Non en effet, fumer et boire n’étaient pas de ses plus grands vices, mais voilà, elle ne criait pas sur les toits qu’elle appréciait les petits plaisirs de la chair entre deux adultes consentants voyez-vous. Mais bon, ça non plus ce n’était pas bien dramatique, seulement l’image qu’il se faisait d’elle pourrait changer un peu. Il n’en saura jamais rien d’ailleurs, puisqu’il ne s’agissait pas d’un sujet de conversation à aborder, en tout cas, pas avec ce dernier et Nemue n’était pas là pour l’inviter à partager ce genre de chose avec elle. Elle était loin de là, bien bien loin. Ce qui pourrait peut-être réellement le choquer, c’était sa capacité à réveiller les morts, les sortir de leur repos, en apprendre plus sur leur vie, permettre aux proches de se recueillir, élucidé des meurtres. Cela dit, même si elle n’était pas au courant, Nemue était une nuisance pour ce dernier, car s’il laissait nombreux cadavres derrière lui et qu’il ne se montrait pas prudent, elle pourrait le démasquer à la demande de la garde, mais ça, aucun des deux ne pouvait le savoir.

Enfin, elle se contenta d’un simple sourire, pour le laisser penser qu’elle n’était pas si mauvaise au fond, mais bon, le bien et le mal étaient relatifs à chacun après tout. Elle préféra le questionner sur ses idées. Après tout, s’il voulait utiliser ses dons pour faire quelques choses d’utiles, c’est qu’il devait avoir une idée de comment s’y prendre. La réponse ne vint pas de suite, mais ce dernier sembla avoir des idées fantasques. Comment allait-il pouvoir changer le monde à lui seul et qu’entendait-il par là? Qui étaient ces proies dont il faisait référence?  Enfin, son air froid ne lui disait rien qui vaille. C’était donc l’âme d’un révolutionnaire qui sommeillait en ce dernier. Seulement, au vu de ces nombreuses cicatrices, elle y voyait un mercenaire qui n’avait pas peur de prendre des coups et sûrement d’en donner en retour.

- Changer le monde ne sera pas chose facile. Je peux vous le garantir surtout si vous tentez de vous y prendre de la mauvaise façon, mon ami. Elle s’arrêta sur ces quelques mots pour le fixer dans les yeux. – Il faut rester juste et bon pour ne pas se perdre et ce peu importe les gens qui croiseront votre route. Dans le cas contraire, vous serez perdu.

Était-ce un avertissement pour sa personne? Après tout, il ne lui avait pas parlé de son passif d’assassin, mais Nemue savait que l’homme avait une part d’ombre en lui et certainement bien plus grosse qu’elle ne le pense. Elle poussa alors un soupir, lorsque ce dernier s’était levé déclarant qu’il s’agissait d’une autre histoire et qui était-elle pour retenir ce dernier maintenant qu’elle avait terminé d’appliquer les soins nécessaires. Se levant à son tour, la sorcière se dirigea donc vers son bureau ouvrant ainsi l’un des tiroirs pour en sortir un petit sac en tissu dans lequel elle glissa la crème pour les brûlures qu’elle avait utilisées, ainsi que le reste du cataplasme, des bandages propres et la fiole d’eau d’Ascléria qu’il restait. Elle s’assura que le tout était bien fermé avant de lui remettre le sac.

- Voilà pour vous. D’ailleurs, je vous conseil du repos encore quelques jours et penser à nettoyer et changer vos bandages au moins une fois par jour. Quand vous verrez une différence, vous pourrez distancer les journées. Évitez de vous plonger dans l’eau pour le moment. Après, vous êtes un adulte responsable de vous-même, vous savez ce qui est bon ou pas. M’écouter devrait être la solution, mais je ne vais pas vous tenir par la main jusqu’à votre guérison complète. Vous vous en prendrez qu’à vous-même si vous n’en faites qu’à votre tête.

Elle avait légèrement froncé les sourcils à la fin de son message parce qu’elle les connaissait les personnes dans son genre à ne pas vouloir écouter et à se dire au-delà de tout cela, mais il était les premiers à revenir en courant auprès d’elle pleurnichant leur douleur parce qu’ils ne l’avaient pas écouté.

- Enfin, venez, Isaac. Je vais vous raccompagner jusqu’à la porte.

Il n’avait rien dit lorsqu’elle lui avait prescrit du repos et aussi beaucoup de repos. Elle voulait s’assurer que ce dernier ne bouge pas plus qu’il ne le devrait afin d’éviter que ses plaies ne s’ouvrent de nouveau et l’avait prévenu des conséquences. Bien évidemment, à son air et son ton bourru, Nemue savait que ce dernier avait très certainement une tête de mule et que ce qu’elle avait dit risquait de passer d’une oreille puis ressortir par l’autre. Enfin, elle avait fait sa part, c’était donc à lui de faire la sienne par la suite. Du coup, maintenant que ce dernier s’était levé en mentionnant qu’il n’allait pas prendre d’avantage de son temps, Nemue n’allait certainement pas le retenir par la main. C’était un adulte et il savait ce qui était le mieux pour lui, puis elle n’avait pas dans l’idée de faire nuit blanche pour discuter toute la nuit.

Les deux se rendirent donc jusqu’à la porte et ce dernier fut le premier à passer la pan de la porte observant ainsi le ciel. Le temps s’était encore rafraîchit à un tel point que lorsqu’elle respirait de la vapeur s’échappa d’entre ses lèvres. Elle se frotta aussitôt les bras puisque la différente de température était assez grande entre le confort de sa boutique ainsi que l’extérieur.

Mais alors qu’elle pensait qu’il allait tout simplement la remercier losqu’il s’était retourné vers elle, ce dernier lui mentionnant simplement qu’elle se trompait se justifiant ainsi parla suite, mais Nemue ne comprenait pas réellement où ce dernier souhaitait en venir, bien que le message lui semblait être des propos d’un homme désespérer. Pourtant, elle avait connu des gens désespérer, mais qui avait fini par trouver une certaine source de lumière sans nécessairement avoir besoin d’agir à l’encontre du bien commun.

- Il est sûr que nous n’avons pas du tout les mêmes avis. Je peux concevoir que du point de vue de quelqu’un comme vous qui avez très certainement un passé compliqué, ce genre de discours vous semble correct. À mes oreilles, le mal n’apportera jamais justice et il y a toujours des options pour les gens que vous dites perdu peu importe leur âge. Il faut simplement regarder au bon endroit. Je ne suis pas la seule personne dans ce pays prête à tendre la main en cas de besoin, vous savez. En effet, il ne suffit pas que de bonnes intentions pour faire changer le cours de l’histoire, mais il y a cette morale commune ou ce guide de conduite que chaque personne se doit d’avoir aussi, car après tout, la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres.

Elle appuya son épaule contre le pan de la porte et soupira doucement. Elle n’avait pas réellement pensé parler de ce genre de chose ce soir et surtout pas à l’extérieur en réalité.

- Bon, vous devriez aller vous reposer à l’auberge où nous nous sommes rencontrés. Vous pouvez lui dire que c’est moi qui t’y envoie et je m’occuperai de la note si c’est les cristaux qu’il vous manque. Je vous aurais bien offert le gite, mais je n’ai malheureusement pas la place pour une tête de plus puisque mes protéger sont là.