Cheeko ?
Aord frissonna quand elle lui attrapa la main. C4était la première fois qu’elle le touchait. Il sentait que c’était sa réponse, si elle s’était approchée autant, c’est qu’elle lui faisait confiance. Ses sourcils se plissèrent, il ne voulait pas l’abandonner, mais il n’avait pas le choix. Il espérait juste que les villageois ne la laissent pas retourner dans cette forêt lugubre. Doucement, il posa son autre main sur le dos de celle de Cheeko.
Tu n’as pas à y retourner d’accord ? Le village peut t’accueillir. Tu auras plein de tarte aux pommes, dit-il avec un grand sourire aux lèvres.
La lumière qu’il avait vue dans ses yeux s’éteint.
Cheeko ? demanda-t-il en posant sa main sur son épaule.
La jeune femme s’écroula alors dans ses bras. Paniqué, le frère la coucha dans l’herber, mais se rendit vite compte qu’elle s’était évanouie. Il poussa un soupir de soulagement et se tourna vers le villageois qui le regardait sans comprendre.
On la ramène.
Il tenta de protester, mais le frère lui jeta un regard tellement mauvais qu’il se tut presque immédiatement. Aord passa délicatement sa main derrière sa nuque et la souleva en douceur. C’était fini la vie de sauvageonne, même s’il ne pouvait pas rester, il s’en assurerait.
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Cheeko ne se réveillait toujours pas. Aord avait fait venir un médecin qui ne lui avait prescrit que du repos. Malheureusement, il aurait voulu lui dire au revoir, la rassurer avant de partir. Elle allait se réveiller et il ne serait plus là pour elle. Il avait bien essayé de convaincre les villageois qu’elle n’était pas dangereuse et qu’ils ne devaient pas avoir peur d’elle. Cheeko était simplement perdue, elle avait besoin qu’on s’occupe d’elle. Après moult disputes, il avait convaincu les frères et sœurs du temple de la prendre sous leur aile et de l’aider à s’insérer. Aord voulait leur faire confiance et de toute façon il n’avait pas le choix. Il se pencha sur la jeune femme endormie.
Que Lucy veille sur toi Cheeko.
Et il partit rejoindre la charrette qui l’attendait pour le ramener à la capitale. Sur la table de chevet, une part de tarte aux pommes avait été laissée, ainsi qu’un livre de conte.
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