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Tout se passait très vite, trop vite pour un œil qui n’aurait pas aussi avisé que le sien. Décomposant les images avec une précision chirurgicale, captant les moindres mouvements avec une précision chirurgicale, elle tendait à ne faire qu’un avec ce qui l’environnait. Sur sa droite Yuna s’était jointe à son combat, plus loin sur sa gauche c’était Ain et Hryfin qui s’était jeté à corps perdu dans la mêlée. Enfin, juste devant elle, c’était la petite nébuleuse bleue qui dardait ses éclairs pâles en direction de leur adversaire.
Depuis toujours la jeune Prêth était un être relativement petit et tout en vallon, loin des standards altiers, élancés et élégants de ses camarades. A vrai dire elle avait toujours fait tâche au milieu d’elles. Toutefois, mésestimé la plupart du temps, elle n’était pas moins redoutable que les autres. Peut-être même était-elle pire car Thépa, contrairement à elle, Riley également -lorsqu’elle était en vie – étaient des femmes qui, lorsqu’elles levaient leurs épées, mettaient à mort. Leurs coups frappaient juste, net. Leurs victimes s’écroulaient avec un rictus d’incompréhension gravé à jamais. Solveig n’était pas de ceux là. Rapide, agile, elle se reposait sur ces deux atouts. Les premières pierres d’une technique bien plus barbare et vicieuse.
Semblable à un serpent la chiraki frappa. Les dagues de sa main droite déchirèrent la chair comme si elles avaient pénétré une motte de beurre. Néanmoins son coup ne fut pas létal. Aucun de l’était. Et c’est là que résidait tout le sadisme de la blanche. Immédiatement elle s'éloigna de sa victime. Mais dès que ses pieds touchèrent le sol, ses muscles se bandèrent, ses pieds s’enfoncèrent dans une nuée de sable fin et elle repartie dans un bon vers sa mire. De nouveau elle vint le poignarder, plus bas cette fois, au niveau des genoux puis elle s’en détourna à la vitesse de l’éclair avant de rebondir comme une balle sur le sol et de jaillir à nouveau d’un écran de poussière. Son manège ne cessa pas, pas un seul instant. Même le corps massif de Yuna ne lui posait pas problème, il lui suffisait de la contourner puisqu’elle occupait visiblement toute l’attention de sa proie -a sa grande peine. Azazel pour sa part, avait reçu l’ordre de sévir uniquement lorsque ni elle ni la warg ne seraient en contact avec le corps du monstre. Ainsi, le teisheba attendait son heure, chargeant son corps d’électricité sans faillir.
Ses yeux étaient concentrés sur sa cible, mais ses oreilles étaient attentives à ce qui l’entourait, aussi elle remarqua aisément le mur de sable ou plutôt les vibrassions qui en émanaient. Sans doute aurait-il été judicieux d’y accorder de l’importance, c’était même un évidence. Mais Solveig ne cesserait sa danse mortelle que lorsque son adversaire choirait à ses pieds, la mort dans les prunelles, le sang ruisselant sur son pelage nauséabond. Aussi humaine soit-elle, elle n’en restait pas moins une créature presque animale.
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