Aujourd'hui était un jour comme les autres. Un matin comme tant d'autres mais quelque part tu t'étais engagé à « faire le show » pour assurer un minimum la promotion de l'auberge qui acceptait de te louer une chambre à prix très bas pour la nuit ce qui était assez paradoxal au vu de tes origines.
Effectivement, en tant que noble, les cristaux ne devaient pas être un problème pour toi mais c'était justement de là que venait le soucis : tu n'étais plus un noble. Déshérité et rejeté par ta famille à cause d'un pouvoir inutile, cependant offert par la Déesse Lucy... Quelle grande plaisanterie quand même !
Enfin, même si toi tu ne croyais pas en la Déesse tu comprenais qu'il y avait des gens qui y croyaient dur comme fer et qui en avaient même fais leur profession. Tu comprenais mais... Cela ne voulait pas dire que tu adhérais parce que non, tu n'avais rien à voir avec les dévôts de la Déesse.
Enfin, la question n'était pas là : il fallait « travailler » pour gagner des cristaux comme tout le monde, sauf les nobles qui croyaient que le travail était réservé aux « êtres inférieurs ». Quelle belle blague une nouvelle fois parce que, te concernant, depuis que tu étais dans la rue, tu n'avais pas eu le choix que de travailler et même, souvent, tu n'avais pas le loisir de choisir ton travail.
Heureusement cependant, lorsque l'on n'avait pas spécialement besoin de toi, tu pouvais faire ce dont tu avais envie, c'est à dire proposer des « tours de magie », même si cela s'apparentait plus à des tours de passe-passe qu'autre chose mais au moins avais tu deux « assistants » qui t'étais fidèle.
Effectivement, Ky'ha, une colombe et Yule, un lapin nain bicolore, t'accompagnais dans tes « aventures » depuis un long moment déjà. Habitués aux humains et apprivoisés, ce n'étaient pas des familiers mais bien des assistants car, comment proposer de faire apparaître ou disparaître un lapin d'un chapeau, s'il n'avait pas ledit lapin pour aider.
De plus, tu avais le « matériel » pour cela. Toujours vêtu d'une large cape à grandes poches, idéales pour dissimuler des choses car que serait un tour de passe-passe « traditionnel » sans trucage car, oui, tes tours étaient garantis sans « magie », sans pouvoir ni capacité « offerts » par la Déesse Lucy.
Quoi qu'il en soit, plus tu étais plongé dans tes pensées, plus le temps passait et il était temps de faire le show et rameuter du public :

« Approchez donc, Messires, Mesdames, Mesdemoiselles, adultes comme enfants » Ce n'était pas très recherché comme approche mais c'était assez efficace pour rendre les gens curieux : « Pourquoi ne pas vous accorder une pause en regardant un tour de passe-passe ? Cela ne vous coûtera que les cristaux que vous accepterez de donner »

évidemment puisque, au final, il fallait bien que cela te rapporte quelque chose n'est ce pas ? Mais tu ne fixais aucun prix, le public était totalement libre de laisser des cristaux ou non et, même si cela pouvait être un peu triste par moment, cela faisait quand même la beauté de la journée.
Après cette introduction bien rôdée, tu posas ton chapeau sur le sol, ouverture vers le ciel, tandis qu'une colombe blanche se posait tranquillement sur ton épaule en piaillant :

« Laissez moi vous présenter la belle Ky'ha. Elle me servira d'assistante pour ce tour ci » Comme si elle comprenais, même si c'était plus par habitude que grâce à un réel pouvoir, la colombe inclina légèrement la tête, comme pour saluer le public alors que tu continuais : « J'aimerais que vous soyez attentifs à ce qui va suivre » Puis, Ky'ha déploya ses ailes pour faire un petit tour dans les airs puis se reposer sur le sol, dans le chapeau : « Vous avez bien vu n'est ce pas ? » Par la suite, tu pris ton chapeau dans les mains pour le soulever et le retourner. Logiquement, la colombe aurait dû en sortir mais... : « Alors là... Vous l'avez bien vu, comme moi, se poser à l'intérieur du chapeau ? Pourtant, comme vous le constaez à présent, Ky'ha n'y est plus. Où pourrait elle être ? Auriez vous une idée ou bien m'aiderez vous à la retrouver ? »

évidemment, qui se disait magicien des rues devait aussi se dire comédien dans l'âme pour faire vivre ses démonstrations et, d'ailleurs, cela fit mouche apparemment car un grand murmure se fit entendre, un grand silence qui dura quelques minutes avant que les gens ne se mettent à chuchoter entre eux tandis que tu avais pris un air, convainquant certes, mais faussement inquiet.
Ky'ha n'était plus dans ton chapeau que tu tournais et retournais dans tes mains comme pour prouver ta bonne foi à ton public. Soudainement, la voix de deux enfants retentit un peu plus loin :

« J'crois qu'on a r'trouver votre colombe, M'sieur !
-C'est pas elle qui est posée sur l'épaule du Monsieur qui a l'air fatigué là ? »

Te fiant à ces renseignements, tu tournas la tête vers la direction indiquée par les enfants avant de, effectivement, reconnaître Ky'ha, tranquillement posée sur l'épaule d'un homme à l'allure fatigué, faisant comme si de rien ne s'était passé tandis que certaines personnes du public applaudissaient le tour :

« Merci de l'avoir retrouvé pour moi, les enfants » Les remercias tu avant d'approcher lentement de l'homme : « Et pardonnez ma colombe, Messire, je n'avais nulle intention de vous embarrasser » Tu tendis alors le bras et l'animal s'envola d'épaule en épaule pour aller finalement se poser sur la tienne : « Cependant, je tiens tout de même à vous remercier pour votre participation, même si j'aurais certainement dû vous demander votre consentement avant, j'en suis navré »

Effectivement car, lorsque tu en prenais, tes assistants du jour étaient plus ou moins au courant de ce qui leur arrivait. Tu eus une pensée pour Valravn alors que cet homme était embarqué bien malgré lui dans une drôle d'aventure...

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Décidemment... Enfin après tout cétait comme ça que cela se passait n'est ce pas ? Certaines personnes étaient réceptifs à tes tours de passe-passe tandis que d'autres... Chacun était libre de faire ce qu'il entendait donc, si cet homme paraissait fatigué, ce n'était pas toi que cela devait déranger.
Cependant, cela te laissais tout de même un goût amère dans la bouche mais tu passas bien vite à autre chose. Après tout, grâce à Ky'ha qui était ta seule « complice » dans cette histoire, ton tour de passe-passe c'était relativement bien passé puisque tu reçus tout de même quelques applaudissements.
Notamment de la part des enfants qui, diraient certains, étaient plus crédules que les autres mais tu avais une toute autre philosophie. Selon toi, la cause de l'émerveillement des enfants était qu'ils s'enthousiasmaient de l'instant présent et ne perdaient pas leur temps à réfléchir sur ce qui était annexe, caché. D'ailleurs, en tant que magicien, tu devais avouer que cela t'arrangeais bien.
Pourtant, le fait est que ta colombe avait choisit d'aller se poser sur l'épaule de cet homme. Ky'ha avait beau être un oiseau apprivoisé, tu ne lui donnais aucun ordre et elle était libre de vivre sa vie, de voler où elle voulait et d'aller également se poser où elle le souhaitait.
Tu poussas alors un léger soupir : que faire ? Ta démonstration était terminée, certains passants repartaient déjà pour reprendre leurs activités même si certains enfants tiraient la manche de leurs parents pour leur demander de rester. Bon, il était temps que tu prennes une décision, Erland !
Finalement, ce fut Ky'ha qui te donna la réponse en piaillant. Effectivement, cette colombe avait commencé à prendre la grosse tête et avait tendance à ne pas apprécier le fait de ne pas être au centre de l'attention. Yule, quant à lui, était beaucoup plus discret mais là n'était pas la question. Secouant la tête, tu te tournas vers l'homme qui te faisais face en reprenant la parole :

« Cela ne va pas. Je suis entrain de manquer à la règle n°1 de tout artiste des rues qui se respecte : ne jamais faire attendre le public. Ainsi, mon cher ami, je vous demanderais de m'aider et, même si vous pouvez évidemment refuser, je ne vous le conseillerais pas sinon vous allez devoir vous occuper d'amuser ces enfants à ma place » Petit silence avant que tu ne reprennes avec un grand sourire cette fois : « Effectivement, il s'agit là d'une certaine forme de chantage et puis, pour vous dire la vérité, je ne vous laisse pas le choix. Sachez, par ailleurs, que les magiciens sont toujours honnête en ce qui concerne leurs assistants »

Bien évidemment, tu n'allais pas prendre l'homme par le bras pour l'entraîner. Non, il était bien assez grand pour te suivre lui même et, si vraiment il ne le faisait pas et bien... Tu allais trouver un autre tour mais que l'on se rassure sur ce point : tu avais d'autres « cordes à ton arc » en ce qui concernait l'animation des rues.
Finalement, tu tournas les talons pour revenir sur ta « scène » improvisée avant de reprendre le cours de ton spectacle :

« Navré de cette attente et merci à ceux qui ont eus la patience de rester. Maintenant, permettez moi de vous présenter mon nouvel assistant. Il s'appelle Yule et c'est un lapin nain bicolore » Les murmures enthousiastes des enfants te firent chaud au cœur, tandis que tu continuais : « Il est assez timide et adore se cacher dans mon chapeau mais je vais tout de même vous le présenter. Alors, Messires, Mesdames, Mesdemoiselles, les enfants et les adultes, merci d'accueillir Yule ! » Un grand silence se fit alors que tu soulevais une nouvelle fois ton chapeau mais... Après les murmures enthousiastes, ce fut les murmures de déception que tu entendis : « Ah... Me serais je trompé ? Ky'ha ?! N'étais tu pas censée être posée sur mon épaule ? Depuis quand es tu revenu dans ce chapeau ? » Effectivement, sous le chapeau se trouvait la colombe, tranquillement posée sur ses pattes et nulle trace d'un quelconque lapin : « Donc, ce tour ci est un échec à ce que je vois... Voilà qui est bien domm... »

« Attendez, M'sieur ! Je crois que j'vois quelque chose aux pieds du monsieur avec qui vous avez discuté tout à l'heure ! »

« En es tu sûr ? » Puis, en t'approchant un peu pour voir dans la direction dans laquelle était l'homme, tu hochas la tête : « Effectivement, tu as l'oeil mon garçon. Je reconnais bien Yule » Puis, t'adressant ensuite à l'homme sans prendre la peine de t'avancer vers lui tu repris la parole : « Attention à vos pieds pour ne pas écraser mon lapin nain par mégarde, Messire. J'ignore réellement comment il a pu arriver près de vous » Mensonge éhonté évidemment mais cela faisait parti des secrets du spectacle : « Mais pourrais je vous demander de venir me le rapporter je vous prie ? Je ne voudrais pas que cette petite chipie de Ky'ha en profite pour aller, une nouvelle fois, se poser on-ne sait où »

De discrets applaudissements retentirent alors, comme pour inciter l'homme à venir te rejoindre : c'était un peu fourbe effectivement mais... Si cela lui permettait de lui remonter un minimum le moral

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Au final, le tour qui était présenté comme un échec n'en était pas un et, apparemment, l'effet escompté avait fonctionné puisque, même s'il avait toujours cet air fatigué sur le visage, l'homme avec lequel tu avais commencé à discuter avait finit par te rejoindre avec un très léger sourire aux lèvres et pour toi, en tant qu'artiste des rues, cela valait plus que tous les cristaux que le public pouvait bien te laisser.
Enfin, il fallait avouer que tu avais tout de même un pincement au cœur. La Culpabilité était venue légèrement te murmurer à l'oreille dans le sens où tu avais quand même forcer la main de cet homme pour qu'il te rejoigne mais bon, il fallait aussi marcher au culot dans certains cas.
D'ailleurs, l'homme en question ne semblait pas t'en vouloir, ce qui te rassuras quelque peu et te fis sourire lorsque tu constatas qu'il devait se séparer de Yule à contre cœur. Effectivement, ton lapin faisait toujours cet effet là mais, heureusement, il consentit tout de même à te le rendre.
Autour de toi, le public était devenu moins nombreux mais ils n'étaient pas tous partis alors pourquoi ne pas leur proposer une dernier tour de passe-passe avant de « fermer boutique » ? De plus, tu venais de « gagner » un nouvel assistant donc autant en profiter avant qu'il ne change d'avis, n'est ce pas ?
Ayant donc reprit Yule, celui ci en profita pour se cacher de nouveau dans ton chapeau tandis que tu te retournais vers le public restant :

« Bien, que pourrais je proposer pour cette dernière représentation de la journée ? Quelque chose qui mettrait à l'honneur mon « nouvel assistant volontaire » pour qu'il puisse avoir son heure de gloire sur cette scène improvisée »

Avais tu dis dans une réflexion à voix haute en lançant un regard complice à l'homme que tu avais effectivement désigné d'office comme ton « nouvel assistant ». Il n'y avait donc rien de « volontaire » dans tout cela mais bon, tu te promettais d'aller t'excuser correctement à la fin de cette représentation.
Cependant, pour le moment, tu réfléchissais sérieusement sur ce que tu devais faire. Les tours de passe-passe de type « apparition/disparition » fonctionnaient le mieux mais le public restant allait certainement être lassé si tu proposais le même tour alors... Plongeant tes mains dans les grandes poches de ta large cape, tu finis par en sortir... Un paquet de cartes : classique n'est ce pas ? Te tournant ensuite vers ton public, tu présentas :

« Après mûre réflexion, pourquoi ne revenir sur nos classiques ? » Par la suite, tu te retournas vers ton « assistant volontaire forcé » du moment en lui proposant, à voix haute, histoire d'être également entendu par ton public : « Ce que vous allez devoir faire est très simple, Messire : prenez donc ce paquet de cartes et assurez vous qu'il s'agisse bien d'un paquet ordinaire et qu'il n'y a nulle tricherie de ma part » évidemment, il y avait toujours un trucage parce que cela faisait parti du spectacle, mais il fallait absolument que cela reste secret : « D'ailleurs, pour prouver ma bonne foi parce que l'on pourrait vous accuser de complicité, il nous faudrait l'assistance d'une petite main innocente et, pour cela, il se trouve que j'ai justement « l'émissaire » idéal. Qu'en dis tu, Ky'ha ? » La colombe, revenue « comme par magie » sur ton épaule, déploya les ailes en piaillant, semblant heureuse d'être de nouveau au centre de l'attention et, semblant comprendre ce que tu attendais d'elle, elle s'envola pour tournoyer un moment dans les airs et se poser sur l'épaule d'une jeune fille : « Et bien, nous avons une volontaire à ce que je vois. Mademoiselle, si vous voulez bien prendre la peine d'approcher sans crainte, nous ne mordons pas, je peux vous l'assurer » Timidement donc, la jeune fille approcha, sûrement un peu intimidée par l'homme à tes cotés mais, finalement, elle vous rejoignit au bout de quelques minutes : « Tout d'abord, merci à vous pour votre participation à ce dernier tour, Mademoiselle. Laissez moi vous expliquer : attendez simplement que mon « assistant » ai terminé de vérifier les cartes et, ensuite, je vous demanderais de bien vouloir en choisir une tandis que je me retournerais pour ne pas être au courant de votre choix » Expliquas tu à la jeune fille qui hocha timidement la tête, signalant ainsi qu'elle avait comprit. Ensuite, tu te retournas vers ton « assistant » : « Vous avez dû comprendre l'importance de votre rôle à présent, Messire : ce tour ne repose pas entièrement sur vos épaules, certes mais vous êtes tout de même le garant de sa réussite ou de son échec »

L'art de mettre la pression sur les épaules de cet homme qui n'avait rien demandé et qui devait soit te maudire à l'heure qu'il est soit être intérieurement amusé. Enfin, au moins le faisais tu participer après l'avoir « forcé » à te suive jusqu'ici, comme il le disait si bien.

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Les petits couacs, les « risques du métier » comme on pouvait également les nommer. Ils arrivaient partout, même dans les tours de passe-passe mais l'avantage était que, comme ce n'était pas une profession réputée sérieuse, les erreurs n'étaient pas très lourdes à porter, voire amusantes.
Ce fut d'ailleurs ce qu'il se passa lorsque la jeune demoiselle accepta de jouer la « petite main » de ton « assistant du jour, forcé volontaire », qui accepta également sa « mission » qui était simplement de vérifier si ton paquet de cartes était tout à fait ordinaire et, même s'il répondait par l'affirmative, tu savais que ce n'était pas le cas, que ce jeu était truqué quelque part mais, une nouvelle fois, c'était un secret dont toi seul connaissait l'existence.
Quoi qu'il en soit, il fallait que le « show » continue pour ne pas faire retomber l'enthousiasme du public toujours présent, même s'il était peu nombreux, c'était déjà ça de fait. Tu te retournas alors, pour continuer ton tour mais, lorsque tu entendis la jeune fille énoncer sa carte, tu joignis ton rire à celui du public car, si l'erreur était humaine, celle ci était autorisée.
Tu haussas donc les épaules sans te retourner, autorisant ainsi à la jeune fille une deuxième chance et le tour pu reprendre son cours normal. Le public fit silence et au bout de quelques instants, lorsque ton « assistant du moment », dont tu ne connaissais pas encore le nom, te demandas quoi faire à présent.
Tu eus alors un sourire lorsqu'il te surnomma « grand magicien ». Du coup, ce fut à toi de jouer :

« Le but de ce tour est de deviner la carte que cette demoiselle à choisit, en espérant que ce ne soit pas la dame de coeur » Gentille « moquerie » qui fit rire une nouvelle fois le public : « Enfin, reprenons notre sérieux. Voyons voir... »

Tu te mis alors à réfléchir pendant plusieurs minutes en regardant fixement le dos des cartes, te concentrant sérieusement dans un silence complet jusqu'à ce que la voix de l'enfant qui avait « retrouvé » Ky'ha précédemment, se fasse entendre :

« M'sieur regardez ! Je crois que votre colombe à quelque chose dans le bec ! »

« Et bien nous allons vérifier cela tout de suite dans ce cas. Ky'ha, si tu veux bien nous faire honneur de ta présence ? » Et comme si elle comprenais, ce qui tirait plus de l'habitude qu'autre chose, ta colombe s'envola pour se poser une nouvelle fois sur ton épaule ayant, effectivement, quelque chose ressemblant à une carte dans le bec : « Et bien, petite chipie, montre moi ça » Délicatement donc, tu retiras la carte du bec de Ky'ha et, la regardant une minute, tu la montras ensuite au public, puis à la jeune fille et enfin à ton « assistant » : « Le choix de cette jeune fille s'était il porté sur le 10 de trèfle par hasard ? » Demandas tu, tandis que le public faisait silence avant d'applaudir : « Il semblerait que j'ai raison » Ky'ha s'envola alors, comme si elle voulait profiter des applaudissements du public tandis que tu remerciais tes deux « assistants » du jour : « Ces applaudissements s'adressent également à vous car, si vous n'aviez pas été là, ce tour n'aurait pas pu avoir lieu : merci beaucoup »

Et, jouant avec un pan de ta longue cape, tu mis une main sur ton torse et t'inclinas profondément devant le jeune homme et la jeune fille qui t'accompagnaient sur cette « scène ». La jeune fille rougit un moment tandis que tu te redressais, ne voulant pas l'embarrasser inutilement.
Puis, tu hochas la tête dans un sourire, signalant ainsi à la jeune fille que tu la « libérais de ses obligations » avant qu'elle ne rejoigne ses proches dans le public. Finalement, les gens se dispersèrent et tu restas seul avec le jeune homme que tu remercias une nouvelle fois avant de te présenter correctement :

« Une nouvelle fois, permettez moi de vous remercier Messire. Je vous aurais certainement mit une certaine pression sur les épaules et je m'en excuse. Si cela peut me permettre de rémunérer votre participation, vous pouvez prendre la moitié des cristaux récoltés si vous le souhaitez » Assuras tu, avec un sourire, avant de reprendre : « Permettez moi de me présenter correctement car je me rends compte que nous ne nous connaissons toujours pas : je m'apelle Erland, humble artiste de rues, magicien amateur. Enchanté de vous rencontrer officiellement, Messire »

Te présentas tu dans un sourire en tendant la main vers l'homme, afin de, effectivement, faire connaissance correctement

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Le temps avait filé sans que tu ne t'en rende compte. D'ailleurs, c'était toujours comme ça lorsque tu t'amusais et, typiquement, chaque fois que tu proposais des tours de passe-passe, tu t'amusais c'était aussi simple que cela et cette journée ne faisait pas exception même si tu avais « gagné » l'assistance d'un homme que tu avais, disons le honnêtement, un peu forcé à t'aider.
Cependant, au final, tout c'était bien passé. Deux tours de disparition/apparition plus un tour plus classique de « divination de carte » pour terminer parce qu'il fallait retenir l'attention du public, certes, mais savoir ne pas trop abuser non plus pour ne pas les « retenir en otage » et cela, tu l'avais compris à force d'entraînement.
Finalement, quelques cristaux tombèrent dans ton chapeau à la fin de tes prestations et, une fois le public parti, tu pu souffler, faire retomber la pression parce que, malgré l'amusement que cela générait, il y avait du travail derrière sans avoir la certitude que les tours fonctionnent toujours car il n'y avait là aucune magie « offerte » par Lucy. Non, la déesse n'intervenait jamais dans tes tours et tu trouvais que ce n'était pas plus mal comme ça.
Heureusement cependant que tu n'avais pas dis tes pensées à voix haute car, une fois ton « assistant » félicité et remercié, vous en étiez venu aux présentations. Ainsi, tu appris que le jeune homme s'appelait Aord et qu'il était... Un frère de Lucy travaillant au temple. Aussitôt, ton sourire joyeux se crispa légèrement et tu te surpris à souhaiter que Aord n'ai pas été assez attentif pour le remarquer.
Cependant, et, ayant tout de même eu une éducation respectueuse de ton prochain, tu répondis :

« Enchanté officiellement de vous rencontrer, Messire Aord »

C'était assez paradoxal lorsque l'on réfléchissait bien. Toi qui, au début de la journée, était enthousiaste et de bonne humeur, tu l'étais un peu moins maintenant que tu connaissais l'identité et surtout la profession de ton « assistant du jour ». Cependant, tu relativisait : tu n'en voulais pas personnellement à Aord, c'était plus compliqué et cela impliquait la religion en général.
Ainsi, tu poussas un léger soupir résigné après avoir serré la main du jeune frère qui commençait à te complimenter et, même si tu savais très bien qu'il s'agissait de paroles sincères, cela ne t'empêchais pas d'entendre une petite voix qui te murmurais à l'oreille que ce n'était que de la flatterie pure et simple.
Heureusement cependant, tu ne relevas pas, te contentant de jouer les modestes car tu avais toujours préféré être humble lorsque l'on te complimentais :

« Nul besoin de me complimenter ainsi. Contrairement à ce que vous pensez, le « talent » dont vous parlez n'est que le fruit de plusieurs heures d'entraînement tout simplement. Je n'utilise aucune magie pour effectuer ces tours de passe-passe. Et puis... » Tu tendis légèrement le bras en avant et, au bout de quelques instants, Ky'ha s'y posa en roucoulant : « Si quelqu'un doit être le plus applaudit, ce n'est pas moi car tout le mérite revient à Ky'ha et Yule qui font un travail formidable. Ils sont également habitués et entraînés à ça mais cela ne les empêchent pas d'être toujours efficaces » Une longue caresse pour lisser les plumes de ton oiseau avant de continuer, sur un ton plus attendrit : « Sans eux, il n'y aurait pas eu de spectacle et cela, j'en suis parfaitement conscient »

Effectivement, que serait un magicien sans ses fidèles assistants car tu étais persuadés que ces animaux, même s'ils n'avaient pas l'intelligence des hommes même si, quelques fois, tu en doutais, étaient plus fiables qu'eux mais, une nouvelle fois, tu gardas cette réflexion pour toi même, surtout devant un frère de Lucy. Effectivement, il fallait que tu prennes garde à tes paroles pour que celles ci ne soient pas interprétées comme étant blasphématoire.
Enfin, quoi qu'il en soit, tu écoutas Aord parler en te disant qu'il avait besoin de se changer les idées apparemment. Aussitôt, l'artiste des rues en toi se sentit flatté. Tu continuas de lisser les plumes de Ky'ha pendant un moment, laissant ensuite celle ci reprendre sa place habituelle sur ton épaule avant de répondre :

« Il semblerait que j'ai réussis ma « mission » dans ce cas n'est ce pas ? Parce que vous semblez moins morne que tout à l'heure. Était ce la conséquence de devoir jouer le rôle de mon assistant ? Peut être ai je eu finalement raison de vous forcer la main en vous impliquant dans ce spectacle ? » T'enquis tu dans un sourire avant d'ajouter un clin d'oeil complice à la suite de tes paroles : « Dans tous les cas, sachez que cela me touche car toutes ces prestations ont un but commun : faire s'évader les gens »

Tu t'arrêtas là parce qu'Aord t'indiquais une auberge, située derrière vous, d'un hochement de tête en te proposant de faire connaissance autour d'un verre tout en précisant qu'il ne roulait pas sur l'or mais que l'établissement pouvait proposer des boissons à bon prix.
Tu réfléchis un instant. Évidemment, tu pouvais refuser et, honnêtement, tu étais bien tenté de le faire mais... Tu en décidas finalement autrement :

« Ma foi, pourquoi pas. Disons que ce sera l'occasion pour moi de vous rendre la pareille donc, j'accepte votre proposition avec plaisir, Messire Aord. Cependant, et, au risque de vous décevoir... » Tu fis une petite moue même si, en réalité, tu étais plus amusé qu'autre chose : « Sachez qu'un magicien doit toujours avoir des secrets qu'il ne peut révéler à personne, même à son assistant alors, si vous souhaitez réellement que je vous dise comment j'en suis devenu a être magicien... » Petit silence avant que tu ne reprennes : « Laissez moi vous dire qu'il me faudra partager plusieurs verres avec vous car ce n'est pas le genre d'informations que je révèle facilement à quelqu'un que je viens juste de rencontrer et ce, même s'il m'a été d'une aide précieuse » élégante manière pour dire à Aord d'éviter d'insister à connaître un passé que tu ne voulais pas lui révéler : « Cependant, cela ne change rien au fait que nous pouvons discuter autour d'un verre. Cela ne vous dérange pas d'attendre quelques instants, le temps que je prenne mes affaires et que je nourrisse mes animaux ? Nous irons ensuite, si cela vous convient »

Autant tu avais apprécié la première partie de cette journée autant, honnêtement, tu redoutais un peu cette fameuse discussion autour d'un verre mais vu que tu avais accepté tu n'allais pas faire marche arrière. Tu devais en assumer les conséquences...

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Tu avais finis par te fourvoyer. Comme disait si bien l'expression d'ailleurs, « on n'oubliait jamais d'où l'on venait » et le fait que tu te sois adressé à Aord de manière aussi respectueuse avait finalement mit le jeune frère sur la voie ou, tout du moins, avait il deviné juste sans le savoir.
Tu te flagellas donc mentalement, te maudissant de ton inattention même si, techniquement, ce n'était pas vraiment un secret, simplement.... C'était difficile pour toi d'en parler, surtout à un inconnu, même si celui ci était un frère de Lucy donc il saurait t'écouter.
D'ailleurs, plusieurs sentiments affluèrent en toi. D'un coté, tu souhaitais abandonner en te disant que cela te ferais sûrement du bien d'en parler à quelqu'un mais d'un autre coté, justement parce qu'Aord était un frère de Lucy, tu te disais qu'il accepterais sûrement mal le fait que tu ne sois pas croyant ainsi que le fait que tu avais un « différend » avec Lucy.
Pourtant, le fait est que l'ambiance allait rapidement devenir invivable si tu ne prenais pas rapidement de décision et il fallait avouer que le fait que Aord réponde à ton attitude mystérieuse par l'humour faisait retomber la pression que tu t'étais toi même mise sur les épaules :

« Quel dommage effectivement mais en même temps... » Si le frère voulait jouer tu allais jouer et lui prouver que tu étais parfaitement capable de te « défendre ». Tu répliquas donc sur un ton mystérieux, qui pouvait virer au sensuel : « … Comprenez bien que si je vous dévoilais tous mes secrets, c'est un peu comme si j'acceptais de me mettre nu devant vous alors, j'en suis vraiment navré mais je ne suis pas le genre d'homme à faire ce genre de chose, surtout devant un inconnu »

évidemment, tu ne disais pas cela sérieusement, voulant simplement répondre à la remarque ironique d'Aord tout en espérant que cela ne soit pas mal interprété. En même temps, si l'homme était un frère de Lucy peut être que, effectivement, il allait mal interpréter la chose...
Enfin, si mal il y avait, il était fait donc inutile de revenir là dessus. Pour l'instant, tu avais demandé à Aord un petit temps pour toi histoire de ramasser tes affaires et nourrir tes animaux car, effectivement, Ky'ha commençait à piailler et, pour tes « assistants », rien n'était plus sacré que la nourriture, pas même Lucy s'était pour dire à quel point manger était important pour eux.
L'homme acquiesça tout en continuant de discuter, te demandant de l'appeler tout simplement par son prénom et ne pas rajouter de « Messire » puisqu'il n'était pas noble. Soudainement, tu ressentis un désagréable frisson en entendant le frère t'appeller « Messire Erland ». Aussitôt, cela te rappela de mauvais souvenirs et, toujours dos au frère, tu te redressas légèrement pour répondre, d'une voix légèrement tremblante même si tu faisais tout pour la maîtriser au maximum :

« Pas de « Messire » avec moi non plus... Aord... Erland suffit amplement... » Tu sentis tes jambes trembler et tes poings se serrer sous la colère tandis que tu te forçais au calme. Heureusement, Ky'ha te sauva la mise une nouvelle fois en piaillant. Tu te repris donc rapidement : « Oui, j'arrive ma toute belle, un instant, je ne t'ai pas oublié rassure toi »


Tu plongeas alors ta main dans une poche de ta cape pour en sortir quelques graines, soulagé de te rendre compte que ta main avait cessé de trembler. Aussitôt, ta colombe se posa sur ta main et se pencha pour picorer, te donnant de légers coups de becs qui eurent pour effet de te ramener à la réalité.
Cependant, force était de constater que tu n'étais pas encore tout à fait calmé car le fait d'entendre Aord t'appeller ainsi t'avais fais retourner quelques années en arrière, avec ta famille, que tu ne pouvais plus appeler ainsi désormais... Tout cela à cause de... Oui, autant tout mettre sur le dos de Lucy puisque tu n'avais aucun autre « coupable » à accuser.
Pourtant, tu fus une nouvelle fois tiré de ces désagréables pensées par Yule cette fois. Effectivement, le lapin avait sorti son museau de ton chapeau, intrigué par Ky'ha entrain de picorer dans ta main et poussait à présent des petits cris comme pour te signaler qu'il avait faim également et que tu étais présentement entrain de l'ignorer même si, de ton point de vue, c'était totalement involontaire :

« Je ne t'ai pas oublié non plus, Yule. Attends un instant, veux tu »

Plongeant alors ton autre main, la première étant toujours occupée par Ky'ha, dans ta poche, tu finis par en sortir une carotte mais, au lieu de la présenter tout de suite à Yule, tu te retournas vers Aord en ayant un léger sourire lorsque tu remarquas son regard d'enfant qui se posa sur le lapin comme s'il te suppliait intérieurement de nourrir Yule à ta place.
Nul besoin d'être devin ou de savoir lire dans les pensées pour pouvoir deviner une telle chose et, en même temps, tu n'étais pas surpris parce qu'il s'agissait de « l'effet Yule » car tu savais bien qu'il était très difficile, voire pratiquement impossible, de résister à ton lapin.
Ainsi, semblant comprendre ce que le regard d'Aord voulait demander, tu hochas la tête dans la sourire puis tendis la main qui avait la carotte vers l'homme :

« Allez y si vous y tenez, Aord. À vrai dire cela m'arrangerais que vous nourrissiez Yule à ma place car ce ne sera pas pratique avec Ky'ha qui me picore dans la main »

Ce n'était qu'une excuse mais si cela pouvait faire plaisir au frère. D'ailleurs, tu étais entrain de te dire qu'il faudrait que tu lui donnes des explications au sujet à ton sujet, surtout les raisons de ton étrange comportement mais cela se ferait sans doute à l'auberge lors du verre que vous alliez partagés tous deux.
Une fois tes animaux nourris et tes affaires ramassées, tu suivis Aord jusqu'à la fameuse auberge. Yule était retourné se cacher dans ton chapeau tandis que Ky'ha était de nouveau posée sur ton épaule. D'ailleurs, en arrivant, tu fis se retourner quelques têtes curieuses mais qui reprirent bien vite leurs conversations car oui, en dehors de tes prestations, il n'y avait pas grand monde qui s'intéressait à toi.
Tu suivis alors Aord jusqu'à une table un peu excentrée, afin de ne pas être gêné par le bruit des conversations qui allaient de bon train entre les habitués et ceux qui avaient déjà de l'alcool dans le sang et, une fois installé, le frère reprit ses questions qui concernaient le présent cette fois.
Le laissant commander sa bière, tu commandas un alcool un peu plus fort. Aord te demandas alors si tu donnais souvent ce genre de prestations. Autant répondre honnêtement :

« Effectivement. Pour tout vous dire, il s'agit de mon activité principale. Malheureusement, on ne peut pas dire que j'arrive à en vivre car tout dépend du public que j'arrive à attirer et de ce qu'ils acceptent de donner puisque je n'impose pas un nombre de cristaux fixe. C'est pour cela qu'en parallèle j'accepte tous les travaux rémunérés que l'on peut me proposer. On peut ainsi dire que je cumule deux "emplois" : magicien et homme à tout faire. »

Par la suite, le serveur amena vos boissons et tu trinquas avec ton « assistant » avant de boire une gorgée, sentant l'alcool te brûler la gorge tout en écoutant Aord te demander si tu faisais un bon assistant tout en rajoutant qu'il ne devrait pas t'apporter les faveurs de Lucy.
Aussitôt, un soupir blasé sortit de tes lèvres alors que tu posais ton verre sur la table :

« Je suis navré pour le caractère blessant de mes propos mais il se trouve que je ne suis pas croyant » Finis tu par avouer à voix basse, sur un ton sombre : « En réalité, je ne veux plus y croire même si... J'imagine quelque part que je n'aurais jamais été magicien sans elle... » Tu repris une nouvelle gorgée de ta boisson. Tu tenais bien l'alcool en général, certes, mais il était vrai que cela t'aidais à parler, développant ainsi un sujet dont tu ne voulais pas parler au départ : « D'ailleurs, j'aurais une question à vous poser, si cela ne vous dérange pas » Tu poussas un long soupir avant de continuer : « Cela vous est il déjà arrivé de ressentir de l'injustice ? Pas envers quelqu'un en particulier mais plutôt... Envers un pouvoir offert par Lucy justement ? »

Tu n'arrivais pas à croire que tu avais ce genre de conversation avec quelqu'un et un frère de Lucy en plus. Tu voulais mettre cela sur le compte de l'alcool mais ce n'était pas les deux gorgées que tu avais bu qui allaient excuser quoi que ce soit même si, quelque part, tu te surprenais à être curieux de la réponse qu'Aord pouvait te fournir.

Codage par Libella sur Graphiorum

C'était étonnant. Les humeurs humaines étaient étonnantes. L'on pouvait effectivement passer de la joie à la mélancolie en une même journée et c'était exactement ce qui était entrain de se passer avec toi. Au début, tu étais heureux de proposer tes prestations au public qui était là pour te regarder. Tu avais même eu le droit à un « assistant volontaire forcé » mais, au final, cela s'était bien passé.
Cependant, une fois le tour terminé, le public parti, c'était comme si tu avais plongé dans un autre monde, dans un univers dans lequel tu n'étais plus un magicien des rues mais bien Erland, seulement Erland et ce, bien que tu ais trouvé un interlocuteur avec lequel discuter.
D'ailleurs, en parlant de cet interlocuteur... Bien que tu ne croies pas en la Déesse, tu devais bien avouer que si ce n'était pas le destin qui s'en mêlait, tu ignorais ce que c'était puisque, effectivement, tu avais fais la connaissance d'Aord, Frère du culte de Lucy. Simple coïncidence ou coup du destin ? C'était amusant dans un sens.
Pourtant, tu ne pouvais nier le fait qu'il t'avais aidé en tant qu'assistant même si tu lui avais clairement forcé la main pour le faire mais, au final, il s'y était plié avec plaisir et tu pouvais même voir un franc sourire éclairer son visage lorsqu'il avait comprit qu'il pouvait nourrir Yule, ton lapin nain.
Pour la suite de la journée, Aord t'avais proposé un verre dans une taverne et tu avais accepté en lui répondant que tu n'allais pas te dévoiler tout de suite à Aord car cela sonnerait comme une totale « mise à nu » devant lui mais le fait est que tu l'avais finalement suivit et accompagné.
Ainsi, la suite vous trouva tous deux attablés, une chope de bière pour Aord tandis que tu avais pris un alcool un peu plus. Avant tout cela cependant, tu avais avoué au Frère que tu ne voulais plus croire en la Déesse et sa réponse fut assez... étonnante une nouvelle fois car, d'après ce qu'il disait, il n'était pas là pour te bourrer le crâne avec des discours religieux :

« Vous auriez pu. J'aurais eu assez de respect pour vous pour vous écouter même si ce n'aurait été que d'une oreille » Silence avant que tu ne reprennes dans un sourire : « Je vous remercie pour votre tolérance. J'ai beau ne pas vouloir croire en la Déesse, je n'ai rien contre la croyance des autres. Il s'agit de quelque chose de.... Purement personnel pour ma part... »

Oui, personnel et totalement absurde de ton point de vue car, en y réfléchissant correctement, tu étais clairement entrain de vouloir te trouver un coupable pour tout ce que tu avais vécu et subis. L'ignorance que tu avais subis au sein de ta propre famille, le pouvoir inutile qui t'avais été offert par cette Déesse mais.... En même temps... Si tu n'avais pas eu un tel pouvoir, ta famille ne t'aurais pas rejeté, tu n'aurais sûrement pas eu à être dans la rue et à faire ce genre de choses. Tu n'aurais sûrement pas eu à proposer tes prestations de magie comme tu le faisais actuellement et tu n'aurais sûrement pas pu voir l'émerveillement sur le visage des enfants qui te regardaient lorsque tu faisais apparaître ton lapin ou ta colombe. Oui, au final... Peut être devrais tu remercier la Déesse ?...
Tu te perdis dans les pensées tandis que vous buviez vos gorgées respectives avant d'entendre Aord te taquiner sur le fait qu'il ne te fallais finalement que deux gorgées pour te dévoiler. Effectivement, tu avais peut être été un peu présomptueux cette fois ci alors, pour lui répondre, tu mêlas ton rire au tien :

« Je vous rassure tout de suite cependant : je ne suis pas encore ivre. Ce ne sont pas ces deux malheureuses gorgées qui auront l'ascendant sur moi puisqu'il fut un temps durant lequel j'avais l'habitude de boire avec une amie »

Petit sourire nostalgique sur les lèvres lorsque ta mémoire se rappela ces bons moments, au final, passés à boire avec Astrid au point à ne plus savoir lequel de vous deux portait l'autre au final. Ces pensées te firent rire tout seul pendant un petit moment avant que tu ne reprennes :

« Navré, j'étais plongé dans mes pensées... »

T'excusas tu avant d'écouter la réponse d'Aord au sujet d'une injustice concernant un pouvoir offert par la Déesse. D'après ce que le Frère disait, d'ailleurs, lui aussi avait connu une injustice de ce genre même s'il disait que son pouvoir était incroyable mais qu'il le faisait se sentir... Inutile.
Tu écarquillas aussitôt les yeux en entendant cela. Pardon ? Comment pouvait il dire qu'il avait un pouvoir incroyable et se trouver inutile dans la même phrase ? Tu fronças les sourcils pendant un instant avant de reprendre, te forçant au calme :

« Je dois vous avouer que je ne comprends pas bien ce que vous m'avez dis... Comment pouvez vous qualifier votre pouvoir d'incroyable et dire que vous êtes également inutile ?... » Tu repris une gorgée de ta boisson, la troisième, avant de reprendre, tandis qu'Aord en était déjà à son deuxième verre, après un long soupir d'hésitation : « Mon pouvoir n'a rien d'extraordinaire, je dirais même qu'il est inutile et qu'il me rend la vie dure, quelques fois... »

Pourtant, tu te rendis compte, en observant Aord t'écouter qu'il buvait plus que toi alors que tu avais mis ta propre choppe de coté après ta troisième gorgée. Tu te rendis également compte de quelque chose : toi qui étais hésitant à parler de ce genre de choses, les mots commençaient à venir plus naturellement un peu comme si tu avais besoin d'en parler à quelqu'un qui saurait t'écouter, au final.
Et puis, peut être que le Frère avait également envie de parler de quelque chose car, après t'avoir avoué la raison pour laquelle il était entré dans les ordres, il te raconta qu'il avais rencontré une jeune fille qui se transformait en poupée. Effectivement, les pouvoirs ayant traits à une transformation physique devaient également être lourds à porter et... L'image d'Aishela s'imposa à ton esprit tandis que tu prenais la parole, étant toujours plus ou moins entrain de réfléchir :

« Maintenant que je vous entends en parler, je me souviens également d'avoir rencontré une jeune femme ayant des cornes sur la tête et m'ayant avoué qu'elle avait aussi subit des moqueries. Heureusement, mon pouvoir n'a aucun lien avec une quelconque transformation physique. Il s'agit juste... » Tu finis par secouer la tête en soupirant : après tout ton pouvoir n'était pas classé « secret défense » n'est ce pas ? Alors, tu repris la parole : « … Je suis seulement capable de transformer les roches en plumes.... » Ta voix baissa en intensité jusqu'à s'éteindre, comme si tu n'assumais pas et que tu en avais honte, ce qui était réellement le cas : « Avouez qu'il y a des pouvoirs plus utiles, n'est ce pas ? »

Ton sourire était faux. Même le léger rire que tu lâchas sonnait faux. D'ailleurs, tu eus tellement honte de ce que tu avais dis que tes joues commençaient à rougir. Lorsque tu t'en rendis compte, tu repris aussitôt ta choppe et bu le reste de la boisson « cul sec », manquant de t'étouffer. Finalement, toi qui croyais que l'alcool pouvait être un allié dans ce genre de situation... La seule chose que cela fit est que tu eus le droit à une bonne quinte de toux. Décidemment... Erland, il fallait te ressaisir au plus vite !

Codage par Libella sur Graphiorum

Il avait raison. L'alcool n'avait rien à voir là dedans, peut être te donner un peu de courage pour parler de quelque chose dont tu ne voulais pas parler normalement ? Ou bien est ce parce que ton interlocuteur avait une profession si « particulière » ? Tu avais entendus dire que ceux qui étaient au service de la Déesse savaient écouter et Aord ne faisait apparemment pas exception à la règle puisqu'il t'écoutait.
Assis à une table, choppe à la main, tu développais effectivement un sujet dont tu ne voulais pas parler au départ parce qu'il te faisais te remémorer de doulorueux souvenirs. En même temps, ce n'était pas un secret crucial qui mettrait le Royaume en danger si tu disais quelque chose mais... Tu avais tes raisons.
Cependant, tu te sentais obligé quelque part parce que tu avais forcé la main à Aord pour que le Frère de Lucy te rejoigne sur la scène donc tu pouvais bien lui accorder une « mise à nu » comme il le disait et puis, au fond de toi, tu savais qu'en parler te ferais du bien. Surtout en parler à quelqu'un qui savait écouter :

« Vous devez avoir raison mais je suis persuadé que l'alcool aide légèrement. Ne dit on d'ailleurs pas que cela délie les langues ? » Tu eus un petit sourire en disant cela, surtout que tu ne touchais pas à ta choppe : « Je pense aussi que j'ai de la chance d'être tombé sur un interlocuteur qui sait écouter » Petit soupir : « Et puis je vous dois bien cela après vous avoir forcé la main tout à l'heure à venir me rejoindre sur scène. Disons que c'est un peu mon sentiment de culpabilité par rapport à ça qui s'exprime aussi »

Même si tu étais un homme avec des secrets, que ce soit dans ton « métier » comme dans ta vie personnelle, au moins étais tu quelqu'un d'honnête qui avait du mal avec l'injustice. Quant au sentiment de culpabilité que tu avais décris, c'était assez vrai car, au départ, Aord ne souhaitait peut être pas être mit au devant de la scène ainsi.
Puis, la discussion partit justement sur vos pouvoirs, le Frère de Lucy te disant que le sien était extraordinaire mais qui le faisais se sentir inutile, chose que tu ne comprenais pas, surtout en lui dévoilant la « nature » de ton propre pouvoir. Tu constatas alors que tu n'étais peut être pas le seul à avoir du mal avec le « don » offert par la Déesse.
Effectivement, ce sujet semblait également être un point sensible chez Aord et, malgré ta curiosité, tu n'insistas pas dessus :

« Il s'agit apparemment d'un point sensible pour nous deux à ce que je vois. Je vous mentirais en disant que cela ne me rend pas curieux mais je ne vous poserais pas plus de questions » Affirmas tu en reprenant, pensif : « Cependant, cela m'étonne tout de même. Je pensais que la Déesse serait plus clémente envers ses plus fidèles serviteurs mais comme vous ne semblez pas non plus à l'aise avec votre pouvoir... Je vous avouerais que cela m'intrigue encore plus »

C'était sûrement une idée préconçue que tu te faisais tout seul mais tu étais persuadé que la Déesse allait donner des pouvoirs plus utiles à ceux qui avaient fait le métier de la servir. Enfin, mis à part ça, cela ne changeait rien au fait que tu avais avoué à Aord, non sans ressentir une grande honte en le disant d'ailleurs, que ton pouvoir consistait simplement à changer les roches en plumes.
Suite à cette « révélation » des plus inutiles, tu avais plongé dans ta choppe espérant te faire oublier mais cela n'avait eut que pour effet de te faire avoir une belle quinte de toux. Cependant, cette honte ne fut rien face à la surprise que tu n'allais pas tarder à avoir suite aux paroles d'Aord qui, tout d'abord, pour te rassurer, te disais que, de toute manière vous n'aviez pas besoin de ces pouvoirs pour vivre avant d'ajouter que ce pouvoir t'allais à ravir, pas parce qu'il était inutile mais parce qu'il le trouvait beau.
Aussitôt, tes yeux s'écarquillèrent et tu devais sûrement avoir l'air d'un idiot pendant une minute avant de te mettre soudain à éclater de rire :

« Navré je... Je ne me moque pas... Je vous assure... » Entre deux rires : « Vos paroles m'ont juste... Simplement surprises... Je ne m'y attendais pas... » Une grande inspiration pour te calmer et reprendre : « J'imagine que chacun doit avoir sa propre définition de la beauté mais... Je pense que je peux vous comprendre un peu là dessus »

Tu ne te serais jamais attendu à éclater de rire ainsi, dans une taverne. Heureusement, le brouhaha qui vous entourait était tel que tu passas inaperçu malgré tout et cela te fis pousser un soupir de soulagement parce que tu ne voulais pas encore accroître ta honte. Par la suite, tu entendis le Frère essayer de se justifier.
Il disait que ton pouvoir avait quelque chose de merveilleux, un peu comme l'était ton spectacle. L'émerveillement, la capacité de rendre l'inerte intéressant. Cette tentative de justification te fis sourire et, attendant patiemment qu'il ai terminé de parler, tu repris la parole :

« Nul besoin de vous justifier, voyons. Je n'allais pas mal le prendre mais, merci pour vos paroles même si j'imagine qu'un magicien proposant des prestations sans « magie » doit être quelque chose d'assez marginal. Pourtant, c'est ainsi : les tours que je propose sont seulement le fruit d'un entraînement, tout comme le fait de travailler avec les animaux sans avoir le pouvoir de les comprendre »

Effectivement, la plus grande difficulté de ton « métier » résidait ici. Comment faire pour réussir à travailler avec les animaux lorsque personne ne se comprenait parce que tu ne parlais ni l'oiseau ni le lapin. Cependant, à force de répétition, d'entraînement et d'habitude, tu avais réussis à avoir une certaine complicité avec tes deux « assistants ».
Aord disait qu'il ne savait pas ce qu'on pouvait t'avoir fais subir à cause de ton pouvoir mais que cela ne changeait en rien la valeur qu'il disait avoir à tes yeux. Tu étais effectivement touché par autant de flatteries mais, tu te disais que, quelque part, tu n'en méritais pas autant. Tu poussas alors un long soupir, repoussant ta choppe un peu plus loin :

« Maintenant que nous sommes au stade des confessions, il me faut continuer sur cette lancée » Petit rire amusé avant de secouer la tête et reprendre : « Je ne sais pas si vous aviez déjà deviné à ma façon de vous parler mais... Je suis... Enfin plutôt j'étais d'origine noble » Ton regard s'éteignit, ta voix également : « Enfin... Tout cela est de l'histoire ancienne à présent ... »

Le Frère devait avoir l'impression de côtoyer deux personnes différentes et pourtant semblables. D'un coté, le magicien joyeux s'amusant à faire ces tours pour émerveiller la galerie et de l'autre, Erland, l'ancien noble qui avait encore du mal à digérer un passé qu'il ne pouvait cependant pas changer. C'était comme ça et, à savoir si tu regrettais, la réponse était évidemment oui car en tant que noble, tu ne devais manquer de rien sauf... Qu'il en était tout à fait autrement dans les faits mais cela, se serait une autre histoire. Pour le moment, tu devais arrêter de faire s'inquiéter l'homme en face de toi parce que ce n'était pas ta définition « d'aller prendre un verre ».
Du coup, tu secouas vivement la tête, comme si tu voulais chasser tous ces noirs souvenirs avant de reprendre une petite gorgée dans ta choppe. Effectivement, l'alcool faisait plus de mal que de bien mais il était quand même un peu. Lorsqu'Aord te montra ton chapeau, tu te penchas pour le prendre et en faire sortir Yule, toujours planqué dedans, pour le poser sur la table et lui offrir des caresses :

« Oui, et je suis assez fier de ce que je peux faire sans ce pouvoir. D'ailleurs, je suis persuadé qu'une autre forme de « magie » existe dans ce monde et plus je fais ces tours, plus je me dis qu'il n'y a pas plus gratifiant que le regard émerveillé du public et puis... » Un sourire attendrit tandis que Ky'ha descendait le long de ton bras pour se poser également sur la table et te regarder en penchant la tête sur le coté : « Je suis également conscient que les gens ne viennent pas pour moi mais sont plus intéressés par mes « assistants ». Mes « moments de gloire » ne sont rien sans eux »

D'ailleurs, cela allait faire office d'une nouvelle anecdote un peu plus joyeuse dans ton passé mais cela tu le réservais au cas où Aord souhaitait en savoir plus

Codage par Libella sur Graphiorum

La situation était plus que banale : deux hommes entrain de boire dans une taverne. Sauf qu'à la différence, tu ne connaissais Aord que depuis une heure environ  donc il était ce qu'on pouvait communément appeler une connaissance pour toi. Cependant, vous étiez entrain de discuter comme si vous vous connaissiez depuis toujours.
Il fallait dire que la profession d'Aord aidait à la discussion puisque le jeune homme était un Frère de Lucy. Il était étonnant de le voir avec toi surtout lorsque l'on savait que tu ne portais pas vraiment la Déesse dans ton cœur mais que pouvais tu y faire ? Tu n'allais pas rejeter Aord à cause du métier qu'il faisait tout de même ? Non, tu n'étais pas ce genre d'homme.
De plus, la vérité était que c'était toi qui, quelque part, avait « voulu » cette situation car tu avais forcé la main du Frère de Lucy pour qu'il t'accompagne dans tes tours de passe-passe et, à présent, entre deux gorgées d'alcool, vous étiez entrain de parler pouvoir même s'il s'agissait d'un sujet sur lequel aucun de vous deux n'était à l'aise apparemment.
Tu avais cependant avoué à Aord que tu étais étonné, pensant que la Déesse serait clémente envers ses propres serviteurs mais, apparemment tu avais tord. Tu écarquillas ensuite les yeux de surprise en entendant le Frère commencer à partir dans une espèce de monologue philosophique avant de sourire en l'entendant s'excuser :

« Nulle inquiétude, je trouve ce point de vue assez intéressant et je serais d'avis de croire que la Déesse a effectivement tout décidé pour nous sinon, à mon avis, si le commun des mortels pouvait faire un tel choix, tout le monde serait tenté de choisir son propre pouvoir, ne pensez vous pas ? Pourtant, je pense que si une telle chose serait possible, ce serait rapidement l'anarchie... » Tu poussas un long soupir en regardant ta choppe désormais vide, avant de continuer, comme perdu dans tes réflexions, avant de relever la tête vers Aord et lui demander : « Si, par exemple, vous pouviez faire un tel choix, vous auriez une idée du pouvoir que vous souhaiteriez avoir ? » Un léger sourire doux, peut être, mais plus désabusé qu'autre chose avant de retourner dans tes réflexions : « Pour ma part, je pense que ce serait de pouvoir voler et d'être libre comme le vent » Par la suite, tu étouffas un rire, toujours désabusé, en reprenant : « Je m'excuse à mon tour de me perdre ainsi dans mes rêveries. L'avantage avec la philosophie est qu'elle peut, quelques fois, être réaliste alors que le pouvoir de voler... Nous sommes nés hommes, nous ne deviendrons jamais oiseaux »

Bon d'accord... Cela, tu pouvais également le mettre sur le compte de l'alcool mais en même temps c'était aussi pour signaler à Aord qu'il ne t'avais pas « perdu » mais que, en revanche, c'était peut être toi qui allais le perdre en continuant dans ce genre de réflexions totalement irréalisables surtout que le Frère de Lucy pouvait voir que toi même tu ne croyais pas en ce que tu disais, au vu des sourires désabusés que tu faisais.
Ainsi, vous vous perdiez tous deux en réflexions sur le sujet des pouvoirs et, comme promis, malgré le fait que tu étais curieux et intrigué au sujet de la « capacité » d'Aord, tu ne posas aucune question dessus, voulant respecter l'intimité de l'homme dans ce domaine comme il semblait également respecter la tienne.
Par la suite, tu avais eus un fou rire lorsqu'Aord avais avoué que tu étais beau. Tu ignorais s'il y avait un quelconque sous entendu ou non mais tu avais tout de même fais la remarque que chacun avait sa propre définition de la beauté avant d'enchaîner sur le caractère marginal de ton « métier », qui consistait à faire des tours de magie... Sans magie, ce à quoi Aord répliquait qu'un Frère de Lucy qui s'envoyait des verres dans un bar, avec un inconnu, était également marginal.
Tu eus un sourire un peu plus sincère, ne pouvant t'empêcher d'approuver :

« Effectivement, je n'aurais jamais imaginé qu'un religieux puisse boire mais après tout vous êtes un homme comme moi et puis boire dans un bar est quelque chose de tout à fait normal » Petit silence avant que tu ne reprennes sur un ton, étrangement déterminé : « Et puis ne vous inquiétez pas pour moi : j'ai pris l'habitude de boire avec une amie même si cela fait déjà un moment alors, si vous ne pouvez pas assurer votre tournée, je payerais la mienne ! » Assuras tu sur un ton joyeux avant de reprendre : « Après tout, j'ai eu la chance d'avoir un « assistant » pour m'aider à gagner les cristaux que je possède »

Tu avais terminé à dire cela sur un ton étrangement attendrit parce que oui, certains avaient l'alcool triste ou violent tandis que tu avais l'alcool plutôt doux et cela pouvait être dangereux car tu ignorais que tu pouvais provoquer, malgré toi, ton entourage sans avoir la moindre idée des conséquences que cela pouvait engendrer.
Cela étant dit, tu entendis par la suite le Frère de Lucy dire que tu étais dur envers toi car c'était bien toi qui avais retenu son attention dans la rue et non tes animaux. Aussitôt, ton visage se colora d'une jolie teinture rosée sans que tu ne comprennes pourquoi, sentant également la chaleur te monter à la tête. Était ce l'effet des mots d'Aord ? De l'alcool ? Des deux ? Mystère... Heureusement, cela se dissipa rapidement lorsque le Frère reprit sur le fait que si c'était Yule qui avait attiré son attention au départ, il serait parti avec :

« Effectivement, cela aurait été un problème pour moi » Assuras tu avant d'insister : « Soyons clairs sur ce point : je ne me séparerais ni de Ky'ha ni de Yule et ce, même pour tous les cristaux du monde. Ce sont eux qui me font tenir. Ils m'évitent de trop ruminer au point de me donner envie de me pendre.... » Le ton de ta voix s'était, soudainement, faite beaucoup plus sombre au point où tu dû te justifier : « Pardon... Je n'aurais peut être pas dû dire cela.... J'imagine que j'ai dû refroidir l'ambiance avec ces paroles malheureuses... J'ai tendance à trop me perdre dans mes pensées quelques fois et cela ne me réussis vraiment pas... »

Ton passé n'était pas « lourd » dans le sens où tu avais tué quelqu'un mais... C'était assez compliqué car tu n'avais pas eu l'affection de ta famille et cela, même si tu disais l'avoir oublié, continuait de te ronger de l'intérieur. D'ailleurs, pendant toute cette discussion, tu n'avais pas remarqué qu'Aord avait mit ses mains dans les tiennes...
Un serveur, enfin une serveuse arriva sur ces entrefaits, voulant sûrement vous demander si elle devait vous servir autre chose mais elle se ravisa en disant qu'elle ne souhaitait pas vous déranger. Tu la regardas avec un air idiot sur le visage alors qu'elle avait un sourire étrangement attendrit sur le visage :

« Il n'y a pas de mal, messieurs, je repasserais prendre votre commande plus tard »

Elle s'en alla par la suite avant que tu ne réalise... Avec un grand temps de retard, que le Frère de Lucy te tenais les mains et que la serveuse avait sûrement mal interprétée ce geste mais, l'alcool n'aidant pas, au lieu d'avoir le réflexe de retirer tes mains, tu les laissa à leur place, te concentrant plutôt sur les paroles d'Aord qui te demandais si tes animaux tenaient en place ou s'ils n'étaient pas tentés de faire le show à ta place.
La réponse était déjà tout trouvée et tu répondis, avec enthousiasme, sans te rendre compte du discret regard de la serveuse qui vous observaient de loin et qui avait toujours sa propre interprétation de la situation :

« Ils font toujours le show à ma place. Je suis même persuadé que Ky'ha a, en quelques sortes, attrapé la grosse tête parce qu'elle aime être au centre de l'attention »  D'ailleurs, en parlant de cela, ta colombe, que tu avais « oublié » au fil de la conversation avec Aord, mais qui était toujours présente sur ton épaule, poussa un piaillement en te picorant les cheveux, comme vexée que tu parles d'elle dans ces termes : « Vous voyez ! Je ne me ment pas lorsque je vous dis qu'elle a peut être développé de la jalousie. C'est bon ma belle... J'ai compris... »

L'oiseau battit un instant des ailes pour s'envoler légèrement et atterrir près du chapeau dans lequel se trouvait toujours Yule qui devait sûrement dormir. Puis, tu sentis une certaine chaleur disparaître parce qu'Aord avait retiré ses mains des tiennes pour mimer des gestes... Ridicules il fallait le dire, en disant qu'un assistant voulait aussi faire le show, te demandant s'il pouvait faire quelques tours lui aussi.
Tu voulus sincèrement t'abstenir d'éclater de rire mais tu ne réussis pas et tu finis par éclater d'un nouveau fou rire en essayant de l'étouffer dans ton poing du mieux que tu pouvais, prenant la parole sans être sûr que cela soit compréhensible :

« Et bien... Je ne suis pas sûr que faire de grands gestes comme cela vous aideras mais... Avec de l'entraînement je pense que... Vous pourriez y arriver... » Ton rire était frais, quoi qu'un peu alcoolisé évidemment, mais il ne cessa pas : « De l'entraînement et... De la motivation aussi... » Cela dura un bon moment, certes, mais ton fou rire finit par s'éteindre mais tes yeux étaient mouillés de larmes de rire, que tu essuyais en reprenant ton calme : « Pour être franc, de ce que je vois, je dirais plutôt que vous pourriez plus avoir du talent dans le domaine du comique, sans vouloir vous offenser » Ton sourire ne diminua pas, te rendant compte qu'éclater ainsi de rire de façon spontanée avait quelque chose de rafraîchissant qui faisait du bien. Cependant, une fois la « crise » passée, tu finis par reprendre ton sérieux en faisant la réflexion : « Cela me travaille mais... J'avoue ne pas avoir compris ce que la réflexion de la serveuse lorsqu'elle est venue en disant qu'elle prendrait notre commande plus tard... »

évidemment... Deux hommes qui se tenaient la main... Sauf que tu étais à milles lieux d'imaginer que la serveuse pouvait avoir eu ce genre d'interprétation sur la situation actuelle entre Aord et toi....

Codage par Libella sur Graphiorum

Le temps passait et les verres se vidaient. Les bruits de la taverne étaient devenus habituels pour toi, si bien que tu ne faisait plus attention à ce qui t'entourais, tellement tu étais concentré sur... Sur quoi étais tu concentré déjà ? Ah oui ! Tu étais en pleine discussion philosophico-utopique avec Aord, un Frère de Lucy, au sujet de pouvoirs offerts par la Déesse.
Pourtant, tu fus légèrement déçu lorsque tu constatas que ton « camarade de beuverie », car tu pouvais l'appeler ainsi à présent, ne répondit pas à ta réflexion. Heureusement, tu étais un peu trop alcoolisé pour être réellement rancunier et lui en vouloir. Enfin... Aord n'avait peut être pas répondut à ce genre de réflexions mais il semblait réellement intéressé par le fait que tu dise que tu allais payer ta dernière tournée.
D'ailleurs, l'homme plaisanta en disant que tu allais sûrement finir comme ton « assistant » si tu continuais dans la « voie de l'alcool » mais en même temps, n'étiez vous pas allés dans cette taverne pour boire, justement ? Secouant la tête, tu répondis avec un sourire niais sur les lèvres :

« Rassurez vous, j'ai dis payé cette tournée certes, mais je précise qu'elle sera la dernière car je tiens à éviter de repartir d'ici en manquant de tomber à chaque pas que je pourrais faire »

D'ailleurs, en disant cela, tu eus une petite pensée pour Astrid, cette fameuse amie avec laquelle tu avais pris l'habitude de boire. Enfin... Disons que c'était plutôt la jeune femme qui t'avais initié à « l'art de l'alcool » et c'était également avec elle que tu avais pris la plus grosse cuite de ta vie. Tu te souvenais d'ailleurs du mal de crâne infernal que tu avais eu le lendemain, c'était pour dire... Tu t'étais ensuite promis que tu n'irais plus jamais jusque là mais... Au train où vous descendiez les bouteilles avec Aord...
Tu secouas la tête en fronçant les sourcils d'un air que tu voulais déterminé mais qui, toujours sous l'effet de l'alcool, avait plutôt des airs comiques : effectivement, cette tournée serait la dernière ! De plus, le rire d'Aord fut communicatif donc, même si ton rire n'était pas aussi tonitruant, au moins accompagnais tu le Frère de Lucy dans son hilarité.
Pourtant, en tout cas en ce qui te concernais, tu avais toujours des idées noires, des pensées qui te restaient sur le cœur et qui étaient comme gravées au fond de ton être manquant d'ailleurs de refroidir l'ambiance actuelle mais Aord te « réprimandas » en te disant que ce n'était pas l'heure de la déprime mais plutôt le moment de s'amuser. Il avait raison !
L'homme fit d'ailleurs son plus beau sourire auquel tu répondis par un sourire attendrit : décidément, l'alcool te rendais un peu trop « fleur bleue » à ton goût :

« Navré... Vous avez raison. Je ne dois pas me laisser aller à ce genre de pensées surtout dans ces moments là » Par la suite, tu regardas Aord dans les yeux, d'un air voulant le réprimander mais en étant plus amusé qu'autre chose : « Et, il vous arrive souvent de vouloir « vider l'esprit » de vos interlocuteurs en les faisant boire ainsi ? Enfin, je pourrais me servir de cela comme excuse et dire que vous avez eu ma confession seulement sous l'effet de l'alcool » Tu fis une moue que tu voulais être hautaine mais qui se révélait être comique : « Je suis donc dans le regret de vous dire que ceci est un crime, Monsieur, de la même manière que l'on peut soutirer des informations à quelqu'un sous la torture ! » A présent, tu caricaturais la voix d'un membre de la Garde en pleine arrestation : « Vous ne m'avez pas torturé à proprement parler certes, mais vous m'avez fais boire de l'alcool ! Pour moi, c'est du pareil au même ! »

Et voilà que tu te mettais à raconter n'importe quoi... Ces « accusations » étaient dites avec un air bien trop alcoolisé pour être prises au sérieux et puis... Tu disais ça comme si c'était Aord qui avait tenu ta choppe et qui t'avais forcé à boire alors que tu l'avais accompagné de ton plein gré mais... On disait très souvent des âneries lorque l'on était plus sobre...
Par la suite, il y eut la tentative de numéro d'Aord qui se révéla être plus un numéro tirant sur le comique qu'un véritable tour de magie. Enfin, cela avait eut l'effet de te faire éclater d'un nouveau fou rire et, comme le disait si bien le Frère de Lucy, cela faisait longtemps que tu n'avais également pas ris comme ça. Même enfant, tu ne te souvenais pas avoir eu un tel fou rire c'était pour dire.... Enfin, il fallait dire que la situation ne s'y prêtait guère... En fait, aussi loin que tu puisses t'en souvenir, la situation ne s'y était jamais prêtée...
Pourtant, même dans l'état alcoolisé dans lequel tu te trouvais actuellement, une petite partie de toi s'était demandé pourquoi la serveuse avait réagit comme ça. Elle disait vouloir prendre votre commande plus tard, comme si elle ne souhaitait pas vous déranger mais... Qu'allait elle déranger en fait ? Il ne se passait rien de bien important, si ?
Tu avais même fais la réflexion à Aord qui t'avais demandé si c'était réellement important. Tu aurais voulu répondre un « non » franc mais, cette petite voix te rappelais, avec insistance bien que faiblement, que, oui, c'était important. Plongé dans tes pensées, tu n'entendis pas lorsque le Frère de Lucy te dis qu'il avait une idée pour ça si tu voulais en avoir le cœur net.
Tu eus alors un sursaut en voyant l'homme rapprocher son visage du tien. Qu'allait il bien pouvoir te dire sur le ton de la confidence ? Intrigué, tu tendis le cou pour voir le visage du religieux s'approcher dangereusement du tien faisant mine de... T'embrasser ? Le réflexe que tu aurais dû normalement avoir serait de rapidement reculer le visage mais,au lieu de cela, tu te surpris à fermer les yeux mais... Lorsque tu compris que rien ne se passait, finalement, tu aurais dû être soulagé mais, au lieu de cela...
Non, ce n'était pas de la déception à proprement parler, ni même de la frustration. C'était plutôt de l'incompréhension, surtout lorsque tu entendis le cri enthousiaste de la serveuse :

« …. Vous vouliez me dire quelque chose ? Je pense que je vous aurais entendu même sans que vous me le murmuriez à l'oreille ? »

Oui, totalement à coté de la plaque Erland... Tu n'avais pas compris qu'Aord voulait se jouer de la serveuse en faisant mine de t'embrasser. Par ailleurs, tu n'avais même pas compris qu'il avait approché son visage du tien pour faire cela. Quoi qu'il en soit, l'homme ne tarda pas à rappeler ladite serveuse pour prendre les commandes et tu remarquas bien vite que celle ci était embarrassée mais sans comprendre pourquoi.
Aord commanda donc une nouvelle choppe et la jeune femme se tourna ensuite vers toi ;

« Oh ? Euh... Ah oui ! La même chose dans ce cas... »

Tu étais assez troublé, pas par le fait qu'Aord avait eu l'intention de simuler un baiser mais parce que tu ne comprenais pas ce que l'homme voulait te « dire à l'oreille ». En tout cas, la serveuse partit avec votre commande tandis que le Frère faisait la réflexion comme quoi les serveuses étaient curieuses de nos jours. Une nouvelle fois, tu ne compris pas ce qu'elle parlait et, d'un coté, heureusement d'ailleurs parce que tu te serais senti fortement embarrassé. Pendant tout l'échange, tu étais resté assit à ta place tandis que la serv... Enfin un serveur se chargeait de vous servir vos boissons et, lorsque tu relevas la tête pour le remercier, tu remarquas son regard quoique légèrement agacé :

« Voici votre commande, messieurs » Le serveur posa vos choppes sur votre table en poussant un soupir et, haussant légèrement les épaules, il reprit la parole : « Cependant, et je dis cela en espérant ne pas vous offenser, si d'aventure vous avez toujours soif, je vous conseillerais plutôt de commander de l'eau, du jus ou des sodas » Le ton et le regard du serveur se faisait plus adouci : « Sachez que je dis cela uniquement pour vous. Déjà parce que nous servons de l'eau gratuitement à nos clients et je pense que cela sera également profitable à votre santé » Il termina ensuite son « sermon » ainsi : « Enfin, évidemment, ce n'est qu'un conseil, messieurs. Je vous souhaite tout de passer un agréable moment »

Il finit ensuite par s'en aller tandis que tu regardais ta choppe d'un air un peu coupable, comme un enfant qui aurait fait une bêtise et qui se serait fait réprimander par un adulte. Pourtant, tu pris ta choppe dans une main en regardant Aord puis tu l'approchas à tes lèvres mais... Au lieu d'en boire une gorgée, le Frère pouvait voir tes épaules tressauter signe que tu sanglotais.
Décidément... L'alcool aurait il eu raison de toi, finalement ?

Codage par Libella sur Graphiorum