça ne me dit rien qui vaille. D’ailleurs, suis-je la seule à trouver cela louche qu’on nous place loin des clients pour pas qu’on les entende pour nos chambres? Ou bien est-ce l’inverse? Sachant que nous n’entendons pas les clients, cela veut dire que nous ne les entendrons pas arriver?

«  Merci! On ne devrait pas trop tarder après avoir mangé, t’façon! Nous sommes un peu épuisés de notre journée tout de même. »

J’attends que l’aubergiste parte et regarde en direction de mon compagnon, en observant la nourriture avec dégoût.

« J’ai déjà payé pour ça, heureusement, mais même si ce n’était pas altéré, je n’en mangerais même pas. » Je dois quand même jouer le jeu et faire croire que je mange réellement. Du coup, je prends ma fourchette et la glisse dans l’assiette prenant quelque bout et lorsque je l’approche de ma bouche, je place ma main devant, avec un mouchoir en main que je cache subtilement dans ma paume. D’un mouvement rapidement, je fais comme si je m’essuyais la bouche après avoir pris ce que contenait ma fourchette, mais en réalité je ne fais que tout mettre dans le mouchoir. Je joue dans mon plat, essayant de donner l’impression que je mange, mais au bout de quelques allées, mon mouchoir commence à être plein. Enfin, c’est le moment où je dois feindre la fatigue…

« Bwarf… j’ai l’impression d’avoir un coup de fatigue soudainement, pas toi? M’asseoir a été une bien mauvaise idée. Je crois que je vais aller cherche ma clé de suite… tu devrais peut-être faire pareil, non? »

Prendre son assiette pour la chambre était une bonne idée et il faut dire que sa technique pour faire croire qu’il buvait n’était pas mauvaise. Même moi je n’y voyais que du feu! Bien évidemment, je me dois de prendre exemple et fait croire que je m’abreuve tout en m’essuyant toujours du même mouchoir. Il faut dire que s’il me voit passée du mouchoir à ma manche de chandail, il va certainement se poser des questions. Mais bon, après un certain moment, je veux bien faire croire que je mange, mais mon mouchoir commence à se faire plein! Alors pas le choix de passer à la suite. Je feins finalement la fatigue et Rid réagit aussitôt en mentionnant qu’il s’occupe d’aller chercher les clés. Je reste à ma place, attendant qu’il revienne avec nos clés, je fixe mon assiette comme si je venais de tomber dans la lune luttant par la même occasion contre la fatigue. Puis de toute façon, je ne veux pas me griller en regardant partout tout en ayant l’air trop éveillé. Je fais mine que son retour me surprend et lorsqu’il me tend ma clé je le regarde un sourire bienveillant.

« Bon repos!  De toute façon, je vais te suivre et faire pareil. On a encore de la route à faire et je n’aime pas trop me promener avec une bourse pleine… »

Nous montons donc les marches et je jette quelques regards derrière nous pour nous assurer qu’on ne nous suive pas. Puis je me dirige vers la porte de ma chambre qui, comme de fait, se trouve à côté de celle de mon compagnon. Je dois forcer la serrure de ma porte pour que cette dernière veuille bien se déverrouiller et pire encore, je dois pousser dedans à l’aide de mon épaule pour l’ouvrir. Un grincement bien sonore se fait entendre quand j’ouvre, mais avant de pénétrer dans la pièce je tourne la tête vers Rid. « Ouvre-moi ta fenêtre… » Je ferme la porte derrière moi et ne pense même pas à faire le tour de la pièce. Je n’y resterai même pas un instant de plus. Non, je place les oreillers et les draps de façon à mimer un corps allonger puis je me dirige aussitôt vers la fenêtre afin de l’ouvrir et de regarder de chaque côté. Non loin se trouve celle de mon collègue et il y a une petite moulure en pierre qui me permettrait de mètre les pieds dessus. Quelques mètres me séparent de sa fenêtre, mais avec mes crochets foreur je pense pouvoir me diriger vers sa chambre sans faire de bruit.

Sans bruit et le plus discrètement possible, je m’équipe de mes crochets et sort de ma chambre en me collant bien contre le mur. Bien évidemment, je dois faire en sorte de fermer la fenêtre et étant une fenêtre guillotine je dois déverrouiller les petits verrous de chaque côté et la laisser glisser doucement. J’enfonce un crochet foreur dans la pierre de dehors et commence ainsi mon parcours dangereux. Si Valentino me voyait faire, il me traiterait de tous les noms, mais être garde n’est pas un métier facile. Du coup, j’arrive au niveau de la fenêtre de mon ami et entre par celle-ci.  « Maintenant reste plus qu’à attendre et à nous préparer à les recevoir et pour l’élément de surprise… » Je retire ma cape régulière pour sortir de mon sac sans fond celle faite en tissu caméléon et je m’entoure dans cette dernière. « Je vais me cacher dans un coin de la pièce et surveiller les mouvements du côté de ma chambre. On pourrait utiliser une corde si tu en as une ou bien les draps pour les empêtrer. Enfin, je peux toujours utiliser mon pouvoir pour ça et ainsi tu pourras les maîtriser derrière. » Dis-je en parlant à voix basse. « Notre but est de les arrêter et de demander des informations concernant le chariot voler. Je pourrai appeler à grand-port pour demander des renforts et à ce qu’on vienne les chercher. Il doit bien ya voir des cellules de garde dans quelques villages non loin qui pourront être contacté. »

Allez chercher des renforts, mais pourquoi donc? Je plisse doucement les yeux puis arqua finalement l’un de mes sourcils alors que je mettais en place ma cape en tissu caméléon sur mes épaules. « Tu sais que j’ai un cristal de communication. Mon lieutenant pourra très certainement entrer en contact avec une patrouille non loin d’ici. Enfin, on doit avant tout maîtriser les bandits s’il y en a. » Après tout j’essaie d’imiter la situation dans laquelle le maître-forgeronne et son escorte s’étaient retrouvés lors du vol. Elles avaient été droguées, dépouillées de leurs biens, on avait volé leur charriot et on les avait lancées dans la forêt. L’attitude de l’homme que nous avons croisé était plutôt suspecte et sa disparition dès que nous avions passé notre route l’était tout autant. Je ne voyais pas où je pouvais me tromper? S’il s’agissait là de la même taverne que ses pauvres femmes avaient été piégées, il nous restait qu’à espérer. « On reste ensemble jusqu’au bout. Je ne vais pas me mettre à courir partout sans savoir ce qui pourrait t’arriver, Rid. On maîtrise nos bonshommes, on leur fait cracher le morceau et on trouve leur base. »

Je cherche à nouveau dans mon sac pour essayer de trouver quelque chose qui pourrait bien m’être utile comme une corde ou quelque chose qui y ressemble et questionne mon partenaire qui ne semble pas en avoir une non plus.

« Pas grave, j’utiliserai les draps. » Dis-je en souriant légèrement. Ce ne serait pas la première fois d’ailleurs. Bien évidemment, lorsqu’il me parle de tours dans son sac, j’imagine bien qu’il parle de ses poings bien qu’il parla aussi de son pouvoir qu’il prit le temps de m’expliquer à nouveau son fonctionnement. Il vrai que j’avais cru qu’il se transformait en sorte de berserker et qui tapait à ne plus en réfléchir, mais si cela se fait graduellement, c’était déjà mieux, mais grand même. « Je ne pense pas que nous ayons besoin de ton pouvoir pour le moment. Nous ne sommes que deux et normalement, nous devrions être drogués par un puissant somnifère. Alors ils n’enverront pas tous leurs hommes. Deux hommes voir trois tout au plus. À deux, nous pourrions les maîtriser aisément. Je suis capable de faire léviter les objets que j’ai au préalable touchés. Alors  je peux les surprendre en leur envoyant un drap sur la tête tout en restant cachée, pendant ce temps tu pourras les maîtriser aisément. Nous devrions garder nos forces pour plus tard. » Dans le prie des cas, nous pourrions entraîner ces derniers avec nous pour éviter qu’il ne parte dans tous les sens. Malheureusement, si l’aubergiste est de mèche nous ne pourrons rien faire pour l’instant, mis à part que nous connaissons l’adresse et qu’avec un peu de fouilles on pourra certainement savoir où ce dernier vit. Dans tous les cas, on neutralise les hommes et on verra pour la suite, mais il faudra faire vite.

Du coup, je me mets de sorte à pouvoir entendre dans la pièce voisine alors que je signale à mon collègue de faire semblant de dormir. Pour ma part, je prends en main un drap de rechange qui trainait dans une armoire et qui sent le renfermer ainsi que la poussière.  À croire que personne ne dort jamais ici. Je le laisse tout simplement en boule devant moi, comme s’il l’avait lancé contre le mur et je suppose qu’ils attendent peut-être que cela devienne calme. Enfin, on attend de longues minutes jusqu’à ce que j’entende le sol grincer. « Ils sont là… » chuchotai-je. J’entends leur voix, mais je ne comprends pas ce qu’ils disent, mais en tout cas, il semble jouer avec la serrure de ma chambre. Un coup d’épaule dans la porte et celle-ci s’ouvre en faisant un vacarme de fou.

« Bordel, elle n’est pas là!
- Elle doit être dans la même chambre que le mec!
- Au vu de comment, ils se parlaient, je suis sûre qu’il se la tape.
- Ils n’ont sûrement pas eu le temps. »

Deux rires gras retentirent. Après tout, leurs cibles étaient sous somnifère pourquoi s’inquiéter? Ils passèrent alors à la chambre où nous nous trouvions et je retiens mon souffle. J’active rapidement mon pouvoir sur le drap que j’ai pris avec moi et dès que la porte s’ouvre avec fracas. Ils observent la pièce.

« P’tain, la femme n’est pas là... dit l’un en laissant passer le second.
- Elle est ici! Dis-je alors d’un coup en envoyant le tissu sur leur tête. »

Malheureusement, le premier des deux hommes semble se dégager assez rapidement et trouve aussitôt ma position alors que le deuxième continue à se débattre pour se dépêtrer de ce piège. Je n’ai que le temps de me lever et de me mettre en position de combat, mais dans cette pièce il ne me sera pas facile d’utiliser de mes armes.

Lancé de dés: