C’est la journée du réveillon et c’est une journée bien spéciale pour moi. C’est la première fois que mon père et les parents de Devon vont se rencontrer! Oui, oui, seulement après tout ce temps et quoi de mieux qu’une fête pour rapprocher les gens pour passer cette grande étape. Bien évidemment, nous aurions bien aimé les faire se rencontrer plus tôt, mais disons que nous avons eux quelques soucis. Nous avons accueilli mon paternel un certain temps à la maison et l’avons aidé à déménager jusqu’à la capitale. Suite aux nombreuses rumeurs qu’il y a eu sur le village perché, je me sentais plus à l’aise d’avoir mon père à mes côtés ou du moins, non loin de la maison. De plus, avoir les grands-parents dans la même ville nous aidera beaucoup surtout lorsque je reprendrai des contrats, mais ça, ce n’est pas pour tout de suite. Non, bien au contraire, il me reste encore quelques mois à supporter mon ventre ainsi et à contenier à le voir grossir. Arrivant sur la fin de mon cinquième mois, il me reste donc encore quatre mois avant de mettre au monde la petite créature qui grandit en moi. Heureusement, j’ai réussi à reprendre le dessus sur ma fatigue et me suis surtout obligée à prendre soin de moi. D’ailleurs, je ne vous l'ai pas encore dit, mes les grands-parents ne sont pas encore au courant qu’ils le seront bientôt.

Nous avions donc pris le temps de décorer la maison Devon et moi aider de Nephalie qui portait tout fièrement son collier à motif de flocons que nous n’avions pas encore activés. Nous avions installé un sapin à souvenir dans le salon et avions mis quelques souvenirs dans les boules de décoration qui nous touchaient. L’on me revoit dans une où je remets le collier jumeau à Devon. Une autre où ce dernier est plus que souriant alors que je lui annonce la nouvelle qu’il sera père. Des moments à l’aventurier téméraire avec nos amis et certains clients. Enfin, ce fut une demi-année bien chargée je dois dire. J’ai cru perdre de nouveau Devon et j’ai aussi pensé y laisser ma peau ainsi que celle de notre enfant à naître, mais nous avons survécu tous les deux et nous voici donc aujourd’hui dans l’attente de recevoir nos parents. Nous avions installé une pelote de gui dans le cadre séparant le salon à la cuisine et salle à manger en début de saison et il avait bien poussé! C’était donc un signe que nous étions heureux, enfin j’imagine.

Enfin, nous avions encore le temps avant que la visite ne soit présente et tout avait déjà été préparé au courant des jours précédents pour ne pas avoir à courir aujourd’hui, alors nous pouvions relaxer tous les deux ensemble et lorsque je me suis réveillée, j’avais vu qu’une nouvelle couche de neige s’était ajoutée à celle déjà présente.

« Devon! Viens! Nephalie, Theraphosa et moi allons jouer dehors! Prendre l’air nous fera du bien puisque nous passerons certainement le reste de la soirée enfermé dans la maison! »

Je m’étais habillée chaudement m’assurant d’avoir toutes mes extrémités protégées ce qui incluait, tête, mains et pieds!  Un manteau chaud fait de fourrure et de cuir que j’avais fait, puisque j’avais beaucoup de temps libre, recouvrait donc le reste de mon corps. Je sors donc la maisonnée à l’extérieur et Nephalie fait son fou en courant dans tous les sens dans la neige. Ses petites feuilles étant tombé pour l’hiver, celui ressemblait un petit dragon couvert de branche. Enfin, j’étais plutôt soulagée que ce dernier ne se cache pas à cause du changement de saison. Je me serai sentie seule sans la présence du petit dragon. Le corbeau, quant à lui, vint alors se poser sur mon épaule et regarda tout autour de lui.

* Froid dehors!
- Oui c’est normal, nous approchons à grands pas de la saison froide, Thera’
- D’accord…*

Le corbeau descendit donc sur le sol et se mit à sautiller dans la neige à quelque reprise et chercha à en manger. Il ouvrit ses grandes ailes sombres et les fit battre. * Froooooid tête! * Je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire l’entendant se plaindre dans ses pensées.

« Bon aller! C’est l’heure de faire un bonhomme de neige! Nephalie, trouve quelque chose pour le nez et Theraphosa, cherche pour les yeux. Pendant ce temps, Devon et moi allons faire le corps! »

Je me penche donc avec un peu moins de facilité, puisque j’ai maintenant un petit ventre qui me gêne bien, mais j’y arrive tout de même! Alors je prépare la première petite boule et la fais donc rouler jusqu’à obtenir une bonne taille. Devon fait de même de son côté et m’aide à mettre la mienne sur la sienne, puis nous faisons donc la tête ensemble avant que nos amis ramènent avec eux des objets quelconques. Il y avait donc deux glands ramener par le corbeau pour les yeux et un bogue de marronnier ramener par notre ami à quatre pattes. « Ouais, euh, merci. » J’essaie de ne pas maudire les épines du fruit en question et me dépêche de le mettre au milieu du visage.

« Il me semble qu’il manque quelque chose non? »

Aider de mon aimé, nous créons ainsi les boules de notre bonhomme de neige. Les familiers de la famille nous aident, comme ils peuvent, à trouver les objets en questions pour terminer ce dernier et soudainement, sans qu’on ne le voie faire, la petite larve de Devon se téléporte jusqu’au bonhomme de neige et tente de se nourrir de la bogue ou du moins tente de se frayer un chemin jusqu’au marron qui s’y cache. Devon récupère donc rapidement son familier avant que celui-ci ne se blesse et je jette un bref regard en direction de mon corbeau à trois yeux.

*Manger?
- Non, Slack est ton ami, pas de la bouffe.
- Oh…tristesse*

Bien évidemment le volatile n’est pas réellement triste seulement, je sais que chaque fois qu’il voit le glooby du tavernier, il semble toujours le regarder avec intérêt. Enfin! Je suis plutôt satisfaite de notre bonhomme de neige et je place mes mains contre mes hanches en faisant quelques pas. L’oiseau se pose donc sur la tête de notre bonhomme et se penche vers l’avant pour le regarder. *Vivant?*

« Mais non il n’est pas vivant, que je dis à voix haute tout en rigolant puis je m’approche alors de Devon pour me blottir contre lui et déposer ma tête contre son torse. T’imagines que l’année prochaine on pourra faire cela avec notre enfant aussi? Nos parents voudront certainement nous rendre visite plus tôt pour venir nous voir et peut-être qu’on fera cela tout ensemble? »

Je n’avais jamais connu cela et pour tout vous dire, mais je ne sais pas si ce sont mes hormones qui me joue des tours ou bien c’est tout simplement moi qui me sens émue, mais je sens des larmes monter doucement à mes yeux. Le bout de mon nez me chatouille et je m’empresse de passer un revers de manche dans mon visage.

Pendant ce temps, Nephalie vit bien sa vie de son côté, courant dans tous les sens de la cours et tente une approche peut-être un peu trop dangereuse entre Devon et moi, mais plutôt que de passer à l’endroit qu’il désirait, il percute mes jambes à l'arrière me faisant tomber sur le dos. Sur le coup, je pousse un souffle court et je panique un instant. *Le bébé?!* Puis je réalise en fait que je suis tout simplement tombée dans un tas de neige folle. Le père doit certainement s’inquiéter de mon état et je m’empresse bien évidemment de lui mentionner que tout va bien. « Je vais bien, ne t’inquiète pas! Seulement, je crois que je vais avoir de la difficulté à me remettre sur pieds! » Que je dis avec un petit sourire carnassier alors que je roule dans la neige de droite à gauche pour tente de me relever par moi-même. Seulement, si ce dernier essaie de me lever, il aura tout simplement une mauvaise surprise. *héhé*

Coincée sur le dos, j’ai la sensation d’être une petite tortue prise sur sa carapace et qui essaie fortement de se remettre sur ses petites pattes courtes. La neige ne m’aide pas bien qu’heureusement qu’elle soit présente parce que j’aurais pu me faire bien plus mal. Je ne pense pas que ma chute ait fait quoi que ce soit au bébé, mais en étirant le cou, je vois que Nephalie semble dépité de ce qu’il vient de se passer. La queue entre les pattes et la tête basse, il s’approche de moi avec hésitation. Il a peur qu’on le gronde, bien que je sache que ce n’était pas volontaire. Je soupire tout simplement en le regardant puis je rapporte vite mon attention sur Devon qui semble soulager de me voir bouger dans tous le sens. D’ailleurs, j’ai dans l’idée de lui faire une bien belle plaisanterie quand ce dernier se décidera à m’aider et comme de fait, lorsqu’il tend sa main pour que je la prenne, je le tire vers moi. Il perd l’équilibre et réussit à se faire tomber à mes côtés. Bon j’avoue ne pas avoir pensé à cela. S’il m’était tombé dessus, là ça aurait pu causer des problèmes. Enfin, heureusement, personne n’a mal et Devon me reproche que je lui aie fait peur, bien qu’il le dit en riant.

« Tu aurais préféré que je fasse une crise et que je prenne ma chute mal? Nan, on est bien ici, tu ne trouves pas? »

Je réussis à me tourner et je m’approche de ce dernier pour venir déposer un baiser contre sa joue et m’aide de sa personne pour me remettre sur pieds. Attrapant sa main, je le tire vers moi pour l’aider à faire de même et dans l’élan son corps se retrouve coller au mien. Bon, cette situation aurait pu être tout aussi plaisante dans d’autre situation, mais j’ai un petit sourire en coin qui parle beaucoup. Je passe mes bras autour de sa taille et l’enlace tendrement tout contre moi. « Tu veux rentrer dans la maison ou tu veux continuer à t’amuser dans la neige? »

Bon bien évidemment que je plaisante lorsque je lui mentionne que nous sommes bien en cet instant alors qu’on est tous les deux couché dans la neige et que le froid se fait sentir surtout au niveau de mes jambes. Nous ne voudrions pas tomber malades, n’est-ce pas? Dans tous les cas, je me relève la première et l’aide par la suite et nous nous enlaçons tendrement pendant un bref instant et nous décidons de rentrer à l’intérieur. Nous avons encore bien des choses à préparer tous les deux. Je secoue donc mes vêtements chauds pour retirer la neige pendant que Devon récupère son glooby et j’invite par la même occasion nos familiers à rentrer dans la maison.

« On se secoue avant d’entrer et on essuie les pattes sur le tapis avant d’aller plus loin! » dis-je en observant surtout Nephali avait bien plus de chance d’avoir de la neige coincée entre ses doigts de pattes. Je laisse donc Devon fermer la porte derrière nous et je profite de ce moment, pour retirer mon manteau ainsi que tout le reste – bien évidemment, je garde mes vêtements, han – et je m’avance donc en direction de la salle à manger. Notre gui d’intérieur avait bien poussé et j’étais bien heureuse de le voir ainsi. Quelques fruits s’y trouvaient et mes compagnons adoraient en manger bien que je devais les contrôler à quelque reprise. Je m’arrête en dessous en regardant Devon d’un sourire et attends que ce dernier se rapproche de moi. Je l’attrape donc par le bras et me colle à lui, bien que mon ventre nous sépare légèrement. Je lui pointe le gui qui se trouvait au-dessus de nos têtes; « Oh non, nous sommes passé en même temps sous le gui… Je crois que nous n’aurons pas d’autre choix que de nous embrasser. » Dis-je avec un petit sourire en coin et je me lève donc sur la pointe des pieds pour passer mes bras autour de son cou et je dépose avec douceur mes lèvres sombres contre les siennes. C’est à ce moment que le petit bambin décida de faire des siennes et bougea en moi. Ouvrant les yeux de surprise, je mis aussitôt mes mains contre mon ventre. « Tu as senti? Ce n’était pas un coup de pied, mais il a bougé. Tout de même! » Ce n’était pas la première fois que je le sentais ainsi, mais jamais ça n’avait été aussi intense. Je dois dire que l’expérience est plutôt étrange. « Je crois qu’il aurait aussi aimé avoir un bisou… », dis-je en rigolant.

Sous le gui, nous nous embrassons un bref instant et je ne sais pas si c’est par jalousie ou bien simplement pour nous faire savoir qu’il est là, mais l’enfant que je porte décide de faire des siennes. Il bouge et je ne sais pas dire si le père le sent aussi puisque mon ventre est collé au sien, même s’il ne s’agissait pas réellement d’un coup à proprement dit, mais je ne peux m’empêcher d’être surprise par la chose. Je me recule donc et demande à ce dernier s’il l’avait senti. Rigolant, à mes paroles, je le vois doucement se pencher pour venir déposer un genou au sol et approcher sa tête de mon ventre pour venir embrasser délicatement mon ventre. Je ne sais pas dire si c’est le geste qui me touche, mais je me sens éprise d’un moment de tendresse et un doux sourire s’étend sur mon visage alors que mes yeux brillent de mille feux. Je me sens détendu et il le doit le voir lorsque son regard croise le mien avant qu’il ne se remettre sur pied. Un dernier baiser est échangé bien que de courte durée et il prend ma main afin que nous puissions poursuivre nos préparations.

Je veux bien poursuivre les préparations, mais si ce dernier se balade ainsi je ne suis pas sûre que je serai bien efficace. Alors je glisse doucement une main dans son dos musculeux et nu, même si cela me demande me contorsionner et je regarde en sa direction avec un petit sourire. « J’imagine que tu vas aller mettre une veste ou une chemise? Enfin, moi ça ne me dérange absolument pas de te voir ainsi, seulement, je ne suis pas sûre d’aller rapidement pour la préparation du repas. » Pour le repas, je ne sais pas ce qu’ils nous avaient pris, mais nous avions fait un repas plus traditionnel que beaucoup mangeait. Tourtière, pâté au poulet, ragoût de boulette, des pommes de terre pilées, des petits légumes, bref, nous allions manger comme des goinfres et rouler jusqu’à nos lits. Bon, pour ma part, pas d’alcool pour ce soir et jusqu’à la fin de ma grossesse bien évidemment, mais nous avions trouvé quelque dérivé qui pourrait ressembler et que je pourrais boire avec les autres. Même Devon pourra en prendre!

Enfin, j’énumère donc la liste des choses qu’il nous reste à faire pour tenter de me donner une idée et voir avec Devon si je n’oublie rien par la même occasion. Il m’arrive d’être un peu étourdi et de ne pas me souvenir de certaine chose bien que tout cela soit lié à ma condition, donc rien de bien grave. « Bon, il nous faut encore mettre une belle table et surtout garder de la place au centre pour tous les plats, le ménage a déjà été fait, il nous encore nous laver et nous habiller. Les plats ne sont pas gelés, mais il nous faut quand même les faire cuire et…quelle heure est-il déjà? » Plus je parle et plus je sens la nervosité monter en moi. Je frotte doucement mon front et regarde un peu partout. Finalement, il y a bien des choses à faire!

Il est vrai que je n’avais pas vu la situation de cette façon. Moi qui voyais le côté négatif de son torse nu, voilà qu’il m’offrait une seconde possibilité qui pourrait amener à quelque chose de plus agréable. Enfin, je ne sais pas dire s’il est sérieux ou non, mais nous n’aurions certainement pas le temps d’avoir un petit plus avant l’arrivé des parents, quoi que… Si nous prenions notre douche ensemble. J’ai un petit sourire sur les lèvres alors que j’imagine la situation et secoue bien vite la tête! Pas le temps de me perdre dans ces illusions. Il était temps de retrousser nos manches et ma nervosité ne fait qu’augmenter au fur et à mesure que je regarde ce qu’il nous manque. C’est la première fois que je reçois mon père ainsi et ainsi que les parents de Devon. Ils ne se connaissent pas encore, mais ce n’est pas réellement le souci. Je voix les tâches qu’il nous reste en faire comme étant une grande montagne à gravir.

Devon voyant ma détresse, tente de me calmer en venant coller son front contre le mien. Je ferme doucement les yeux tentant de me concentrer sur sa voix et de prendre de grande inspiration. Nous avons le temps, c’est ce qu’il affirme. Puis, ce n’est ni le roi et la reine que nous accueillons dans notre demeure, mais tout simplement nos parents. Je prends une grande inspiration alors que ce dernier dépose un baiser sur mon front et j’ouvre finalement les yeux écoutant ce qu’il avait prévu pour la surprise de l’annonce. Son idée sur les chaussettes était très bien et j’espère simplement que nos parents ne le remarqueront pas avant que nous le désirions. J’ai un petit sourire en coin juste en les imaginant accrochés au-dessus du foyer. « Tu vas mettre la petite entre les deux grandes? » demandai-je par simple curiosité. Cela me permettait de penser à autre chose alors que pour ma part, je me dirigeai vers la cuisine où je sortis les casseroles pour mettre au feu ce qui devait réchauffer lentement. Pour le ragoût, j’avais préparé moi-même la recette de ma famille, mais pour ce qui était du reste, je les avais fait préparer par un commerçant de la capitale. Je ne suis pas devenue bonne cuisinière en si peu de temps.  Enfin, en me lavant les mains, je peux voir par les carreaux le bonhomme de neige que nous avions tous les deux fabriqué et un petit sourire illumine mon visage. Je lave donc la vaisselle qui n’avait pas été faite encore, puis prépare pour Devon les couverts à mettre sur la table. Je sors ensuite quelques ramequins dans lesquels je mis des condiments qui accompagnaient bien les plats que nous allions manger et qui pouvaient rester sur la table sans problème. Je prends aussi le pain frais du jour et le coupe en tranche pour le mettre dans un bol de service. Pour la cuisson des plats principaux, cela ne prendra qu’une quarantaine de minutes, donc inutile de le faire dès maintenant puisque nos invités n’étaient pas encore présents.  Je vérifier le dessert et m’assure qu’il y aille assez de cacao de soupoudrer sur le glaçage et le remet au froid avant de faire le tour de la maison replaçant quelques guirlandes que je ne trouvais pas droite.

« Bon, je crois que tout est parfait? Enfin, j’espère. Du coup, je pense qu’il est temps de faire tomber les habits, de prendre une bonne douche et de nous faire tout beau avant l’arrivée de nos parents! »

J’attrape la main de Devon et le guide alors vers la salle de bain et avant de m’y engouffrer je me retourne pour regarder Nephalie on fronçant les sourcils. « Pas de bêtises toi! » puis je regarde le corbeau à trois yeux sur son perchoir. * Je compte sur toi pour le surveiller et en cas de problèmes, tu m’avertis! * Puis je pousse Devon dans la salle de bain, laissant mes deux mains dans son dos et ferme la porte derrière nous.

Il est vrai que je me faisais peut-être du souci pour rien. Après tout, je ne suis pas seule pour organisé la soirée puisque Devon est là avec moi. Puis je le sais très bien que même s’il manquait quelque chose, nos parents se feraient certainement une joie de nous épauler afin d’assurer un repas parfait et convivial. Alors je me vide tout simplement l’esprit et me contente de m’assurer d’en faire plus possible avant de sonner l’heure de la douche. Mon aimé m’a bien aidé puisqu’après avoir mis la table, il m’a aidée à préparer la nourriture. Bien évidemment, j’ai profité de sa proximité pour lui jeter des petits regards accompagnés de petit sourire. J’avais l’impression de me sentir comme une demoiselle qui flirtait avec l’homme qui lui plaisait. Enfin, il semblerait que la séduction se doit d’être toujours présente dans un couple. Bref, nous serrons ce que nous avons coupé, commençons à disposer quelque plat qui ne nécessite pas réellement d’être gardé au froid sur la table, puis j’entraîne finalement ce dernier vers la salle de bain. Il est maintenant temps de nous préparer!

Le temps nous semble compter, mais nous nous permettons tout de même quelques moments ensemble; une caresse par-ci, un baiser par là, l’eau qui coule sur nos corps enlacés alors qu’il dépose ses mains contre mon ventre comme s’il cherchait à sentir l’enfant bouger en moi. Bientôt, ce genre de petit moment deviendra certainement plus difficile voir plus fatiguant pour moi, mais nous trouverons toujours le moyen d’avoir des moments de tendresse un envers l’autre.

Une fois hors de la douche, nous nous séchons rapidement et comme mes vêtements se trouvaient dans la chambre, il me fallait sortir en simple serviette. Alors j’ouvre grand la porte et cour jusqu’à notre nid douillet avant de commencer à me vêtir. Mon sous-vêtement mit, j’entoure un bandage pas trop serré autour de ma poitrine, juste de quoi la comprimer un peu. Il s’avère que j’avais fait faire avec le tissu que j’avais acheté à Genn une belle robe rouge. Sauf que le problème c’est qu’avec ma grossesse j’ai pris un peu de poids à certains endroits et ma poitrine en fait partie. Bon, ce n’est pas drastique, mais je dois trouver le moyen d’être confortable dans ma robe avant tout. Quand je termine enfin les quelques tours, je me laisse tomber dos au lit, les bras et les jambes écartées telles une étoile et je pousse un soupir de fatigue. « C’est si épuisant d’être enceinte! » Mais bon, je n’ai pas trop le choix de continuer, alors je me retourne pour me remettre sur pied et enfile cette robe qui arrive à cacher tout de même mon ventre naissant. Mes épaules et mon cou sont entièrement dégagés de tout vêtement puis je me retourne vers Devon afin qu’il attache la fermeture de cette dernière.

« Tu veux bien attacher ma robe, puis attacher mon collier par la suite, s’il te plait? »

Bien évidemment je parle de nos colliers jumeaux dont je ne quitte que pour me laver. D’ailleurs, je lui réserve une petite surprise à mon très cher compagnon et il me tarde de lui donner. « Manque plus qu’à me coiffer et je serai prête!  Tu as besoin d’aider pour quelque chose, toi? »

Toujours allongé sur le dos, je vois que mon aimé s’est approché de moi afin de me préciser qu’il n’était pas temps de se reposer. Je fronce doucement les sourcils et lui souris doucement. « Déjà, je suis enceinte, moi monsieur. Alors si je décide que je mérite une pause, je mérite une pause! » Je ne vais pas m’épuiser pour ne pas gâcher la surprise et que l’on devine avant le moment venu la surprise que nous souhaitons faire à nos parents. Mais bon, il a tout de même raison et ce n’est pas le moment de jouer la paresseuse et je me remets sur pieds pour enfiler ma robe à laquelle je dois demander de l’aide pour qu’elle soit attachée. J’observe alors Devon du miroir qui se trouve dans notre chambre et l’observe concentré en train de finaliser ma tenue. Je ne peux que sourire lorsqu’il embrasse mon épaule et je tourne légèrement la tête en sa direction pour coller ma joue à la sienne. Que serais-je devenue sans lui? Je glisse doucement ma main opposée sur sa barbe taillée puis je viens déposer un simple baiser sur la joue qui se trouvait à mes côtés. C’est à ce moment qu’on décide de frapper à la porte.

J’enfile des escarpins qui ne sont pas très haut en vérité. Je dois dire que j’ai dû me pratiquer avec un petit moment, je replace vite fait ma coiffure m’assurant que mes boucles ressortent bien et encadrent mon visage. Je n’ai jamais été une grande amatrice de maquillage alors je laisse tout simplement mes lèvres sombres faire son œuvre tout comme mon regard rougeoyant. Je ne veux pas mettre l’emphase sur un ou sur l’autre puisque mes particularités physiques le font d’elles-mêmes.

Arrivant à la porte, nous accueillons les parents de Devon qui s’empresse de les serrer contre lui alors que pour ma part, connaissant un peu mieux son père, je sais qu’un simple hochement de tête suffit. Par contre, l’étreinte ne peut être esquivée avec la mère de ce dernier qui ne peut s’empêcher de me complimenter sans oublier de parler du torse de Devon qui était en partie cacher, bien qu’il avait laissé deux boutons sur le total de détacher me donnant ainsi un avant-goût de ce qu’il cachait sous.

«  C’est le pouvoir de persuasion féminine. Il n’a pas eu le choix de m’écouter. » Je me penche finalement à son oreille pour venir lui murmurer une simple plaisanterie bien que tout le monde puisse entendre. « Il sait que s’il ne m’écoute pas, il n’aura pas ce qu’il désire. »  Je jette un petit coup d’œil en direction de Devon avec un petit sourire amusé puis nous les invitons donc à rejoindre la salle à manger. Les premiers invités déjà arrivés, je me prépare donc à mettre les plats au four pour les dernières cuissons. L’odeur du ragoût avait déjà empli la maison de son parfum ce qui pouvait mettre à la maisonnée l’eau à la bouche. Les familiers toujours curieux viennent aussi accueillir les invités. Nephalie était un peu plus grand qu’avant et pouvait donc porter le poids de l’oiseau sombre dans les petites branches qui se trouvait sur son corps. Ce dernier se pavanait fièrement avec son collier à motif de flocon que j’allumai.

On frappe de nouveau à la porte et je m’empresse d’aller ouvrir sachant pertinemment qu’il s’agit de mon père. Lorsque j’ouvre pour l’accueillir, celui-ci est proprement vêtu d’un tailleur complet. Sa chevelure est parfaite et je dois dire que nous sommes là tous les deux à nous dévisager.

« Verose… » Murmura-t-il alors qu’il se perdait dans ses souvenirs.

Il revoyait la belle femme qu’il avait tant aimée en sa fille bien que leur physique différait. Leurs traits étaient semblables et même la couleur des cheveux était la même. Un sourire s’afficha sur ses lèvres alors qu’il repensait à la première fois qu’il était tombé sur la demoiselle. Elle faisait des courses au village perché pour ses parents accompagnés de ses sœurs plus âgées. Ils s’étaient heurtés par mégarde, mais il avait senti qu’elle était celle qui lui était destinée. Il avait l’allure d’un mauvais garçon à l’époque – et encore aujourd’hui d’ailleurs – et la pauvre avait aussitôt pris la fuite. Ce dernier avait tout fait pour devenir ami avec cette dernière avant de commencer à la courtiser lui offrant quelques cadeaux précédé de sortie ensemble. Il lui avait montré le maniement de l’arc pour lequel elle s’était montrée fort douée et l’avait amené avec lui pour de nombreuses chasses. C’est d’ailleurs dans la forêt qu’elle avait finalement succombé pour lui et qu’ils avaient échangé leur premier véritable baiser. Sans complet alors leur mariage où Verose était toute vêtue de blanc dans sa magnifique robe, puis vint l’annonce qu’elle était enceinte et où elle resplendissait de bonheur et de joie. Puis leur plus beau cadeau était venu au monde et ce dernier se tenait aujourd’hui devant lui vêtu d’une magnifique robe dans laquelle il n’aurait jamais cru la voir.

« Papa? répétai-je de nouveau pour le sortir de sa rêverie. Tu vas bien?
- Oui, pardonne-moi ma p’tite. Te voir ainsi m’a rappelé de beaux souvenirs! Tu ressembles tant à…
- Maman… Elle était magnifique, je sais. Mais toi aussi tu l’es! Après tout, sans toi je ne serais certainement pas aussi jolie que je le suis! »

Je l’attrape donc par le bras me collant à ce dernier après avoir fermé la porte derrière nous et nous amène donc jusqu’à la cuisine où Devon nous attendait avec les autres.

« Papa voici donc les parents de Devon, Balian et Chrisna et voici mon petit papa d’amour, Darius. » je lui fais un baiser sur la joue en me mettant bien sur la pointe des pieds, car il semblerait que les hommes ici ne soient pas petits, puis je redescends histoire de retourner derrière mon comptoir. « Prenez place là où vous le désirez. Devon va vous offrir à boire! »

Je rentre aussitôt la tête dans les épaules quand j’attends Devon ne dire que mon prénom sur un ton de reproche, mais je garde tout de même un large sourire sur les lèvres et je ne pus m’empêcher de lâcher un simple éclat de rire lorsque j’entends sa mère me dire qu’il s’agissait d’une technique qu’elle utilisait aussi avec son mari autrefois. Mon rire ne s’amplifie lorsque j’entends un "maman" découragée derrière nous et remplie de dédain qu’un fils aurait en attendant parler ses parents de ce genre de chose. Elle rit doucement, mais je ne suis pas de ce genre et je ne peux m’empêcher de passer un bras autour de ses épaules pour venir la serrer contre moi.

« Je vous aime de plus en plus, Chrisna! »

En effet, elle savait s’y prendre pour rendre mal à l’aise son fils et je ne m’étais pas gênée pour la questionner à son sujet les fois que je lui avais rendu visite. Après tout, je devais m’occuper par occasion et quand Devon n’est pas à la maison à cause de son travail, le temps est parfois long. Bon, heureusement que mon père s’est trouvé un endroit tranquille où vivre non loin d’ici et que je peux lui rendre visite assez souvent. Je crois qu’il est celui qui a noté le plus de changement chez moi, mais qu’il n’ose pas trop m’en parler. Il me jette des regards inquiets par occasion, mais aujourd’hui je me porte plutôt bien. Pas de nausée, pas de brûlure d’estomac. Bébé a décidé de rester sagement dans mon ventre pour aujourd’hui et je ne m’en plains pas! D’ailleurs, en parlant du loup, mon père est le dernier arrivé, mais que de quelques minutes. Cela me prend un moment avant de réussir à le sortir de sa rêverie et ce dernier m’accompagne alors jusqu’à la salle à manger et je m’empresse de faire les présentations. Bien évidemment des poignées de main bien virile sont échangées alors qu’il ne peut passer à côté de l’étreinte de la mère de Devon.

Nos convives maintenant servit, Devon lève donc son verre afin de nous récité un joli discours qui me rend de plus en plus fébrile. Il me tarde de leur annoncer la nouvelle, mais je dois tenir mon bout. C’est une surprise et bien que ce dernier parle de famille réunie et qu’il aurait été si simple d’ajouter quelques mots concernant le prochain ajout à notre famille maintenant réuni. Je souris en regardant Devon et m’approche de ce dernier ma coupe en main enfin célébrer tout ensemble cette fête du solstice d’hiver. « Santé! » que je lance alors que nous prenons tous la peine de toucher la coupe de chacun bien évidemment en nous regardant dans les yeux et nous buvons tous à notre coupe.

Mon père, petit sournois qu’il était s’approcha alors de nous deux et passa derrière nous pour s’accrocher à nos épaules pour passer son visage entre nous deux. Un grand sourire étirait ses lèvres et bien évidemment il avait une idée en tête.

« Alors mon grand, maintenant que nos familles sont réunies, à quand le mariage pour officialiser le tout? » dit-il en éclatant de rire. Il se délogea pour m’attraper par la main et me fit tournoyer sur moi-même tout en me regardant toujours les yeux pétillants de fierté. « Quand je la vois vêtue ainsi, j’ai envie de la voir dans une jolie robe toute blanche et comme je n’ai pas su me départir de la robe de sa mère, je suis sûre qu’elle serait ravissante si elle la portait. » Il m’embrassa avec douceur le front afin de me faire un clin d’œil et de finalement me libérer. «  Pifou... t’es plein d’énergie dite donc! » Bien évidemment je regarde Devon avec un petit sourire pour lui faire comprendre que tout va bien pour moi, alors que mon père passe à mes côtés pour s’approcher des parents de ce dernier afin de discuter avec eux.

À peine rencontré et voilà que mon père complote avec la mère de Devon pour discuter mariage. Ils ont déjà bien des idées derrière la tête et cela me fait doucement sourire. J’observe Devon tendrement tout en les écoutant parler et je ne peux m’empêcher finalement de rire. Je m’approche de Devon lui donnant ainsi un léger coup d’épaule et m’appuie par la suite sur la sienne avec le côté de ma tête. À vrai dire, j’imagine que si un jour il me fait vraiment une demande, j’ose espérer qu’il connait déjà ma réponse. Après tout, accepter de fonder une famille et porter notre enfant est déjà un grand signe de ce que je souhaite, non? Enfin, même si un deuxième mariage ne fait peut-être pas partie de ses plans, vivre à ses côtés est tout ce qui m’importe.

Enfin, ce dernier est donc le premier à mettre fin à la discussion précisant que si cela venait à arriver, nous étions capables de faire nous-mêmes les choix  qui nous conviendraient le plus. Pendant ce temps, je me dirige vers le fourneau où j’y sors enfin tous les plats qui y cuisaient. Une bonne odeur emplit la pièce, bien qu’elle était toujours présente, mais cela s’est accentué avec l’ouverture de la porte. Je prends donc des maniques pour sortir le tout du four et m’assure de brasser une dernière fois le ragoût. C’est à ce moment que Devon déclare qu’il est temps de manger et je le sens déposer ses grandes mains sur mes épaules tout en m’observant avec bienveillance. Je tourne la tête en sa direction et me demande bien évidemment ce qu’il y a et il me fait savoir que je devrais aller m’asseoir et qu’il s’occupe du reste. « Je me porte très bien, Devon. Je suis enceinte et non malade. » dis-je à voix très basse pour que nos familles ne l’entendent pas. Bien évidemment, ce ne fut pas un argument convainquant pour ce dernier et je me retrouvai mise sur la touche.

Prenant place avec nos invités, mon père me regarde du coin de l’œil. Bien que j’arrive à camoufler un peu mon ventre avec ma robe, assit il est plus difficile et bébé se fait déjà sentir, mais je me rapproche de la table en replaçant ma robe pour tenter de le cacher tout en usant de la nappe pour m’aider. Mais bon, j’ai de la chance de ne pas encore être très ronde pour six mois. Nemue m’a signalé que cela pouvait plus se voir dans les prochains mois à venir.

« Tu n’aides pas ton homme, ma fille?
- Je me suis occupée de la nourriture, il s’occupe du service. C’est ce dont nous avions convenu! »

Je ne peux pas dire que c’est parce que je suis enceinte et qu’il souhaite que je me repose. Bref, Devon ne tarde pas trop et termine rapidement le premier service garnissant généreusement les assiettes d’un peu de tout ce qui avait au menu et je regarde en direction de mon père lorsque l’assiette est mise devant lui. Je souris alors qu’il observe bien évidemment le ragoût. Je sais que c’est la première chose à laquelle il voudra goûter, mais il attend que tout le monde soit assis. J’attends que Devon se soit installé pour finalement prendre la parole.

« Malheureusement, mes qualités de cuisinière laissent toujours à désiré, mais je me suis pratiquée avec Chrisna afin d’essayer de reproduire au plus près possible notre recette familiale de ragoût. Pour le reste, je remercie nos voisins et peut-être bien même nos amis pour ce repas. Je vous souhaite à tous un bon appétit et manger autant que vous le souhaitez, il en reste encore! »

Et sans plus attendre, j’entends mon père qui s’exclame bruyamment alors qu’il met en bouche une cuillère de ragoût. À voir son visage il semble satisfait et sans même parler, il me tapote l’épaule afin de continue à manger. Je regarde en direction de Devon, heureuse, et je me mets aussitôt en manger. Nos parents se mirent donc à échanger lors du repas apprenant ainsi à se connaître davantage parlant ainsi de leur métier, de leur famille et enfant. Bien évidemment les parents de Devon savaient pour ma mère, mais bien qu’ils essayent d’éviter ce genre de question, mon père avait trouvé le moyen d’intégrer dans la discussion. Je pense que c’est sa façon à lui de vivre avec son deuil. Je l’ai vu bien plus déchirer et bien plus triste. Bien évidemment des questions nous sont posées à Devon et moi-même. Mon père qui à l’oeil me questionne sur ma boisson, sur mon alimentation qui semble avoir changé et bien évidemment il m’a vue m’asseoir le bougre! Je suis sûre qu’il se doute de quelque chose.

« C’est parce que j’ai décidé d’accompagner Devon ce soir, puis nous sommes vos hôtes. Je ne veux pas finir pompette ou pire encore! »

Je lance alors des regards suppliants à Devon pour qu’il me vienne en aide ou du moins pour qu’il trouve le moyen qu’il change de cible.