A la question de la femme renarde, Kaïri haussa les épaules.
-Disons que ça n’a rien de choquant sans que ce soit systématiquement le cas. Deux de mes sœurs ont pu choisir. L’une qui n’a d’intérêt que pour l’argent et les richesses a choisi un noble seigneur fortuné, ce qui a plu à mon père. La deuxième est tombée amoureuse d’un jeune homme qui n’est pas encore… reconnu dans la noblesse mais qui est suffisamment riche pour convenir à mon père.
Sa camarade de chasse se montrait très attentive ce qui étonna Kaïri qui ne trouvait pas son histoire bien passionnante. La femme renarde repris place sur le tronc, tout proche de la jeune aventurière et remis en place une de ses mèches rebelle. Kaïri eut un petit sourire. A la seconde question, une ombre passa d’abord dans ses yeux, puis elle eut un petit rire ironique.
-Alors ça, non, jamais ! Je pense que mon père me chasserait une épée en main. Il m’a très certainement déclaré morte.
Elle haussa des épaules une nouvelle fois puis, d’un geste de la main elle fit mine de chasser une mouche pour indiquer vouloir changer de sujet.
-Mais parlons plutôt de toi. Je suis très curieuse ! D’où viens-tu ? Qu’est-ce qui fait que tu es devenue garde ? Et, d’où te viens cette particularité ? demanda-t-elle en indiquant les aspects renard de la jeune femme.
Malheureusement, rien de bien palpitant. Ma famille habitait dans un petit village au pied des montagnes au nord du royaume. Mon père était un ancien soldat de la garde civile et ma mère, une simple couturière. Pour leur dernier enfant, mon père voulait un garçon, un héritier qu’il pourrait former pour prendre la relève au sein de la garde.
Je plonge mon regard dans celui de ma camarade.
A la place, ils m’ont eu moi. Fille au physique atypique… Malgré tout, Pére a transféré ses idéaux de garçon sur moi et m’a éduqué comme le fils qu’il voulait. Art de la guerre, chasse et j’en passe, sont autant de choses qu’il m’a apprise. A sa mort, mes soeurs m’ont jetées dehors. A leurs yeux, une jeune femme incapable de se trouver un mari n’avait pas sa place dans la famille. Je suis donc venue à la capitale et suis devenue garde. C’est tout ce que je savais faire à l’époque, être un bon soldat.
Finalement, être soldat m’a plu. C’est un peu comme une famille au sein de la garde civile. Je dois encore prendre mes marques dans la garde royale mais je ne doute pas que cela se passera de la même façon.
J’ai passé quelques années dans la garde civile allant d’un poste à un autre avant d’être mutée dans la garde royale dernièrement. C’est à peu près tout…
Mon sourire taquin revient tandis qu’il est temps d’aborder la partie amusante de ses questions, mon physique hybride. Joueuse et particulièrement attirée par elle, je me rapproche encore d’elle. Nos visages à quelques centimètres l’un de l’autre, je peut sentir sans difficultés son odeur délicieuse.
Je suis née comme cela, à moitié renard polaire. J’entend aussi bien qu’un renard, je vois comme un renard. Étant liée à un animal des zones froides, je n’ai que rarement froid.
Je passe sous silence mes instincts animaux particulièrement développé et une nette préférence pour la viande comme tout bon carnivore. Joueuse jusqu’au bout, je pointe du doigt mes oreilles.
Tu veux toucher ?
Je ne suis pas forcément adepte des caresses d’oreilles surtout à cause des réactions que cela génère chez moi. Ce n’est pas le genre de chose que l’on fait en public de toute façon…