Après avoir fait mes au revoir à ma famille et à la forge Zmeï, c'est avec un petit balluchon, mes armes et mon pass de téléportation que je me rends au portail de téléportation où j'ai pris rendez-vous quelques jours plus tôt. Je rentre dans la pièce circulaire et suit les instructions qu'on me donne. Quand tout semble bon, j'énonce ma destination. « Forteresse. » La sensation est un peu bizarre, mais quand j'ouvre les yeux, le froid du Nord m'assaille directement. Après quelques formalités, je pars donc à l'aventure avec les instructions que j'ai pu récupérer pour trouver la forge Obsid.
Après quelques jours de marche sur les routes de montagnes, je trouve enfin le lien tant convoité. C'est le petit matin quand j'arrive devant ce qui ressemble à une boutique. Le bâtiment est un peu lugubre et ne donne pas vraiment envie d'y entrer, mais un panneau rectangulaire au-dessus de la porte m'indique que je ne me suis pas trompée. De la fumée sort de la cheminée de la petite bâtisse, signe qu'il y a quelqu'un malgré l'heure très matinale.
J'observe un peu ma tenue. J'ai choisi de mettre une tenue à laquelle je tiens beaucoup pour me présenter au maître forgeron. Une robe blanche au dos et ventre nu, un ruban noir sous la poitrine maintient le tout. Évidemment, pour plus d'aisance, j'ai une sorte de short court et moulant et la même couleur. Une cape blanche et noire vient terminer la tout. J'ai également attaché ma longue chevelure blanche en queue de cheval avec un ruban noir. Je tiens mes deux épées fines accrochées à mes hanches par une ceinture que Père m'a confectionnée. Malgré la légèreté de ma tenue, la fraicheur de la montagne ne me fait que du bien. J'ai hâte de retrouver la chaleur d'une forge.
Je finis par pousser la porte de la boutique et le son d'une petite cloche retentit. Personne ne semble présent quand j'entre, et j'en profite pour faire le tour de la boutique. D'abord des armes, armures et objets aux prix très abordable. Mon œil de forgeronne identifie quand même la qualité de ces objets malgré leur prix très bas. Les matériaux choisit semble être le critère principal du prix. Je vois des boucliers aux formes carrées, de losanges ou même d'ellipses. Il y a aussi différents types d'armures pour différentes sortes de combats. Et c'est peu dire des différentes sortes d'armes. Malgré tout ce que j'ai pu voir dans la forge Zmeï je dois reconnaître que le niveau entre un simple forgeron et un maître forgeron est bien différent.
Je finis par m'approcher du comptoir où un homme est apparu pendant que je faisais le tour. Les objets de grande valeur semblent se trouver à ses côtés. Je détourne mon regard vers l'homme qui semble attendre de savoir ce que je fais ici. Après tout ce chemin, je ne vais pas tourner autour du pot.
« Lyle Obsid ? » Je commence par demander. Quand je reçois ma confirmation, je viens détacher les deux épées qui sont accrochées à mes hanches. Épées qui sont le fruit de mon travail et de mes connaissances. Il s'agit de mes meilleures lames même si je sais qu'elles manquent encore de beaucoup de choses.
Je tends les deux épées à l'homme. « Je veux apprendre de celui qu'on appelle le meilleur forgeron. »
« Lyle ! Bordel ! Je te l’ai déjà dit ! Pour une lame résistante, tu utilises la meule, mais pour une lame qui risque de casser, tu le fais à la main ! Pauvre con ! Si tu veux utilisé la meule sur une lame fragile, il faut non seulement contrôler la vitesse, mais avoir de parfait réflexe et un contrôle de ton corps. Tu dois bouger si lentement que même toi, tu dois te rendre compte que tu n’as pas bougé d’un seul pouce ! DONC ! Si tu sais pas le faire ! Tu le fais pas ! »
Une simple leçon que tu n’as jamais suivit, tu le feras quoi qu’il puisse dire depuis sa tombe. Alors que tu te rendais compte que tu ne bougeais plus, tu accéléras la meule. Rapprochant millimètre par millimètre la lame que tu tenais entre tes mains. Tu avais déjà fait ça avant, mais tu foirais très souvent. La lame venant se casser en entrant en contact avec la meule… Sauf que tu avais comprit une légère chose, la vitesse de la meule causait cela. Selon le métal que tu tenais et la puissance dont tu avais besoin, tu devais contrôler la vitesse de la meule.
Le travail d’un forgeron n’est pas un travail se basant sur la vitesse, mais sur une précision divine. Le moindre raté sur une lame affaiblissait sa qualité. Tu ne penses pas qu’il est possible de faire une lame sans le moindre défaut, mais si tu arrivais à faire cela, tu pourras améliorer cette lame, se qui fera de nouveau défaut à réparer. Ainsi, cette boucle vicieuse se répète encore et encore, te permettant de toujours améliorer quelque chose. Une boucle vicieuse te permettant de toujours monter plus haut, une perceuse visant les cieux…
Mais la clochette du magasin retentit alors, te faisant sortir de la zone. Tu fis un mouvement brusque, t’empêchant de continuer ton travail sur la lame et pas juste l’écraser contre la meule pour la casser. Tu déposas cette lame et te dirigea vers le comptoir. Cette clochette indiquait qu’un client venait d’entrer après tout. Tu te plaças derrière le comptoir posant le regard sur ton client… cliente. Sofia ?
Tu fixas correctement la demoiselle et disons que la tenue te trompait, mais la fleur dans l’œil te confirma le contraire. Sa sœur ? Nan, pas moyen… Tu te relaxas, si ça avait été Sofia, tu l’aurais fait payé, mais là c’était juste une autre albinos… Bon sang, c’est normal qu’autant de femme vienne ici pour avoir des armes ? Elles se passaient le mot ou tu étais bon qu’à faire des épées pour des demoiselles… Enfin ! Si le nouveau héros de ce monde est une femme, tu te feras un plaisir de lui forger son épée légendaire.
Elle se dirigea alors vers toi, donnant juste ton nom et prénom… Et même pas un bonjour, ouaip… C’était pas Sofia, mais tu sentais que son caractère allait lui aussi être compliquer à survivre. Tu l’observas un peu avant de répondre. Une tenue très … ouverte. T’aurais un peu rougit, mais après avoir survécu à Sofia, même cette tenue semblait parfaitement classique à tes yeux. Deux lames à sa ceinture… Elle venait probablement pour les faires réparer alors ! Tu hochas de la tête en répondant. « Le seul et l’unique. »
Puis elle tendit deux épées à toi et ajouta simplement… Le meilleur forgeron… Tu te figeas face à la demoiselle, les yeux grands ouvert. « Le … meilleur … forgeron … ? » Tu posas un main sur ton ventre, te penchant en avant, ton autre main vient alors frapper ta cuisse… Plus le moindre bruit ou mouvement, avant que ton dos se gonfler et …
« BWAAAAHAHAHAAAAAHAHAHAHHA » Tu te mis à lâcher un immense rire qui résonnait à travers le magasin, tes yeux presque en larmes et avec un grand sourire aux lèvres. Tu ne pouvais juste pas t’empêcher de rire et crier en même temps tant tu t’amusais sur le moment.« LE – LE MEILLEUR FORGERON ! AHAHHAAAA SI MON VIEUX ÉTAIT LÀ, IL M’AURAIT TUER EN ENTENDANT CELA ! BON SANG DE BORDEL DE MERDE ! ET LE PIRE AHAHAHAHAA LE PIRE ! C’EST QUE T’ES SERIEUSE !!! AAHAHAAAAAAA OOHOHOHHHOOHHHH HHIIIIIIIIH, LUCY POUR L’AMOUR DE LUCY FAITES QUE J’ARRETE DE RIRE BORDEL ! »
N’ayant plus le moindre contrôle de toi, tu pouvais pas t’empêcher de t’appuyer sur le comptoir, tapant du poing dessus rigolant bien trop fort à cette simple bêtise.
…
Et finalement, après une bonne minute de rire et une sacré douleur au ventre à force de rire, tu repris ton sang froid tranquillement. « OOOooooooh punaise, désolé, là je pouvais juste pas m’arrêter. T’as l’air très sérieuse mais vraiment ? Qui est l’idiot qui t’as dit que j’étais le meilleur forgeron ? Je suis certainement meilleur que les forgerons royal, mais n’importe qui peut l’être avec un peu d’effort, après tout ils sont plus doué à faire des bijoux que de vrais armes ou armures. » Tu te remis droit soupirant un grand coup et regardant les lames qu’elle tenait entre les mains.
« Si tu veux que je t’apprends… J’imagine que tu as forgé c’est deux épées. » Tu les attrapas l’un comme l’autre d’une seule main. Ton visage souriant et amuser disparu alors que tu commençais à détailler les armes avec attention les deux épées qu’elle t’avait donné… Tu les déposas et te pencha pour attraper un katana dans un fourreau poussiéreux.« J’imagine que tu veux me donner ton niveau en me montrant tes lames, donc je vais te montrer le mieux… C’est loin d’être un de mes véritables chef-d’œuvre qui sont dans mon cimetière, mais reste meilleur que toutes les lames ici… C’est un peu ma favorite. Comme ça tu verras mon niveau, je pense pas être le meilleur, mais mes lames parleront plus que moi je pense. »
Tu la laissas toucher à ce katana pendant que tu observais attentivement ses deux épées. Le fil du tranchant, l’équilibre, la façon de forger. En observant une épée, tu pouvais facilement savoir l’histoire derrière celle-ci et même si tu dirais que les deux épées ici sont excellente… Elles sont excellentes pour un simple forgeron de la ville. Tu pouvais y voir de nombreux défauts, à la confection, comme l’entretien… Mais une chose à la fois, il fallait voir ce qu’elle compte faire après avoir tester ton katana.
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Le katana de Lyle :
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Il me tend aussi une épée rangée dans un fourreau. Je hoche simplement la tête pour approuver sa proposition. Je commence donc mon inspection. Avant de dégainer l'arme, j'observe le fourreau encore un peu poussiéreux. Je le frotte de ma main pour faire apparaitre les couleurs et motifs dessinés dessus. Des petites croix sont incrustées dans un matériau doré alors que le fourreau en bois, très cylindrique, est complètement noir. Le manche de l'épée est composé d'un fin tressage pour assurer un bon maintien et pour éviter de ne lâcher l'arme. Je dégaine enfin précieusement la lame. Un son très agréable se fait entendre alors que je sors lentement la lame. Je pose le fourreau sur le comptoir et vient prendre l'épée à deux mains, l'une tenant le manche et l'autre tenant la lame. La garde est assez large et on peut facilement tenir l'arme à deux mains si on le souhaite. J'inspecte la lame où de subtiles formes de vagues se dessinent.
« Je peux l'essayer ? »
J'attends l'approbation de son propriétaire avant d'agir. Je récupère le fourreau et la range avant de sortir. Je viens me mettre en position comme Rid me l'a appris. Je sors l'épée de son fourreau et vient tenir la lame correctement. J'exécute quelques mouvements en me remémorant les exercices d'échauffement que j'ai appris. Je teste l'équilibre de la lame, ainsi que son poids pour voir si elle peut suivre les mouvements de son utilisateur sans trop le contraindre. Cette lame n'est clairement pas faite pour mon gabarit ou mon style de combat, pourtant je me sens étrangement à l'aise en la manipulant. Mise à part son poids dont je n'ai pas l'habitude, elle reste facilement maniable. Je viens ensuite en inspecter le fil et observe plus attentivement la lame. Le motif similaire à des vaguelettes sur la lame est magnifique et la garde en ovale a un style particulier. Je décroche un de mes cheveux pour tester le fil de la lame et réussit sans problème à couper de façon nette mon cheveu. Tout dans cette épée est beau, pas seulement le travail sur la lame. Je range l'épée dans son fourreau et vient la tendre à son propriétaire.
« Un travail magnifique. Une arme élégante, mais maniable et efficace. Je suis loin de ce niveau. »
J'attends maintenant d'avoir le constat sur mon travail médiocre.
Elle demanda alors si elle pouvait l’essayer, certainement pour tester à l’extérieur… Tu la fixas quelques secondes avant de hocher de la tête. Elle était aventurière ? Si elle ne pouvait pas savoir la valeur d’une lame au regard, sa maîtrise laquait assez fortement… Ou alors elle voulait vraiment juste la tester. Tu ne pouvais pas vraiment le savoir pour être honnête. Tu la suivis donc dehors, gardant ses deux lames. Venant lentement caresser leur côté, sentant les vagues et ressentant les impuretés à travers le métal… Tu pouvais clairement sentir la lame avoir des défauts à plus d’un endroit, et rien qu’avec cela, tu sentais ou la lame pourrait se briser. Tu remarquas aussi très facilement que les deux lames étaient différentes de l’autre, même si l’apparence était similaire… Elle n’avait pas fait une parfaite copie… C’était peut-être trop demander à son niveau… Et quel était son âge ? Si elle était plus jeune, avec un peu de conviction, elle pourrait bien te battre dans deux ou trois années.
La fleur blanche revint alors à toi, te donnant la lame. Son jugement était rapide, disant juste qu’elle n’était pas du niveau. Tu déposas ses épées puis observas ta propre lame. « C’est facile de dire que le travail est magnifique, et que la lame est meilleur… Car c’est le cas. Mais si tu n’as pas comprit en quoi ma lame est meilleur, tu dois travailler ton analyse. Comprendre pourquoi la lame est meilleure, grâce à cela, tu sauras dire pourquoi une lame est meilleure qu’une autre, et comment tu dois forger ta prochaine lame. Chaque lame à une histoire. De l’origine du métal grâce à la couleur de celle-ci, à manière de trempe grâce à l’ondulation et le reflet du métal. La manière d’aiguiser par rapport au fil de la lame. La manière d’assemblage en voyant la solidité des différents métaux… Tu vas devoir apprendre à comprendre cela en observant simplement une lame… Mais si tu ne sais pas observer cela sur une lame quelconque, c’est que tu n’as pas assez forgé. Plus tu forgeras des épées, plus tu pourras comparer un échec d’une réussite sur deux lames similaires, et tirer le meilleur du pire. »
Un léger sourire se marque alors sur tes lèvres lorsque tu ranges ton épée et attrapes les siennes. « J’imagine que si tu as présenté tes épées, précisément c’est deux-là, c’est que tu dois être fier de ton travail. Alors on va utiliser cette fierté ! » Tu t’approchas d’un rocher assez large se trouvant sur le côté de la route. Tenant chacune des lames de la demoiselle entre tes mains, tu posas le bout d’une des lames sur le sommet du rocher, tenant l’épée perpendiculaire de toi et le tranchant vers le haut. « Tu as déjà entendu parler de l’histoire du roi et du forgeron… Nan ? Bien ! Première leçon, et peut-être la dernière si tu refuses de le refaire après. Tu sais comment trouver la pierre la plus dure d’un tas de cailloux ? » Tu pris alors de l’élan, venant avec toutes ta force de forgeron pour venir frapper une lame sur l’autre, cassant la lame que tu tenais dans la main contre l’autre qui se fissura, mais ne se cassa pas. Ton visage restant parfaitement sérieux. Tu lâchas alors par terre la lame brisée, venant vers la demoiselle pour lui tendre son épée maintenant légèrement fracturer.
Ta voix monta d’un ton, prenant une tournure presque solennel. « Tu veux que je t’entraîne, alors il n’y a pas quatre chemins. Tu vas forger, encore et encore. Chaque lame que tu forgeras qui sera digne à tes yeux, tu viendras la briser contre cette épée, et lorsqu’une épée surpassera celle-ci et ne se brisera pas. Ce sera ton nouvel objectif à vaincre. C’est comme ça qu’on trouve quel caillou est le meilleur et quel caillou fait quoi… En faisant la chose la plus simple au monde… En les frappant ensemble de toutes tes forces… »Tu te retournas pour ramasser la lame brisée au sol, récupérant chaque morceau qui avait cassé.« Maintenant, c’est à toi de voir si tu acceptes de recevoir mes enseignements… J’aurais juste une chose à te demander pour être certain de te prendre comme apprentie… Quel âge as-tu ?... Et surtout qu'elle est ton avis sur le parfait ? »
Forger donc ? Forger et encore forger... C'est donc la seule solution... Je savais que devenir aventurière me détournerait un peu de mon objectif de devenir une très bonne forgeronne, mais finalement est-ce que la possibilité des découvertes que je peux faire à travers le royaume valent de perdre de l'entrainement ? Je ne sais pas, mais je compte faire mon possible pour que le rouquin accepte de m'entrainer et m'éduquer, qu'importe les compromis que je vais devoir faire.
D'ailleurs, il vient reprendre mes lames jumelles. Je hoche de la tête quand il dit que je suis fière de ses lames. Je les sais imparfaites, mais c'est les meilleures que j'ai réussies à produire. Le roi et le forgeron ? Père me racontait cette histoire petite, mais j'avoue que je ne me souviens pas de l'histoire exacte. Je n'ai pas le temps d'y réfléchir que l'homme brisait déjà mes lames l'une contre l'autre.
Évidemment cela me fit un petit déchirement, mais si mes lames brisent maintenant, c'est qu'elles auraient pu se briser au pire moment dans un combat. Le forgeron continue, ses paroles ressemblent presque à un sermon, mais je l'écoute tout en regardant ma lame brisée d'un air piteux. Cet homme est peut-être très dur, mais le voir ensuite venir ramasser les morceaux de lame une par une montre aussi qu'il a un certain respect et je trouve que cela me conforte dans l'idée que je dois apprendre de lui. Cela a presque un côté charmant...
« 18 années. »
Je réfléchis un moment à sa question, en venant l'aider à ramasser les morceaux de lame brisée. Je continue ma tâche et lui donne ma réponse.
« C'est ce qui n'a aucun défaut, qu'importe le critère. »
Je ramasse le dernier morceau et me redresse. J'observe un instant l'homme qui a, lui aussi, fini de ramasser les morceaux de lame. Une idée me traverse alors la tête, je ne me suis pas encore présentée, et je trouve alors très impolie face à cet homme qui déjà me donne des conseils.
« Je suis Sia Zmeï, fille ainée de la forge Zmeï à la capitale. Je suis très heureuse de pouvoir vous rencontrer après avoir entendu plusieurs fois parler de votre travail dans mon entourage. Veuillez m'excuser de mon impolitesse et j'espère que vous me laisserez apprendre de vos connaissances et de votre expérience. »
Je tends ma main droite en espérant qu'il la serra, mais je me rends compte un peu tard que celle-ci saigne. Une longue coupure est visible dans le creux. J'ai dû me couper en ramassant un morceau de lame et ne l'ai pas senti.
Sa réponse pour le parfait te fit grincer des dents… Elle n’était pas vraiment pour une contre le concept de parfait, mais plutôt neutre. Ce qui était parfaitement logique. Mais tu allais devoir lui faire comprendre ton point de vue particulier sur le parfait. Ce simple terme que tu détestais tant que cela. Tu n’allais pas lui sauter à la gorge, mais tu étais un peu déçu pour le coup. La demoiselle s’approcha pour venir t’aider à ramasser les pièces de sa vieille épée, puis une fois fini, elle te tend la main en se présentant correctement.
La forge Zmei de la capitale… Tu grinças des dents encore une fois, sachant que tu allais devoir aider quelqu’un de la capitale… Mais elle avait eu le courage de venir jusqu’à toi, elle avait le droit de rester. Tu te préparais à lui serrer la main lorsque tu remarquas le sang coulant de celle-ci. Contrairement à toi, ses mains n’étaient pas aussi solides, tu pouvais facilement prendre des morceaux pointu ou tranchant d’acier vu que tes mains étaient devenues solides et ta peau, c’étaient renforcer avec ton métier. Encore une preuve qu’elle était loin d’être à ton niveau.
Tu soupiras en te penchant en avant, déposant les morceaux de métal dans un coin avant de sortir d’une des poches de forgeron un bandage blanc clair. Tu attrapas sa main, commençant déjà à enrouler le bandage sur sa blessure. « Je ne te laisserais rien apprendre de mes connaissances, je te dirais quoi faire, et tu apprendras par toi-même. Ce que je veux que tu apprennes, c’est être autodidacte. Un forgeron apprend en forgeant, et en frappant encore et encore de l’acier. Un jour, je ne serais plus là, comme toute chose dans ce monde, ou un jour, tu devras partir loin… Je veux que même sans moi, tu puisses grandir par toi-même… » Tu attrapas sa main maintenant soigné et la secouas doucement. « Tu seras la seule à décider si tu veux suivre ou non mes instructions, mais où que tu ailles, si tu arrives à les suivre, je suis certain que tu deviendras un meilleur forgeron que moi… Forgeronne, désolé. » Tu souris légèrement en rigolant.
Tu lâchas sa main et ramassas le tas de morceaux de lame, te dirigeant vers ton magasin. Et sur cette petite distance, tu venais de réaliser que tu venais de prendre un apprenti… Mais est-ce que tu étais seulement prêt ? Aucun moyen de savoir, cependant, tu allais devoir savoir si elle était prête. « Sia ? Simple question, tu veux suivre mes instructions pour devenir forgeron, mais à quel point es-tu prête à t’entraîner ? J’ai passé ma vie et toute ma vie uniquement à cela. J’ai appris à vivre, manger, et penser comme si j’étais constamment dans ma forge, à rester des semaines dans le même endroit à frapper l’acier en boucle… Mais toi ? Tu dois avoir de la famille, des proches, ou même un amoureux. Des choses qui vont te retenir. Je veux savoir à quel point tu es prête à te distancer d’eux pour suivre mes ordres. Je sais que ce que je te demande n’est pas simple, loin de là… J’ai eu la chance de ne pas avoir beaucoup de famille. Et je ne peux pas te demander de supprimer ta famille de tes pensées, donc j’ai besoin de savoir à quel point tu es prête. »
Une fois derrière ton comptoir, tu rangeas ton katana et sortit un coffre vide, dans lequel tu déposas les morceaux d’épée, puis tu le présentas à Sia qu’elle déposa aussi ses morceaux. « Ce coffre sera ton cimetière. J’irais te présenter le mien plus tard si tu veux… Mais une chose à la fois. » Tu te frottas les mains, te tournant vers elle bras croisé. « Si tu veux totalement te mettre dedans, j’ai une chambre de libre, je te montrerais ma forge, et tu auras le droit d’utiliser autant que tu veux celle-ci. Il faudra que tu aides les clients, fasse des commandes et apprendre sur le tas… Mais c’est seulement si tu veux. Je tiens à la dire tout de suite, mon rythme de vie n’est pas sain pour la plupart des gens de ce monde, toi y comprit… Et une autre question aussi, c’est quoi cette fleur ? » Dis-tu en pointant la fleur qui avait pris la place de son œil.
Le rouquin ramasse à nouveau les morceaux de lame et continue son chemin vers son magasin. Et une nouvelle question. Je l'écoute attentivement pour lui donner une réponse honnête. Il m'explique donc que pour atteindre son niveau, il a forgé et vécu pour forger, vraiment loin de mon style de vie actuel. Il est clair que a vie n'était pas rose et à côté de cela j'ai presque vécu une vie de princesse. Il me demande donc à quel point je suis prête ? Honnêtement, cela ne me semble pas si difficile. Ma famille sait que je risque de partir pour un long moment, j'ai peu de proches mis à part ma famille et encore moins d'amour. Mon seul regret : ne plus pouvoir voir Sio et Weissium pendant un long moment. Mais quand je les reverrais, nous aurons toutes changé, et j'espère pour le meilleur. Seul hic, mon poste d'aventurière. Je ne sais pas comment les choses peuvent se passer avec la Guilde.
Je continue de l'écouter. Sa vie semble un peu triste, j'ai presque un peu de peine pour lui... Mais au final, c'est cette vie qui lui a permis d'atteindre son niveau actuel. Un mal pour un bien ? Une fois dans la boutique, il me présente un coffre où il a déposé les morceaux de mes lames. Je l'imite et il me donne le coffre. Un cimetière ? Je pense voir où il veut en venir. Et il possède également le sien. Et puis il commence les hostilités. Je peux même héberger chez lui ? Je vais donc pouvoir commencer rapidement ! Il m'énumère ensuite les tâches qui vont me revenir, au final rien de bien différent d'une forge classique, sauf qu'ici on est presque dans une forge de "luxe". Il m'avertit encore, mais je tiens à montrer ma détermination. Je ne peux flancher maintenant.
Il termine en pointant mon visage en me demandant ce qu'est cette fleur. Fleur ? Quelle fleur ? Je fronce un peu des sourcils et touche mon visage. Et puis je réalise ma stupidité. Étant née avec, j'oublie souvent ma fleur et le fait que je suis borgne, mais pour les autres, elle peut paraître étrange. Petite, on m'a souvent demandé si je n'avais pas mal alors que cette fleur fait juste partie de mon corps comme mes bras ou jambes, rien de spécial.
« Ce n'est rien de particulier. Elle fait juste partie de mon corps et de mon pouvoir. Je peux la retirer sans me blesser si besoin. Elle repoussera juste après quelques jours. »
Une petite pause, avant que je ne réponde à ses autres questions. Il est clair que Lyle parle bien que moi...
« Pour le reste, je suis prête. Ma famille est au courant et sait que j'ai besoin de quitter le nid et d'évoluer. Tout le reste n'a que peu d'importance à mes yeux. Je suis prête à faire des sacrifices et à commencer maintenant. »
Je reprends mon petit baluchon qui était resté devant le comptoir. Je le mets sur mon épaule et prends mon coffre-cimetière sous mon autre bras.
« Je vais m'installer ici tant que vous voudrez bien de moi... Maître. Et on commence dès que vous le souhaitez. »
J'attends donc maintenant qu'il me montre les lieux où qu'il me donne son premier ordre.
Tu la fais donc rentrer avant de lui montrer son propre coffre, enfin, son propre cimetière… Si elle progresse vite, ce cimetière devra vite se remplir. Et elle finirait par piger que son petit cimetière, tenant sous le bras, n’allait pas garder autant de métal au bout d’un moment. Heureusement, elle ne te pose pas de question sur ton cimetière… Il y avait une bonne différence entre le tien et le sien… Mais toi, tu avais ton pouvoir pour t’aider à cela, c’est sûr que la différence allait être grande.
Son entraînement allait pouvoir commencer donc tu lui proposas différentes idées, premièrement, ça serait pour vivre ici. Tu te rendais bien compte que c’était étrange qu’un gars invite une fille à rester chez lui comme ça, mais c’était ton apprentie. Une grande différence selon toi. Tu lui proposas de vivre ici et… Lui demanda quel était l’origine de la fleur. Elle te dévisagea une seconde puis expliqua l’origine… La fleur venait de son pouvoir. Tu fronças les sourcils à ton tour, te retenant de dire que tu étais pour le moment un peu… Dégoûter à l’idée de voir une fleur pousser à la place d’un œil. Après, si elle avait ça à son œil, c’était comme toi avec ton bras gauche.
Mais elle accepte de vivre ici… Ce qui étrangement te donna un frisson dans le dos… Comme si de nombre bêtise allait t’arriver dessus maintenant qu’elle allait vivre ici pour travailler et s’entraîner. Probablement ce qu’on appelle la vie d’un maître. Tu restais inquiet pour elle. Sa décision avait été peut-être un peu trop rapide pour le coup. Se séparer comme ça de sa famille… Tu te demandais juste ce qui la poussait à améliorer ses talents de forgeron. Tu n’avais pas à juger cela de toute façon, si elle n’avait pas la conviction requise, elle finirait par s’arrêter d’elle-même.
Sia attrapa son baluchon et son cimetière, expliquant qu’elle était prête à s’installer quand elle voudra. Tu tendis la main avec la paume ouvert vers elle.« Une chose à la fois… Premièrement, ne m’appelle pas maître, je suis un maître forgeron, mais je doute encore d’avoir les compétences requises pour t’entraîner, c’est pour cela que je vais faire ne sorte que tu puisses devenir autodidacte. Lorsque tu maîtriseras la technique, tu n’aurais plus qu’à t’améliorer encore et encore. Et lorsque tu auras la technique, tu n’auras plus besoin de moi. Tu seras ton propre maître… ENSUITE ! »
Tu la pointas du doigt.
« Tu vas vivre ici, donc va falloir que je te montre non seulement la maison etc, mais aussi la véritable forge. Celle du magasin est là pour la réparation, ajustement et pour entretenir les armes. La vrai forge est plus haut dans la montagne. »
Tu sors du comptoir pour te frotter les mains, commençant la présentation de l’endroit. « Ici, c’est le magasin, tu vends. Là-bas– Tu pointes une porte à droite du comptoir – C’est la petite forge. Le reste du bâtiment, l’arrière principalement, c’est l’endroit de vie. »Tu pars donc prendre la porte à gauche du comptoir pour arriver dans un petit couloir qui mène à un salon assez simple et vide.
- « Ici, c’est le salon et salle à manger, juste à côté, c’est la cuisine. À droite, c’est le couloir qui mène aux chambres. Dans ce couloir, première à droit, c’est le garde-manger, et ensuite l’atelier. Ta chambre est au fond à droite, la chambre au fond à gauche, c’est la chambre des invités. La porte à gauche avant celle des invités, c’est le salon de thé, et la porte à droite avant la tienne, c’est ma chambre. Clair ou je dois tout ré expliquer ? »
La maison était effectivement comme décrite. Depuis le magasin, vous passiez une porte menant dans un couloir qui mène à la salle à manger. À gauche, une porte menait directement à la cuisine qui était ouverte vers la salle à manger. À droite un long couloir avec 5 portes. Deux à gauches et trois à droite.
Tu te retournas vers elle un peu surprit alors qu’une pensée venait de te traverse l’esprit. « Tu devrais pas avoir un peu plus d’affaire sur toi ? Je veux dire, tu vas vivre ici un moment, et je pense pas que tu survivras avec si peu de vêtement. »
Lyle sort de derrière le comptoir et commence à me présenter les lieux. On peut dire que sa présentation est assez minimaliste. Il y a donc la partie boutique avec une petite forge d'appoint. Et il y a une deuxième partie qui sert de lieu de vie. La véritable forge est apparemment plus haute dans la montagne. Je suis le rouquin pour arriver dans une sorte de petit salon. La décoration est assez minimaliste, presque vide, mais c'était assez évident qu'un forgeron ermite n'allait pas être un expert en décoration d'intérieur. Lyle m'explique qu'il s'agit d'un salon et salle à manger, et que la cuisine est juste à côté. Nous continuons dans le couloir qui mène aux chambres. Il me donne l'ordre des pièces et quand il me demande si tout est bon, je pointe chacune des portes en redonnant leur fonction pour montrer que j'ai retenu ses paroles.
Toutefois, ce qui inquiéta d'abord mon nouveau maître fut ma quantité d'affaires et de vêtements. J'étais du genre à vivre dans le minimalisme et la plupart de mes vêtements étaient des cadeaux. Le reste du temps, je me débrouille avec ce que j'ai sous la main. Je fixe le forgeron dans les yeux.
« J'ai l'habitude de vivre léger. Je n'ai pas souvent froid. Et dans une forge, il vaut mieux ne pas être trop habillé. Je n'ai pas pris mon armure puisque je veux m'en faire une nouvelle. »
Avant que le forgeron ne réponde, je me dirige vers ma chambre et ouvre la porte. La décoration est assez minimaliste, comme le reste de la maison. La pièce est propre, mais un peu poussiéreuse. Elle fera parfaitement l'affaire après un peu de ménage. Je pose mon baluchon sur le lit et balaie la pièce du regard. Une petite table se trouve dans un coin, et je viens poser mon cimetière par terre à côté de la table. J'enlève ensuite ma cape pour la poser sur une chaise. Je risque d'avoir rapidement chaud en intérieur. Je détache ma ceinture et vient la poser sur mon cimetière. Maintenant que mes épées sont brisées, je ne vais plus en avoir besoin pour un petit moment. Je défroisse un peu ma robe et en ressert le lacet qui est sous ma poitrine. Je défais enfin le ruban de mes cheveux et refait ma queue de cheval pour qu'elle soit plus haute et éviter que mes cheveux ne viennent devant mon visage.
Un coup d'œil en direction de la porte m'indique que le forgeron n'est plus là. J'étais pourtant sûre qu'il me suivait. Peut-être a-t-il souhaité me laisser m'installer ? Il a encore des choses à me montrer, je ne veux pas le faire attendre. Je laisse mes affaires ainsi et sors de ma chambre. Je laisse la porte ouverte pour laisser la pièce s'aérer un peu. Il faut que je pense à demander de quoi nettoyer les lieux avant la fin de la journée. Un coup d'œil dans le couloir et je vois qu'une pièce est ouverte. De mémoire, il s'agit du salon de thé. Je m'y dirige et y voit Lyle affairé. Je toque doucement à la porte ouverte pour signaler ma présence. L'homme se tourne alors vers moi. Je tiens à la remercier avant tout. Je joins mes mains devant moi et affiche un sourire doux.
« La chambre est parfaite. Je vous remercie de me laisser loger ici. Voulez-vous continuer à me montrer les lieux ? Ou avez-vous autre chose de prévu ? Je ne souhaite pas trop perturber votre emploi du temps, maît... »
Je me ravise en repensant au fait que Lyle ne souhaite pas être appelé ainsi. J'enchaine donc.
« Comment souhaitez-vous que je m'adresse à vous ? Je ne veux pas être irrespectueuse alors que vous acceptez de recueillir et former une jeune inconnue. »
Tu notas par contre le fait qu’elle avait besoin de se forger une armure… Un forgeron avec une armure ? Pourquoi un forgeron aurait besoin d’une armure ? Il te manquait des fragments de son histoire, mais tu ne voulais pas plus plonger dans sa vie privée que cela pour l’instant. Tu venais de la rencontrer. Tu n’étais même pas certain qu’elle reste pour apprendre.
Sia partit vers sa chambre et tu profitas du temps qu’elle te laissait pour ranger un peu la salle à manger puis partir vers le salon de thé pour y faire du rangement aussi. Tu risquais de l’utiliser bien plus souvent. Tu pouvais entendre de légers bruits venant de la chambre de Sia, signe qu’elle s’installait tranquillement. Alors que ton corps commença à ranger les différents affaires traînant, ton esprit vagabonda plus loin, te demandant si tu avais tout ce qu’il fallait pour qu’une personne vive ici avec toi. Tu avais encore assez de nourriture, la forge était pleine de charbon encore, si elle voulait se faire à manger, elle savait où était le garde-manger. Tu devrais aussi lui montrer les sources chaudes et la rivière si jamais elle veut se laver… Tu devais peut-être aussi lui dire qu’il n’y avait pas d’eau courante ici, et qu’il fallait aller chercher l’eau depuis la rivière. De nombreux détails qui formaient la vie de tous les jours ici.
Finalement, Sia revint de sa chambre alors que tu finissais de ranger la salle de thé, une salle très occidentale avec des tatamis, des compartiments sous les tatamis, de quoi faire du thé, et d’autres choses du genre. Tu ne savais pas d’où venait exactement cette pièce, mais selon ton père adoptif, c’était la pièce favorite de sa femme. Femme que tu n’avais jamais connue une fois adopter… Elle était probablement morte depuis.
Tu fixas Sia de la tête au pied. Plus légère déjà, elle n’avait plus ses armes, ses cheveux étaient remit en place, sa poitrine… Tu secouas la tête, finissant de ranger le service à thé, tu n’avais pas à l’observer comme cela de la tête au pied sans raison. Elle complimenta la chambre et te remercia. Elle était assez compatissante et ne souhaitait pas trop déranger ta vie de tous les jours. Elle hésita même à t’appeler maître, mais se rattrapa demandant comme t’appeler. Tu souris doucement en te relevant. « On ne va plus être des inconnus vu qu’on va travailler ensemble. Imagine-moi plus comme un forgeron plus expérimenté, mais qui est juste comme toi un simple forgeron. Donc appelle moi Lyle, ou donne-moi un surnom sympa… Connaissant certains de mes clients, si une demoiselle m’appelait maître, ils hésiteraient pas à m’ennuyer et me passer au ridicule. » Tu croises les bras en fixant le mur. Tu imaginais déjà la réflexion de plusieurs de tes clients… Certains positifs, d’autres juste insultants, et tu ne voulais pas te rajouter cela sur le dos.
Tu haussas les épaules puis sortis de la salle de thé. « Et pour ta question plutôt, tu apprendras que comme certaines épées, il est utile d’être flexible pour éviter de se briser à la première contrainte. Donc, non, ça ne me dérange pas de te faire la visite… Sauf si tu veux voir autres choses, on va sortir et je vais te montrer le chemin vers la forge… Et te montrer les sources chaudes au passage… Car oui, le luxe de cet endroit, y a des sources chaudes naturel que j’ai un peu emménager. Sauf si tu veux passer ta journée ici le temps de t'habituer au magasin et à l'endroit. » Attendant sa réponse, tu allais l’emmener dehors pour lui montrer le chemin sinueux vers ton paradis que tu… Allais devoir partagé avec elle.
« Alors je vous appellerai Lyle ou Ly' si cela vous convient. »
Utiliser un surnom tout en vouvoyant la personne ne me semble pas très naturel. Peut-être devrais-je abandonner le vouvoiement ? Je ne me sens pas très à l'aise avec cette idée, mais le forgeron ne semble pas du genre à s'embarrasser de ce genre de choses. Cela serait aussi plus simple pour moi, mais j'ai peur de le froisser ou de paraître impolie devant lui. Je fais des efforts par rapport à ma façon d'être habituellement pour que le rouquin n'ai pas envie de me mettre dehors tout de suite.
Finalement, Lyle va finir de me montrer sa propriété. Je suis un peu impatiente à l'idée de voir sa forge. Après tout, pour un forgeron sa forge est quelque chose de presque sacré puisqu'il s'agit de l'endroit où il doit être à la fois le plus à l'aise et le plus concentré pour travailler. Mais entendre parler de sources chaudes pique aussi mon intérêt. À la maison nous n'avons qu'un petit bain que nous remplissons d'eau que l'on fait chauffer à côté, ce n'est pas forcément pratique. En plus de cela, on se partageait souvent la place avec Sio pour économiser l'eau et le bois pour la faire chauffer. Certes nous ne sommes pas pauvres, mais nous ne vivons pas dans le grand luxe. Alors des sources chaudes... Je ne peux retenir un regard pétillant en entendant cela. Je ne peux non plus retenir l'excitation et l'impatience dans ma voix.
« Non ! Montre-moi ces sources chaudes ! »
Me surprenant à élever la voix, je me ravise et me contient un peu.
« Je veux dire... S'il vous plait, montrez-moi le chemin... »
Je suis le forgeron à l'extérieur. L'air frais de la montagne vient picoter ma peau de façon agréable. Je sens aussi quelques rayons de soleil sur ma peau. Je lève un peu la tête en direction du ciel et laisse ma fleur profiter de cette lumière naturelle. Je ressens les bienfaits de la lumière dans mon corps, mais cet effet disparait dès que l'on passe à l'ombre. Le rouquin emprunte un chemin plutôt sinueux, mais je le suis en silence. Le chemin est plutôt bien dégagé, mais malheureusement un arbuste récalcitrant vient s'accrocher au bas de ma robe. Je prends le temps de le détacher soigneusement pour ne pas abimer ma robe blanche.
Je rattrape ensuite Lyle qui m'attend à l'endroit tant attendu. J'observe un peu les lieux. Ces sources chaudes semblent paradisiaques après une dure journée de labeur. On sent que le forgeron a passé du temps à les aménager pour être confortables. Je pense que venir ici en fin de journée va devenir mon nouveau rituel. Je m'approche un peu de l'eau pour nettoyer mes mains. J'en profite pour aussi apprécier la clarté et la chaleur de l'eau. Si le forgeron n'était pas là, je pense que je piquerais une tête pour profiter d'un bon bain chaud après mes journées de voyage. Alors que cette pensée traverse mon esprit, je sens qu'un de mes pieds glisse sur la roche humide où je suis accroupie. Je tente de me rattraper, mais finie tête la première dans l'eau.
L'eau n'est pas profonde et j'arrive à m'en sortir facilement. En sortant la tête de l'eau, je vois le forgeron qui semble vouloir m'aider à sortir. Je me redresse pour sortir de l'eau avec son aide, mais je sens ma robe qui glisse de mes épaules. Je me sens rougir et paniquer d'un coup. Mon premier réflexe est d'à nouveau plonger mon corps dans l'eau pour me cacher...
- Les dés:
- • Action 1 : Alors que Sia suit Lyle sur le chemin sinueux...
Chiffre pair : ... un morceau de sa robe s'accroche à un arbuste, mais elle arrive à la détacher soigneusement.
Chiffre impair : ... un morceau de sa robe s'accroche à un arbuste et se déchire un peu.
• Action 2 : Après être arrivés aux sources chaudes, ...
Chiffre pair : ... en voulant se nettoyer les mains Sia glisse et tombe à l'eau tête la première.
Chiffre impair : ... en voulant tester la chaleur de l'eau avec sa main, Sia glisse et tombe à l'eau tête la première.
• Action 3 : Une fois dans l'eau et en voulant en sortir, Sia a ...
Chiffre pair : ... le haut de sa robe qui se détache et glisse.
Chiffre impair : ... son short se détache et glisse quand elle se relève.
Par contre, ce n’est pas la forge qui semble directement l’intéresser, mais les sources chaudes. Tu pouvais voir une lueur de vie dans son regard au moment où tu l’as cité son existence. Tu lui donnas même plusieurs options sur quoi faire, et elle se précipita de dire qu’elle voulait voir les sources chaudes avant de se reprendre et le demander poliment. Sa réaction te figea un moment sur place avant de te faire rire. « Tu sais, tu peux me parler comme ça tant que nous sommes en dehors de la forge. Je suis pas à cheval sur la façon de parler, je suis plus stricte sur les simples politesses comme un simple bonjour et au revoir ou même un pardon. T’as pas besoin de parler à moi comme un noble… Mais va pour les sources chaudes alors ! » Tu rigolas légèrement, souriant même, ravis d’avoir enfin vu cette demoiselle prendre de la vie plutôt que garder un ton monotone et simple.
Tu la guides alors sur le sentier menant à ta forge. Un petit chemin entre des arbres dont l’herbe sur le chemin avait presque totalement disparu après avoir été écrasé par les nombreux passages jours et nuits de toi et ton père. Cependant, le chemin semblait être un peu plus compliqué que cela pour Sia, qui restait silencieuse et faisait des accros dans sa robe avec la nature. « Ouais, va falloir penser à utiliser une autre tenue, je sais pas si tu as l’habitude de porter ça à la forge, mais si tu continues d’emprunter ce chemin, tu risques de bien plus endommager ta tenue. »
Après ce cours conseil et l’avoir attendu qu’elle puisse détacher sa robe, tu la guides vers la source chaude. C’était spacieux, avec des barrières naturelles autour pour chasser les animaux, de plus, la chaleur et les vapeurs repoussaient naturellement quasiment tous les animaux vivant par ici. Ce n'était pas naturel pour eu de l’eau chaude après tout. Sia s’approche sans hésiter de l’eau pour venir balader ses mains dedans et tester la température probablement. « Fait attention ça glisse. » … Et elle glisse. Plongeant la tête la première dans l’eau.
Tu te rapproches du bord, tendant la main vers elle, attendant qu’elle sorte sa tête pour l’aider à sortir de là. Mais alors qu’elle se redresse pour sortir de l’eau, tu pouvais clairement voir le haut de sa robe tomber. D’un simple réflexe rapide et te brisant presque la nuque, tu tournes la tête complètement sur le côté pour ne rien voir en gardant un maximum les yeux fermés en rougissant assez fort, tes oreilles devenant rouge. Mais gardant la main tendue vers elle… Tu te figes presque, attendant presque avant de rajouter en te reculant. « Je vais te laisser sortir de l’eau, et aller chercher de quoi te sécher. Je me dépêche… Et faudra que je fasse un panneau à mettre lorsque la source sera utilisée pour ne pas faire d’accident plus tard. »
Tu retires doucement ta main et te retournes pour partir vers la petite cabine en bois que tu avais installé pour ranger de quoi te lâcher une fois sortit de la source et aussi pour y ranger les vêtements. Avec un peu plus de temps et de talent à la construction, et tu pourrais vraiment transformer cette source chaude en zone de luxe.
Après un petit temps, tu reviens avec de quoi sécher Sia. Par politesse, tu évites te trop balader ton regard dans la source venant juste déposer la serviette de bain sur une branche.« Je t’attends, prends le temps de te sécher. Puis on ira visiter la forge… Hésite pas à me poser des questions si jamais, t’as été très silencieuse sur le chemin ici… Ou dit moi si je parle trop… »
Pendant qu'il s'absente je sors de l'eau et vient me poser sur le bord de la source. Je détache mes cheveux blancs également trempés et les essore autant que possible. Lyle revient rapidement avec une serviette et semble faire attention à ne pas trop reluquer. Je souris face à cette attention alors que je me sens déjà très embarrassée de ma maladresse. Je viens prendre la serviette grise qu'il a posé et lui tourne ensuite le dos.
« Je ne suis pas du genre à parler beaucoup, mais j'ai des questions. »
Je commence par sécher mon visage et grossièrement mes cheveux déjà essorés.
« On peut discuter pendant que je me sèche. Je vais juste devoir me déshabiller pour essorer ma robe. Alors est-ce que tu pourrais éviter de regarder... »
Un coup d'œil derrière moi m'indique que Lyle s'est déjà retourné, mais ses oreilles sont encore rouges. Je ricane doucement, je n'ai pas vraiment l'habitude de voir des hommes agir ainsi. Il faut dire qu'entre Père et Rid je ne suis pas entourée d'hommes très galants... Une fois cela fait, je viens enlever ma robe blanche en la faisant passer au-dessus de ma tête. Je souhaite la sécher autant que possible pour ne pas tomber malade et éviter qu'elle soit trop transparente. Je me changerais quand je retournerai dans ma chambre. J'ai d'autres vêtements, bien que légers, ils seront plus pratiques pour me mouvoir et travailler. Je tiens à garder cette robe pour les occasions où je dois être habillée de façon plus élégante.
Lyle doit attendre mes questions, alors j'arrête de rêvasser et m'active un peu. Je viens mettre la serviette autour de ma poitrine maintenant nue et essore ma robe. Viens donc mes questions.
« Première question. Pourquoi un panneau ? D'autres personnes utilisent cette source ? Je veux dire... il me semble que tu vis seul ici, non ? Enfin, plus maintenant, mais on n'aura qu'à se mettre d'accord pour utiliser la source à tour de rôle puisqu'il n'y a qu'un bain commun... »
Une fois ma robe essorée, je la pose sur une pierre propre qu'un rayon de soleil chauffe.
« Et puis j'ai pour intention de rester ici au moins plusieurs semaines ou lunes... Enfin, il faudra peut-être que je retourne à la Capitale pour du travail de temps en temps, mais je compte revenir ici tant que j'ai encore des choses à apprendre... Si ça te convient ? »
Je m'essuie le corps pour éviter que mon corps humide ne devienne trop froid avec l'air frais de la montagne.
« D'ailleurs, deuxième question. Tu vis réellement seul ici ? Je veux dire, tu as l'air d'être en âge d'être marié et d'avoir une famille... J'ai entendu que tu vis en ermite ici, mais tu pourrais avoir femme et enfants dans un village proche après tout. Je ne veux pas que ma présence vienne déranger ton couple... »
Une fois le haut fait, j'enlève mon short pour l'essorer aussi. Je n'ose pas enlever ma culotte couleur chair, même si nous tournons tous les deux notre dos à l'autre. Je veux dire, je suis déjà presque nue alors qu'on s'est rencontré il y seulement quelques heures, la situation est déjà assez embarrassante. Je me sèche rapidement le bas du corps et fait aussi sécher mon short à côté de ma robe.
« Dernière question. Pourquoi les montagnes ? Je vois bien des aspects pratiques pour un forgeron vivant en ermite, mais il y a aussi des désavantages à une vie ici. Alors pourquoi ici ? »
Cette question, je me la pose depuis que j'ai appris qu'il a installé sa forge ici et y réside. Un forgeron a souvent intérêt à vivre près d'un petit village pour offrir un certain confort et accessibilité à ses clients, mais ici... Mes cheveux sont presque secs et je viens à nouveau les nouer avec mon ruban noir pour les mettre en queue de cheval. Ma robe a un peu sécher, suffisamment pour ne plus être transparente. Je l'enfile rapidement puis vient prendre mon short encore trempé. Bon, je vais encore le laisser sécher un peu, au moins maintenant mes parties intimes sont cachées par ma robe.
« Tu peux te retourner. J'ai remis ma robe. Je laisse encore mon short sécher un peu et l'on pourra continuer la visite. »
Je démêle doucement mes cheveux en passant mes doigts dans ma queue de cheval. Une nouvelle question arrive dans ma tête, et je profite d'un moment de silence pour la poser.
« Encore une question. Pourquoi accepter de me prendre sous ton aile ? Tu n'as pas beaucoup à y gagner, surtout en m'hébergeant... Évidemment, je ne compte pas être un boulet, je connais les bases de la chasse, du combat, de la cuisine et aussi un peu de couture. Je suis plutôt autonome. Mais tu as accepté plutôt facilement et sans rien demander en retour. Ou alors tu attends quelque chose de moi ? »
Peut-être suis-je trop habituée à la mentalité de la Capitale ? Je trouve toujours cela suspicieux que l'on accepte de rendre un service sans rien en retour. Père dit toujours que pour être un bon forgeron, il faut aussi être bon commerçant et donc éviter les offres trop alléchantes. J'ai beaucoup trop à gagner dans cette histoire contrairement à Lyle. J'ai aussi entendu parler d'hommes acceptant parfois de rendre des services pour des femmes offrant de leur temps pour des activités intimes. Bien que je ne sois ps du genre à m'intéresser à l'amour et aux hommes, je ne veux pas devoir offrir ma virginité au premier venu, encore moins comme "paiement". De la part d'un homme vivant en ermite, je ne sais pas à quoi m'attendre... Je veux croire au fait qu'il est simplement gentil, mais on m'a aussi appris à me méfier des personnes trop gentilles.
La demoiselle rajouta qu’elle n’était pas du genre à parler beaucoup, mais elle avait des questions. Bonne nouvelle ! Au moins, tu pourras répondre à certaines de ses interrogations. Elle rajouta aussi qu’elle allait devoir retirer sa robe… Raison de plus pour ne pas te retourner ! Nombreux pervers et idiots auraient tenté leur chance pour voir cela, toi, tu n’avais pas envie de tenté ta vie pour cela. Tu ne voudrais pas être observé nu aussi, alors tu pouvais partager le sentiment avec elle.
Sa première question était simple et logique, elle était à propos du panneau. C’est vrai que vous n’étiez qu’à deux, et que vous pourriez vous mettre juste d’accord, mais tu te connaissais mieux qu’elle, c’était certain. Tu fis un léger non de tête de dos et répondis tranquillement alors que tu pouvais l’entendre froisser sa robe pour retirer l’eau. Tu profitas quand même du moment pour t’asseoir sur un rocher pour ne pas rester debout en lui répondant. « C’est pour éviter les accidents d’inattention. Si par exemple, tu me le dis alors que je forge et que j’ignore totalement cela, je pourrais juste directement me rendre au bain en ayant oublié que tu m’as prévenu. Et si j’ignore même le panneau, là, tu auras une raison de t’énerver assez lourdement. Et inversement aussi. »
Elle continua rajoutant même une bonne information pour toi. Elle disait qu’elle comptait rester ici un assez long moment, mais qu’elle devra parfois retourner à la capital et peut-être revenir ici si elle veut encore apprendre des choses. Une réflexion parfaitement logique. « T’en fait pas. Perso, j’ai bien mis 4 ans avant de maîtrise l’art de la forge, je sais pas ce que tu comptes faire en plusieurs lunes, mais si tu tiens vraiment à se métier… Il te faudra bien plus de temps que cela… Après, tu fais ce que tu veux. »
Sa deuxième question était… Un peu plus blessant. Tu te penchas en avant, presque pour te rouler en boule ayant honte de recevoir une question pareille. Ta vie sociale et relationnelle n’était pas glorieuse, mais au mieux elle allait pouvoir ne l'apprendre maintenant et pas t’ennuyer après. « Non… Non… Je viens bien seul. J’ai sacrifié mes chances de vivre en couple et trouver l’amour de mon adolescence pour apprendre ce métier… Et sincèrement, je ne pense pas avoir la moindre chance de trouver ma moitié un jour ou l’autre. Je suis qu’un gars qui aime trop forger et qui vit loin de tout… Même si selon une de mes amies, j’aurais le cœur au bon endroit, faudra juste que je cherche un peu. Une belle connerie. »
Non, selon toi, tu n’avais aucun espoir de trouver l’amour de ta vie. C’était plus un conte de fée qu’une réalité pour toi. Sia rajouta une dernière question simple mais intéressante. Pourquoi les montagnes… Tu souris doucement en relevant ta tête et la posant dans le creux de ta main. « Pour faire simple et court… J’aime pas la capitale, je dois encore finir mon rêve ici et surtout… C’est une entreprise familiale, mon père forgeait ici avant moi, donc maintenant, je forge ici… C’est tout. » Pas besoin de lui raconter plus sur le coup.
Tu attendis encore un peu avant que Sia te dit qu’elle était prête à continuer la balade, elle devait juste faire encore sécher son short. Tu te relevas et te retournas. Effectivement, elle était rhabillée de la tête au pied, mais tu pouvais voir que sa robe collait encore un peu… Ce n'était pas totalement sec, juste assez pour ne pas être trop lourd et ennuyant probablement.
Elle posa alors une ultime question. Pleine de sens et de logique. Une question que n’importe qui dans sa position viendrait demander.
Pourquoi tu avais accepté, et qu’est-ce que tu attendais en retour. Tu haussas les sourcils penchant légèrement la tête sur le côté, un peu surpris par la question.« Ben … J’ai juste accepté parce que tu as demandé… T’aurais préféré que je refuse ? Et tout ce que j’attends de toi, c’est que tu sois capable de suivre et retenir mes leçons… Et si tu poses cette question, car je demande rien en retour. Ben, tu vas vivre ici, donc du moment que tu prépares parfois à manger, ou nettoies le magasin ou ce genre de chose, ça fera un paiement plus que suffisant. Le seul truc que je te laisserais pas faire, c’est de te reposer alors que t’as rien fait. C’est pas des vacances. Tu te reposeras quand tu auras passé une bonne semaine à travailler. »Tu n’avais pas besoin d’autre chose ou d’une autre raison. Si elle allait vivre ici, rien que le fait de parfois prendre les tâches ménagères, ramener l’eau de la rivière, couper du bois ou s’occuper des clients… Si elle pouvait parfois faire ce genre de chose, ça t’irait.
Ma question sur sa vie de famille semble avoir touché une corde sensible. Sacrifier son amour d'ado pour la forge ? C'est assez poétique dans un sens, mais aussi incroyablement triste. Personnellement la seule forme d'amour que je connais, est celui que je porte à ma famille. Je n'ai jamais eu de relation amoureuse. Même enfant, j'étais la fille qui tabassait les garçons pour défendre Sio. Il faut dire aussi qu'être la petite sœur de Rid a dû en faire fuir plus d'un. Et puis, je ne me suis jamais vraiment intéressée à cela. Mère dit que je suis jeune et que j'aurai bien le temps de grandir, mais il n'empêche que je vois plusieurs femmes de mon âge se marier et avoir leurs premiers enfants. La pointe de tristesse dans sa voix m'indique qu'il vaudra mieux éviter le sujet à l'avenir. Cela aussi m'indique qu'il est réellement seul ici. Au moins il semble avoir des amis au vu de ses paroles.
Vient la question de la forge. Un héritage donc et un rêve ? Je me demande bien de quoi il s'agit. Je lui poserais la question une prochaine fois. Bon, je me dis qu'il aurait pu quand même trouver un petit village où s'installer, mais si son père a installé cette forge ici il ne doit pas être facile d'envisager de la déplacer. Et puisqu'il vit complètement seul, j'en déduis que son père est mort. Il ne semble pas prêt à en dire plus pour le moment. Ce n'est que la première journée après tout.
Et puis la réponse que j'attendais le plus. Je me sens un peu rassurée. Lyle est simplement gentil, peut être un peu trop. Au moins, j'ai l'impression que je n'aurais pas besoin d'être constamment sur mes gardes à ses côtés. Je souris à la mention que je ne suis pas ici pour "des vacances". Je n'y comptais pas et vivre au milieu de nulle part implique un travail presque quotidien. Je ne compte pas vivre à son crochet et faire ma part des choses. J'ai donc affaire à un homme plutôt honnête et cela me rassure un peu.
Je ramasse mon short humide que je mets sur mon bras. Tant pis, j'attendrai avant de la remettre. Je ne compte pas prendre plus du temps du forgeron. Je m'approche de lui et lui adresse un léger sourire.
« On peut continuer la visite. Je ne veux pas prendre plus de ton temps, tu dois aussi avoir des choses prévues surtout que mon arrivée doit aussi chambouler ton quotidien. »
Je le laisse passer devant pour me montrer le chemin. Je le suis d'abord en silence, mais après quelques minutes de marche, je me dis que je suis la seule à avoir posé des questions.
« Lyle ? Est-ce que tu as des choses que tu veux savoir sur moi ? Des questions que tu veux me poser ? J'ai posé les miennes, dont certaines un peu personnelles... S'il y a des choses que tu veux savoir, vas y. »
Après tout, pour bien s'entendre on doit chacun apprendre à connaître l'autre. J'ai commencé à apprendre des choses sur lui, autant faire de même pour moi.
Sia revint alors vers toi, son short sous le bras… Si elle a son short, ça veut dire qu’elle… Tu détournas le regard pour te partir vers ta forge. Elle s’excusa presque encore une fois, disant qu’elle ne voulait pas chambouler ton quotidien. Tu haussas encore des épaules et répondis encore : « Comme, je l’ai dit, faut savoir être flexible. Tu ne me déranges pas. J’ai pris la responsabilité de t’apprendre, alors je t’apprendrais… Et c’est aussi un des avantages de vivre en hermite loin de tout ! Tu peux prendre tout le temps que tu veux pour faire ce que tu veux. Donc tu n’as aucun mal à changer ton emploi du temps quand un événement inattendu arrive. »
Elle ne dit alors plus rien, te suivant calmement alors que vous arriviez bientôt à la forge qui n’était pas si loin que ça de la source. Sia t’appelle alors par ton prénom, et arrête de te vouvoyer pour demander que tu poses des questions à ton tour. Des questions ? Tu en avais, c’est évident. Pourquoi elle voulait apprendre ? Pourquoi une armure ? N’y a-t-il pas un meilleur forgeron prêt de la capitale ? Pourquoi croire à tout ce que lui racontait un simple étranger ? Est-ce qu’elle allait être capable de vivre comme ceci en hermite ? Tu lâchas un léger sourire, appréciant le geste de la demoiselle.
« J’ai des questions, c’est indéniable, mais j’ai pas envie de les poser. Si je dois apprendre sur toi, ton passé, ton histoire, tes envies et ce genre de chose… Je préfère que tu viennes me les apprendre par toi-même. On appelle ça avoir confiance non ? Je te fais confiance en tant qu’apprentie et tu as confiance en tant que maître… Et toi tu n’auras qu’à me faire confiance en tant qu’être humain ou ami après, c’est tout. »
Tu reprends alors la route, la guidant vers ta forge. Et à côté d’une légère clairière, cacher entre des arbres et à l’ombre du soleil, un vieux bâtiment, petit en taille, mais très large, se présentait à vous. Tu guides alors Sia jusqu’à là. Tu t’arrêtes devant la forge et tourne le regard vers Sia.« Là-dedans, je suis ton maître et je tiens à cette forge comme à la prunelle de mes yeux. » Tu ouvres grand la porte puis t’écarte, la laissant rentrer en première dans ta forge. Ta forge familiale, un de tes biens les plus précieux. La véritable forge Obsid, une forge assez large, remplit de matériaux en tout genre. Tout était parfaitement rangé, et à sa place, tout ce que pouvait souhaiter un forgeron, on le trouvait. Une forge parfaite selon toi.
La forge est bien plus vaste qu'il n'y paraît une fois à l'intérieur. Tout est rangé et presque aligné. C'est aussi très propre, bien plus que dans celle de Père où il était difficile d'en ressortir sans que mes cheveux ne soient presque noirs. Je profite d'un crochet vide pour accrocher mon short au mur. Je viens ensuite inspecter les lieux. Ce lieu a définitivement été beaucoup utilisé. D'un coup d'œil on peut dire qu'il renferme de nombreuses heures de travail, mais aussi des histoires. Je viens poser ma main sur l'enclume qui est plutôt usée. Je laisse mes doigts suivre les différentes traces d'usure. De mon regard, j'observe le brasier presque éteint. Il a dû être utilisé la veille puisque pas encore complètement éteint. Enfin je me dirige vers les outils. Certains semblent plus usés que d'autres, certainement que plusieurs ont été remplacé. Ma main vient instinctivement à ma taille où j'accroche mes outils, et en particulier le marteau que Père m'a offert quand j'étais plus jeune. Celui que j'ai toujours avec moi. Je l'ai laissé dans mon baluchon, dans ma chambre.
Ce lieu me rappelle la forge Zmeï où j'ai aussi passé de nombreuses heures. Bien que très différentes, les outils sont les mêmes. Les techniques de bases aussi. La disposition est presque similaire. Mais ici, tout est plus rangé, plus propre et semble bien plus chérit. La nostalgie vient me nouer un peu la gorge. Je ne reverrai pas ce lieu avant un moment. Je m'en suis faite la promesse. Je resterai ici aussi longtemps que je peux et ne retournerai à la forge Zmeï que quand j'aurai progressé. Je n'y retournerai qu'après m'être dépassée. Je viens essuyer une larme qui s'est formée au coin de mon œil, malgré moi.
« J'ai aussi un rêve. »
Ma gorge est encore un peu serrée. Même si ces mots sont dits avec détermination, ma voix vacille un peu. Je me reprends et continue.
« C'est pour réaliser ce rêve que je suis ici. Je ferai les sacrifices nécessaires. Je ne souhaite pas être ménagée. À aucun moment. »
Je sais d'avance que ce ne sera pas facile. Les méthodes de Lyle ont l'air différentes, et c'est ce dont j'ai besoin. Je me tourne enfin vers celui qui est maintenant mon maître.
« Cette forge est bien différente de celle que j'ai connu jusqu'à maintenant. Mais j'y passerai le temps qu'il faudra. »
Je ne sais pas encore ce que Lyle me prépare, ni jusqu'à quel niveau il pourra m'emmener, mais je continuerai tant que mon esprit tiendra.
Après un moment, elle s’arrêta, frottant une de ses joues et te parlant presque tristement. Sa gorge était serrée et elle semblait avoir du mal à parler. Bien ! Tu n’allais donc pas la faire parler, tu la feras parler autrement. Elle ne voulait pas être ménagée, à aucun moment… Tu croisas les bras, voyant bien qu’elle voulait travailler, mais tu n’étais pas encore convaincu.
Oui, tu disais lui faire confiance plutôt, mais c’était toi qui le disais, pas le maître forgeron. Elle te répond que cette forge était très différente de son ancienne. Mais elle y passera autant de temps que possible. Tu la fixes droit dans les yeux, pas d’un regard amical ou sympathique comme avant. Un regard froid et vide. Sans émotion et parfaitement calme. « Je vais être clair Sia. Tu vas faire ce que je vais te dire, tu ne diras pas non, et si tu oses sortir de cette forge sans que je l’autorise, n’espère même pas revenir. » Tu pars alors vers l’arrière de la forge, apportant une vielle enclume qui semblait en meilleur état que la tienne étrangement. Tu la déposas devant le feu comme la tienne, légèrement à côté. Tu apportas avec un tabouret et différents outils. Etrangement, porter l'enclume ne semblait même pas dure pour toi.
- « L’expression dit que c’est en forgeant qu’on devient forgeron… Alors tu vas forger. Avec toute ton âme et ton cœur jusqu’à ce que le soleil se couche et bien après encore. Et je refuse que ton travail soit bâclé. Pour t’améliorer, tu vas forger encore et encore, poussant toutes tes limites. Les épées que tu forgeras ici, lorsque tu penses en faire une bonne, tu iras la tester contre ton autre épée, ainsi de suite. Pour ta technique, je verrais demain, aujourd’hui, tu vas t’habituer t’épuiser, autant que possible et ne pas t’arrêter. Ton premier test, un test d’endurance. »
Simple comme entraînement non ? Faux, être enfermé dans un four près de 10 heures, à frapper un métal brûlant. Elle devait garder sa concentration pendant de longues périodes, répétant les mêmes mouvements en boucle. Cet entraînement était simple d’un point de vue extérieur, mais insupportable lorsqu’on essayait. Pour toi, cet exercice, tu l’avais subi à un jeune âge, et au bout de longues années à souffrir comme cela, tu avais enfin eu le déclic qui te permettait d’ignorer juste ton épuisement physique, peu importe le temps que tu passais dans cette forge à frapper le métal. Tu allais donc poussé Sia autant que cela, jusqu’à ce qu’elle puisse avoir un déclic à son tour.
Sans un mot de plus, tu commences à faire chauffer la forge et préparer du métal pour toi. Rallumant le feu, le regard toujours aussi vide et calme, ignorant la chaleur qui te soufflait dessus, tu tournas la tête vers Sia. « Sache-le, ce n’est pas un test… Ceci, sera ce que tu devras faire tous les jours si tu veux véritablement t’améliorer. Et si pour toi ça sera un test… Et bien chaque jour de ta vie sera un test. Dernière chose. Tu veux me parler, tapote mon dos, je suis difficile à réveiller lorsque je travail. »
Tu pris alors place sur le tabouret, préparant tes outils et te préparant toi, faisant craquer tes épaules et ta nuque. Ta respiration devenait plus profonde et plus calme. Tu visualisais déjà l’épée que tu allais forger, vidant ton esprit de toutes futilité, faisant un vide total… Tu entrais dans ta zone. Tu augmentas encore la chaleur de la forge, te lançant au travail.
Je hoche encore une fois la tête aux dernières consignes de mon maître et le laisse aller se préparer à forger. J'observe un instant son rituel avant de moi aussi me préparer. Je défais le ruban noir de mes cheveux blancs pour ensuite les regrouper en un chignon haut pour éviter de brûler mes cheveux ou qu'ils me gênent. J'attrape ensuite les pans de ma robe et la remonte pour la nouer de façon à ce qu'elle m'arrive juste sous les fesses. Ainsi je serais plus à l'aise dans mes mouvements. Tant pis pour les brûlures, ce ne seront pas les premières, ni les dernières. Je fais ensuite quelques mouvements pour échauffer mes muscles : nuque, épaules, bras et dos.
Je me concentre ensuite sur ce que je veux forger. Je dois visualiser une arme dont j'ai envie, mais aussi meilleure que mes lames jumelles désormais brisées. Je vais tenter une lame unique, plus lourde que celles que j'ai utilisé jusqu'à maintenant. Cela me fera revenir aux bases et même si la lame sera brisée je la réparerai pour l'utiliser pour mes exercices matinaux. Je visualise sa forme dans mon esprit, puis naturellement la composition, les techniques, les différentes étapes pour former la lame me viennent. Ce sera un travail qui me prendra plusieurs heures, surtout si je veux un résultat satisfaisant. J'aurais sûrement besoin de plusieurs essais pour être satisfaite. Cela fait un moment que je n'ai pas forgé pour moi et les souvenirs des nombreuses heures et nuits passées à la forge jusqu'à être satisfaite de mon travail me revient. J'ai certainement perdu en endurance depuis, mais je vais relever le défi de mon maître.
Une fois prête, j'installe mon espace de travail pour retrouver chaque outil sans avoir besoin de regarder. En particulier ceux de mon côté aveugle, je n'apprécie pas de devoir tourner la tête pour simplement retrouver un outil ayant été déplacé. Je n'ai pas non plus ma ceinture qui est dans ma chambre, mais Lyle a spécifié que je ne devais pas sortir, donc je vais me débrouiller. Je détache le ruban noir de ma robe se trouvant sous ma poitrine. Il a seulement un but esthétique puisque ma robe est nouée dans le dos, ma robe ne sera plus moulante à cet endroit et cela amplifiera un peu mon décolleté quand je me penche. Peu m'importe, je suis là pour travailler et Lyle est parfaitement concentré. J'attache le ruban au niveau de mes hanches, cela fera une ceinture de fortune où glisser quelques outils que je dois avoir à porter.
Je peux enfin me mettre au travail. Je prends les outils qu'il me faut et observe le rythme de mon maître pour que le mien soit en quinconce avec le sien pour que nos mouvements ne se gênent pas. Quand tout est prêt, je vais faire chauffer le métal dans la forge et observe la couleur du métal passer du noir à l'orange puis au rouge. La chaleur de la forge vient chauffer ma peau et rougir ma peau de façon presque agréable, cette sensation me manquait. Quand le métal est suffisamment rougeoyant, je le sors et commence mon travail pour former la lame que je souhaite.
Je frappe le métal et frappe encore. Cela fait plusieurs heures que je travaille et mon corps continue de m'envoyer les signaux de fatigue. Fatigue que je tente d'ignorer. Mes muscles me tiraillent et mes gestes deviennent imprécis. Dès que je me rends compte qu'un de mes gestes ne va pas, je me mords légèrement l'intérieur de la joue et peste intérieurement contre moi-même. Je peste contre mon corps qui ne tient plus le rythme alors que j'avais l'habitude de passer des journées et nuits complètes à forger sans m'arrêter. Je ne sortais de la forge qu'une fois fière de mon travail. Je n'ai plus eu un rythme pareil pour rassurer Mère et Sio qui s'inquiétaient que je n'abîme mon corps encore jeune et n'ayant pas terminé sa croissance. Mais travailler ainsi me rappelle nombreux souvenirs et je sens la braise de la passion qui avait commencé à s'étouffer ces dernières lunes s'embraser à nouveau. Mon envie du travail bien fait et mon envie de me surpasser me reprend encore et encore. Je ne veux pas m'arrêter même si mon corps commence à ne plus suivre. Je me répète que je dois tenir encore un peu, juste un peu plus. Je suis proche du but. Et ainsi de suite.
À mes pieds, plusieurs échecs sont entassés dans un petit saut. Des lames dont la qualité est trop médiocre ou alors où un geste imprécis a entrainé une erreur irréparable. J'ai arrêté de compter mes échecs et les heures. La fatigue est si forte que j'en ai oublié la faim qui me tiraillait dans les premières heures. Le confort de ma vie a rendu mon corps fainéant et je vais devoir corriger cela désormais. Et puis le coup final sur ma lame sonne la fin du travail de forge. Je la trempe une dernière fois puis observe le résultat. Sa qualité est supérieure à toutes les autres. Elle a une longueur et un poids que je peux manier assez facilement tout en faisant travailler mes muscles ce qu'il faut. Une lame parfaite pour l'entrainement. Il me reste encore des peaufinages dont l'aiguisage pour que la lame soit présentable.
Je m'étire un peu et détend certains de mes muscles engourdis. Un coup d'œil vers mon maître m'indique qu'il est toujours aussi concentré et je n'ai pas l'impression qu'il soit fatigué. Je me motive donc, frotte un bras droit un peu endolori et couvert d'une poussière grisâtre et me prépare à peaufiner et aiguiser ma lame avant de la présenter à Lyle.
En parallèle à toi, se trouvait ta nouvelle apprentie… Tu n’allais pas la déranger, pas la gêner, pas l’empêcher de faire quoi que ce soit. Tu allais forger à ses côtés comme tu as toujours forgé. Alors que tu commences à faire chauffer le métal, et que tu attends le parfait moment pour prendre celui-ci, ton esprit est déjà en train de frapper l’acier, cherchant à lui donner une forme parfaite. Mais rapidement, tu recommences dans ton esprit. Le faire une fois n’était pas suffisant. Par le passé, tu imaginais chaque couche de ton épée avant de la forger, voyant comme tu devais modifier chaque partie pour arriver à ton but.
Maintenant, tu faisais cela bien plus rapidement, et lorsque tu finissais mentalement l’épée, tu la recommençais, modifier de légers détails pour l’améliorer. Encore et encore. Alors que tu attendais un peu plus longtemps que Sia pour que le métal soit à la meilleure température selon toi, tu venais déjà de forger trois fois la lame dans ta tête… Trois échecs selon toi.
Tu te mets alors en place, commençant à frapper l’acier. Avec une force et une vitesse précise, tu avais un rythme plus lent que Sia, au moins deux fois plus lentes, mais tu faisais en sorte de faire correctement sonner chacun de tes coups sur l’acier. Un coup, deux coups, trois coups. Ton esprit se séparait de ton corps, forgeant bien plus rapidement de nombreuses lame alors que ton corps suivait un rythme constant, ne lâchant pas le métal brûlant du regard.
Ce simple mouvement, ce coup de marteau sur le métal. Tu l’avais tant fait et refait, qu’il était presque inscrit dans ton âme, lorsque tu étais enfin mis au travail, tu avais comme une bulle autour de toi, te fermant du monde et te laissant travailler en silence. Tu ne voyais pas ce que faisait Sia, elle aurait pu s’arrêter, tu n’aurais pas pu dire la différence.
Plusieurs heures venaient de défiler, et alors que tu frappais le métal, tu ne voyais pas le temps qui disparaissait. Ton corps était recouvert de sueur, chacun de tes muscles était devenu plus lourd et plus solide. Une douleur lente s’installait dans tout ton corps, mais tu avais appris à vivre avec cette douleur, elle n’était rien pour toi. Tu allais apprendre à Sia à vivre avec cette forme de douleur, la respecter et l’écouter, mais aussi y résister et repousser les limites de cette douleur autant que possible. Mais alors que tu frappais le métal, tu ne le remarquais pas, mais chacun de tes muscles était poussé à bout, comme si chacun d’entre eux avait été contracté à leur maximum pendant plusieurs heures et c’était le cas. Tu te donnais autant que possible à la forge, et si tu ne le remarquais pas, on pouvait clairement voir chacun de tes muscles être poussé à bout à l’extérieur.
Mais finalement, tu t’arrêtas… Alors que tu venais de finir ta lame… Ta seule et unique lame. Pendant plusieurs heures, tu n’avais forgé qu’une seule et unique épée. Tu te tournes vers Sia, qui semblait presque avoir fini la sienne… De nombreux échecs à ses pieds. Une douleur à son bras droit. Les cernes sous ses yeux montraient qu’elle était fatiguée, mais elle n’avait pas fui. Elle s'était donné. Tu pouvais être fier d’elle, mais ce n’était que le premier jour. Tu ne savais pas si elle allait pouvoir tenir jusqu’à demain ou la fin de semaine… Tu craques doucement ta nuque avant de te relever. « Sia ? Dépose la lame. Tu peux attendre demain pour l’aiguiser. Aujourd’hui, je testais ton endurance, mais aiguiser une lame demande plus de la technique. Donc on fera ça demain, et je t’observais faire pour t’aider à corriger cela… » Tu regardes alors les nombreuses épées dans les sceaux aux pieds de la demoiselle, le regard un peu triste. « Tant fait pas, un jour toi aussi, tu n’auras plus besoin de sceau pour y mettre les épées ratées… Faudra aussi penser à les faire fondre demain. Toutes les épées brisées doivent être reforgées, sauf celle dans ton cimetière… »Tu penches ta tête sur le côté, observant la demoiselle. « Ton bras va bien aller ? »