Quelle drôle de situation décidément.... Surtout qu'en quelques heures, tu passais par une myriade d'émotions, du rire aux larmes, comme ça, sans aucun filtre, comme un enfant qui riait aux éclats lorsqu'il était joyeux ou qui pleurait à chaudes larmes lorsqu'il était triste, chose que les adultes avaient oubliés en grandissant.
Pourtant, tu ne pouvais pas nier le fait que boire avec quelqu'un était rafraîchissant et ce, même si tu ne connaissais ce quelqu'un en question que depuis quelques heures. Tu te rendais compte que c'était la première fois que quelqu'un restait avec toi depuis longtemps. Depuis l'époque où, dans ce manoir, il n'y avait qu'Ivanovitch pour veiller sur toi en lieu et place de tes parents.
Depuis ce moment de ton enfance, tu avais toujours vécu seul et ce même si la rue t'offrais, en quelques sortes, une famille éphémère mais tu avais trouvé ton équilibre et tu t'y plaisais bien même si c'était paradoxal qu'un noble puisse aimer autant la rue mais... C'était comme ça parce que tu avais coupé les ponts avec la moindre forme de noblesse.
Enfin, pour le moment, tu étais trop occupé à faire l'idiot, caricaturer un garde qui se montrait offusqué en « accusant » ton compagnon de beuverie de t'avoir forcé à boire, tout en sachant que c'était totalement faux mais ce genre d'âneries te faisais rire aux éclats au point d'en pleurer et d'oublier la profession de celui avec qui tu « discutais ». Effectivement, exit le Frère de Lucy, il n'y avait qu'Aord, un homme, comme toi, qui avait certainement besoin de décompresser autour d'une choppe :

« Vos accusations sont sans fondement ! Je ne suis pas un pêcheur pour la simple et bonne raison que cela fait longtemps que je n'ai pas pêché le moindre poisson ! » Oui, tu continuais à dire des âneries plus grosses que toi et, le pire, c'était que l'alcool te faisais les assumer : « Un « frère de la Déesse » qui plus est ? Elle est bien bonne celle là ! Comment est ce possible d'avoir un tel lien de parenté avec Elle ? » Oui, parce que tu avais pris le mot « frère » comme si Aord avait la Déesse pour sœur et non parce qu'il s'agissait de sa profession : « Et puis ne jouez pas à l'offusqué avec moi car j'ai plus de raisons que vous d'être outré ! »

Du sérieux qui n'en était pas un car cela vous fit éclater d'un fou rire tous les deux au point que quelques têtes se tournèrent peut être vers vous mais, honnêtement, au point où tu en étais, tu t'en fichais royalement vu que l'alcool t'avais totalement déridé, tellement d'ailleurs que tu n'avais pas compris la « perche » qu'Aord t'avais tendu.
Effectivement, il s'était penché vers toi et tu avais mal interprété en pensant qu'il souhaitait te murmurer quelque chose mais apparemment, ce n'était pas le cas et il ne fallu pas que tu attendes très longtemps pour avoir l'explication. L'homme te donna alors une tape sur l'épaule en te regardant également avec incompréhension en te disant que la serveuse croyait que vous étiez ensembles. Pardon ? Bien sûr que vous étiez ensembles puisque vous étiez tous les deux présents à cette table alors... Où était réellement le problème avec ça ? Cependant, en voyant le geste d'Aord, ce que tu compris te fis également rougir d'embarras :

« être... Ensembles ?... Tous les deux ?... » Comme si on pouvait être ensembles tout seul franchement... : « De cette manière là ?.... Non, nous ne le sommes pas de cette façon même si... Actuellement, je suis avec vous mais... » Par la suite, tu entendis Aord dire qu'il souhaitait voir la réaction de la serveuse en faisant semblant de t'embrasser en te demandant si vous faisiez réellement semblant : « Je... J'ignore pourquoi j'ai fermé les yeux ainsi... Je pensais que c'était la meilleure chose à faire sur l'instant mais peut être me suis je trompé ?... J'ai fais quelque chose que je n'aurais pas dû ?... »

Décidément, tu avais vraiment l'air d'un idiot en ce moment et depuis un bon moment déjà parce que tu n'avais sincèrement pas compris l'intention d'Aord. Non, tu ne carburais plus très bien en seulement trois verres... Si jamais Astrid venait à débarquer à cet instant, nul doute qu'elle se moquerait de toi en te traitant de « petit joueur » mais, en même temps, tu te rendis compte, malgré ton esprit embrumé, que tu n'avais fais que boire sans manger...
Par la suite, il y eut cette « alteraction » avec le serveur même s'il ne faisait que vous conseiller. Cependant, Aord avait rapidement prit la mouche, ne comprenant pas pourquoi il se mêlait de ce qu'il ne le regardait pas. Quant à toi, tu restas silencieux tout simplement parce que ces paroles te travaillaient même s'il eut tout de même a gentillesse d'accepter de vous servir vos choppes. Pourtant, contrairement à Aord qui se jeta littéralement sur la sienne, tu approchas la tienne de tes lèvres en te mettant, malgré toi à sangloter.
Tu devais d'ailleurs avouer que tu ignorais s'il s'agissait de sanglots liés à une quelconque tristesse ou si tu étais entrain de rire. En fait, cela devait être les deux ensembles, mélangés mas ton compagnon de beuverie dû l'interpréter autrement puisqu'il se leva pour te rejoindre et te serrer contre lui, chassant ainsi Ky'ha qui alla grignoter quelque chose sur la table.
Le Frère de Lucy te rassuras en te disant que cela ne valait pas la peine de te mettre dans des états pareils. Tu voulus répliquer mais tu sentis ton menton se faire relever et tu plongea ton regard plein de larmes dans celui d'Aord qui se fit bienveillant à ton égard :

« Je ne pleures pas... Cessez donc de raconter n'importe quoi... Il n'y a aucune raison pour que je me mette à pleurer...Ce ne sont que des sanglots dûs à ma nervosité... C'est ça, je suis nerveux ! » Affirmas tu sur un ton déterminé avant de baisser la voix pour reprendre : « Cependant... J'ignore pourquoi je devrais être aussi nerveux... »

Tu baissas ensuite la tête lorsqu'Aord relâcha ton menton en te suggérant de partir d'ici avant que le serveur ne revienne vous miner le moral. Partir ? Pour aller où ? D'ailleurs, cela faisait combien de temps depuis que vous aviez commencé à boire ? Tu n'arrivais plus trop à te rappeler mais, d'après ce que disait Aord, il fallait partir d'ici.
Tu doutais de toi même et de tes propres actions mais, lorsqu'Aord te mis une main sur l'épaule en regardant ta choppe pleine et qu'il te suggéra de la boire cul sec, un léger sourire s'afficha sur ton visage alors que tu hochas la tête. Oui c'est vrai, cette dernière tournée ! Tu n'allais tout de même pas laisser une choppe vide à ta place une fois que vous serez partis, n'est ce pas ?
Tu te reculas donc légèrement d'Aord tout en restant près de lui, pris la choppe dans tes mains, regarda le liquide, prit une grande inspiration et porta la boisson à ta bouche, la portant bien haut, y allant limite en apnée, pendant quelques minutes avant que tu ne fasse retomber ta choppe sur la table en soupirant :

« Pffaaah ! J'ai réussit ! » Effectivement, tu avais bu ta choppe cul sec et, intérieurement, tu t'attendais à des félicitations de la part d'Aord : « C'est sûr que ça fait du bien mais... » Tes jambes tremblèrent tellement que tu te sentis partir en avant pour atterrir la tête contre le torse d'Aord : « J'ai l'impression d'être sur un bateau et d'essuyer une tempête.... ça tangue tellement.... Depuis combien de temps a t on prit la mer ?... »

Tes mains s'accrochèrent au haut du Frère comme s'il était ta bouée de sauvetage dans cette « tempête » qui était totalement imaginaire, sans te rendre compte des conséquences de tes actes surtout sur les interprétations que les gens autour de toi pouvaient avoir concernant ta position actuelle...La logique aurait effectivement voulu que tu t'éloigne pour éviter de te donner encore plus en spectacle mais... Tu fis tout le contraire dans le sens où tu t'accrochas encore plus au haut d'Aord comme si tu ne voulais pas que l'homme t'abandonnes

Codage par Libella sur Graphiorum

Ce n'était vraiment pas possible ! Il fallait que tu te ressaisisses, que tu te rappelles des moments avec Astrid pendant lesquels vous aviez bu et bu de nouveau jusqu'à ne plus être capables de vous relever et ce n'était pas avec trois malheureuses choppes ! Enfin, pour ta gouverne, si cela pouvait excuser quoi que ce soit, les instants de beuverie avec Astrid était souvent autour de la table avec de la nourriture donc tu te tenais mieux.
Actuellement, avec Aord, vous ne faisiez que boire donc évidemment, ton corps assimilait plus rapidement l'alcool qui te montais, de ce fait, plus rapidement à la tête mais cela n'excusait pas ton attitude et le fait de te laisser aller comme cela, avec un inconnu, ne te ressemblais vraiment pas donc il était plus que temps que tu te ressaisisses !
D'ailleurs, même s'il était trop tard lorsque tu t'en rendis compte mais... Faire ce genre de blagues... Ce genre de jeux de mots sur le mot « pêché » et prétendre qu'Aord était réellement le frère de la Déesse... Franchement Erland, tu ne serais pas tombé trop bas pour seulement trois choppes ? Même si la dernière était bue cul sec.
Par chance, même si tes blagues n'avaient pas volé haut, Aord était toujours prit d'un fou rire et, même si tu étais persuadé que tout cela était sous l'effet de l'alcool, cela te fis tout de même chaud au cœur, surtout lorsque le Frère te fis la réflexion au sujet d'Astrid. Aussitôt, sans que tu ne comprennes vraiment pourquoi, tu ressentis un sentiment de fierté :

« Effectivement, c'est Astrid qui m'a appris à boire en quelques sortes ! Vous avez raison, je peux vous assurer qu'elle à une sacrée descente concernant l'alcool ! Mais, si jamais vous venez à la rencontrer, je vous déconseille de la provoquer quand elle a de l'alcool dans les veines sinon... » Tu poussas un soupir en étouffant un rire tandis que ta main se posa sur l'os de ta propre mâchoire : « Elle serait bien capable de littéralement vous mettre un coup dans les dents et je vous dis ça par expérience ! Ma mâchoire s'en souvient quelques fois mais, en y repensant, c'est un bon souvenir même si... » Par la suite, ton soupir se fit plus mélancolique : « Cela fait longtemps que je ne l'ai pas revu et je dois avouer que, quelques fois, je me demandes bien ce qu'elle peut devenir... »

Euh... Attendez, pourquoi te mettais tu à parler d'Astrid tout d'un coup ? Parce qu'Aord avait fait la réflexion que ton amie devait avoir une bonne descente ? Sûrement. Quoi qu'il en soit, cela n'empêcha pas ton « instant de faiblesse », lorsque tu t'écroulas littéralement sur la poitrine d'Aord en disant que le monde tanguait tellement autour de toi que tu avais l'impression d'être sur un bateau, en pleine mer et d'essuyer une tempête.
D'après le Frère, vous faisiez le bonheur de la serveuse et oui, ta conscience, qui commençait à se faire de plus en plus présente, te murmurais effectivement à l'oreille que tu étais de nouveau entrain de te donner en spectacle et la réflexion d'Aord selon laquelle vous aviez eu votre compte et qu'il te proposais de te ramener chez toi, te fis un choc, te faisant intérieurement sursauter. Aussitôt, tu te redressas et, même si ce serait mentir de dire que tu avais totalement dessoulé, au moins étais tu un peu plus frais qu'avant. Lentement, veillant à trouver un bon équilibre sur tes jambes, tu reculas légèrement :

« Oui, vous avez raison. Il serait plus que temps d'arrêter là... » Tu offris un petit sourire à Aord, à mi chemin entre l'excuse et le remerciement : « Merci de votre sollicitude mais je pense être encore capable de me tenir seul sur mes jambes, comme un grand garçon. Je ne me mettrais pas à courir comme un lapin certes mais j'avancerais à mon rythme... Après tout, je ne suis pas pressé... Quant à savoir où je loge... » Tu poussas un long soupir en haussant les épaules en te disant que ce serait ridicule de vouloir garder ça secret : « En vérité je n'ai pas de « chez moi » proprement parlé... Je loue une chambre dans une auberge... Les propriétaires me font payer le prix minimum et, en échange, je fais la promotion de leur établissement devant d'éventuels clients pendant mes tours de magie dans la rue... »

Ce qui était tout à fait vrai. Non, tu n'avais aucune habitation bien à toi depuis que tu avais été chassé du manoir de ta famille. Cependant, tu ne te plaignais pas même si, quelques fois, cette vie d'artiste des rues, de saltimbanque devant accepter le moindre travail pour avoir des cristaux n'était pas simple. D'ailleurs, tu te rappelais avoir haï Lucy pour cela mais tu finissais par remercier la Déesse quelque part car tu ne regrettais pas ce mode de vie, bien au contraire.
Enfin, revenons à l'instant présent et, cette fois ci, lorsque la serveuse revint en pensant que tu étais indisposé et en te proposant une chambre à prix modique, tu compris ce qu'il se passait, même si tu n'avais pas encore réalisé les sous entendus dans sa voix :

« Merci mais je vais devoir décliner cette propostion. Il me reste peut être assez de cristaux pour cette chambre mais je crois avoir trop dépensé en boisson donc... » Soudain, tu poussas un gémissement en te tenant la tête : tu sentais le mal de crâne arriver : « Et puis, je pense que prendre un grand bol d'air me fera le plus grand bien »

Tu vis l'expression de déception sur le visage de la serveuse, toujours sans comprendre, tandis qu'elle hocha la tête et débarrassais votre table. Tu secouas la tête, comme si, par ce geste, tu voulais remettre tes idées en place avant de prendre tes affaires. Heureusement, l'alcool que tu avais bu n'avait pas suffit pour te faire oublier tes deux animaux, totalement laissés au second plan avec tout ça.
Tu pris alors ton chapeau, avec Yule à l'intérieur qui semblait toujours dormir. Puis, tu émis un léger sifflement pour rappeler Ky'ha qui alla de nouveau se poser sur ton épaule. Offrant une légère caresse sur les plumes de ton oiseau, un sourire attendrit naquît sur tes lèvres :

« Bien, je suis prêt. Allons y. Navré pour ce pitoyable spectacle... » T'excusas tu sincèrement avant de passer la porte de la taverne en marchant « tout seul comme un grand garçon » : « Il y a un endroit où j'aimerais retourner. La place sur laquelle j'ai fais mes tours... Il y avait une fontaine pas très loin. Un bol d'air et un grand coup d'eau sur le visage m'aideront sûrement à me remettre les idées en place » Puis, tu eus un sourire, peut être un peu trop tendre, en direction d'Aord : « Merci d'être resté sans me juger... Ce n'était vraiment pas une facette de moi que je voulais montrer à quelqu'un que je viens à peine de rencontrer mais... Je tiens quand même à vous remercier »

Une fois sorti, l'effet fut immédiat. Effectivement, la brise de la soirée, parce que oui, le temps avait filé sans vous attendre, était agréable et te fis légèrement frissonner même si elle contribuait à dissiper les brumes d'alcool dans ton esprit. Lentement donc, tu fis le trajet jusqu'à cette fameuse place, marchant à ton rythme, d'un pas lent mais assuré. Heureusement, tu ne titubais presque plus : peut être que, finalement, « l'entraînement » avec Astrid n'était pas vain et que tu étais quand même plus résistant à l'alcool que tu croyais au départ. Cependant, trouvant que le trajet était trop silencieux à ton goût, tu décidas d'y remédier :

« Dites moi Aord, j'y repense mais... Lorsque vous dites avoir voulu faire semblant de m'embrasser pour vous jouer de la serveuse... C'était simplement pour vous amuser ou parce que vous êtes vraiment « de ce bord là » ? » Puis, reprenant aussitôt afin de ne pas vexer l'homme : « Navré, je n'ai peut être pas formulé correctement mais je n'avais nulle intention de vous vexer ! Je suis plutôt... Curieux à vrai dire... Je n'ai aucune expérience dans ce domaine... » Tu rougis de honte : « On m'a toujours rappelé de trouver une bonne épouse pour avoir une descendance alors... L'idée que je puisse être attiré par un homme ne m'a jamais frôlé l'esprit... »

Et te revoilà parti dans tes réflexions même si tu étais peut être un peu plus sobre qu'avant, tu sentais que tu n'avais pas encore totalement déssoulé.

Codage par Libella sur Graphiorum

La soirée était fraîche mais on pouvait toujours se promener dehors en profitant de la légère brise qui soufflait et qui, d'ailleurs, te faisais le plus grand bien, surtout pour chasser les brumes d'alcool présentes dans ton esprit car, oui, tu avais bien profité de cet après midi, passé avec un Frère de Lucy, inconnu mais qui, désormais, était devenu un « camarade de beuverie », dans une taverne justement.
La boisson avait, par ailleurs, coulé à flots car chacun de vous avait pu se le permettre, tout du moins pendant un bon moment avant que les cristaux ne viennent à manquer. C'était comme ça mais, s'il y avait un « inconvénient » à décrire dans cet agréable moment, c'était que vous n'aviez mangé à aucun instant donc, forcément, l'alcool vous était rapidement monté à la tête.
Heureusement et ce, même si l'évidence était que tu n'étais pas très frais, tu n'étais pas non plus totalement ivre, peut être juste un peu trop « pompette », dans le sens où, même s'il t'arrivais de tituber légèrement, tu tenais encore debout à marcher « comme un grand » sans aucun soutien ni aucune aide.
Cependant, niveau discussion... Tu devais avouer que tu avais été à la plaque un bon moment, surtout lorsque le fameux Frère de Lucy, appelé Aord, avait voulu taquiner la serveuse de la taverne en faisant mine de t'embrasser. Là... Tu devais avouer que cela t'étais passé au dessus de la tête. D'ailleurs, le jeune homme s'en était rendu compte en devenant gêné.
Quoi qu'il en soit, cet épisode était derrière vous à présent. Vous vous baladiez dehors simplement parce que tu avais émis l'envie de retourner à la place sur laquelle tu avais fais tes tours car tu avais repéré une fontaine qui allait certainement t'aider à te remettre les idées en place.
Effectivement, quoi de mieux qu'un bon bol d'air et de l'eau sur la figure pour continuer à dissiper les brumes de l'alcool même si tu étais, une nouvelle fois, plongé dans tes pensées et cela te chagrinais, surtout parce que tu t'imaginais les paroles d'Astrid à ton égard, te traitant de « gamin incapable de faire le moindre effort pour tenir l'alcool ! » et cette réprimande imaginaire te fis comme un choc, même si ce n'était pas cela qui te fis sursauter.
Effectivement, car tu entendis soudainement un bruit proche, comme si quelque chose ou quelqu'un s'était prit un mur mais... C'était simplement Aord qui s'était prit un lampadaire et qui jurait comme un charretier. Aussitôt, tes yeux s'écarquillaient de surprise : ainsi donc, les Frères étaient également capable de jurer.
Tu savais bien que la situation était loin d'être drôle pour l'homme et pourtant, tu ne pus retenir un nouveau fou rire que tu eus cependant la délicatesse d'étouffer dans ton poing même si une partie de toi espérait que le Frère ne se soit pas fais mal. Il avait l'air de saigner, certes, mais cela ne semblait pas être si grave que ça donc tu fus soulagé même si tu étais toujours secoué par les sanglots du rire que tu avais :

« Vous voyez... A force d'être plus concentré à savoir si je m'intéresse à vous... Vous devriez plus vous concentrer sur vos pas... Désolé... J'accepterais le moindre « châtiment divin » plus tard mais là... Je ne peux... Je n'arrive pas à m'arrêter de rire... »

Et tu riais et riais tellement que tu fus obligé de te pencher en avant en te tenant l'estomac. Ce n'était vraiment pas sympa pour le Frère mais, en même temps, avec ce que tu avais bu sans manger... Tu ne pouvais pas faire autrement. D'ailleurs, les passants qui souhaitaient également profiter de l'air de cette soirée devaient certainement te prendre pour un idiot...
Pourtant, tu semblais avoir oublié tout ce qui était autour de toi pendant quelques instants, le temps pour Aord de se passer un coup d'eau sur le visage en disant que tu l'avais surpris avec cette question aussi sérieuse. Quelques instants plus tard donc, tu réussis à maîtriser ton fou rire en te redressant, pour lui répondre :

« Ce n'était qu'une question de curiosité... C'est vous qui l'avez prit au sérieux je n'y peux rien... » Tu chassas toute trace de rire en essuyant les larmes au coin de tes yeux : « Mais, j'ai compris la leçon : la prochaine fois je ne poserais pas ce genre de question, surtout maintenant que je connais la réponse » Tu aurais peut être dû être choqué ? Faire un scandale ? Le crier sur tous les toits ? Cela ne te faisais pourtant ni chaud ni froid : « J'ignore si je suis réellement attiré par vous mais je suis flatté si c'est le cas de votre coté » Puis, tu pris une grande inspiration, te donnant deux claques sur les joues pour retrouver ton sérieux avant d'annoncer, sur un ton solennel : « D'ailleurs, j'allais oublier de vous annoncer quelque chose d'important » Tu te tournas ensuite vers Aord pour le regarder dans les yeux et reprendre : « En fait il se trouve qu'en réalité.... Je suis un détective privé au service de la serveuse de la taverne que nous venons de quitter ! »

Un long silence te répondis et tu eus l'impression d'entendre le vent siffler à tes oreilles. Un corbeau émit un croassement sinistre avant que tu ne décide de reprendre la parole :

« Désolé, je vous ai fais marcher, ce n'est pas vrai... »

C'était une évidence et tu espérais qu'Aord n'ai pas cru un seul instant à ce que tu venais de raconter. Heureusement, la conversation dériva sur ton éventuelle « pureté », le Frère te demandant si tu n'avais rien tenté avec Astrid, vu que tu parlais beaucoup d'elle, ce qui te fis secouer la tête en répondant :

« Oh là non, malheureux ! Vous ne connaissez pas Astrid ! Elle n'est qu'une bonne amie pour moi et, même si nous avons fais les quatre cents coups ensembles, l'idée d'avoir ce genre de relation avec elle ne m'effleure pas l'esprit. Je pense simplement que je ne suis pas son genre et qu'elle a une préférence pour les personnes... Avec plus de formes, si vous voyez ce que je veux dire »

Tu n'en étais pas sûr mais tu supposais qu'Astrid était également de « ce bord là » avec les femmes.

Codage par Libella sur Graphiorum

Toute bonne chose avait normalement une fin et cette journée n'allait pas faire exception, surtout qu'il commençait à faire nuit noire et que vous n'alliez pas passer votre vie dans le rue, n'est ce pas ? Cependant, aucun de vous deux ne semblait vraiment avoir envie de terminer ce moment.
Entre Aord qui s'était prit un lampadaire et qui faisait tout pour soigner son saignement de nez et toi qui ne l'aidais pas en te moquant gentiment de lui, vous alliez réellement finir par dormir dans la rue ! D'ailleurs, d'après les dires du Frère de Lucy, celui ci te promettais un « courroux divin à grands coups de pieds aux fesses » et cela n'aida pas à calmer ton fou rire.
Cependant, il fallu tout de même que tu prennes sur toi :

« Je vous ai pourtant assuré que j'étais désolé... Que pouvais je faire de mieux ?... » Tu tentas de te justifier entre deux sanglots de rire : « Et puis... N'ai je pas une circonstance atténuante dans le fait que... Ces rires sont simplement dûs... Aux effets de l'alcool ?... Jamais je ne me permettrais de me moquer réellement de vous... »

Assuras tu en faisant de ton mieux pour te calmer tandis que vous étiez finalement rendu à la fameuse. Tu te mis par la suite à raconter n'importe quoi, inventant une histoire comme quoi tu étais en réalité un détective privé au service de la serveuse du bar que vous veniez de quitter.
Pourtant, avant cela, il y eut deux choses qui t'intriguèrent. En premier lieu, tu eus l'impression de voir une sorte de fumée bleuâtre sortir de la bouche d'Aord mais, à la réflexion, ce n'était sûrement que le fruit de ton imagination. La deuxième chose, en revanche, fut que le Frère de Lucy avait apparemment réellement cru à ton histoire de détecive privé...
Tu aurais pu rire une nouvelle fois mais non. Au lieu de cela, tes yeux s'écarquillèrent, car tu n'aurais jamais cru qu'Aord pu croire en de telles idioties :

« Pourtant, je n'étais pas fier de cette blague... Je ne pensais pas que vous y croieriez à vrai dire » Malgré toi, ton regard se fit un peu plus attendrit : « Mais je ne trouve pas cette attitude déplaisante, au contraire »

Que diable étais tu entrain de raconter ?... Déjà qu'Aord semblait se faire des histoires par rapport à toi... Mais peut être que... Seulement pour ce soir ?... Puis c'était aussi pour te faire pardonner de tout ce que tu faisais actuellement subir au Frère de Lucy donc... S'il le souhaitait vraiment... Peut être pourrais tu accepter de lui accorder... Quoi au juste ? Qu'allais tu accepter de lui accorder ?...
Pendant que tu te plongeais dans ces pensées embarrassantes, même dans ton état, tu ne pus t'empêcher de sursauter lorsque tu entendis Aord crier soudainement dans la rue que l'arène était ouverte. Hein ? Pardon ? Quelle arène ? De quoi était il entrain de parler ? D'ailleurs, les passants, un instant interpellés, finirent également par éclater de rire en passant leur chemin :

« Que vous arrive t il à crier comme ça au milieu de la ville ?... êtes vous réellement sûr qu'il n'y a que votre nez qui a été touché ?... » Un nouveau sourire attendrit naquît sur ton visage en voyant l'air blasé du Frère de Lucy : « Allons, reprenez vous et rentrons à l'auberge où je loge, voulez vo... »

Mais tu te stoppas car le visage d'Aord finit par changer d'attitude, passant de déprimé à malicieux, si bien que tu ressentis un vif frisson parcourir ton échine malgré toi. Le Frère était il réellement rancunier au final ? Que pensait il pouvoir te faire et, surtout, devrais tu avoir peur de ce qu'il avait l'intention de te faire ?
Tandis que tu te posais ces questions sans réponses, tu sentis quelque chose de glacé sur ton visage qui te fis, cette fois ci, réellement frissonner et qui eut l'avantage d'avoir pour conséquence le fait de te faire totalement retrouver tes esprits. Tu poussas un cri surprit :

« M'est avis que la Déesse n'a rien à voir avec cette histoire et que ce courroux est plutôt le vôtre... » Répondis tu en t'ébrouant comme tu le pouvais : « Mais la faute me reviens entièrement donc je n'échapperais pas à cette « punition » méritée... » Cependant, à force de recevoir de l'eau et bien... Tu finis par être trempé : « Pouvons nous nous arrêter là... Je vais réellement finir par attraper froid... Je m'excuse, sincèrement... Dirigeons nous plutôt vers l'auberge dans laquelle je loge... Je commence à avoir faim, en réalité »

Et sans véritablement attendre la réponse d'Aord, tu t'approchas légèrement de l'homme avant d'hésiter quelques secondes et le prendre par le poignet pour l'attirer en direction de l'auberge. Le Frère allait sûrement continuer de se faire des idées mais tu avais l'impression d'être étrangement déterminé même si tu en ignorais toujours la raison.
Finalement, au bout de quelques instants de marche, vous arrivâtes dans la fameuse auberge. Ayant finit par lâcher le poignet du Frère de Lucy, tu entendis le propriétaire t'interpeller :

« Si ce n'est pas Erland ! Tu rentres bien tard dis moi »

« Désolé pour ça. On s'est arrêtés dans une taverne et on a pas vu le temps passer »

« Laisse moi deviner. Vous avez passé votre temps à boire non ? »

« C'est exact mais, du coup, je commence a avoir un petit creux. Pourrait on avoir quelque chose à grignotter ? Il ne me reste pas beaucoup de cristaux, mais je m'arrangerais pour payer... »

« Ne t'inquiètes pas pour ça voyons. Je vais vous préparer quelque chose. Asseyez vous et attendez un instant »

Tu hochas la tête vers le propriétaire en le remerciant pour sa sollicitude avant d'inviter Aord à te suivre jusqu'à la table. Tu ne savais pas réellement pourquoi mais tu étais resté silencieux avec l'homme, comme si tu ne voulais pas faire un nouveau « faux pas » en sa présence.
Quelques instants plus tard, une serveuse arriva avec des pâtisseries en guise d'amuse bouche et, oubliant totalement ton savoir vivre, te rendant finalement compte que tu étais réellement affamé, tu te jetas dessus et ce, malgré l'avertissement de la demoiselle :

« Attendez Monsieur... Ces pâtisseries sont... » Mais vu la tête que tu tirais, il était trop tard : « Salées et... épicées... »

Décidément... Si Aord voulait se moquer de toi c'était le moment et tu n'allais sûrement pas lui en vouloir surtout que la tête que tu faisais en ayant fait cette « découverte », valait le détour.

Codage par Libella sur Graphiorum

Bien... à présent il était plus que temps que tout cela se termine car Aord comme toi devaient être fatigués de toute cette journée et ces péripéties voulues ou non. Cependant, malgré ton état, tu étais parfaitement conscient que tu avais une grande part de responsabilités dans cette situation...
Parce qu'en y réfléchissant bien, au final, tu avais « enlevé » le Frère de Lucy deux fois en tout. Pour tes tours de passe-passe, puis à l'auberge dans laquelle tu logeais, même si ce n'était que pour partager un repas. Enfin... Un repas... Le fait est que tu avais été trop rapide en te jetant sur les pâtisseries proposées en te rendant compte, beaucoup trop tard, qu'elles étaient salées et épicées.
Aussitôt, tu compris ce qu'avait pu ressentir Aord lorsqu'il s'était prit le lampadaire et, effectivement, tu n'eus pas envie de rire du tout. L'homme t'offris même une moquerie bien mérité avant de te tendre, bon prince, de l'eau pour apaiser la chaleur dûe au piment et tu dus avouer que cela t'arrangeais bien.
Ayant l'impression d'avoir dessoulé d'un coup, tu redressas le visage en entendant la remarque d'Aord. Non, tu ne l'avais pas invité avec une autre idée en tête que celle de manger mais, en même temps, l'idée de voir l'homme repartir dans cet état là ne te plaisais pas.
Diverses pensées tournèrent dans ta tête et, finalement, tu secouas la tête en prenant la parole :

« Effectivement, mais j'espère avoir eu mon compte de « châtiments divins » pour le moment... Et pour répondre à votre question... » Tu ne le lâchais pas du regard, lui signalant ainsi que toute plaisanterie était terminée et que tu étais réellement sérieux dans ce que tu allais dire : « Il serait effectivement plus raisonnable que vous partiez vous reposer mais, d'un autre coté, l'idée de vous laisser partir dans l'état dans lequel nous sommes m'inquiéterais. Ainsi, je vous propose plutôt de vous reposer dans la chambre que je loue et repartir le lendemain matin après une bonne nuit de sommeil » Ne sachant pas trop le pourquoi du comment à vrai dire, tu continuas sur ta lancée : « La chambre n'est pas bien grande, certes, mais il y a tout de même un petit canapé que je prendrais pour vous laisser vous reposer sur le lit, si cela vous conviens ? »

Une partie de toi était satisfaite de cette proposition car, au moins, tu n'aurais pas à t'inquiéter pour Aord mais une deuxième te hurlais que tu étais hypocrite et égoiste en lui proposant cela. Pourtant, tu n'allais pas revenir sur ta décision : effectivement, sauf si le Frère insistait pour repartir, bien sûr.
Tu poussas un long soupir, commençant également a être fatigué, tandis que tu observais sans plus de concentration, le Frère de Lucy dévorer sa cuisse de poulet en te rendant compte du nuage de fumée qui sortit de sa bouche. Tu aurais pu faire une remarque mais... Te disant qu'il s'agissait peut être de son pouvoir et sachant qu'il n'aimait pas en parler en public, tu ne dis rien.
Secrètement cependant, tu espérais que l'homme apprécie cette « invitation », même si techniquement tu savais que le propriétaire n'allait pas te faire payer, mais tu n'osas pas lui poser la question. Puis, soudain, tu repris la parole, dans un murmure, comme si tu n'assumais pas ce que tu allais dire :

« Et puis... Il y a une autre raison derrière cette proposition... A vrai dire, j'aimerais profiter d'être au calme pour avoir l'occasion de m'excuser sincèrement pour toutes les tracasseries que je vous ai fais subir tout le long de cette journée... L'alcool mit à part, j'aimerais également que vous sachiez que j'ai apprécié ce moment... » Tu eus un sourire, somme toute fatigué, avant de reprendre : « En vérité et ce malgré l'image que je donne lorsque je fais mes tours, je suis quelqu'un d'assez solitaire... Donc cela m'a fais du bien d'avoir de la compagnie... »

Cela sonnait peut être comme un aveu mais il n'y avait réellement aucune arrière pensée dans cette « confession ». Maintenant à voir ce qu'allait décider Aord...

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