Bien évidemment, lorsque mon père nous voit arriver, il semble surpris et il éclate de rire lorsqu’il apprend l’endroit que nous avions "visité". Enfin, nous avions une planification plutôt chargée d’ailleurs, puis j’explique nos plans à mon père, bien que j’omets la raison qui nous poussera peut-être à découcher, mais je mets bien l’emphase que nous allions de nuit observer les étoiles à la tour astronomique. Peut-être qu’il pensera que c’est à cause de cela? Enfin, dans tous les cas, je vais à la chambre, prend quelques vêtements propres pour le lendemain et nous repartons rapidement une fois prêt et après avoir dit au revoir à notre petit dragon gardé par mon paternel. En tout cas, tout semble s’être bien passé et mon père semble bien apprécier la petite créature à feuille.
« Pour aller au parc, il faut descendre dans la forêt par les nacelles. Cela prendra quelques minutes avant d’arriver en bas. Si tu as peur des hauteurs, ne regarde pas en bas, sinon, profite bien de la vue. »
Sur le chemin pour s’y rendre, je ne peux m’empêcher de zyeuter ce que les petits commerçants avaient à vendre. Après tout, rien ne nous pressait. Nous étions libres de faire ce que nous voulions, mais mon regard est attiré par un petit porte clé où pendant à une chaînette une petite chopine sculptée dans le bois. La finition était très réussie et ce dernier s’était montré très minutieux dans la réalisation de cet objet. Je lui achète donc et me tourne alors vers mon aimé, lui tendant ainsi le petit cadeau que je venais de lui prendre. « Voilà pour toi, ainsi tes clés seront au même endroit. En plus, t’as vu, une petite chopine pour la bière, parce qu’une taverne… » Bon je ne sais pas pourquoi je prends le temps d’expliquer mon choix alors que c’est parfaitement évident!
Une fois dans la nacelle, nous ne sommes malheureusement pas seuls, mais cela ne m’empêche pas de me coller bien à lui. L’avantage, c’est que personne n’ose se coller à nous vu nos têtes de brutes et pourtant, s’il me voyait agir avec ce dernier je n’avais rien d’une menace.
« Oh! C’est vrai! Est-ce que préfères suivre un guide qui nous expliquera ce que nous voyons, ou préfères-tu y aller librement et à notre rythme? »
Question pertinente, bien que personnellement, je n’avais pas réellement besoin de guide puisque j’en suis un moi-même à l’occasion.
« Enfin, je peux très bien le faire sinon et ça sera peut-être mieux, non? Enfin, je te laisse choisir. »
Apparemment ma belle voudrait acheter quelque chose? Je la laisse donc faire et quelle n'est pas ma surprise en la voyant revenir avec un présent pour moi? Sérieusement? Je soupire doucement en la voyant mais comment lui faire la moindre reproche pour cela? Elle est adorable avec sa manière de me donner ses explications concernant son choix. J'interromps cependant ses paroles d'une manière que seul moi peut me permettre, en lui volant un délicat baiser avant de la regarder en souriant. "Il est parfait!" Et sans hésiter, je sors mes clefs pour les glisser dans l'anneau de ce magnifique porte-clefs. Nous repartons ensuite main dans la main en direction des nacelles nous faisant descendre vers le parc. J'observe le paysage en passant mon bras autours des épaules de la jeune fille pour la garder contre moi puisqu'elle se blottissait déjà d'elle-même. Je me moque bien de ce que les autres personnes présentes pourraient dire, qu'ils jugent autant qu'ils veulent, j'aime cette magnifique jeune femme et je ne vais certainement pas le cacher! Je reporte mon attention sur la demoiselle lorsqu'elle me pose sa question et rit doucement alors qu'elle y répond d'elle-même d'une certaine façon.
"Tu m'ôtes les mots de la bouche! J'ai déjà ma guide personnelle, pourquoi en voudrais-je une autre?"
Nous arrivons finalement à destination, en sortant Saryna commençons par nous diriger dans la même direction qu'une petite famille : Un homme grand, une femme avec des tresses macarons dans les cheveux et leur petite fille qui joue à se balancer suspendue au bras de ses parents chaque fois qu'elle compte jusqu'à trois... La scène est attendrissante et je m'imagine bien faire de même un jour, montrer le parc à notre enfant ma belle sauvageonne et moi... Le temps est appréciable pour une balade dans la nature, un vent léger qui n'a rien de froid, les feuilles des arbres qui virent à l'orangé, les châtaignesqui s'étendent au sol attendant qu'un animal viennent s'en sustenter... Nous arrivons proche de l'entrée du parc et c'est alors que je regarde Saryna. "À partir d'ici c'est toi qui me guide mon sucre d'orge!" Et j'éclate moi-même de rire après l'utilisation d'un surnom aussi ridicule! Non, définitivement, belle sauvageonne lui va bien mieux!
On voyage rapidement jusqu’à la nacelle pour descendre au sol et je donne donc la possibilité à Devon de choisir ce que nous allions faire. Une visite libre ou bien une visite guidée, même si je pouvais très bien le faire moi-même. Cela pourra mettre à défi ce dont je venais d’apprendre à la bibliothèque, du moins, ma mémoire pour l’occasion parce qu’il s’agissait surtout de nom.
« Et bien, pour la simple et bonne raison que ce guide est habitué, sait certainement où regarder et connait mieux le sujet que moi, mais au moins, nous aurons l’impression d’explorer pour de vrai. Mais bon, monsieur à fait son choix, je ferai donc office de guide et avec plaisir! »
J’appuie ma tête dans le creux de son bras pour le reste du voyage tout en tentant d’entourer sa taille de mes bras pour rester coller à lui. Je dois dire qu’avec sa taille imposante, ce n’est pas très facile, mais il n’est pas que grand le bougre, mais c’est tout une pièce et malgré sa retraite de l’aventure, sa musculature est toujours impressionnante. En plus, il ose montré ses jolies tablettes à qui le veulent bien et maintenant que j’ai conscience de cela, je plisse doucement en observant la scène devant moi et non loin de nous, deux jeunes femmes semblent observer en notre direction, du moins, vers ce dernier. Je lève la tête pour regarder vers Devon et me demande s’il a seulement conscience de l’effet qu’il peut avoir sur les autres. Peut-être est-ce un acte de jalousie passager qui me pousse à agir ainsi par la suite, mais je me déloge doucement de son étreinte et me place devant lui prenant les pans de sa veste et la resserre sur son torse pour le cacher. Un air boudeur sur le visage, je gonfle les joues tout en prenant un air contrarié.
« Il n’y a que moi qui ai le droit de voir ça! » dis-je en parlant à voix basse pour que seul lui m’entende. Ça ne m’avait jamais dérangée jusqu’à présent, mais voilà, il semblerait qu’aujourd’hui, cela me tracasse. Je ne veux pas qu’elles puissent s’imaginer des choses, puis que dirait-il si moi aussi j’exposais un peu plus de peau devant n’importe quoi?
Enfin, on sort de la nacelle prenant le chemin menant jusqu’à l’entrée du sentier du parc suivant une jeune famille. Ce genre de chose je ne l’avais jamais connu. M’enfin, je me souviens d’avoir parcouru de longue distance assise sur les épaules de mon père. Ce dernier avait tout fait pour me permettre de vivre des moments père fille sans pour autant que je ne me plaigne de l’absence d’une présence maternelle. À l’époque je n’y voyais pas l’inconvénient, mais maintenant que j’avais quelqu’un à mon bras et que je découvrais mes lacunes, j’étais bien plus consciencieuse de ce qui m’avait manqué. Enfin, perdue dans mes pensées, je frappe sans le vouloir dans une châtaigne au sol et je dois dire que cela me fait un peu sursauter. Nous voyant maintenant arrivé à au sentier, Devon semble avoir l’âme d’un farceur, parce que pour une raison que j’ignore celui-ci m’appelle par un surnom des plus ridicules, que je n’hésite même pas à lui remettre sous le nez.
« Sucre d’orge? Dis-je un peu trop fort ce qui fit tourner la tête de quelques personnes en notre direction. Et pourquoi pas mon petit macaron un coup parti? » En plus, il rigole le bougre! S’il y a bien des choses que je n’aime pas dans la vie, c’est les petits surnoms ridicules dans ce genre. J’imagine que ma réaction lui a fait comprendre. « Bon arrête de dire des bêtises, mon ourson et débutons cette excursion! » Quoi? Moi aussi je peux donner des petits surnoms! « D’ailleurs, à la fin, si tu le veux, il y a une petite boutique qui vend des variétés de plantes ou de graines rares. Peut-être qu’une t’intéressera? On fera pousser à la maison? »
À la maison… c’est bien une expression étrange que je ne me suis toujours pas habituée. Bref, ce n’est pas tout ça, mais on a une visite à commencer. D’ailleurs, la petite famille semble avoir décidé de suivre un guide qui avait des horaires à respecter, alors nous passons devant. Je trouve ça préférable d’ailleurs, puisque cela nous donne la chance de voir certainement plus de truc. La petite fille était peut-être mignonne, mais même si les créatures ici sont habituées à la présence de l’homme, l’énergie d’une enfant peut ne pas plaire à plus d’une.
« Ouvre bien l’œil, certaines créatures sont petites. D’ailleurs, elles sont habituées à l’homme ici, alors si tu veux les faire grimper sur toi, n’hésite pas. »
Dans la nacelle, la demoiselle et moi sommes blottis littéralement dans les bras l'un de l'autre - enfin surtout elle en réalité - ce qui n'est pas pour me déplaire même si, je dois avouer que son comportement m'étonnes quelque peu! Voilà que soudainement elle regarde dans une certaine direction, je plisse les yeux suspicieux avant de suivre son regard du mien pour voir deux jeunes femmes qui regardent dans notre direction? Je soupire doucement, c'est quoi leur soucis exactement pour nous dévisager ainsi de la sorte? Sauf qu'alors que moi je suis déjà en train de me dire que les gens sont stupides, la belle hybride réagit tout différemment! Voilà qu'elle se lève pour se placer devant moi et, au prix d'un effort indéniable, elle tente de refermer ma veste - chose parfaitement inutile - afin de cacher mon torse qui a pourtant toujours été exposé de la sorte! Je la regarde sans réellement comprendre alors qu'elle affiche une mine légèrement boudeuse pour me signaler qu'il n'y a qu'elle qui a le droit de voir cela? Je la regarde, d'abord incrédule avant de rire doucement et de déposer ma main sur sa joue qu'elle gonfle telle une enfant. Étonnant, je ne l'ai jamais vu spécialement jalouse, de la même manière elle ne m'a jamais rien dit sur ma tenue mais, je dois avouer que je la trouve particulièrement mignonne alors qu'elle fait cela.
"Tu sais que je serai ridicule avec une veste fermée? Cependant n'ais crainte, tu es la seule dont le regard compte et tu es la seule à pouvoir toucher..."
Descendant de la nacelle, nous avançons en suivant une petite famille et - pour une raison inconnue - voilà que je donne un surnom ridicule à Saryna alors que j'éclate de rire presque immédiatement! Qu'est-ce que c'était que cela? Moi même ne le sait pas réellement! D'ailleurs Saryna ne semble pas apprécier ce surnom et me confirme à sa manière ce que je sais déjà : le surnom de belle sauvageonne lui va bien mieux! Me voici donc moi-même couvert d'une appellation ridicule et nous nous mettons en route, passant devant la petite famille et le guide main dans la main. En même temps elle me parle d'une boutique et des graines que nous pourrions acheter? Je dois avouer que j'y pense légèrement avant d'hocher la tête. "Excellente idée, il y aura peut-être une plante utilisable pour la concoction d'alcool!" Et voilà qu'encore une fois, je parle travaille! Franchement quelle mauvaise manie! Je regarde Saryna un instant, j'espère qu'elle ne m'en voudra pas trop pour cela! Je me gratte doucement la tête en soupirant. "Désolé... C'est juste que, j'ai ça en tête depuis ce matin! J'ai pas envie de continuer à passer mes nuits à la taverne alors qu'on est ensemble! Je me dis que l'on pourrait faire bien d'autre chose le soir : S'installe devant la cheminée, rester simplement ensemble... J'aimerai bien réussir à rendre la taverne plus lucrative pour pouvoir rester avec toi à la maison durant le solstice! Accrocher des chaussettes au mur, profiter d'un bon feu, juste passer du temps avec toi!" En espérant que d'ici là et grâce à elle, mes cauchemars et autres terreur nocturne s'arrêteront! Je ne suis pas somnambule mais je bouge beaucoup durant la nuit, manquant de sommeil ces-dernier temps et la fatigue va finir par me rattraper même si je ne dis rien pour ne pas l'inquiéter
Quoi qu'il en soit, elle me signale également que les animaux ici ont l'habitude des humains? Intéressant, je dois avouer qu'il est rare que je m'approche de bête sauvage depuis la fin de ma carrière d'aventurier - il est rare de voir des bêtes sauvages dans les villes de la capitale - mais j'ai toujours aimé les animaux! J'avoue qu'il serait plaisant d'en voir certains s'approcher, je pense que c'est justement pour cela que ce parc est populaire en réalité! Je ne peux m'empêcher de rire doucement cependant alors que je regarde Saryna. "Voilà une information que je garde pour plus tard, peut-être même bien plus tard dans la journée et probablement pas ici..." Et avant de lui laisser le temps de réagir à ce sous-entendu des plus subtiles, je l'attire avec moi plus profondément dans les bois. "Allez très chère guide et évite de nous perdre ou je risque d'être suspicieux de tes intentions."
Et bien évidemment, des petits surnoms ridicules sont échangés, faisant ainsi rigoler les gens autour de nous où est-ce ma réaction qui les fait rire? Bref, dans tous les cas moi aussi je l’appelle par un petit surnom dont j’ai l’habitude de l’appeler, mais d’une façon plus mignonne et nous avançons finalement tout en lui mentionnant la possibilité d’acheter des petits souvenirs à la fin dont certaine graine de plante plutôt rare et comme je m’y attendais, il parle de boulot et fini par s’en excuser. Je me retourne en sa direction, attrapant sa main avec tendresse et lui sourit chaleureusement tel un doux feu de cheminée qui vous réchauffe en rude journée d’hiver.
« Ne t’inquiète pas Devon, tu n’as pas à t’excuser. Je pensais justement à toi et l’alcool lorsque j’y faisais référence. Je sais que tu ne souhaites que le meilleur pour nous et que je ne devrais pas me mettre en colère pour cela. C’est enfantin et débile puisqu’il s’agit de notre avenir. » Je m’arrête un moment, me mettant sur la pointe des pieds et l’embrasse tendrement après avoir attrapé ses joues entre mes mains. Rien à voir avec un baiser langoureux, non, seulement j’y mets beaucoup de mes sentiments dans ce baiser. « Ne te tracasse pas avec ce qu’a dit mon père. Nous avons encore le temps de réfléchir et de trouver une solution à ce détail. Ce n’est pas comme si les jours nous étaient comptés, n’est-ce pas? » J’attrape sa main et la dépose sur mon ventre pour lui faire comprendre qu’il n’y avait rien là-dedans pour le moment. « Puis rien ne nous empêche de profiter de l’un et de l’autre lorsque nous sommes tous les deux à la maison. Il fait froid aussi le matin et parfois de simples chaussettes ne me réchauffent pas assez… »
Enfin, on accélère le pas, finalement, et on dépasse la petite famille avec leur guide qui doivent certainement attendre plus de membres à leur joyeuse troupe, mais pour notre part, on y va que nous deux et alors que je lui parle d’animaux, ce dernier me fait une drôle de réflexion des plus douteuses? Il doit voir l’incompréhension dans mon visage. Est-ce qu’il me traite de petit animal? Est-ce qu’il insinue qu’il me laissera lui grimper dessus ce soir? À force de réfléchir, mes yeux s’ouvrent grand, mais il ne me laisse pas le temps de parler, m’emportant avec lui dans le parc.
« Moi? Nous perdre, c’est mal me connaître, surtout lorsqu’il y a des petits sentiers tout fait… Mais sinon… » Je regarde vite fait autour de nous pour m’assurer qu’il n’y avait personne en vue et dès que j’ai la chance j’entraîne ce dernier dos à un arbre. « Qu’est-ce que tu insinuais un peu avant… » Un sourire carnassier se dessina sur mes lèvres alors que je glisse mon index doucement sur l’un de ses pectoraux jusqu’à attraper ses chaînes que je tire doucement vers moi pour l’obliger à s’abaisser. « J’ai presque envie de te donner un avant-goût, mais je ne sais pas si tu le mérites » et je termine sur un simple sourire, l’abandonnant ainsi avant de reprendre la route tout en rigolant. Je ne sais pas ce qui se passe, mais j’ai l’impression d’avoir qu’une envie et c’est presque dérangeant comme si mon corps changeait ou que j’avais un dérèglement hormonal. Heureusement que je ne suis pas somnambule! Je n’imagine même pas ce que cela pourrait donner. Pauvre Devon, enfin, pauvre… j’imagine que se faire réveiller par ce genre de douceur ne risque pas de lui déplaire.
Enfin, alors que je tente de fuir devant, je vois une ombre passée au-dessus de nos têtes. Bien évidemment, la petite créature m’esquive et se pose sur son perchoir. Perchoir qui se trouve à être l’épaule de Devon. Je le savais que pour ma part, les créatures allaient se tenir un peu éloigné, mais normalement, je ne devrais plus avoir cette odeur de sang particulière qui me collait à la peau ou peut-être ça ne fait pas assez longtemps? Je hausse les épaules et regarde finalement le petit ribou qui s’était posé sur lui qui picorait de son petit bec les colliers brillants qui se trouvaient à son cou.
« Je suis sûre qu’il t’a pris pour un arbre! Normalement, ils sont assez joueurs. Tu peux essayer… Moi je risque de lui faire peur. » Dis-je avec un petit sourire.
Elle dépose ma main sur son ventre et je vois le regard de certaines personnes qui sourient en nous regardant, s'imaginant sans doute à tort que ma belle sauvageonne est déjà enceinte. Ce n'est bien-sûr pas encore le cas cependant, cela le sera peut-être dans un avenir proche et l'idée ne me déplait pas forcément. Certes Saryna est encore jeune, nous avons encore le temps, cependant j'ai maintenant trente-quatre ans et il est vrai que l'idée de fonder une famille commence sérieusement à me trotter dans la tête. Et voilà qu'en plus, elle fait encore une remarque que l'on peut aisément interpréter d'une manière des plus tendancieuses et je ne peux pas mentir, l'idée n'a rien de désagréable...
Nous prenons finalement la route, passons devant le guide afin d'avancer juste nous deux sur la route, nous ne faisons cependant pas une très longue distance puisqu'alors que nous discutons, je m'amuse - à mon tour - à laisser planer des paroles sans réelle équivoque. Bien-sûr que la demoiselle ne me laisse nullement indifférent, bien sûr que j'ai bien en tête des idées pour cette nuit après tout, nous avions prévu de ne pas retourner chez son père ce n'est pas pour rien! Nous avons cependant le temps selon moi mais peut-être la demoiselle n'est-elle pas d'accord avec cette dernière affirmation! Voilà qu'elle m'attire pour me bloquer dos à un arbre, j'ai comme une impression de déjà vu, impossible de le nier! Après tout nous étions dans une position similaire il y a quelques mois quand nous nous sommes croisés par hasard dans la forêt. Me donner un avant goût? Je ne peux nier que l'idée ne me déplaise pas forcément, je m'avance pour venir cueillir ses lèvres mais elle me relâche pour s'éloigner, ne me laissant que l'image de son sourire! Je fronce légèrement les sourcils, je n'ai pas envie de rester sur ma faim cependant, alors que je m'avance avec la ferme intention de faire... Je ne sais pas réellement quoi en fait, voici qu'un oiseau se dépose sur mon épaule?
Le ribou s'attaque immédiatement à mes bijoux visiblement, leur éclat l'attire alors que Saryna m'affirme qu'elle va faire peur à l'animal? Je regarde le petit animal et je commence à siffler doucement pour attirer son attention. Il dénigre un peu mes collier pour me regarder en penchant la tête sur le côté se demandant visiblement ce que je suis en train de faire alors que je siffle une nouvelle fois. Toujours pas de réelle réaction de la part de l'animal à plume et je jette un coup d'oeil à la belle hybride alors que je lui fais signe d'approcher doucement en lui tendant la main... "Je ne pense pas que tu lui fasse peur... Pas vrai mon mignon?" L'animal penche une nouvelle fois la tête sur le côté alors que je souris doucement en regardant la demoiselle. "Elle est bien trop belle pour cela! Voilà un surnom qui lui irait bien... Bella... Ouhou Bella... Elle me fait tourner la tête hey hey tourner la tête heyhey..." Que je me mets à chantonner alors que le guide et son petit groupe arrivant sur le chemin me regarde un peu étrangement ce qui me fait rire doucement. Visiblement mon talent de chanteur n'est pas encore reconnu de tous! J'arrête donc mais regarde tout de même Saryna avec un petit sourire. "Allez approche, je suis sûr qu'il va t'accepter!"
Évidemment, je laisse mon aimé avec le petit animal tout en lui précisant que je vais éviter de m’en approcher pour ne pas le faire fuir, mais pour une raison que j’ignore ce dernier se met donc à chanter en essayant de me complimenter tout en bougeant les épaules pour accompagner le rythme de son chant. Je ne sais pas dire si je dois rire de la situation ou bien du fait que je ne me serai jamais attendue à cela de lui! Dans tous les cas, je vois arriver tout près de nous le guide ainsi que son group qui le regarde tout aussi étrangement. Je plisse les yeux me disant qu’aucun d’eux n’aurait osé faire cela, puis c’est mignon, non? Il prend le risque de faire cela sachant même que d’autres personnes pourraient l’entendre…
Bien évidemment celui-ci cesse et me dit d’approcher. Je pousse un petit soupir et décide de l’écouter et j’avance doucement une main vers le museau du petit ribou pour qu’il me sente la main. Il semble faire son timide, mais au bout d’un moment, il décide de me toucher la main de son bec, puis décide de me sauter sur la tête. « Whoa! » Je manque de tomber, mais ce dernier plane aussitôt vers le sol faisant un tour sur lui-même.
« Tu veux jouer?! »
Bien évidemment je sais qu’il ne me répondra pas, mais dès que je fais un pas vers lui, ce dernier recule, puis j’avance encore et il finit par se tourner pour prendre la fuite, bien qu’il s’arrête un peu plus loin pour regarder en notre direction! Je me tourne alors vers Devon avec un grand sourire de gamine… « On le suit? » J’ai l’impression que ça fait longtemps que je ne me suis pas retrouvée en forêt et je me sens réellement comme si j’étais chez moi… Alors je pars donc en courant suivant la petite créature qui semble s’amuser et tout en passant aux côtés du groupe, j’éclate de rire avant de me mettre à chanter une partie d’une comptine que mon père avait pour habitude de me chanter le soir.
C'est le secret du bonheur
Rêve que tu as des ailes
Hirondelle ou tourterelle
Et là-haut dans le ciel
Tu t'envoles!
Tu t'envoles!
Tu t'envoles! »
Et pour accompagner le tout, je fais un petit bon en écartant les bras. Oui, oui, j’ai bien vingt-cinq ans et je me fiche totalement du regard de jugement de mes spectateurs. L’important c’est que je m’amuse, que le ribou aussi et que Devon n’ait pas totalement honte de moi. Au bout d’un moment, nous nous arrêtons pour reprendre notre souffle et en regardant vers Devon, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire à gorge d’éployer.
Apparemment l'animal veut jouer et cela semble être le cas de la jeune fille également. Après un petit tour d'observation, les voici qui courent tout deux et je suis bien forcé de me mettre en route pour les suivre alors que Saryna pousse également la chansonnette ce qui me fait éclater de rire. Je suis heureux présentement, je n'ai jamais vu la demoiselle ainsi pour être parfaitement honnête mais c'est un côté d'elle qui est loin de me déplaire! Une sincérité et une innocence des plus plaisantes! J'ignore exactement combien de temps nous courrons ainsi, elle après la bête et moi après la demoiselle, nous qui voulions faire simplement une promenade dans le parc - potentiellement romantique - à la place nous voici courant jusqu'à l'épuisement tels deux enfants un peu trop énergique qui s'émerveillent de tout ce qui les entoure. Bien-entendu cela n'a rien de déplaisant, bien au contraire mais je dois avouer que ce n'est pas ce que j'avais en tête lorsque nous sommes venus ici aujourd'hui.
Au bout d'un moment, Saryna s'arrête, reprenant son souffle visiblement cet effort lui demande un peu de repos! Étrange, il ne me semble pas que nous ayons couru tant que cela et je sais que Saryna est du genre sportive! C'est que la chasse en forêt, cela demande une certaine endurance. Je trouve donc cela étrange de la voir se reprendre aussi rapidement! À moins qu'elle ne le fasse exprès? Après tout, elle est joueuse aujourd'hui alors peut-être a-t-elle une idée en tête? Je ne comptes pas cependant lui laisser une chance de prendre les devants! Elle n'est pas la seule à pouvoir préparer des pièges! Je suis certain qu'en m'approchant d'elle, elle va trouver quelque chose pour m'avoir, son magnifique rire n'est qu'un piège! Il est logique qu'une jeune chasseuse, en pleine possession de ses moyens ne soit pas essoufflée si vite! Je m'approche donc lentement, une lueur de malice dans les yeux et lorsque j'arrive à porté de bras, je tends ce-dernier pour venir taper tout doucement sur l'épaule de la demoiselle.
"C'est toi le chat!" Lui dis-je et, par automatisme, je recule immédiatement de deux ou trois pas histoire qu'elle ne puisse pas me toucher immédiatement. Je la regarde avec un grand sourire sur le visage et un air de défi dans le regard, je tends ma main vers elle et lui fait signe d'approcher de mon index. "Allez belle sauvageonne! En chasse! Si tu m'attrapes tu gagnes une surprise!" Et sur ces-mots, je me tourne et commence à courir en ricanant de mon mauvais coup.
L’essoufflement mis de côté, je ne peux m’empêcher de me sentir bien. Je me sens réellement dans mon environnement. La forêt, les odeurs, les créatures et les plantes. Cela m’avait manqué et bien que j’aime Devon, je regrettai toujours cette très chère amie qui m’a accueillie en son sein de nombreuses années. Elle a façonné la personne que je suis aujourd’hui, bien que craintive et ne donnant pas facilement ma confiance, je ne pense pas que cela soit un mal. Bon, j’ai fait des choses dont je ne pourrai jamais me pardonner, mais je laisse ça derrière moi. Je ne veux plus y penser. J’espère seulement ne plus jamais revoir le visage de ces gens et vivre une vie heureuse avec Devon tout en travaillant honnêtement.
En parlant de ce dernier, je le vois s’approcher de moi tout doucement avec un petit sourire malicieux, comme s’il préparait un mauvais coup alors quand je le vois tendre sa main, jamais je ne me serais doutée de la suite. Je fronce les sourcils un moment alors que je le regarde incrédule reculé après m’avoir touché l’épaule non sans savoir prononcé ces quelques mots. « C’est moi le chat? » répète-t-je avant de comprendre dans laquelle situation que ce dernier venait de me mettre. [Non seulement, il veut jouer au chat et à la souris, mais en plus, il me nargue de son grand sourire tout en me promettant une récompense si j’y arrive?! C’est à mon tour de lui montrer mes belles grandes dents pointues alors qu’il prend finalement la fuite. Même si mon cœur bat toujours rapidement suite aux efforts précédents, je ne peux m’empêcher de sentir le flux d’adrénaline se rependre dans mon corps. Un frisson d’exaltation parcourir mon échine et mes pupilles verticales semble se dilater. Réveillant la prédatrice en moi, je laisse une chance à ma proie de prendre de l’avance.
« Prêt pas prêt, j’arrive! » Dis-je en ricanant, alors que je fonce en sa direction!
Bien évidemment, ce serait bien trop facile si ce dernier courait en simple ligne droite, alors il bifurque et sans aucune hésitation sort du sentier nous faisant ainsi passer entre les arbres. Ne le lâchant pas du regard, je saute au-dessus de quelques racines, puis agilement, il bondit s’aidant de son seul bras valide pour passer au-dessus un arbre mort. Pour ma part, j’use de mes deux mains sans que cela ne me ralentisse et j’atterris de l’autre côté. Sa taille imposante semble finir par le ralentir puisque le chemin qu’il emprunte devient de plus en plus étroit et il doit faire attention aux branches sur sa route ce qui me laisse le temps de me faufile jusqu’à lui et je bondis dans son dos, passant mes jambes autour de sa taille tout en mettant mes bras autour de son cou. ]
« Je t’ai attrapé petite souris » lui dis-je en murmurant dans son oreille non sans être essoufflé. « Maintenant, donne-moi ma récompense! » terminai-je en me laissant glisser sur le sol.
C'est donc ce que je fais en tournant pour m'enfoncer dans la forêt : des arbres, des obstacles, des passages bien plus difficile pour elle - pour moi aussi mais ce n'est qu'un détail - et me voilà courant aussi vite que possible entre les arbres la belle araignée toujours sur mes talons. Je slalome entre les troncs, saute au-dessus d'un arbre mort prouvant que malgré ma taille et surtout ma musculature, je reste assez agile pour du parcours cependant, si je suis puissant, la belle est rapide et, sur ce terrain, sa fine taille l'aide particulièrement à me suivre! De ce fait, alors que je tente de me glisser entre des arbres qui sont définitivement trop proches l'un de l'autre pour un homme de mon gabarie, la belle sauvageonne s'élance telle la magnifique araignée qui saute sur sa proie pour s'en délecter et, pour le coup, je suis heureux de ne pas être une mouche piégé dans sa toile! Je ris doucement, c'est bien la première fois que l'on me qualifie de souris cependant, alors qu'elle se laisse glisser au sol réclamant sa récompense, j'ai un petit sourire qui se trace sur le visage.
Je me tourne vers elle, dépose ma main sur sa joue en plantant mon regard dans le sien, je m'approche lentement avec la ferme intention de l'embrasser mais, c'est alors que la tête commence à me tourner. J'ignore ce qu'il se passe exactement mais je tombe vers l'arrière, entrainant la demoiselle avec moi et sombrant dans un profond sommeil. J'ouvre les yeux et ne reconnait pas l'endroit, de la forêt me voici dans le nord du royaume, je ne vois pas d'autre possibilité, l'endroit est couvert de neige comme les plus grande montagnes proches de la forteresse. Je regarde à droite et à gauche et soudain, je vois... Saryna? En effet, la belle porte une robe - plutôt une lingerie - vu la transparence de la chose rouge et blanche avec un étrange bonnet de la même couleur? Bien que l'image soit agréable, je me dis que ce n'est pas une tenue pour un tel endroit et puis, c'est surprenant venant d'elle... Je me frotte les yeux et ma belle compagne à disparu, à la place je vois un traineau remplit de cadeau, auquel sont harnachés plusieurs rennes qui, d'un coup de sabot, décollent dans les airs en trainant derrière eux cet étrange véhicule...
Soudain, j'ouvre les yeux, je suis couché dans la forêt, Saryna sur mon torse, je regarde à droite et à gauche : nous nous sommes endormis? Et soudain, je découvre pourquoi : Une rhonphle? Nous nous sommes trop approchés de la fleur et son parfum nous a donc endormit? Je regarde la jeune fille installée sur moi avec un petit sourire, elle est si paisible lorsqu'elle dort, soudain l'image de mon rêve me revient... Oui... Bon... Je la secoue doucement au niveau de l'épaule. "Saryna... Réveilles-toi..."
« Maman, papa, regardez! » dit alors un enfant alors qu’il tirait sur mon bras ainsi que celui de Devon. « Il neige dehors! » Le trio que nous formions approche alors de la grande fenêtre nous permettant ainsi de vérifier les dires de l’enfant qui semblait heureux de voir le tapis blanc qui recouvrait le paysage à n’en plus finir. L’enfant se met donc à courir afin d’ouvrir la porte de l’entrée et le son de plusieurs clochettes se fit entendre. Les bruits de sabots martelant le sol suivi ainsi du bruit de glissement du traineau que les rennes tiraient derrière eux. « Il y a plein de cadeaux dans le traineau, vous croyez qu’il y en a un pour moi? » mais cet enfant n’aura jamais sa réponse, puis c’est à ce moment que je me sentis interpeller d’une voix lointaine. ]
Émergeant doucement de mon drôle de rêve, j’ouvre doucement les yeux pour réaliser que je suis tout simplement allongée sur mon aimé. J’ignore ce qui vient de se passer, mais le réveil me semble pénible. Combien de temps sommes-nous restés ici? Enfin, difficile de le deviner sous le couvert des arbres. Je me redresse péniblement aider de Devon puis nous nous remettons sur pieds.
« Il vient de se passer quoi là? » dis-je en me grattant l’arrière de la tête.
Bien évidemment, il me montre du doigt la fleur qui nous a tous les deux mis hors jeu et je ne peux pas m’empêcher de rigoler face à la situation. On a fait les gamins et voilà comment on s’est retrouvé. Cela aurait pu être bien pire, mais je ne pense pas que des créatures dangereuses rôdent dans les parages du parc. Je prends donc sa main et nous retournons dans les sentiers. Bien évidemment, lorsqu’on revient, certain petit groupe sont déjà présent observant ainsi les flores qui les entourent et certaines personnes ont de drôle de sourire en nous observant. Je plisse les yeux un moment, essayant de comprendre puis l’information arrive finalement à mon cerveau et j’ouvre de grands yeux. Je me mets face à Devon pour qu’il soit le seul à voir mes lèvres bouger et m’entende par la même occasion. « J’crois qu’ils pensent qu’on a fait des choses là-bas… » La situation est gênante, mais cocasse à la fois, alors je tire sur sa main pour nous faire avancer rapidement afin que nous poursuivions notre petite ballade.
Lorsque nous sommes assez éloignés, je me permets de lui raconter le drôle de rêve que j’ai fait sans oublier de parler de l’enfant. Je n’avais pas réellement vu son visage ni décerné s’il s’agissait d’un garçon ou d’une fille, mais tout ce que je savais c’est qu’il nous appelait papa et maman. « Je suis sûre que c’est à force de parler de grossesse depuis ce matin! »
Nous reprenons donc la route du sentier que nous avions quitté plus tôt, arrivant sur place il y a déjà plusieurs personnes, difficile de réellement savoir combien de temps nous avons dormis exactement mais dans tous les cas, les visiteurs du parc nous jettent des regard lourd de sens! Saryna se tourne d'ailleurs vers moi, me confirmant qu'elle pense la même chose que moi et je ris doucement en l'entendant dire cela! Est-elle donc gênée à ce point? J'hausse les épaules pour toute réaction, après tout je peux bien la taquiner un peu moi aussi. "C'est sans doute à cause de la terre que j'ai encore sur ma veste, c'est que ça se prend dans la fourrure... Cela étant, ils auraient peut-être eut raison sans l'intervention de la plante..." Et je ris de nouveau alors que Saryna m'attrape la main et m'entraîne plus loin! Oui, visiblement la belle sauvageonne préfère éviter d'être le centre des regards des personnes qui pensent avoir tout compris et qui se fourvoient lamentablement. Je ne peux pas dire que je ne la comprennes pas et puis, de toute façon, nous avons encore une visite à faire!
C'est lorsque nous sommes bien plus loin, à l'abri des sourires et des regards, que la belle demoiselle me raconte son rêve en détail! Je l'écoute avec attention trouvant cela à la fois étonnant et touchant d'une certaine manière! Elle affirme que c'est à cause de nos discussion depuis ce matin - ce qui est bien possible - mais j'ai une toute autre hypothèse qui n'engage que moi cependant. "Ou bien... Peut-être est-ce ton subconscient qui t'envoie un message? Peut-être cela te trotte-t-il dans la tête parce que tu as également envie de fonder une famille?" Dans tous les cas, je me tourne vers elle en souriant doucement. Personnellement je sais que cela ne me dérangerait pas mais sans doute pas maintenant? Après tout, je viens seulement de faire la rencontre de son père mieux vaut ne pas brûler les étapes... "Concernant mon rêve..." Naturellement, une image bien précise et des plus attrayante me revient en tête! Qu'est-ce que cela dit de mon propre subconscient? Je l'ignore mais je ne peux définitivement pas en parler après qu'elle m'ait raconté son propre songe bien plus mignon que le mien. "Et bien, cela se passait également durant le solstice vu toute la neige qu'il y avait... Tu étais là aussi au départ mais, tu devais avoir froid enfin... Tu ne portais pas de... de moufles! C'est ça tes mains n'étaient pas protégés!"
Enfin, j’attrape sa main et nous oblige à accélérer le pas pour prendre de l’avance sur les petits groupes déjà présents et je finis par lui parler de mon rêve quelque peu étrange qui impliquait un enfant. Bien évidemment je mets ça sur la faute de nos discussions qui semble tourner autour de cela depuis un moment, mais ce dernier me fait savoir qu’il s’agit peut-être de mon subconscient qui me parle. L’envie de fonder une famille n’a jamais été quelque chose que je refusais, loin de là. Seulement, il me fallait le bon partenaire, chose que je n’avais pas eue jusqu’à présent. « Peut-être que c’est le cas, mais je ne veux pas me précipiter. Cela fait peu de temps que nous sommes ensemble. Nous venons de rencontrer nos parents. Je viens de sortir du pétrin et on commence seulement à profiter de notre vie à deux. Un troisième membre ne me dérangerait pas, mais ce serait trop tôt, non? Et puis, nous la savions tous les deux que c’est ce que nous voulions éventuellement, mais pas tout de suite. » Bref, nous parlons d’attendre, mais n’usant pas réellement de protection quelconque, on ne peut pas prédire ni empêcher que cela arrive à moins de s’abstenir jusqu’au moment où nous allions nous croire prêts. Juste y penser me fait légèrement rigoler puisque je serai certainement la première à m’en plaindre.
Ce dernier me raconta aussi son rêve qui se passait aussi durant le solstice en raison de la neige et j’étais présente, même si cela semblait complètement différent du sien. Puisque je ne semblais pas vêtu convenablement pour ce genre de température. Vu l’hésitation dans sa voix, j’imagine que ce n’est pas qu’une question de moufles et bien que je plisse les yeux septiques face à ce qu’il me dit, je ne vais pas non plus lui tirer les verres du nez pour un rêve.
« Je vois donc...Hmm hmm»
J’ai envie de lui dire une bêtise puisque je sens que son rêve n’est pas réellement ce qu’il me dit être, mais je fais comme si de rien n’était tout en continuant ainsi d’avancer. Après tout nous sommes ici pour la visite non? S’enfonçant toujours un peu plus profondément dans les sentiers, ceux-ci nous obligèrent à faire un peu d’escalade et bien évidemment j’aidai mon aimé dans ce genre de situation. Enfin, ça n’avait rien de bien haut aussi et il a réussi à prouver qu’il pouvait très bien se débrouiller d’un seul bras, seulement, je préférais ne pas prendre de chance et que celui-ci fasse une vilaine chute par inadvertance. Nous vîmes quelques nids d’oiseaux avec des œufs de toutes sortes de couleur, puis il y eut quelques tanières où l’on pouvait y voir sommeiller quelques créatures. D’ailleurs, on eut même la chance de voir une petite famille de renard des saisons d’un bleu océan parsemé de fleurs à quelques endroits. Ils étaient bien mignons tous ensemble. Enfin, je me surpris à être plus enjouée qu’à l’habitude de croiser ce genre de bestiaux. Après tout, bien que la plupart des bêtes ne m’aiment pas facilement, leur vigilance et le fait de vouloir rester à distance étaient tout aussi réciproques. Enfin, la présence de Nephalie et Theraphosa m’a sûrement aidée à apprécier davantage la présence de familier. Je caressai donc l’un des petits qui semblait particuliers m’apprécier et je me retournai alors vers Devon avec un petit sourire. Je me demandais, par la même occasion, s’il appréciait ce que nous voyons. Après tout, les animaux étaient libres de bouger comme ils le souhaitaient et bien que nous n’en croisions pas souvent, j’espérais qu’il n’était pas trop déçu. Enfin, je savais que nous approchions d’un élément bien important du parc que je connaissais. Peut-être trouvera-t-il un intérêt à ce moment.
Le sentier est simple à suivre, certes parfois cela nous oblige à faire un peu d'escalade ce qui - avec mon bras mort - n'est pas la chose la plus aisée qu'il soit cependant, je me débrouiller parfaitement et puis, Saryna m'aide lorsque cela est nécessaire. Elle est non seulement une excellente guide mais également une aide précieuse pour moi nous n'allons pas mentir sur ce point! En tout cas, je ne regrette absolument pas notre venue en ce lieu, certes c'est du sport mais on ne peut définitivement pas nier la beauté de l'endroit! Le village perché est un endroit agréable malgré tout, la nature y est parfaitement présente et voir Saryna en ce lieu me fait doucement sourire. Qui sait? Peut-être qu'un jour - dans nos vieilles années - je lui proposerait de quitter la capitale et de nous y installer? Après tout, la présence de la forêt me rappelle mes années d'aventurier et puis, je me dis aussi que c'est un endroit plus calme, tranquille et relaxant que la capitale! Certes, il y a des rumeurs concernant un tueur présent en ce lieu mais, la capitale est loin d'être dénuée de crime également. En un sens, je me dis que le village perché serait peut-être un meilleur endroit pour élever un enfant? Et voilà que j'en reviens encore à ce point... Décidément!
Nous observons la nature, je souris en voyant Saryna caresser un renard! Elle qui disait que les animaux refusait de l'approcher? Entre le ribou tout à l'heure et cette magnifique créature maintenant, il semblerait qu'elle ne soit plus si effrayante que cela! Qui sait? Peut-être que c'est juste l'image qu'elle renvoyait avant qui provoquait cela? Je l'ai toujours trouvé magnifique, depuis le jour durant lequel elle s'est évanouie dans ma taverne j'ai toujours vu sa beauté! Je la trouve encore plus resplendissante maintenant alors qu'un sourire parcours son visage qui semblait plus fermé auparavant, j'ose espérer avoir une part de responsabilité là-dedans! Je me saisis de sa main alors qu'elle laisse partir le renard et l'attire doucement à moi pour embrasser rapidement ses lèvres. Une sorte de façon de lui dire sans aucun mot que je l'aime, après quoi, nous reprenons la route, il y a sans aucun doute encore plusieurs endroits magnifique à voir avant que ne vienne l'heure de quitter le parc.
Bien évidemment, les sentiers ne sont pas parfaitement plats et nous avons besoin de grimper à certains endroits, alors je fais ce qui me semble le plus nécessaire et je l’aide. Parfois grimpant la première, je m’assure que ce dernier ne puisse pas tomber derrière en prenant sa main. Je pourrais tout aussi bien attaquer une corde de soie faite de nombreuses files que j’aurai filé, mais vu la différence de poids, je ne pense pas être capable de le soulever en cas de problème. Enfin, l’escalade n’a rien de bien haut de toute façon. Nous continuons ainsi de notre balade dans le silence. Écoutant ainsi le bruit que faisaient les feuilles des arbres soufflé par le vent, le son de l’eau qui ruisselle non loin ou bien les bruits d’animaux que nous pouvions aussi entendre dans les environs. Tout cela était bien apaisant.
Plus loin, nous tombons sur une petite famille de renard de saison et je ne peux m’empêcher de caresser le plus intrépide de la bande qui s’approche de mes pieds. Je me penche à ses côtés et le laisse sentir ma main. Depuis combien de temps n’avais-je pas tué une créature pour me nourrir et récolter les restes pour les transformer en quelque chose d’utile. Cela doit faire quelque semaine non? Je me suis concentrée sur la taverne de Devon et notre cohabitation alors l’odeur du sang qui me collait à la peau doit avoir disparu. Je caresse doucement la petite tête du petit et me retourne vers Devon un sourire aux lèvres. Ce dernier s’approcha alors de moi afin de venir saisir ma main pour m’approcher de lui. Je ressentis son emprise se raffermir autour de ma taille et il déposa ses lèvres contre les miennes. Baiser plutôt court je dois l’avouer, mais je ne peux pas être plus heureuse que maintenant. Je me trouve dans mon élément au côté de l’homme qui partagera ma vie alors je ne peux qu’aller bien.
L’eau que nous avions entendue, quelques instants plus tôt, me fait comprendre que nous arrivions certainement près d’un plus grand cours d’eau. Cela voulait dire que nous avions la chance de trouver ce grand arbre. Arbre qui pourrait intéresser mon aimé! Alors je sers fortement ma main dans la sienne et me met aussitôt à courir suivant le ruisseau qui au fur et à mesure de notre avancé s’élargit pour finalement se lié à un plus grand étendu d’eau. De nombreuses racines se font voir puis l’arbre gigantesque se fait finalement voir. De loin, on pouvait croire que de nombreuses lucioles étaient accrochées aux branches, mais plus ils s’avançaient plus il était facile de voir les fruits qui s’y trouvaient. Ceux-ci semblèrent luire doucement dans la pénombre de la forêt.
Une fois arrivée devant, je lui fis signe de m’attendre et de s’installer et je me rendis jusqu’à l’arbre sautant dans un premier temps sur une grosse roche, puis en m’agrippant après aux racines pour finalement grimper au tronc, prendre deux fruits et faire le chemin inverse. Je temps alors le fruit juteux à ce dernier et croque dans le mien.
"Ah bah ça alors, ce fruit est vraiment déli... déla... déluss... Il est vraiment bon! J'me souviens pas avoir jamais goûté un truc pareil! Merc-hips-i Saryna! Saryna... C'est un beau nom quand on y pense! Saryna ça fait un peut comme sirène! Moi j'te trouve particulièrement envoûtante! héhé... Pourquoi la terre tourne ainsi? J'crois que j'ai besoin de m'asseoir... Ah bah, j'suis déjà assit en fait! J'ai jamais remarqué que t'étais si petite! J'suis assis et pourtant j'suis pratiquement aussi grand que toi! J'me demande si c'est le côté araignée? Une toute petite mais toute mignonne araignée! J'aime bien les araignées moi, j'comprends pas les gens qui sont archno...archro... qu'on peur des araignées quoi! Sais-tu que les araignées prouvent qu'un endroit est sain? Après c'est ptète aussi parce que mon meilleur ami est aussi un artho... Un scorpion! C'est pas pareil qu'une araignée mais c'est la même famille! Hahahah enfin non t'es pas de la même famille que Valentino! Il a qu'une soeur et c'est Lisa! Chouette gamine ouai... Fait chaud ici non?" Que je dis en me levant et en titubant pour faire tomber ma veste au sol.
"Je sais pas ce que j'ai mais j'ai chaud en tout cas! Peut-être l'exercice ou bien c'est les conséquences de mon rêve héhé. Faut dire que bon, d'abord t'étais là avec une tenue très intéressante, une chance que j'sais me tenir parce que bon, j't'aurais bien sauté dessus! Mais puis, tu disparais et j'vois un gros monsieur sur un traineau! C'est bizarre les rêves hein? D'ailleurs c'est quoi un rêve? J'comprends pas pourquoi quand on dort on voit des images comme ça... C'est ptète une sorte d'illumination divine? Enfin j'crois pas trop à ça et toi? Quoi que, j'ai vu une espèce de drôle de créature une fois, puis il y avait ces textes qui parlaient d'un dieu et de pierre... J'sais plus trop! La pierre c'est une matière intéressante ouai mais j'préfère le bois c'est plus authentique! C'est vrai... Comme toi! Enfin non t'es pas en bois mais t'es authentique! Une magnifique sauvageonne! En tout cas, j'ai déjà dis qu'il est bien bon ce fruit? J'me demande c'est quoi! C'est étrange il est tout lumineux! J'suis sûr qu'il renferme la puissance du soleil! C'est genre un fruit de l'espace! L'espace... J'me demande à quoi ça ressemble! C'est comme ces textes qu'on a trouvé sur l'île qui parlait de constellation, de monde au delà du monde, de vérité absolue! Et puis... J'sais plus j'ai un trou de mémoire! D'ailleurs pourquoi un trou? La mémoire c'est pas réellement solide donc il ne peut pas y avoir de trou dedans! Bordel il fait vraiment chaud!"
J'me relève et j'enlève mon pantalon sans oublier de me casser la gueule au passage, tombant vers l'arrière et restant sur le dos, en caleçon.
"Oh... Ce nuage il se déplace vite! Viens te coucher avec moi Saryna! On va regarder les nuages ensemble! On va se dire à quoi ils nous font penser jusqu'à ce qu'on ne les voit plus! Puis on va faire des câlins! J'aime bien les câlins avec toi, ça me rappel des choses les câlins ensembles couchés dans la forêt héhé..."
« Oh par dame lucy, dis-je ne me tapant le front de mon autre main. C’est un fruit alcoolisé et il ne tient absolument pas l’alcool. » Bien évidemment, ce dernier est déjà parti fort loin… Du coup, pour éviter que cela n’empire, je lui retire aussitôt le fruit des mains. « OK, plus de fruit pour toi! Désolée, je ne pensais pas que c’était alcoolisé… Je croyais que c’était que le goût qui était particulier, et que tu aurais pu faire un alcool avec cela. M’enfin, je ne vois pas pourquoi je m’entête à te parler et m’excuser, tu ne m’écoutes même pas. »
Je pousse un petit soupir découragé de mes actions. J’aurai dû y penser non? Du coup, je m’assois à ses côtés l’écoutant déblatérer tout ce qu’il avait à dire.
« Je ne suis pas petite, d’ailleurs, je suis grande pour une femme. C’est toi qui es très grand et ça n’a rien à voir avec mon pouvoir. Enfin, je vais arrêter de te répondre…mais quoi?! Qu’est-ce que tu fais là? » Dis-je alors que je le vois se lever et faire tomber sa veste. « Remets de suite ta veste, Devon! Tu ne vas quand même pas te mettre nu! » Et le voilà repartie et pire encore à la fin il parle de chose incompréhensible et le voilà qu’il se lève pour enlever son pantalon et tombe sur le dos. « Arrête d’enlever tes vêtements? C’est quoi la prochaine fois tu retires ton slip? On est en pleine forêt et dans le parc en plus. Nous ne sommes pas seuls. SI j’avais su que tu étais ce genre d’homme une fois bourré… » Et qui plus est, celui-ci m’a fait savoir ce qu’il avait fait comme rêve et je n’ai pu m’empêcher de sourire. « Non, on fera des câlins plus tard, quand tu seras sobre et lorsque nous ne serons plus dans la forêt. Puis, nous étions à mon campement, ce qui n’est pas le cas ici. » Je sors donc ma couverture dodo que je me suis procurée il y a peu de temps et l’étends sur son corps. « Bon aller, c’est l’heure de faire la sieste. Tu dois te reposer et me revenir en forme, d’accord? Parce que je ne suis pas capable de traîner ta carcasse jusqu’à la fin de ce trajet… »
Bien évidemment, ce dernier ne prend bien longtemps à s’endormir et je récupère ses vêtements que je plie et mets à côté de lui et je n’ai pas d’autres choix que d’attendre auprès de ce dernier. Je m’assois derrière sa tête et la lève afin de venir la déposer contre ma cuisse et je caresse doucement ses cheveux.
« C’est dans ces moments-là que je regrette de ne rien avoir pour enregistrer ce genre d’évènement. Je me serai bien amusée à te le faire écouter aussi souvent que possible pour te mettre la honte.
- Tout va bien pour vous ici? Dis alors une femme inquiète qui s’était approchée.
- Ne vous inquiétez pas… Il dort tout simplement. Monsieur ne tient pas l’alcool et nous avons mangé de ce fruit légèrement alcoolisé. Donc je vous déconseille de le faire manger à des enfants cru, mais cuit ça devrait aller.
- Pour si peu?
- En rapport avec son pouvoir malheureusement, mais bon, c’est la vie! »
La dame nous quitte et il semblerait que chaque passant me demande si tout va bien.
« Votre ami est blessé?
- Non, juste endormi…
- Il est tombé raide comme ça?
- Non, enfin, je l’ai surtout forcé pour dormir avec ma couverture, mais je ne pouvais pas traîner sa carcasse jusqu’à la sortie, il est bien trop massif pour moi.
- En effet, c’pas une petite pièce votre ami! Bon courage pour le retour alors! »
Combien de temps s’était passé depuis?
« Il fait déjà noir… J’imagine que la petite boutique sera fermée, enfin, au moins j’ai toujours la lumière des fruits. Il serait peut-être temps qu’il se réveille? » Du coup, je me penche doucement vers lui et dépose un premier baiser sur son front. « Bon debout Devon… Il faudrait qu’on se remette en route. On ne pourra pas aller à la tour d'astronomie, en tout cas pas dans ton état, et comme je ne veux pas réveiller mon père, on doit encore trouver un endroit pour dormir. Parce qu'il est clair que nos plans tombent à l'eau...»
Soudain, une lumière : un contact agréable et humide, une voix douce qui me susurre à l'oreille et chasse les ténèbres qui m'entourent. Saryna : belle, majestueuse, dans le plus simple appareil que je ne vais pas décrire ici : une main sur son ventre légèrement rond et un grand sourire alors qu'elle m'affirme que je vais être père et là... J'ouvre les yeux! Il fait nuit noire et je ne me souviens de rien de ce qu'il s'est passé, j'al la tête déposée sur la cuisse de mon aimée alors qu'apparemment une couverture me recouvre le corps. Je suis sûr que je viens de rêver pourtant, je ne me souviens d'absolument rien! Mon regard cherche à comprendre, pourquoi suis-je ici exactement et puis, il fait frais je trouve... Je veux me relever mais ma tête tourne étrangement vite! Un regard sur la droite et je vois mes vêtements soigneusement pliés! Réalisation soudaine : il ne me reste que mon caleçon pour cacher ma nudité! De nouveau mon regard cherche quelque chose de connu, une chose à laquelle raccrocher ma compréhension : Les fruits! Je me souviens avoir croqué dans l'un d'eux et puis... Puis le néant! Je réalise alors, cette tête qui refuse de s'arrêter de tourner, ces souvenirs disparus, cette sensation de mal être! Je ne l'ai connu qu'une fois et j'étais ivre à cet instant! Les fruits étaient alcoolisé!
"Je suis désolé Saryna... J'ai gâché tout nos progrès pas vrai?"
Foutue ivresse! Foutu pouvoir! Si seulement ce genre de soucis ne pouvait pas m'arriver : faire deux mètres vingt, être bâti tel un colosse et ne pas pouvoir ingurgiter la moindre petite goutte d'alcool? C'est d'un ridicule! Au moins Saryna est restée avec moi, dans son infinie bonté, son infinie gentillesse, elle a veillé sur mes songes qui ont été, étonnamment calmes je suppose! Cela fait bien longtemps que je n'avais pas dormis sans être réveillé en sursaut par des images irréalistes, stress posttraumatique de mon naufrage passé. Je tente de me relever mais cela est difficile je ne peux le nier, le monde semble tourner autours de moi et je ne comprends définitivement pas les hommes comme Valentino qui apprécie cet état désagréable que celui de l'alcool! Je repense également à cette gamine, Arya, qui m'affirmait que cet état pouvait être amusant? Définitivement ces gens ont un problème! Je réussis à remettre mon pantalon non sans devoir m'asseoir à terre, ensuite ma veste sur mes épaules et je regarde, pitoyable et honteux mon aimée.
"Pardon... Entre la bibliothèque et ça, notre première journée au village perché aura été un échec..."
J’ai un petit rire, puisqu’une idée me passe soudainement par la tête, mais je dois tout de même avoué qu’il est temps de se lever. Devon et moi n’avons rien mangé depuis le dernier repas en début d’après-midi et maintenant qu’il se fait tard, j’ai le ventre qui fait des siennes. Alors je tente de réveiller avec douceur ce dernier qui semble émerger en ouvrant grand les yeux. J’ai un petit moment de sursaut, mais ne dis rien jusqu’à ce qu’il aille réaliser dans quel état qu’il était. Du coup, je l’aide à se redresser, lui tend ses vêtements et lui explique la situation et malgré tout cela, c’est lui qui s’excuse?
« Mais, de quoi tu parles! C’est moi qui ai tout gâché, en te faisant ce cadeau empoisonné. J’ai voulu faire preuve de gentillesse en te faisant découvrir ce fruit, mais j’ai oublié un détail des plus important. Alors s’il y a bien quelqu’un qui doit s’excuser c’est bien moi… Alors je suis désolée d’avoir oublié ce détail… »
Enfin, lorsque ce dernier tente de se mettre sur pieds, je l’aide après ses quelques tentatives infructueuses et l’aide à s’asseoir. Bien que je sois bien vêtue pour la journée, j’ai tout de même amené avec moi quelques éléments essentiels et pour cela, je fouille dans mon sac et en ressort ma gourde fontaine que je lui tends afin qu’il se rafraîchisse un peu. « Bois pour te réhydrater, c’est important… » Bien évidemment, j’en pris aussi un peu à mon tour avant de lui redonner. « Arrête de t’excuser… Déjà on va trouver un endroit où passer la nuit, puis je vais demander à ce qu’on monte des plats jusqu’à la chambre histoire de ne pas avoir à faire au bruit. » J’attrape la couverture à dodo que je replis et met dans mon grand sac puis je me retourne vers Devon avec un drôle de sourire. « Puis, ce n’est pas réellement un échec, puisque j’ai appris bien des choses pendant ce bref moment. Tu es très bavard lors que tu bois, ce qui est plutôt rigolo, mais bon, heureusement que tu sais te tenir, parce que sinon tu m’aurais sautée dessus! » Puis j’éclate de rire précédé d’un simple clin d’œil à son égard. Bien évidemment, ce dernier ne saura absolument pas de quoi je parle et cherchera sûrement à savoir tout ce qu’il a pu me dire, mais je dois dire que je n’ai pas réellement fait attention à tout.
« Bon, aller je vais t’aider et on opte pour la facilité! Pas d’escalade, pas d’arrêt à moins que ce soit pour vider notre vessie. Je ne sais pas si la boutique sera toujours ouverte, dans le doute, on reviendra rapidement avant de partir. Mais là, on va à l’auberge du village pour éviter d’embêter mon père. »
"Ce n'est rien voyons! Tu l'as dis : tu voulais faire preuve de gentillesse! Je ne peux définitivement pas le te reprocher! C'est un simple petit accident rien de plus."
Elle m'aide à me relever et me donne sa gourde fontaine afin que je puisse me réhydrater. Elle a parfaitement raison, après une soirée bien arrosée il faut toujours se réhydrater. Bon, j'ignore si cela me concerne réellement puisque pour le coup, ce n'est pas une question d'avoir bu plus que de raison mais juste d'avoir croqué une fois dans un fruit mais, dans le doute, je ne me fais pas prier pour prendre une gorgée d'eau. Au moins avec cette boisson là je sais qu'il n'y aura pas de mauvaise surprise! Enfin, excepté que je manque de m'étouffer suite aux paroles de Saryna : je lui aurais sauté dessus si je ne savais pas me tenir? Mais qu'est-ce que j'ai bien pu lui dire exactement? Je la regarde avec attention, n'osant pas réellement demander plus de détails! Après tout Saryna est magnifique et bien-entendu elle me laisse rarement - pour ne pas dire jamais - indifférent! Mais si je devais penser à une image me faisant dire cela, ce serait bel et bien celle de la belle dans mon rêve plus tôt dans la forêt... Diantre, lui en ais-je réellement parlé? Et à quel point? Mieux vaut ne rien demandé par peur d'en rajouter! Je préfère rebondir sur une toute autre chose.
"Bonne idée, mettons-nous en route vers l'auberge! Si on perd encore plus de temps, il finira par y avoir les première neiges et des vendeurs de chocolat dans lequel flotte un chamallow avant que l'on arrive!"
Fortement exagéré bien-entendu, il est peu probable - même si l'on prenait réellement longtemps - que deux saisons complètes ne passent avant que l'on ne bouge d'ici mais bon, je préfère faire dans l'excès pour changer le sujet de la conversation! J'attrape la main de la belle, parce que je le veux mais également parce que je ne suis pas sûr de marcher droit! C'est que c'est difficile de se déplacer après avoir été ivre! J'ai beaucoup de respect pour certains de mes clients qui sont dans cet état pratiquement tous les soirs maintenant! Je regarde la demoiselle du coin de l'oeil en souriant doucement. "Et bien madame la guide, je vous laisse mener la route! J'ignore où se trouve l'auberge de ce charmant village de toute façon."