Quand je pense le poser dans l'idée d'aller chasser plus tard, Lyle me chasse presque de la maison. Il semble trouver que je fais trop de choses, il dit qu'il va devenir fainéant. Bon, s'il insiste. Cela m'évite la corvée de vaisselle au moins. Je retourne dans ma chambre chercher des vêtements plus adéquats pour la chasse. Des vêtements plus longs seront mieux pour cacher ma peau, je dois aussi essayer de cacher ma chevelure blanche. J'enfile un pantacourt s'arrêtant à mi-mollet et un haut à manches longues et avec une capuche que j'ai cousu grossièrement dessus. Ce ne sont pas les vêtements les plus agréables, mais ils augmentent mes chances à la chasse. Je ressors, l'arc en main et le carquois dans mon dos, la capuche relevé sur la tête. En sortant j'entends que Lyle finit la vaisselle. Je tiens au moins à lui signaler que je suis bien partie.
« J'y vais alors ! À tout à l'heure. »
Je ne traine pas et rejoins rapidement la forêt aussi discrètement que possible. Lyle a mentionné une rivière où il y a souvent des herbivores. Je me rappelle être passée près d'une rivière en venant ici et pense savoir où me diriger. Après une bonne marche, j'entends enfin le bruit de la rivière. Je me fais plus discrète et cherche du regard un animal. Rapidement mon regard se pose sur un sanglier. Un jeune mâle pas encore très gros, sûrement un animal ayant à peine une année. Si j'arrive à le tuer et vider, je pourrais le transporter seule sans problème. J'ai de la chance, le vent semble être en ma faveur et l'animal ne m'a pas repéré. Je récupère discrètement une flèche et arme mon arc. Je détends mes muscles et ma respiration en visant. Quand l'animal est dans une position idéale je tire.
Ma flèche siffle dans l'air et vient se ficher dans la terre juste à côté de l'animal. Je peste intérieurement. Malheureusement pour moi, ma flèche semble avoir énervé l'animal qui m'a repéré. Cela semble l'avoir énervé et je vois regarder dans ma direction. Il commence à faire mine de charger.
« Et merde... »
Je n'ai pas le temps de souffler que le jeune sanglier commence à charger. Je me mets à courir dans la direction d'où je viens. Je ne fais pas attention aux branches qui fouettent mon visage, ni aux ronces qui s'agrippent à mes vêtements et coure aussi vite que possible. Je continue de courir jusqu'à ne plus entendre les pas de l'animal derrière moi. Quand je m'arrête enfin de courir, je suis essoufflée et en sueur. Plus rien ne me suis et il semblerait que j'ai réussi à échapper à ce sanglier sans aucune blessure. Enfin, c'est vite dit puisque je me rends compte que j'ai déchiré mon pantacourt et qu'une longue coupure se trouve sur ma cuisse. Mes mollets qui ne sont pas protégés par le vêtement sont aussi couverts de plusieurs petites griffures. Je sens aussi mon visage picoter un peu et en portant ma main sur ma joue gauche, je sens aussi une large griffure. Bon, finalement j'ai quelques blessures, mais rien de grave. Surtout, je suis bredouille et cela fait au moins une bonne heure que je suis partie.
Je tente quand même dans un dernier espoir d'aller voir mes pièges posés le matin. On ne sait jamais. Je prends le temps de me repérer et me dirige donc vers l'emplacement de mes pièges. Quand j'arrive à l'emplacement, je vois que mes pièges ont été activé et l'un d'eux semble avoir une prise. Contente, je me précipite vers ma proie. C'est un petit lapin. Rien de fameux, mais suffisant pour un petit repas et sa fourrure et plutôt jolie. La pauvre bête est épuisée et apeurée. Je ne tiens pas à prolonger son agonie et d'un coup sec, je viens lui briser la nuque. Quand il ne bouge plus, je le détache délicatement et réactive le piège. Je suis tentée de le vider maintenant, mais je ne suis pas très loin de la maison, je pourrais peut-être en profiter pour tout récupérer et voir si je peux en faire quelque chose. Je réactive mes autres pièges et récupère ma proie. Il est temps de rentrer.
Quand j'arrive à la maison le soleil a déjà dépassé son zénith. Je tiens mon lapin dans mon dos, le tenant par une patte arrière, la tête en bas. Je retire ma capuche et profite un peu de la lumière pour commencer la guérison de mes différentes griffures. Je me dirige vers l'entrée du bâtiment et cherche à savoir si Lyle est encore là où s'il est parti ailleurs. Je n'ai pas l'impression qu'il soit là, mais dans le doute je l'appelle en me dirigeant vers la cuisine.
« Lyle ? Je suis rentrée ! J'ai eu un lapin. »
- Les dés:
- Chasse de Sia : dé action
coup critique : touché et mort directe
réussi : touché et mort après une fuite sur une dizaine de mètres
presque : seulement blessé, l'animal fuit
échec : raté, l'animal fuit
échec critique : raté et l'animal charge Sia
Contenu des pièges de Sia : dé oui/non
Si oui → 1d6 pour le type d'animal
1 à 3 : une belette
4 à 5 : un petit lapin
6 : un lièvre
Si non → 1d6 pour l'état des pièges
1 à 3 : juste vide
4 à 5 : certains sont défaits
6 : Au moins un piège est cassé
Rangeant et lavant la vaisselle, tu secouas la tête, te battant aussi bien que possible. Et puis c’était impossible, ça ne pouvait pas arriver ! Tu as bien vu comment Sia c’était comporté à la source, elle ne veut pas se montrer nue, alors pourquoi tu l’imagines habillé comme ça ! Tu regardas le plafond alors que tu avais une lueur d’espoir. Tu te souviens qu’elle avait dit qu’elle se baladerait majoritairement avec des sous-vêtements… Donc ça n’allait pas être si insupportable que ça. Tu finis alors la vaisselle, secouant doucement ta tête. Rassurer.
Tu avais encore du temps devant toi donc que faire… Tu partis vers une armoire, et commenças à sortir de quoi nettoyer, car ouais, avant qu’elle revienne, tu allais nettoyer le magasin et demain, ça sera la maison. Prenant, un baladait, un bandana, un seau d’eau, des produits ménager et surtout du courage, tu te lanças dans le nettoyage.
Mais alors que tu étais au milieu de ton petit nettoyage, une pensée revint te frapper d’un coup… Sia avait dit qu’elle resterait en sous-vêtement, mais… Elle a dit aussi qu’elle finirait par se balader nue, donc tu étais dans une impasse ! Est-ce que méditer pour retirer toutes ses mauvaises idées étaient vraiment la seule solution valide ?! Tu continuas de laver le magasin, te concentrant à correctement ne raté aucun coin alors que ton esprit se faisait corrompre et tu devais t’arrêter toutes les minutes pour secouer ta tête et reprendre tes esprits… Sofia avait vraiment raison, tu étais un homme, mais surtout un incroyable puceau. Rien qu’avoir une demoiselle à la maison était compliqué, mais en plus une presque nudiste !
Après une longue torture, tu finis de ranger ton magasin et laver le moindre recoin, et Sia arriva en même temps. Disant qu’elle avait eu un lapin. Tu déposas ce que tu avais en main, et partis vers la cuisine, la voyant avec effectivement un lapin en main. Pas de blessure, sauf une marque de piège… Tu remarquas que le pauvre, c’était débattu… Ton visage changea alors rapidement, éprouvant de la peine pour le pauvre animal.« J’imagine que tu l’as attrapé avec un piège… Sia, tu pourras aller vérifier tes pièges régulièrement ? Je n’ai rien contre la chasse, mais je trouve les pièges assez horrible pour les animaux. Plus d’une fois à la montagne, j’ai vu une carcasse d’un animal attaché à un piège… Le pauvre n’était même pas mort de faim, il s'est fait juste tuer sur place. Un piège est une sentence de mort ou de douleur pour un animal. Et même si c’est l’ordre naturel des choses, je n’aime pas les voir souffrir inutilement. »
Tu te rapproches alors d’elle voyant plusieurs griffures sur son corps, ses jambes comme ses bras étaient assez recouvert. Rien de grave, mais tu vois bien qu’elle avait fui un animal.« Fait attention à toi aussi d’accord. J’ai pas envie de te voir souffrir inutilement aussi. »Par pur réflexe, tu caressa le sommet de la tête de Sia comme ton père faisait avec toi. Tu te retournas pour ranger tes affaires, et laisser Sia rentrer. « Derrière la maison, à côté de l’équipement pour bûcher, il y a de quoi faire saigner l’animal et de quoi tanner le cuir. Fait toi plaisir et utilise ce qu’il y a comme tu le veux. »
Vient alors une petite caresse sur le dessus de ma tête. Le forgeron semble avoir fait cela par réflexe, mais je sens mon corps réagir immédiatement. Je sens un frisson me parcourir et les poils de ma nuque se redresser. Autant montrer mon corps ne me dérange pas, mais le contact physique est une chose dont j'ai peu l'habitude. Je suis du genre à fuir les marques d'affection telles que les câlins ou les tapes amicales. Je ne dis pas un mot et remonte juste ma capuche sur ma tête pour que Lyle ne voit pas mon expression. Ce n'est pas du dégoût, mais plutôt comme un réflexe pour me protéger. À la maison, seule Sio arrivait à me toucher sans trop de problème, et même elle se réfrénait pour ne pas me mettre à l'aise. Je ne vais rien dire à Lyle pour le moment, mais s'il s'agit effectivement d'un réflexe, il faudra que je lui en parle.
Sans un mot, je sors de la cuisine et me dirige à l'arrière de la maison. Comme il me l'a indiqué, il y a du matériel pour dépecer un animal. J'installe donc mon lapin et vient retirer ma capuche pour laisser ma fleur absorber la lumière. Je me mets rapidement au travail et m'exécute dans le plus grand silence. J'écoute les bruits environnants de la nature tout en travaillant. Je saigne puis vide délicatement le petit corps. Je sépare les abats que je dois cuisiner rapidement et les morceaux de viande qui pourront se conserver plus longtemps. Il ne reste que la peau que j'étire pour la laisser sécher au soleil. Quand j'ai fini, je me rends compte que je n'ai pas travaillé très proprement. Mes mains sont couvertes de sang jusqu'aux poignets. J'ai aussi plusieurs gouttes qui ont fini sur mes vêtements. Il n'est pas impossible que j'en ai sur le visage. Je n'ai pas trop le temps de me laver, il faut que je cuisine mes abats et range la viande pour la conserver. Je récupère mon butin et retourne à la cuisine. Lyle n'est plus là, sûrement reparti dans sa boutique.
Je viens poser mes abats pour les cuisiner. Je pose aussi la viande le temps de me laver au moins les mains. Une fois fait, je vais entreposer les morceaux de viande dans le garde-manger. La viande pourra sécher et l'endroit est plutôt frais. Dans le pire des cas, elle sera mangée rapidement. Je retourne ensuite cuire mes abats. Je les fais simplement revenir dans une poêle. La quantité n'était pas grande, je les mange tout de suite avec un peu de pain. Ce ne sont que quelques bouchées, mais j'apprécie le goût authentique de la viande sauvage. Je ramasse ensuite le tout et fait ma petite vaisselle en pestant intérieurement. Il faut vraiment que j'essaye ces objets magiques du quotidien !
Quand tout est fini, je retourne dans ma chambre pour remettre des habits plus légers. Au vu de l'heure, je pense que l'on va aller à la forge, alors je m'habille en conséquence. Je n'oublie pas ma ceinture, les quelques trucs que j'ai emmenés avec moi comme mon marteau et mes gants. J'attache aussi mes cheveux en queue de cheval. Me revoilà donc en short et débardeur, prête à entrer dans la chaleur de la forge. Et puis je regarde mes mains. J'ai encore du sang qui a séché. Je peste encore, ce n'est pas vraiment ma journée. Il faut que je me lave, mais je n'ai pas envie de prendre un bain maintenant, après la forge. Je retourne donc à la cuisine pour me frotter les mains et poignets. Je me lave autant que je peux jusqu'à ce que j'entende du bruit. Je pense que mon maître est revenu et qu'il doit me chercher pour aller à la forge. Bon, mes mains n'ont plus de traces de sang, mais j'en oublie de me nettoyer le visage. Je pars ainsi à la recherche du forgeron pour qu'on aille s'occuper de la lame que j'ai forgé hier.
Elle repartit sans rien dire et te laissa à nouveau seul à la maison… Bon, tu avais encore un peu de temps avant d’aller forger et l’entraîner donc… Tu allais faire un tour pour voir ton vieux. Sans un mot, tu quittas la maison et partis vers la forêt de bois. Le voyage n’était pas long quand tu connaissais le chemin, mais rapidement, après une dizaine de minutes à traverser les bois sur des chemins non utilisé et vieux comme le monde, tu te retrouvas à une petite falaise avec une pierre poser… Une tombe. Celle de ton vieux père, mort depuis 4 ans maintenant. Tu te poses à genoux devant, et commencer à fixer la pierre tombal, qui n’avait aucune écriture dessus.
« Sa… Salut papa… En forme ? Heh, six pieds sous terre, j’imagine que non… J’ai… Je viens pour te parler un peu et t’apporter des nouvelles. J’ai… La boutique va bien, j’ai fait plus de vent que le mois passé. Pas mal de client passe pour le moment. Une folle aux cheveux blancs un peu pot de colle avec une magnifique épée. Elle a même essayé de me séduire pour avoir de meilleurs prix, puis m’a menacé de me casser la gueule… J’ai du mal à la comprendre, mais elle semble avoir un bon fond. Comme moi, ce n'est pas une lumière, mais elle semble avoir vécu plus que moi-même si on semblait avoir le même âge…Je ne pense pas qu’elle mérite mes plus bonnes lames, mais si elle repasse, j’hésiterais pas à boire avec elle… Et lui faire payer pour avoir prix autant d’alcool dans ta réserve.
J’ai eu aussi pas mal de garde à vrai dire. À croire que la forteresse est en train de regonfler leur garnison. Deux combattants au corps-à-corps, un ours et une qui pouvait se multiplier. Et une demoiselle voulant une épée presque plus grande qu’elle. C’était ridicule, mais elle aime mon thé donc elle doit être sympa… Elle semble avoir bon cœur, mais ses objectifs sont flous… Plus tard, elle pourrait être une grande protectrice de ce monde… Si elle arrivait à mettre un peu plus d’ordre dans son esprit.
Je sais que c’est bientôt l’heure de retourner à la forge, et que j’aurais bien voulu te raconter la fois où je me suis retrouvé bloqué dans un piège à warg avec un cuisinier… Mais j’ai une bonne nouvelle à te donner… J’ai une apprentie. Je sais ! Je sais ! Je sais ! Je suis bien trop jeune pour prendre un apprenti. Mais elle a du potentiel, elle semble vouloir se prouver quelque chose et… Je sens que ça place n’est pas dans une forge. Elle peut en faire un métier, sans problème, elle pourrait même me battre malgré cela, je n'ai pas l’impression que son cœur est au bon endroit. Comme si elle avait besoin d’être ailleurs… Je sais que je ne dois pas me mêler de ses affaires et pas savoir toute sa vie privée… Non, je n'essaye pas de la chasser de chez moi… Juste qu’il semble lui manquer quelque chose, je ne sais pas si c’est son rêve, ou ses envies. Elle a besoin d’autre chose que moi et mes conseils pour grandir… Je ne sais pas ce que c’est, mais j’espère qu’elle pourra le trouver assez vite… Bon ! On se dit mois prochain ? J’aurais encore de bonnes choses à te raconter… Et je passerai peut-être plutôt si j’ai de bonne nouvelle à te donner. »
Tu te relèves alors repartant vers la maison, le cœur légèrement apaisé. Tu arrives assez rapidement, et dans les temps pour retourner à ta forge. Tu passes par la porte arrière et va vers la cuisine. « Sia ? … Ouf, ça en fait du sang. Nettoie cela, et rejoins moi à la forge. On a du pain sur la planche. »Tu repars alors aussitôt vers ta forge, ayant hâte de continuer ton épée… C’était étrange, il suffisait d’aller voir ton vieux père pour retrouver ton plaisir de forger.
Maintenant plutôt propre, je reprends mes affaires et me dirige vers la forge. Lyle m'attend. Il a repris une expression similaire à celle d'hier, même s'il a une note plus légère sur le visage. Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, mais je suis certaine qu'une bonne chose l'a rendu ainsi. On commence par se pencher sur mon travail de la veille. Il veut observer ma technique pour aiguiser et peaufiner les lames. Je m'exécute et travaille en étant aussi consciencieuse que possible. Mon maître détaille mes moindres faits et gestes sans un bruit. Quand j'ai fini, il m'expose mes défauts et points faibles, mais il souligne aussi ce que je fais bien et ce que je peux encore améliorer. Il semble assez optimiste sur mon niveau.
Quand vient la question sur ce que je pense de ma lame, je suis plutôt honnête et pessimiste sur le résultat. Ce n'est pas un échec, mais pas une réussite non plus. Cette épée arrive à peine à la cheville de mes lames jumelles qui sont maintenant dans mon cimetière. Bref, une simple épée d'entrainement, mais pas une arme rivalisant avec celles que j'ai déjà pu concevoir.
« Une épée d'entrainement. Elle ne vaut rien de plus. »
Cette lame ne passera pas le test de ce qu'il reste de mon épée fine, je le sais sans même essayer. Mais elle me conviendra pour mes entrainements matinaux. Il semble plus ou moins accepter mon verdict et me laisse continuer de travailler pour aller lui-même s'installer à son poste. Il rentre à nouveau rapidement dans sa bulle, même si aujourd'hui il semble avoir un certain regain de motivation.
Il me tourne maintenant le dos et je prends le temps de l'observer. Depuis que je suis arrivée hier, c'est vrai que je n'ai pas vraiment prit le temps de le regarder plus que ça. Si je veux vivre à ses côtés le temps de mon apprentissage, il faut que je m'habitue à sa présence. Que je reconnaisse au moins sa présence ou sa silhouette pour éviter des accidents comme celui de ce matin. J'observe ses mouvements et sa gestuelle, prenant des notes mentales de sa façon de faire. Je détaille sa technique et m'approche un peu de lui pour le regarder faire. Il n'a pas de geste superflu et sa technique a quelque chose de captivant pour moi. Son niveau n'a rien à voir avec que j'ai pu observer à la forge Zmeï.
Après plusieurs minutes à l'observer, je sors de ma torpeur, j'ai encore du travail pour finir mon épée d'entrainement. Je vais m'installer à ma place et continue de travailler jusqu'à ce que Lyle m'arrête comme la veille.
Plusieurs jours ont passé depuis que je suis arrivée à la forge Obsid. Je n'ai pas vraiment compté, me faisant plutôt à la routine quotidienne qui s'est mise en place. Le matin, je fais mes entraînements ou je vais chasser et les après-midi se passent le plus souvent dans la forge à travailler. Lyle m'a déjà appris de nombreuses choses depuis mon arrivée et mes muscles commencent à s'habituer au fait de forger à nouveau autant. Il m'a aussi présenté plus amplement la boutique et la façon de gérer les commandes et clients. Je ne me rappelle pas avoir eu des journées aussi physiques depuis longtemps. Je me sens en forme, mais quelque chose dans mon esprit me turlupine sans que j'arrive à mettre le doigt dessus.
Je semble faire des progrès à la forge, j'ai l'impression que je m'approche à nouveau de mon niveau d'antan, celui où j'ai forgé ces lames dont j'étais si fière et qui dorment maintenant dans mon cimetière. Toutefois, je n'ai pas encore sorti une seule lame rivalisant avec les jumelles. À vrai dire aucune de mes lames n'est encore sorti de cette forge. La plupart ont été refondue puisque je ne suis pas satisfaite de moi-même. Je peux faire mieux, je le sais, il me manque juste un truc. Un déclic.
Je suis là, dans la forge à travailler et frapper le métal. Je suis concentrée, travaillant en prenant en compte les différents enseignements et conseils que j'ai déjà reçus de mon maître. Je suis si concentrée que j'en oublie presque ce qui m'entoure. Tous mes sens sont tournés vers mon travail et rien d'autre. J'oublie le reste et je tente de ressentir chacunes des forces que je suis en train d'exercer sur cette nouvelle lame. Celle-ci est prometteuse, je le sens. J'y suis presque. Je ressens comme une sorte de chaleur dans ma poitrine au fur et à mesure que je travaille. J'ai l'impression que mon coeur bat au rythme du métal et que même ma respiration a prit un rythme pour s'accorder avec mon travail. Je continue ainsi un long moment dans un état de transe.
Quelque chose me tire soudainement de ma bulle. Je ressens comme un long frisson me parcourant tout le dos et je sursaute presque. Une main est posée sur mon épaule. Je détourne le regard pour regarder à qui appartient cette main. J'observe la personne, le regard presque vide.
« Lyle ? »
D'un coup, je reviens à moi. Je suis en sueur et je sens les muscles de mon corps me tirailler. J'étais complètement ailleurs jusqu'à maintenant. Je ne sais pas depuis quand il est là, ni depuis combien de temps il essaye d'avoir mon attention. Je masque mon expression autant que possible en me rendant compte du contact physique sur mon épaule. Je ne veux pas montrer une expression désagréable à mon maître alors qu'il est si patient avec moi. Il retire sa main et semble m'inviter à arrêter pour aujourd'hui. C'est vrai que mon corps est douloureux, j'ai l'impression de l'avoir bien plus pousser que les jours précédents et mes muscles me le font savoir.
J'observe ma lame. Un résultat satisfaisant. Réellement. Je suis encore loin du niveau du rouquin, mais j'ai l'impression d'être revenue à la version de moi qui aime forger et y mettre son cœur. Je n'ai plus l'impression d'être juste la Sia qui travaille pour gagner de l'argent, mais bien parce que j'aime ce que je fais. J'oublie presque tout de suite la sensation désagréable qui m'envahissait plus tôt au contact physique de Lyle et affiche un sourire. Aujourd'hui je suis vraiment contente de mon travail, pour la première fois depuis mon arrivée.
« Oui, tu as raison. La journée est finie depuis longtemps. »
Et une fois fini, tu la laisses juger le travail. Effectivement, ça valait une épée d’entraînement, mais c’était que le premier jour, et elle était juste un peu rouillé. Pour le moment, ton entraînement se concentrera à la dérouiller, et lorsqu’elle sera à nouveau en forme, tu commenceras à l’entraîner plus sévèrement pour l’améliorer. Une mise en bouche, on pourrait dire. Après tout, tu lui avais promis un entraînement d’enfer… Et comme cela, tu pourras reprendre ton rythme et forger nuit et jour, sans t’arrêter.
Tu retournes donc aiguiser ton épée, la première épée depuis que tu as une apprentie… Ce n’était pas parce que tu avais maintenant une apprentie que tu pouvais te laisser toi-même rouiller. Tu pris une inspiration, laissant ton esprit se vider, ton corps se figer parfaitement. Tu sentais ton corps puis la lame, et commença doucement l’aiguiser, pour faire un travail de précision. Bougeant avec délicatesse la lame, ignorant le regard de Sia qui c’était poser sur toi. Tu devais te concentrer sur ta bulle. Même si un homme venait te trancher le dos, tu t’appliquerais corps et âme dans cette épée.
Et ainsi, plusieurs jours passèrent. Tu continuas de t’appliquer sur le début d’entraînement de Sia, faisant en sorte qu’elle reprenne du poil de la bête. Et doucement, son tranchant commença à revenir. Tu la conseillais sur chacune de ses faiblesses et rapidement, elle arrivait à les combler. Et une nuit, alors que vous étiez l’un à côté de l’autre, à frapper l’acier. Tu pouvais le ressentir. C’était étrange comme sensation, mais c’était comme la première fois que ça t’était arrivé avec ton père. Une autre flamme venait d’étinceler. Tu t’arrêtas, et te tournas vers Sia. Elle était concentrée et appliquer sur sa forge… Mais tu l’avais senti. Cette chose stupide que ton père avait dit que tout bon forgeron avait. Cette flamme au cœur de tout forgeron qui travaillait, celle qui lui permettait de parler avec l’acier et le faire devenir ce qu’il souhaitait… La flamme dans son cœur, l’épée dans son âme.
Tu ne savais pas depuis combien de temps elle forgeait, mais Sia était doué et sera probablement plus doué que toi plus tard… Tu l’aurais bien jeté d’ici par jalousie d’avoir progressé si vite… Mais ce n’était qu’une étincelle, c’était maintenant à ton tour en tant que maître de nourrir et faire grandir cette flamme en elle… Qu’elle puisse accomplir son rêve, peu importe si tu arrives à faire le tient ou non.
Il était tard, et ce n’était pas le moment de la laisser se tuer maintenant qu’elle avait eu sa première étincelle… Mais tu restas patient, le temps qu’elle finisse de forger sa lame. Et une fois qu’elle semblait avoir fini, tu posas ta main sur son épaule. Le regard vide qu’elle te lança le prouve vient. Son regard était vide, mais une autre forme de vie avait pris place dans son regard. Tu lui affichas un regard paisible et lui signala la porte d’un simple mouvement de tête. Elle sourit à son tour, et regarda à nouveau en souriant, un beau sourire que tu n’avais pas vu avant. Tu posas tes deux mains derrière ta tête, te dirigeant déjà vers la sortie, fier de ton apprentie lui lâchant juste de manière énigmatique.« Content que tu as pu retrouver ta flamme. Maintenant, l’entraînement va pouvoir s’intensifier encore plus ! » Tu lâchas un petit rire avec te disant que c’est véritablement maintenant qu’elle allait souffrir la pauvre. Tu partis vers la maison, le cœur léger, te demandant ce que tu allais préparé à manger ce soir… Un festin ?
Je suis Lyle vers la sortie, refermant la forge derrière moi. Lui aussi semble content de mes résultats du jour, et cela me fait plaisir. J'espère qu'il est fier de moi-même si ce n'est qu'une première étape. Je n'ose pas imaginer ce qu'il me prévoit, mais je sais que je dois graver cette sensation que je ressens aujourd'hui pour y penser quand les choses deviendront difficiles.
Au fur et à mesure que j'approche de la maison, je ressens la fatigue s'emparer de moi et mes muscles qui me signalent que j'ai un peu trop forcé. J'ai commencé à reprendre un bon rythme, mais j'ai un peu grillé les étapes aujourd'hui. Si Lyle ne m'avait pas arrêté, je serais encore dans la forge, certainement en train d'abîmer mon corps. J'ai un peu trop tendance à me reposer sur ma capacité de guérison rapide pour me laisser me dépasser. J'ai trop tendance à oublier les limites de mon corps, cela m'a toujours fait défaut.
Je m'étire en marchant pour essayer de dérouiller mes muscles. Le forgeron semble motivé pour cuisiner ce soir et je ne pense pas être capable de bien cuisiner dans mon état. Je pense passer mon tour, à moins qu'il tienne à ce que je cuisine. Je pense que la meilleure chose à faire c'est d'aller prendre un bon bain pendant qu'il prépare à manger. Je rejoins ma chambre pour récupérer des vêtements propres et mes affaires de bain. Quand je ressors, je signale simplement à Lyle où je vais.
« Je vais prendre un bain en premier. À tout à l'heure ! »
Je ressors et prends le chemin de la source chaude. Cet endroit est un vrai petit paradis. J'ai rapidement prit goût au fait de pouvoir prendre un bain seule. Certes cela me manque de pouvoir être avec Sio et d'avoir nos moments de complicités, mais ces sources n'ont rien à voir avec les bains que l'on prend depuis notre enfance.
Une fois arrivée, je me déshabille et me plonge dans l'eau chaude sans attendre. Je me lave rapidement pour retrouver la bonne odeur du savon. Ce soir j'ai envie de profiter du bain plus longtemps. Depuis mon arrivée j'ai toujours promis de revenir après un certain temps, mais ce soir je célèbre ma petite victoire. Je me fais un petit plaisir ! Une fois suffisamment propre, je viens me mettre sur un rebord de la source, les bras croisés et la tête sur les bras. Je laisse mon corps plongé dans l'eau chaude. La chaleur fait un bien fou à mes muscles qui se détendent doucement. Ma longue chevelure vient couvrir la partie hors de l'eau pour que je n'ai pas froid et le reste flotte doucement sur l'eau.
Je suis bien là et je veux profiter de cette sensation un peu plus. Sans que je m'en rende compte, je m'endors et pars dans un doux rêve. Dans ce rêve Sio est avec moi. Nous sommes de retour à la Capitale à prendre nos bains ensemble. On se bat avec la mousse et on rêve d'un bain plus grand. L'instant d'après nous sommes aux sources chaudes et adultes. Nous continuons de jouer en nous éclaboussant avec l'eau. Je me sens bien et heureuse. Et puis Sio dit qu'elle veut sortir de l'eau pour aller chercher du savon. Je l'appelle et tente de la retenir. Quand elle revient, ce n'est plus Sio. C'est quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui appelle mon nom. Ce n'est pas la voix de ma petite sœur, mais celle d'un homme. Peu importe. Sio va revenir ! Je sais qu'elle est là ! Tant que j'ai ma petite sœur, le reste m'importe peu. L'homme continue de m'appeler et je finis par reconnaître sa voix.
« Ly' ? »
Je l'ai appelé par son surnom plutôt que son prénom sans trop y réfléchir. Je ne l'ai pas encore appelé ainsi depuis mon arrivée. Qu'est-ce qu'il fait là ? Ce n'est pas lui qui voulait absolument éviter de voir le corps d'une femme ? Il veut prendre son bain sans attendre ? Lyle continue de m'appeler, mais je ne veux pas sortir de l'eau, j'y suis trop bien et j'attends Sio. Ce rabat-joie me dit maintenant que je dois sortir de l'eau. Hors de question ! S'il veut prendre un bain, qu'il le fasse, mais je ne partirai pas.
« Sia ! Réveille-toi ! »
Ces mots me font revenir à moi. Le bain semble plus chaud que dans mon rêve. J'ai la tête qui tourne un peu et je vois un peu flou. Je ne sais même plus où je suis. Et puis une main vient me toucher l'épaule comme pour essayer de me sortir de force de mon cocon. Je ressens encore ce frisson qui traverse mon corps et cela a pour effet de me réveiller réellement cette fois. Je suis nue, dans un bain où je me suis visiblement endormie je ne sais combien de temps, et Lyle est là. Il semble inquiet et veut me sortir de l'eau.
Une fois à la maison, tu commences à préparer le repas. Une fois dans la cuisine, tu commenças à fouiller les armoires, à la recherche de quoi faire… Il restait du bouillon de soupe d’hier, donc tu avais une idée de commencer à améliorer le plat ! Il avait eu le temps de refroidir, donc tu pouvais te lancer sur le reste. Tu commenças par faire chauffer de l’eau avec des tranches d’algue, les retirant juste quand l’eau commence à bouillir. Tu baisses le feu et rajoutes des flocons de bonite et laisse mijoter pendant 30 à 40 minutes avant de le filtrer avec un chiffon filtrant pour finir ton bouillon. C’est alors que Sia sort de sa chambre disant qu’elle va aller prendre un bain. Tu fais signe de la tête en la laissant partir.
Tu vas ensuite couper très fin les poireaux, puis tu fais bouillir le komatsuna avant de le couper en petit morceau. Tu continues en venant couper ensuite le poisson en fine tranche et pour finir, tu allais préparer le tempura ! Tu préparas ensuite les crevettes, retirant leur coquille, le bout de la queue pour retirer tout liquide qui aurait pu rester. Tu les frottes et rinces en rajoutant du sel, de l’alcool.
Car oui, tu avais décidé de préparer un assez gros festin pour la demoiselle, et surtout que tu voulais lui montrer les quelques plats que tu avais appris à cuisiner avec ton vieux père. Tu avais fini la cuisson de la plupart des ingrédients, et tu n’avais plus qu’à mélanger les deux bouillons ensemble et assaisonner le tout… Mais c’est là que tu t’arrêtas.
Sia n’était pas de retour… Et ça faisait bien 30 minutes que ton bouillon chauffait… Tu arrêtas donc rapidement tous les feux et te dirigea vite vers les sources chaudes. Tu avais un très mauvais pressentiment pour le coup. Tu étais venu vérifier si elle allait bien la première fois après 20 minutes, mais là, ça durait bien trop longtemps, elle était resté presque double du temps. Ta marche rapide commença à se changer en course, car plus tu avançais, moins tu voyais Sia qui attendait devant toi en te disant ne pas t’inquiéter.
Tu finis par arriver en courant à la source, rentrant sans hésiter dedans, cherchant Sia du regard. Sa tête sortait à peine de l’eau, mais son visage semblait rouge et elle n’était pas dans son assiette, clairement ! Tu te précipitas vers elle pour posa ta main sur son épaule et légèrement la secouer, voir si elle réagissait. « Sia ! Réveille-toi ! » Son corps semblait répondre, mais elle ne te dit rien. Elle avait probablement eu un coup de chaud et s’était évanouie ! Tu te penchas et l’attrapas par les deux bras, la sortant de l’eau, et… Ton visage passa au rouge alors que tu pouvais parfaitement voir le reste de son corps. Tu secouas rapidement ta tête, la déposant et partant chercher une serviette pour la recouvrir. Tu réfléchiras plus tard à ce que tu venais de voir pour le coup.
Une fois la serviette posée correctement, tu soulevas la demoiselle pour la poser plus loin de la chaleur de la source, sur le sol en pierre. Tu déposas le bas de son corps et gardas sa tête sur tes jambes, venant lui faire de l’air frais avec ta main. Tu savais qu’elle allait s’en sortir, mais elle allait sûrement pas sauter de joie quand elle saura que tu l’as sortie de l’eau nue où qu’elle se réveillera avec un mal de tête. Cependant, alors que tu lui faisais de l’air, tu ne pouvais pas effacer les formes que tu avais vu de ton regard… Maintenant, tu étais un puceau, un pervers et un voyeur… À croire que tes bêtises faisaient que s’enchaîner ! Tu restas donc là, à faire de l’air à la pauvre demoiselle, priant qu’elle ne t’arracha pas les yeux en se réveillant.
Je sens les larmes légèrement picoter mon œil et décide de le fermer pour le moment. Je n'ai pas la force de réellement pleurer, alors je laisse juste quelques larmes couler le temps d'aller mieux. Je somnole légèrement, j'ai l'impression d'un peu flotter et quelque chose vient caresser un peu le haut de mon crâne, comme quand Sio me félicitait pour quelque chose. Certainement encore un mirage de mon esprit, mais je me laisse faire.
Après plusieurs minutes, je me sens mieux. Je ressens la pierre froide sous mon corps. Elle me rafraîchit et cela me fait du bien. Je sens ma tête me faire mal et j'ai aussi très soif. Et puis une odeur vient chatouiller mes narines. Celle du métal et du feu. Une odeur pleine de souvenir. L'odeur de la forge. J'ouvre doucement l'œil voyant le ciel étoilé et le visage de Lyle, mais vu du dessous. Je suis un peu confuse et ne comprend pas où je suis.
« Ly... »
Ma gorge est serrée et je n'arrive même pas à dire son prénom en entier. Mais cela a pour effet qu'il porte son attention sur mon visage. Dans quelle position suis-je ? Je fronce un peu les sourcils et me remémore ce qui vient d'arriver. Les sources, Sio, Lyle qui me sauve et me sort de l'eau. Je sens le rouge me monter aux joues de honte. J'ai failli me noyer parce que je me suis endormie dans la source chaude. J'entends déjà la voix de Lyle me disant que je devrais faire plus attention et ce genre de chose. Je roule sur le côté pour qu'il ne voit plus mon visage. Je me rends alors compte que ma tête est sur ses jambes. Rien ne va et j'ai juste envie de mourir de honte.
Évidemment je suis complètement nue, mais couvertes d'une serviette. Cela n'enlève rien au fait que Lyle a vu mon corps entièrement nu et je continue de sentir la honte m'envahir. Le forgeron ne semble pas aimer regarder un corps féminin. Au vu de ses paroles et de la façon dont il évite de regarder mon corps, j'ai bien compris qu'il n'aime pas cela. Je le comprends, qui aimerait le corps d'une femme aussi peu féminine que moi ? Et puis je pense qu'il n'aime pas les femmes de façon générale. Je pense qu'il me tolère parce qu'il m'a pris sous son aile et qu'il est extrêmement gentil.
Je me redresse doucement pour venir m'asseoir en tournant le dos au forgeron. Ma tête tourne un peu, mais je ne veux pas être un poids pour lui. Il doit me détester actuellement et j'ai juste envie de mourir de honte d'avoir été si bête aujourd'hui. Je laisse mes cheveux couvrir mon dos pour cacher mes formes du regard de Lyle et vient ramener mes jambes contre ma poitrine. Je viens cacher mon visage dans mes genoux et rumine ma honte. Quand ma tête un peu moins je finis par m'exprimer faiblement pour au moins remercier celui qui m'a sauvé malgré son dégoût pour mon corps.
« Merci... Merci de m'avoir sorti de l'eau... Et désolée... »
J'ai juste envie de me mettre dans un trou de souris et disparaitre. Je vais attendre son sermon et le laisser partir pour pouvoir mourir de honte seule.
C’est alors que la demoiselle arrive enfin à prononcer quelque chose, ton prénom. Elle revenait finalement à elle. Tu lâchas un soupir, rassurer qu’elle revenait à elle. Son visage redevenait alors rouge. C’est vrai que tu l’avais sortie nue de là, mais bon, tu n’avais pas trop le choix. « Tu devrais faire un peu plus attention à toi Sia. Ça aurait pu encore plus mal finir toute cette histoire. » Elle détourne le regard, et semble réfléchir à quelque chose… Probablement si oui ou non elle devait me tuer après avoir vu son corps sans autorisation… Oh et puis non ! Tu l’avais sauvé, et c’était un accident, tu avais au moins eu le réflexe de recouvrir son corps ! Ce n’était pas de ta faute !
Sia finit alors par se relever, restant assise et se roule en boule… Quoi, elle avait vraiment si honte que tu as pu voir son corps ? Tu attends alors derrière elle, content qu’elle aille mieux et que ça n’a pas juste mal fini. Tu l’entends te lâcher alors un petit et léger merci, et même s’excuser. Probablement des excuses pour avoir failli se noyer.
Et puis plus rien… Elle ne bougeait plus, et toi, tu ne savais pas trop quoi faire. Tu ne penses pas qu’elle t’a excusé pour l’avoir vu comme ça… De plus, tu avais établi que c’était une femme forte, donc elle devait détester être vu dans un moment de faiblesse ! Comment régler cela. Tu raclas ta gorge te disant que tu devrais peut-être juste lui dire que le repas était prêt… Nan, tu devais d’abord arrêter de la faire bouder et t’excuser… Mais comment t’excuser après avoir fait une telle chose.
Tu lâchas un dernier soupir avant de te relever, tu te mets à genoux devant Sia, gardant les yeux bien fermé. Puis tu te penches en avant, joignant tes mains et faisant un dogeza devant la demoiselle. Tu prends une dernière inspiration, et cri : « DÉSOLÉ D’AVOIR VU TON CORPS COMME CELA MAIS C’ÉTAIT UNE URGENCE ! » Tu te relèves doucement, gardant les yeux fermé.« Je sais que je suis ton maître et que c’était une urgence, mais si tu veux te venger, je te donne le droit de le faire maintenant… Et si possible vite, sinon notre repas va un peu trop refroidir s’il te plaît. »
Quand j'arrive enfin à me calmer, je viens essuyer les larmes de joie qui ont coulés sur mes joues. Mes abdos me font mal, mais je prends cela pour un bon signe. Lyle ne semble pas comprendre ce qui me fait tant rire alors que je hoquette encore légèrement. Je n'ai pas eu un tel fou rire depuis longtemps, et cela semble m'avoir fait du bien. Mes idées noires ont été repoussées et j'ai juste envie de réellement remercier le forgeron.
« Mais qu'est-ce que tu t'es imaginé... »
Je repars dans un petit rire et tente de me calmer pour continuer.
« Désolée, je ne me moque pas de toi, juste de cette situation qui n'a aucun sens. »
J'essuie encore une larme de joie et me force à respirer pour calmer mon fou rire.
« Tu veux que je me venge alors que tu m'as sauvé ? Ce que tu dis n'a aucun sens ! Lyle ! Tu m'as sauvé la vie bon sens ! »
Je pouffe à nouveau un peu de rire, mais je n'ai pas fini de parler.
« Pourquoi je ferais ça ? Je t'ai dit que ça ne me dérange pas tant que c'est respectueux ! Par Lucy ! Et moi qui pensais que tu n'aimais pas les femmes ou que tu avais quelque chose contre mon corps... En fait, t'avais juste peur que je m'énerve si je te surprends à me regarder, c'est ça ? »
Je pense deviner la réponse à ma question et continue.
« Mais voyons, je ne ferais jamais ça ! Je ne sais pas qui tu as rencontré ou ce que tu as vécu pour avoir cette crainte, mais je ne vais pas m'énerver pour si peu. Tu es mon maître, celui qui m'aide à devenir une meilleure forgeronne et personne. Si me regarder te fait plaisir, fais le ! Je ne vais vraiment pas m'énerver pour ça... Surtout si c'est pour me sauver la vie... »
J'essuie ma joue gauche et mon œil en riant encore un peu et reprend mon souffle après avoir tant rit et parler. Je pousse un long soupir et prend une grande inspiration. Je regarde le forgeron en lui adressant un sourire doux. J'ai bien rigolé et je me sens à nouveau de bonne humeur.
« On devrait aller manger. Ce que tu as préparé va être froid, et je ne veux pas gâcher ça. Je peux m'habiller ou ça te gêne de me voir me changer ? Quoique, je ne suis pas certaine que je puisse me relever d'un coup... »
Je pointe mes vêtements du doigt tout en me mordant la lèvre inférieure pour ne pas repartir dans un rire incontrôlable. Si je continue de rire, j'ai peur que Lyle finisse par mal le prendre.
Tu ne pigeais pas du tout pourquoi elle réagissait comme cela alors que tu étais certain d’avoir fait la bonne chose. Sia lâcha un léger rire avant de continuer. Respectueux ? Même, comment tu pouvais être respectueux en fixant le corps d’une femme ? Tu ne pigeais pas du tout ce qu’elle essayait de te dire pour le coup. Elle semblait avoir compris que tu n’aimais pas les femmes alors que tu avais effectivement juste peur qu’elle s’énerve… Tu hochas de la tête, cachant surtout que tu ne voulais pas paraître comme un maître pervers à ses yeux. Tu voulais garder l’estime et le respect qu’un maître avait.
L’origine de cette crainte ? Ben, c’était naturel pour toi ! Tu devais respecter les femmes et observer leur corps ne se faisait simplement pas. Elle continua sur sa lancée, lançant des choses qui fit rapidement passer ton visage au rouge. Tu pouvais la regarder comme tu le voulais si ça te faisait plaisir… Mais elle venait de dire que tu devais le faire de manière respectueuse, tu ne pouvais juste pas le faire comme tu veux… Tu étais véritablement perdu dans ses demandes pour le coup.
Elle se calme alors, pendant que tu te grattas le sommet du crâne, un peu honteux, mais surtout ne sachant pas ce que tu devais faire avec elle… Tu n’arrivais même plus à dire si c’était pervers ou non de la regarder nue ! Elle te demanda si ça te gênait pour la voir se changer, et même qu’elle n’était pas sûr de pouvoir se relever. Tu te relevas alors, te dirigeant vers ses vêtements, les prenant sous un bras. « Je ne sais plus du tout quoi penser de tout ceci, mais tu as eu un coup de chaud, donc va falloir te reposer un peu. Donc tu ne bouges pas, je m’occupe de tout. » Tu vas vers elle, déposant ses vêtements entre ses bras avant de passer un bras sous ses jambes et une dans son dos, la soulevant en princesse.« Je te raccompagne dans ta chambre et tu te changeras là-bas. »
Et avant même qu’elle puisse râler ou dire la moindre chose, tu prends la route pour revenir vers ta maison, te demandant seulement si le bouillon était encore chaud… Et te posant beaucoup d’autres questions. Mais au milieu du chemin, tu commenças à parler à mi-voix, ne sachant pas bien si dire cela allait t’aider ou non. « Je sais pas si c’est le cas pour tous les hommes, mais pour moi, le corps d’une femme est sacré, et rien que le voir sans que la femme le veuille, c’est irrespectueux. Je ne regardais pas juste parce que j’avais peur que tu t’énerves, j’avais peur de ne plus être à tes yeux un bon maître et un homme respectable. Et avec tout ce que tu me dis, je sais même plus si te regarder, c’est bon ou non. Je dois le faire des manières respectueuses, puis tu me dis de le regarder si ça me fait plaisir… Mais je veux ni l’un ni l’autre, je veux juste… À vrai dire, je ne sais même pas ce que je veux… Et si je me mettais à regarder ton derrière à chaque fois que tu passes devant moi, je sens que je passerais probablement pas comme un bon maître et encore moins comme un bon être humain. »
« Tu n'es pas un mauvais maître, ni un mauvais être humain. »
Je pousse un soupir.
« Et quand je parlais de regarder "de façon respectueuse" je pensais au principe de consentement ou de ne pas importuner la personne. Regarder la personne si elle est d'accord et sans faire de remarque désobligeante par exemple. Quand je parle de remarque désobligeante, je pense par exemple aux hommes draguant de façon lourde. Je ne considère pas que tu as déjà été irrespectueux envers moi. »
La façon de penser de Lyle semble plus complexe que la mienne. Il semble aussi avoir des principes bien à lui.
« Saches simplement que cela ne me dérange pas que tu me regardes. Rien de plus. Réfléchis simplement à ce que tu veux ou non. »
Je pense que maintenant il a besoin de réfléchir dans son coin à ces paroles et à ce qu'il veut. Nous sommes presque arrivés à la maison. Une fois devant ma chambre, je lui fais signe qu'il peut me poser. Je me sens mieux et me sens capable de me changer seule.
« Merci. Pour tout. Je te laisse allez réchauffer ce qui a refroidi pendant que je m'habille. »
Je rentre dans ma chambre et attend qu'il parte pour fermer la porte et m'habiller tranquillement.
Tu ne comprenais pas… Donc Sia était totalement d’accord que tu la regardes peu importe sa tenue ?! Tu pouvais te rincer l’œil, elle ne se fâchera pas ?! Elle confirma que ça ne la dérangerait pas, tu devais savoir si tu voulais ou non… Et c’était là aussi le problème, une partie de ton cœur disait oui, l’autre non ! C’était une demoiselle, en pleine fleur de l’âge, avait une peau délicate, de belles formes, bien en chair, mais svelte. Simplement, elle était belle ! Donc bien sûr, tu voulais pouvoir la regarder, mais… Tu n’avais pas le droit selon toi ! Tu étais son maître, pas son partenaire, même si elle l’affichait librement, tu ne devrais pas te permettre de la regarder comme cela… Tu ne répondis donc pas à Sia, marchand vers la maison en la portant, les oreilles rouges.
Tu rentres et la déposes devant sa chambre, alors qu’elle te demande d’aller repartir chauffer et préparer le repas… Tu lâches un dernier soupir et réponds juste. « Appelle-moi si jamais tu te sens mal à nouveau, je te préparerais de quoi te soigner. »Tu repars donc vers la cuisine décidant directement de ne plus réfléchir au dilemme que tu avais en toi pour plutôt te concentrer sur ton repas !
Tu rallumas les feux, et veillas à faire revenir les plats à bonne température sans les brûler. Ensuite, préparer la pâte, tu mélanges avec attention les œufs avec de l’eau froide, avant d’y rajouter de la farine. Tu remues le liquide et trempes les tempura dedans pour faire leur pâte croustillante. Derrière, tu fais la bouillie les pâtes de nouille de soba, avant de les rincer à l’eau froide et les faire égoutter. Derrière, tu fais la bouillie les pâtes de nouille de soba, avant de les rincer à l’eau froide et les faire égoutter.
Une fois prêt, tu les mets dans des bols, rajoutant le bouillon avec. Tu y rajoutes la crevette tempura une fois bien frit avec le poisson, le komatsuna, les poireaux et un peu de pelure de citron pour garnir. Tu apportes les deux bols à table, relevant la tête et appelant Sia avant de te remettre en place. « C’est prêt ! »
Je finis par arriver à la salle à manger où le forgeron a servi un véritable festin. Mon regard pétille à la vue de la nourriture. S'il y a bien une chose que j'aime particulièrement dans la vie, c'est manger. Depuis que je vis ici, Lyle et moi alternons la préparation des repas. Son style culinaire est bien différent du mien et il sert souvent des plats que je ne connais pas et aux goûts très originaux. Ses plats sont toujours un véritable délice pour mes papilles et je me régale à chaque fois. Je me dépêche de m'installer et commence à saliver en sentant les odeurs des plats. Mais avant de manger, je dois penser à mon état actuel. Je commence par me servir un grand verre d'eau que j'avale presque cul sec.
Lyle semble avoir porté une attention particulière au repas de ce soir, et je prends cela comme une façon de me féliciter pour mon travail du jour. Je sens l'odeur de poisson et de fruits de mer. Je n'en suis pas une grande amatrice, mais je vais tout de même goûter. Je ne sais par quoi commencer, je ne connais pas ces plats. J'ai pris l'habitude d'observer mon maître manger pour voir la bonne façon de déguster ses plats. Je fais donc de même aujourd'hui et l'observe un moment avant de regarder mon bol dont une odeur alléchante s'échappe. Soyons toutefois polie avant de dévorer tout ceci.
« Ça a l'air délicieux... Je ne veux pas en louper une miette. Bon appétit ! »
Sans attendre, j'attaque mon plat. Il y a effectivement une odeur de poisson, mais après avoir goûté, cela n'a rien à voir avec tout ce que j'ai pu manger à base de poisson. Sans m'en rendre compte, j'engloutis mon bol à une vitesse folle. Une fois commencé, je ne peux pas m'arrêter. J'ai l'impression que mon coup de chaud m'a ouvert l'appétit, ou alors c'est mon travail du jour. Peu importe, ce soir, j'ai un appétit d'ogre. Je me ressers donc plusieurs fois et termine les différents plats que Lyle a préparés. Quand je me sens enfin rassasiée, je pousse un soupir de satisfaction en me frottant un peu le ventre. Je me sens nettement mieux maintenant que j'ai bien mangé. Un silence s'est installé et je pense que Lyle réfléchit à ce dont on a parlé plus tôt. Je n'ai pas envie qu'il y pense trop, j'aimerais qu'il discute avec moi de façon un peu plus légère. Je vais donc essayer de lancer une conversation, même si je ne suis pas très forte pour ça.
« C'était vraiment délicieux ! Je n'ai jamais rien mangé de tel. Le jour où tu ne pourras plus forger tu pourras envisager d'ouvrir un restaurant ou de cuisiner des petits plats pour... »
J'allais dire le mot "famille", mais je me rappelle que ce sujet semble un peu sensible pour le forgeron. Je ne tiens pas à lui rappeler mauvais souvenirs. J'essaye donc d'enchaîner sur autre chose.
« Je veux dire... C'est vraiment bon. J'aimerais bien savoir cuisiner ces plats. Tu crois que tu pourras me montrer ou m'apprendre un jour ? Ou me montrer ton plat préféré ? »
Oui, enchainons sur ce qu'il aime. Parler de ce qu'on aime ou préfère, voilà un bon sujet de conversation.
La demoiselle en question arriva d’ailleurs enfin, en short et débardeur. Tu la fixas arriver, regardant son buste et ses cuisses avant de regarder ton bol… Ne sachant toujours pas si tu pouvais te permettre de la fixée comme cela. Tu la laissas s’installer et profitas avec elle du délicieux plat. Une fois installer, tu pouvais clairement la voir inspecter le plat avant de donner son avis et boire cul-sec un verre d’eau. Elle trouvait ça appétissant, et même délicieux. « Fais-toi plaisir, à partir de demain, les entraînements à la forge vont s’intensifier pour le coup. Bon appétit ! » Tu prends le bol en main et commences à prendre d’assaut celui-ci, profitant des pâtes trempant dans le délicieux bouillon. C’était un vrai délice, mais tu te disais que tu avais même pu faire meilleur en n’ayant pas interrompu la cuisson. Cependant, à plusieurs reprises, en mangeant, ton regard fuit légèrement ver le débardeur de Sia, observant les formes, avant de retourner sur le bol… Tu étais vraiment un pervers ? Tu ne pouvais même plus le dire. Selon toi, tu l’étais, mais Sia te laissait l’observer, donc tu n’avais pas à te gêner… Mais tu ne pouvais pas passer tes moments avec elle à observer son corps.
Une fois, le plat finit, tu te posas contre ta chaise, étirant tes bras en l’air, très satisfait par le plat. Sia, elle semble pouvoir manger des montagnes et dévore sans le moindre mal autant de bol que possible. Tu te relèves et commences à ranger la table pour faire la vaisselle alors que Sia lance la discussion, complimentant encore ton plat. Ouvrir un restaurant ou cuisiner des petits plats ? Tu souris en rigolant un peu à cette idée. Elle semble hésiter sur tes mots puis dit qu’elle aimerait bien pouvoir apprendre à cuisiner ce genre de plat. Tu te retournes en souriant amicalement.« J’ai pas de plat préféré pour être honnête, j’aime varier les plaisirs, mais tant que tu es là pour apprendre à forger pourquoi pas. Je pourrais t’apprendre des recettes, contrairement à la forge, cuisiné est assez simple et demande juste se rappeler la recette, puis de modifier léger le plat selon ses goûts. Je suis certain qu’ils adoreront ce genre de plat dans ta famille. »
Tu te retournes, continuant de faire la vaisselle à la main avant de lâcher à Sia. « Et… Pour ce qui est de savoir ce que je veux. Je ne sais pas, je dois avouer que j’ai aucune idée de ce que je veux, moi, je veux juste que tu te sentes à l’aise, même si j’évite de te fixer du regard alors que tu te balades ici. J’ai envie de dire, pour ce que j’ai pu voir des femmes dans ma vie, tu as de belles formes, donc n’importe quel homme voudrait te fixer, surtout en petite tenue… Et je suis en train de me faire une excuse pour rien encore… Désolé. » Tu baisses la tête et recommences à nettoyer les assiettes, te disant que tu étais bête de relancer cette discussion comme ça.
Tout en faisant la vaisselle, il revient sur notre discussion de plus tôt. Donc cela le tracasse réellement. Et puis il parle de mes formes. Est-ce qu'il sous-entend qu'il me trouve... à son goût ? Sur le moment, je rougis un peu, on ne me fait pas souvent des compliments comme ça. Je veux dire, mis à part des gros lourds, aucun homme ne m'a fait ce compliment de façon sincère. Il faut dire que peu d'homme m'ont déjà abordé sans arrière-pensée. Je ne suis pas vraiment habituée à cela, et je suis plutôt contente qu'il soit concentré sur la vaisselle pour ne pas voir mon rougissement.
Je prends une profonde inspiration pour me calmer un peu. Je ramasse mes couverts et le reste de vaisselle pour l'apporter à Lyle.
« Arrête de t'excuser un peu... »
Je viens prendre un torchon pour commencer à essuyer la vaisselle que Lyle a déjà lavée. Je ne peux m'empêcher de repenser à son compliment et je sens le feu me monter aux joues alors que j'essaye de détourner la conversation.
« Si tu veux que je me sente à l'aise, alors saches que je le suis. Si jamais je viens à être mal à l'aise, je n'aurais qu'à te le dire... Non ? Et puis, quand tu parles de petite tenue... Tu veux dire ce que je porte maintenant ? Parce que je m'habille souvent comme ça alors je ne sais pas vraiment à quel moment la tenue est considérée comme "petite". Enfin... Je veux dire... Quand j'entends des personnes parler de petites tenues, c'est plutôt des tenues en sous-vêtements... Ou... Sexy ? »
Je ne pensais pas que cette discussion tournerait comme ça. Je n'ai jamais eu de tenue que je considère particulièrement sexy puisque pour moi cela s'achète quand on a un ou une partenaire ou que l'on en cherche. Non, ce n'est pas le moment de penser à ce genre de choses.
« Enfin... Si ma tenue te met mal à l'aise, surtout dis le moi... »
Je me concentre sur la vaisselle pour chasser le rougissement qui me brule encore les joues.
Par contre, tu étais étonné qu’elle semblait pas comprendre ce que tu voulais dire par petite tenue… Elle t’avait pourtant dit à sa première semaine qu’elle se baladait souvent torse-nu et juste en culotte. C’était pour toi une assez « petite » tenue pour le coup. Elle semblait avoir compris la partie sous-vêtement, mais sexy… Sexy ? Tu te redressas, fixant devant toi le mur, te posant des questions. Avant de juste lâcher sans y réfléchir particulièrement loin.« Je suis un gars qui vit dans les montagnes loin de tout, donc j’en connais rien au sexy dont tu parles. Et quand je parle de petite tenue, je parle surtout que tu m’avais dit que tu te baladais chez toi torse-nu et juste en culotte. C’est pour moi une assez forte petite tenue. Ta tenue maintenant est loin d’être petite. C’est une tenue relax, je dirais. »Tu lâchas tout ceci en rougissant légèrement, alors que tu comprenais que tu ne savais pas ce qui était considéré comme « sexy » à vrai dire. Rien qu’imaginer une femme se balader juste en culotte chez toi était sexy, alors tu n’avais aucune idée de ce que Sia essayait de te faire comprendre.
Et finalement elle te lâcha que si sa tenue te mettait mal à l’aise, tu pouvais lui dire. Tu tournas la tête vers elle un peu surprit, te demandant pourquoi elle disait cela, ou rougissait. Tu soupires, te disant que t’allais juste encore te ridiculiser. « Écoute… Tout ce que je voulais te faire comprendre, c’était que je veux que tu sois à l’aise ici… Et si pour toi être à l’aide, c’est être quasiment nue, ben, je ne voulais pas que tu te gênes… Mais j’avais aucune idée de comment te le dire sans passer pour un pervers vicieux qui te dit juste qu’il apprécierait bien d’avoir une fille se baladant sans rien chez lui… Et je t’ai déjà donné mon avis sur ta tenue la première fois que je t’ai vu dedans. C’est très relax, et ça te va très bien. Mais bon, maintenant que je sais que tu es à l’aise et que je sais que tu as compris que tu pouvais t’habiller comme tu voulais, je pense qu’il n’y a pas besoin qu’on s’étend là-dessus… Et puis c’est comme tu l’as dit la première fois en discutant avec moi. Si je me balade torse-nu, pourquoi pas toi. »
Tu remarquas alors que tu avais fini de laver les plats de ce soir… Tu te tournes vers elle, lâchant juste. « Je te fais du thé ? Tu dois encore être fatigué après ton coup de chaud à la source j’imagine. »
« Oublie ce que j'ai dit sur les tenues sexy. C'était une mauvaise interprétation de ma part... »
Je me racle un peu la gorge en restant très concentrée sur le plat que j'essuie. Je ne veux surtout pas croiser son regard au risque d'à nouveau me sentir très honteuse. Il trouve donc ma tenue relax et pour lui ce qui irait plus loin, c'est que je me balade en sous vêtements donc. Bon, au moins comme ça nous sommes d'accord sur les termes et définitions. Il termine la vaisselle et me propose du thé. J'ai encore quelques plats à essuyer et même si je suis fatiguée, je ne me sens pas de dormir maintenant.
« Je veux bien du thé. »
Je continue de réfléchir à ce qu'il vient de me dire tout en essuyant le plat. J'ai envie de lui répondre, mais je ne sais pas quels mots utiliser sans risquer de l'embrouiller encore une fois. Je prends une grande inspiration tout en restant concentrée sur ce que j'essuie. Si je détourne le regard, je sens que je vais bafouiller ou quelque chose dans le genre.
« Je sais que je ne suis pas vraiment dans la norme niveau... exposition du corps, on va dire. J'ai souvent des remarques sur mes tenues "légères", et elles ne sont pas toujours plaisantes... Je sais que toi aussi tu n'es pas vraiment dans la norme et que tu n'y connais pas grand-chose... C'est vrai que beaucoup d'hommes aimeraient avoir des jolies filles nues chez eux, mais je ne me considère pas comme très jolie... »
Évidemment, je n'ai plus rien à essuyer quand j'arrive sur la partie la plus délicate pour moi. Je sens déjà que mes idées vont se brouiller.
« Enfin tu vois... Une fille forgeronne, c'est pas très proche de l'idéal féminin... En tout cas de celui que j'ai appris... »
Je joue avec le torchon, puis ne réussissant plus à faire semblant de faire quelque chose, je le pose et ose un regard en direction du forgeron. Il me tourne le dos et j'en profite donc pour continuer tant que j'en ai le courage.
« Je n'aime pas beaucoup mon corps... Je sais que je ne suis pas normale sur pleins de points : je n'ai presque pas de cicatrices ou imperfections parce que mes plaies guérissent trop vites, ma fleur est parfois considérée comme bizarre ou dégoutante, je suis trop musclée pour une femme et mes manières ne sont pas raffinées... Mais en même temps certains disent qu'ils aimeraient bien passer du "bon temps" avec une fille "foutue" comme moi... Tout ça, c'est un peu compliqué pour moi... »
Je laisse mes doigts jouer avec une mèche de cheveux pour les occuper. J'inspire à nouveau pour avoir le courage de continuer.
« Alors oui je suis du genre à m'exposer bien plus qu'une fille "normale", mais je ne sais jamais où se situe cette foutue normalité... Je ne sais pas trop ce qu'une fille de mon âge "normale" devrait faire... J'ai juste envie de faire ce qui me plait et d'être bien... »
J'ai l'impression que je m'égare du sujet, et me reprend donc.
« Ce que je veux dire c'est que... J'ai rencontré d'autres hommes et tu n'as rien de vicieux par rapport à ce que j'ai déjà pu voir... Je sais que la plupart des femmes de mon âge ne se dévoilent pas non plus autant que moi. Mais... C'est juste que... Ça me fait plaisir d'être juste acceptée comme je suis... Et... Que tu ne trouves pas mon corps dégoutant ou que tu me dises qu'il est... beau... Je n'ai pas vraiment l'habitude de ce genre de choses... Alors... euh... merci... de me laisser être comme je suis... »
Je l'avais dit. Je me sens extrêmement gênée sans pouvoir expliquer pourquoi. J'ai encore une fois dit ce qui me traversait par la tête. Je commence à avoir la mauvaise habitude de trop parler quand je suis avec Lyle. Il est bien trop gentil avec moi, et je ne suis vraiment pas habituée à une personne si généreuse. Je continue de jouer avec mes doigts et ma mèche de cheveux pour cacher mon embarras. Je garde le dos tourné et je n'ose pas vraiment regarder dans la direction du rouquin. Je sens que mes joues se sont embrasées au fur et à mesure que je parlais. Je sens la chaleur jusqu'à mes oreilles et même dans ma nuque. Heureusement pour moi, ma longue chevelure masque un peu tout ceci et j'attends juste que ma gêne se calme pour à nouveau pouvoir le regarder en face.
Tu ranges donc le reste des affaires de cuisine, préparant l’eau pour le salon de thé, mais Sia se lança alors dans une autre discussion, restant dos à toi… Tu ne pensais pas que la discussion devait continuer, vous aviez résolu le sujet, mais finalement non. Tu avais surtout réouvert une plaie de la pauvre femme. Elle t’expliqua d’abord qu’elle n’était pas dans la norme… Chose que tu avais pigée assez vite, si elle te dit qu’elle se balade quasi-nue si souvent, c’était logique qu’elle ne soit pas dans la norme en exposant autant de peau. Mais après… Tu ne pensais pas être tant en dehors de la norme que ça ! Tu te tournas vers elle, mais celle-ci reste de dos, jouant avec ses cheveux en parlant.
Cette norme à reste torse nue venait de ton père, lui aussi restait torse nue ce géant… Mais ça lui allait mieux à lui qu’à toi. Elle te rajouta alors que pour elle, elle n’était pas proche de l’idéal féminin en étant une fille de forge… En quoi ? C’était une fille, donc c’était la même chose. Et Sia n’était pas spécialement moche. C’était quoi l’idéal féminin qu’on apprend aux gens de la capitale ? Peu importe comment tu y pensais, c’était impossible et stupide surtout. Une épée peut s’améliorer car on peut en refaire en le reforger et le faisant fondre, mais une femme n’avait pas à devoir se comparer à un idéal idiot pour se savoir belle ou non.
Elle commença à jouer avec le torchon… Bon, cette discussion allait être longue, donc tu prépare le reste du thé ici. Normalement, tu le préparais et buvait dans le salon de thé, mais tu allais devoir le préparer ici alors. Sia finit par dire qu’elle n’était pas normale. Pas de cicatrice, elle se soigne trop vite, la fleur était dégoûtante et bizarre, sans oublier qu’elle était trop musclé et pas raffiné… Et ? Tu ne voyais pas de problème avec ce qu’elle te racontait après tout. Tu roules des yeux à sa réflexion que des gars aimeraient passer du bon temps avec elle… Des sacrés connards.
Elle ne semblait pas vouloir s’arrêter, disant ensuite qu’elle ne savait jamais si elle était normale et où se trouve cette normalité qu’elle souhaitait tant avoir. Elle voulait être comme les filles de son âge, mais de faire ce qui lui plaît surtout. Elle finit alors par parler de toi, disant que tu n’étais pas dégoûtant comme les plus vicieux de la capitale, et qu’elle aimait être accepté comme elle l’était. Elle te remercie te trouver son corps beau et de l’accepter comme elle l’était…
Mais que répondre ? Tu n’étais pas un homme de grand savoir, tu savais qu’elle était en peine, mais aussi qu’elle te remerciait à travers tout cela… Tu lèves le regard, essayant de te rappeler de quelque chose qu’elle t’avait dit plutôt. « On trouve les fleurs belles et on les regarde, ça doit être pareil pour les humains. C’est ça que tu m’as dit non. »
Tu levas ta main, et donnas un léger coup avec le côté de ta main sur l’arrière de la tête de Sia avant de continuer sur un ton calme et poser. « Normal, c’est ne pas être différent des autres. Si tu y réfléchis bien, personne ne l’est. Donc le mieux que tu puisses faire, c’est être normal en étant toi-même… Vu que c’est normal pour tout le monde ça non ? »Tu souris doucement, ne sachant pas si tu avais lâché quelque chose de logique ou non, mais tu ne comptais pas t’arrêter. Tu sers deux tasses de thé avant de continuer ce que tu lui disais.
- « Si je reprends ce que tu as dit dans l’ordre. La norme, c’est juste ce que te balancent les moutons qui refusent d’être différent et fier de eux. Cette phrase, je la tiens de mon père. Il me disait toujours.-Tu prends alors une voix grave comme ton père- Fils ! Tout le monde rêve d’être comme le roi pas vrai ? Un homme fort, beau, ayant dû pouvoir, des richesses, sans défaut et au sommet de tout… Mais le roi lui ! Il veut être comment ? Tu vois ! Le roi ne suit personne, il est ce qu’il est, et fait de son mieux pour devenir ce qu’il veut ! Donc au lieu de suivre les pas du roi, prends véritablement exemple sur lui, et trace ta propre route pour devenir ce que tu veux ! » Tu te mets à rigoler, te rappelant parfaitement ce que tu lui avais répondu alors. Un bon souvenir, c’était certain !
Tu essuie de légères larmes de joie avant de reprendre sur une voix plus normale. « Pour ce qui est de ton corps de l’idéal féminin… Ben, comme tu l’as dit, l’idéal féminin, c’est celui qu’on t’a appris, tu n’as cas devenir l’idéal que tu souhaites. Simplement. Et je pense pas que tu sors de la norme, car tu n’as pas de cicatrice, j’en cache des grosses de cicatrices, et croit moi, c’est justement ça qui me rend différent. Pour ta fleur… Bizarre, je ne dis pas le contraire. Dégoutant ? C’est toujours une belle fleur, y a rien de dégoutant en soit. Je sais pas quelle connerie on t’a appris à la capital, mais une fille de forgeron est aussi proche de l’idéal féminin que la reine ou notre stupide déesse Lucy selon moi… Oui, stupide, car j’ai une dent contre elle… Enfin, disons plutôt que je ne veux pas qu’elle m’aide à accomplir mon rêve, je préfère le faire de mes propres mains, donc autant être certain qu’elle n’est pas avec moi… Et si elle est contre… Affronter une déesse semble un défi fort amusant pour être honnête. Mais ce n'est pas le sujet ! Pour faire simple… Il est normal que les mecs ne se baladent pas tous torse-nu… Mais il est normal pour moi de le faire, car je l’ai toujours fait ! Tu es normal Sia, car tu es Sia… C’est aussi simple que ça. »
Tu prends les deux tasses de thé et te diriges vers le salon de thé. « Tu me suis ? On y sera plus tranquille pour boire. » Ton salon de thé était une petite pièce unique et très différent de ta main, recouvert de tatami, avec juste éclairé par la lune et un léger feu de bois. Une pièce vide fait pour se détendre.