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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Épidémie
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    Maître du jeuCompte PNJ
    Maître du jeu
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    Épidémie
    Mar 27 Oct 2020 - 13:37 #

    Épidémie







    Vous partez tous depuis la capitale, diverses sources (officielles ou non) vous ont demandé d’aller enquêter sur une étrange épidémie dans un village à l’est du royaume. Depuis quelques lunes déjà, très peu de nouvelles reviennent de là bas, le courrier ne circule plus, les marchands l’évitent… Que se passe-t-il donc ?

    Vous avez donc rendez vous avec un petit transporteur qui a accepté de vous amener jusque là bas, il vous attend devant les portes est de la ville. C’est ainsi que vous allez tous vous retrouvez, ayant le même objectif à l’esprit..

    Le voyage dure deux jours, deux jours pendant lesquels vous allez traversé la grande forêt, vous avez le temps de discuter pour se donner des nouvelles ou faire connaissance durant lesquels le transporteur évitent à tout prix vos questions vis à vis de ce village… Vous savez qu’il y est passé il y a deux lunes mais il ne veut absolument rien dire de plus. D’ailleurs, il s’énerve et devient de plus en plus susceptible en s’y approchant et fini, agacé, par vous déposer sur le bord de la route :

    - Puisque c’est ça ! Vous n’avez qu’à y aller tout seul, si vous êtes curieux vous verrez bien ce qu’il se passe une fois là bas, je vous emmène pas plus loin ! Continuez tout droit et si vous marchez bien vous y serez avant la nuit !


    Et il repart en faisant trotter les chevaux sans même un regard en arrière… Vous vous retournez vers le chemin de terre, devant vous un étroit chemin entre les arbres, des racines traverses la route et les herbes commencent à y pousser, signe que les passages sont assez rare. Vous empruntez le chemin et allez terminé la marche à pied…

    Quelques heures plus tard, alors que le ciel s’est coloré de orange à la tombée du jour, vous apercevez ce qui semble être le village : dans une petite clairière, une fortification en pieu entoure les habitations. Le mur fait à peu près trois mètres de haut et vous pouvez apercevoir les toits des maisons dépasser et les cheminées fumer.

    La grande porte est fermée, alors vous appelez et toquer dans l’espoir que quelqu’un réponde.

    Vous entendez des bruits de pas de traîner derrière la porte, quelqu’un tousse et une faible voix rauque demander :

    - O-oui.. c’est pourquoi…

    Vous expliquez alors que vous êtes là pour aider ce pauvre village et enquêter. Il y a un long silence et vous entendez la porte racler sur le sol… elle s’ouvre doucement…

    Face à vous, un homme dégarni recouvert de boutons blancs et suintant. Ses joues sont creusées par la maladie et il a les yeux cernés. Il se décale pour vous laisser entrer sans trop vous approcher et hésite…

    - Je ne sais pas si vous avez bien fait de venir… le village est condamné… * tousse *

    Vous pénétrez dans le village et d’un coup, une odeur nauséabonde vous arrive au nez, vous obligeant à vous le pincer pour ne pas vomir… C’est un mélange d’excréments, de cadavres, de pourriture… vous n’avez jamais sentie pareille odeur : comment font ces gens pour vivre dans cette situation ? Vous devinez la réponse… ils ne peuvent rien y faire.

    Devant vous, le village se dévoile. Une grande allée principale menant à un grand bâtiment. Des petites maisonnettes en bois avec des toits en chaume… Et sur le sol, non loin des habitations, vous apercevez un énorme trou, mesurant certainement une dizaine de mètres de diamètre, est creusé. Des mouches et des corbeaux volent au dessus… Si vous approchez, l’odeur est de plus en plus forte… même insupportable. Si vous arrivez devant, vous découvrirez qu’il s’agit d’une fosse commune : quelques mètres plus bas, des dizaines de cadavres sont entassés, ils ne sont même pas enveloppé ou enterré…

    L’homme qui vous a accueilli comprenant votre réaction essaie de se justifier :

    - *Tousse* Oh.. vous savez *tousse* plus personne n’est en état de les enterrer *tousse* les pauvres… Ma femme et ma fille se trouve là dedans.. *tousse*

    Vous ne savez quoi répondre. En bon guide, il vous propose de vous amener voir le doyen… Enfin, le nouveau doyen. Vous passez devant des maisons inoccupées, en vous penchant sur les fenêtres vous pouvez voir des formes squelettiques et immobiles

    - Oui… *tousse* on ne parvient même plus à les amener jusqu’à la fosse… *tousse*

    Ce sont des cadavres. Mort dans leurs lits, en train de se décomposer dans leurs habitations.

    L’homme vous amène jusqu’au grand bâtiment tout en vous expliquant la situation :

    - ça a commencé… il y a trois lunes environs. Les mineurs ont été les premiers touchés. *tousse* ils ont commencé à tousser et être couverts de boutons comme moi..  Ensuite *tousse* les malades ont commencé à vomir et avoir la diarrhée *tousse* on avait beau les réhydrater *tousse* rien n’y faisait… Puis leur peau s’est asséchée, se fissurant comme s’il s’agissait d’une terre *tousse* aride.. On a du leurs amputer les extrémités qui *tousse* commençait à se nécroser.. *tousse* c’est horrible… Mais au final *tousse* cela ne les a pas sauvé… *tousse*

    Il secoue négativement la tête

    - Notre si beau village *tousse* Bien sûr, dès qu’on a identifié la source du problème *tousse* on a fermé la mine.. * tousse* mais s’était trop tard.. La maladie s’est répandue *tousse* On a d’abord *tousse* perdu les enfants et les vieillards.. *tousse* mais maintenant le virus ne fait même plus de différence *tousse* j’espère pour vous que vous avez la santé solide

    Il hausse les épaules. Vous arrivez devant le grand bâtiment : sur deux étages et larges comme deux maison, il semble encore se prolonger à l’arrière. Au moment où vous vous approchez, votre guide commence à tousser… de plus en plus fort, il ne parvient pas à reprendre son souffle. Et soudainement : il vomit.

    [Le choléras] en voulant soutenir le pauvre guide, tu te retrouves avec les pieds recouverts de vomi… Malodorant et certainement plein de bactéries. L’homme s’essuie du revers de la main et bafouille des excuses :

    - Je *tousse* suis désolée *tousse* Aaah.. c’est bientôt mon tour *tousse* à moi aussi…

    Puis il vous indique la porte d’entrée, signe que vous devez continuez sans lui. Vous ouvrez les portes et là une image d’horreur : dans la grande salle principale, deux dizaines de corps allongé et aligné au sol, reposant sur des couvertures sales, pleines de sueurs et d’excréments. Au fond, un faible feu de cheminé qui peine à réchauffer les trois premiers rangs. Des escaliers à gauche et à droite mènent jusqu’à un étage où vous ne trouverez que des chambres et des bureaux vides. Vous entendez le gémissement de certains malades pourtant, il n’y a personne pour s’occuper d’eux… Il y a une porte entrouverte sur la droite, vous avancez et y trouver une femme, âgée d’une trentaine d’année à peine, allongé sur le sol, morte.

    Vous n’êtes pas plus avancé…

    Vous allez ressortir quand [La variole] tu as une petite toux qui déclenche la quinte de toux de [La peste]. [Le choléra] tu sens des gargouillements étranges dans ton ventre… [la lèpre] des étranges fissures commencent à se former sur tes mains, elles sont sèches et ta première couche de peau commence à s’effriter… [la variole] un bouton blanc apparaît sur ton front…

    Vous vous regardez, inquiet… N’est-ce pas trop tôt pour présenter déjà les symptômes ?

    Vous sortez et alors que vous vous dirigez vers la sortie du village, l’homme qui vous a guidé jusqu’ici vous retient :

    - Malheu*tousse*reux… personne ne sort *tousse*

    Vous comprenez qu’il s’agit d’une quarantaine et vous êtes maintenant bloqué ici… Mais vous êtes venu pour enquêter, alors il va falloir commencer… Vous allez vous séparer pour récupérer des informations, en espérant finir cette mission au plus vite.


    informations HRP
    Participants & rôles :
    - @Jin Hidoru (La peste)
    - @Ivara Streÿk (La variole)
    - @Lulla Renfri (Le choléra)
    - @Nora Eos (La lèpre)

    Vos défis : Ils vont vous être envoyé par MP sur le compte avec lequel vous jouez (si vous n'avez rien reçu d'ici 2h, pinguez Atheas dans le discord) Ne répondez pas avant d'avoir reçu votre défi, il peut influencer même sur votre premier poste.

    Objectif : Trouver l’origine de la maladie et un remède, guérir et rentrer chez vous

    Évènement : Un évènement peut survenir à tous moment, sans que vous ne le demandiez, cependant si au bout de 2/3 réponses par joueurs vous êtes bloqués ou que vous souhaitez ajouter un petit quelque chose, vous pouvez venir demander un évènement dans le sujet d'inscription de l'animation en donnant le lien de votre RP.

    Fin de RP : A la fin de votre RP, dans votre dernier poste (et non pas sur un poste supplémentaire) vous ajouterez en HRP ou spoiler vos suspicions avec le formulaire suivant… C’est à dire, pour chaque participants (hormis vous naturellement) quel serait son défis d'après vous ? Et quelle serait sa cible ?
    Ce petit encart HRP sera pris en compte dans la récompense bonus sur la réflexion HRP
    Spoiler:

    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
    Informations
    Re: Épidémie
    Lun 2 Nov 2020 - 1:00 #

    Épidémie

    Ivara


    Depuis quelques jours, Ivara vivait une vie bien plus paisible qu’à l’accoutumée. Elle ne se préoccupait plus que de sa boutique et de ses sculptures en verre. L’autre s’était assagi. Enfin, Inaros. Elle l’acceptait de plus en plus, surtout suite aux récents événements.
    Pourtant, ce matin-là, elle reçut la visite d’un ami qui allait chambouler son quotidien. Au bout de quelques mots échangés, Nora Eos proposa à Ivara de l’accompagner enquêter sur une mystérieuse épidémie qui faisait des ravages dans un petit village éloigné de la Capitale. Ils avaient déjà eu une conversation laissant sous-entendre que l’aventurier pourrait bien, un jour, montrer à la jeune femme un peu plus que les murs de son atelier. Est-ce que la présence de Inaros l’avait rendue plus aguerrie ? Le mystère restait entier. Elle-même n’aurait jamais su répondre à cette question.
    Ainsi, elle fut prête à partir lorsque le jour fatidique arriva. Elle était prête. Elle avait troqué sa robe pour une tenue bien plus confortable et digne d’une exploratrice en herbe. Cela n’était pas sans lui rappeler son amie de petite taille, la future plus grande exploratrice du Royaume. Elle portait sur son dos son grand sac sans fond et, sur les conseils de Inaros, avait accepté de prendre ses dagues - le fameux “au cas où“ -. Puisqu’elle était dans son corps un jour sur deux, Inaros ferait forcément partie de cette expédition. Nora était déjà au courant de cette particularité “deux en un”. Il avait prévenu Ivara qu’ils ne seraient sûrement pas seuls. Entre Ivara et Inaros, il était déjà clair qu’il était hors de question que quelqu’un d’autre soit au courant. Ils comptaient donc sur la discrétion de Nora, mais - et là c’était bien plus Ivara qui accordait cette confiance - ils savaient ce secret en sécurité et entre de bonnes mains.

    “ - Ivara Streÿk, enchantée. Je ne suis pas aussi douée que vous puisque je ne fais pas partie de la Guilde, mais j’espère bien pouvoir mettre d’autres de mes talents à votre service !

    Tels furent ses premiers mots pour se présenter.

    Pendant la traversée, ils - Inaros et Ivara - eurent donc la chance de faire connaissance avec Jin Hidoru et Lulla Renfri. Le premier jour, c’était Inaros qui était aux commandes. Il ne fut pas bien bavard. Le deuxième jour, ce fut Ivara. Elle était bien plus bavarde que son alter. Les autres s’imaginèrent peut-être qu’elle avait eu sa part de timidité au début du voyage. Jin lui semblait sympathique au premier abord mais il parut bien vite être assez bourru. Elle le trouvait pourtant rigolo et pas bien méchant mais - puisqu’elle partageait une partie des ressentis de Inaros - une part de ce Jin l’agaçait. Envers Lulla, l’avis de Inaros était neutre - elle était discrète et c’était amplement suffisant pour le mercenaire - et donc Ivara la trouvait aussi sympathique. Elle possédait deux petites oreilles et une queue très mignonne. Cela lui faisait également une compagnie féminine, elle n’allait pas juste être entourée de testostérone pendant cette mission.

    Finalement, après moults péripéties, ils arrivèrent dans le village. Le premier geste de Ivara - puisque c’était elle réveillée - fut de se pincer le nez. Evidemment, les propos du marchand étaient énigmatiques et elle partagea son inquiétude avec les trois autres aventuriers. Ils possédaient plus d’expérience, ils sauraient peut-être lui indiquer ce que cela sous-entendait.
    Toujours est-il que l’odeur dans ce village était épouvantable. Pourtant, il paraissait mignon et sans problème vu de l’extérieur ! Un petit village paisible, dans lequel elle aurait sûrement pu habiter.

    Mais un terrible mal le rongeait et tuait, petit à petit, tous les habitants.

    Alors qu’ils faisaient tous le tour du village, glanant quelques informations - surtout vis-à-vis de l’origine probable dans les mines fermées - Ivara avait de plus en plus de mal à respirer. Le comble fut lorsqu’ils passèrent devant la fosse commune. Très empathique, Ivara ne pouvait s’empêcher de penser à la douleur et à la souffrance qu’avait ressenti ces pauvres êtres avant de périr. Elle luttait pour ne pas prendre ses jambes à son cou. De temps en temps, elle jetait des petits regards à Nora, l’air de dire “Pourquoi tu m’as emmenée ici ?”. Chaque découverte était plus horrible encore que la précédente. Le vieillard lui faisait beaucoup de peine. Il disait ne pas s’en sortir. Passerait-il la nuit ?
    Lorsqu’ils franchirent le palier de la maison, après le vomi déversé sur les pieds de Lulla, Ivara ne put retenir un cri de dégoût. Les cadavres étaient désormais face à eux. Ils étaient dans un état de putréfaction horrible et en passant devant la trentenaire, Ivara ne put s’empêcher d’aller dégobiller à son tour.

    Le teint livide, la manche souillée puisqu’elle avait dû effacer les traces de son rejet, elle s’était empressée d’emboîter la marche aux autres pour quitter cet enfer. Soudain, ce fut encore plus l’horreur. Elle se mit à tousser. Elle n’y fit d’abord pas attention, puis les aventuriers se mirent tous à présenter les maux décrits par le vieillard quelques instants plus tôt.

    “ - Qu’est-ce-que… ? Comment pouvons-nous présenter chacun un symptôme différent de cette maladie ?

    La voix de la jeune femme tremblait un peu. Elle sentit alors un étrange bouton blanc pousser sur son front. Il n’était pas encore douloureux, mais elle le comprit grâce au regard des autres.

    C’est alors qu’ils apprirent être tous en quarantaine ici. Ivara n’avait pas le choix, elle allait devoir ravaler les larmes qui commençaient à perler dans le coin de ses yeux et faire la brave. Est-ce qu’elle allait mourir de cette maladie, comme les autres villageois ? Bon. Elle devait se ressaisir et faire ce pour quoi elle était ici. Ravalant sa peur, elle se tourna vers Jin, Lulla et Nora et prit la parole.

    “ - Je… Je sais que je n’en ai pas l’air comme ça, mais je vais vous aider à enquêter. On a pas le choix de toute façon. Je… Je pensais à quelque chose. Nora, tu ne pourrais pas utiliser ton pouvoir pour savoir ce qu’il s’est passé sur un des cadavres ? Peut-être que tu ne verras que sa mort horrible mais… Un autre élément pourrait nous mettre sur la piste ?

    Parler lui faisait du bien. Elle avait l’impression d’oublier sa peur.

    “ - Il faut réfléchir à l’apparition des symptômes prématurés...

    La voilà qui prenait son menton entre son pouce et son index - une habitude de Inaros qu’elle ignorait - pour réfléchir. Elle ne songeait pas à interroger davantage le guide. Il lui manquait plusieurs réflexes. Pourquoi ne possédait-elle aucune connaissance en herboristerie ? Elle avait l’impression d’être inutile ! Quel autre talent que son parler naturel pouvait-elle mettre à disposition ? Son sens de l’observation ? Qu’allait-elle observer à part des cadavres ?

    “ - Est-ce qu’on se sépare pour chercher d’autres indices ? Je pense qu’il faut qu’on reste par deux… Imaginons que l’état de l’un de nous se dégrade… Le village a beau être petit, on le retrouvera pas avant un moment.

    Elle se tut juste après, regardant les autres à tour de rôle pour savoir ce qu’ils pensaient de la situation. L’un d’eux ferait peut-être une suggestion pleine de bon sens. Elle ne put retenir une énième quinte de toux. Celle-ci commençait à lui laisser la gorge sèche.
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Épidémie
    Lun 2 Nov 2020 - 10:59 #

    Épidémie

    Lulla



    Quelques rumeurs circulent depuis quelques jours au Royaume, parlant d'un village isolé qui serait en proie à la maladie. Sans aucune grande certitude, toutefois, car peu de monde, ne semble revenir d'un voyage en cette destination. Jusqu'à présent, je ne m'étais jamais penchée sur ce mystère ni même intéressée à la maladie. Pour le moment, mon rôle dans la guilde, se veut surtout à pister et traquer les créatures... Mais pas un "simple" virus. Pourtant, cette affaire semblait être prise très au sérieux par Nora, ce dernier voulant enquêter sur ce phénomène. Ce se serait pas la première fois que nous aurions à nous séparer pour partir en mission chacun de nôtre coté, mais cette fois, quelque chose semblait me titiller. Cet aventurier, qui m'avait recueilli chez lui, était pour moi une personne qui m'est chère, et je ne voulais le laisser partir ainsi sans ma compagnie. Peut-être avais-je peur, qu'il ne revienne pas lui non plus... Impensable. Je ne voulais perdre celui qui était pour moi, ma famille, mon frère. Alors pour cette fois, je laisse de coter mes fonctions, et décide de le suivre dans cette nouvelle aventure. Bien que nous ne serions pas seuls, et heureusement, je suppose. À deux, nous ne pouvions résoudre le problème de tout un village, mais à plusieurs, nous pourrions ainsi explorer plusieurs pistes possibles. Je fis la connaissance d'une certaine Ivara Streÿk, une demoiselle qui ne faisait partie de la guilde des aventuriers. Mais je suppose que si Nora a quémandé sa venue, c'est bien qu'elle possède d'autres atouts. Un léger sourire sur mon visage la gratifia de son arrivée. Je reconnus le quatrième personnage, bien que je ne le connaisse pas personnellement. Jin Hidori était quant à lui, bel et bien un aventurier. Il m'arrivait d'entendre parler de ses "exploits" et sa manière bien à lui de châtier les voyous. Ce sera une première pour travailler à ses cotés, mais je n'en fus pas mécontente. - Je suis Lulla, je fais aussi partie de la guilde des aventuriers. Des présentations assez brèves, je n'étais pas forcément d'un genre locasse, et allais souvent à l'essentiel.

    Une fois les présentations faites, nous partons enfin vers notre prochaine destination. Le voyage fut un peu long, mais cela nous permit de nous connaître un peu mieux. Bien que... Pour ma part, je devais avouer rester assez discrète, et restant proche de Nora. Cela ne voulant pour autant signifier que je me trouve méfiante envers les autres, pas du tout. Je suis simplement plus à l'aise avec les personnes que je connais déjà, et probablement légèrement collante envers ceux-là... Pourtant, il m'arrive parfois durant le voyage de me rapprocher de la deuxième présence féminine du groupe, bien que de temps à autre, cette dernière se voulait distante aussi. Un jour assez proche, et l'autre assez changeante... Pour autant, je ne m'en offense pas. Moi de même, je ne suis pas quelqu'un qu'il est aisé de comprendre.

    Notre guide ne fut pas non plus des plus loquasses, en venant même à s'emporter sur une énième question de notre part. Cela semblait pourtant évident que nous voulions récolter le plus d'informations possibles, mais son énervement prit le dessus. En venant alors, à nous laisser tous les quatre pantois et sur le bord de la route. Heureusement -ou malheureusement- nous n'étions pas loin du dit village. Il ne nous fallut que quelques heures pour rejoindre ce dernier, qui semblait alors étrangement fortifié. Je laisse mes compagnons de route expliquer notre venue à une personne qui semble en charge de laisser entrer les nouveaux venus, une personne qui d'ailleurs, ne semblait pas au meilleur de sa forme. Bien avant que nous ne rentrions, j'avais pour ma part, commencé à sentir une odeur nauséabonde. Mon odorat plus fin que les autres, me le fit ressentir avant eux. Ma main vint doucement saisir le bras de Nora, voulant lui indiquer mon inquiétude, mais je n'eus le temps de dire un mot que l'on nous ouvre les portes.

    Et évidement, mon flair ne m'avait pas trompé. Une fois entrée dans le village, l'odeur devint plus forte, presque provocante. Ma main vint à se poser sur mon visage pour cacher mon nez et ma bouche, c'était suffoquant. Cette fois, mon flair aiguisé me trahissait, me donnant presque des vertiges. Mais la vue n'était pas non plus des plus jouissives... Le spectacle qui s'offrait à nous, était épouvantable. Sans compter cette fosse, où se trouve entasser des corps en décomposition. Je ne m'en trouve pas choquée, mais plus affolée par la situation. Tout un village pourrait ainsi périr, si nous ne parvenons pas à trouver une solution pour leur venir en aide. Un homme nous accueil, et nous explique plus en détaille la situation... Enfin... Du moins, avec le peu d'informations qu'il est en capacité de nous donner. Il nous donna les symptômes de cette mystérieuse maladie, et je jauge chacune des étapes dont il nous parle. Ainsi, cette maladie évolue assez rapidement, mais aussi différemment.

    Voilà que notre guide semble au plus mal, et manque de perdre l'équilibre suite à une sorte de vertige. Je m'élance pour l'aider et le retenir, cela m'en coûtera une magnifique gerbe sur mes chaussures. Sous le coup de la surprise, ma main vint à saisir le bras le plus proche de moi, le pauvre Jin du vivement sentir mes griffes sur sa peau. Je m'en excuse du regard. Tentant de dissimuler mon écœurement, je ne pus empêcher quelques hauts de cœur à cela. La pauvre Ivara ne tena d'ailleurs pas ses maux, et alla faire de même. Si je ne me retenais pas, je crois que je l'aurais rejoint... Pour autant, le pauvre n'y était pour rien, et l'état de mes chaussures n'était rien comparé au sien... Combien de temps pouvait-il lui rester ? Par la suite, nous découvrons d'autres corps... Vivants, morts... Entre les deux... Cela semblait encensé.

    Lorsque nous sortons de nouveau dehors, je sentis soudainement un gargouillement peur agréable au niveau de l'estomac. Me mordant les lèvres, je me demande si je n'avais pas été contaminé par l'homme qui c'était ainsi déversé sur moi. - Nora... Mais mes compagnons ne semblent eux non plus pas en reste, regardant chacun d'eux présenter un symptôme différent. Ivara prit alors la parole la première, elle avait raison... Nous devions agir vite ! Personnellement, je n'avais nulle envie de terminer dans cette fosse. Cette dernière bien que semblant affolée, proposa à Nora d'utiliser son don. Cela pourrait certainement être une bonne idée, s'il en a les capacités. Pour ma part, je peste encore une fois sur mon odorat bien trop développée, cette odeur me donne des hauts de cœurs, mêlés à ce fourmillement dans mon ventre. Je tente de dissimuler mon bout de nez sous le col de ma robe, mes oreilles et ma queue sont quant à eux, rigidifiés.

    - Si on s'en tient à ce qu'il nous a dit, la mine dont-il parle me semble faire partie du problème. Du moins... Elle aurait contribué. Peut-être pourrions-nous trouver des mineurs ? Ou des proches à eux ? Disant cela dans l’hypothèse, que nous ne pouvions hélas pas retrouver de survivants en provenance des mines... Ivara avait probablement raison pour le fait de se séparer, le temps nous est compté, et nous devions récolter des informations rapidement. J’acquiesce à sa proposition, et questionne les autres du regard. Restant proche de mon frère, légèrement collée à son bras, n'étant pas forcément rassurée par la tournure des événements. D'autant plus que ce dernier, semblait montrer le dernier symptôme dont nous à parler l'homme...

    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
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    Re: Épidémie
    Jeu 5 Nov 2020 - 19:31 #


    "Va t'faire foutre."

    C'est exactement ce que Nora a ramassé dans le pif quand il a jugé bon de jouer les justiciers de l'humanitaire. Déjà d'un, parce que j'ai autre chose à faire que foutre mes miches dans une cabane qui me donnerait la courante et la gerbe avant de canner dans la semaine qui arrive, et parce que, merde, c'est pas notre job.

    La médecine de l'armée, qu'est-ce qu'ils font? Ils donnent des pansements, un bisou et prescrit un verre de picrate chaque midi ?

    Mais j'suis pas débile, ça fait un petit moment que ça traîne cette affaire. Apparemment, on est loin du petit rhume de la saison Fraîche. On en entend parler par des voyageurs qui parlent à d'autres voyageurs pis d'autres, bref, j'vais pas faire un dessin. Tout le monde s'accorde à dire qu'il y a un village qui passe pas les meilleures vacances du monde. Nora, ce sale gosse, veut y aller, et pour l'instant il est mon partenaire de route faute de mieux. Le Prince aime notre boulot, et j'ai rarement eu autant de pognon grâce à notre duo depuis. Mon objectif?

    Faire en sorte que mon gagne pain continue de respirer. Ouais, ouais... Sauver aussi la veuve et l'orphelin, tout ça.

    Il a dépêché un petit groupe. Deux donzelles.

    La première, elle est bizarre. Une fois on dirait m'man quand elle est en "alerte rouge", l'autre on dirait Haru quand on est en plein rencard. La seconde, une chatte, fin, de loin on dirait vraiment un matou. Pas trop entendu parler d'elle, peut-être une nouvelle arrivée d'aventuriers que j'aurai zappé. Espérons qu'elles soient aussi fortes qu'elles sont mignonnes parce qu'on a du boulot.

    - Jin. Voilà.

    Ce qui me rassure, c'est qu'on ne quitte pas Aryon. Donc mes petites phobies depuis Le Songe seront gardées bien au chaud dans la bidoche, même si... On est pas à l'abri de d'autres traumas. J'ai mis des lunes à remonter la pente, pas question de redescendre. Fin bref, notre quatuor était complet et fallait prendre la tangente. C'est là où j'ai pu constater Ivara et sa façon de faire le yoyo avec nous. De l'autre, bah le chaton n'avait pas l'air d'être le genre de demoiselle qui taille le bout de gras sur la route. Collée aux miches de Nora comme un bonbon sous une godasse. Du coup le contact avec lui n'était pas évident également.

    C'est qu'il s'entoure bien le coquin, et moi qui pensais avoir du succès.

    En entendant y'en avait un qui commençait doucement à m'emmerder mais genre concret. L'autre tanche de cochet qui maronne comme un syndicaliste qui n'a pas touché sa paye. Impossible de chercher des réponses et impossible à avoir sa bonne humeur, pas comme si j'avais essayé la chercher tu me diras. Bah non, enfoiré, on part pas voir un copain pour une raclette, on va sauver des gens, enfaite. Bref, l'autre pige que dalle et il nous jette comme des pots de chambre sur le bord de la route. Il prendra une belle poésie de ma part à gorge déployée, une histoire qui parle de sa mère et un bordel géré par une famille de 11 bonshommes, rythmé par mon majeur qui danse dans les airs.

    Fumier. Maintenant, il fallait marcher.

    Pas Gromyr avec moi, j'me retrouve à utiliser mes deux cannes pour fouler le sentier comme dans mes débuts dans la guilde. 'Vache j'étais patient. En jouant à la baballe avec une boule de feu avec mon gantelet, une odeur dégueu' me prend au tarin. On dirait les chiottes d'une vioque après une diarrhée fulgurante.

    Le village se précise, ça y est, pas de retour en arrière.

    L'odeur devient sérieusement dure à encaisser jusqu'aux portes. On entre, et c'est un miasme qui grille mes sinus pour de bon. Quand on regarde la déco, on comprend de suite. Tout va mal, le suicide de tout un village. Et comme si l'odeur qui refoule du derche ne suffisait pas, nos yeux qui piquent sont témoin d'un gros carnage.

    Le genre de carnage qui même à moi me fait réprimer un frisson.

    - J't'aurais cramé tout ça... Pensant à voix haute.

    Un homme se pointe. De loin, on pouvait croire qu'il allait canner dans la demi-heure. On s'identifie puis commence les hostilités. J'essaie de rester attentif malgré le cadre olfactif et garde en mémoires les informations qui nous transmettent.

    Arrive le début des emmerdes.

    Le type chope des vertiges et dégobille aux godasses du chaton, qui s'avère être un putain de tigre quand elle empoigne mon bras.

    - Merde, Lulla !

    Son regard désolé en disait suffisamment long et j'pense être un assez grand garçon pour faire la différence entre bêtise et une intention voulue. Au pire, c'était comme si Gromyr m'avait foutu la même, les griffures sont sans doutes pas méchantes et j'ai pas le temps de demander un bisou magique. On sort de la piaule du type et une quinte de toux commence à s'installer entre deux inspirations.

    Arf, ça pue, peut-être pour ça, non?

    Mais nan, les autres commencent déjà à développer des trucs pas nets. Premièrement, ne pas paniquer, deuxièmement, réfléchir, vite et bien. Les demoiselles proposent des idées pertinentes et j'acquiesce silencieusement de la tête. Le poing sur la bouche. Un regard vers Nora, qui vraisemblablement connaît plus de monde que moi dans ce petit groupe.

    - Bon...*kof* Deux par deux. Deux à la mine et les deux autres? Enquêter au village? A priori on trouvera rien d'extraordinaire...

    Et voilà, j'suis malade.

    Fais chier.

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    Re: Épidémie
    Jeu 5 Nov 2020 - 22:55 #

    Épidémie



    La nouvelle arrivait en ville, d'abord par le bouche-à-oreille, puis par une annonce officielle de la guilde des marchands, témoignant d'une curieuse épidémie ayant touché un village à l'est du nom de Lanjur. L'export de légumes typique de la région et surtout de pierres précieuses avait déplu à plus d'une grande dame, il n'était qu'une question de temps avant que le mécontentement général n'éclate, car la bourgade éloignée était aussi une source première de charbon. Et qui dit pénurie de charbon, dit fermeture des sources chaudes. Lucy ne saurait faire tel affront au jeune aventurier, qui y vit premièrement l'occasion de venir en aide à la classe sociale dont il provenait, secondement l'occasion de ramasser quelques primes. Oh, ces grandes dames étaient prêtes à faire pleuvoir les cristaux pour quiconque irait affronter la maladie et ravir leurs boîtes à bijoux, ce fut ce second argument, inintéressant pour Nora, que ce dernier fit miroiter pour séduire Jin. L'incandescent n'était pas partant au début, mais une bourse remplie vaut mieux qu'attendre d'un autre village côtier qu'il se fasse ravager par la crue. Puis, il n'était pas non plus un mauvais bougre, car l'archer pu sentir l'implication de son aîné qui ne voulait manifestement pas le laisser partir seul.

    Lulla aussi était de cet avis, lorsque peu de temps après, il la rencontra et lui exposa ses intentions pour les jours à venir. La demoiselle qu'il avait rencontré – il y a quelques saisons de cela – était très rapidement devenue une femme qu'il affectionnait tendrement, non pas comme une amante, mais comme un membre de sa famille. Similaires en plus d'un point, ils finirent par habiter ensemble, dans une petite cabane recluse au fond des bois et même s'ils ne se voyaient pas aussi souvent que le voulait Nora, il continuait de lui porter une affection saine et bienveillante. Aussi, il serait bien plus serein d'avoir une alliée de plus en qui il avait parfaitement confiance, ayant passé de longues après-midis à ses côtés pour partager son savoir et celui de la panthère, par la même occasion.

    Ne restait donc qu'une personne à recruter pour constituer une équipe digne de ce nom, son choix se tourna naturellement vers Ivara, ce pour plusieurs raisons. Il l'avait déjà invitée, auparavant, à se joindre à lui pour une excursion hors des murs de la ville. Sa tendresse naturelle, sa bienveillance, voilà là des atouts qu'il jugeait comme les bienvenus dans le triste contexte qui allait s'annoncer. Et finalement, il y avait Inaros. S'ils devaient affronter des difficultés, il faisait confiance au mercenaire pour les tirer d'un mauvais pas, ses capacités au combat n'étant plus à prouver et malgré ses méthodes froides et peu recommandables, il serait une excellente addition pour les débarrasser d'un potentiel adversaire. Enfin, cela sans compter que l'ennemi n'était pas un animal sauvage ni un tueur à gage, mais bien une maladie qui s'emparerait des membres de l'expédition avant-même qu'ils ne puissent entamer une retraite.

    Le voyage se déroula plutôt calmement les premiers jours, alors que rien ne laissait présumer l'orage de catastrophe qui s'abattrait sur eux quelques nuits plus tard. Lulla resta proche du chasseur et il ne chercha pas à l'éloigner, bien au contraire. Le groupe qu'ils formaient étaient tous des connaissances de Nora et Jin, accompagné un jour sur deux d'Inaros ne faisaient pas la compagnie la plus tendre et loquace qu'il soit. A contrario, lorsque Ivara reprenait le dessus, le dialogue était bien plus aisé et l'éphèbe perdit un peu plus de ses airs taciturnes chaque fois que la bonne humeur de la blonde venait rythmer la balade. Enfin, il y avait ce cocher. Un homme lugubre, dans la trentaine, maigre et le teint jaune qui à mesure du chemin ne dévoilait que des couleurs plus sinistres de sa personnalité. Il rappelait vaguement ce marin au Grand Port qui avait escorté son précédent groupe au combat, lorsqu'un dragon tortu menaçait les côtes. Chaque fois qu'il lui était posé une question concernant leur destination, l'homme se fermait de plus en plus et ses traits se creusaient sous les yeux, son front se plissait et ses yeux fuyaient. Avait-il quelque chose en tête qu'il ne souhaitait partager ? Il n'en fallut pas plus d'une question de trop pour qu'il jette le groupe hors de la calèche et fasse claquer les rennes pour fuir à toute vitesse, direction la capitale. Encore une impression de déjà vu pour les deux hommes qui affrontaient la couardise de moins courageux, alors même que le cadet n'était pas forcément un exemple de bravoure.

    - "Tch ... il va falloir terminer à pied."

    Jin semblait vouloir s'égosiller un coup avant de poursuivre et le plus posé des deux garçons offrit un regard mi-gêné, mi-désolé aux demoiselles qui assistaient là à ce qui faisait le charme de l'incandescent. Puis une fois qu'il eut tarit de jolis propos dans sa joute verbale à sens unique, le chasseur lui offrit un regard complice et distingué, lui glissant sans un mot qu'il restait encore de la route avant de pouvoir souffler. L'aventure ne toucherait pas à son terme avant qu'ils n'aient remplis leur mission et il restait quelques heures de marche encore, il faudrait donc se hâter avant la tombée de la nuit ...

    Aux portes du village, l'ampleur des dégâts laissa au visage de Nora une expression inquiète qu'il s'empressa de dissimuler lorsqu'il sentit l'étreinte de Lulla et le regard d'Ivara. Sans un mot, il posa sa main sur celle de sa sœur pour la rassurer et fixa un instant la blonde l'air compatissant, le temps que leur guide ouvre l'accès. A ce moment seulement, les mots coincés dans sa gorge sortirent sèchement, l'aventurier luttant contre lui-même pour ne pas perdre son sang-froid.

    - "Allons-y."

    S'en suivit alors un défilé à en tordre les boyaux au plus expérimenté des croque-morts. A vrai dire, ce genre de praticien aurait pu faire fortune à descendre sous terre chaque mort, car les fosses communes comptaient par dizaine ses hôtes et il n'y en avait pas qu'une. Le malade qui les escorta résuma alors la situation si bien qu'il lui était donné de le faire avec ses quintes de toux régulières et termina son récit sur une note spontanée et malodorante : il venait de rendre son repas à ses pieds. Le brun tenta de rattraper Lulla qui s'était avancée pour le soutenir mais trop tard, elle pataugea dans la bile du contaminé et attrapa le bras de Jin dans la panique. Nora se retint alors de hausser la voix et de sermonner le guide, par inquiétude pour sa sœur qu'il ne voulait pas voir souffrir du même mal. Il se ravisa et alla plutôt s'occuper d'Ivara, tapotant doucement entre ses omoplates pour ne pas se sentir totalement impuissant, car sitôt entré dans le bâtiment principal, ce fut à son tour de littéralement rendre toute sa contenance.

    - "Quelle horreur ..."

    Un euphémisme. De sa carrière entière, jamais le garçon n'avait pu voir une scène aussi sinistre. Il avait pourtant affronté des épreuves l'ayant battu au sol et détruit une partie de son esprit, pourtant jamais la claque n'avait été aussi forte. Il se mordit la lèvre au sang pour ne pas laisser partir un cri d'effroi comme Ivara, profondément choqué par ce qu'il voyait. Des corps, allongés au sol, dont aucun ne semblait avoir eu une mort paisible. Confondu parmi eux, il devait bien y avoir des personnes encore souffrantes, étiquetées préalablement aux futurs pleurés. Enfin, ça aurait été le cas si les locaux pouvaient encore pleurer, bien trop affairés à creuser leurs tombes communes et à trainer leurs fils et filles, leurs ainés, au travers des champs désolés qui n'étaient plus irrigués pour préserver leur dernière ressource. Une bouteille d'eau posée sur une table dans un coin de la pièce attira d'ailleurs l'attention du grand brun. Elle était remplie d'un liquide trouble, probablement de l'eau terreuse. Ils n'avaient même pas accès à de l'eau propre. A l'approche du bureau du doyen, ils furent maudits d'une vision qui fut de trop pour le garçon. La femme qui aurait dû prendre la succession du village après le trépas du dernier doyen, étalée au sol dans une marre de ses propres secrétions, bile, urine, larmes. Une épave démunie de vie, terminant peut-être tout juste ses convulsions pour rendre le souffle avant l'arrivée de ses invités. C'en était trop, Nora prit les demoiselles par la main et en passant devant Jin, en hâte, annonça.

    - "On se tire."

    Malgré les mises en garde de leur précédent guide, Nora comptait bien demander un petit coup de lance-flamme à la torche humaine pour cramer le portail si le pouilleux comptait les ralentir dans leur progression. Enfin, si ses alliés n'avaient pas déjà présenté des symptômes inquiétants. L'éphèbe tendit une main vers Lulla lorsqu'elle appela son nom et se figea en apercevant l'état de sa dextre. Pâle aux extrémités grises, sèche, comme craquelée et à chaque mouvement, elle semblait se séparer un peu plus de son épiderme. Il rétracta immédiatement son bras et cacha l'horreur sous sa cape, mais trop tard, il croisa le regard inquiet de sa sœur et se mordit de nouveau la lèvre, l'air coupable. Ce n'était pas le seul fait étrange aussi, car ses lèvres trop sèches ne ressentaient que la moitié de la douleur et le flot de sang causé par sa première morsure s'était déjà tarit. Il écouta alors les suggestions de chacun et médita silencieusement pour trouver une solution viable. Il présentait lui-même les derniers symptômes énoncés par le guide et n'avait aucune idée de combien de temps il restait à ses partenaires pour s'en sortir, bien que leur état actuel ne semble pas trop catastrophique. C'était au moins le début d'une bonne nouvelle, si l'on voit le verre à moitié plein.

    - "Il faut agir rapidement et efficacement ... J'ai comme le pressentiment qu'on est déjà à court de temps, aussi, j'ai une proposition ... je ne suis pas sûr qu'on ait le luxe de se grouper non plus."

    Sa gorge sèche lui laissa une voix rauque, comme éreintée et presque grinçante malgré son timbre habituellement plus doux.

    - "Il faut d'abord limiter la propagation, si l'on reste trop longtemps exposé au virus, il progressera plus rapidement dans nos corps et je ne peux dire à quelle vitesse il nous fera tomber. C'est pour cela que je te le demande, Jin ... débarrasses-nous des piles de cadavre. S'il y a des rongeurs ou des charognards, tue-les aussi. On améliorera peut-être nos chances de survie ainsi ..."

    Il n'omettait pas la potentielle présence d'indice sur les corps jetés, malgré quoi leur survie était primordiale. Maintenant, restait à trouver la cause et comment arrêter la maladie. Il y avait plusieurs pistes à explorer et l'aventurier s'éloigna quelque peu du groupe en observant le flanc de montagne qui devait laisser un accès aux mines, sans trop savoir où il était. Une voix grinçante le tira de sa réflexion.

    - "Vous, là ..."

    Sur ses gardes, il tourna vivement le regard vers une femme adossée à un pan de mur, assise au sol en berçant son enfant mourant. Pauvre femme qui devait avoir vu les pires atrocités au monde, elle ne voudrait plus qu'une chose : endiguer la peste. Se faisant, elle semblait placer ses espoirs dans le quatuor de malades.

    - "Vous êtes là pour nous aider ... n'est-ce pas ?"

    La défaite aux lèvres, Nora s'empêcha de retorquer non-ironiquement qu'ils s'occuperaient d'eux en priorité. Plutôt, il lui lança un regard interrogateur, plissant les yeux et sentant un peu plus sa peau se fissurer au-dessus ses pommettes et au creux de ses yeux.

    - "Mon mari ... il était mineur ... il a été un des premiers contaminés et a ramené des tréfonds de la terre ce fléau ... nous avons bien essayé de clore la mine mais ... il était déjà trop tard ... trouvez l'accès au nord, la nacelle *tousse* est tombée mais ... c'est votre seul accès ... votre seule piste ..."

    Un regard emplit de tristesse de la part de la quarantenaire et une fraction de seconde, le chasseur se demanda s'il n'était pas mieux d'offrir une mort rapide à tous ces villageois torturés par un mal inconnu. Il hocha la tête lentement, sentant beaucoup plus que d'habitude les vertèbres de son cou et se tourna vers les demoiselles avec un regard un peu plus déterminé.

    - "Les mines. Il faut voir si l'on y trouve un indice. Il faut aussi interroger les survivants et leur demander de l'aide pour regrouper les corps. Moi, je vais voir ce que je peux trouver avec mon don."

    Cette idée était terrifiante, à vrai dire. Son pouvoir plaçant Nora au premier plan, il ressentirait toute la souffrance des décédés et n'en ressortirait certainement pas indemne, c'était une certitude. Mais il était également le seul à pouvoir faire parler les morts, aussi faudrait-il trouver ceux qui sont le plus susceptible d'avoir des réponses : les mineurs et le dernier doyen. D'un coup d'œil vers Lulla, il lui supplia sans un mot de l'aider dans cette tâche, car il avait autre chose à demander à la blonde qui développait les symptômes les moins avancés.

    - "J'aurais souhaité que notre première sortie soit plus agréable, je suis sincèrement désolé ... mais j'ai besoin de ton aide, je sais que tu n'es pas habituée à l'aventure et malheureusement ... tu seras peut-être la seule qui peut descendre dans les mines avec ton pouvoir ... si tu l'acceptes, bien évidemment."

    Son regard devint un peu plus sombre. Il n'avait aucune idée de ce qu'il y aurait en bas, ni-même si elle trouverait quoi que ce soit qui leur serait réellement utile, pourtant les pistes déjà maigres ne lui laissaient le luxe d'en écarter une. L'aventurier plaça en elle et sa réponse ses espoirs pour la suite de cette mission, se préparant lui-même à affronter la mort en personne à défaut d'avoir un médecin dans l'équipe. Le calvaire ne faisait que commencer.



    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
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    Re: Épidémie
    Dim 8 Nov 2020 - 13:22 #

    Épidémie

    Ivara


    Les trois aventuriers proposaient des idées séduisantes, mais Ivara n’était pas une aventurière. Elle n’avait pas encore le tempérament nécessaire pour pouvoir braver ce danger sans ressentir la moindre boule au ventre. Pour sûr que si elle avait eu les symptômes de Lulla, elle aurait encore plus dégobillé malgré son ventre déjà vide. La sculptrice ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d'œil à chacun pour jauger l’évolution des marques de la maladie. Nora en était au stade le plus avancé, c’était évident. Sa peau commençait même à craqueler ailleurs que sur sa main. Jin ne faisait, pour l’instant, que tousser et ne développait pas les étranges petits boutons blancs qui proliféraient sur le visage de Ivara. Le ventre de Lulla continuait son concert infernal et la sculptrice ne pouvait s’empêcher de se demander si elle avait mal. Si c’était le cas, elle le cachait bien et quelques étoiles d’admiration apparurent dans les yeux de Ivara.
    Ils étaient tous les quatre prêts à perdre la vie si le pire devait arriver, mais ils comptaient tous se battre pour survivre.

    Une énorme quinte de toux empêcha Ivara de répondre sur-le-champ. Elle avait voulu s’exprimer aussitôt que Nora s’était adressé à Jin en lui demandant de tout cramer. La blonde réussit à lever les mains en les secouant, avant de tapoter son thorax pour calmer la toux sèche. Sa gorge irritée lui faisait déjà très mal.

    “ - Je ne suis pas d’accord, Nora. Le mal est déjà en nous, ça ne sert à rien de limiter une quelconque propagation. J’aurais bien approuvé si l’un de nous n’avait rien, pour augmenter ses chances de survie mais là… Le virus, la bactérie, la malédiction ou peu importe le mal que c’est, est déjà dans nos corps. Il faut garder intact les cadavres le temps de trouver…. Elle se tut quelques instants. Le temps de trouver quoi, exactement ? Il ne savait même pas ce qu’ils cherchaient. Et s’ils mouraient tous avant, d’autres personnes seraient condamnées comme eux à venir enquêter, avec un funeste destin à la clé. Bref. Je pense qu’il vaut mieux prévoir de tout cramer seulement si le pire arrive. Peut-être préparer cette éventualité seulement.

    Elle parlait beaucoup mais exprimer ses pensées à haute voix lui permettait de chasser sa peur. Elle ignorait ce côté très bavard dans une telle situation. Comme disait son ami, une première aventure bien moins macabre aurait été la bienvenue. Ainsi, lorsqu’il lui demanda si elle était prête à aller dans les mines, un frisson d’effroi parcourut son épiderme et elle recula de quelques pas. Elle allait peut-être passer pour la pleutre de service, mais elle n’était pas encore prête à descendre dans l’endroit où se trouvait peut-être un mal véritablement inconnu ! Et si c’était une créature terrifiante qui les attendait en bas ? L’imagination de Ivara l’empêcher d’imaginer qu’elle pourrait se rendre dans les mines.

    “ - Je… Je ne suis pas certaine. J’ai l’impression que je serais beaucoup plus utile à la surface.

    Cependant, elle avait l’air vraiment hésitante. Elle voulait vraiment aider, mais elle avait très peur de descendre dans les mines. Elle demanda également à Nora pourquoi son pouvoir pouvait être utile dans les mines. Peut-être que cela la rassurerait de savoir qu’elle serait VRAIMENT la plus utile dans cet endroit macabre.

    “ -Je me demandais aussi… Y’a forcément un soigneur dans ce village ? S’il n’est pas mort, il a peut-être des indications à nous fournir sur la maladie. Il a pu l’observer ! Ou alors il aurait laissé des notes...

    Et puis, pour se rendre utile. Elle questionna l’épouse du mineur décédé. Celle-ci leur indiqua qu’il y avait bien eu un soigneur mais qu’il était mort mais que personne n’avait eu la force de le mettre dans la fosse commune. Pourtant, sa maison - dont elle donna une description - était à proximité, mais les plus vigoureux étaient déjà très malades.
    Ivara avait la désagréable sensation que tout ne leur avait pas été révélé. Il y avait encore des indices à récolter avant de foncer tête baissée sur la seule piste exploitable. Elle ne savait juste pas comment le dire sans passer, de nouveau, pour la pleutre de service. La sculptrice, sachant que le temps pressait - et des boutons commençant à apparaître dans les plis de sa peau - fit savoir aux aventuriers qu’elle allait interroger d’autres villageois et que, si vraiment ils ne trouvaient rien, elle irait dans les mines. Elle partit donc chercher des survivants à interroger, bizarrement, les seuls encore dehors semblaient tous vouloir rentrer chez eux a tout prix.

    La nuit arrivait et, avec elle, son lot de mystères.
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    Re: Épidémie
    Lun 9 Nov 2020 - 15:05 #

    Épidémie

    Lulla



    - Bon...*kof* Deux par deux. Deux à la mine et les deux autres? Enquêter au village? A priori on trouvera rien d'extraordinaire...

    La proposition de Jin me sembla la plus appropriée, bien que jusqu'à présent je reste un peu en retrait de la situation. Ces fourmillements dans mon ventre commencent à me créer un mal qui me donna quelques frissons, sans parler de l'odeur régnant. Je fus toutefois attentive aux idées de Nora, qui lui, voulait partir sur le fait de bruler tous les corps... Me donnant de suite le réflexe de froncer le bout de mon nez. Non pas par contradiction avec son idée, mais tout simplement par le fait d'imaginer cette nouvelle odeur de cadavres grillés, qui allait se mêler à la puanteur régnant déjà en ces lieux. Chose que d'ailleurs ne semble concevoir Ivara... les deux avaient une opinion différente, mais il est vrai qu'aucun de nous ne pouvions donner une directive précise sur ce qu'il fallait faire. Ce serait bien trop simple, si l'on nous avait donné les clés en main pour résoudre ce mystère... nous sommes ici pour ça après tout... Si toutefois, nous venions à sortir de ce village... Mais je pense surtout, que Ivara dut prendre peur lorsque Nora parlais de la laisser descendre seule dans les mines. Ce que je pouvais tout à fait comprendre pour cette jeune femme, qui n'avait pas l'habitude de partir à l'aventure. Je lui accordais d'ailleurs, un léger sourire confortant, et posa ma main sur son épaule pour la rassurer, et appuyer ses dires. - Je pense que Ivara à raison, tant que nous ne savons pas comment se propage la maladie, il vaut mieux ne pas tenter ça... Si elle se fait par les airs, la fumée qui va se propager risque de toucher d'autres horizons. Mais nous pourrions nous séparer, Ivara et Jin, vous pourriez chercher des indices et questionner des personnes... Moi j'accompagnerais Nora pour tenter de... Voir s'il peut trouver quelque chose avec son pouvoir... Sur ces mots, je lâchais l'épaule d'Ivara et retournais près de mon frère.

    - Bien que... tu ne sois pas obligé de faire ça tu sais... M'inquiétant pour lui, pour ce qu'il allait devoir vivre et ressentir au cours de cette expérience qui se fera bien certainement désagréable. J'allais devoir rester impuissante face à ça, et c'était vraiment un crève cœur vis-à-vis de celui que je considère comme mon frère. Toutefois, je parvins à rester neutre de visage, il n'avait pas besoin que je lui mette mon inquiétude en plus sur les épaules. Il comptait sur moi pour le soutenir, et c'est ce que je ferais. Il n'avait nullement besoin de répondre à ça, me contentant simplement de glisser ma main dans la sienne, et lui accorder un sourire confiant. Tournant par la suite mon regard vers Jin, espérant que ce dernier ne garde par rancune pour la griffure que je lui ai faite plus tôt de cela. - Si vous avez le moindre soucis, appelez-moi directement. J'ai l'ouïe fine, je pourrais vous entendre de loin. De toute évidence, nous ne pouvions rester là encore longtemps à attendre que chose se fasse. Mais avant toutes décisions, nous furent coupés par un toussotement non loin de nous. Ce qui semblait être un cadavre, étant en fait une personne agonisante, rendant certainement son dernier souffle. C'était véritablement effroyable de voir tout cela... Pour autant, un rire sortit de ses lèvres. - La petite demoiselle -Désignant Ivara- *tousse* ne trouvera aucun médecin chez nous...*Tousse* Seul un herboriste est passé par ici... Quelques jours après les premiers malades... *tousse* N'espérez pas le retrouver. Il est mort lui aussi. *tousse tousse* Ca va bientôt être mon tour... Foutue maladie... Moi qui pensais *tousse* être parvenu à guérir... Il a fallut que je retombe malade une seconde fois... S'en suivi des crachats de sang, mais nous ne pouvions hélas, rien faire pour cet homme... Qui ne semblait de toute évidence, pour pouvoir adresser un mot de plus.

    Ma main se sera dans celle de Nora, que je poussais à venir avec moi. Je ne voulais qu'aucun de nous ne terminions ainsi... le temps presse.

    Avec Nora, nous retournons donc dans le bâtiment que nous avions quitté assez précipitamment... Sans grande joie évidement, de devoir retourner à l'intérieur. Je tente toujours de dissimuler mon nez dans le col de ma robe, mais cela ne parvint pas à dissimuler les effluves. D'autant plus que cette fois, je me trouvais en proie à un mal qui accentue mes hauts de cœur... les deux combinés ensemble, ne faisait pas bon ménage. Je dûs m'arrêter un instant sur le seuil de la porte pour ne pas tourner de l'œil. Il m'aurait fallut une bouffée d'air frais, mais ici cela allait être impossible. La meilleure manière serait d'en terminer au plus vite en ces lieux, et de s'en aller. Si toutefois... Nous y parvenons. Chose qui ne faisait aucun doute pour moi ! Nous allions y arriver, tous les quatres, et aider les autres survivants. Je fis un signe de main à Nora pour signifier que ça irait, il me fallait simplement quelques secondes pour me reprendre... Me reprendre... Je crois pourtant qu'Ivara et Nora n'allaient pas être les seuls à rendre ce qu'ils avaient sur l'estomac. Cela n'étant toutefois pas seulement dû à l'odeur, mais aussi à cette maladie qui semble me corrompre. Me retournant rapidement, pour tomber à genoux, main sur le ventre, je n'eus hélas le temps de repousser Nora avant de rendre à mon tour. Honteuse ainsi de l'avoir souiller sur le bas lui aussi. - Pardon Nora... je suis désolée... ça va aller, on doit continuer. Prenant appuie sur lui pour me redresser, nous pouvions cette fois entrée dans la pièce. Quelques cadavres semblaient à un stade plus avancé que d'autre, je fis toutefois attention à ne pas marcher sur l'un d'eux. Morts ou non, ils avaient droit à un certains respect, pas besoin de souiller leur corps de nouveau. Par où devions nous commencer ?

    - Écoute, avant toutes choses. Il faut savoir quoi chercher, nous ne savons pas combien de personnes tu pourras "interroger" comme ça... Il faut chercher ce que toutes ces personnes ont eu en commun, hormis le travail dans les mines. Il doit forcément y avoir autre chose... Peut être que des mineurs ont percé une galerie contenant un gaz toxique ? Auraient-ils mangé, bus quelque chose qu'ils se partageaient ? Auraient-ils côtoyé une personne en commun... Une sorte de... Patient zéro. Cela reste toutefois assez vagues, il y avait forcément quelque chose qui fait que chacun de ses hommes ont pu tomber malade, et ainsi propager la maladie. Une fois mis en circulation, le virus devait forcément survivre dans l'air... Sinon, comment serions nous tombés malade ? Depuis notre arrivée, nous n'avions rien mangés, ni bu... Comment le pourrions nous ? Ce village ne donne nullement envie de gouter à quoi que ce soit. - Et surtout, dès que tu sens que ça ne va plus, tu arrêtes de suite. C'est d'accord ?

    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
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    Re: Épidémie
    Mer 11 Nov 2020 - 13:03 #


    Notre duo se casse.

    Un œil sur la donzelle.

    'Vache, elle a vraiment une sale tronche. Pas comme si j'devais tirer une tête radieuse non plus.

    - On y va. Fais signe si tu veux qu'on s'arrête. Surtout si tu gerbes. *Kof*

    Nous nous enfonçons un peu plus dans ce merdier en putréfaction qui n'a plus rien d'un village. Seulement l'ombre d'un futur cimetière géant. Les types prennent la tangente alors que la lune se lève, difficile de la voir, ce soir c'est nuageux, brumeux presque cauchemardesque. Nos pas étaient rythmés par les supplications des mourants, nos respirations par les vomissements et les toux grasses de rares habitants qui tiennent encore debout. Nos yeux étaient témoins d'un génocide qui n'avait rien d'humain.

    Un putain de grand n'importe quoi.

    On passe devant le fossé. L'idée de Nora me traverse l'esprit mais j'en fais rien, j'ai bien conscience qu'une fois les choses détruites on ne peut plus y jeter un œil. A utiliser avec parcimonie, sauf si j'suis sûr que j'vais devoir envoyer le pâté, ce qui n'est pas notre cas. L'heure était pour l'investigation et l'idée de notre blondine est pas débile du tout. Alors j'intercepte la première personne dans mon viseur.

    Une nana. Pustuleuse, de la bile au bout des lèvres, les yeux gonflés de sang, j'imagine qu'elle en est pas à son deuxième vomissement. Des griffures sur la base de sa poitrine qui ont pété quelques boutons. Dégueulasse. J'reste à une distance raisonnable alors qu'elle a l'air de regagner sa piaule.

    - *kof* *kof* ! Eh ! M'dame.

    Elle se retourne péniblement, le pas fragile. Elle avait l'air d'avoir 22 peut-être 23 ans. Pourtant elle avait l'air épuisée, abîmée, vieille. Une nana de cet âge-là devrait pas avoir une tronche pareille. Nan, elle devrait être canon et utiliser son énergie à la fleur de l'âge pour la pérennité de son village. Nope, elle canne. Sélection naturelle? Des fois j'trouve la nature plus méchante que moi avec mes primes. Ouais, j'passe clairement pour un pucelard innocent à côté.

    - Qu'est-ce....que...vous...voulez.
    - On a été engagé pour essayer de vous sortir de ce pétrin.

    Elle me tire une tête dépitée, brisée par le désespoir. J'ai bien vu dans son visage qu'elle était déjà morte et que c'est une question d'heures. Un silence gênant s'installe.

    - On voulait savoir si vous aviez un soigneur, une connerie du genre pour voir s'il a pu étudier ce qui vous attaque.

    Ses yeux deviennent humides, puis se gratte nerveusement un furoncle sur la tempe. Bordel, la gerbe. Certains de ses doigts étaient violets, d'autres noirs.

    - Il...est...mort.

    J'grogne de frustration.

    - Il a un bureau?

    Elle pointe d'un geste fébrile une petite bâtisse. J'jette un œil confiant vers Ivara, sur son idée d'un quelconque journal qui pourrait nous donner des infos, la félicitant brièvement d'un signe de tête. Puis notre donzelle s'effondre au sol. J'me rapproche, un genou à terre.

    Elle est cannée. Son regard était terrorisé. Des fois les gens ont peur de mourir, d'autre...ont peur de survivre. Aucun lâché prise, juste la terreur jusqu'à son dernier souffle. C'est pas juste mais c'est comme ça. J'me relève et accélère le pas vers la structure.

    Fermé à clé.

    - Recule, Ivara.

    Une gerbée de flamme sort de mon gantelet quand j'fais fondre la poignée. Un coup de d'épaule pour forcer l'entrée et nous voilà à l'intérieur. Une bourrasque d'odeurs nous assaillit quand j'essais de parer ça, les bras en croix devant le visage. Ca puait le renfermé, un essaim de mouches à merdes remplissait la pièce. La pièce était en ruine, deux lits étaient occupés par deux macchabées, un autre sur la chaise d'un bureau, une blouse blanche, son front contre un petit cahier posé sur un bureau, justement. Des placards remplit de potions, d'ustensiles de médecine, au moins on s'est pas trompé d'endroits.

    - Fouilles, des fois qu'on trouve autre chose. J'vais essayer de lire...le journal coincé sur le crâne. Sauf si tu te sens d'aller le chercher.

    Ouais, non, elle a pas l'air chaude. Allez, c'est l'occasion de voir si les cours de Xylia ont porté ses fruits. J'attrape le cadavre pourri par le col alors que j'coince mon visage dans mon coude pour me protéger de l'odeur atroce. J'le balance loin de moi comme un sac de patate, et saisis le carnet.

    Pleins de notes. J'étire un rictus à mon binôme.

    - Bien joué. Donc...Voilà. Merde...

    J'prends une seconde pour prendre contenance pour ravaler ma salive.

    - Au pre-mier conta-ct : Toux. Entre 12 et 24h plus tard : Vom...issement et dia....rrhée. 48h après le déb-but de la toux : peau qui s’as-sèche, se fis-sure. 5 à 10 jours a...près le déb-but de la toux : les extré...mités se nécro-crosent. 10 à 20 jours ap-près le début de la t-toux...dé-cès. Décès.

    Rien qu'on ne sait déjà, mis à part une chronologie exact. J'lui tends le carnet.

    - J'suis pas un pro' de la lecture, tiens. Ca reste entre nous. Peut-être que tu trouveras quelque chose que j'ai loupé.

    Mon regard était gêné, mais j'fais mine de reprendre mes recherches pendant qu'elle poursuit la documentation. On a pas le choix de trouver un remède.

    J'ai pas prévu de canner, j'ai des projets.

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    Re: Épidémie
    Dim 15 Nov 2020 - 16:04 #

    Épidémie



    Le brun s'opposa à de multiples complaintes et des problèmes qu'il n'avait réfléchit qu'avec son propre point de vue. La maladie, d'après Ivara, ne pourrait être endiguée et lui le pensait tout autrement. Il ne manquerait plus que les carnassiers à plumes commencent à se mêler des fosses pour ensuite partir prendre le soleil plus au sud voir pire, à la capitale et ils n'auraient plus une épidémie sur les bras, mais bien une pandémie qui toucherait tout Aryon. Ainsi, s'il ne faisait aucun sens de lâcher l'affaire aussitôt autant que d'y penser d'un point de vue personnel, il se laissa convaincre par l'étreinte de Lulla qui enserra sa main dans la sienne, il lui rendit la marque d'affection en lui offrant un regard dépité. Qu'en avait-il à faire, après tout ? Sans remède, il serait le premier à y passer et il n'aurait pas à assister au carnage, aussi peut-être aurait-il dû insister, mais tout le monde semblait partager un avis similaire. Malgré quoi, imaginer d'autres innocents mêlés malgré eux à un pareil désastre lui laissa un goût amer. L'image de Ain, Rebecca, Luz et bien d'autres encore, meurtris par ce fléau invisible le prit aux tripes. Il devait l'empêcher à tout prix, même s'il s'agissait d'aller lui-même piétiner les morts pour les brûler avec ses propres moyens. Mais dans son excès d'empressement, il se demanda. Était-il déjà si isolé d'un état lucide qu'il en perdait la tête ? A ce rythme-là, il aurait pu blâmer tout ses torts sur la seule existence d'un mal pareil. Puis un refus n'arrivant jamais seul, la blonde s'opposa à la descente aux mines. Nora se mordit la lèvre. Si sa première justification pouvait faire sens au bien-être immédiat de son groupe, il s'était peut-être mépris sur le courage de la demoiselle. Ou du moins, sa capacité à affronter seule un endroit aussi sinistre. Lui-même n'était pas rassuré à cette idée et sans prendre en compte ses sentiments, il constata la réflexion froide dont il avait fait preuve en lui faisant une telle demande. Elle était celle dont les symptômes étaient les moins avancés, aussi certainement celle la plus apte à survivre au contact de la potentielle source de la maladie. Le problème aurait pu être prit à l'envers aussi, Nora étant le plus affligé aurait pu y aller pour épargner la peine à ses coéquipiers, puis ce n'est pas comme s'il n'avait pas déjà un pied dans la tombe, avec son état dégringolant dangereusement. Le regard désolé et silencieux, Nora acquiesça d'un hochement de tête et retint la culpabilité de le ronger sitôt. Il devait rester composé pour être au plus efficace. S'il était le seul à pouvoir trouver la source de la mort omniprésente, alors ç'aurait dû être lui qui se rendait à la maison du médecin mais les groupes ainsi constitués ne lui laissait guère le choix – ni la force ou bien l'envie – de contester. Il suivit Lulla sans lâcher sa main, ressentant sa chaleur comme une motivation à poursuivre et à préserver. Elle est sa sœur et son unique famille ici, s'il ne devait pas passer la nuit, elle, devait survivre ... pourtant, elle serait suivante sur la liste des pleurés s'ils échouaient à soigner la maladie.

    Quelques foulées plus tard et de nouveau le bâtiment où ils ne trouvèrent que mort et désespoir, accueillit ses deux invités avec des effluves écœurants, manquant de faire rendre au chasseur qui porta une main à son nez pour le couvrir. Lulla elle, rendit à ses pieds et Nora caressa ses omoplates, sa souffrance partagée ne faisait qu'accentuer sa colère envers lui-même pour avoir ainsi mis en danger ses alliés.

    - "Ne t'en fais pas, ne lâche pas ma main."

    Il l'accompagna donc jusque dans la pièce où étaient alignés les plus touchés par la maladie en prenant le temps d'examiner du regard chaque corps, chaque poitrine, tant inertes que battant légèrement avec fébrilité jusqu'à rendre leur dernier souffle. L'odeur de décomposition, de rejet, de mort était la plus présente ici et le brun se hâta d'emmener la panthère dans la dernière pièce où se trouvait la doyenne écroulée au sol. Elle serait sûrement la meilleure piste par laquelle commencer et Lulla résuma ses hypothèses au garçon avant qu'il ne commence, lui intimant également de ne pas aller trop loin. Il ne put lui faire de promesse réconfortante, il ne put non plus se résoudre à lui mentir.

    - "Ne t'en fais pas pour moi. Je pense que commencer par les dirigeants du village serait la meilleure piste, il y a aussi les médecins et soigneurs, à la seule condition qu'ils ne soient pas morts il y a trop longtemps."

    Un soupire long, il s'apprêtait à entrer dans la mémoire du cadavre face à lui. Une expérience inédite en perspective, lui qui redoutait tant de voir la mort. Avant de s'y lancer, il prit le poignet de Lulla et la tira contre lui pour l'étreindre, sa voix devenait légèrement fébrile et s'il ne pouvait lui avouer être terrorisé, il voulut au moins lui faire part de ses sentiments.

    - "Je suis vraiment désolé de t'avoir emmené ici, j'aurais pas dû vouloir jouer les sauveurs ... Je ... Je veux que tu puisses t'en sortir, pas seulement toi, Jin et Ivara aussi ..."

    Ses yeux ne pleuraient pas, mais ses globes gris quadrillés de capillaires rouges furent un assez bon indicateur de son état émotionnel. Il se plongea un instant dans le regard de Lulla et finalement, un début naissant de sourire s'afficha sur ses lèvres, craquant les coins de celles-ci jusque sous ses pommettes.

    - "Je vais nous sortir de là. Je vais trouver une solution."

    Il caressa le dos de sa main avec son pouce une dernière fois avant de rompre le contact, se tournant face à la future cible de Vivera Memoria. Qu'importe s'il essuyait les pires maux de tête à l'issue de son examen, tant qu'il terminait un peu plus savant à la fin de l'expérience.

    - "Tu peux essayer d'interroger les quelques survivants à côté en attendant. Je te rejoins au plus vite."

    La nuit était déjà bien avancée. Une petite pensée pour Jin et Ivara, voir Inaros s'il avait déjà pris le dessus et il posa sa dextre sur l'épaule de la doyenne en fermant les yeux. Les souvenirs encore frais n'allaient pas tarder à affluer, aussi il ne se priverait pas d'en visionner les quinze dernières minutes, son pouvoir à son plein potentiel. Une grande inspiration, se concentrant sur la sensation au toucher et il plongea dans les dernières mémoires de sa cible.



    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
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    Re: Épidémie
    Jeu 19 Nov 2020 - 20:56 #

    Épidémie

    Ivara


    Est-ce qu’ils auraient dû suivre les conseils de Nora ? Est-ce qu’elle aurait dû descendre dans la mine ? Ivara n’était pas certaine de ses choix mais s’impliquait grandement dans la mission. Le groupe était scindé en deux. Pour le meilleur ou pour le pire ? Seul l’avenir pouvait répondre à ces questions, s’ils ne succombaient pas à ce qui se développait dans leurs corps. Un frisson d’horreur parcourut l’échine de la blonde à cette perspective et elle se hâta de chasser ces horribles pensées de sa tête. Elle pressa le pas pour se mettre à la hauteur de Jin. Plus grand qu’elle, ses enjambées l’avaient déjà menées vers la bâtisse qui avait été celle du défunt docteur. Ou soigneur. Ou qu’importe sa fonction. Il avait essayé d’aider ces pauvres gens et l’avait payé de sa vie.

    “ - Bien joué !” Dit Ivara en voyant la porte s’ouvrir.

    L’odeur était encore plus nauséabonde - si cela était possible - dans ce lieu clos. La puanteur avait macérée pendant un long moment et il était inutile d’espérer qu’ils puissent aérer la pièce. La mort les entourait. Plus le temps passait et moins Ivara devait contenir des hauts-le-cœur de dégoût. Les palpitations avaient un peu cessé, celles qui persistaient étaient liées à sa toux. Elle commençait à avoir chaud. Est-ce que son corps essayait de se débarrasser d’un intrus ?
    Un rire intérieur ponctua cette spéculation. Elle avait déjà un étranger dans sa tête et son corps avait été incapable de l’expulser.

    Jin se dirigea vers les restes du médecin. Il y avait un carnet de notes en-dessous. Dans un bruit macabre, il le récupéra et commença à le lire. Ivara ne fit aucun jugement sur sa lecture. Il se débrouillait même très bien. La jeune femme avait elle-même profité de l’éducation de son père pour apprendre à lire et à écrire - apprentissage indispensable de son métier - et elle était d’avis qu’il n’était jamais trop tard pour s’instruire.
    Tout en l’écoutant, elle avait extirpé sa pochette de sable de son sac sans fond et avait déposé un peu de sable dans le creux de sa main. En l’espace de quelques minutes, elle se créa un pince-nez à la forme de son appendice pour pouvoir se concentrer sur autre chose que cet air fétide. Elle en créa également un pour Jin. Elle avait pris ses dimensions à vue de nez, comme on dit. Elle lui sourit en retour et s’approcha de lui pour lui tendre l’objet.

    “ - Tiens, c’est juste très fragile.” Puis, elle ajouta dans un murmure : “Promis, je ne dirais rien. Mais je trouve que tu t’es très bien débrouillé.

    Attrapant le carnet à son tour, elle commença à lire les notes du docteur. L’écriture n’était pas facile à déchiffrer. Surtout les dernières, il avait écrit dans la précipitation. Elle remarqua une page collée à une autre à cause d’un peu de sang et, se saisissant d’un outil du praticien pour les détacher, elle put accéder à un autre contenu.

    “ - Aaaah !” S’exclama-t-elle d’un ton horrifié.

    Elle leva la tête vers Jin et lui montra un passage gribouillé à la hâte.

    “ - Regarde, juste ici. Il explique que c’est un mineur.” Elle désigna un des cadavres sur le lit du doigt et poursuivit en citant l’auteur. “<< Je ne comprends pas ce qui se passe. Je n’arrive pas à les soigner. J’ai récupéré le cadavre d’un mineur pour l’étudier. J’irais ensuite dans la fosse >> Le reste est difficilement lisible. La mine revient assez souvent mais la fosse aussi. Il dit… Attends, là… << Pas eu le temps d’aller dans la fosse. Je voudrais bien voir le bureau du vieillard du grand bâtiment. Je suis sûr qu’il y a… >> Merde, j’arrive pas à lire. Il a des doutes sur la fosse et le bureau de... Quel vieillard, l’ancien doyen ?

    Elle lança un regard interrogatif vers Jin.

    “ - La fosse, c’est là où sont mis les cadavres ? Pourquoi il en parle ? Pourquoi il voulait aller voir ce bureau ? Le doyen aurait dissimulé des informations aux habitants ?

    Puisque Lulla et Nora étaient déjà dans le grand bâtiment, ils trouveraient vite quelque chose s’il y avait lieu d’être. Cela ne laissait pas beaucoup de possibilités à Jin et Ivara comme lieu de fouilles potentielles, la fosse.

    Quelle horreur.
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    Re: Épidémie
    Ven 20 Nov 2020 - 17:14 #

    Épidémie

    Lulla




    Quelque peu maussade que Nora ne puisse me promettre de ne pas en faire plus que ce que son corps et son âme pourraient supporter, ma main vint toutefois à trouver la sienne, posant ma sénestre sur la sienne. Je fus toutefois confortée par cette étreinte sur mon poignet, venant à me tirer à lui. Graduellement, mes bras vinrent à l'entourer comme si mon corps cherchais à le prémunir des visions qui allaient se confronter à lui. Exerçant alors une pression contre son corps, un fin sourire se dessina sur mon visage. Bien que la situation ne tende pas à une expression jouissive ni bienheureuse, mais je me voulais rassurante et apaisante. Un geste maternelle, quoi que dans notre situation disons plutôt fraternelle en vue de notre lien si proche. Mon visage prit appuie sur son épaule, tandis que mon bout de nez s'enfonça dans sa chevelure. Je le sentis si fragile entre mes bras, et si terrifié, mon corps pouvant ainsi sentir les tremblements du sien. Ma main exerçait un mouvement de frottement sur son omoplate, mais mes lèvres restèrent closes. Nul besoin de lui dire que je ressentais sa peur, probablement ne voulait-il pas se confronter à ses propres émois. Je voulais toutefois lui démontrer que je ne lui en voulais pas, comme aucun de nous certainement. Nora n'était en rien responsable de la situation, pas à mon regard. Nous étions tous assez matures et libre de nos faits et gestes pour accepter ou non de le suivre.

    Son regard luisant vint à trouver le miens, décalant légèrement mon minois pour lui faire face. Un sentiment de désolement s'emprit de moi, lorsque je vis son visage ainsi rongé par la culpabilité, mais aussi par cette maladie venant à corrompre sa peau. Son fin sourire me rendit le miens, et obtempère doucement de la tête pour lui montrer mon accord.

    - J'ai toute confiance en toi Nora, mais nous allons faire ça ensemble. Et nous allons tous nous en sortir, cela ne fait aucun doute. Tu n'es pas responsable de ce qui arrive, qui plus est... Quoi qu'il serait arrivé... Je serais venue avec toi.

    Les deux paumes de mes mains vinrent à se poser sur les joues de ce dernier, tandis que je rapproche mon front du sien pour me choyer doucement contre lui. Une attitude me venant probablement de mon coté félin, une manière à eux de montrer leur attachement, et surtout marquer un signe de confiance. Mon corps s'éloigne graduellement de Nora, gardant un sourire sur mes lèvres.

    - Je reste dans les parages, si besoin appelles moi je reviens vers toi rapidement.

    Bien que la douleur ne vint encore à me foudroyer, je garde la face devant lui pour ne pas l'inquiéter. Nous n'avions nullement le temps de nous apitoyer sur notre sort, et hélas, pas sur celui des autres non plus. Je m’égares alors parmi les cadavres, pour rejoindre les premières rangées à coté de la cheminée qui commence à perdre de son ampleur. Sa flamme vacillante bien que perdant de sa splendeur, parvenait toutefois à réchauffer la pièce. Je m'approche alors d'une personne qui semble s'éttouffer d'une quinte de toux, lui apportant un verre d'eau qui trainait, bien que cette eau ne semblait que des plus troubles. Il n'y avait toutefois rien d'autre que je puisse lui apporter... Ce devait être mieux que rien. Mon regard cherche une personne valide autours de moi, mais il ne semblait y avoir nul soignants pour s'occuper de ces personnes. Elles étaient là... A attendre la mort.

    - Qui s'occupe de vous ?

    - S'occuper de nous ? Personne n'en est plus capable mon enfant. **Tousse** J'étais moi même préposer à m'occuper des malades... Je pensais être immunisée ** Tousse Tousse** Car j'ai réussi à me soigner une première fois de cette fichue maladie...

    - Comment êtes vous parvenu à vous soigner la première fois ?

    - Ho... Un herboriste itinérant nous a apporté quelque remèdes... Mais cela ne nous aura pas sauvé pour autant **Tousse**

    Un début de remède a donc été trouvé... Mais à quoi bon si cela n’empêche pas d’éradiquer la maladie. Cela nous ramène une nouvelle fois au point de départ, c'est assez fâcheux. Je jette un dernier regard à Nora, et me tourne vers les escaliers. Nul besoin de le déranger dans sa tâche, je pouvais retourner jeter un coup d’œil sans lui. Retournant alors dans la bureau où gisait le cadavre de cette pauvre femme, surement celle qui devait reprendre la suite du doyen. Mon intention se tourne vers son bureau, détaillant cette bouteille d'eau posée dessus. Et si l'eau était un indice ? Après tout... Elle semble trouble... Si les miniers avaient trouvé un gisement d'eau, et s'y serait abreuvé... Je secoue la tête, c''était peut être une piste, mais pas un élément sûr. Avec précaution, mes mains farfouillèrent dans le bureau du doyen, à la quête d'un élément qui pourrait nous permettre de trouver un indice, tel qu'il soit.

    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
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    Re: Épidémie
    Lun 23 Nov 2020 - 12:57 #


    J'aurai dû vraiment dire à Nora d'aller se faire cuire deux œufs. J'serai entrain de fumer une clope ou jouer les paons devant Haru. Bah, non, j'suis sans doute dans le pire endroit d'Aryon. J'balaye la pièce pour essayer de trouver n'importe quoi qui pourrait nous aider mais rien à faire; des objets, des babioles de soigneurs inutilisables.

    Quand j'lui tends le carnet elle me donne un pince-nez de fortune, j'doute qu'elle ait prévu le truc, donc j'suppose qu'elle a créé ça sur commande. Mais comment? Un rictus de remerciement avant de fermer les sinus de mon tarin avec, elle murmure son avis sur ma lecture de gosse. Mes joues chauffent, putain.

    - Ouais, j'bosse là-dessus. Merci. Que j'siffle en parlant du nez, du coup.

    C'était dit très vite, presque inaudible. Pas trop mon truc en faite. Même si c'est flatteur de savoir que son travail soit récompensé. Alors elle serait juste... Gentille? Merde, j'vais pas m'y faire. J'reprends mes recherches et son cri m'arrache un sursaut avant de la rejoindre rapidement.

    - Qu'est-ce qui se passe bordel?!

    Elle pointe une page du carnet, j'arrive à lire mes genoux. Heureusement, c'est Ivara qui va baver pour moi. J'fronce les sourcils progressivement à la lecture de cette dernière. Bon, pas besoin d'avoir un diplôme en investigation pour biter qu'il y a un soucis avec la fosse. Il y aussi cette histoire avec un vioque, sans doute le doyen, effectivement.

    Ses prunelles captent les miennes, j'avais envie de la rassurer, mais j'ai rien pour le faire à part peut-être une tape à l'épaule et une embrasse de taverne. J'lui rends donc qu'un simple regard compatissant et un soupir qui en disait long sur mon ras-le-bol de cet endroit. Plusieurs interrogations méritent d'être soulever.

    - T'as raison. Le bureau de l'ancêtre, la fosse... On sait pas tout.

    Pas très crédible avec la voix d'un canard, mais pas moins vrai. J'vois qu'elle était pas très chaude, à vrai dire, moi non plus. Mais, est-ce qu'on a le choix?

    - Allez, on se casse d'ici. On a fait le tour.

    Un dernier regard vers la bâtisse et nous voilà en marche pour la fosse. J'dois avouer que fouiller le bureau du vieil homme pourrait aussi donner des éléments supplémentaire dans notre enquête. Le foyer de l'odeur de la fosse commence à caresser notre peau, un espèce de miasme ou de nuage qui nous entoure, heureusement protéger par le pince-nez de la donzelle. Par contre, niveau respiration, mes quintes deviennent plus fréquentes, les poumons attaqué par ces gaz ambiants.

    Quel cauchemar.

    Des regards pétrifiés. Des corps en décompositions. Des postures effrayantes, des nuées de mouches. Un regard presque suppliant vers Ivara.

    - T'es sûre qu'il faut rien brûler? *tousse*

    Bordel, ça rendrait service à tout le monde. Mais non, y'a des réponses la dedans, et faut les trouver.

    Mais quoi ?

    J'essaie de me rapprocher du bord, mais j'manque de glisser avant de me rattraper de justesse. Putain, moi, vivant tu m'fous pas la dedans.

    Mort, c'est une toute autre histoire.
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    Re: Épidémie
    Jeu 26 Nov 2020 - 13:12 #

    Épidémie



    Ce fut alors une étreinte froide, aussi déplaisante qu'un souffle dans la nuque lors d'une partie de cache-cache avec son meurtrier. Le sentiment que lui fit parvenir Vivera Memoria avait une toute autre saveur qu'à son habitude, ce soir mordante, attirante, mais aussi terrifiante. Nora sentit des mains glisser le long de sa dextre, de son avant-bras, glacées et sensuelles à leur manière car dès lors qu'elles arrivèrent au niveau de son épaule, elles se ruèrent vers son cœur pour déchirer sa chair et se l'approprier.

    Trônant dans son fauteuil bientôt renversé, sa première sensation fut celle d'une envie de vomir, ensuite vint les démangeaisons et à mesure qu'il se glissait dans la peau de sa cible, la folie ne faisait que grandir. Pourtant, il était calme, intègre à son rôle, ses mouvements empreints d'un contrôle hors-du-commun. La lutte livrée en intérieur ne laissait paraître aucun symptôme autre que les fissures sur son visage et son teint grisé. Ses mains, celles d'une femme, probablement mère au vu de son âge, se trouvaient couvertes de ces plaques sèches dessinant chaque phalange, si proche d'en exposer ses propres articulations à l'air libre. Une toux contrôlée pour rester digne, la sensation à l'intérieur fut brûlante, il résista malgré tout en sentant la nausée s'installer et un homme arriva dans le bureau, en titubant, accroché à l'encadrement de la porte.

    - "Madame, le gardien à l'entrée du *tousse* village ... il a repéré quatre aventuriers *tousse*."

    Le souvenir porta une main à son menton et le grincement audible de tout ses os rongés résonna dans la pièce, de concert avec les volets pourris battus par la brise. Personne ne semblait les avoir accrochés et sûrement avaient-ils mieux à faire que de s'occuper de pareille trivialité, en des temps pareils.

    - "Quatre, tu dis ... ? Notre dernier espoir, peut-être, la contamination a déjà tant progressé ... *tousse* Que fait le druide ?"
    - "L-Le druide ? Il est resté près des mines ... il examine encore les premiers malades ..."
    - "Et concernant le *tousse* *tousse* ... excusez-moi. Concernant le remède ?"
    - "Toujours rien, madame ... Il dit qu'il lui manque encore *tousse* un élément crucial pour déterminer la cause du virus ..."
    - "Je vois ... allez le prévenir de l'arrivée des aventuriers et -*gulp*"

    Le relent se transformant en une quinte de toux lente et douloureuse, ne pouvant plus contenir plus longtemps le mal la rongeant, cette image du passé attrapa sa poitrine en tirant son col, serrant entre ses dents la fin de sa phrase en sentant malheur arriver.

    - "Portez main forte au ... au druide ... c'est notre seul ... espoir."

    Sans plus de révérence, le messager prit congé et se hâta à une jambe et demie vers la sortie, laissant ses derniers instants intime à la doyenne qui sentit une palpitation du cœur. Nora partagea ce même sentiment et bien que son esprit fût encore bien vivant, son corps lui, annonçait les signes d'un déclin imminent. Il observa une dernière fois son environnement avant de tenter de s'extraire de la mémoire ... ceci aurait été si la fascination ne l'avait pas saisi avant.

    Morbide, douce, là où l'on trouve la beauté dans la bile qui nous étouffe et dans l'odeur putride qui embaume le village entier. Ses sens à l'ouest, il mutila son propre corps et ne sentit rien. En arrachant une partie de sa peau en-dessous de la clavicule, il fit l'effroyable constat de ses ongles non-pas rouge sanguinolent mais noirs, comme couverts d'un fluide légèrement pâteux, coulant le long de ses doigts avec une lenteur passionnante. Si le corps convulsait, c'était tout comme si la tête stabilisée, elle, voyait tout. Un voile opaque pesa sur les épaules de sa victime et bientôt engourdit ses membres ainsi que partiellement son ouïe, glissant lentement devant ses yeux alors que le goût et l'odorat firent abstraction de la pestilence ambiante pour traduire un arôme ferreux qui s'engloutit dans ses poumons. La respiration lourde et sifflante, rythmée par les derniers efforts du cœur sur le point de céder, fut la dernière sensation physique avec celle de l'étranglement, celle d'une enveloppe charnelle trop petite pour contenir tant de douleur. Ignare du mélange coagulant autour de ses lèvres asséchées, sa dernière vision fut celle de l'entrée de la pièce et d'une exclamation lointaine.

    - "Merde, Lulla !"

    Puis un cri. Ils étaient là. A peine à quelques dizaines de mètres. Elle avait tant à dire et pourtant n'avait plus le temps. La doyenne alors, dans un ultime effort, étendit son bras droit et pointa un pan de mur, dans l'obscurité du bureau. Il s'y trouvait une petite commode et avec un peu de chance, de quoi aiguiller le groupe en expédition. Son corps figé se bloqua dans cette position et elle prit une dernière grande inspiration, forcée au travers du gargouillis dans ses poumons, trop faible pour tousser. Lorsqu'elle expira, ce fut la vie qu'elle laissa s'échapper d'entre ses lèvres.

    Il fait froid. Il n'y a plus aucun son. Le sifflement des oreilles, lorsque le silence est absolu lui-même ne parvenait à briser ce calme à toute épreuve et avec l'impression de tomber indéfiniment, Nora observa ses mains, maintenant libre de ses mouvements. Ou l'était-il ? Car le sol, lentement et sinueusement, commença à dévorer le chasseur en commençant par ses jambes, glissant dans les aspérités du bois rêche, il se retrouvait consommé vivant par la terre. Dans une tentative de tendre la main pour se rattraper à la première chose lui venant, il sentit ses prises glisser, comme s'il avait perdu toute force, victime du sol mouvant le tirant dans les entrailles de la terre. Après cela, il tomba pour de bon. Où ? Pourquoi ? Comment ? Allait-il mourir ainsi ? Son cœur s'emballa et lentement ses cordes vocales se dénouèrent pour laisser s'échapper un cri de détresse, il battit des bras et une douleur cinglante frappa l'arrière de son crâne.

    Sorti du souvenir pour de bon cette fois-ci, le contexte revint alors se mettre en place, progressivement. Il se retrouvait face à la doyenne le pointant du doigt, morte et froide à présent. Il était également à un bon mètre de distance d'elle. La respiration saccadée et les sens traumatisés par l'expérience de mort imminente, il ne prit pas immédiatement le temps d'examiner son entourage, plutôt dans un premier temps chercha-t-il à se calmer pour ne pas succomber d'un arrêt cardiaque. Suant à grosse gouttes et haletant, le brun sentit la brûlure dans sa gorge après son cri, sûrement par réflexe s'était-il préservé de l'illusion en se ramenant au réel avant d'encaisser une potentielle chute dans les limbes. Les limites de Memoria n'en étaient que plus troubles. Pouvait-il explorer sans-risque la mémoire des défunts ? Un pari risqué qui n'avait aucune promesse de retour et s'il s'en était sorti à plutôt bon compte, son corps lui assumait les séquelles du traumatisme.

    Un coup d'œil à gauche puis à droite, il arriva à s'ancrer sur ce nouveau plan de réalité et en se laissant aller contre son dossier de fortune, il sentit les angles de celui-ci, si bien que sans se tourner, il en déduisit assez vite que ce n'était pas le mur, contre lequel il était adossé, mais bien contre la commode pointée par la doyenne dans ses derniers instants.



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    Maître du jeu
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    Re: Épidémie
    Ven 27 Nov 2020 - 10:55 #

    Épidémie







    Vous continuez vos investigations tant bien que mal. La nuit est déjà tombé et l'ambiance lugubre et morbide des lieux n'a fait que se renforcer... A vrai dire, à part la luminosité, rien n'a changé : les habitants ne sortent pas, ils sont tous en train d'agoniser dans les ruelles ou sur leur lit de mort.

    Vous commencez a avoir les yeux cernés, pourtant vous pouvez être habitué à sauter une nuit de sommeil ou deux. Mais étrangement vous vous sentez fatigué... Sans doute est-ce un autre effet de la maladie. Mais vous pouvez tenir encore un peu... Il n'y a pas de temps à perdre de toute manière.

    Jin, tu es à côté de la fosse commune et tu l'observes. Il n'y a que des cadavres entassés et à moitié décomposé. C'est vraiment répugnant... Pourtant, à la lueur de la lune, tu as cru voir un truc bouger. Tu te focalises dessus et effectivement, tu vois un cadavre remuer, tu commences à entendre des grognements provenant du tas et c'est là que tu les vois. Des formes humanoïdes, couvertes de pustules, de vomit et autres substances humaines. Elles semblent se dégager du tas, poussant les cadavres pour se dégager un passage jusqu'à l'air libre. Elles sont les yeux globuleux, de longues griffes et un nez écrasé. Elles sont bien mieux conservés que les habitants mort, aucune trace de putréfaction. Elles ne lèvent même pas les yeux sur toi et semblent chercher quelque chose parmi le tas de défunts... Il y en a une dizaine qui s'étaient caché dans le tas de la fosse et au moment où elles sont chacune trouvé un cadavre qui leur plaisait, tu les reconnais. Il s'agit de goule, ou d'une sous-espèce certainement, elles arrachent les membres des cadavres, leurs extirpent les yeux et les mangent sous ton nez. C'est vraisemblablement un festin. Et alors que tu ne pensais pas ça possible, tu en vois une vomir et une autre tousser... A y regarder de plus près, elles semblent également porteuses de cette étrange maladie, sans doute parce qu'elles ingèrent des cadavres contaminés, mais pourtant n'ont pas l'air de se porter plus mal que cela...

    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
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    Re: Épidémie
    Sam 28 Nov 2020 - 13:18 #

    Épidémie

    Ivara


    Les pinces-nez de fortune qu’elle avait concocté modifiaient légèrement leurs voix et, s’ils n’avaient pas été dans une situation comme celle-ci, elle aurait probablement esquissé un vrai sourire. Là, elle n’y arrivait pas. Elle essayait de réfléchir aux solutions possibles, en jetant régulièrement un œil aux écrits du défunt docteur. Jin l’avait bien dit, ils ne savaient pas tout. Beaucoup de choses leur avaient probablement été dissimulées et ils allaient devoir essayer de trouver toutes les pièces manquantes pour reconstituer le puzzle de la vérité. Mais allaient-ils aussi pouvoir soigner tous ces gens ? Ivara y pensait aussi. S’ils réussissaient à sauver ces gens, ils pourraient probablement aussi remédier à leurs problèmes de santé… Ivara ne pouvait pas le voir, mais une multitude de gros boutons blancs commençaient à envahir son visage et, sous ses vêtements, d’autres faisaient leur apparition - particulièrement dans les plis de sa peau. Elle toussait également beaucoup et, avant qu’elle ne sorte en compagnie de l’aventurier, une quinte de toux l’empêcha de répondre. Sa main sur son thorax, elle attendit que celle-ci se calme pour confirmer les paroles de Jin. Il n’y avait plus rien à faire dans cette maison. Il était temps de sortir et de rejoindre un autre endroit.

    En marchant vers la fosse, Ivara se sentait de moins en moins bien. S’il fallait encore décrire les horreurs sur leur chemin qui lui donnaient envie de tourner de l'œil… Heureusement, les odeurs étaient  un peu atténuées. La jeune femme se tourna vers Jin, une fois qu’ils furent arrêtés au bord de la fosse, pour éviter d’avoir à regarder ce qu’il y avait plus bas. Les cadavres en décomposition s’entassaient les uns sur les autres. Des femmes, des hommes, des enfants. Toutes les générations étaient mélangées. Une véritable catastrophe pour ce pauvre village. Ivara soutint le regard de Jin, agitant lentement sa tête de la gauche vers la droite pour lui faire connaître son avis. Les yeux de la blonde commençaient à se faire lourds. Étrange, elle ne s’était pas sentie aussi fatiguée quelques minutes auparavant. Surtout, ce n’était pas la même fatigue que lorsque son esprit laissait sa place à celui de Inaros. Ses yeux la piquaient de plus en plus. Elle les frotta longuement puis les rouvrit en entendant un grognement.

    Elle vit les horreurs en même temps que Jin. Plaquant sa paume contre sa bouche pour ne pas pousser un hurlement de terreur, elle jeta un regard effrayé vers Jin. Elle n’avait encore jamais vu de goules et s’en serait bien passé. Les créatures étaient effroyables mais semblaient encore concentrées sur leur repas. Leur aspect était tout aussi repoussant que ces cadavres qu’elles dévoraient goulument. Ivara ne remarqua pas tout de suite qu’elles portaient les stigmates de la maladie mais qu’elles allaient bien mieux que tous les autres pauvres gens aux portes de la mort et que tous ceux qui étaient décédés. Elle aurait sans doute demandé à Jin de ne pas les attaquer tout de suite, peut-être qu’ils auraient pu les étudier ? Peut-être que les goules possédaient des propriétés desquelles ils pouvaient tirer quelque chose ? Enfin, ces réflexions auraient fusé si elle avait été en capacité de réfléchir correctement et surtout de communiquer avec Jin.

    Ivara ne parvint à aucune de ces conclusions. Le “maléfice” dont elle était victime avec Inaros et la maladie l’emportèrent et elle s’endormit sans pouvoir lutter. Ses yeux se fermèrent et son corps chuta vers l’avant. Son bras retomba mollement le long de son buste pendant que son corps heurtait les cadavres en décomposition. La manieuse de verre se retrouvait au fond de la fosse, endormie. Les différents liquides lâchés par les cadavres l’embaumèrent rapidement et l’une des goules porta son attention sur le bruit causé par la chute de la demoiselle. Si elle avait pu, elle aurait prié Lucy pour qu’un miracle se produise. Dans l’état actuel des choses, il n’y avait qu’une seule personne qui pouvait la sortir de là.
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    Re: Épidémie
    Dim 29 Nov 2020 - 14:51 #

    Épidémie

    Lulla



    Mes iris vinrent à se poser sur la fenêtre close, démontrant un extérieur qui commençait à s'assombrir. Aucun de nous n'avions certainement envie de passer une nuit ici, mais il semble évident que nous ne pourrions résoudre ce problème dans les minutes qui suivent. C'est à regret qu'il fallait admettre que notre périple en ce village risque encore de durer bien des heures... Si ce n'est sur quelques jours. Je suis la première à me demander comment nous allions pouvoir procéder pour tenter de nous en sortir... La seule chose qui me préoccupe réellement, étant de nous savoir sortir vivant de ce village. Nous, mais aussi le peu de survivants qui pouvaient encore se trouver en ses lieux. Il ne faut pas oublier toutes ses personnes mourantes, attendant de l'aide pour les secourir. Même si certains, n'attendent que la fin, pensant qu'une guérison n'est qu'une utopie. Ceci dit, nous n'avions pas le droit de baisser les bras. Qu'adviendrait-il d'Aryon si la maladie venait à quitter son nid, et se répandre telle une fumée de mauvaise augure ? Les victimes seront d'autant plus nombreuses, et étouffer le problème ne sera plus possible. La souffrance que j'éprouve actuellement, n'est rien comparée à la peine que je ressentirais de voire les personnes que j'aime dépérir sous mes yeux. La vue de mon frère ainsi souffrant m'est déjà insupportable, bien que je tente devant lui de me montrer forte et assurée dans la mission qui nous fut donnée. Il fallait que je reste positive, souriante et efficace pour remonter le moral de mes amis, et leur apporter un peu de baume au coeur malgré les circonstances. J'espère d'ailleurs, que Jin et Ivara garde le moral de leur coté, nous allions réussir !

    Continuant ma petite recherche, j'entendis Nora m’appeler dans un cri d'affolement. Évidement nulles questions à se poser, je m'empresse de retourner auprès de mon frangin en lâchant tout ce que j'entreprenais. Quittant le bureau de manière précipité, pour retourner dans la salle où je l'avais ainsi laissé. Peut-être aurais-je du rester à ses cotés, c'était une bêtise de le laisser seul affronter la contre balance de son pouvoir ! Il était évident que cela ne serait que des plus déplaisant, et le rendrait vulnérable quelques instants. Heureusement, en arrivant dans la pièce, je le trouvais indemne. Du moins... Si l'on peut dire ainsi. Mon regard perçant la pièce, rien d'autres ne semblaient avoir changé. Me dirigeant vers Nora, je sentis un craquement soudain sous ma chaussure, glissant légèrement sur quelque chose de poisseux et glutineux. Un cadavre en décomposition m'avait échappé, et j'eus de nouveau des hauts de cœur. Vraiment... nous ne savions plus où mettre les pieds ici. Un petit "Désolé" sortit de mes lèvres... Oui bon, s'excuser auprès d'un macchabée pourrait paraître stupide pour certains, mais pour ma part je respectais tout de même les morts.

    Je m'approche de Nora et me pencha à ses cotés, posant ma main sur sa joue, dont la peau venait à se flétrir. La première chose qui pourrait venir à l'esprit de certains, serait de demander comment il se porte. Une question qui serait toutefois stupide, je le connaissais bien assez, et en vu de son état... Non, ça n'allait pas. Nul besoin de le lui demander, de toute manière, il en viendrait certainement à me mentir juste pour m'alléger.    

    - Je suis là Nora.

    D'une voix douce, le coin de mes lèvres se soulevait doucement dans un léger rictus qui se voulait apaisant et maternel, pour tenter de le bercer un peu de se cauchemar qu'il devait venir de vivre. Caressant doucement sa joue de ma main gauche, je m'approche de son visage pour qu'il entende ma respiration, afin qu'il puisse ainsi tenter de caler la sienne avec la mienne et reprendre son calme. Ma main droite se plongea dans mon sac de voyage, pour y sortir la gourde que j'avais apportée. Il restait encore un peu d'eau de notre parcours, mais je n'avais eu le temps de la remplir une fois arrivée ici... Bien qu'en voyant l'eau de ce village, je n'étais pas vraiment sûre de vouloir le faire. Les rations se faisant donc assez maigres, mais Nora avait besoin de se rafraichir un peu.

    - Tiens, boit un peu.

    Portant doucement la gourde à ses lèvres, je lui apporte un peu d'eau entre ses babines pour tenter de le faire se sentir mieux. Après cela, l'une de mes mains vint à se glisser dans la sienne, saisissant ses doigts entre les miens et leur apportant une douce pression. Je voulais le protéger de ce mal qui le ronge, et lui faire sentir que j'étais là pour lui.  

    - As tu pus découvrir des choses intéressantes ?

    Attentive à mon frère, l'une de mes oreilles vint toutefois à se tourner vers l'extérieur. Mon ouïe animale me permis de déceler un bruit étrange, et mon instinct m'alerte de quelque chose d'anormale. Ne sachant pas toutefois si Nora était en capacité de bouger, je reste ainsi près de lui, serrant plus sa main. Je ne voulais pas l'inquiéter, mais lui cacher les choses n'étaient pas non plus la meilleure des solutions, il ne voudrait pas que je le couve trop. Ma voix reste toutefois calme et posée, ne voulant pas qu'il se presse pour autant à tenter de se remettre sur pieds.

    - Nous devrions nous dépêcher et retrouver Ivara et Jin, j'ai... Je perçois quelque chose dehors... je ne serais dire ce que c'est.  

    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
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    Re: Épidémie
    Lun 7 Déc 2020 - 13:38 #


    Un vrai merdier.

    Le vrai. Enfaite, j'sais pas si notre langue est assez riche pour qualifier le bordel que c'est. Le truc qui donne des cauchemars aux cauchemars, un viol mental comme un Fenrir persuadé de rentrer dans un gloot, comme les ténèbres qui s'invitent à l'anniversaire de ta nièce, ce que je vois est purement et simplement... Toxique.

    Ça commence à me gratter, j'sens un truc couler le long de mon torse, on dirait bien que du pus est en train de s'inviter à la fête, génial. On reste planté comme des gadins pendant peut-être... J'en sais rien. C'est fou comme les situations paraissent intemporelles quand il s'agit de vivre une torture mentale. Mes pensées vont directement dans cette île, où on a gentiment dit au temps et lois de la physique d'aller se faire mettre.

    Un oeil inquiet sur Ivara. Elle va mal. Elle va très mal. J'sais pas quoi faire parce que, de mon côté, ça va pas non plus. Mes toux me déchirent la gorge, et j'commence à avoir une sacrée nausée. Doucement mais surement on commence à crever. Putain c'est pas bon ça.

    Pis un grognement me fait sortir de tout ça.

    La blondine retient un hurlement de surprise, répondu par ma voix en panique.

    - Bordel mais qu'est-ce que...!!!

    Des goules, mon vieux m'en a parlé quelques fois pendant sa lecture d'histoires d'horreurs, des espèces de nécrophages qui graillent la chair humaine en casse-dalles. Elles sont en train de se servir alégrement sur la viande des macchabées, sans distinction. Âge, sexe, taille, poids. Le pire repas où il m'a était donné de voir.  Il disait en avoir rencontré, et que c'était vraiment coriace si on ne réagissait pas vite.

    Vite, c'est ça qui me manque. Quand Ivara commence à tomber dans la fosse mollement comme une condamnée qu'on venait d'exécuter. Le temps ralentit, je me vois hurler de toutes mes forces son nom, et pourtant, j'm'entends pas. Sa chevelure flotte dans les airs, son corps chute progressivement dans les abysses cadavériques. Des bras vont dans sa direction sous mes yeux impuissants. Des fluides morbides et dégueulasses commencent à enduire son corps inconscient et le bruit à raboté l'attention de l'un d'eux.

    Plus de temps à perdre. J'saute.

    La goule arrive vite, mais se casse la gueule à plusieurs reprises dans le lit de chairs humaines sur lequel il marche maladroitement. Mes vêtements sont couverts de sang et de liquides douteux quand j'atterris.

    Pas le temps de se reluquer voir si on est mignonne. Mes jambes prennent feu, j'saisi la demoiselle à l'épaule et on prend dix mètres de haut en quelques secondes. La moitié de mon corps en flamme pour rester en stationnaire dans les airs, j'essaie de secouer la donzelle.

    - Ivara ! C'est pas le moment de roupiller ! Allez lève-toi bordel !

    Que dalle. Un regard en bas... Ça commence à bouger là-dessous. J'plonge avec la collègue un peu plus loin de la fosse, à vingt mètres à peu près. Les goules, curieuses de savoir où sont parti leurs deux repas plus frais que la moyenne décident de crapahuter jusqu'à en haut, en se grimpant et griffant dessus pour accéder plus vite que leurs semblables. C'est abominable.

    Cette situation devient sérieusement rageante. Ma respiration s'emballe, ma mâchoire se serre et une impatience de vivre dans ce cauchemar plus longtemps vient de sonner l'alarme d'urgence dans ma caboche. Dans une énorme inspiration, j'crache un rugissement du fond des tripes.  

    - J'VAIS VOUS EXPLOSER !!!

    La voix de canard ça casse vraiment tout mon côté violent, sans dec'.

    Portcendres dégainé, mon gantelet et la lame s'embrasent. Mais j'remarque un truc bizarre. Ils dégobillent aussi comme s'ils étaient malades, pourtant, leurs corps ont quand même une meilleure gueule que les autres cadavres, si on met de côté le tarin écrasé, les griffes et les yeux globuleux, hein.

    Ils foncent sur moi. Allez, on arrête de réfléchir.

    J'cours plein axe dans le tas, bras en métal devant qui débite un torrent de flammes à haute pression et enflamme toutes les cibles.

    Sur ma gauche, esquiver coup de griffes main gauche, répliquer en décapitation, m'envoler derrière trois goules qui chargent dans mon dos, libérer une charge explosive après 4 secondes de chargement. Coup de tonnerre, un cratère se dessine alors qu'une pluie de lambeaux de chair pluviote. Genou et poing au sol à l'atterrissage, deux autres apparaissent dans le brouillard rougeâtre.

    Mur de flammes devant l'un, trancher bras droit qui arrivait à la gorge à l'autre, trancher bras gauche qui voulait mon visage. Planter Portecendres au niveau du crâne, lâcher l'épée qui emporte la goule vers l'arrière avant de s'enfoncer profondément dans le sol mou.

    Les deux paumes des mains pointées sur le torse du dernier qui fonce sur les derniers mètres. Une lumière s'échappe entre mes phalanges dans un bruit strident durant quelques secondes.

    Kaboom.

    Le souffle de l'explosion me propulse vers l'arrière. Après quelques roulées boulées, j'vomis. Bile, bave, et mon déjeuner. Royal. Ma respiration haletante, j'rejoins doucement la fosse, activant ma forme élémentaire. D'un gros râle en prévention, un flux de flammes se déverse en continue à l'intérieur créant un feu de camp improvisé de quelques mètres de haut, amplifié par les gaz et la chair calcinée. Balayant de gauche, pis à droite pour ne pas louper une miette. Le brasier envoie une immense fumée noire dans le ciel.

    Ma forme disparait, j'revomis. Un dernier regard sur Ivara. Qu'est-ce qui lui est arrivé...?

    C'est fini?

    J'récupère l'épée plantée dans la goule avant de la rejoindre, en dérapant à ses côtés.

    - Ivara, Ivara, allez... Me force pas à t'en mettre une.

    Mais c'est pas terminé, d'autre grognements arrivent. Et à la différence d'avant, c'est que leurs corps sont en feu. Sous mon regard impuissant, Ivara dans mes bras.

    Chiasserie.
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    Re: Épidémie
    Jeu 10 Déc 2020 - 20:51 #
    Épidémie
    Lulla, Jin & Ivara
    Son regard parcouru l'obscurité, où, dissimulés de l'œil nu, s'amusaient les démons de ce monde à charrier une dernière fois le brun avant de le laisser regagner le commun des vivants. "Ton heure viendra", pensaient-ils, lorsque brusquement la porte s'ouvrit en estompant leurs traits tirés d'hilarité en un souffle sec et pestilentiel. Une silhouette blanche approcha et après une seconde de latence, Nora reconnu Lulla qui s'installa près de lui. Il ne la regardait pas, plutôt le cadavre de la doyenne figé dans sa position si peu anodine. Il y avait quelque chose dans cette pièce et cette pensée là le terrifiait. Pourquoi ? Car elle lui rappelait que s'il n'était pas mort à l'instant, cela ne tarderait pas. Que ce qu'il avait vu au travers du souvenir serait sa perte, si ce n'est autre chose d'encore plus inquiétant. Inquiète, la jeune hybride aida son frère de cœur à se désaltérer et ce dernier avala quelques gorgées de son eau avant de repousser sa gourde.

    - "T'inquiètes ... j'ai ma gourde fontaine."

    Instinctivement, il passa sa main sur celle-ci, attachée à son sac et l'en tira pour prendre une rasade supplémentaire, tout en invitant Lulla à s'en servir à volonté. La présence chaleureuse de la panthère permit au brun de regagner en lucidité. Il n'était pas seul. Il y avait sa sœur de cœur, son camarade de route incandescent et son amie sculptrice doublée d'un partenaire aux redoutables capacités. Le chasseur prit une profonde inspiration et médita la question lui étant posée. Avait-il trouvé quelque chose d'intéressant ? Pas à proprement parler, pour autant cela ne devrait pas tarder. Il resta muet en observant l'idée d'aller trouver ce druide et la surprise dans le regard de la jeune femme alerta l'éphèbe s'apprêtant à lui demander ce qu'elle avait perçu. Elle émit une ébauche de plan pour la suite des évènements et quelque chose laissait penser à l'aventurier qu'ils n'auraient pas le temps de retourner toute la pièce avant que quelque chose n'arrive. Il avait un net sentiment de catastrophe imminente. Difficilement, il se remit sur pieds et sentit la peau de ses poignets se fissurer, menaçant de céder à tout moment. Un coup d'œil vers ceux-ci et il pu constater les éclats blancs de peau qui laisseraient peut-être transparaître sa chair s'il forçait trop dessus. La mine déconfite, il secoua sa tête pour en chasser l'image peu ragoutante et se tourna sitôt vers la commode.

    - "Aide-moi à chercher là-dedans. Une note, une recette, un objet, n'importe quoi qui sort de l'ordinaire."

    Et sans prendre plus de précaution, il ouvrit chaque tiroir et battant, examinant brièvement tous les documents s'y trouvant. Actes de naissance, faire-part de mariage, correspondance avec les villages voisins dont un évoquant la venue d'un druide, mais aucune autre information de valeur. Pour chaque document sans valeur immédiate, une feuille de plus vola dans le bureau, des livres sur les lois, la dynastie en cours, la faune et la flore des côtes est, mais toujours rien d'intéressant. Le temps leur étant compté, la panique s'installa peu à peu dans l'esprit du jeune homme qui cru percevoir un écho grave venant de l'extérieur, comme si quelqu'un venait de frapper un immense tambour ou ... Jin ! Si rare étant d'entendre les coups de feu et explosions, la confusion manqua de tromper le garçon qui pourtant, avait constaté la puissance de son pouvoir à plusieurs reprises. Il se mordit la lèvre inférieure, à quoi bon faire des boules de feu ? S'il voulait cramer les fosses, il aurait eu tout aussi bien fait de juste les faire brûler avec ... qui sait, son mur de feu ou ses flammes habituelles ? Non, il y avait forcément autre chose.

    - "On a plus beaucoup de temps, tu as trouvé quelque chose ?"

    Dans la précipitation, il manqua d'air et toussa quelques coups, sentant la faiblesse de son corps et la lourdeur de ses membres. Ils n'avaient aucune seconde de plus à perdre. Vidant maintenant le meuble tiroir par tiroir, jetant le tout derrière lui sans prêter gare au corps de la doyenne, un flacon singulier attira son regard, contenant un certain nombre de graines inconnues et étiqueté dessus, l'inscription "pour le druide". En le tirant du meuble, Nora vit avec un parchemin roulé dans un état bien plus déplorable que le reste des documents présents. En espérant qu'il soit un indice, il enfourna le tout dans une des sacoches de son sac et prévint Lulla.

    - "Alors ? Il vaudrait mieux partir en vitesse. J'ai un indice, espérons qu'il nous soit utile."

    Il prit alors sa main pour l'escorter en dehors et cru, en analysant la situation, que son traumatisme s'était remit à lui jouer des tours. Des silhouettes incandescentes, bien moins que Jin, certes, mais de pâles copies avançant pour certaines avec des membres en moins. Au nombre approximatif d'une douzaine, ils ne feraient pas le poids, d'autant plus que leur manière de claquer et frotter leurs dents en des grincements désagréable mit la puce à l'oreille sur la nature de ces monstres.

    Des goules. Enflammées.

    Quelle idée de leur foutre des torches vivantes et cannibales aux trousses alors que le mal les ronge déjà de l'intérieur ? Les quelques survivants encore en état se mirent à fuir et s'enfermer dans les maisons, dispersant lentement la masse qui se déplaçait pour dévorer les plus faibles. Certains n'avaient même pas la force de gémir de douleur, se laissant consommer par les monstres nécrophages calcinés. Nora se tritura l'esprit une poignée de secondes. Comment se débarrasser d'une telle masse d'ennemi dans son état ? Il n'avait plus que sa tête, impossible de se battre dans sa condition, il faudrait ruser.

    - "Suis-moi, il faut attirer les goules sur nous. Si tu en vois une qui semble en retrait des autres, plus prudente, laisses-moi et tue-là au plus rapidement. Ne les laisse pas t'attraper."

    Son regard se voulait intransigeant, pourtant, il avait déjà eu affaire à ce genre de monstre, lors d'une aventure pour le moins singulière aux côtés de Luz, où elle avait démontré une puissance de frappe exceptionnelle. Il se rappela alors que l'acier ne faisait pas tout, dans un combat. Plus loin, à une trentaine de mètres se trouvait une arche en pierre joignant deux maisons de village. L'endroit parfait pour les faire se regrouper et ainsi, maximiser ses chances de les avoir. Il cria alors de tous ses poumons.

    - "RAMENEZ-VOUS, RACLURES !"

    Une majorité des têtes pivotèrent vers lui et se groupèrent en approchant, lorsqu'ils furent au plus compact, Nora éloigna Lulla de sa main gauche et tendit la dextre en direction de l'ennemi, un frisson plus tard, une forme floutée semblait prendre matière face au brun.

    - "Memoria !"

    La charrette les ayant abandonnés sur la route plus tôt dans la journée, détalant à toute vitesse en sens inverse fit son apparition. Les cheveux lancés au galop percutèrent le groupe et si les goules ne s'étaient pas faites piétiner par leurs sabots, les roues de la voiture laisseraient de sales marques, sans compter que trop large pour les dimensions de l'arche, la ruée aura délogé une de ses pierres, entraînant la chute de toute les autres sur le amas de corps à son pied. Une bonne chose de réglée, pour autant il restait encore Jin et Ivara à trouver et en plus de cela, trouver le druide et le protéger. Que faire, alors, dans ce genre de situation ? Chacun était potentiellement en danger à l'instant présent et pourtant, le brun se décida bien assez rapidement à agir. Il lança un regard à Lulla, déterminé.

    - "Il faut retrouver nos compagnons, dépêchons !"

    Il jeta un œil dans la direction d'une colonne de fumée noire s'élevant dans le ciel, encore plus loin derrière eux. Ils n'étaient plus très loin et pour autant, il n'y avait aucune seconde à perdre. Jin devait avoir commencé le travail de carbonisation mais l'arrêt des explosions troubla le jeune homme qui préférait en entendre trop que pas assez. Il reprit alors sa course pour s'arrêter face à un autre groupement de goules, plus petit que le premier, qui subit le même sort malgré tout. Un regard à gauche puis à droite, il appela ses coéquipiers.

    - "JIN !! IVARA !!"

    Pourvu qu'ils n'arrivent pas trop tard.


    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
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    Re: Épidémie
    Dim 13 Déc 2020 - 21:15 #

    Épidémie

    Inaros


    Elle s’était endormie avant même de sentir que son corps tombait en avant. Nul doute que, si elle avait été éveillée, elle aurait hurlé de terreur. Personne ne voulait tomber dans une fosse commune remplie de cadavres et de créatures prêtes à les dévorer. Vivant ou mort, les goules ne semblaient pas du genre à faire la moindre différence. La chute avait été trop rapide et soudaine pour que Jin puisse réussir à la rattraper avant. Un des monstres s’était déjà tourné vers la chair fraîche qui venait de tomber au fond de cet enfer et se préparait à sauter sur la blondinette pour la dévorer.

    Heureusement, l’aventurier intervint à temps. Il sauta au fond de la fosse commune pour récupérer Ivara et se projeta dans les airs pour les sortir de là.

    Quelle horreur. Elle avait du sang et divers autres choses douteuses dans les cheveux, sur le visage et sur ses vêtements. Endormie, Ivara ne s’en rendit pas compte. Elle serait sans doute tombée dans les pommes si elle l’avait vu, de toute façon. Elle aurait été aussi inutile dans le combat que ce qu’elle l’était actuellement. Elle ne voyait pas les prodiges de Jin qui, bien qu’il avait enflammés les ennemis, se battait pour les protéger tous les deux.  

    Elle, elle était plongée dans le monde des rêves. Elle voyait des choses immondes. Des cadavres en décomposition, des animaux géants qui cherchaient à la manger et d’autres choses bien innommables. Peut-être que les événements de la vie réelle se répercutaient aussi dans ses songes car elle sentait une étrange sensation de chaleur parcourir tout son être. Elle hurla d’épouvante mais seulement dans son rêve. Elle essaya de se débattre et de courir. Des griffes vinrent lui lacérer ses vêtements, les réduisant en lambeaux. Elle ne pouvait pas bouger.

    Se réveiller…. Elle devait se réveiller….

    Non, ce n’était pas à son tour. C’était lui qui devait se réveiller. Elle ne pouvait rien contrôler. Elle s’en souvenait maintenant. Ce n’était plus à son tour. C’était un cauchemar. Un cauchemar qui la prit aux tripes et qui lui fit ouvrir les yeux pour vomir tout ce qu’ils avaient dans le ventre. Enfin, ce qu’ils n’avaient plus. Ça faisait bien longtemps que le déjeuner avait quitté leur estomac.

    Inaros posa sa main sur le sol, fébrile, essayant de redresser la tête pour ne pas se noyer dans ses rejets. Il n’était pas tout seul. Quelqu’un était accroupi à côté de lui et lui demandait de se réveiller. Il reconnut l’aventurier avec qui ils étaient partis, quelques jours plus tôt. Il se sentait nauséeux, malade. Qu’est ce qui s’était passé, bordel ? Une quinte de toux le secoua et il aperçut les horribles boutons blancs sur le dos de sa main. Jin, il se rappelait son prénom, était aussi dans un sale état. À demi-mot, il demanda à l’aventurier en feu ce qui s’était passé. Il devait toujours penser que c’était Ivara. Impossible de se douter que c’était quelqu’un d’autre que la sculptrice de toute façon. Inaros finit par se redresser, découvrant avec horreur qu’ils étaient, Jin et lui, couverts de choses horribles.

    C’est alors qu’il les aperçut. Les goules. Enflammées. Et une voix. Celle de Nora. Il les appelait. Il ne devait plus être très loin.

    D’un signe de la main, Inaros ordonna à Jin de le suivre. Il avait à peu près repéré d’où provenait la voix. Ils allaient pouvoir se retrouver à quatre. Les goules les poursuivaient, Inaros se sentait épuisé. Les quintes de toux ne l’aidaient pas à courir aussi vite qu’il l’aurait souhaité.

    Enfin, ce fut le soulagement. Au loin, il aperçut la silhouette familière de Nora et celle de l’autre femme à côté de lui. Ils allaient pouvoir faire quelque chose en rassemblant leur force. Un rapide coup d'œil lui fit savoir que Jin et lui étaient les moins à plaindre sur leur état. La peau de Nora… Il préférait ne rien dire et lui fit un regard entendu. Ce n’était plus le regard doux et bienveillant d’Ivara. Il était plus sombre. Il saurait que c’était Inaros. Mais le mercenaire avait aussi assez confiance en Nora pour savoir qu’il ne divulguerait pas son identité.

    Haletant, n’ayant pas la force de parler, Inaros s’était arrêté à hauteur des deux aventuriers. Il dégaina aussitôt un peu de sable de sa poche pour se faire deux armes tranchantes. Il en aurait besoin si le groupe décidait de combattre. S’il fallait fuir et bien, il aurait au moins eu l’occasion de reprendre un peu ses esprits et serait prêt à les suivre. Peu importait la direction qui serait choisie. C’était une question de survie.
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    Re: Épidémie
    Mar 15 Déc 2020 - 21:34 #

    Épidémie

    Lulla



    Un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres lorsque Nora commençait à reprendre pleinement conscience. En vue de son état, la peur de le voir s'écrouler sous mes yeux était ma crainte. Toutefois il serait mal connaître l'aventurier, que de s'imaginer qu'il viendrait ainsi à baisser les bras, luttant alors contre lui-même pour reprendre le fil de ses pensées, mais aussi redevenir maître de son corps. Après avoir à mon tour bu une gorgée, je l'aide à se redresser en calant l'une de mes épaules sous la sienne, lui apportant un soutien, autant moral que physique. Qu'importe la situation dans laquelle nous nous trouvions, je ne le laisserais pas seul affronter un pareil dessein. Même s'il est vrai que mon état ne semble pas s’améliorer pour ma part, j'étais toutefois en capacité de me mouvoir et d'être pourvue d'idées claires. C'était pour l'heure, quelque chose de primordiale. D'ailleurs, Nora ne se laissait plus de temps pour tenter de se remettre de cette vision, me demandant de me hâter dans la fouille d'une commode. Je ne cherche ni à savoir pourquoi, ni ce qu'il compte y trouver, et le suivit dans son entreprise. Je ne suis particulièrement pas de celles qui posent des questions afin de connaître la finalité d'une action, surtout avec Nora. Si ce dernier me demande de faire quelque chose, que ce soit ici où sur le terrain, j'ai assez confiance en lui pour savoir que ce ne serait pas en vain. Nos mains se trouvaient ainsi jointes à fouiller dans chaque recoin de la commode, poussant, jetant, froissant tout ce qui ne pouvait nous être nécessaire. Je sentis cette pression que pouvait ressentir mon frère, mais il n'était en rien le moment de tenter de le conforter.    

    D'autant plus que mes sens de féline furent en alerte, sauf que cette fois, je n'étais plus la seule à entendre ces bruits étranges à l’extérieur. Mon regard croisait celui de Nora, avant que nous ne retournions à fouiller de manière bien plus précipitée pour nous hâter dans notre tâche. Du moins, je tentais de faire du mieux que je le pouvais, mais des hauts de cœur me reprennent, et cette ceinture abdominale me fit souffrir. Mon visage blêmit, mais je ne me donnais nullement le temps de m’accabler sur mon sort. Nous sommes tous dans la même galère, et nous avions tous besoin de compter les uns sur les autres. Mes mains saisissèrent un petit calepin, que j'ouvris et mirai en quelques secondes. Des écritures parfois illisibles, des mots rayés ou entourés, une liste d’éléments laissant penser à la préparation d'une concoction. Certaines pages étaient arrachées, ce n'était certainement pas la seule liste qu'il dut y avoir. Peut-être de probables remèdes qui ont échoué ? Et ceux encore présents sur le calepin, ont-ils eu le temps d'être testés ? Je désigne ma trouvaille à mon frère lorsque ce dernier mit aussi la main sur des éléments qui pourraient nous être utiles. En tous les cas, rien d'autre dans cette commode ne semblait avoir une véritable praticité.  

    Nul temps à prendre, sa main vint à saisir la mienne pour me happer avec lui en dehors de cette bâtisse. Mais notre sortie en prit pleins nos mirettes, lorsque nous pouvions voir des silhouettes éclairées s'approcher de nous... Que dis-je... Éclairées... Enflammées serait un bien meilleur terme ! Un effarement se livre sur mon visage, je reconnus ces monstruosités qui ne sont autres que des goules... Mais de là à ce qu'elles soient entièrement recouvertes par des flammes dansantes sur elle... Jin, y serait-il pour quelque chose ? Leurs chairs fondants leur donnaient un air bien plus atroces, je suppose que le feu qui les consument viendraient à bientôt les immobiliser, mais en attendant, elles représentent une menace pour le village et pour nous.

    Nora prit rapidement les choses en main, parvenant à nous débarrasser d'une première fournée de ces monstruosités. J'eus presque envie de lever le poing en signe de victoire et pour acclamer son exploit, mais peut-être ne valait-il mieux ne pas crier victoire trop rapidement. D'ailleurs, cette réjouissance ne fut que de courte durée... Alors que nous partions pour tenter de retrouver le reste de l'équipe, nous nous trouvèrent de nouveau face à ces créatures, qui, de part leur regard, n'avaient nul envie de nous faire des gentillesses... Cette histoire était déjà bien compliquée sans que cela ne vienne à s'envenimer avec l'arriver de ces dernières... Ce n'était vraiment pas le moment, mais auraient-elle un lien avec ce phénomène ? Me tenant ainsi derrière Nora, je réfléchis à un moyen de nous en sortir, tandis que nous sommes rejoints par nos deux partenaires. Toutefois, nous sommes tous affaiblit par cette maladie qui nous ronge, et le temps nous est compté, il fallait trouver rapidement une solution. Nous battre contre ces goules, allait être complexe avec ce malus des flammes. Je suppose que si Jin aurait été capable de les tuer en un coup, il l'aurait fait, lui aussi n'était pas au maximum de ses capacités. Décidément, cette histoire commence à sentir le sapin.    

    Mon regard se stoppe sur un château d'eau se trouvant à quelques mètres derrière nous, une idée me vint rapidement.

    - Emmenez les en dessous !

    Je crus qu'il n'y eut besoin de leur apporter plus d'explication, la logique de mon idée devait se suivre lorsque je leur indique le château d'eau. Bondissant alors en sa direction en prenant ainsi les devants, la panthère se voulut très rapide pour parvenir à son objectif. Le tout, étant de justement arriver avant la venue des goules, mais pour ça je pouvais compter sur mes coéquipiers. Gravissant alors, avec facilité et agilité l'échelle menant jusqu'à la hauteur de la réserve, je jette un coup d’œil en bas pour voir le temps qu'il me reste. Juste assez de temps pour me pencher sur les rouages de ce château d'eau, et tenter de voir comment déverser l'eau sur le bas. Rien de plus simple, il suffisait de tourner le rouage se trouvant sur une trappe, servant certainement au nettoyage de l'intérieur de la bâtisse. Mes paumes se frottèrent l'une contre l'autre, puis saisirent le rouage que je tente de tourner... Bien difficilement. Ce dernier était complétement rouillé, depuis combien de temps, n'avaient-ils pas entretenu ce château d'eau ? Cela pourrait expliquer la couleur de l'eau qu'ils boivent... En me complique d'autant plus la tâche ! Il fallait toutefois me hâter, mes amis allaient bientôt se trouver en difficulté à maintenir ainsi ces goules en feu sous le bâtiment. Je mis toute ma force possible pour tenter de bouger au minimum cette foutue trappe, très franchement, si je tenais entre mes pattes celui ou celle qui devait s'en occuper... Bien que... Il ou elle n'était probablement pas en état de le faire.    

    Je pourrais certainement demander l'aide de quelqu'un, mais la bâtisse était tellement peu entretenue que j'avais peur qu'elle ne s'écroule avec une autre personne qui pourrait montrer dessus. Ce n'était vraiment pas le moment pour cela... Mais à force d'insistance, je parvins enfin à tourner le rouage jusqu'à ce que la trappe s'ouvre sous le fracas de l'eau tombant en flot sur le sol. J'eus tout juste le temps de me décaler, et de me pincer le nez. Oui... Une odeur putride en sortie avec. Je ne m'étais pas trompée, l'eau avait croupie ! Mais au moins, elle gardait ses facultés et allait pouvoir éteindre ces allumettes vivantes. Et ainsi, permettre à mes partenaires en bas de se battre contre elles avec ce malus en moins. Une chose est sûr, nous n'allions pas leur faire de cadeaux.

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    Re: Épidémie
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