- Je ne veux pas prendre femme Arthas ! Et puis honnêtement ! La mère de la première a estimé le prix de tous les bibelots et meubles, il était visible qu’elle avait un boulier en tête pour voir si sa superbe rejetonne serait assez fortunée une fois le mariage célébré ! Et la seconde, la pauvre, donnait l’impression d’une génisse à l’abattoir, elle avait autant que moi l’envie de cette union !
Bien sûr, Arthas avait ressorti le couplet : seul, dernier, titre, descendance. Si bien que Camille, exaspéré, s’était mis à bafouiller -chose qu’il faisait rarement avec des proches- puis à pleurer convulsivement, avant de s’enfuir littéralement laissant son intendant-mentor navré au bord du désespoir.
Après ce genre de scène le jeune homme se calmait de deux façons, ou bien il partait au jardin et retournait la terre avec rage, veste tombée, chaussures de cuir fin troquées contre de grossières bottes couvertes de boue plus ou moins sèche… Ou il allait aux écuries, sellait lui-même la pouliche, et l’entraînait dans un galop qui les laissait hors de souffle tous les deux.
La première solution lui avait été interdite par la saison et le sol gelé, restait la seconde.
Il galopait donc en direction du grand fleuve, traversant la campagne à la vitesse d’un météore, et petit à petit séchait ses larmes et retrouvait le sourire.
Les espaces boisés succédaient aux clairières plus ou moins grandes, le ciel était d’un bleu dur sans le moindre nuage, le soleil d’hiver luisait sans réchauffer l’atmosphère, et la neige compacte n’était pas trop glissante. Les conditions étaient remplies pour un moment de pur bonheur, loin des hommes et des obligations.
Chaudement vêtu d’un pantalon assez ample en lourde soie et d’une chemise de la même matière, il avait enfilé par-dessus une espèce de redingote longue, épaisse et chaude, au col montant en fourrure précieuse. Ses cheveux pour une fois étaient noués en un chignon strict pour éviter de se prendre dans les branches basses, et des bottes d’équitation lustrées par le temps et l’usage complétaient sa tenue. Comme à son habitude, il ne portait pas d’arme, pas même une cravache, que diable en aurait-il fait ?
Presque couché sur l’encolure de la jument, il lui murmurait des mots doux, l’encourageait de la voix, les brides presque lâchées, ne tenant sur la selle ouvragée que par une forte pression des jambes… Camille n’était ni un guerrier ni un bretteur accompli, il avait à vrai dire mené à la dépression nerveuse un nombre conséquent de maîtres d’arme, mais il fallait lui reconnaître qu’il montait bien et damait le pion à bien des cavaliers qui se prétendaient aguerris et doués.
L’attention de la bête fut distraite par un bruit sourd. Pas un bûcheron non, la hache sur un arbre n’aurait pas fait ce bruit là… Mais il s’agissait bien de coups portés avec force, ponctués de cris… de guerre ?
Soudain en alerte, le jeune homme ralentit l’allure, la pouliche presque aussi sauvage que son maître avait l’oreille dressée et paraissait prête à prendre le mors, effrayée. Se rapprochant de la source du vacarme, il vit avec stupeur un lourd mannequin bricolé avec un tronc d’arbre, des sacs de terre et de sable, et un peu de paille, assailli par une grande créature qui maniait une masse noire gigantesque.
Tout à son entraînement, ce qui s’avéra en y regardant mieux être une grande jeune femme costaude à la tête surmontée de cornes ne fit pas attention à eux. D’une grande souplesse, elle assénait à la grosse statue des coups violents mais d’une précision parfaite.
Stupéfait par le spectacle, il en oublia d’avoir peur, descendit de cheval, attacha la jument à une branche basse, et fit quelques pas pour mieux voir.
Un petit campement propret autour d’une tente et d’un feu de camp avait été établi. La fille malgré sa force qui lui paraissait colossale et sa taille élevée n’avait pas l’air agressive.
Il resta les bras ballants à regarder, ne prononçant pas un mot, la bouche peut-être exagérement ouverte par la surprise ? Il ne ressentait toutefois aucun danger immédiat.
Planté au seuil de la clairière, il attendait, ne perdant pas une once de la représentation.
- T’as l’intention de me regarder encore longtemps ou quoi ? Je portais ma masse de ma main droite et la dirigeais vers où j’vais senti le regard. Et là quelle ne fut pas ma surprise, pensant voir une personne aux airs de voleurs ou de pillards, un jeune homme qui avait l’air d’avoir mon âge le regard hagard et avec un air de chien perdu.
- T’as quelque chose à dire ou je dois te tirer les vers du nez à coup de masse ?
Tandis qu’elle se lavait dans l’étang et faisait sa lessive… il parcourut la clairière du regard, cherchant un endroit où se réfugier, mais s’il bougeait, à n’en pas douter, elle l’entendrait. Et il ne fait jamais bon tourner le dos à une femme, surtout armée. Aussi resta-t-il les yeux fermés à attendre qu’elle se rhabille, ce qu’elle ne saurait tarder à faire ?
Il se gratta la gorge de façon machinale, et bien sûr, attira son attention. L’entendant avancer, Camille rouvrit les yeux aussitôt et émit une sorte de gémissement désespéré.
- T’as l’intention de me regarder encore longtemps ou quoi ?
Elle avançait d’un air menaçant, balançant sa masse dans une main comme s’il s’agissait d’un fétu de paille…
- T’as quelque chose à dire ou je dois te tirer les vers du nez à coup de masse ?
Il recula précipitamment mettant la main en avant pour arrêter la masse si elle s’avisait de la brandir, il avait bien conscience que c’était ridicule, mais c’était un réflexe sur lequel il n’avait pas prise…
- Ma-ma-maDAME je vous en en enPRIE ! Rangez cet-cet-cette ARME !
A défaut de la ranger, elle la baissa, la laissant couler au bout de son bras, les mains campées sur les hanches, dans l’attitude d’une -Il chercha où il avait vu ce type d’attitude chez une femme…- et dut s’avouer qu’il n’avait jamais croisé beaucoup de femmes, hormis sa mère et une préceptrice âgée, celle qui lui avait inoculé le virus de la broderie…
- De-de-de GRACE ! j’ad-jad-j’adMIRAIS votre DEXTErité au-au-au COMBAT !
Furieux contre lui-même, il luttait pour que les mots sortent de façon naturelle de sa bouche, mais son émoi était tel qu’il ne parvenait pas à les maîtriser.
En désespoir de cause, il porta la main à sa ceinture en contrôlant bien qu’elle ne le croyait pas en train de dégainer une arme lui aussi, et sorti une de ses cartes de visite.
Tremblant toujours un peu, il lui tendit le carton joliment calligraphié où était porté ces mots : « Camille-Aurele Hvit, Seigneur du manoir de Hvit, maître-brodeur, créateur de motifs personnalisés» Mieux valait une carte « professionnelle » que celles réservées à la cour qui contenaient six lignes de titres de noblesse et d’ancêtres O combien mieux vus à la Cour que lui à ce jour.
Il la regardait en tentant de la persuader qu’il n’avait rien fait de mal, en tout cas volontairement. Ne parvenant à s’exprimer correctement il lui était difficile de faire mieux, la main tendue et le petit carton au bout des doigts, il attendait qu’elle en prenne connaissance tandis que semblait-il elle restait interloquée…
La jument jusqu’alors très calme se mit à hennir sauvagement tout en se cabrant, elle tirait sur sa longe pour se détacher !
Camille, oubliant toute prudence, bondit vers son cheval, lâchant le bout de carton au sol, et se précipitant hurla derechef en voyant tapi entre les arbres une femelle moloch rocheux… L’arbre auquel il avait attaché la pouliche devait abriter un nid…
En oubliant totalement la grande fille et sa masse, il se mit à suer abondamment et sortant son petit couteau, presque un jouet, entreprit de couper la longe avant la charge du monstre !
- Enchanté, Camille-Aurela Hvit, je m’appelle …À peine, je voulais me présenter que le bruit d’un cheval paniqué se fit entendre. Le jeune homme alors encore au sol, se leva d’un bond et fonça vers l’animal qui devait être à lui.
Je fonçais vers le jeune homme qui était en proie à une créature à l’allure bizarre, elle ressemblait à un croisement entre plusieurs animaux sur lequel aurait poussé des végétaux et rochers. Elle semblait en vouloir au jeune homme, je ne perdis pas de temps à me rhabiller et à l’aide de ma masse, je donnai un coup à la verticale pour marquer une séparation entre Camille et la créature, au minimum pour les séparer et au mieux, toucher la créature et la faire reculer.
Mon arme s’abattit sur la créature, un bruit comme un craquement se fit entendre, ce qui stoppa sa charge d’un seul coup. La bête hurla, je compris alors ce qui était arrivé mon coup venait de briser le rocher qui faisait office de corne pour ce monstre. Je me mis entre Camille et la créature prêt à lui faire face, et ajouta au jeune homme.
- Essaye de libérer ta monture et va vers mon campement avec. Fais vite !!!
Il obéit à la fille sans réfléchir à deux fois, puis, depuis le campement s’en voulut de sa lâcheté… Que pouvait-il faire pour que cette horrible créature soit vaincue et la jeune héroïne sauve ? S’il s’était agi d’un brigand, son pouvoir aurait pu être d’une quelconque utilité, mais un animal ? Il ne pouvait pourtant pas laisser cette courageuse guerrière se faire tuer ! Son honneur était en jeu !
Il passa en revue ses maigres possessions… Un minuscule couteau, des ciseaux, un nécessaire à broder comprenant tambour, fils de couleur, aiguilles… des cartes de visite, d’autres cartes de visite, un calepin et une boîte de fusains, un petit carnet servant à conserver des plantes rares pour son herbier… Le petit sac de cuir qu'il emportait partout n'était décidément en rien fait pour un combattant !
Ah ! peut-être ça ?
Il regarda les cristaux qu’il avait achetés à un bateleur pour amuser les jeunes personnes désireuses de l’épouser… ça faisait beaucoup de lumière, et un bruit conséquent… à vrai dire, il avait été très déçu parce que ça éblouissait un long moment et n’était pas très joli.
N’écoutant que son courage, il courut en direction de la fille et de la bête, et saisissant une poignée de cristaux dans chaque main les fit éclater devant les yeux de la femelle. Celle-ci, aveuglée, se mit à tourner en rond.
- On file ! Venez ! Griselda a pris la fuite !
Tiens, il ne bégayait plus ! Au moins… l'action lui réussissait pour une fois.
- Vous avez une monture ? On peut rentrer au manoir ! Sinon il y a une ancienne tour de guet un peu plus loin, en espérant qu’elle ne nous poursuivra pas, et que la porte tiendra si elle le fait !
Il n’attendit pas la réponse n'ayant pas vu de monture, mais peut être se trompait-il ? Dans ce cas, elle le rattraperait et il monterait avec elle... ou pas. Après tout elle pouvait décider de partir sans demander son reste. Il prit ses jambes à son cou, espérant qu’elle suivrait !
- Je n’ai pas, encore, d’monture. Je n’ai pas assez d’argent pour m’en prendr’une. Et si j’devais en prendre une, je f’rais en sorte qu’elle soit moins trouillarde que la tienne. Bon, est-ce qu’ta monture avait l’air de ne pas vouloir être proche de l’arbre ou ell’était attaché ? Je pris mon haut qui avait eu le temps de légèrement sécher près du feu et l’enfila pour ne pas rester torse nue toute la nuit, c’était un coup à être malade. Je pris les quelques affaires que j’avais et au moment d’éteindre le feu, je vis que le jeune homme avait déjà commencé à détaler sans demander son reste. J’accrochais mes affaires à ma masse que je rangeais dans mon dos, et me mis à courir derrière Camille, tout en vérifiant que la créature ne nous poursuivait pas.
Elle avait l’air d’avoir refusé de nous suivre, tant mieux. J’espère que cette tour n’est pas trop loin, et qu’il est assez endurant pour parcourir tout le trajet, au rythme auquel il va.
Bonne question, à vrai dire la jument avait horreur qu’on l’attache ou même qu’on l’enferme, c’était pour cela qu’il s’en occupait lui-même, elle avait tendance à mener la vie dure aux palefreniers surtout les jeunes qui n’étaient pas assez assurés. Quant aux plus vieux ils auraient pu tenter de la frapper ce que Camille ne voulait absolument pas.
Il était donc incapable de répondre. Tout à son étonnement de voir la jeune femme qui n’avait toujours pas pu se présenter, s’entraîner, il avait machinalement attaché la pouliche, et lui qui pourtant était toujours à l’écoute du comportement de ses animaux ne s’était soucié de rien d’autre que du spectacle.
Tournant légèrement la tête, il vit que la fille avait pris la peine d’aller chercher tout son attirail, et de se revêtir -enfin-. De cela il fut reconnaissant. Toutefois, il n’avait rien vu dans ses possessions qui mérite de mourir pour le récupérer ? Il se morigéna intérieurement, sans doute cette demoiselle n’était-elle pas assez fortunée pour racheter son équipement, et puis, peut-être y était-elle attachée ? Lui-même conservait quelques objets qui faisaient honte à Arthas par leur usure et leur aspect minable, mais qu’il affectionnait tout particulièrement.
Ces réflexions lui traversaient l’esprit pendant qu’il courait toujours, ayant imperceptiblement changé l’allure pour attendre la fille d’abord -plus chargée que lui- puis ajuster son pas à la distance. S’il était infoutu de se servir d’une arme, il courait à merveille, damant le pion à de nombreux militaires de sa connaissance qui se vantaient de pouvoir parcourir des lieues sans fatigue.
La tour se profilait sur un petit promontoire. Comme dans son souvenir la porte branlait et l’escalier intérieur s'était effondré si bien qu’il fallait s’accrocher au palier du premier étage et se soulever, mais la fille paraissait en forme et si lui y parvenait alors qu’il était plus petit qu’elle, elle y arriverait sans problème.
Lorsqu’il furent tous les deux grimpés -il avait pris la précaution d’aller sur la terrasse au sommet- il regarda les alentours.
- La bête n’a pas suivi ! Il n’y a plus qu’à attendre les secours.
Décidément, l’action lui faisait du bien ça se confirmait, il n’avait plus aucune difficulté à articuler.
- Je suis confus, jamais je n’ai vu cet animal pendant mes chevauchées, ce sont des créatures rares, je m’en serai souvenu. Vous n’avez donc pas de monture ? Oh je vous plains, rien n’est plus revigorant qu’une course à cheval, ou sur n’importe quelle autre espèce je suppose. Dès que mes hommes nous auront localisés, je vous invite au manoir. Me ferez-vous l’honneur d’accepter ? vous avez risqué votre vie pour moi ! Je vous en suis infiniment reconnaissant. Vous êtes vraiment telle la guerrière dont ma mère me chantait les exploits lorsque j’étais enfant !
Il hissa une sorte d’étendard à demi moisi sur un pieu dressé au milieu de la terrasse « pour avertir qu’il y a du monde qui nécessite de l’aide » expliqua-t-il. Puis, tranquillement, s’assit et sortit son nécessaire de broderie. Pour ne pas perdre de temps pendant l'attente, il s’attela à un travail minutieux sans tenir compte le moins du monde de la réaction de la jeune fille.
- Quel est votre nom au fait ? Et que faites-vous donc dans ces parages ?
- C’est presque normal, c’est une mère de famille. Elle doit faire attention à ses œufs et faire en sorte qu’aucun prédateur ne s’en approche.
L’homme aux cheveux clair m’indiqua que c’est la première fois qu’il voyait une telle créature. En même temps, ce ne dois pas être une espèce courante et vu où elle pond et son apparence, peu de personne doivent ressortir vivant d’une rencontre avec cette dernière. J’ai eu de la chance que mon coup lui fasse assez mal sinon j’aurais dû lutter contre elle, et le résultat aurait été assez dur à prévoir même si je pense avoir une chance si une autre rencontre a lieu, dans le futur. Le noble avait vite repris ses manières à sa vanter de ce qu’il avait. Il me remercia et m’invita à aller chez lui, bon pourquoi pas. Me faire comparer à une guerrière de chant me fit légèrement rougir mais très peu.
- Pour la monture, cela demand’une somme d’argent qu’on n’peut sortir aussi facilement que d’autres. Est-ce que j’étais énervé ? Légèrement. Je me calmais, et continua. Après, j’accepte ton invitation, ton manoir n’est pas trop loin de la Capitale ? Je dois m’y rendre, pour m’inscrire en tant qu’aventurière. Une question : tu aurais fait quoi si je n’avais pas pu venir à temps pour te défendre ? Tu penses que t’aurais eu une chance avec ton couteau que t’as à la ceinture, encore une épée pourquoi pas ? Si on t’as entrainé à manier un simple couteau, ton formateur voulait ta mort plus qu’autre chose. Tu n’as pas un pouvoir pouvant te permettre de te défendre ?
Suite à ça, il hissa un étendard pour indiquer qu’il y avait des gens dans cette tour et demander de l’aide. Si j’avais su, j’aurais pris quelques branches avec moi pour refaire un feu, le vent s’engouffre dans chaque interstice de cette tour. Je pouvais supporter le froid mais avoir une protection aurait été mieux. Bref, il se mit à broder, chose rare pour un noble et un homme de surcroit. Il me posa une question peu de temps après s'être assis.
- Aishela, je m’appelle Aishela Rossignol. Tu brodes quoi, Camille ?
Il resta en suspens. Les gens lui demandaient rarement ce qu’il brodait ils se gaussaient plutôt de voir un homme sortir une aiguille et des fils…
- Des mérions azurés, je trouve ces animaux superbes… ça me calme de broder, je sais que c’est inhabituel, mais… Enfin…
Il se tût, il n’allait pas se remettre à bégayer !
- J’ai eu plusieurs maîtres d’armes, tous d'excellents professeurs. Mes parents puis mon oncle tenaient à ce que je sache me battre, au moins me défendre, mais…
Il se reprit, la capitale ?
- Non le manoir est plus proche du village perché que de la capitale, mais en suivant le fleuve vous y arriverez, peut-être même des bateliers pourront-ils vous prendre à bord d’une barge. Si vous venez, nous organiseront cela, mon intendant vous trouvera un moyen de transport.
Il sourit.
- Et il est bien naturel que je vous remercie pour votre aide, j'ignore ce que j'aurais fait sans vous, probablement pris mes jambes à mon cou en priant Lucy que la bête reste près du nid. J'y tiens, vous m'avez sauvé la vie probablement, vous me direz si vous préférez des cristaux ou de l’équipement, je suis certain que dans le fatras d’armes stockées pour m’être utiles un jour vous trouverez votre bonheur, pas de monture par contre j’en suis navré, celles que nous avons ont toutes leur cavalier.
Il soupira…
- Et un pouvoir, oui, j’en ai un, mais qui est totalement inutile contre un animal. Si vous voulez comprendre vite, prenez votre air le plus féroce et attaquez-moi !
Il la regarda, allait-elle le faire ? il ajouta dans le doute.
- Laissez-moi juste arrêter ce point voulez-vous.
Et il se tint à sa disposition.
Son maudit pouvoir ! Responsable de crises de larmes et de dépression nerveuse chez son dernier maître d’armes. Le pauvre homme, officier de la garde royale en retraite comme Arthas, avait failli se suicider tant il était désespéré.
- Pas besoin de me payer de quelque manière que ce soit, j’ai compris que tu n’étais pas un voyeur ou un bandit donc ça ira. Je dormirais juste chez toi et repartirais demain matin à l’aube, ne t’en fais pas.
Il voulait me montrer son pouvoir qu’il trouvait inutile mais pour cela fallait l’attaquer donc il avait un pouvoir défensif. Peut-être était-il inefficace contre les créatures plus grandes que lui. Bref, voyons ce qu’il peut faire.
- Ok, prépare-toi. Je posais mes affaires contre un mur et me préparais à le frapper avec un simple coup de poing pour éviter de le blesser mortellement et risquer de donner un mauvais coup à la tour qui risquerais de s’effondrer par inadvertance et nous ensevelir sous les décombres. Je fonçais vers lui préparant un coup de poing en visant sa jambe gauche au niveau de sa cuisse pour voir si son pouvoir pouvait lui servir ou pas à se défendre.
Non ! Pas comme ça ! Mais les mots ne sortirent pas.
En plus, elle avait vraiment l’air de jouer le jeu !
Le jeune homme jeta un coup d’œil autour de lui, il n’avait jamais pu donner un coup avec une arme, mais il savait esquiver… Voyons, il convenait juste de se rappeler comment on « promenait » un adversaire plus lourd et plus fort.
Il se mit en garde et commença à danser, forçant la fille à revoir sa position, mais apparemment elle savait aussi se battre, sans doute mieux que lui. Lorsqu’il la vit foncer, il glissa de côté, roula sur le sol, l’évitant de justesse et dans un geste réflexe ridicule tendit la main pour saisir la masse qu’elle avait posée contre ce fichu mur.
Il fut lui-même surpris, l’arme n'était pas une menace pourtant ? Mais sa propriétaire le chargeait ! La lourde masse noire disparut lorsqu’il la toucha, et une superbe fleur à la tige épaisse et aux pétales sombres tomba à terre.
Aishela sur sa lancée le percuta et il jura.
- Voilà ! Voilà ce stupide pouvoir !
Se massant vigoureusement il la regarda droit dans les yeux et se redressa.
- C’est pour ça que ça ne marche pas sur les animaux, il faut une arme, jusqu’à ce jour je pensais qu’il fallait qu’on m’en menace directement, mais il semblerait qu’il suffise que le propriétaire m’attaque pour que ça marche…
Il se renfrogna, boudeur.
- Vous tapez fort ! Vous allez vous moquer bien-sûr...
- Je tape fort car je me suis entrainé mais ton pouvoir est super même génial. Essayons quelque chose, tu veux bien ? Je pris une brique sur le sol, la saisi comme si c’était un couteau et l’amena vers son visage, sans lui laisser le temps de répondre. Je voulais voir quelque chose avec sa capacité. S’il pouvait réussir ce que je voulais, il pourrait être redoutable avec de l’entrainement.
Il avait dit « démonstration de pouvoir » pas bataille rangée !
Saisissant une grosse brique à demi brisée et présentant une arrête tranchante de ce fait, elle lui bondit dessus, le menaçant avec cette arme improvisée !
Mais non ! Jamais on ne lui avait appris à se battre contre la populace ! Des épées, des dagues, éventuellement des masses ou des fléaux, mais jamais le premier objet ramassé au sol pour être transformé à des fins offensives !
Tandis qu’il protestait activement -du moins mentalement, car aucun mot ne sortait de ses lèvres sidérées- elle accentua la pression, le collant au mur, son pavé à la main près à … Quoi ? lui trancher la gorge avec le bout tranchant ? Lui écraser le crâne ?
Pris d’une frayeur incontrôlable, il tendit la main et l’appliqua de toute ses forces sur la brique pour la repousser et déstabiliser son adversaire !
Aishela se retrouva à tenir une sorte de mousse tenant au plus du lichen si on devait chercher un végétal s'en rapprochant, informe, dans des tons de brun-rouge…
Soulagé, Camille réussit à articuler :
- Vous_vous êtes FOLLE !
Il recula, se mettant à distance respectueuse de cette malade !
- Ne-ne-ne rec-recOMMENCEZ pas ! ça ne mar-mar-marchera plus ! il-il-il faut ATTENDRE !
Pris d'une nausée fort gênante à cause des deux transformations successives, même si la seconde n'avait pas vraiment l'aspect d'une fleur finie, il savait ne plus pouvoir utiliser le pouvoir avant de nombreuses heures... Il était déjà surprenant qu'il ait presque fonctionné la deuxième fois, peut-être parce qu'il s'agissait d'une "fausse" arme... En tout cas, même si son pouvoir avait pu se reproduire dans discontinuer, cette plaisanterie avait assez duré !
Boudeur et fatigué, il se recroquevilla dans un coin, se demandant ce que fichaient les gardes du manoir !
- Ça va aller, je me serais arrêté avant si tu n’avais rien pu faire. Je voulais savoir si avec une arme improvisé ton pouvoir marcherait, on dirait bien que oui. Faut savoir que dans un combat, des fois, il faut se défendre avec ce qu’on a sous la main. Tu ne t’es jamais battu enfant avec un bâton ou n’importe quoi d’autres ? Après, c’est vrai qu’un bâton peut être considéré comme une arme. J’espère qu’il réussira à se détendre, et arrêté de complexer sur son pouvoir.
Un moment, j’entendais des bruits de pas prêts de la porte d’entrée. Par chance, ma masse était redevenu à son état d’origine, je craignais un peu qu’elle reste sous l’état de fleur. Je la saisis d’une main et la rapprochais de moi, et préviens mon compagnon d’infortune.
- Des gens arrivent.
Il tendit l’oreille, il connaissait ce hennissement : Griselda ! Se relevant d’un bond, il descendit au rez-de-chaussée en sautant souplement et ouvrit la porte sans hésiter.
- Arthas ?
Griselda était bien là… Mais les deux hommes qui l’accompagnaient lui étaient inconnus.
Levant les yeux vers le sommet de la tour, il faillit leur demander à TRES HAUTE voix qui ils étaient pour signaler à Aishela de ne pas descendre et de ne pas avertir de sa présence. Toutefois ils n’avaient pas l’air hostiles ? Pour l’instant, ils se contentaient de le regarder. Correctement vêtus, ils ressemblaient à des aventuriers ou à des mercenaires plutôt favorisés.
Il s’apprêtait à s’enquérir de leur identité quand enfin, un groupe connu se profila. L’un des hommes arrivés les premiers cria : « il est là Maître Arthas ! ». Un homme de forte taille, aux cheveux et à la barbe plutôt sel que poivre, à la carrure impressionnante descendit de cheval et accourut.
- Mais que s’est-il passé ? Je me suis inquiété, la longe était coupée, j’ai cru que tu étais tombé et que tu avais dû te dégager ! Tu as été… désarçonné ?
La stupéfaction lui donnait l’air ridicule, et Camille -si souvent enclin à se trouver stupide face à Arthas, éclata de rire-
- Je ne tombe jamais de cheval Arthas. Rentrons veux-tu, il faut organiser une battue, je t’expliquerai.
Tiens, il ne bafouillait pas ! Tomber de cheval ! Et c’était Arthas qui suggérait cette idée ? L’arrivée d’Aishela parfit sa revanche sur l’intendant. En voyant la jeune femme descendre hardiment les marches le grand homme musclé ouvrit une bouche si démesurée que Camille se sentit vengé de toutes les fois où il l’avait pris en faute et où il lui avait reproché sa timidité.
- Arthas, je te présente Aishela Rossignol, une aventurière émérite qui va passer la nuit au manoir et à qui il faudra trouver un moyen de transport jusqu’à la capitale.
Au mot « aventurière » Arthas fronça le nez de façon déplaisante.
- Aventurière ? Il n’existe pas de membres « émérites » de la Guilde des aventuriers, seule la Garde forme des combattants de valeur !
Sa mauvaise foi surprit peut-être Aishela, mais Camille avait entendu la tirade si souvent qu’il se contenta de laisser courir, levant les yeux au ciel pour le prendre à témoin. Même les grands hommes se trompent parfois, et plus ils sont grands -ou l’ont été- moins ils reconnaissent qu’il se trompent…
- Je ne sais pas si défendre votre maitre fait de moi quelqu’un d’émérite, vieil homme. Peut-être aurais-je du le laisser combattre la créature qui avait fait s’affoler son cheval. Est-ce que les gardes sont tellement « émérites » qu’ils n’arrivent pas à trouver une méthode pour enseigner à Camille comment se défendre efficacement ? Est-ce que j’étais énervée ? Oui, un peu. Il faut dire que les gens avec des idées arrêté sont les pires à convaincre, qu’est-ce qu’il aurait pensé de moi si je n’avais pas remis mon haut avant la fuite de la créature et descendus les escaliers, torse nue.
Camille sursauta ! Au moins, elle avait du répondant… Entre son statut d’aventurière et ça, si Arthas arrivait à la supporter, il monterait d’un cran dans l’estime du jeune noble. Non pas que l’intendant-mentor l’incommode, il le connaissait depuis son enfance, et avait eu de nombreuses occasions de l’apprécier et de juger de son « utilité », mais la Garde… c’était une obsession. Comme le marier d’ailleurs… Arthas ne voyait que par la Garde, et de préférence la Garde Royale, la Garde Civile étant taxée de ramassis de sous-compétents.
Mais il est vrai que les maîtres d’armes choisis pour l’instruire, qu’ils soient de la Garde, citoyens ou même aventuriers, n’avaient jamais réussi, non pas qu’ils soient mauvais, tous étaient excellents, mais Camille abominait le combat, plus encore, il détestait tout ce qui le mettait en compétition, il acceptait un couteau pour couper une pomme pas pour tuer un rat…
La vue du sang, les cris, la peur dans le regard de l’adversaire, les supplications d’une victime à terre, tout cela lui faisait perdre ses moyens, et lorsque la menace était trop grande, comme Aishela avait pu le constater, il mettait les mains en avant pour parer le coup et touchait l’arme… Qui devenait une fleur.
Peu de maîtres d’armes avaient pu résister au ridicule de se trouver une jonquille à la main alors qu’ils tentaient de lui démontrer comme on fait une banderole au sabre…
Le dernier, officier tout nouvellement en retraite de la Garde Royale, ami très proche de son intendant, avait si mal pris la chose qu’il avait tenté de se suicider en proie à une dépression effroyable, certain qu’il était à tout jamais déshonoré… Jamais plus Arthas ne lui avait imposé de professeur d’escrime après cela.
En parlant d’Arthas, il réussit tout juste à grommeler un « gronch » en lançant un regard désintégrateur à la fille à cornes. Camille sourit.
Si seulement il pouvait trouver une jeune dame que la perspective de l’épouser pousse au suicide ! Pas un vrai non, mais juste qu’elle fasse savoir qu’elle était à ce point épouvantée qu’elle préférerait mourir que consentir…
Il soupira, et revint à la réalité.
- Arthas, Aishela a été héroïque ! Elle a repoussé à elle seule un moloch rocheux qui a fait un nid près de l’étang ! Je lui dois la vie, tu vas donc l’accueillir comme il se doit. Demain, on s’occupera de lui trouver un moyen de transport pour qu’elle se rende à la Guilde dans la semaine, et tu vas lui dégotter des armes, un équipement convenable, des provisions, et tout ce qu’elle souhaitera ! Je la verrais bien dans la chambre bleue, comme ça si elle veut s’entraîner elle sera près des mannequins.
L’intendant aux cheveux blancs regarda Camille, puis cette fille, et resta bouche bée.
- Je ne sais pas comment vous vous y êtes prise, mais jamais une femme ne lui a fait cet effet.
Il n’ajouta pas « c’est fort dommage » mais le pensa si fort qu’elle dut l’entendre. La troupe se mit en route, Aishela montée sur une monture orangée placide que lui avait laissé un des serviteurs. Deux hommes partirent en reconnaissance à l’étang pour évaluer la situation.
Arthas en tête était silencieux, et se retournait de temps en temps, une expression préoccupée et stupéfaite sur le visage lorsqu’il errait sur la silhouette de la jeune femme. Il la dévisageait sans la moindre gène, semblant chercher où il avait pu se tromper dans le choix des candidates proposées à Camille… Se pouvait-il que plutôt qu’une jeune dame cultivée et délicate il préfère un garçon manqué avec des manières brusques ?
Le manoir, grande bâtisse à l’architecture chahutée par les adjonctions successives au cours du temps, se dressa bientôt devant eux, massif et accueillant, de magnifiques jardins parfaitement entretenus l’entouraient, et de nombreux animaux de compagnie et de ferme se massaient sur les pelouses.
- Est-ce qu’il est toujours comme ça ? Je me penchai vers le jeune blond pour lui poser cette question.
On arrivait enfin au manoir qui était énorme, je n’avais jamais vu de demeure aussi grande. Est-ce que des gens ont besoin d’une aussi grande maison, j’étais habitué aux maisonnettes de village. Je ne pus retenir un :
- C’est vach’ment grand dis donc’.
Camille sourit, oui, malheureusement il était toujours comme ça. Ça ne l’empêchait pas d’être un homme de bien, courageux, travailleur, organisé et fidèle à la famille. Trop. C’était bien cet attachement excessif à la famille Hvit qui en faisait le cauchemar de Camille. Arthas s’était mis en tête de le marier au plus vite, pour que le nom soit perpétué.
De son côté son jeune « maître » se fichait totalement d’avoir des enfants, s’il n’arrivait pas à trouver la femme idéale, il dégotterait bien un cousin éloigné ou un brave type sans fortune à désigner comme héritier. Certes, il ne serait pas de son « sang » ou juste un peu, mais en quoi le sang pouvait-il certifier la valeur d’un individu. Dans ses ancêtres, il y avait quelques pourritures sans nom qu’Arthas occultait trop facilement. D’ailleurs, Arthas lui-même avait une nièce ? Pourquoi ne pas faire hériter cette jeune dame ?
Il sourit, s’il abordait le sujet, l’ancien officier ne manquerait pas de s’étouffer, et s’il finissait par se laisser convaincre, il insisterait pour qu’il l’épouse…
Il se contenta donc de répondre à Aishela un « oui » las… Oui, Arthas était immuable, sûr, solide mais effroyable. Le pire était qu’il l’aimait probablement comme son fils… Mais le père de Camille n’avait jamais tenté d’imposer ses vues à ses enfants. S’il avait survécu, il aurait certainement continué à laisser son unique rejeton en vie décider de son avenir.
- « C’est vach’ment grand dis donc’ ».
Il éclata de rire, l’aventurière tout à sa surprise avait lâché son accent avec entrain.
- « Grand ? pas trop pourtant, le manoir proprement dit ne comporte qu’une trentaine de pièces, nous n’avons jamais été une famille prolifique ? Au rez-de-chaussée il n’y a que les communs et les pièces de réception, c’est plus facile pour les domestiques de ne pas avoir à monter d’escalier en permanence lorsqu’il y a un bal ou une grande réunion… »
Il allait ajouter « de famille » mais il n’y aurait plus jamais de réunion de famille nécessitant d’ouvrir les pièces du bas. Ses parents, son oncle et sa tante, ses soeurs, son frère à naître, ses cousins, ses grands-parents, ses grands-oncles et tantes… Tous avaient disparus. Certains tués par l’âge ou la maladie, les derniers… Camille ferma les yeux et une ombre obscurcit son visage.
- La chambre bleue est au premier étage, tu la vois dans la tour à droite, ce sont les fenêtres en rotonde. Elle a une sortie privée qui donne sur la cour de garde et les mannequins d’entraînement, c’était celle qu’on allouait au maître d’armes, à l’époque où il y en avait un. -Il la regarda- enfin chambre, tu auras la chambre bien sûr, le cabinet d’aisance et la salle d’eau, le boudoir et le petit salon, comme eux l’avaient.
Il descendit de cheval, cherchant du regard un domestique suffisamment sûr pour qu’il lui confie Griselda, son choix se porta sur une jeune femme athlétique en tenue masculine, il fit mine de lui tendre les rênes et elle sourit en retour.
Se retournant vers Aishela, il continua,
- As-tu besoin d’aide pour t’apprêter pour le repas ? Je peux te trouver une camériste, même si elle n’est que lingère la plupart du temps, vu qu’il ne reste pas de dame à servir dans cette maison.
Bien que marquant par son attitude qu’il attendait la réponse, il se dirigea d’un pas souple vers le hall, montant d’abord une dizaine de marches qui formaient un grand demi-cercle et aboutissaient à une terrasse de bonnes proportions, dallée, sur laquelle de grands arbres poussaient dans d’immenses « pots » de terre décorée et émaillée.
Un majordome en uniforme impeccable suivit la jeune femme d’un air neutre, formé à ne plus s’étonner des étranges fréquentations du jeune maître. Arthas lui fit signe de le suivre et se retournant vers Camille lui dit « je vais prendre les dispositions pour que notre…invitée… soit bien reçue ». Fronçant le nez il s’adressa à Aishela « peut-être voudriez-vous prendre un bain ? La femme de chambre doit-elle vous trouver une robe ou avez-vous cela dans vos bagages ? » Il prit le temps de bien examiner son petit chargement.
Camille se retourna, piqué au vif.
- Arthas il suffit ! Elle verra cela avec la femme de chambre elle-même, son arrivée est impromptue, bien sûr qu’elle n’a pas prévu un dîner à ma table… Peux-tu t’occuper de son installation ?
Ajouta-t-il plus calme. Il tendit la main à Aishela, un peu décontenancée :
- Venez, on va vous conduire dans vos appartements et vous passerez le temps comme vous le souhaitez avant le dîner. Inutile de vous tracasser, ce n’est pas un dîner habillé.
- Il y a trop d’pièces, où j’ai grandi on avait qu’trois pièces et ça nous suffisait amplement. A quoi, ça sert d’avoir autant d’pièce même pour recevoir des’invités ?
Il me montra où se trouvait la chambre où j’allais pouvoir dormir. J’allais avoir droit à plusieurs pièces juste pour moi mais c’était trop, je me retins de le dire à Camille sinon il allait vraiment penser que je n’avais aucune éducation comme ce Arthas le pense. Je descendais du rapidodo, et une personne vint saisir la sangle de l’animal pour le conduire dans une étable pour qu’il puisse se reposer.
- Besoin d’aide pour me préparer ? Je vais surement poser mes affaires et enlever un peu de la terre que j’ai sur moi, ça suffira, non ? Une fois à l’intérieur, un homme me suivait, et je n’aimais pas ça, mais il arrêta quand son supérieur le fit venir à lui. Ce dernier me demanda si je voulais prendre un bain et si j’avais besoin d’une robe ou si j’en avais une dans mes besoins. J’ai tellement envie de l’étaler d’un coup de poing mais ça créerait du grabuge plus qu’autre chose, je dus encore me retenir mais cette fois envers le vieil homme. Alors que je voulais répondre, Camille intervint et pris ma défense si on peut dire, puis donna l’ordre à ce Arthas de s’occuper de préparer le diner. Je pris la main avec un sourire et le laissa m’emmener vers la chambre où j’allais dormir cette nuit.
La chambre était immense, elle était plus grande que ma maison, on pouvait y mettre deux fois cette dernière. Le lit était énorme, je posais ma masse et mon sac avec mes maigres possessions dans un coin près de l’entrée, je ne savais pas où me mettre tellement cette dernière était immense pour moi. Une jeune femme avec une robe noir et un tablier blanc vint dans la chambre pour « m’aider » si besoin.