Je lui dis carrément que ses talents d’acteur ne sont pas à la hauteur et tout ce qu’il trouve à faire en retour c’est de prendre encore cet air hautain et pompeux tout en me fixant bien dans les yeux. Déjà, être observé intensément de cette façon ne me plait pas du tout en général parce que ça me rend mal à l’aise, mais là je suis bouche bée parce qu’il ose me dire. J’en ai la mâchoire qui tombe! J’étais bon public de son jeu d’acteur par le passé?! Il ose remettre cette histoire sur la table, alors que ça a failli coûter notre amitié! Alors même que je lui ai pardonné et qu’on a réglé nos soucis, le voilà en train de reparler de la fois où il m’a trompée pour me faire croire à toutes ses histoires de protection et de danger. J’imagine qu’il voit la tête que je tire à ce moment et je plisse les yeux suspicieux… Ouais c’est cela! Parlons d’autre chose, sinon je vais lui faire manger ses chaussettes. Il aura tellement peur de moi la nuit qu’il aura du mal à dormir et qu’il fera des crises de somnambulisme… Je pousse un soupir laissant échapper l’air par mes narines et je ne vois pas l’importance de lui répondre. Après tout, il sait bien qu’il ne fait pas partie de ces gens que je n’aime pas. Qu’il est hors caste. Oui il est excentrique et blindé de cristaux, mais il a l’âme d’un aventurier aussi. Il n’a pas peur de se salir les mains et est prêt à faire des actes irréparables pour sauver une amie! Alors bon, je ne connais aucun noble capable de risquer sa liberté pour sauver autre chose que ses fesses.
Du coup, je passe sur un autre sujet, mais je ne sais pas trop s’il m’écoute et quand je le regarde, certainement avec une tête de merlan frit, le voilà en train de me faire des signaux subtils de la tête que je ne comprends pas en réalité.
« T’as mal au cou? Tu fais des étirements? »
Vu la tête qu’il tire, je dois être à côté de la plaque. Alors il prend les grands moyens et se lève d’un coup pour lancer une tournée générale. Quoi?! Je ne comprends pas, jusqu’au moment où il parle aux deux hommes qu’il tentait de me faire voir depuis tout à l’heure. Oh… oooooooh… C’était donc ça les signes de la tête. Sur le coup, je me sens bête et il doit me trouver des plus idiotes. J’ai presque envie d’éclater de rire face à ma stupidité et je sens son regard à nouveau sur sa personne. Un regard qui voulait dire "T’as compris maintenant? Alors, joue le jeu…" Je lève un petit pouce en l’air subtilement et après avoir parlé brièvement avec les inconnus, il se rassoit pour saisir ma main délicatement. Mes yeux se posent sur sa main, puis je lève les yeux en sa direction, puis je redescends de nouveau… Je dois encore jouer ce rôle? ENCORE?! Bien évidemment nous en sommes déjà aux petits mots doux dans l’oreille et avant que ce dernier ne puisse s’éloigner trop loin de moi, j’attrape sa joue pour venir coller la mienne à la sienne… Et c’est avec une voix des plus mielleuse et douce que je me connaisse que je lui dis ces mots tendrement…
« S’il y a encore une rumeur nous concernant, je te tue… »
Et je me recule tout en le fixant avec un doux sourire, même si mon regard le transperçait de part en part… Vu de loin, on aurait pu croire que je l’embrassais dans le cou ou bien même sur la joue, mais non. C’était tout autre. Il pourra enfin montrer ses talents d’acteur! Enfin, je me rapproche alors de lui, histoire d’avoir une vue sur nos bonshommes. On boit lentement, très lentement, parce qu’on ne voudrait pas non plus être saoul pour notre plan? Enfin, on avait un plan, n’est-ce pas? Je tourne la tête vers… mon "aimé" et le fixe doucement en faisant mine de boire à ma chopine. Je lui fais les yeux doux, puis finalement, la pluie cesse nous permettant ainsi de reprendre la route après une petite heure. Mon coéquipier paye et on sort de l’auberge m’envoyant chercher ma monture alors que pour sa part, il souhaite aller soulager sa vessie. Bien évidemment, il le dit toujours avec son air désagréable toujours dans son rôle de riche prétentieux et je ne reste pas loin de lui. J’attends que les deux hommes aillent mordu à l’hameçon avant de me retourner pour les suivre. En quelques instants, les deux hommes sont maîtrisés et attachés.
« Amenons-les derrière pour que personne ne nous voie… »
Bien évidemment on traine les corps des hommes jusqu’à l’arrière du bâtiment, les mettant ainsi dos au mur pour qu’il puisse se soutenir et nous regarder. Encore sonner, je leur mets quelques petites tapes au visage pour bien les réveiller tout en restant accroupi devant eux.
« Aller, debout là-dedans! Sinon, mon ami le bonhomme de neige ici présent va trouver le moyen de vous réveiller. J’vous dis, il est très froid et ça a ses avantages le froid. Ça nous refroidit lors de la saison chaude, on peut faire de la tire sur la neige. C’est festif et en plus ça amuse les enfants. Ça nous permet même de boire des tasses de chocolat chaud devant la cheminée! On peut passer du bon temps en famille, n’est-ce pas mon chéri? En tout cas, les bonhommes de neige c'est vraiment ce qu'il y a de plus chouette à faire! J’ai un petit sourire sur les lèvres puis je passe aux choses sérieuses. « Mais un froid trop prolongé peut aussi vous causer des ennuis. La neige, peut devenir de la glace, et la glace ça peut couper et nous ne voudrions pas que le bonhomme de neige se mette en colère n’est-ce pas? Après tout, vous avez tenté de l’attaquer par surprise. Ce n’est pas très gentil… »
Je pousse un soupir. Si Valentino m’entendait, il serait hors de lui et c’est vraiment quelque chose que je dois arrêter de faire.
« Alors, quels genres de traces comptiez-vous effacer? Était-ce par le plus grand des hasards, les traces dans un campement non loin d’ici de créature exotique et rare dont vous avez volé à un pauvre marchand que vous avez aussi enlever? Je vous conseille de répondre… Je suis peut-être de la garde, mais mon ami ici ne l’est pas. »
Et ben! Il lui en a fallu du temps! J'adore Khalie, elle est brillante et je ne doute pas de ses capacités mais parfois, comment dire... Elle n'est pas la plus rapide à la détente dirons-nous! Bref, elle joue le jeu au moins, ce qui m'arrange parce que j'aurais réellement eut l'air con si elle m'avait repoussé en me demandant ce que j'étais en train de foutre! Oh oui, bien-entendu si une rumeur court sur nous je sais parfaitement que j'vais avoir du mal à m'en sortir cependant, je n'ai pas prononcé son nom ici et, jusqu'à preuve du contraire, personne ne s'est levé pour nous saluer en nous connaissant! J'me doute que son véritable compagnon - qui en plus est lieutenant dans la garde - ne va pas apprécier s'il entend des ragots sur sa compagne et sur un bellâtre comme moi cependant, il faut faire ce qu'il faut pour accomplir une mission, nous sommes ici sous couverture comme ils disent dans la garde même si, personnellement, c'est un peu ma vie habituelle quand on y pense! Dans tous les cas, notre plan - ou plutôt mon plan vu que je n'ai pas eu l'occasion de mettre Khalie dans la confidence - semble parfaitement fonctionner! Je sais parfaitement que les deux hommes ne nous lâchent pas des yeux et je fais exprès de bien afficher toutes mes richesse, même mon arme est un modèle unique qui vaut son pesant de cristaux après tout!
Nous quittons finalement la taverne alors que la pluie s'est arrêté, comme cela était escompté les deux imbéciles tombent dans mon piège et les voici sonnés et ligotés! Sous les directives de Khalie, nous les menons à l'arrière du bâtiment afin de passer à l'interrogatoire de ces deux imbéciles. C'est Khalie qui ouvre les hostilités et je dois sans aucun doute la regarder aussi étrangement que les deux hommes! C'est quoi cette histoire de bonhomme de neige et pourquoi elle commence par parler de moi et de mon pouvoir pour ensuite faire réellement l'éloge de ce personnage que les enfants s'amusent à créer? Je crois que j'ai perdu la garde durant un petit moment et je me demande si le froid n'a pas complètement gelé son cerveau ou si elle n'a pas une tolérance à l'alcool plus basse que ce que je pensais! Cependant, je souris doucement en entendant ses propos. C'est con je sais mais c'est agréable de l'entendre menacer ainsi les criminels, la plupart des gardes ne se risquent pas à faire de telles choses mais je n'ai rien d'un garde comme elle le signal parfaitement bien!
L'un des deux hommes crache littéralement à mes pieds et m'affirme qu'il ne dira rien en m'affirmant que je peux aller "crever"... Quelle drôle d'idée que de parler ainsi dans sa posture. "Oh... Quelle mauvaise idée que de provoquer ainsi! Même sans pouvoir vous rattacher à cette affaire, tentative d'attaque sur un homme pour le dépouiller? On peut aisément vous mettre derrières les barreaux... Il ricane doucement alors que j'arque un sourcil, devant ce comportement affreusement étrange et il laisse passer une information très intéressante : il n'a pas réellement peur de la garde? Je ne sais pas s'il dit cela à cause des rumeurs qui courent sur la corruption des gardes ou si cela signifie qu'il a des complices parmi la garde mais je n'apprécie pas cela! En se moquant ainsi ouvertement des gardes, il se moque de Khalie également puisqu'elle vient de signaler qu'elle était garde! Cependant, elle a également préciser autre chose de très important : je ne le suis pas! Je jette un regard à Khalie qui signifie de ne pas intervenir, en un sens j'espère qu'elle va me faire confiance. Je m'accroupis alors devant les deux criminels et je sors l'un de mes crocs du serpent.
"Vois-tu, mon amie ici présente se trompe lourdement sur mes capacités... La glace coupe c'est vrai mais la douleur d'une coupure? Ce n'est rien de bien important, moi je préfère que ma victime souffre longuement. Le poison qui est en permanence sur mes dagues n'a rien de mortel, il est là dans le seul but de faire souffrir! D'abord, la lame va trancher la chaire, une petite coupure qui ne laissera rien paraître d'autre qu'une entaille et c'est là que le plaisir commence : le venin va lentement se répandre dans ton organisme, ta chaire va commencer à brûler, une chaleur douloureuse pareil à la morsure de l'acide, ensuite c'est tout ton corps qui va se sentir ainsi alors que lentement, ton organisme va commencer à être paralysé et tu n'auras plus aucune souffrance... Tu te dis que ce n'est pas si grand que cela n'est-ce pas mais c'est là que mon pouvoir entre en jeu... Je vais lentement mais sûrement geler ton organisme, ton sang va ralentir et tu seras proche de l'hypothermie, le poison va s'écouler plus lentement et ton organisme qui aurait dû être paralysé en cinq minutes va mettre plusieurs heures à ne plus ressentir aucune douleur... Tu me supplieras de mettre un terme à tes souffrances et tu sais ce que je vais faire? Une nouvelle entaille, puis une autre et encore une autre... Jusqu'à ce que la douleur te donne l'impression que ta peau soit en train de fondre littéralement... Alors on commence?" Dis-je en approchant lentement la lame de son bras alors qu'il la regarde avec de grand yeux. J'aurais pu trouver un peu plus humoriste comme menace, lui dire que ce serait une douleur telle que s'il mettait son pied sans chaussette dans le feu de la cheminée durant une crise de somnambulisme mais je préfère faire preuve de sérieux quand je menace un homme...
-Non non attendez! Je... Je vais parler!
"Très sage décision... Je t'écoute!"
- Notre chef a trouvé la trace de ce marchand par pur hasard, on lui a filé rendez-vous pour ses bestiaux en se faisant passer pour des acheteurs! Le but c'était simplement d'emporter les bêtes pour les revendre sur le marché noir!
"Et pourquoi avoir emmené le marchand? Il est encore vivant n'est-ce pas?"
-Personne ne nous avait dit que ces bestioles seraient si dangereuses! Ce mec était nécessaire pour les maintenir sous contrôle! Mais on lui a pas fait de mal, il est juste avec nous pour empêcher que ces bêtes ne s'agitent!
"Où sont vos amis maintenant?'
Plus loin, on a un campement au nord ouest dans les plaines, environs trois heures de routes! On a rendez-vous avec de véritables acheteurs d'ici deux jours plus au nord encore! Le boss voulait attendre la tomber de la nuit pour voyager histoire d'éviter les curieux!
Je me tourne vers Khalie, la nuit! Ça nous laisse quelques heures mais peut-être pas assez pour les rejoindre, avec un peu de chance on peut les attraper à leur campement, sinon faudra tenter de les suivre une nuit durant pour les avoir à leur prochain arrêt! "Pas de temps à perdre! On fait quoi de ces deux là?"
Je ne sais pas si le fait d’avoir décrit mon ami comme étant un bonhomme de neige aidera à délier leur langue. Enfin, dans mon cas, je n’ai jamais vu cela comme quelque chose de bien menaçant. D’ailleurs, je n’ose même pas me retourner pour voir la tête que doit tirer Aslander. Il doit se demander ce que je suis en train de dire comme connerie. Enfin, je fais savoir à ces joyeux lurons que bien que je sois de la garde, mon ami ici présent ne l’est pas. Oui, ce sont des menaces, mais je ne laisserai rien leur arriver. J’essaie simplement de leur inspirer un sentiment de peur, mais je crois qu’ils n’en ont rien à faire puisqu’ils disent sans aucun scrupule à Aslander d’aller crever tout en n’oubliant pas de cracher et littéralement même! Je tire une drôle de tête, puis je hausse les épaules avant de me redresser laissant ainsi la place à Aslander.
À vrai dire, je le laisse parler sans rien ajouter, mais je dois dire que son discours me fait froide dans le dos. Pour qu’il soit capable de penser à une telle chose, je me pose vraiment des questions sur ce dernier. D’ailleurs, comment le sait-il? Est-ce qu’il a déjà infligé pareil torture à un autre être humain? Entre la main tranchée et la perte de son sang froid, son visage défiguré par la colère je ne sais pas dire si ce genre d’acte n’est pas naturel chez lui. Il m’a peut-être dit être aventurier et nouvellement riche suite à de bons coups sur un navire marchand, mais peut-être qu’il me ment… Pourquoi un simple marchand dirait ce genre de chose.
Enfin, je croise mes bras devant moi serrant mes coudes un peu plus fort que je ne voudrais le faire et fais quelques pas vers l’arrière. Je sais que je devrais l’arrêter, mais nous avons besoin de ce qu’ils savent pour notre enquête. La vie d’un homme est peut-être en jeu et je soupire. En fait, aucune excuse n’est valable. Faire souffrir ses hommes n’a rien de bon et me ramène seulement à leur niveau. Je crois que je vais avoir besoin de discuter avec Aslander, mais comment aborder le sujet…
Du coup, on obtient des informations importantes et une direction. Quand il me demande ce que l’on fait de ces hommes, je pose mon regard sur eux. « J’ai une idée, aide-moi, on va les laisser attacher, mais je vais demander à l’aubergiste si l’on peut les enfermer dans une chambre le temps qu’on vienne les récupérer. J’ai pas le temps d’attendre qu’on vienne les chercher… »
Et comme de fait, l’aubergiste semble incertain au tout début, mais je lui promets tout de même un petit récompense en guise de compensation et pendant ce temps, j’appel Val avec mon cristal de communication lui donnant ainsi ma position, le nom de la taverne et quelle route prendre. Bien évidemment, je donne un chemin plus rapide que ce que nous avons pu faire et on se met tous les deux en route en suggérant à Aslander de prendre la monture de l’un de ces deux brigands. On ramènera les montures à la caserne, peut-être trouveront-ils un nouveau propriétaire…
Pendant le trajet, on ne pousse pas trop nos montures. Le sol est spongieux et nous ne voudrions pas blesser les chevilles de nos chevaux alors on avance rapidement, mais sans galoper. Du coup, j’observe doucement les alentours et soupirs. Je n’aime pas le silence puis on a quand même quelques heures devant nous à tuer…
« Aller, on va jouer à un jeu! Tu dois deviner ce que je vois! Ça te va?
- Je suppose qu’on a le temps, me dit-il après m’avoir fixée sans oublier son air blasé…
- Justement, c’est pour faire passer le temps! Bon aller je commence… Je vois quelque chose de brun et vert!
- Un arbre…
- Bon c’était facile, à toi! »
Nous jouons ainsi encore quelque temps jusqu’à nous lasser, puisqu’il n’y avait pas grand-chose à décrire en vérité. Les plaines, c’est long longtemps quand on y pense et nous ne croisons pas réellement de village dans le petit coin perdu où nous nous trouvons. Bref, du coup, il nous reste encore de la route et ce n’est peut-être pas le bon moment pour ramener le sujet, mais je n’ai pas le choix de le faire…
« Dis, dis-je avec hésitation, j’ai une question et je veux que tu y répondes honnêtement. Pas de mensonge. Je le fixe sérieusement dans les yeux en mettant ma monture à ses côtés. Mon genou pourrait presque toucher le sien tellement je suis près de lui. Est-ce que tu as lancé cette menace comme ça en y pensant sur le coup, ou as-tu déjà fait subir un tel châtiment à quelqu’un pour connaître son effet? »
Les menaces portent leurs fruits, ce n'est sans doute pas la meilleure façon de faire - en tout cas pas la plus morale - mais c'est de loin la plus efficace et présentement, c'est cela dont nous avons besoin : de l'efficacité! Certes, du coin de l'oeil je vois Khalie qui recule ce qui, honnêtement me fait un petit pincement au coeur. A-t-elle peur de moi? Je suis sans aucun doute en train de lui montrer une partie intégrante de moi, que je le veuilles ou non, je reste un ancien pirate, j'ai fais sans aucun doute des choses pire que ce que je viens de décrire mais il semblerait que la jeune femme ne soit pas prête à l'accepter! Peut-être ne le sera-t-elle jamais? Je n'ai pas spécialement prévu de le lui en parler de toute manière, je suppose qu'il vaut mieux que nul jamais ne connaisse cela! Dans tous les cas, je range ma dague alors que l'homme nous a donné toutes les informations nécessaires, je ne l'aurais pas torturé bien-entendu, pas devant Khalie du moins, mais je suis satisfait que mes menaces aient fait leur oeuvre. Je laisse donc la demoiselle s'occuper de la suite.
Elle réussi à convaincre le tavernier de garder les deux criminels enfermés mais doit promettre une récompense en compensation? Non seulement son alcool est de mauvaise qualité mais en plus cet imbécile n'aide même pas la garde par simple devoir civique? Pitoyable! Enfin bon, la demoiselle contact son compagnon et supérieur pour lui dire à quel endroit récupéré nos voleurs et pendant ce temps, j'emprunte l'un des chevaux des brigands pour reprendre la route avec ma jeune amie... Est-ce à cause de mes actions, de mes menaces ou juste à cause de la mission je ne saurai le dire mais c'est affreusement silencieux! Trop à mon goût pour être parfaitement honnête malheureusement, je ne peux rien y faire présentement. Je me vois mal être celui qui brise le silence alors que ce sont sans nul doute mes actions qui l'ont provoqué. C'est finalement Khalie qui rompt le silence en proposant un jeu? Je la regarde, légèrement surpris par cette proposition et finit par simplement hausser les épaules en signalant que je suppose que nous avons le temps? En réalité je m'en moque légèrement mais, il semble pertinent de se dire que c'est sans doute mieux cela que le traitement du silence qui était infligé jusque là. Ainsi Khalie commence.
"Justement, c’est pour faire passer le temps! Bon aller je commence… Je vois quelque chose de brun et vert!"
"Un arbre…"
"Bon c’était facile, à toi!"
"Je vois quelque chose de haut..."
"Un arbre!"
"Ton tour..."
"Hum... Je vois quelques chose qui a... De l'écorce!"
"...Un arbre…"
Nous jouons ainsi encore quelque temps jusqu’à nous lasser, puisqu’il n’y avait pas grand-chose à décrire en vérité. Bref, ce jeu était aussi ennuyeux qu'escompter nous n'allons pas nous mentir, peut-être dans un autre décors autrement plus animé aurait-il pu être plus divertissant? La route reprend donc silencieusement jusqu'à ce qu'à nouveau, la jeune demoiselle ne le brise. Je me tourne vers elle l'écoutant attentivement, bien-évidemment c'est cette question qui est posée! Pas de mensonge? Cela me soulagerait-il d'un poids de dire toute la vérité, de lui raconter qui je suis réellement? Peut-être oui mais les conséquences ne sont absolument pas enviables! Si je faisais cette erreur, nul doute que cela signerait la fin de ma liberté et probablement également de notre amitié, suite logique des choses mais je ne suis pas encore prêt à partir en dehors de la frontière! L'exile? Pourquoi pas mais pas sans être préparé avant. Je ris donc doucement, comme si ce qu'elle venait de demander était une simple plaisanterie avant de la regarder faussement circonspect.
"Attends... Tu es sérieuse?" Lui demandes-je vraisemblablement surpris... Je soupire doucement en me replaçant sur ma selle. "Je me disais bien que ta réaction était étrange... C'est à cause de la dernière fois n'est-ce pas? Et bien non Khalie, je n'ai jamais infligé telle torture à qui que ce soit... J'y ai déjà pensé cependant! Je pense que l'on a tous une part d'ombre, un côté que l'on aimerait enfuir sans jamais le voir surgir! Comme celui que tu as vu chez moi et qui te fais maintenant douter de ma personne par exemple! Il y a des gens que j'ai hait, des personnes qui m'ont blessé, d'autres qui m'ont trahit! Ais-je imaginer leur faire subir mille tourments? Sans doute oui, comme toute personnes je suppose que j'ai déjà imaginé ce que j'aimerai leur faire subir cependant... Il y a un pas entre l'imaginer et le faire que je ne suis pas près de franchir! C'est pareil pour ces brigands, je ne sais même pas si ma menace aurait fonctionner, je n'ai pas une connaissance des poisons suffisante pour affirmer que cela aurait agit comme je l'ai décris! Ce n'était que du bluff, je n'aurais jamais fais cela voyons!" Pour le coup, je suis sincère... Jamais je n'ai utilisé cette stratégie! D'autres? Sans doute mais je n'aurais pas décris l'un de mes modes opératoires devant une garde, même s'il s'agit de Khalie.
Ma question est tout ce qu’il y a de plus sérieux alors je ne comprends pas pourquoi, dans un premier, ce dernier rit doucement à ce que je viens de dire et j’imagine, qu’à la tête qu’il fait par la suite, puisque je ne rigole pas avec lui, il vient de réaliser que je suis sérieuse. Il me le demande même. Alors d’un simple hochement de tête, je lui fais signe que oui. Peut-être vais-je le choquer ou le blesser, mais j’ai besoin de savoir. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne veux plus qu’il y ait de mensonge entre nous et si mon ami s’avère être un adepte de la torture, j’aimerais bien le savoir. Je ne sais pas du tout comment vais-je gérer la situation si la réponse est positive, mais j’espère dans tous les cas que ce ne l’est pas. Bon déjà, moi qui croyait avoir été assez subtile lorsqu’il menaçait, mais il semblerait qu’il ait vu mon petit mouvement de recul. Un simple sourire désolé lui est offert alors qu’un regard attristé se fait voir. Je l’écoute donc dans un silence complet et bien évidemment, je me sens mal de douter de mon ami et je peux parfaitement comprendre que l’envie de faire du mal à d’autres personnes lui ait déjà traversé l’esprit. Moi-même, j’ai déjà eu des envies de faire du mal ma génitrice surtout le soir où elle m’a giflée devant tout le monde. J’ai vu noir et je pense que s’il n’y avait pas eu tout cet assemblé et Valentino à mes côtés ce soir là, cette femme aurait peut-être disparu. Bien évidemment, je garde tout cela pour moi. Je ne suis pas une criminelle et encore moins une meurtrière alors bon.
J’allonge finalement mon bras, pour venir me saisir du sien un bref moment, lui offrant ainsi une légère caresse. Attention, il ne faut pas confondre mon geste avec une quelconque technique pour séduire ce dernier! Cette histoire est bien terminée. Non, il s’agit là simplement d’un geste de tendresse fait dans le seul but de lui faire savoir que tout va bien.
« Je suis désolée de t’avoir questionné, j’aurais dû me douter que c’était simplement pour mettre plus d’impact sur tes propos. Mais oui, pour ne pas te mentir, j’ai toujours ces images dans ma tête même si je ne veux pas y repenser. Te voir dans cet état m’a fait comprendre le sens de ces paroles : on ne connait jamais réellement quelqu’un. Et s’il me cachait encore bien des choses, que je me questionnais. Je ne veux pas douter de toi. Tu es un ami précieux et tu le sais plus que quiconque… dis-je bien évidemment en faisant référence aux sentiments que j’avais déjà eus pour lui. J’ai… j’ai juste peur de te perdre, Aslander. »
J’ai surtout peur qu’il s’aventure sur un sentier où je ne pourrai pas le suivre et où un choix s’offrirait à moi. Enfin, heureusement, ce n’est pas le cas. Je ne sais même pas si je serais capable de faire un choix de toute façon.
« Bon, parlons d’autres choses! Il faut trouver un plan! Qu’est-ce que l’on fera une fois qu’on aura mis la main sur les brigands? On tente une embuscade? On attaque direct de front, ça devrait les prendre par surprise s’ils sont toujours au campement? »
En parlant de campement, peut-être devrions-nous accélérer un peu?
« En tout cas, il faudrait s’assurer d’arriver avant qu’ils ne reprennent la route! »
Cela me déplait de lui mentir, très franchement je ne le fais pas avec joie bien au contraire. Enfin plutôt, de masquer une partie de la vérité pour être exact! Je ne mens certes pas sur ce sujet mais je ne peux pas lui parler du reste hélas! J'aimerai pouvoir le faire, lui dire tout ce qu'il y a à savoir sur moi, ne pas prendre de gants - qui vu leur épaisseur sont plutôt des moufles - pour lui parler mais c'est impossible! Même pour le commun de la population mes actions passées seront sans aucun doute impardonnable alors pour une garde? Il se passera encore bien des solstices avant que je ne puisse me permettre de lui faire part de cette époque de ma vie! Pourtant, alors que j'ai naturellement une facilité éhontée au mensonge et à la tromperie, cette fois est particulièrement désagréable et, je n'ai pas spécialement besoin de forcer pour afficher un air plus triste! Khalie pense sans doute que c'est à cause de sa question et son manque de confiance en moi, heureusement elle ignore que c'est justement parce qu'elle a raison et que cela me fait de la peine! La voir ainsi, s'inquiéter de mes sentiments suite à une question largement compréhensible? C'est une autre forme de torture qui marche parfaitement sur moi!
Oh Khalie, pauvre Khalie, tu n'imagines même pas à quel point tes paroles sont juste, en effet tu es loin de me connaître... -Malheureusement cela n'est pas près de changer car je dois absolument garder le secret sur ma précédente identité! Peut-être Aslander peut-il devenir un homme meilleur? Les mauvaises habitudes ont la vie dur mais ne sont pas impossible à perdre cependant, cela changerait-il quelque chose? Pour l'âme de Brent Mull il n'y a plus aucun espoir! Je lui offre un léger sourire, un peu triste en réalité même si je ne le montre pas - cela a ses avantages de pouvoir jouer avec ses expressions faciales comme avec des cartes - et je secoue doucement la tête. "Tu ne me perdras pas!" Affirmation que je ne peux malheureusement pas affirmer sans me sentir mythomane mais il vaut mieux cela que de la laisser s'enfoncer plus encore dans les méandres de sa peur et de sa culpabilité. Espérons juste que cela sera effectivement vrai pour les jours à venir et voyons jusqu'à quel point mes mensonges pourront me survivre.
Mais revenons plutôt à nos affaires, l'astre solaire s'apprête à commencer sa descente ce qui signifie que nos criminels vont bientôt reprendre leur route d'après les dires de nos deux témoins volontaires. Khalie me demande la marche à suivre selon moi et je dois avouer que c'est une question quelque peu complexe! Naturellement j'aurais tendance à vouloir foncer, profiter de l'effet de surprise puisqu'ils ne peuvent s'attendre à notre arrivée cependant, il y a les animaux et le marchand! Un faux mouvement et nous risquons de blesser ce-dernier ou de faire réagir maladroitement les bêtes. Je caresse doucement la crinière de mon cheval, frôlant des mains sa fourrure en réfléchissant. "Il faudrait sans doute les prendre en tenaille si possible! Ton pouvoir te permet de frapper sans être vue, le mien de me mettre en avant et d'immobiliser ainsi que d'isoler nos cibles! L'effet de surprise sera double s'ils sont bloqués à l'avant et mystérieusement mit hors combat dès qu'ils tente de fuir... Mais quoi qu'il en soit, tu as raison : il faut accélérer pour cela!"
Ainsi nous poussons nos montures, galopant dans les plaines en direction de ce que nous pensons être le camp des bandits. J'espère seulement que nous arriverons à temps! Quelques longues minutes plus tard, nous entendons du bruit, un branle-bas de combat qui indique la présence des hommes! En effet, en restant à distance nous pouvons les voir : des hommes qui s'agitent pour plier bagages, des chevaux harnachés et surtout : nos deux bêtes! Des créatures telles que je n'en ai jamais vu! Incroyable. "Prête Khalie?"
J’espère sincèrement ne pas l’avoir froissé avec mon interrogation, mais je préfère demander plutôt que de garder cela en moi. Après tout, je ne veux pas risquer d’exploser à tout moment parce que j’ai pris trop sur moi. La dernière fois, cela a failli mal se terminer entre nous deux et il n’y aurait peut-être jamais eu toutes ses histoires entre nous? Enfin, il me sourit en m’affirmant que je ne le perdrai pas, mais je ne suis pas sûre de ce qu’il dit. Bien évidemment, c’est un aventurier et je sais qu’il participe à des missions dangereuses. La vie est fragile en général, mais ce n’était pas de la mort que je parlais ici. J’ai peur de le perdre en tant qu’ami, en tant qu’humain… Je refuse qu’il emprunte un chemin dangereux qui pourrait l’amener derrière les barreaux. Je m’inquiète surtout pour lui, mais ça, je ne vais pas lui dire. Ce n’est pas le moment, déjà que lui ai affirmé douter un peu et de ne pas réellement le connaître. Si cela avait été le contraire, j’aurais eu bien du chagrin.
Enfin, je change de sujet. Nous sommes ici pour retrouver le marchand ainsi que ses créatures et heureusement, ce dernier est toujours en vie. Nous devons décider d’une façon de faire dès maintenant et cela implique un plan d’attaque. Aslander semble avoir une idée et mentionne qu’il faudrait les prendre en tenaille afin de profiter de nos particularités spécifiques. Cela me semble être une bonne idée. Après tout, s’ils sont plusieurs, je ne suis pas spécialiste du combat rapprocher contrairement à lui. Je pourrai protéger ses arrières de derrière tout en arrêtant les hommes en questions qui tenteront de fuir.
« Bon plan, nous ferons ça! Je savais que j’avais frappé à la bonne porte pour cette affaire! » Bon, il n’est pas nécessairement le seul combattant rapprocher que je connaisse, mais il est le premier à qui j’ai pensé. Nous n’avons pas de temps à perdre et nous pressons le pas à nos montures. Arlequin peut enfin se donner à fond puisqu’il n’a que moi sur le dos et cela semble lui faire plaisir. J’ai l’impression qu’il tente de prouver au cheval qui nous accompagne qu’il est plus rapide que lui. J’ai un petit sourire en coin alors que je regarde en direction d’Aslander et j’agrippe fermement les rênes de ma monture tout en me penchant vers l’avant afin de ne pas faire office de contrevent. Je claque de la langue tout en le poussant un peu plus. « Allez mon gros! Montre-nous ce que tu peux faire! » Celui-ci secoua légèrement la tête, puis je sentis tous ses muscles se tendre sous lui alors qu’il fit une accélération soudaine que je ne lui connaissais pas encore. Une chute à cette vitesse et je me retrouve à l’hôpital… Enfin, bien évidemment ce dernier ne peut pas tenir ce rythme éternellement et ralentis, parce que je ne veux pas l’épuiser inutilement et lorsque nous pensions enfin être arrivés, nous débarquons de nos montures plus loin histoire de faire le reste du chemin à pied. Nous ne voudrions pas être repérés avant même de pouvoir mettre notre plan en marche. Pour ne pas perdre la monture d’emprunt d’Aslander, je l’attache à Arlequin pour qu’elle ne prenne pas la fuite. Arlequin trouvera certainement un endroit tranquille où boire et se nourrir en attendant mon appel.
Arrivant au lieu du campement, les hommes semblent déjà s’affairer à la tâche afin de plier bagage. N’ayant pas été repérés encore, on se trouve une cachette rapidement et on se prépare. Je sors mes chakram que je garde en main et quand Aslander me demande si je suis prête, je lui fais signe que oui. Déjà, je dois couper toute fuite et d’où je suis, je ne vois pas très bien, mais avec un peu de concentration, je vois une corde plus loin qui pourra m’aider. Discrètement, je m’approche du campement en cachant derrière un buisson et me penche sur le côté de ce dernier pour avoir ma cible bien en vue. J’active donc mon pouvoir et l’a fait ramper au sol comme s’il s’agissait d’un serpent jusqu’au sabot des chevaux. Bien évidemment ceux-ci prennent peur et se mettent à s’agiter dans tous les sens. Un homme gueula des indications et envoya plusieurs d’entre eux calmer les bêtes. C’était une petite diversion afin qu’Aslander puisse avancer sans se faire repérer. C’était à lui de jouer alors que j’allais le soutenir d’ici du mieux que je le pouvais et s’il le fallait, il me restait toujours mes bracelets de pouvoir pour me mêler à la bagarre. Bien évidemment, mon regard se fiche alors sur l’un des deux bestiaux que nous devions retrouver et je ne peux pas m’empêcher de penser que ça ne ressemble à rien de la description qu’on m’en avait donnée! Une tête de cheval squelettique avec de grandes ailes aux membranes sombres. Était-ce vraiment du pelage avec cette brillance? Que dire de ses pattes? Aucun sabot! Bien évidemment, l’agitation des chevaux se répercute sur les deux familiers qui commencent eux aussi à faire des leurs.
La décision est prise, le plan est prévu et naturellement, il ne nous reste plus qu'à rejoindre notre destination et faire en sorte de stopper les hommes avant qu'ils ne puissent fuir. Khalie puisse sa monture, Arlequin fonce avec une vivacité hors norme! Il est évident que le cheval sur lequel je me trouve n'a aucune chance de parvenir à suivre l'unicorne quand il avance à cette vitesse. C'est incroyable je ne peux le cacher, qu'un animal si imposant soit doté d'une telle vitesse? Difficile à croire et pourtant, je le vois! Peut-être devrais-je également me trouver une monture? Après tout, un familier serait sans aucun doute pratique pour m'assister que ce soit dans les déplacement ou dans d'autres situation! Je repense logiquement au griffroid de la jeune Arya Tolevira, la bête était resté avec nous durant toute notre mission mais en communication avec sa maîtresse par télépathie! Cela avait permis à la jeune femme de partir de son côté tout en s'assurant de notre bonne retraite! Voilà définitivement une utilité plus qu'évidente au fait d'avoir un compagnon! Ce n'est d'ailleurs qu'un élément, je me souviens aussi que nous devons à l'aide d'Arlequin de ne pas avoir terminés noyés Khalie et moi...
Quoi qu'il en soit, nous arrivons finalement assez proche du camp, nous entendons le bruit de l'agitation qui perturbe la nuit et posons donc pied à terre. Alors que Khalie attache les chevaux ensembles, je me dirige discrètement vers la direction de cette agitation : les bandits s'apprêtent à quitter le camp, d'après nos informations ils s'éloignent du grand port pour rejoindre des acheteurs, malheureusement, s'ils parviennent à nous fausser compagnie, alors il sera bien plus compliqué de récupérer ces animaux et de sauver le marchand! Il faut les arrêter aujourd'hui, ici et maintenant! On se sépare donc, Khalie couvrira les arrière et bloquera la retraite alors que je vais m'occuper de l'attaque! Pour le coup, cela me convient parfaitement, c'est d'ailleurs mon idée. Je fais donc le tour alors que j'entends celui qui doit être le chef hurler ses ordres, c'est lui que je veux éliminer en premier! Naturellement, étant avec Khalie, il est impossible de le tuer! Je pourrais aisément me débarrasser d'eux en profitant de l'effet de surprise pour viser les points vitaux cependant, expliquer cela a la garde ensuite sera compliqué! Le mieux est donc de tenter d'éliminer mes cibles discrètement.
Pour le coup, ma partenaire m'offre une splendide distraction en faisant s'agiter les chevaux, cela fait également réagir les deux animaux exotiques et mon regard se porte directement sur celui des deux le plus imposant! Sorte de canidés à l'allure puissante et aux crocs aiguisés, il me semble aisément capable de briser une cage - ou les os d'un homme - d'un seul coup de patte. Quel dommage de devoir le restituer à son propriétaire, une telle bête doit être un compagnon de premier choix pour un guerrier! Dans tous les cas, d'autres bandits s'approchent des deux bêtes pour tenter des les calmer, j'en profite pour me déplacer rapidement vers l'un des hommes qui me tourne le dos. Je dépose ma main sur ses lèvres, les gelant presque instantanément alors que je recule en m'accroupissant, l'entraînant en l'étranglant jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Un de moins, je laisse son corps évanouit dans un buissons et je me déplace vers un point plus loin, éliminer un maximum d'ennemi avant de se faire repérer! Je sais que je ne pourrais pas tous les avoir mais quelques-uns au moins! Un deuxième tombe, un troisième ensuite et alors que je m'approche du quatrième, il commence à se retourner! Et merde! Mais c'est à ce moment que le Rarwük pousse un puissant rugissement, l'homme se retourne dans sa direction sans me voir et j'en profiter pour le mettre hors d'état! Mon regard se lève sur la créature, vient-elle de m'aider consciemment? Pas réellement le temps d'y répondre car un homme sonne l'alerte alors que je me dissimule dans l'ombre, apparemment l'un des corps inconscient a été retrouvé.
Ma diversion semble fonctionner puisqu’Aslander réussit à pénétrer le campement sans se faire voir. Je surveille rapidement les alentour et me dit qu’il commence franchement à faire sombre et que j’aurais dû équiper mes lunettes de jour. Alors je vérifier que tout se passe bien pour mon ami et me met à fouiller à ce moment dans mon sac pour en ressort mon masque prenant la forme d’un bec de corbeau. Je l’enfile rapidement et laisse mon regard s’adapter avant de reprendre là où j’en étais. Avant même que je puisse retrouver Aslander, j’entends un rugissement qui me fait sursauter. Ça ne ressemble pas à celui d’un cheval. Peut-être est-ce à la seconde créature, celle qui semble être un mélange de grands prédateurs? Dans tous les cas, l’alerte est donnée. La présence d’Aslander a été repérée ou du moins celle des corps inertes qu’il laissait derrière lui.
Que faire dans ce genre de situation? Les chevaux sont toujours agités et personne n’a réussi à les calmer. De plus, avec tous les bruits aux alentours je ne pense pas que cela aide. Je passe d’un côté à l’autre le campement et je note au sol quelque toile de tentes qui ne semble pas du tout avoir été plié et rangé dans leur sac. Un sourire s’affiche sur mes lèvres et je tends alors la main sur la première que je vois non loin, et la soulève dans les airs sans même avoir à la toucher. Je sens des picotements dans mon dos activant ainsi le tatouage qui se trouvait là et je laisse tomber la première toile sur un homme. Je reprends la corde que j’avais utilisée dans un premier temps et l’attache autour de ma pauvre victime transformée en fantôme. Il hurle, demande de l’aide et se débat dans tous les sens, mais je suis habile et ai fait un nœud bien solide. De toute façon, notre but est de récupérer avant tout le marchand ainsi que les créatures.
Enfin, il ne devrait plus y rester tant d’hommes, non? Après tout, si deux d’entre eux étaient laissés derrière pour le nettoyage, puis qu’Aslander en avait fait tomber quelques-uns plus le mien présentement, il devait peut-être en rester un ou deux tout au plu. Je cours me cacher derrière un chariot ce qui me rapproche, sans que je ne le sache, du marchand qui s’y trouvait ligoter et bâillonner. Entendant les plaintes de ce dernier, je relève la tête discrètement pour regarder à l’intérieur et quel ne fut pas ma surprise! Je saute à l’intérieur après m’être assuré que personne ne se trouvait près de nous et je viens libérer le pauvre homme.
« Merci, merci! » me dit-il. Bien évidemment je lui fais signe de rester silencieux et lui mentionne de rester cacher. « Vos bêtes…si on les libère, vont-elles fuir? » Il me fait signe que non, après tout le maître est toujours en danger dans leur cœur. « Vont-elles se défendre? » Puis il me fait signe que oui. Très bien, je sais donc ce que je compte faire. « Quand je vous ferai signe, maîtrisez-les… » Les créatures ne sont pas sous le verrou d’une cage, mais semblent bien attacher pour ne pas prendre la fuite ou bien même attaquer. Alors je sors mes chakram afin de les manipuler avec mon pouvoir et coupe les liens grâce au tranchant de mes armes. Les bêtes, réalisant qu’ils étaient libres de bouger, se mirent aussitôt à montrer leurs mécontentements. Le cheval sombre ouvrit grandement ses ailes en les secouant de haut en bas tout en se mettant sur ses pattes arrière avant de se laisser tomber lourdement au sol. Les hommes restants tentèrent de prendre la fuite alors que les créatures cherchèrent à les pourchasser, mais encore une fois je tranchai à distance les rênes des chevaux qui prirent aussitôt la fuite.
« Allez-y! » que je dis à l’homme avant qu’il ne soit trop tard pour les brigands. Je ne suis pas une meurtrière et ne laisserai encore moins quelqu’un mourir devant mes yeux. Alors un sifflement strident se fit entendre et les créatures ne firent que faire tomber leur pauvre proie avant de s’arrêter agitant ainsi leur corps énervé.
« Il faut les attacher, vite, Aslander! » dis-je en parlant des hommes.
"Les attacher? Je doute que cela soit nécessaire Khalie... Pas vrai messieurs?"
Khalie a été exceptionnelle, sa maîtrise de son pouvoir semble bien plus grande qu'avant! En libérant les créatures elle a mit un terme à cette affaire et je sors de l'ombre, prenant mon trident dans mon dos et attrapant les rennes d'un cheval qui fuyait vers moi pour me hisser sur son dos et le rediriger. J'arrête ma monture juste devant les deux animaux qui semblent prête à en découdre.
"Messieurs, je vous suggère humblement de vous rendre immédiatement! Vous avez voulu vous enrichir rapidement, d'une manière stupide et avez commis un grave erreur! Derrière vous se trouve l'une des meilleures garde du grand port, devant vous : moi! Vous n'avez aucune chance de vous enfuir! Malheureusement pour vous, cette affaire se termine maintenant! Vous n'avez pas fait de mal à ce pauvre marchand - pas trop du moins - et vous n'êtes pas encore parvenu à vendre vos larcins... Dans les faits, bien que votre crime soit établit, la justice pourra certainement se montrer clémente avec vous, mais seulement si vous vous rendez! Choisissez vos combats messieurs, mais faites le bien! Rendez-vous car dans le cas contraire, il n'y aura peut-être même pas de question de justice pour vous!"
"Pourquoi? Que se passera-t-il si l'on refuse de se rendre?"
"Si vous refusez? L'apocalypse!" Dis-je en levant mon arme et, comme pour me donner raison, un rugissement puissant se fait entendre dans mon dos. Je me tourne en souriant.
"Un Rarwük hein? Voilà définitivement une créature qui me plait! Je pense que Khalie a raison : il va être temps de me trouver une monture..."
Les hommes se rendent, nous les attachons et Khalie appelle des renforts avec son cristal alors que j'approche du marchand.
"Vous allez bien?"
"Oui merci. Juste une ou l'autre petit ecchymose, rien de bien grave! Le plus agaçant c'est surtout au niveau finance mais au moins j'suis en vie..."
"Effectivement, je suppose que c'est un coup dur pour vos affaires..."
"Un coup dur? C'est peu dire! Cette bande d'enfoirés - pardon pour mon langage - ont détruit mon charriot, pillés mes provisions et en plus ils étaient mes soit disant acheteurs pour les familiers! C'est pas que mais, j'étais censé faire pas mal de cristaux avec cette vente et au lieu de cela, j'vais repartir sans rien avoir vendu mais en ayant perdu des ressources aussi! Un Skur et un Rarwük! Des bêtes exceptionnelles mais difficiles à dresser, on ne trouve pas des acheteurs pour de telles beautés à tous les coins de rue vous savez?"
"Et bien justement, puisque vous en parlez... Combien exactement espériez-vous obtenir pour ce magnifique Rarwük? Je pense que lui et moi nous entendrons parfaitement et je dois avouer que je suis particulièrement intéressé pour faire de cette splendide créature mon partenaire pour mes aventures à venir!"
Les créatures se sont jetées sur leur assaillant sans qu’on leur demande quoi que ce soit! Et maintenant que les derniers hommes furent maîtrisés, j’ordonne d’une certaine façon à Aslander de les attacher, mais j’ignore pourquoi ce dernier refuse de m’écouter en grimpant ainsi sur l’une des montures en fuite qu’il avait arrêtées quelques instants plus tôt. Je ne comprends tout simplement pas où il veut en venir, mais je me dis qu’il doit avoir une idée derrière la tête puisqu’il prend la parole me donnant ainsi le temps de m’approcher par-derrière m’assurant ainsi de bloquer l’accès à toute tentative de fuite. Je rappelle à moi les armes que j’avais projetées vers les bestiaux puisque je sens toujours ma magie opérer sur ces dernières et m’assure de les monter bien haut afin de ne pas couper qui que ce soit sur leur passage. Après tout, elles ont été forgées spécialement pour moi dans un métal fort résistant et de couleur violet métallique donnant ainsi l’impression qu’elle change de couleur par moment.
En écoutant le discours d’Aslander, je ne peux m’empêcher de sourire puisqu’il me décrit comme l’une des meilleures gardes du grand-port. Je suis qu’une simple soldate moi, mais bon, je ne vais pas l’interrompre pour si peu surtout qu’il passe au sujet intéressant parlant ainsi de la gravité de leur action ainsi que de la justice. Bon, par contre promettre l’apocalypse s’il ne se rend pas c’est un peu forcé, non? Et comme si les créatures l’avaient encouragé dans ses propos, le Rarwük rugit derrière l’aventurier ce qui fit trembler les hommes au sol. Ayant vu leurs visages, il m’était donc possible d’émettre des avis de recherche si jamais l’un d’eux prenait la fuite, mais la reddition fut leur choix. Alors, sans attendre, j’utilise les cordes qui m’ont été utiles dans le but de faire une petite frayeur aux chevaux pour ligoter nos chers amis les brigands. Une fois faite, je m’éloigne afin d’appeler Valentino, encore une fois. Bien évidemment, nous ne pouvons pas attendre ici éternellement, alors les renforts nous rejoindront en route afin de nous aider à escorter les bandits.
À mon retour, Aslander est en train de discuter avec le marchand, mais ce n’est pas réellement ce qui m’intéresse. Non en réalité, je m’approche doucement de la belle bête noire qui attend non loin et cette dernière n’a de cheval que la forme osseuse de son visage spectrale et peut-être bien la forme de son corps, mais sinon, elle me rappelle surtout un reptile, voir même un dragon avec toutes ses écailles. Même ses ailes sont impressionnantes. C’est vraiment une belle créature… Comme si elle sentait ma présence près d’elle, la bête se retourna aussitôt vers moi levant la tête dans les airs et ouvrit grands ses ailes tout en me fixant de ses orbites bleutées. Sa queue fouettait l’air et instinctivement, je gardai une certaine distance avec cette dernière histoire de ne pas me prendre un coup de quoi que ce soit.
« Hey… tout va bien. Ne t’inquiète pas belle bête. Tu es en sécurité maintenant et je ne suis pas là pour te faire du mal. Nous avons libéré ton maître ainsi que ton ami… »
Enfin, difficile de dire ce que la créature regarde ou savoir même ses expressions faciales puisqu’elle n’a pas de muscle ou de peau à proprement dit pour couvrir l’ossature de son crâne. Une créature vraiment intéressante et lorsque je décide de m’en éloigner finalement, j’entends Aslander parler affaires avec le marchand. Ne pas pouvoir vendre ses familiers lui ferait perdre de l’argent. En plus, il n’a pas de quoi couvrir les frais du voyage et ses potentiels acheteurs se trouvent à être ses mêmes bandits. Le pauvre… Du coup, Aslander décide d’écouter mon conseil et achète donc le rarwük à l’homme et je ne sais pas si c’est par simple pitié ou bien même pour ne pas laisser le skur seul que je fais cela, mais je me propose pour le prendre sous mon aile. Ça fera de la compagnie à Arlequin.
« Je…je ne sais pas quoi vous dire! Comment pourrais-je vous remercier?! Vous n’étiez pas obligé, vous savez. Ce sont mes problèmes!
- Vous n’inquiétez pas, mon ami avait besoin d’une monture et si vous me dites qu’ils sont de bons combattants, le skur pourrait devenir un très bon allié. »
Bien évidemment, nous escortons l’homme jusqu’à grand-port afin qu’il puisse retrouver son apprentie qui s’inquiétait pour lui. Le marchand en profita donc pour nous expliquer ce que nous avions à savoir sur chaque familier.
On peut dire que pour une première fois, tout c’est bien déroulé entre Aslander et moi. J’imagine que nos chemins se recroiseront bien assez tôt.