Le Fauve, la Belle
et le Truand
Ivara
Reconnaissante et n’allant certainement pas cracher sur des cristaux supplémentaires, la jeune femme les accepta. Elle avait hoché la tête à plusieurs reprises en écoutant ce que Fauve lui disait. Elle ne manquerait pas de communiquer toutes ces informations au mercenaire, toutes les mains et les têtes étaient bonnes à prendre. Et, bien qu’ignorant les ragots pouvant courir sur le jeune homme aux cheveux blancs au sein de la Guilde, elle ne doutait pas de sa bonne volonté. Il pouvait être un bon élément. Les aventuriers, par leur métier, vadrouillaient très souvent de gauche à droite. Fauve pouvait très bien, au grès de ses pérégrinations, trouver, entendre, voir, des choses susceptibles de tous les aider.
Décidément, c’était une bonne idée. Adressant un large sourire à Fauve, elle remit en place son masque, qui avait légèrement glissé puis se releva et attrapa le reste de ses affaires.
- Au plaisir de pouvoir traiter de nouvelles affaires avec toi. Et… Sûrement, à bientôt ? Tu sais où sonner si tu as besoin de mes services.
Et Inaros saurait sûrement, grâce à ses contacts, où trouver l’aventurier en retour. Il devait aussi être référencé à la Guilde. Il n’y aurait aucun mal à le trouver, elle en était presque certaine.
Sortant de la pièce, puis de l’auberge, après avoir envoyé un baiser volant à Fauve, elle rejoignit son lieu de vie. Le soleil entamait sa lente descente dans le ciel, virant à l’orange et répandant ses derniers rayons de chaleur sur le Royaume. Sans crier gare, elle éclata joyeusement de rire dans la rue. Elle se sentait heureuse, libre et, surtout, venait de créer un nouveau lien avec quelqu’un.
- Tout s’est bien passé. Je te laisse faire le nécessaire pour l’Ordre.
- J’ose espérer qu’t’as été précautionneuse ? Pas d’mots d’travers, rien ?
- Avise-toi de remettre encore en doute ce que je dis et j’te jure que...
- R’pose ça ! T’sais bien qu’tu peux rien m’faire ici et que...
- JE SACRIFIE UNE JOURNÉE ENTIÈRE POUR QUE MONSIEUR PUISSE FAIRE SON FOUTU CONTRAT ET...
- T’ÉTAIS BIEN CONTENTE D’RENTRER AVEC TOUT C’POGNON ! TU CROIS QU’ÇA M’VA D’RESTER COINCER DANS L’CORPS D’UNE NANA AIGRIE ET...
- AIGRIE ? AIGRIE ?! ESPÈCE DE FUMIER JE...
- T’VAS...
Il ouvrit les yeux et, de rage, tapa du poing sur le matelas. Cela faisait déjà plusieurs jours que, dès qu’il se réveillait, c’était après une dispute avec Ivara. La tension entre eux était palpable, et ils n’avaient qu’une minute par jour pour essayer d’évacuer cette frustration et jeter à la figure de l’autre tout ce qu’il pensait l’un de l’autre.
C’était insupportable, et ils savaient tous les deux qu’ils n’étaient pas prêts de se séparer avant longtemps ; si ce n’est jamais.
Se frottant les yeux, il se leva et entreprit de se préparer à manger. Après quelques minutes, il inspecta son faciès dans un miroir. Il se sentait bizarre, il avait un sentiment désagréable qui le prenait aux tripes mais il n’arrivait pas à déterminer ce que c’était. Il ne voyait rien de nouveau sur son faciès, qu’il observa un long moment. Désormais assis devant sa pitance, il ferma les yeux en essayant de se remémorer les souvenirs de la veille. La sculptrice lui avait raconté ce qui l’arrangeait et ce qu’il voulait entendre. Le contrat avait été rempli et elle avait même dégoté une relation de « confiance », ce qui faisait de l’aventurier un nouveau client pour le mercenaire. Mais il y avait autre chose. Lorsque les souvenirs de Fauve remontaient, il sentait une étrange sensation de bien-être et de plénitude l’envahir.
Il lui fallut un long moment pour réaliser ce que ça signifiait. Elle ne pouvait… Elle n’avait pas… Ils n’avaient… Non… Pas ça…
D’un bond, il se releva et porta ses mains sur son ventre puis ses cuisses en ayant une vision d’horreur. Ce qu’il redoutait depuis des lunes venait de se produire, avec l’une des pires personnes possibles : quelqu’un avec qui il travaillait.
- La connasse… marmonna-t-il entre ses dents.
Quelques jours plus tard, au hasard des voyages de Fauve, un petit rat porteur d’un message se présenta devant lui. Le rongeur attendit que l’aventurier récupère ce qu’il lui amenait, avant de détaler à toute vitesse pour rejoindre ses congénères.
La missive était la suivante :
Fauve Nalim : sud-ouest de la Capitale. Taverne du Fenrir hurlant. Après la nuit tombée. Seul.
(Tampon de l’Ordre des Célantia)
Là ce qui importe le plus là tout de suite c’est que je suis à taverne du Fenrir hurlant sans même ma chienne avec moi. Je suis encore moins à l’aise de la laisser loin de moi depuis que je ne sais comment elle est devenue mon familier. Est-ce qu’elle pourra aussi apprendre des magies comme eux ? Il faudra que je voie cela avec un éleveur. Plus tard. Tout sera plus tard de toute manière. Là, j’attends comme on me l’a demandé.
Je ne m’attendais pas du tout à tomber sur une missive livrée par des rats, mais cela a le mérite d’être discret et facilement destructible pas le coursier en cas de besoin. En plus cela ne demande pas d’avoir confiance dans le rat pour ne pas être lu ou céder à la torture pour des renseignements. Même avec une bague de communication il y a certain point qu’un animal ne peut pas donner ou n’a pas les mêmes éléments. Cette organisation me plaît de plus en plus, mais si ma participation là-bas pose un petit souci.
Nalim.
Vu le type d’organisation, je ne vais pas pouvoir utiliser ce passe-droit qui me met une belle barrière avec ma famille sans que cela risque de me sauter à la tronche à un moment. Autant, mentir à la garde ou la guilde, ça ne me dérange pas. Autant le faire avec une organisation qui peut envoyer des rongeurs pour te dévorer sans que soit su un jour que tu as été en vie, c’est moins mon truc.
Doucement, comme si c’était quelque chose de compliqué je raye le nom de famille d’emprunt du mot que j’ai gardé et écris Milan juste au-dessus. Même juste ainsi, même si cela est déjà sorti dans la bouche de ma sœur, c’est toujours différent que de l’écrire. Cette impression que c’est un fer que je me glisse au pied moi-même.
Seulement, pour de nouveaux coéquipiers qui sont aussi secrets de base, avec qui j’aimerais vraiment créer de lien, il y a certaines choses qui doivent se faire. Être honnête là-dessus est important. Queen gérera toute seuls les pots cassés si jamais j’en fais. C’est une grande fille. Au moins cela n'éclabousse pas Samael normalement. Un bruit se fait entendre, un de plus dans cette taverne et vraiment, ne pas avoir Soly avec moi ne me met absolument pas à l’aise. J’ai simplement cette impression d’être une mouche capturée sous le verre d’un enfant et qui ne sait pas qu’elle est déjà prise au piège.
Une personne s’approche, sur d’elle, plus que sur d’elle parce que cet homme prend place face à moi comme si c’était parfaitement naturel. Presque automatiquement je lui donne le papier en main. Il y a un froncement au niveau de son front avant un hochement de tête. Il sort de son sac un sac. Il m’explique que je vais devoir le mettre sur ma tête et me laisser guider. Définitivement ne pas leur mentir est une bonne chose et c’est bien qu’il ne cherche pas d’ennui, même si j’ai l’impression que je viens de mettre les pieds dans quelque chose d’un peu trop gros pour mes yeux pas si petits pourtant. Docilement, je m’exécute. Au pire, je mourais ce soir si j’ai fait le mauvais choix. Oui, qu’est-ce qu’il pourrait arriver de pire ?
Le Fauve, la Belle
et le Truand
Inaros
Discrètement, perché sur le toit d’un bâtiment faisant face à la taverne du Fenrir hurlant, Inaros observait la scène qui se déroulait sous ses yeux. Son glass canon en main, il était prêt à tirer sur Fauve si jamais celui-ci montrait le moindre signe d’hostilité ou d’agressivité envers le célonaute qui était chargé de l’accueillir. Il ne pouvait qu’être prudent. L’échange se déroula pourtant à la perfection, le - potentiel - futur célonaute acceptant d’être masqué pour ne pas qu’on voit où il serait conduit. Rapidement, Inaros descendit de son abri et se dirigea vers l’arrière de la taverne. Leofu, l’homme qui avait accueilli Fauve, le rejoignit au bout de quelques minutes, guidant un aventurier qui se laissait faire. Leofu discutait avec lui, afin de le mettre en confiance et de le rassurer quant à ce qui l’attendait. Ils se doutaient bien que ce n’était pas une partie de plaisir de se faire emmener de la sorte. Sans dire le moindre mot pour ne pas que sa voix parvienne aux oreilles de l’aventurier, il s’assura que tout le monde était prêt, puis ils partirent. Un frisson l’avait tout de même parcouru en voyant la dégaine de l’homme aux cheveux blancs. L’idée de ce qu’il avait partagé avec son corps le hantait.
Ils empruntèrent des routes étroites, puisqu’il n’était pas question de laisser deviner à Fauve où il était emmené, encore moins s’il connaissait bien la Capitale. Tous les recrutements ne suivaient pas le même schéma. Suivant le statut ou la profession, certaines adaptations étaient réalisées. Ici, en sa qualité d’aventurier, Inaros pouvait déjà tester sa mobilité et sa discrétion.
Au bout d’une vingtaine de minutes à déambuler au sein de la ville, ils s’arrêtèrent devant un bâtiment où les attendait un autre homme de main d’Inaros. Il leur fit signe d’entrer et, une dizaine de minutes plus tard, Fauve se trouvait dans une pièce circulaire. Leofu lui fit retrouver la vue et lui laissa le temps de s’accoutumer à la faible luminosité.
Il y avait en tout deux personnes pour Fauve : le fameux Leofu et un autre homme. Il avait une allure élégante mais était aussi masqué. Il ne tenait pas à ce que son visage soit découvert. Sa main, gantée, se plaça sur son torse et il s’inclina très légèrement devant Fauve pour le saluer. Inaros se tenait en retrait, dans l’ombre d’une autre pièce au-dessus d’eux et invisible. Il n’allait pas intervenir lors de cette cérémonie. Il ne tenait pas à griller sa couverture.
Face à Fauve se tenait aussi l’un des objets les plus précieux du mercenaire, son globe de vérité. C’était une petite sphère d’une dizaine de centimètres qui s’illuminerait d’une douce lueur blanche lorsque Fauve poserait sa main dessus. Une autre clé de sécurité pour le mercenaire, alias Sirius dans cette organisation.
Mais, avant de débuter quoique ce soit, Leofu avait glissé le morceau de papier dans la main d’Inaros. Celui-ci avait froncé les sourcils et avait réprimé un haut-le-cœur. Pour couronner le tout, c’était en réalité un Milan. Le premier contact avec cette famille, qui s’était déroulé avec la cadette Andra, ne s’était pas très bien passé et lui avait encore plus fait haïr la noblesse si cela était possible. Il avait donc légèrement grimacé, avant de plier le papier et de le glisser dans sa poche. Il comprenait désormais mieux pourquoi il avait dû chercher toutes ces informations.
Solennellement, l’homme ganté prit la parole.
« - Fauve Milan. Je représenterai, le temps de cette cérémonie, l’autorité de Sirius et retransmettrai fidèlement ce qu’il souhaite vous dire. Vous êtes ici car vous pouvez prétendre entrer dans l’Ordre des Célantia. Cependant, plusieurs vérifications sont nécessaires afin de nous assurer de vos motivations et que vous n’ayez pas l’intention de nous nuire. Nous ne sommes également pas seuls, mais peut-être l’aurez vu déjà perçu. Nous travaillons majoritairement dans l’ombre. »
Il lui glissa un morceau de parchemin. L’écriture était gracieuse et le papier de bonne qualité.
Moi, (prénom et nom du célonaute), vais maintenant lire les douze préceptes des célonautes pour prouver ma sincérité et ma motivation. Je garderai en main le globe de vérité à la lecture de chacun de ces engagements et j’attendrai que la véracité de mes propos soit validée ou non.
1. Je m’engage à ne pas révéler le fonctionnement interne de l’Ordre des Célantia et à ne donner aucune indication, même subtile, sur l’identité des autres célonautes.
2. Je m’engage à ne pas révéler l’identité d’un des archontes, de Sirius ou de Phébus si je viens à les apprendre.
3. Je m’engage à rester loyal envers les autres célonautes et à ne pas rapporter leurs faits à la garde ou, si j’en fais partie, à ne pas agir contre eux.
4. Je m’engage à ne pas garder pour moi et à partager avec tous les autres célonautes les informations que je serais susceptible d’avoir en ma possession. Ces informations peuvent paraître dérisoires de prime abord et peuvent être des lieux, des noms, des objets en ma possession, des personnes, des textes, des directions, des pièges, des conseils ou des rumeurs.
5. Je m’engage à faire part de mes volontés d’obtenir personnellement un des trésors chassés par l’Ordre.
6. Je m’engage à ne pas garder pour moi les trésors chassés par l’Ordre. Je ne déciderai pas de la destination de ces derniers et le remettrai à mon supérieur.
7. Je m’engage à ne pas parler au nom de l’Ordre si je n’en ai pas reçu l’autorisation.
8. Je m’engage à respecter l’engagement n°1 même si je décide d’acquérir de la notoriété et de rendre mes découvertes publiques.
9. Si jamais je viens à briser un, ou plusieurs, de ces engagement(s) d’une quelconque façon, indépendante de ma volonté, je m’engage à mettre l’Ordre au courant, par tous les moyens.
10. J’ai, ou je pense avoir, involontairement brisé un, ou plusieurs, de ces engagement(s).
11. Je compte, ou j’ai déjà, volontairement brisé un, ou plusieurs, de ces engagement(s).
12. Je m’engage à ne pas refuser de répondre une nouvelle fois à l’engagement n°10 et n°11, peu importe quand et pourquoi.
Désormais, la phrase de reconnaissance que j’utiliserai pour me faire connaître des autres membres de l’Ordre et pour prouver mon entrée dans celui-ci sera : « Que pensez-vous d’un chasseur qui traque une proie qu’il n’a jamais vue ? » et la réponse attendue sera : « Après douze épreuves, dix soleils blancs et deux lunes rouges, il la verra. ».
« - Nous vous demanderons de toucher le globe qui se trouve juste ici et de lire les préceptes qui y sont inscrits. Il serait… Regrettable que le globe se teinte de rouge des préceptes un à neuf et au douzième. Comprenez bien que nous serions obligés de vous faire… Oublier certaines choses, par la force s’il le faut. Vous comprendrez également que votre degré d’implication au sein de notre organisation est totalement libre et que nous ne demandons qu’un strict minimum. Nous pouvons également vous garantir plusieurs choses mais, avant d’en discuter, je propose que nous voyions jusqu’où vous êtes prêt à aller… »
D’un geste de la main, il l’invita à commencer.
— Moi, Fauve Milan, va maintenant lire les douze préceptes des célonautes pour prouver ma sincérité et ma motivation. Je garderai en main le globe de vérité à la lecture de chacun de ces engagements et j’attendrai que la véracité de mes propos soit validée ou non.
Le début est simple, on n’a même pas encore vraiment commencé cette liste que déjà inconsciemment je regarde l’orbe garder sa couleur blanche. Oui, j’ai bien fait d’indiquer ma véritable identité de base sinon je me serais cramé rien que là.
— Je m’engage à ne pas révéler le fonctionnement interne de l’Ordre des Célantia et à ne donner aucune indication, même subtile, sur l’identité des autres célonautes.
C’est logique pour moi de ne pas dévoiler qui est là, mais c’est aussi rassurant de me dire que cela va dans les deux sens et que mon côté Milan ne sera pas, avec de la chance, pas utilisé contre ma famille directement.
— Je m’engage à ne pas révéler l’identité d’un des archontes, de Sirius ou de Phébus si je viens à les apprendre.
Est-ce que cela change vraiment de la première règle ? Pour moi c’est du pareil au même, mais bon, au moins cela fait que tout reste parfaitement blanc.
— Je m’engage à rester loyal envers les autres célonautes et à ne pas rapporter leurs faits à la garde ou, si j’en fais partie, à ne pas agir contre eux.
Oui, prendre des objets qui pourraient être vus par certains comme des trésors nationaux ou encore comme de l’armement de masse ne sera pas forcément bien vu par la garde. Je me demande quelques instants si des gardes sont dans les rangs de cette organisation avant de laisser couler et continuer.
— Je m’engage à ne pas garder pour moi et à partager avec tous les autres célonautes les informations que je serais susceptible d’avoir en ma possession. Ces informations peuvent paraître dérisoires de prime abord et peuvent être des lieux, des noms, des objets en ma possession, des personnes, des textes, des directions, des pièges, des conseils ou des rumeurs.
Devenir informateur en ayant demandé des informations moi-même à la base m’amuse, mais je comprends l’intérêt de cette règle. En quête aussi c’est parfois les tout petits détails qui font toute la différence.
— Je m’engage à faire part de mes volontés d’obtenir personnellement un des trésors chassés par l’Ordre.
Oh ! Est-ce que cela veut dire qu’il serait possible parfois d’avoir un des trésors chassés pour soi si cela nous intéresse vraiment ? Ou au moins pouvoir l’utiliser une fois ou autre ? Surement en fait et cela, mine de rien me fait un peu sourire. Puis, même si ce n’est pas le cas dire que cela nous intéresse à la base n’engage à rien du tout.
— Je m’engage à ne pas garder pour moi les trésors chassés par l’Ordre. Je ne déciderai pas de la destination de ces derniers et le remettrai à mon supérieur.
Dans tous les cas ça ne sera pas moi, mais ceux en haut qui choisiront quoi en faire. Pas de soucis sur cela.
— Je m’engage à ne pas parler au nom de l’Ordre si je n’en ai pas reçu l’autorisation.
Pas d’intérêt d’avoir une société secrète sinon.
— Je m’engage à respecter l’engagement n° 1 même si je décide d’acquérir de la notoriété et de rendre mes découvertes publiques.
Heureusement, ce n’est pas pour moi de rendre mes découvertes publiques, je préfère la chasse et toute l’adrénaline qu’offre l’aventure. Après, si un des trésors pouvait offrir des avancés pour les familiers ou animaux de manière générale j’aurais envie de partager cette trouvaille, mais là encore c’est les supérieurs ici qui décideront de cela. Le globe reste blanc donc en soi tout se passe bien.
— Si jamais je viens à briser un, ou plusieurs, de ces engagements d’une quelconque façon, indépendante de ma volonté, je m’engage à mettre l’Ordre au courant, par tous les moyens.
Même si je me doute que le paiement pour briser une des règles, même de manière involontaire, ne sera absolument pas beau à voir. Mais pour la sécurité de toute l’organisation, il faut que cela se sache.
— J’ai, ou je pense avoir, involontairement brisé un, ou plusieurs, de ces engagements.
Non. Ah ! L’orbe prend une couleur rouge directement et personne ne bouge, cela doit être normal alors.
— Je compte, ou j’ai déjà, volontairement brisé un, ou plusieurs, de ces engagements.
Toujours pas et toujours cette couleur rouge en réponse et personne ne réagit, cela doit donc être ce qu’on attend du globe, je suppose. C’est bien pratique ce genre de chose.
— Je m’engage à ne pas refuser de répondre une nouvelle fois à l’engagement n° 10 et n° 11, peu importe quand et pourquoi.
Cette fois le globe reprend une couleur blanche et définitivement cette chose fonctionne bien, en tout cas avec moi. C’est même rassurant d’avoir ce genre de façon de faire pour être certain de garder l’organisation sur pied. On arrive à la fin des engagements et il ne reste que la conclusion à donner.
— Désormais, la phrase de reconnaissance que j’utiliserai pour me faire connaître des autres membres de l’Ordre et pour prouver mon entrée dans celui-ci sera : « Que pensez-vous d’un chasseur qui traque une proie qu’il n’a jamais vue ? » et la réponse attendue sera : « Après douze épreuves, dix soleils blancs et deux lunes rouges, il la verra. ».
Tout en disant cela, je rends le papier à la personne qui me l’a donné. On ne garde pas ce genre d’engagement avec soi, même dans un carnet à secret pour le coup. C’est typiquement le genre de moment que je ne mettrais jamais dans un livre mémoire si j’en obtiens un.
— Je ne viens pas à suivre une personne en mettant ma tête dans un sac pour des crottes de souris. J’écoute toutes vos garanties avec les oreilles bien ouvertes et pour mon implication, cela dépendra des chasses ou recherches disponibles ou non sur le moment. Je n’ai jamais été très bon en livraison. J’aimerais aussi que ceux qui restent de la famille Milan ne soient pas visés par l’ordre d’une façon ou d’une autre.
Il y a une tête qui se secoue dans la pièce et on me fait signe d’approcher. Ce que je fis et on me murmura tranquillement quelques pistes qu’il serait bon de creuser. Le murmure n’est pas pour que cela soit secret au reste de la pièce, mais plus pour me donner l’impression qu’on ne me le demande qu’à moi. Une manière de prouver une confiance et même si je ne sais pas qui est la personne qui fait cela j’apprécie la manière de faire. Même si je suis sûr d’avoir les pieds dans un engrenage trop grand pour moi cela me détend. Peut-être qu'un jour je monterais les échelons de tout cela ou je resterais une ombre toute ma vie. Qu’importe, c’est une nouvelle meute et c’est pour le moment tout ce qui importe.