Tout ce passa rapidement par la suite, le drap fut envoyé à l’aide de mon pouvoir sur les hommes, mais le premier réussi à se dégager rapidement alors que le second y était toujours pris. Rid ne perdit pas de temps envoyant son poing sur le goinfre du premier agresseur. Enfin, au vu de nos positions, ce sont eux les victimes ici puisqu’ils n’ont le temps de rien faire. Des grognements et des plaintes de douleur se font entendre alors que le garde met en joue de sa lame les deux bandits.

L’adrénaline est bien présente et je réagis rapidement à l’ordre qu’on vient de me donner. Je dois passer un appel à mon lieutenant rapidement. Bien évidemment, j’essaie de ne pas faire savoir que nous formons un couple ce dernier et moi alors lorsque je parle dans mon petit cristal, c’est avec une extrême précaution que je le fais.

« Lieutenant Rivolti, ici le soldat Drak’gnir…
- Sunshine! Alors ma belle tu t’ennuyais trop et tu t’es senti obligé de m’appeler?
- Non, dis-je en passant une main contre mon front alors que mes joues deviennent rouges malgré moi. C’est justement ce que j’espérais éviter. Nous avons trouvé deux suspects en suivant les pistes qu’avaient laissées les deux femmes concernant le vol de charriot. L’auberge est potentiellement un repère à brigand, du moins, nous ignorons si la nourriture qui nous a été offerte était bien empoisonnée, mais deux bandits ont essayé de pénétrer notre chambre avec un double de clé.
- Votre chambre?
- Nous allons garder les suspects avec nous pour les interroger concernant les armes dérober et si possible trouver leur véritable planque. Nous avons donc besoin de renfort pour venir arrêter l’aubergiste…
- Ok, j’envoie des hommes, mais… VOTRE CHAMBRE?!  
- Merci, Lieutenant Rivolti. Je vous tiens au courant de la suite. »

Je coupe aussitôt la communication avec ce dernier en me tournant alors vers mon collègue faisant comme si de rien était.

« Bon, on doit sortir d’ici… » dis-je en regardant doucement par la fenêtre tentant de voir s’il était possible de passer par là.  « Tu crois que le matelas passe par la fenêtre?  Quoi que non, mauvaise idée. J’ai pas envie que l’un d’eux meure parce qu’il serait tombé à côté. On doit sortir rapidement… » Bien évidemment je sors une paire de menotte afin de les passé à l’un des deux hommes. J’imagine qu’il a fait la même avec l’autre. Dans tous les cas, je lève les yeux vers mon collègue. J’ai peur de lui demandé sa technique pour sortir d’ici, mais s’il parle avec les coups, alors j’ai bien peur qu’il aille bien des points commun avec Valentino qui même si on l’empêche de se battre avec ses poings, il est capable d’user de sa tête pour se faire violence…

« C’est quoi ton meilleur plan, Rid? » Sachant qu'on doit sortir d'ici pour interroger les hommes. Si on attend trop longtemps, l'aubergiste se posera certainement des questions de ne pas les voir revenir avec nos corps. Et disons que nous n'avons pas été des plus silencieux jusqu'à présent.

J’aurais dû me douter que tout cela allait finir ainsi… Vous savez pourquoi j’aurais dû m’en douter?! Parce qu’il semblerait que les hommes portant un cache-œil sont tous aussi casse-cou les uns que les autres et qu’il aime bien utiliser leurs poings pour discuter! Taper avant de parler était certainement le credo, mais cela devait aussi leur apporter leur los de problèmes. D’ailleurs l’idée que semble proposé Rid n’est pas bien loin qu’elle celle que je voulais utiliser, mais en plus dangereuse. Non seulement il veut se laisser tomber par la fenêtre en se retenant à un drap que j’aurai attaché à quelque chose de solide, ce qui me semble impossible vu l’état de la pièce, mais en plus il a menotté les deux ensemble pour sauter AVEC eux. Il est fou! Complètement fou et mon visage doit lui faire comprendre que ce genre de plan est complètement taré, mais comme je n’ai pas de meilleure idée que lui, je fais ce qu’il me demande. Je me dépêche de lui donner un bout de tissu pour qu’il bande sa main. « Le bandage attendra quand nous serons sorties d’ici et en sécurité! » ajoutai-je, parce que je n’ai pas vraiment le temps de chercher dans mes sacs pour cela, puis je retire rapidement les draps avant qu’il ne prenne le matelas pour le passer par la fenêtre et je dois dire que tout ce passe rapidement par la suite. À peine ai-je attaché le drap que ce dernier l’attrape pour pousser par la fenêtre nos deux camarades qu’il retient d’un bras alors qu’il enfourche le cadre en me disant que tout allait bien se passer? Il est sérieux? Je n’ai même pas le temps de protester que les voilà en chute libre n’ayant qu’un pauvre drap pour tenter de retenir le plus possible leur chute?

Je passe la tête par la fenêtre pour regarder en leur direction. Les deux brigands hurlent alors qu’ils s’écrasent en premier contre le matelas suivit de près par Rid qui semblent venir se choir sur leurs pauvres carcasses déjà douloureuses. Un pouce levé me fait comprendre que tout va bien pour mon partenaire et je pousse un énorme soupir.

« T’es fou ma parole! J’aurais pu utiliser mon pouvoir pour ralentir les chutes… J’vais écrire quoi dans mon rapport!? »

Bon, du coup, c’est à moi de sortir, mais je ne suis pas malade et je ne compte pas me jeter sur le matelas comme eux! Je fouille dans mon sac trouvant ainsi mes crochets foreur que je plante dans le mur de pierre après avoir enfourché le cadre de la fenêtre et je descends plutôt rapidement en gardant bien en main les crochets. Heureusement que je les avais sous la main! Je finis par un petit saut au sol et range mes les objets d’où ils venaient.

« T’as pas du Rivolti dans le sang par hasard? » demandai-je simplement au cas où Valentino aurait oublié de me parler de l’un de ses frères. «  Bon, dépêchons-nous de prendre les montures pour nous éloigner d’ici. Tu vas prendre la monture de l’un de ces hommes. Je sais que t'es pas trop à l'aise, mais disons que les circonstances nous poussent à faire exception. Ils ne sont sûrement pas venus à pieds jusqu’ici et on en garde un chacun de notre côté. On soignera ta main une fois à l’abri et on interrogera nos très chers amis qui vont tout nous dire. »

Je détache la menotte qui les relit m’assurant de bien les rattacher derrière pour qu’ils puissent bouger séparément. J’aide le plus petit des deux à se relever et l’entraîne avec mon en faisant le tour du bâtiment discrètement pour retourner jusqu’aux stèles et récupérer Arlequin. Bien évidemment, c’est aidé de Rid que nous mettons notre premier prisonnier ventre premier sur ma monture qui ne semble pas apprécier la présence de cet inconnu sur son dos qui pend de chaque côté de lui. Ce dernier se débat un moment.

« Ça va pas se passer comme ça! Laissez-moi descendre!
- Ferme-la! Sinon j’vais pas hésiter à te bâillonner avec une vieille chaussette! Dis-je en parlant les dents serrées pour éviter de faire du bruit.
- On vous dira rien t’façon!
- Je peux t’assurer que vous allez tout nous dire! »

Simple petite menace avant de monter à mon tour sur ma monture pour que nous nous éloignions le plus rapidement possible de cet endroit.

Nous nous étions donc mis en route afin de nous éloigner le plus rapidement de l’auberge. Mon but était simplement de ne plus être en vue et bien évidemment, nous rendre dans un endroit plutôt discret pour « discuter » avec nos nouveaux amis. Enfin, nous avions une bien étrange façon de traiter nos amis d’ailleurs. Bien évidemment, je ne suis pas sourde et dès que Rid me rattrape, je ne peux pas m’empêcher de sourire. « Tu vois bien que tout se passe bien avec une monture! » dis-je tout simplement à sa peur avant qu’il ne me suggère d’arrêter le plus rapidement possible. Bon en même temps, y’a pas vraiment de chance que nos brigands nous faussent compagnie. Du coup, je nous fais légèrement bifurquer de la route, un peu en direction d’où on venait, mais Rid semble finalement avoir du mal avec sa monture. Il est vrai que je ne lui ai pas spécialement expliqué les bases de l’équitation, puis si ça se trouve les deux glandus qui nous accompagnent n’ont pas élevé leur bête de la même façon qu’on l’apprend à l’académie.

« Ne panique surtout pas et ne fait pas de geste brusque, sinon tu vas énerver ta monture. »

Je fais en sorte de cadré le pas d’Arlequin avec la sienne et me penche sur le côté, pour attraper les rênes de sa monture pour l’obliger à me suivre. Évidemment, en faisant ralentir la mienne, la sienne fait de même jusqu’à s’arrêter totalement tout en douceur. « Certains chevaux ont appris à s’arrêter quand leur maître tire sur les rênes, alors que d’autres s’arrêtent à la voix, mais ce n’était pas le moment de vérifier lequel était le bon. »

Je regarde autour de nous, malgré le fait d’être au milieu de nulle part et tout de même éloigné de la route, je sais tout de même où l’on se trouve. Après tout, je commence à m’habituer à la partie sud du royaume. « Bon aller, tout le monde à terre. Il est temps de passer aux aveux! »

Sans aucune pitié et notion de délicatesse, je laisse glisser le pauvre homme par-dessus ma monture, le faisant ainsi chuter sur le dos de l’autre côté. Arlequin ne semble pas apprécier spécialement cela et je m’excuse rapidement d’une caresse sur son épaule avant de le laisser brouter l’herbe un peu plus loin. Je laisse mon compagnon descendre, en tenant bien évidemment la bride de sa monture pour qu’elle ne décide pas de s’élancer soudainement tout en le faisant tomber au sol.

Déjà première chose à faire est de trouver une arme quelconque qui se trouvait sur eux. Après tout, s’ils font partie de la même troupe, ils doivent être bien armés et j’avais cru notés quelques fourreaux en cuir qui devait cacher des lames. De plus petites au niveau des cuisses alors qu’une plus grande se trouvait à leur hanche. Je sors alors l’épée du premier et l’inspecte. L’arme semble de bonne facture, mais faut dire que je n’ai pas vraiment l’œil pour ce genre d’arme, mais en inspectant un davantage, je trouve à la base de la lame, des initiales « E.L » comme Eva Lhuai, la forgeronne a qui ses armes avaient été volé et qui n’avait jamais pu livré la commande que l’officier avait faite?! Par curiosité, je tire sur les dagues pour constater la même chose et je les tends à mon collègue.

« J’crois qu’on a trouvé les bons poissons… » Puis je rapporte mon attention sur les hommes en le regardant à tour de rôle. « Alors, dites-moi messieurs, on se balade avec des armes volées? »

Les hommes se regardent un moment, légèrement paniqué et détourne finalement la tête.

« Où se trouve votre planque et combien d’hommes comportent votre groupe?
- On dira rien sale chienne…
- Arrête de jouer au garde, au sait tous que c’est un boulot d’homme. Celle des femmes c’est de faire la vaisselle…
- Héhéhé, rirent-il en concert. »

Pour ma part, je pousse un profond soupir et regarde en direction de mon compagnon tout en me redressant. Ce genre de comportement misogyne m’a toujours mise en colère et je sais que j’avais promis de rester politiquement correcte, mais quand même… Et je vois quelque chose un peu plus loin qui risque de m’aider; un gros caillou qui me semble bien lourd et insoulevable à la simple force des bras. C’est parfait! Je m’en approche alors doucement et dépose mes deux mains à plat dessus avant d’activer mon pouvoir sur ce dernier et le soulève alors dans les airs tout en restant sur place. Je le dirige en mouvant doucement mes bras pour positionner le rocher juste au-dessus de l’un des deux.

« P’tain elle est folle!
- Maintenant, dites-nous ce qu’on veut savoir…Sinon…
- Vous êtes gardes, vous ne pouvez pas nous faire du mal…
- On ne peut pas tuer, en effet, mais… »

Et pour appuyer mes paroles, je fais semblant de perdre le contrôle du rocher qui se met aussitôt à chuter en sa direction. Il pousse un cri très aigu en fermant les yeux pour ne jamais être témoin de l’impact. « Je vais parler, je vais parler! » disait-il de sa petite voix fluette. Bien évidemment, je n’avais jamais perdu le contrôle du rocher et dès que j’entends ce dernier parler, je balance le rocher plus loin ce qui créer un trou à l’impact de ce dernier tout en faisant voler l’herbe et les fleurs qui se trouvaient autour.

« Bien, alors?
- Il….il…il n’y avait que nous à l’auberge. On a eu le message comme quoi deux pigeons allaient arriver. Une petite femme à la drôle de chevelure et un borgne.
- L’aubergiste est de mèche aussi?
- Oui… il nous aide et on lui donne des cristaux en récompense…
- Du coup, votre bande est composée de combien d’hommes?
- On est une quinzaine tout au plus…
- Vous allez nous dire où se trouvent votre campement et toutes autres planques que vous avez. »

Bien évidemment, je fouille dans mon sac sans fond une carte du royaume ainsi que mon calepin et ma scribouilleuse. Je note toutes les positions qu’il m’indique. S’ils sont une quinzaine et nous deux, ça sera plutôt chaud. Vaut mieux revenir avec une équipe mieux constituer pour procéder aux arrestations…

« Du coup, on va chercher des renforts? » que je demande à l’intention de mon collègue.

Nous voilà maintenant en sécurité et surtout avec des informations qui nous seront bien utiles. Bien évidemment, le mieux aurait été de laisser les bandits de sortent à ce qu’il ne nous gêne plus, mais ce sont des plans pour qu’il nous fausse compagnie en trouvant un moyen de s’échapper. Bien évidemment, je les attacherais bien dos à dos de ce gros rocher que j’ai utilisé pour les faire parler, mais, je n’ai pas trop envie de laisser mes menottes loin de ma vue. Du coup, j’ai promis à mon compagnon qu’une fois dans un lieu sûr que je lui ferai un bandage et ça tombe bien puisque j’ai une trousse du parfait maladroit avec moi. Bon ça me prend un certain moment pour le trouver dans mon petit sac sans fond et je l’oblige donc à s’asseoir sortant ainsi désinfectant et bandage que lui applique doucement.

« Ça va piquer, mais bon, vu ce que tu t’infliges pour activer ton pouvoir ce n’est sûrement rien… T’as jamais pensé à un moyen plus facile que de devoir t’entailler à chaque fois? » Sait-on jamais. Après tout, sa plaie va cicatriser, mais je ne pense pas que ce soit bon pour lui et sa peau de faire cela. Je nettoie rapidement le tout, puis dépose une compresse qui ne collera pas à sa plaie avant d’entourer sa main d’un bandage pour tenir le tout. Je m’assure que ce ne soit pas trop serré pour ne pas couper la circulation sanguine, mas assez pour que le nœud ne se défasse pas.

« Bon, j’vais appeler mon lieutenant, mais je ne crois pas qu’on puisse se débarrasser d’eux. C’est trop risqué. Gardons-les avec nous.  »

Et cette fois-ci je m’éloigne, pour que ce dernier ne puisse pas entendre les conneries de Val. Bien évidemment, la logistique entre cette fois-ci en jeu envoyant ainsi des messages aux troupes les plus proches ainsi qu’aux autres gardes qui surveillaient les environs. Cela devait être fait rapidement et attendre l’arrivé des gardes en provenance du sud ou de la capitale allait être trop long même si quelques hommes supplémentaires allaient être envoyé pour s’assurer qu’ils ne manquent pas défectif.  

Sans savoir si les endroits mentionnés sur la carte étaient justes, le mieux était d’envoyer un éclaireur à la recherche du camp officiel et d’attendre son retour pour établir une battue tout autour du camp, les pousser à tomber dans les griffes des autres gardes et s’assurer qu’aucun d’eux ne puisse fuir. Oui nous étions pressés par le temps, mais il ne fallait pas agir stupidement et foncé tête baisser sous peine de perdre nos poissons.

Du coup, on se retrouve tous ensemble sur un lieu de rendez-vous, certains sont déjà présents et d’autres nous rejoignent. L’un d’eux à la capacité de sellé les lèvres de nos chers amis ce qui n’est pas pour me déplaire. Cela les empêchera donc d’alerter les autres de notre présence s’ils se décident à crier subitement. Après tout, tous les moyens sont bons pour arriver à nos fins. Bon pourvu que nous restions du côté légal de la chose. Du coup, il est mieux de laisser nos très chers prisonniers sur le dos de nos montures, et je ne prends pas de risque, j’utilise une corde toute simple pour le carder attacher à Arlequin. « T’inquiètes mon gros, t’auras de belles grosses carottes et de bonnes pommes bien juteuses pour l’aide que tu m’auras apportée. En plus, t’auras même le droit à un massage dorsal. N’est-ce pas merveilleux? » que je lui dis tout simplement  avant qu’on se mette en mouvement. « Reste bien derrière, mon beau et ne fait pas de bruit. S’il le faut fui, mais ne laisse pas tomber, d’accord? »

Sur ces petites consignes, on reçoit enfin la confirmation exacte d’où se situe le campement de nos brigands. Ils sont peut-être une quinzaine, mais nous avons réussi à nous réussi à former un groupe de treize ce qui n’est pas plus mal.

« Aller, c’est l’heure d’arrêter les brigands et de mettre fin à leur terreur! » que je signale au reste du groupe. C’est donc silencieusement que nous nous mettons tous en route, formant ainsi des petits groupes de deux dans un premier temps pour chacun prendre sa position. Refermant ainsi notre cercle autour du campement. Des cris de surprise se firent entendre, les voix s’élevèrent et il était maintenant temps que nous entrions en jeu. En tout cas, si Rid voulait laisser parler ses poings, c’était maintenant le moment de le faire.

Évidemment, lorsqu’il était temps de laisser parler ses poings, Rid était le premier en train de courir en avant. D’ailleurs, est-ce que j’ai bien entendu, mais il m’a vraiment lâché un "premier arrivé, premier servi"? Je secoue doucement la tête, un peu découragée, mais à la fois amusée. On dirait un véritable enfin qui se chamaille avec son frère ou sa sœur. J’ai l’impression de m’entendre le dire à ma sœur quand j’étais encore qu’une gamine alors que nous avons six ans de différence. Celui qui dit c’est celui qui l’est, ça aussi je l’ai souvent entendu et dit, mais bon, aujourd’hui c’est bien différent.

Du coup, je ne veux pas perdre de vu mon collègue qui s’est mis à courir dans les bois alors que nous nous approchions du campement. Je me mets à courir derrière lui, en essayant de faire le moins de bruit possible, parce que bon, faut pas déconner, je veux pas non plus alerter tout le camp.

Je prépare bien évidemment mes chakram que je ne fragmente pas en deux, les laissant dans leur forme complète. On nous a toujours appris à ne pas nous fier qu’à son pouvoir alors j’vais suivre ce conseil pour conserver mes forces. Une fois sur l’emplacement du camp, c’est la débandade et Rid semble déjà avoir commencé à frapper dans ce qu’il voyait. Est-ce qu’il avait au moins offert à ces derniers la possibilité de se rendre?

« Ici la garde! Vous êtes semé de vous arrêter! » Je m’arrête pour esquiver un objet volant non-identité qui venait jusqu’à moi. Je me penche donc et ce dernier se fiche dans l’arbre non loin derrière. « Vous vouliez me tuer? » Que je demande outre. Je plisse les yeux en cherchant le coupable du regard, bien évidemment y’a qu’un type debout qui se prépare de nouveau en prenant tout ce qui lui passait par la main alors que tous les autres sont aux mains prise avec les gardes. Il ne faut pas que je lui laisse le temps!

Je fonce aussitôt en direction de l’homme et plutôt que de me battre directement aux poings, je m’élance les mains vers le sol, pour venir le frapper de mes pieds. Cela le surprend, mais pas assez pour le faire tomber puisqu’il bloque avec ses avant-bras. Il fait quelques pas vers l’arrière et j’en profite pour me laisser tomber vers l’arrière profitant ainsi du mouvement pour me remettre sur pieds. Se battre avec des chakram donne parfois l’impression que je danse avec mes adversaires bien qu’il s’agit aussi d’un mélange d’acrobatie. Bref, ça ne parait pas, mais tout mon corps est sollicité. Il faut dire qu’avec mon grand chakram il est plus facile pour moi d’avoir ce genre de technique, mais bon, ne l’ayant pas sous la main, je fais comme je peux. Alors après quelques échanges de coup avec mon adversaire et non sans m’en prendre, je finis par en avoir marre. Je fais une petite feinte bien dégueulasse et lui met simplement mon meilleur coup de pied dans son service trois pièces. Oui c’est mal, c’est honteux, mais à la guerre comme à la guerre et tous les moyens sont bons pour gagner. C’est un brigand, je ne l’ai pas tué, alors qu’on ne vienne pas se plaindre derrière moi.

Enfin, heureusement nous ne sommes pas seuls. Rid semble avoir lâché son fou et s’être occupé de plusieurs hommes alors que les autres gardes avaient commencé à menotter leurs hommes ainsi que de les attacher l’un à la suite de l’autre pour les empêcher de suivre. Bien évidemment, tous furent désarmés et toutes les armes furent mises dans un chariot. Je siffle un bon coup et Arlequin arrive aussitôt amenant avec lui la monture de fortune de Rid ainsi que de nos deux amis qui nous avaient si bien aidé. On les attache avec le reste de la bande et nous manque plus qu’à livrer tout cela. Bien évidemment, les armes devraient être amenées au port puisqu’il s’agissait avant tout d’une commande qui n’avait jamais été livré.

Le charriot ne semble pas bien lourd et je pense qu’Arlequin pourra le tirer à lui seul surtout si je ne le monte pas. Du coup, je me dirige enfin vers mon compagnon.

« Ça va? Pas trop blessé? J'ai encore de quoi soigner si besoin. »

Pour ma part, quelques écorchures, une lèvre et un sourcil fendu, mais rien de dramatique.

« En tout cas, on aura besoin de tout ce beau monde pour nous aider à livrer les bandits et s’assurer que tout se passe bien. J’crois que le mieux c’est de se rendre au grand-port, puisque c’est là que les armes devaient aller. En tout cas, on en a pour quelques jours de marche, mais tout devrait bien se passer. »