En plus, si cela ne suffisait pas, son père avait tenté de commencer à introduire l’idée d’avoir un membre supplémentaire dans leur famille et le petit garçon avait du mal à comprendre ce que son père voulait exactement dire avec cela. Un projet d’adoption c’est certes une chose qu’on prépare à l’avance, surtout quand on a déjà un enfant, mais le faire quand on a les nerfs en vrac et les émotions qui jouent au yo-yo, ce n’est peut-être pas la bonne solution. Surtout quand son pouvoir est lié aux dites émotions, que l’enfant déjà présent sait que ça veut dire que son papa est pas forcément bien et qu’il ne comprend du coup encore moins pourquoi.
Vraiment, ce n’était pourtant pas la période des nouvelles là tout de suite. Est-ce qu’il y avait une période pour les nouvelles de toute façon ? Sûrement pas sinon tout se passerait à ce moment-là et on serait tranquille le reste de l’année. Est-ce que cela ne simplifierait pas tout simplement la vie ? Ou au contraire cela ne serait-il pas encore pire ? Comprendre qu’actuellement Faolan avait trente-six mille questions en tête, n’ayant pas forcément un rapport l’une avec l’autre, de ce fait, il est des plus songeur, avec tout de même une dose d’anticipation, un agréable mélange de joie de revoir Fedora, accompagner a une appréhension pour ce même événement. À comprendre qu’il y a de la neige, mélanger à la pluie, avec quelque grêlon, le tout avec un ciel dégagé et que les voisins en ont certainement assez d’avoir le cuisinier dans leur entourage proche.
Il y aurait bien la solution de la relaxation, une grosse de méditation pour calmer et gérer tout cela. Prendre le temps pour lui de soufflé un coup et ne laisser que la pluie en sortir vainqueur, mais il manque trop de réponses à ses questions pour que cela soit stable. Donc, à la place, il y a ce melting-pot d’émotion et cela a déjà le mérite de le fatiguer d’avance. Comme s’il avait besoin de cela en plus, mais bon, finir et commencer l’année en beauté semble être à l’ordre du jour en tout cas. Il lui faudra certainement aller chez un médecin après aujourd’hui, mais il s’en occupera plus tard, quand il ne sera plus à quelque pas de résoudre ce qui se passe d’étrange avec Fedora ou encore faire plaisir à son fils. Parce que oui, pour le moment c’est les deux points qui l’intéressent tout de suite. Le reste c’est dans le composte du jardin.
Son cœur à un rater en entendant les coups contre cette dernière et un vent de surprise souffle alors que de son côté Melta stop tout ce qu’il faisait juste avant. Avec Guimauve le globe sur la tête, Salombo le ptidodo violet sur les talon et Cannelle le rarwük encore tout petit, c’est presque la ménagerie au grand complet qui ouvre la porte avec un enthousiasme qui laisse Faolan sur le cul en regardant cela. Presque il ne manquerait que l’utilisation de pouvoir de Melta et ça serais la fin de tout, mais non, ce n’est pas encore ça. Là, l’adulte des lieux se demande juste quelle éducation il a donnée à son fils pour qu’il agisse ainsi comme s’il était le roi de cette famille. C’est certainement parce que c’est le cas, mais que pour ça aussi le blond est dans le déni de ce qui se passe sous ses yeux. Quoi qu’il en soit il y a un accueil plein de vie et bonne humeur pour la personne qui vient de frapper et une certaine honte de la part de Faolan. Parce qu’au final, ça pouvait être aussi bien le facteur, que les voisins ou effectivement Fedora, la réaction du rouquin aurait été la même à l’ouverture de la porte. Dans tous les cas, Faolan s’approcha, pris son meilleur sourire du moment et offrir sa salutation la plus bateau du monde.
— Bonjour.
Pire que ça, tu meurs.
"Idiote!" S'insulte-t-elle en ne se lâchant pas de son regard inexpressif. Bien-sûr qu'il n'y a aucun espoir, s'il ne l'a pas retenu alors qu'elle était faite de chaire et de sang, il est évident qu'il n'aura rien à faire d'une poupée... Elle s'habille rapidement, tristement aussi sans aucun doute : une robe noire tout ce qu'il y a de plus simple, des ballerines noires en guise de chaussure et la voilà prête : la couleur de ses habits reflétant bien ses pensées sombres : elle va faire acte de présence, le saluer, faire plaisir à Melta et puis repartir tout simplement en prétextant une affaire importante... C'est le mieux, ainsi elle tiendra sa promesse mais ne s'infligera pas une douleur inutile! Elle quitte la demeure familiale non sans emporter Grimmy, la petite poupée animée par l'âme artificielle trônant sur l'épaule de cette grande poupée animée par son détestable pouvoir! Elle arrive devant les grilles et Wilfred - qui est revenu à la capitale en constatant que la poupée ne rentrait pas au grand port suite au bal - l'attend déjà, la main sur la porte du carrosse il lui ouvre avec un grand sourire.
"Amusez-vous bien ma dame!"
"Cela ne devrait pas être long, nous pourrons sans doute avancer le rendez-vous avec monsieur Stravosia!" Répond-t-elle simplement, ses yeux ayant possiblement encore moins d'éclat qu'habituellement.
"Nous n'en ferons rien ma dame! Vous savez aussi bien que moi que les sentiments sont parfois difficile à comprendre."
Elle sait ce que le majordome veut faire, elle sait qu'il a probablement raison cependant, elle ne veut pas l'entendre, elle ne veut simplement plus y croire! La douleur ressentie? Insoutenable! Bien pire que toutes les insultes, toutes les craintes, tout les coups! Pire encore que cette fois durant laquelle ses camarades voulaient lui arracher la tête pour voir jusqu'à quel point la chaîne pouvait se tendre... Une douleur telle qu'elle en souffre encore! Est-ce que l'on peut considéré cela comme son premier échec sentimental? Sans aucun doute et ce sera certainement le dernier également! Il est beau de vivre avec de l'espoir mais parfois, mieux vaut ne pas croire en l'impossible! Elle est une poupée, un objet, un monstre! Voilà une vérité qu'elle aurait mieux fait de ne pas oublier! "Nous verrons à mon retour!" Tranche-t-elle simplement alors que Wilfred soupire et ferme la porte de la calèche qui se met en route, emportant cette poupée qui, pour une fois, n'affiche pas ce grand, beau et effrayant sourire.
Arrivant au niveau de la demeure de Faolan, le cocher vient lui ouvrir la porte et elle descend en s'avançant vers la maison. Première constatation le climat fait des siennes et elle va finir rapidement trempée! Deux choix s'offrent alors... Ce serait le moment de faire demi-tour, sa dernière chance de fuir, cependant elle frappe à la porte, regrettant presque aussi vite ce choix! Est-elle seulement prête à l'affronter? Son regard, ses geste, son visage! Peut-elle seulement le regarder en face sans ressentir la meurtrissure de cette soirée? Trop tard pour reculer, la porte s'ouvre et alors qu'elle commence à sourire s'attendant à voir le jeune cuisinier, elle se retrouve face à une véritable ménagerie et à un petit enfant qui sourit de son plus grand sourire! Fedora se penche, offrant un câlin - qu'elle nécessite sans aucun doute plus que quiconque - au bambin avant de rentrer dans la demeure pour s'abriter des intempéries. Faolan est là, elle s'avance doucement vers lui, que dire? Que faire? Une accolade? Un câlin? Elle en a envie et elle se maudit pour cela! Pourtant, c'est lui qui rompt la glace si l'on peut dire quoi que, cette intervention ait plutôt tendance à jeter un froid sur les dernières braises de l'espoir de Fedora... Un simple bonjour totalement impersonnel...
"Bonjour? Et c'est tout? Non mais tu te fous de ma ..."
"Grimmy il suffit!" Tranche, sans doute sèchement, la poupée. "Bonjour Faolan! Merci de me recevoir... N'ais crainte je ne t'importunerai pas longtemps, j'ai des rendez-vous plus tard dans la journée." Rendez-vous qu'elle aurait volontiers annulé mais, de toute évidence, cela aurait été inutile
— Fée ! Grimmy ! Content voir. Plein nouveau copain. Mamie et papy donnent peluches jolies aussi. Tata et tonton aussi avoir mangé gros poisson. Bonhomme neige toute belle faite pour toi. Aime ? Câlin encore ?
Faolan n’avait même pas le cœur de tenter de canaliser son fils et lui faire avoir un discours qui semblerait un peu plus cohérent. Là il fixait simplement Fedora le regard triste et simplement la neige tombait. Il n’y avait même plus la joie de la faire venir, elle était arrivée en deux phrases à tout balayer comme si ce n’était rien d’un revers de main.
— Ah… Tu étais occupé aujourd’hui… Ah… Tu aurais dû le dire, je ne voulais pas te déranger si tu as plus à faire.
Elle a pourtant dit qu’elle venait pour ne pas faire de la peine à Melta, donc il avait pensé, naïvement visiblement, qu’elle lui accorderait sa journée entière. Que cela lui laisserait le temps de discuter de ce qui ne va pas et aussi, surtout, de passer un bon moment ensemble. Seulement elle est remontée contre lui et Grimmy aussi.
Il prend doucement son fils dans ses bras et l’éloigne un peu de la porte sous le regard complètement perdu du petit. Il manque de la joie de vivre a son père et il n’arrive pas à comprendre ce qui ne va pas, pourquoi est-ce qu’il ne pleut plus ? Le blond force un sourire, mais du point de vue de l’enfant ce n’est pas un visage rassurant.
L’attitude de Fedora de son côté rappelait encore plus puissamment qu’elle était noble, qu’elle avait toutes les responsabilités qui vont avec et que visiblement il ne savait pas ne pas mettre les pieds dans le plat avec elle. Dans un soupire à fendre l’âme il lui désigna le canapé et se massa un peu le coup.
— Ne reste pas sur le pas de la porte, j’ai un doute que la neige soit bonne pour toi. Est-ce que tu as besoin d’être aussi froide ?
— Papa bêtise ?
— Sûrement, mais on ne veut pas me dire quoi.
— Pourquoi ?
— Hum… je vais faire du chocolat…
Et il laissa complètement son fils et son invité pour faire la boisson chaude. De toute façon, qu’est-ce qu’il pouvais répondre à Melta ? Il n’en savais juste rien. Vu qu’elle était là pour Melta peut-être qu’elle ne voulais simplement pas le voir et que sa présence l’agaçait. Qu’est-ce qu’il est supposé faire de toute manière dans toute cette histoire ? Il n’y a pas de guide de comment ne pas foirer avec son entourage ? Il faut qu’il vois cela la prochaine fois qu’il croise un bouquiniste.
Melta, adorable bambin qui danse autours d'elle réclamant un autre câlin! Souriant la jeune poupée se penche vers lui pour le lui offrir sans aucune hésitation mais qui en a besoin exactement? Lui ou elle? Sans doute elle, elle n'a que peu de doute sur ce fait! Elle regrette, d'être venue bien-entendu, comme pourrait-elle ne pas regretter de s'infliger cela? Mais également ses propos! A-t-elle était réellement désagréable? Sans aucun doute! Assez en tout cas pour faire réagir en partie le cuisinier! Elle aurait dû le dire qu'elle était occupée? Qu'aurait-il fait alors? *Se serait-il senti soulagé?* Se demande-t-elle. *M'a-t-il invité uniquement par politesse suite à notre discussion et aurait-il préféré que je me désiste?* Se questionne-t-elle... Sans doute! Elle en est intrinsèquement persuadée mais elle voulait malgré tout le voir alors pourquoi est-ce qu'elle agit ainsi? Elle-même ne le comprends pas vraiment, peut-être a-t-elle juste honte de s'être ainsi faite "repousser" d'une certaine manière?
Quoi qu'il en soit, elle relâche Melta et se redresse pour regarder à nouveau Faolan... Un doute que la neige soit bonne pour elle? Alors c'est ainsi? Voilà que tout d'un coup sa condition de poupée revient au centre de l'attention? Pourquoi la neige serait-elle plus mauvaise pour elle que pour une autre personne? Froide... Pourquoi est-elle venue ici exactement? C'était une mauvaise idée, elle voudrait crier, pleurer, fuir comme cette horrible soirée mais qu'est-ce que cela provoquerait? Après un échange avec son fils dans lequel il affirme ne pas savoir ce qu'il a fait, il les laisse là pour aller faire une boisson chaude. *Ne le sait-il vraiment pas?* Se demande-t-elle. Comment peut-il ne pas comprendre? Est-ce seulement possible? La poupée enlève ses chaussures, ensuite son manteau, elle donne Grimmy à Melta en lui demandant de jouer gentiment avec et se dirige d'un pas décidé vers la cuisine. "Faolan!" Dit-elle en s'avançant vers lui mais, à chaque pas, sa confiance et sa détermination diminuent alors que sa peur grandie... S'il n'a réellement pas comprit, peut-être y a-t-il encore un espoir mais, elle ne veut plus se bercer d'illusion! Elle qui était si déterminée avance maintenant plus lentement, elle voulait avoir une conversation, elle voulait lui parler, elle voulait lui dire tout ce qu'elle avait sur le coeur mais... Peut-elle seulement y parvenir? S'arrêtant devant lui, elle le regarde de ses grands yeux inexpressifs et finalement, elle baisse la tête, posant son front contre la veste du jeune homme. "Idiot!" Est le seul mot qui sort de ses lèvres...
Son envie de lui offrir son cadeau qui n’avait pas apprécié l’idée de le faire passer par Tea comme il avait pu le faire avec les autres lettres, cela lui avait sembler trop impersonnel, moins important, moins tellement de chose alors qu’il n’avait pas hésité à envoyer un paquet à Zoran sans autant de pression. Il avait même choisi le papier du paquet avec soin pour l’emballer avec soin. Les petits rubans pour tenir le tout aussi avaient été choisis avec soin. Il lui avait fallu cinq essais pour que tout soit parfaitement prêt. Ainsi qu’un peu d’aide de sa sœur aussi pour finir les finitions pour au final voir les doigts de son amie ouvrir le tout sans même se rendre compte du temps que cela avait demandée. Il faut dire qu’il avait fallu l’ouvrir et le refermer plusieurs fois au palais et cela avait cassé tout un pan de la préparation. Pourtant, il avait mis beaucoup de sa passion dans ce paquet cadeau. Il avait même eu honte de venir les mains vides pour une autre amie à lui dans cette soirée. Une avec qui le cœur ne palpite pas de la même façon, il rougit aussi, mais il n’y a pas les papillons dans le ventre. Une amie qui ne l’avait pas mis au bord de la crise de panique pour être partie sans qu’il ne comprenne pourquoi.
C’est presque amer dans sa bouche de repenser à cela, de se revoir faire tout cela pour une attitude ainsi de Fedora. S’il n’avait pas été un adulte qui se doit de montrer à Melta que pleurer pour tout n’est pas la bonne solution, il serait sûrement en train de pleurer lui-même. Complètement remué par tout cela. Il a les mains qui tremblent légèrement et il semble mieux de laisser le fait de remuer le chocolat à plus tard. À la place, il laisse son corps agir et il prend Fedora dans ses bras pour un câlin qu’il trouve un peu bancal, mais qui en même temps lui fait du bien au cœur.
— Un jour, je te présenterais ma mère et tu ne verras avec elle si c’est pas une meilleure idée de m’avoir donné ça en prénom.
Il y a un bout de rire, un rire un peu nerveux parce qu’il n’a aucune idée a de combien il peut rire de tout cela ou pas. Est-ce que c’est une bonne idée de le faire ? Est-ce que là aussi c’est une tradition qu’il ne respecte pas et fait n’importe quoi avec ? Il n’en sait rien, mais s’il se pose trop de questions il va exploser.
— Fedora, je ne suis pas doué et tu le sais. Vraiment, je ne sais pas ce qui t’a fait du mal au bal, mais sache que je n’ai jamais voulu te faire du mal. Tu comptes pour mois, alors s’il te plait, excuse-moi d’être un idiot.
Parce qu’il n’a jamais trop su de comment de comment faire avec les autres au final. Qu’il tatillonne beaucoup et visiblement les faux pas sont fréquents. Ce n’est pas pour autant qu’il veut que tout se brise en mille morceaux comme ses amitiés d’enfance. Réparé les pots cassés ensuite est compliquer. Même quand le temps passe et que la rancune diminue. Il ne veut pas que Fedora devienne la prochaine Asha de sa vie.
— Câlin aussi !
Melta réclame de l’attention et Faolan relâche sa prise sur la brune pour prendre son fils dans ses bras dans un bout de rire. Le bambin lui est tout heureux et pense juste que c’est une bonne journée. C’est tellement simple quand on est enfant.
Alors qu'elle est perdue dans un flot de pensées qui la perdent de plus en plus, voici que Faolan reprend la parole, reparlant de cette fameuse soirée, ce baiser qu'il n'a pas comprit, cette réaction qu'il a - ou n'a justement pas - eut, les larmes de la demoiselle partie en courant dans la nuit sans même reprendre ses chaussures et la peine qu'elle a ressentie! Elle le regarde de ses grands yeux, il n'a réellement pas comprit! Alors ce n'était pas réellement un rejet? Un aveux de non réciprocité? Était-ce juste une horrible incompréhension? Est-ce réellement possible? Elle veut y croire mais a tellement peur et pourtant... Pourtant il serait si simple d'avoir une réponse concrète à cette question, il suffirait de faire en sorte qu'il n'y ait plus le moindre doute, n'est-ce pas facile au final? Il vient bien de dire qu'elle était importante pour lui et qu'il ne voulait pas la blesser non?
"Faolan..." Commence-t-elle. "La vérité c'est que je..." Continue-t-elle avant d'être interrompue. "Câlin aussi!" Melta arrive avec Grimmy, le petit bambin est arrivé juste à temps, juste avant que la poupée ne fasse une déclaration qui aurait pu sceller son destin! Devrait-elle le remercier? Sans doute! Mieux vaut ne jamais savoir plutôt que de souffrir d'apprendre que tous ses espoirs ne sont rien de plus que cela : des espoirs impossibles! Les bras de Faolan la relâchent et elle a envie - égoïstement - de le retenir alors qu'il prend son enfant dans ses bras, n'y a-t-il pas une petite place - toute petite - pour elle? Elle sourit, de son grand, beau et effrayant sourire, bien heureuse en ce jour d'avoir ce pouvoir qui empêche de lire toute la tristesse dans son regard. "Je... Je ne sais pas ce qu'il m'a prit ce soir là... Tu n'as rien fais de mal! Excuses-moi..." Dit-elle en une phrase monocorde, heureuse de ne pas pouvoir pleurer sous cette forme! C'est tellement plus simple ainsi au final, plus simple que d'avouer ce qu'elle ressent pour lui et d'affronter des conséquences qu'elle ne veut pas affronter finalement... Elle est une poupée et non une humaine, sans doute est-il temps de l'accepter?
Ce n’est rien. Il cligne plusieurs fois des yeux et n’y comprends rien, encore plus. Comment cela ce n’est rien ? Elle est partie en pleurant et a été fâchée ensuite dans son courrier et son arrivée pour rien ? Il va pour ouvrir la bouche pour protester que c’est stupide, puis la referme en se disant que c’était un peu malvenu de reprocher cela à Fedora alors qu’il avait admis lui-même être un idiot plus tôt.
Puis son cerveau fait des maths en ce moment même. Il réfléchit sur la fin de soirée, ce qui est arrivé après que la poupée soit partie. En fait, cela prenait tout son sens d’un seul coup. Il devait vraiment y avoir quelque chose dans les boissons qui faisaient que les réactions des gens étaient étranges. Tout simplement.
Peut-être qu’elle était plus en colère contre elle-même de ne pas avoir compris ces réactions à elle en fait. C’était une possibilité plus que probable pour lui. Il se devait de la rassurer, ne pas la laisser être triste pour de mauvaise raison. Cela ne serait pas bien s’il ne le faisait pas en plus.
— Oh ! C’est peut-être à cause d’un truc dans les boissons alors. Enfin, je pense qu’il y avait un truc dans les boissons, parce que dans la nourriture en tout cas il n’y avait rien ou alors ça a été fait quand je n’étais pas en cuisine, mais j’y suis resté longtemps avant le service.
Il semblait que ça soit important pour lui de préciser tout cela. Parce que d’une certaine façon il fallait aussi la rassurer que les repas ne fussent pas faits avec des choses étranges. Qu’il n’aurait pas laissé sa cuisine lui faire des choses étranges.
— Du coup, vraiment, je pense, c’est la boisson. Parce qu’il y a des gens qui ont fait des choses étranges après ton départ, j’ai même une amie dans la garde qui m’a léché le visage sans aucune raison, personne ne fait ça normalement… enfin, Solveig ne fait pas cela et...
— Solvache venir ?
— Veig Melta… et non, elle ne vient pas, on s’est seulement vu quand j’étais au travail.
— Oh ! Moi aussi travail voir gens !
— Tu ne travailles pas Melta.
— Si ! Melta travaille ! Melta grand ! Melta fort !
— Melta dodo sans chocolat s’il continue.
— Papa jaloux de Melta !
— Donc je bois le chocolat ?
— Non ! À moi.
— Hum.
— S’il te plait.
— Tiens petit teigne.
Il tendit une tasse à l’enfant qui la prit avec un petit rire enfantin et le but avec un grand plaisir. Son attention se reporta sur Fedora beaucoup plus détendu d’un seul coup. La météo donnait le droit à une pluie fine qui allait dans ce même sens.
— Enfin, je suis heureux que ça soit simplement ça… Même si du coup c’est un peu inquiétant d’avoir des produits comme ça dans les verres du palais… Enfin, la garde doit s’en occuper, c’est certain.
Oui, la garde doit s’occuper de ce produit qui n’existe pas.
Faolan ne lui reproche pas son comportement au moins, c'est vrai que maintenant qu'elle y pense, affirmer que ce n'est rien, que le cuisinier n'est nullement responsable de la situation après avoir eut un tel comportement à son égard aurait pu le courroucer, en même temps elle ne peut certainement pas dire que c'est de sa faute non plus! C'est elle qui s'est bercée de faux espoirs, qui a cru que parce qu'elle était capable de marcher dans les rues sans être pointée du doigt ou d'avoir des amis elle avait également le droit de rêver d'être aimée! *Quelle idiote!* Se dit-elle! Comme s'il était possible que le cœur d'un humain puisse battre pour elle qui n'a pas réellement d'organes à cause de son pouvoir! Quelque chose dans les boissons? Fedora le regarde de ses grands yeux inexpressifs, bien contente qu'il ne puisse pas y lire sa surprise! Évidemment qu'il n'y avait rien dans la boisson! Elle a agit ainsi parce qu'elle éprouve un sentiment tout a fait humain pour elle, sentiment qu'il ne partage pas c'est évident! Pourquoi explique-t-il cela à l'aide d'une substance quelconque qui aurait été ajouté aux boissons? Elle l'ignore, elle ne comprend pas mais d'un côté, elle pourrait le remercier d'imaginer cela! C'est sans doute plus simple plutôt qu'il ne lui pose des questions!
Mais Faolan ne s'arrête pas là! Non, il explique que d'autres personnes ont fait des choses étranges après son départ ou plus spécifiquement une chose et une personne : une amie qui lui a... léché le visage? Solveig... Ce nom lui dit quelque chose... Réalisant soudain : c'était le nom de la belle jeune femme, l'hybride dont les oreilles sont sans doute douces, elle qui a une apparence déjà bien plus humaine que la jeune noble! Comment a-t-il réagit à cela? C'est son amie! Visiblement Melta la connait également... Quelle place occupe-t-elle pour lui? Y a-t-il eu plus que cette léchouille? Pourquoi a-t-elle fait cela d'ailleurs? Une boule se forme dans le ventre de la poupée : tristesse oui mais pas uniquement... Jalousie! Elle est partie en pleure et lui est resté à cette soirée? Pire encore, il est resté avec une femme, une belle femme, un hybride mais humaine bien plus qu'elle! Bien plus belle qu'elle aussi! Pourquoi? Pourquoi lui dire? Pourquoi est-ce qu'elle s'est fait de faux espoirs? "Idiote!" Dit-elle... Ne pouvant retenir ce mot de passer ses lèvres! Elle se demande cependant, parle-t-elle d'elle-même ou est-ce sa jalousie qui s'est muté en colère? Dans tous les cas, le mal est fait, elle l'a dit à voix haute et qu'elle parle d'elle ou de la garde n'y changera rien!
Elle doit bien avouer qu'elle n'a rien écouté du reste des paroles de Faolan, elle n'a même pas regardé - attendrie - son échange avec l'adorable bambin! Elle secoue doucement la tête, observant le jeune homme, triste sans pouvoir le montrer, frustrée sans vouloir le dire, jalouse bien obligée de se l'avouer mais surtout... Surtout vaincue! Ses derniers espoirs venant de se briser. "J'ai rencontré Solveig... Elle est très belle..." Dit-elle simplement... Oui, elle est vaincue, comment pourrait-elle lutter contre cette demoiselle qui semble assez proche de Faolan pour lui lécher la joue dans une soirée et qu'il en parle sans gêne aucune à Fedora, elle qui souffre encore de ce baiser qu'elle a rêver, espérer, voulu et qu'il n'a finalement pas retourner...
– Mais, non. Tu n’es pas idiote, moi aussi je me suis fait prendre et plein d’autres invités aussi. Ce n’était pas évident, tu sais.
Parce que oui, il reste dans son délire étrange de boisson. En même temps, là pour le moment c’est ce qui lui semble le bien plus logique pour la suite. Sans prise de tête en plus. Juste une évidence à l’état pur. Heureusement que le monde n’est pas rempli des évidences de Faolan sinon cela serait une catastrophe.
Melta lui rends sa tasse et semble en vouloir encore alors l’adulte le ressert et quand il entend la déclaration de Fedora sur la beauté de Solveig il sourit en riant un peu. Il ne pensait pas avoir ce genre de conversation avec son amie, mais si elle se sent à l’aise pour parler de cela il ne va pas la stopper. C’est une preuve de confiance de lui dire ça, il le sait bien.
— Oui, elle est très belle. Je t’avoue que ces derniers temps j’ai rencontré beaucoup de belles personnes… À bien y réfléchir, je me suis fait beaucoup d’amis depuis que je suis parti de mon village et pas un seul n’est moche. Je l’ai expliqué une fois dans une lettre à mon frère et il m’a juste traité de vantard, mais ce n’est pas de la vantardise. Aucun de mes amis actuels n’est moche… Après cela ne m’empêcherait pas d’être amis avec eux, juste Lucy a décidé que pour le moment il n’y en aurait pas à ma connaissance…
Bien entendu, cela coule de source pour lui, qu’il compte Fedora là-dedans. Elle est son amie et donc elle n’est pas moche, il lui a déjà dit qu’elle était belle en plus. Il réfléchit tout de même aux gens avec il a sympathisé pour le moment et même ceux avec leur particularité physique atypique ne sont pas moche. Loin de là.
— Il a y a même un je sais qu’il est canon autant en homme qu’en femme et cela devrais être interdit d’avoir un aussi beau corps dans toutes les situations… Je me demande si je rendais bien en femme d’un point de vue extérieur, moi ça me semblait bien, enfin, plus étrange que bien en fait… Ah ! Parce que oui ! J’ai été transformer une fois en femme par une femme étrange que j’ai rencontrée à côté d’une étale de super bonne pomme. Parfaite pour les tartes aux pommes ou les beignets, il faudra que la prochaine fois que c’est possible je puisse t’en fait gouter. Enfin, tout cela pour dire qu’une femme là elle m’avait transformé en femme pour un temps avec un autre gars sympa et après on l’a pourchassé, enfin, si on peut dire cela… Et… enfin, grosso modo a repris notre forme normale et je t’avoue que je me suis surtout senti tout étrange de l’expérience. Une poitrine c’est étrange à avoir et ne plus avoir son… enfin c’est étrange quoi, mais du coup, j’avoue que je me demande si cela donnait bien… Pas que cela serve à grand-chose, mais c’est bien de le savoir. Enfin, Aslander a dit que c’était bien, alors je lui fais confiance et… J’ai pensé à te dire que tu étais très joli dans ta robe du bal ? Parce que ça t’allait super bien ! Tu étais tout en beauté ce soir-là.
Pour une fois il s’est laissé entraîner dans l’explication plus ou moins embrouillée de son histoire. Parce que cela semblait couler de source et qu’il se sent plus à l’aise que tout à l’heure en plus.
— Au fait, tu veux faire une partie de jeu de l’oie pendant que tu es là ? Sinon j’ai aussi des jeux de cartes pour si tu préfères.
Parce que tu voudrais qu’elle s’amuse pendant son temps chez toi, surtout si elle a des affaires urgentes à régler ensuite. Plus elle se détendra, mieux cela se passera.
La considère-t-il seulement comme une amie? Elle le croyait jusqu'alors mais voici qu'elle en doute sincèrement! Aucun de ses amis n'est moche? Il l'a dit a son frère dans une de ses lettres? Alors il n'avait pas parlé d'elle! Comme il n'avait pas prévenu Java à l'époque? Ou il a parlé d'une poupée couverte de dentelle ou autres objets sans doute bien plus beau que les grandes dents ou les yeux rougeoyant de cette poupée à chaines! Elle ne comprend pas trop de quoi il parle ensuite, un de ses ami aussi beau en homme qu'en femme? Puis de lui-même en femme? Il faut bien avouer qu'elle décroche de ses explication, hochant simplement la tête par moment comme pour dire qu'elle écoute son histoire! Une histoire sans aucun doute passionnante cependant, le coeur n'y est plus! Elle refusait de se faire de faux espoir mais il faut croire que son esprit - la seule chose humaine chez elle - se refusait à abandonner avant que confirmation ne soit faite que jamais il ne la verra comme elle le voudrait... Sauf que voilà, Faolan... Gentil Faolan? Ou bien cruel Faolan? Elle ne sait plus trop exactement, car lorsqu'il complimente encore une fois sa robe, qu'il lui dit qu'elle était en beauté ce soir là, elle ne sait dire si c'est de la gentillesse ou de la cruauté! Un pincement se ressent encore en elle, elle voudrait hurler, crier, le supplier d'arrêter... *Arrêtes!* Se dit-elle. *Ne fais pas ça!* Voudrait-elle demander. *Ne joues pas avec moi...* Pense-t-elle à lui dire alors qu'elle voudrais s'enserrer de ses bras, serrer au point de déchirer son tissu, serrer jusqu'à ressentir quelque chose qu'elle ne ressentira jamais elle le sait... Pourtant, c'est tout autre chose qui échappe de ses lèvres alors qu'elle sourit de ce grand, beau, effrayant et surtout faux sourire. "Tu me l'as déjà dis oui... Merci!" Car après tout, elle ne peut pas lui reprocher ses actions alors que c'est évident qu'il ignore ce qu'elle ressent, c'est une poupée! Un objet! Comment pourrait-il imaginer qu'elle ressent quoi que ce soit?
"Non je..." Hésite-t-elle un instant. "Je ne veux pas réellement jouer en ce moment..." Finit-elle par dire avant de se tourner vers Melta, le petit bambin semble si heureux avec son chocolat, les bonheurs de la vie sont si simples alors pourquoi lui sont-ils refusés? Elle secoue doucement la tête avant de regarder Faolan. "Tu attends d'autres invités je suppose! Je ne vais pas m'éterniser, je ne voudrais pas gêner tout le monde..."
— Melta, tu veux bien aller jouer avec Grimmy sur le canapé s’il te plaît ?
Le petit leva les yeux vers son père sans trop comprendre. Pourquoi lui demander cela alors que Fée était là et qu’il voulait lui raconter plein d’aventure qu’ils avaient pu avoir avec ces nouveaux amis familiers ? Pourtant il hocha simplement la tête et aller présenter correctement sa ménagerie à Grimmy en étant sur le canapé. Une fois l’enfant un peu plus loin, Faolan regarda à nouveau Fedora, il allait être un bon ami et s’occuper correctement d’elle.
— Tu vas bien en ce moment ? Est-ce que tu as attrapé une maladie magique qui te fatigue et fait que tu souhaites rentrer rapidement ? Est-ce que tu veux que j’aille te chercher un docteur ?
Il y a une réelle inquiétude dans sa voix. Peut-être qu’elle voulait se montrer forte face à Melta alors ou ne pas l’inquiéter. Cela le dépasse en tout les cas et il ne sait trop quoi faire ou dire pour que tout aille mieux. Est-ce que cela peut aller mieux de toute façon ? Il n’en sait rien et d’un coup il a de nouveau la sensation de marcher sur des œufs sans rien pouvoir y faire.
— Et sinon, non, je n’attendais aucun autre invité, tu es la seule avec qui je voulais partager le Solstice, enfin il y a Melta aussi, mais, enfin… Ce n’est pas pareil, enfin, un peu, mais… Tu vois, n’est-ce pas ?
Ce n’est as clair dans ces mots, ni dans sa tête, mais il voudrait que cela soit limpide pour Fedora. Qu’il n’y est pas besoin de creuser plus en profondeur, que tout soit plus simple. Juste profiter du moment. Peut-être que c’est trop présomptueux de sa part de vouloir juste que tout aille bien. Lucy semblait ne pas être vraiment d’accord sur ce point-là.
— Enfin, on échange pas mal de courrier et tout, mais pour discuter ce n’est pas pareil de vive voix et en fait tu avais certainement mieux a faire que venir et c’est assez égoïste de vouloir que tu restes le plus longtemps possible, mais… enfin… J’aurais bien aimé faire une partie d’un truc avec toi et Melta et qu’on passe un Solstice au calme, mais après je ne veux pas te retenir avec tes obligations non plus et… voilà ?
Oui, voilà, il ne sait pas trop quoi ajouter. Il ne sait même pas si c’est clair. Il fera avec ou sans, ce n’est pas comme s’il avait d’autres choix de toute façon. Les bras ballants, il attend une réponse de son amie avec un regard un peu perdu et inquiet parce que la possibilité qu’elle soit malade reste tout de même bien présente et cela lui pince le cœur.
Une maladie magique... Elle sourit doucement, tristement même sans aucun doute! Heureusement cela ne se voit pas! Naturellement les seules maladies qui pourraient la toucher sont magiques! Après tout elle n'est même pas humaine alors, difficile d'espérer qu'il envisage autre chose! Une peine de coeur? Impossible alors qu'on n'a pas de coeur voyons! Elle maudit son état plus que jamais, pas à cause de ce que cela lui interdit - elle a bien comprit au bal alors qu'elle était humaine que même sans cette apparence horrible elle n'aurait rien pu espérer - mais simplement parce qu'il sait qu'elle n'a nul besoin de dormir! Elle ne peut malheureusement juste pas prétendre être épuisée! Un docteur? Malheureusement aucun docteur ne peut l'aider en ce moment.
"Non je..." Commence-t-elle sans vraiment savoir que dire ensuite! Elle a l'impression que quoi qu'elle dise ce sera un mensonge, enfin presque! Il suffit de ne pas donner de détails. "Je ne suis pas malade..." Au moins cela est vrai et pas besoin d'en dire plus, inutile d'aller plus loin, inutile de tenter d'expliquer son état! Il ne comprendrait pas, ou alors elle devrait mentir et elle ne veut pas lui mentir! Cependant, Faolan n'en reste pas là! Bien-sûr qu'il n'en reste pas là! Ce serait trop simple, tellement simple, si simple! Pourquoi Lucy ne veut pas lui laisser la moindre chance? Pourquoi ne peut-elle pas simplement vivre simplement? Ce pouvoir maudit n'est-il pas suffisant? Faolan lui fait une déclaration qui lui fait miroiter un espoir absolument insupportable : elle est la seule avec qui il voulait partager le solstice? "Pourquoi?" Demande-t-elle à voix haute sans comprendre. Le fait-il exprès? S'amuse-t-il simplement des sentiments de la demoiselle? Pourquoi lui affirmer cela alors qu'il y a sans doute nombres de personnes qui auraient pu être présentes! Certes de ces beaux amis dont il parlait précédemment, pourquoi pas même Solveig qui doit sans doute bien plus lui manquer que Fedora ne le ferra jamais! Pourquoi alors lui dit-il qu'elle est la seule qu'il voulait présente en ce jour? Elle a envie de pleurer, plus que jamais mais ne le peut! Elle voudrait hurler mais se retient alors qu'elle le regarde de ses grands yeux.
"Je ne comprends pas..." Dit-elle tristement. "Je ne comprends plus rien!" Affirme-t-elle perdue, déboussolée, ignorante de ce que peut bien vouloir Faolan. "Tu n'invites que moi alors que tu as tant de beaux amis? Tu veux me voir aussi longtemps que possible mais tu me laisses partir en pleure et tu restes avec Solveig qui te lèche la joue? Je ne comprends pas, je ne te comprends pas! Qu'est-ce que tu attends de moi exactement? Qu'est-ce que je suis à tes yeux? Chaque fois que je crois comprendre quelque chose, ce n'est rien d'autre qu'une illusion..." Dit-elle, visiblement bien incapable de se taire cette fois. Les paroles du jeune homme et ses actions sont tellement contradictoires qu'elle a l'impression de devenir folle, ses émotions sont tel un jouet qu'il s'amuse à faire bouger de bas en haut lui faisant croire à ses rêves avant de briser ses espoirs par un geste! Elle a besoin de réponses même si elle a peur de les entendre...
Pourtant, il cherche. Il boit les paroles de son ami et n’y comprend absolument rien du tout. Pourquoi est-ce qu’elle semble ne pas s’inclure dans ces amis beaux ? Pourquoi elle lui parle de Solveig ? Pourquoi elle lui parle de sa place à ces yeux ou encore d’illusion dans toute cette histoire ? Elle a beau dire qu’elle n’est pas malade, lui n’est pas certain de cela. Parce qu’elle semble avoir une maladie qui lui fait dire des choses qui ne semblent n’avoir aucune espèce de logique pour son esprit. Pourquoi elle se prend la tête ainsi ? Oui, c’est plus simple de se poser ce genre de question de pourquoi il a le cœur qui se serre autant de la sentir autant désœuvrée actuellement.
— Tu es une amie très importante Fedora. Pourquoi même tu me poses la question ? C’est parce que je ne t’ai pas suivi la dernière fois au bal ?
Il se sent perdu, parce qu’il pensait qu’elle aurait compris. C’était si dur à comprendre qu’il avait été perdu par cette réaction, qu’il a lui-même paniqué et qu’en plus de cela, mine de rien, il était à son lieu de travail du soir, pour la royauté en plus de cela et qu’il ne pouvait pas partir quand cela lui chantait. Enfin, si, il aurait pu, comme tout le monde peut partir d’un poste, mais après pour travailler à nouveau au palais ou avec des contacts du palais c’est plus compliqué, voir impossible. Fedora est une amie chère à son cœur, oui, mais pas au point de perdre tous ces rêves de recette de la haute société pour des larmes qu’il n’a pas comprises et qui lui ont fait avoir un début de crise de panique.
— Je… Alors… C’est gênant… Je ne voulais pas te le dire comme ça… D’habitude, je le dis qu’à Melta et je ne comprends même pas pourquoi on en arrive à devoir te dire cela… Fin, je comprends que tu n’étais pas bien, enfin, non, je n’ai pas compris exactement, mais fin… Je ne pensais pas avoir à me justifier sur le fait de ne pas t’avoir suivi. Fedora… Tu étais une invitée à ce bal, je travaillais pour le palais. Déjà avoir pris une pose pour danser avec toi a été mal vu par le chef de salle, encore plus après que tu es partie en larme, bien entendu que je ne pouvais pas te suivre et que je devais continuer mon travail… Enfin, ce n’est pas que tu ne comptes pas pour moi, vraiment, je t’ai même fait un cadeau, je ne fais pas des cadeaux au premier idiot qui passe, mais je travaillais.
Papa travaille, comme il dit si bien et si souvent à Melta quand ce dernier souhaite jouer alors que ce n’est pas le moment. Il ne sait pas quoi lui dire de plus, il ne veut pas la culpabiliser en lui parlant du fait qu’il a fini par chialer en faisant la vaisselle pendant un long moment après son départ ou encore qu’il n’a rien compris à la léchouille de Solveig, parce qu’il n’a pas l’impression que cela arrangera quoi que se soit. En fait, là il a l’impression d’être dans des sables mouvants et de s’enfoncer de plus en plus sans jamais pouvoir sortir de cela, quoi qu’il fasse.
— Fedora, tu te rends tout de même compte, n’est-ce pas, que tu es dans mes amis beaux n’est-ce pas ? Que je ne me fatiguerais pas à échanger du courrier avec toi si on n’était pas ami ? Que j’ai autre chose à faire de ma vie que de me moquer de toi ? Tu ne me prends quand même pas pour une personne qui ne veut que me moquer de toi pour le plaisir n’est-ce pas ?
Parce qu’il a la sale impression que c’est ce qu’elle pense là tout de suite et que c’est blessant si c’est le cas. Beaucoup plus blessant que ce qu’il pensait à la base. Il voulait à la base juste passée un bon moment avec elle et jouer à un jeu de société à trois, voir quatre si Grimmy voulait être cavalier seul pour jouer aussi, pas devoir donner des explications sur des trucs qu’il ne comprend pas. Est-ce que c’est sa manière polie de lui dire qu’il doit prendre ces distances et qu’il gêne ?
Visiblement c'est un sacrifice qu'elle seule est prête à faire! Enfin, sacrifice est un bien grand mot, elle ne le voit pas comme tel! Pour elle, c'était parfaitement naturel que de faire cela mais son attachement au jeune homme est sans aucun doute plus grand que l'inverse! C'est du moins ce dont elle s'est convaincue au fond d'elle-même avec les derniers événements et cette discussion... Oui, il lui a fait un cadeau! Un beau cadeau, un cadeau plaisant, utile aussi sans aucun doute! Ce livre la passionne et le marque page est magnifique! Un très agréable cadeau... Elle a aussi voulu lui en faire un, après la danse, sous la forme d'un baiser timide et hésitant aussi! Son premier baiser! Elle a voulu lui faire cadeau de ses sentiments, il l'a simplement refusé et étrangement, c'est sans doute ce qui lui fait sentir le plus mal actuellement! Ce n'était pas un objet, ce n'était pas quelque chose de matériel mais c'était la chose la plus précieuse qu'elle pouvait lui offrir, une chose que lui seul pouvait avoir et il l'a refusé sans la moindre hésitation... Existe-t-il seulement un refus plus douloureux que celui-là?
*Je ne suis pas une enfant!* A-t-elle envie de dire. "Désolée..." Finit-elle par dire réellement sans spécialement le penser. Idiot de Faolan! Idiote d'elle! Est-ce si important de servir des nobles qu'il n'apprécie pourtant pas? Et s'il est juste question de recette, il pourrait simplement demander à Gaspard! Le cuisinier de la famille Sanward serait sans doute heureux de lui apprendre ce qu'il sait! Est-elle égoïste à cet instant? Peut-être... Mais il faut bien qu'elle trouve autre chose que cette blessure inguérissable au fond de sa poitrine sur lequel se concentrer... Et finalement... Une question! Ou plutôt plusieurs mais qui arrivent toutes au même point : que répondre à cela? Que lui dire? Non! Bien-sûr que non! C'est ce qu'elle aurait dit normalement mais maintenant? Après tout cela, après toute cette situation, après s'être retrouvée complètement perdue sans savoir que faire, que dire ou que penser, cette réponse lui semble bien moins évidente! Elle l'ignore! Voici la terrible réalité, elle ignore complètement ce qu'elle pense! Elle ignore plus encore ce qu'il pense exactement d'elle! La considère-t-il réellement comme une amie? Qu'a-t-il dit après qu'elle soit partie? S'est-il moqué de l'hideuse poupée partie en pleurs alors qu'il était avec Solveig? Elle ne veut pas le croire mais... Il y a un mais car elle ne sait plus!
"Je... Je..." Commence-t-elle sans trop réellement savoir que dire, incertaine de ses propres paroles! Faolan, le gentil Faolan, l'adorable Faolan... Pour la poupée plus que jamais : l'aimable Faolan! Peut-elle seulement croire qu'il soit ainsi capable de se moquer d'elle en toute sincérité? Non! "Je ne crois pas que ce soit le cas non!" Finit-elle par dire avant de secouer la tête. "Je sais que ce n'est pas le cas! Que tu ne te moques pas de moi... Que tu n'es pas comme cela!" Affirme-t-elle finalement mais ensuite? Que dire d'autre? "Je... Je pense juste que tu ne me comprends pas, que je ne te comprends pas non plus ou que j'ai mal compris plutôt au départ? Ce n'est pas très grave, les choses sont plus claires maintenant, plus évidentes, plus logiques, plus normales en réalité!" Dit-elle en souriant doucement... Oui, il est normal qu'un humain ne puisse pas aimer un objet. "Je suis désolé, je suis juste préoccupée mais cela devrait aller mieux, j'ai bien compris maintenant!" Pourra-t-elle s'en contenter? Sans doute pas mais... Inutile d'entendre la vérité! Mieux vaut ne pas avoir de réponse claire que de l'entendre de sa bouche : ses sentiments ne seront jamais réciproques elle le sait, inutile donc de lui dire ce qu'elle ressent réellement et d'avoir la confirmation, ce serait bien trop difficile à entendre...
— C’est super que tu comprennes Fedora, mais moi je suis toujours perdu.
C’est primordial pour lui de le dire, de l’exprimer, il y a des non-dits dans leurs discussions qu’il ne comprend pas. Comme si elle parlait de quelque chose qui est une évidence pure pour elle, alors que lui nage en plein brouillard et encore, un brouillard est plus clair que cela. C’est en connaissance de cause qu’il fait cette comparaison. Peut-être qu’elle le pense plus doué pour comprendre ce qui l’entoure que ce qu’il ne l’est vraiment. Peut-être depuis le début elle se trompe sur lui et qu’elle est déçue de plus en plus qu’elle le connaisse. Cela pique au cœur de penser à cela et fait aussi trembler un peu ces mains.
— Je suis désolé de ne pas comprendre, je t’assure, je veux, mais je ne suis pas dans ta tête…
Sa voix aussi tremble sans pouvoir ne rien y faire. C’est certain qu’il n’est pas dans sa tête, tout comme il n’est aussi rempli d’une grosse couche de dénis sur ces propres sentiments ou semble se mettre des œillères sur tout ce qui pourrait être autre chose que de l’amitié en relation positivent avec une autre personne. Depuis cette discutions de merde avec sa famille il ne veut plus y penser, depuis qu’il a la responsabilité de Melta il ne veut pas lui imposer l’instabilité de son cœur pour une personne en plus d’eux deux.
— La dernière fois que tout le monde semblait tout comprendre et que j’étais dans le flou j’ai fini par être en froid ma famille et… enfin ça c’est mal fini parce que je n’avais pas dit à la bonne personne que…
Le doute le prend et ses mots se stoppent. Est-ce que Fedora en aura quelque chose à faire qu’il explique cela ? Est-ce que pour lui ça ne sera qu’une excuse de plus et rien d’autre ? Est-ce que ce n’est pas un peu cela ? Il y a la frustration que Grimmy semble savoir et lui en vouloir, qu’elle lui en veuille pour un sujet qu’il ne comprenne pas et l’impression de marcher sur des œufs.
— Qu’on s’en fiche certainement, je suppose…
Un regard se porte sur Melta qui s’amuse sans même faire attention qu’entre les deux adultes ce n’est pas vraiment la même chose. Faolan est juste totalement perdu et ne sait pas trop quoi faire, encore et toujours. Peut-être qu’en fait il a besoin de lui expliquer, même si ça n’a rien à voir avec le problème pour qu’elle comprenne de combien il a du mal à tout comprendre.
— Tu sais… C’est stupide, et tu vas peut-être trouver cela con, mais je n’ai pas envie qu’on parte sur un malentendu parce que je n’ai pas compris ce qui arrive. Je ne dis pas que ça sera plus simple ou autre, mais si on n’en parle pas franchement on ne pourra pas avancer et je veux avancer avec toi, pas fuir le problème. Après, si tu veux qu’on en discute une autre fois parce que c’est trop pour aujourd’hui ou parce que tu as besoin de temps ou même que tu préfères le faire par écris, j’accepterais tout de toi, mais je t’en supplie, ne décide pas toute seule que tu as compris quelque chose qui semble me dépasser sans m’en parler franchement.
Parce qu’il ne veut pas la perdre, ne pas avoir un malentendu qui traine et reste là. Il ne veut pas d’une nouvelle gifle et le bris de ces liens pour les mauvaises raisons une nouvelle fois. Il ne veut pas revivre ce qui est arrivé avec Asha et Elthas. Pas avec une personne qui est si chère à son cœur. Doucement, il lui prend la main et lui sourit tendrement, tentant de faire passer dans ce sourire son envie que tout aille mieux, son envie de lui laisser son temps, mais aussi qu’il tient trop a elle pour que tout se détériore. Tout sera plus simple s’il n’était pas dans le déni qu’il plie se plie bien trop pour tenter de toujours que ça aille pour le mieux avec elle sans faire forcément attention à lui-même sur le moment. Un peu, beaucoup, comme quand il avait été amoureux pour la première fois.
Sauf que voilà, pour être tombée elle est bien tombée oui! Seule apparemment! Et les mots de Faolan ne l'aident pas réellement : il n'est pas dans sa tête! Effectivement, il ne l'est pas... Est-ce uniquement sa faute à elle alors? N'est-elle pas assez claire, n'est-elle pas assez sincère? Elle pensait pourtant que d'échanger ainsi son premier baiser avec lui serait plus qu'explicite, dans sa tête il était évident qu'elle n'agirait pas ainsi pour une simple "tradition" par pour quelque chose d'aussi important que cela! C'est pourtant évident que c'était son premier baiser vu son apparence, la réaction des gens face à elle, sa solitude dont Faolan a pourtant conscience non? *Est-ce ma faute?* Se demande-t-elle. *N'était-ce pas évident?* Se demande-t-elle? Après tout, elle est si stupide que c'est peut-être effectivement le cas! Peut-être que ses actions lui semblaient plus qu'équivoque mais que Faolan ne le voit pas ainsi? A-t-il seulement comprit que c'était son premier baiser? Après tout, il la croyait bien fiancée malgré son apparence hideuse et repoussante! Peut-être croit-il aussi qu'elle avait déjà embrassé quelqu'un?
Le froid avec sa famille! Oui, c'est sans doute plus simple de se concentrer là-dessus, de parler d'autre chose que d'elle et de ses sentiments évidents qui ne le sont pas tant que cela visiblement! Sauf que non, il n'avait pas dit quoi? Ce changement de sujet soudain, cette pensée que l'on s'en fiche? Est-ce important? Une explication peut-être? *Non sans doute pas...* Se répond-t-elle toute seule! Après tout, elle ne voit pas ce qui dans le passé de Faolan pourrait réellement concerner la situation actuelle! Elle sait ce qui lui est arrivé dans les grandes lignes, elle ne voit pas comment cela pourrait avoir le moindre rapport avec elle, ses sentiments non partagés et cette souffrance qu'elle ressent parfaitement pour une fois! Mais elle est brave la poupée, quoi qu'on puisse en dire elle a l'habitude de faire face à l'adversité avec ce grand sourire! Certes, il n'est pas toujours sincère mais au moins il est présent!
Sauf que voilà, il veut en parler franchement! Quand elle sera prête? Le sera-t-elle seulement un jour? C'est encore pire sans aucun doute de se faire rejeter que de ne pas avoir de réponse claire non? Cependant, peut-elle prendre cette décision pour lui? Le retenir honteusement en ne lui disant pas ce qu'elle pense? Car c'est aussi cela : ces sentiments qu'ils ne partagent pas de toute évidence, ne risquent-ils pas de les éloigner si elle les avoue? Ne va-t-il pas vouloir prendre ses distances vis-à-vis de cette horrible poupée cauchemardesque qui s'est attaché à lui? Elle le craint, persuadée au fond d'elle que ce sera le cas! Qui voudrait rester proche d'un objet aussi effrayant si celui-ci clame vous aimer? Après tout, c'est sans aucun doute une vision de cauchemar que de se faire dire cela par pareille créature dans l'esprit de bien des gens! Non, mieux vaut se taire!
Sauf que voilà, Faolan prend la main de la jeune noble, lui sourit chaleureusement, oui... Les gentil Faolan, l'adorable Faolan et - dans le cas de Fedora - l'aimable Faolan! Pourquoi personne ne lui a jamais dis que ce genre de situation pouvait arriver, que ce genre de sentiment serait si lourd, que ce genre de moment serait si douloureux? Elle qui ne ressent pas la douleur des coups souffre pourtant affreusement présentement, une douleur non pas physique mais bien plus difficile à supporter pour une jeune poupée! Alors elle craque! Un pas vers le jeune homme, timide, hésitant, un rapprochement lent. Un second pas alors qu'elle serre sa main tenant la sienne comme pour se donner du courage, comme pour s'empêcher de reculer... Elle lève la tête vers lui, le regarde un instant, elle pourrait se mettre sur la pointe des pieds, lui voler un nouveau baiser sans qu'il ne pense à une tradition quelconque mais non! Elle se le refuse, cela serait trop douloureux qu'il ne réagisse pas encore et puis, de toute façon, elle n'a aucune envie de lui infliger cela! Lorsqu'elle était humaine d'accord mais là? Avec cette apparence, cette bouche grande et horrible, ce visage qui ne possède même pas de nez? Elle aurait honte, bien consciente qu'un tel échange serait plus traumatisant que plaisant pour quiconque! Elle baisse les yeux... Comment le regarder en face vu ce qu'elle s'apprête à faire?
"Je suis désolé!" Commence-t-elle comme si une excuse était obligatoire. "Je sais que je ne suis qu'une poupée, un objet... Un monstre!" Continue-t-elle sans réelle tristesse dans la voix, après tout elle n'évoque que des évidences dont elle a finit par se convaincre. "Je ne devrais pas... C'est le genre de chose que seule une humaine devrait ressentir n'est-ce pas?" Demande-t-elle en secouant la tête de droite à gauche. "Mais je n'y peux rien! Je n'ai pas décidé tu sais!" Encore des justification, des excuses aussi en un sens. "Je t... Je tiens à toi! Beaucoup, énormément, trop peut-être? Bien plus que je ne le devrais vu ma condition..." Se perd-t-elle à dire. Pourquoi est-ce si dur? "C'est pour ça que je t'ai embrassé, que j'ai réagis ainsi, que je suis en colère ou triste ou incompréhensible... Je ne peux pas t'en vouloir de ne pas comprendre! Après tout, qui pourrait comprendre qu'un objet puisse vivre cela?" Demande-t-elle comme résolue avant de lever les yeux vers lui, ses yeux inexpressifs qu'elle déteste autant qu'elle les aime présentement de l'empêcher de pleurer... "Mais je n'en peux rien! Ce n'est pas ma faute! Je n'ai pas choisis! Faolan..." Elle serre un peu plus sa main, rebaissant de nouveau la tête, visiblement c'est trop difficile de l'affronter en face alors que sa dernière tirade s'échappe finalement. "Je n'y peux rien si je suis tombé amoureuse de toi..."
Soyons honnêtes, Faolan s’attendait à plein de choses sortant de la bouche de Fedora, mais pas à ces derniers mots-là. Tout son discours, d’un bout à l’autre lui pique le cœur bien plus que ce qu’il pouvait s’y attendre. Une part de lui veut la prendre dans ces bras, lui promettre que tout va aller bien, qu’il va être là pour elle, puis il y a l’autre part de lui. La part encore trop blessée de son passé, celle qui ne comprend pas ce qu’on peut lui trouver, celle qui se dit qu’elle s’est accrochée à lui seulement parce qu’il a été gentil avec elle. Celle défaitiste qui se dit que c’est simplement passager et qu’elle trouvera mieux ailleurs une fois qu’elle aura ouvert les yeux.
En plus de cela, comme si ça ne suffisait pas, il ne sait même pas sur quels pieds danser avec cette déclaration. Est-ce qu’il ressent la même chose ? C’est une chose dont il n’est pas certain, parce qu’il ne c’est jamais poser la question, il a simplement profité de tout son soûl de la présence de Fedora et de son affection sans vouloir y voir autre chose que de l’amitié. C’est plus simple de n’y voir que cela. Pourtant, il ne pas juste la laisser dans le silence comme là tout de suite, sinon elle va encore tout comprendre de travers alors qu’il ne comprend toujours pas lui-même ce qu’il ressent.
— Alors, on va reprendre dans l’ordre, s’il te plaît.
Oui, il peut le faire s’il reprend les points un après l’autre, comme dans une recette. Il suffit de suivre et tout se passe bien. Enfin, si la recette est bonne de base, sinon c’est la catastrophe. Ne pas penser directement à la catastrophe.
— Fedora, qu’importe si ton pouvoir à changer ton corps, tu es une humaine. Tu as le droit de ressentir tout ce qu’il est possible de ressentir, ce n’est pas un crime et tu n’as pas à t’excuser pour cela. Jamais. Puis, même si tu veux partir du principe que tu n’es pas humaine et donc ne pas m’écouter, est-ce que tu trouves que Grimmy n’a pas le droit d’avoir des sentiments ? Tu as une âme et tu n’as pas à te sentir coupable de ressentir quoi que se soit.
Tout du long, il lui a tenu les mains avec une certaine fermeté, comme s’il avait peur qu’elle s’enfuie. Il a complètement peur qu’elle s’enfuie et que tout se brise. Il laisse un nouveau silence ce se faire, il faut passer à la suite de la recette, mais c’est beaucoup plus délicat. Plus compliqué. Plus dangereux pour tout ce qu’ils sont. Il est beaucoup trop dramatique pour ce monde ce brave cuisinier.
— Je ne veux pas être insultant, mais est-ce que tu es certaine de m’aimer ? C’est pas simplement parce que je suis sympa avec toi et que tu confonds avec une amitié forte ? Enfin, je… Hum…
Elle n’allait certainement pas comprendre de pourquoi il demande cela. De pourquoi il tourne autour du pot tout du long. Est-ce que lui-même le comprenait vraiment ? Est-ce que c’est normal de mettre autant de temps à se remettre de son premier coup de cœur ? Est-ce que c’est normal de s’occuper de son fils comme étant le sien de base ? Sûrement pas.
— Je… On m’a dit, il y a longtemps, quand j’ai cru être amoureux, que j’étais un idiot qui confond tout. Du coup, hum… Je ne suis même pas certain si je l’étais ou si je le suis actuellement. Ça ressemble à ce que je ressentais, mais pas vraiment non plus. Vous êtes deux personnes différentes en même temps, mais… En fait, je ne sais juste pas ce que je ressens et j’aurais besoin du temps pour y réfléchir, pour savoir, pour ne pas te dire n’importe quoi tout simplement.
Pour être honnête entre eux. Parce qu’il ne veut pas mettre les pieds dans le plat encore. Même s’il adore Melta, il ne veut pas vivre une seconde fois une situation dans ce genre là.
— Tu sais, quand j’étais enfant on a tenté de me vendre l’amour comme étant une destiné choisi à ta naissance par Lucy et on m’a fiancé a la mère de Melta avant que je ne puisse même dire son prénom. Elle a été au final, avec les années qui ont passé, comme une petite sœur et je n’ai jamais rien eu d’autre pour elle. Puis, il y a eu le père de Melta, il avait le même âge qu’elle, plein de vie, et un je sais quoi qui m’a fait POUF dans le cœur. Un POUF un peu comme toi, mais pas exactement pareil et je n’ai rien compris. Eux deux se sont mis ensemble et ça a piqué au cœur, mais j’étais aussi heureux pour eux, mais ça… C’était étrange. Puis elle est tombé enceinte, à dit que j’étais le père, lui il m’a frappé en pensant que je l’avais trahi, parce qu’il était mon ami, ma famille s’en est mêlée et au final je lui ai dit que ça n’aurait pas été elle que j’aurais mise enceinte si j’avais eu le choix et… c’est mal passé pour tout le monde et ont m’a dit que je ne comprenais de toute façon rien aux sentiments. Que je n’étais même pas capable d’avoir une météo agréable, pourtant je l’aime bien ma pluie, même si ça n’a pas de rapport là.
Est-ce que cela rend plus clair ce qu’il raconte ? Sûrement pas. Cela embrouille certainement plus qu’autre chose. Les filtres ne sont plus là et il parle autant qu’il le peut comme pour noyer le poisson. Comme si donner le plus d’information possible allait faire que tout serait plus simple après. Moins brouillon. C’est stupide, parce que ça devient de plus en plus brouiller au fur et à mesure qu’il avance dans son histoire. C'est un peu triste cette romance, mais c'est sa plus belle, la seule en même temps. Celle avec Fedora n'est pas encore à raconter.
— Tu sais, la seule histoire d’amour que j’ai jamais comprise et qui est la plus belle que je vis, c’est Melta. C’est un amour familial, mais c’est le seul que je comprends vraiment et… enfin… est-ce que tu comprends du coup de pourquoi il me faudrait juste un peu de temps pour faire le point ?
En parler avec un ami qui s’y connaît un peu plus que lui pour se sortir les doigts du cul aussi certainement. Il est tellement perdu qu’il ne sait même pas vraiment ce qu’il espère ou non comme réponse ou de comment rendre cette situation moins étrange sur le moment. Il va juste attendre et voir ce qu’elle fera, ce qu’elle dira et ira à son rythme et sens à elle. Suivre le mouvement est souvent beaucoup plus simple.
Soudain, le son de la voix du jeune homme vient s'installer à son oreille, lui faisant relever la tête : reprendre dans l'ordre? Pourquoi? Elle a l'impression que c'est encore pire! Comme s'il s'apprêtait à lui dire qu'elle n'est qu'une poupée et qu'elle devrait comprendre sa place! Est-ce qu'il le dit d'ailleurs ou est-ce elle qui s'en persuade? Non, non! Les mots de Faolan chassent dans un premier temps cette certitude qui martelait son esprit : elle est humaine! Oui, ce n'est pas la première fois qu'il l'affirme et elle le croit, elle veut le croire, elle a du mal à le croire! C'est qu'avec cette absence de nez, cette peau qui n'en est pas une, ces yeux sans paupières et cette bouche cauchemardesque... Comment pourrait-elle aveuglément le croire alors que chaque matin, son reflet dans le miroir lui renvoi ce qu'elle est comme une ultime insulte à sa confiance déjà difficilement créée? Mais Faolan lui a toujours les mots, les bons mots même! Ceux qui lui redonne un semblant de confiance en elle, ceux qui la soulage, ceux qui la font se sentir humaine et plus encore : une belle humaine! Ce qu'elle ne sera jamais mais si lui y croit alors, elle aussi!
Elle hoche doucement la tête sauf qu'après ces premier mots, voici une question qui balaye encore une fois tout : en est-elle sûre? Son regard se pose sur celui du jeune homme alors qu'elle ouvre la bouche mais, pour dire quoi? *Bien-sur que j'en suis sûre!* Crie-t-elle intérieurement mais finalement, c'est un mot bien plus habituel qui se fait entendre. "idiot!" Dit-elle en baissant la tête... Des personnes gentilles avec elle, il y en a plusieurs : Lin pour commencer qui est une véritable amie mais également une mentore! Jaina avec laquelle elle a fait du camping dans sa propre demeure! Kell qui l'a encouragé à prendre son courage à deux mains! Aelith qui lui a donné ce collier qu'elle chérie tant... Oui, de nombreuses personnes gentilles mais une seule pour laquelle elle ressent cela! Pourquoi remet-il cela en question? Est-ce une manière de la repousser sans la blessé? Une manière de lui dire qu'il ne ressent rien pour elle, il la questionne en espérant qu'il n'aura pas à lui dire directement? De la lâcheté? Non sans doute pas! De la gentillesse sans aucun doute, après tout le gentil Faolan ne voudrait sans doute pas blessée cette idiote qui a eu tort de croire au bonheur et de vouloir garder son coeur...
"Du temps?" Répète-t-elle machinalement sans réellement comprendre, un peu comme si elle était brisée, comme si elle n'avait plus réellement conscience de ce qui l'entoure. Elle ne comprend pas, impossible pour elle de réellement comprendre! Du temps? Mais les sentiments ne sont-ils pas justement l'impulsivité? L'amour est une tornade, une poussée d'adrénaline que l'on ressent, que l'on vie plus que l'on ne réfléchit! Elle ne l'a certes jamais connu avant mais elle sait comment elle a ressentie cela, elle sait également que lorsque deux personnes disent "on doit parler" ou "j'ai besoin de temps", cela n'annonce jamais rien de bon... Mais soudain, une nouvelle réalisation : il ne veut pas la repousser, pas comme ça, pas maintenant, pas tout de suite! Besoin de temps oui, pour trouver les mots, pour savoir comment lui dire qu'il ne l'aime pas sans la détruire plus encore... Alors, elle sourit! Tristement même si cela ne se voit pas, Lucy bénisse cette apparence horrible qui l'empêche d'afficher de réels sentiments. Elle s'apprête à dire qu'elle comprend, qu'il peut prendre son temps, que cela n'a aucune importance vu qu'elle est persuadée de ce que cela signifie mais est coupé par le jeune homme.
Elle l'écoute attentive et silencieuse, c'est la première fois qu'elle entend toute l'histoire - ou du moins la plus grande partie de l'histoire - de Faolan, c'est la première fois qu'il lui dit tout en détail : son amour qui était apparemment pour son ami et non pas pour sa fiancée, la situation dans laquelle il s'est retrouvé, ses sentiments que l'on a bafoué en lui affirmant que cela n'avait rien de sincère... Elle l'écoute avec attention, comprenant peut-être un peu mieux même si cela ne change pas grand chose en réalité : cela ne change pas son état, cela ne change pas son apparence et le seul véritable nouvel élément est "l'amour" passé de Faolan en réalité : plus ou moins la même chose mais différent? Ce sera forcément différent dans le mauvais sens! La poupée sourit de son grand, beau et effrayant sourire et hoche simplement la tête. "Prends tout ton temps..." Dit-elle simplement. *Ce n'est pas important de toute façon...* Se dit-elle. "J'attendrai!" *Même si je sais que ça ne sert à rien...* Conclue-t-elle tant vocalement que mentalement avant de se détourner sans lâcher la main de Faolan, inutile de mettre plus de malaise dans cette situation. Elle a le coeur au bord des yeux, elle a envie de hurler, bénie ses larmes qui ne peuvent couler. "Rejoignons Melta, il va finir par se poser des questions!" Affirme-t-elle visiblement elle est plus forte qu'elle ne le pensait. "Tu pense que je pourrais caresser les familiers? Qu'ils me laisseront faire? Je veux vraiment en avoir! D'ailleurs Wilfred commence à se laisser convaincre, je pense bientôt aller en chercher un! Je suis impatiente d'avoir un compagnon! J'aimerai bien un lugnipus comme Cobalt il est tellement adorable! Malheureusement je doute que ce soit une bonne idée vu ma condition, un accident avec le feu serait vite arriver alors qu'il serait jeune...?" Dit-elle pour changer de sujet, définitivement, parler de son affection pour les familier, témoigner de son amour des animaux est bien moins douloureux présentement!
— Oui, rejoignons le, tu l’aurais entendus ce matin, il m’a réveillé avant même que le soleil se lève pour savoir de quand vous alliez arriver avec Grimmy. J’ai presque crus qu’il allait se mettre à pleurer quand je lui est rappelle que tu venais le soir. A un moment il a même marchander pour aller directement chez toi, mais je ne voulais pas t’embêter au cours de possible réunions d’affaire ou simplement autre obligation ou passe temps.
Puis, il ne fallait pas l’oublié, cette gène d’avoir l’impression d’avoir fait quelque chose de mal alors qu’il ne comprenais pas son faux mouvement à la soirée. Cela semblait, doucement, prendre un peu plus de sens, mais sans jamais vraiment que cela soit complétement cela non plus. Il décortiquerais tout cette histoire plus tard avec un avis externe, parfois, souvent en fait, c’était bien plus simple. En tout cas pour lui c’était bien plus simple.
Il siffla et Cannelle sa rarwük viens a eux avec une rapidité sans égal, visiblement Salombo cherchait à ne pas se séparer des mains cajoleuses de Melta qui expliquait, en long, large et travers, de comment les ptitdodo tout bleu pouvais courir sur l’eau comme si de rien n’était. Enfin, c’était des explications bateaux et il y avait beaucoup d’erreurs et plein de répétition et une personne s’y connaissant s’en serait certainement arraché les cheveux, mais, dans tous les cas, on pouvait ressentir l’intérêt que l’enfant mettait à ce genre d’information à donner à son ami. Prenant sa rarwük, encore bien petit vus son âge, contre lui, Faolan la présenta avec une certaine douceur à Fedora.
— Voici Cannelle, c’est la dernière arrivée dans ma famille.
Le familier poussa une sorte de miaulement un peu étrange par rapport à un chat, dans les touche un peu plus aigue, avant de venir se frotter contre les jambes de la demoiselle en attente de caresse qu’elle savais devait logiquement venir. Un fin ronronnement de contentement se fit quand le cuisinier pris doucement la main de Fedora pour caresser à deux le familier du jeune homme. Pas qu’il ne lui fasse pas confiance sur la marche à suivre, mais il voulais faire un truc avec elle. En quelque sorte lui montrer qu’elle faisait aussi un peu partie de ce tout aussi. De cette famille et qu’il voulais l’intégré tout doucement, comme ce qu’il faisait de base sans même y faire attention.
— On m’a dit qu’elle pourrait devenir une monture, comme mon ptidodo. Autant Salombo fera un Rapidodo du tonnerre s’il grandis effectivement un jour, autant Cannelle, je le trouve trop libre dans ses mouvement pour la contraindre à servir de monture. Enfin, je veux dire, Salombo aime bien faire monture pour Guimauve, alors que Cannelle feule à chaque fois que ma glooby veut tenter de faire la même chose sur elle. D’ailleurs, assez souvent, j’oublie que c’est la plus jeune de mes familiers vus de comment elle protège les deux autres…
— Papa et Fée plus triste ?
— Hein ? Ah ! Oui, Melta s’est fini.
— Fais paix ?
— Oui, mon riboux.
— Prochaine fois papa méchant avec Fée, moi taper papa.
— Melta, on ne tape pas les gens.
— Mais toi bêtise.
— Je ne te tape pas quand tu fais une bêtise.
— Bha plus câlin alors !
Faolan soupira, mais accorda cette victoire à son fils, n’ayant, de toute façon, pas l’énergie de se battre avec lui. Cela lui prenait déjà bien assez d’énergie ainsi. Il indiqua le canapé de la main à son ami et sortit un paquet de cartes de sept familles. Melta avait appris à y jouer depuis une semaine et c’était quelque chose qui pouvait faire une bonne entrée en la matière pour enfin, finir de détendre l’atmosphère. En plus Grimmy pourrait être un allié plus qu’utile pour le petit afin de gagner par lui-même. Faolan avait très bien appris à perdre les parties dans le pire des cas pour que son fils ne fasse pas que perdre.
— Du coup, une partie ça te tente ?
Ses pensées bien sombres sont soudainement interrompu par Faolan qui siffle ses familiers! L'un de ceux-ci s'approchent rapidement et Fedora est enchantée de découvrir une sorte de petit "chat"? Elle n'est pas réellement certaine, elle n'a jamais vu pareille créature mais elle la trouve tout simplement adorable alors que cette dernière se frotte aux jambes de tissu de la jeune noble. Elle s'apprête d'ailleurs à la caresser lorsque Faolan vient saisir sa main pour qu'ils caressent à deux le pelage de l'animal ce qui fait rater un battement à son coeur. Pourquoi fait-il cela? Est-ce qu'il ne fait pas confiance à la poupée? A-t-il peur qu'elle soit trop brusque et qu'elle fasse du mal à la petite créature? Est-ce également cela que pense Wilfred? Ou bien est-ce une autre raison? Pourtant il dit avoir besoin de temps alors pourquoi soudainement agir ainsi? Pourtant, la jeune fille ne dit rien! À quoi bon? Cette conversation est terminée autant ne pas revenir dessus, cela ne servirait qu'à se faire du mal inutilement.
"Elle est adorable!" Dit-elle en se redressant. "De quelle espèce s'agit-il? Je n'ai jamais vu ce genre de familier même dans mes livres!" Avoue-t-elle se sentant soudainement quelque peu gênée par son manque de connaissances. "Elle est vraiment magnifique!" Affirme-t-elle ensuite, nul doute qu'une fois adulte elle sera ô combien impressionnante mais malgré tout, elle la trouve absolument superbe! C'est alors que Melta intervient... Le petit garçon est parfaitement adorable de prendre ainsi la défense de la poupée cependant, Faolan n'est pas réellement responsable! Ce n'est pas sa faute s'il ne ressent rien pour la jeune noble! Après tout, c'est elle qui n'est pas humaine, c'est normal que le cuisinier ne puisse rien ressentir pour un simple objet... S'approchant de l'enfant, elle se penche vers lui, le regardant avec un sourire qu'elle imagine triste même si elle est bien consciente qu'il ne s'affiche pas différemment de ses autres sourires. Maudit pouvoir empêchant d'afficher ses émotions!
"Et si c'est ma faute Melta?" Demande-t-elle doucement. "Je n'aurais plus le droit d'avoir des câlins?" S'inquiète-t-elle en regardant le bambin de ses grands yeux. Après tout, toute cette situation est de son fait, c'est parce qu'elle a espérer plus que ce qui lui est permit que toute cette mésentente à eut lieu! Faolan n'est pas responsable, il n'a pas demandé à ce que cette... Chose? Oui, c'est le bon terme, elle en est convaincue, n'éprouve un quelconque sentiment pour elle. Se tournant ensuite vers Faolan, faisant fie du soupire de Grimmy qui doit sans aucun doute avoir comprit que Fedora se flagelle encore et ne l'apprécie sans doute pas, elle tente de se montrer heureuse dans sa réponse. C'est si difficile de faire semblant et cela, elle le découvre maintenant. "Avec plaisir! J'ai bien le temps pour quelques parties!" Affirme-t-elle faussement enjouée avant de prendre place à côté de Melta sur le canapé.