La capitale, cœur du royaume, pleine de vie et de magie, elle est la place centrale de commerce du royaume tout entier. Vlad y est né, et y a vécu toute sa vie. Il y a également fait de belles rencontres, mais y a aussi vécu des drames, notamment celui de sa mère. La capitale restera toujours un lieu chargé d’émotion et de souvenir pour le jeune homme.

Durant l’une de ses permissions, le soldat croisa le chemin d’Ayah Stormsong, la confidente et amour secret de ses années passées à l’académie. Ils se rapprochèrent pendant un petit voyage dans les plaines son amie lui confia vouloir quitter la capitale pour se rendre à Grand Port. Bien évidemment, cette révélation fut penchée la balance sur le choix de la nouvelle destination de Vlad. Son regard se porta alors vers sa bien-aimée, le chemin était tout tracé.

Quelques semaines, après avoir retrouvé sa tendre amie, il entreprit de faire son voyage pour se rendre à Grand-Port. C’était un voyage de trois jours en bateau en descendant le grand fleuve. Vlad avait préparé le minimum vital dont il avait besoin pour le voyage, n’ayant que très peu d’affaires personnelles, il voyagea donc léger.

La descente fluviale se passa sans encombre et le jeune homme découvrit qu’il n’était pas malade en bateau, car effectivement, c’était la première fois qu’il voyageait ainsi. Le temps était plaisant en cette saison, il put prendre le temps d’admirer les divers paysages des rives du fleuve.

La nuit allait tomber donc il se mit en quête d’une auberge non loin du bastion afin d’y passer la nuit avant de s’annoncer auprès de l’intendance du bastion.

Après quelques heures à tourner en rond et à se perdre dans les rues de grand port, le jeune garde trouva enfin une auberge à une dizaine de minutes de marche du bastion. Il y passa une nuit tranquille et confortable, parfait pour la journée d’intégration qui l’attendait.

Une dizaine de minutes de marche plus tard, le jeune garde arriva aux portes de l’imposante bâtisse que représentait le bastion. Il fut accueilli par une charmante personne qui lui fit le tour du propriétaire. Une chambre double lui fut également accordé en prévision d’un futur déménagement de sa bien-aimée à ses côtés.

Bon soyons honnête, la visite avait plu au jeune garde, mais il n’en avait pas retenu le tiers des informations qu’on lui avait donné. Il avait surtout passé son temps à essayer de mémoriser où se trouver les différents lieux afin d’éviter de se perdre. Le jardin botanique lui avait tout de même bien plu. Lui qui adore les plantes, c’était plutôt une agréable surprise de voir un si joli jardin.

Pendant sa visite, il croisa très brièvement son chef d’escouade Valentino Rivolti. Ce dernier lui donna rendez-vous sur le terrain d’entraînement demain à l’aube. Sur le coup, il ne savait pas vraiment s’il plaisantait ou non, dans le doute Vlad comptait bien s’y présenter.

La visite étant terminée, le soldat retourna à l’auberge chercher ses affaires afin de s’installer dans sa nouvelle chambre au bastion. Voyant léger, il s’installa rapidement dans sa chambre sans vraiment s’étaler. La pièce semblait plutôt sombre, de part son exposition, mais également par manque de vue extérieure. Il n’y avait qu’une unique fenêtre pas bien large. Je déposerai bien quelques plantes de-ci delà pour égayer tout ça. Songea-il.

Fraichement réveillé, il s’habilla, prit son épée et se rendit au terrain d’entraînement pour y retrouver Valentino.

Personne, le lieu était déserts. Peut-être était-il en avance ? En tout cas, il était bien au bon endroit. Après quelques minutes d’attente, une silhouette se dessina enfin sous le porche menant au terrain d’entraînement.

La silhouette se précisa pour laisser place un homme de grande taille, solidement bâti. Il dégageait une sorte d’aura imposante, une démarche assurée et un air très sur de lui. Il n’avait pas l’air d’un gratte-papier, ou d’un rigolo, mais ressemblait plutôt à un homme d’action, de terrain. Il avait une forme olympique et un style très soigné, même pour un entraînement matinal.

L’air était frais, le soleil ne dardait pas encore le terrain d’entraînement de ses rayons. La rosée du matin perlait sur les herbes qui tapissaient de ci delà l’aire d’entraînement.

Le lieutenant l’interpella afin de confirmer son identité, mais Vlad ne sut quoi répondre sur le moment. Son ton n’était pas vraiment formel, il y avait un certain franc parlé dans les dires du lieutenant.

Légèrement perturbé par ce contraste, le jeune garde exécuta tout de même le salut militaire suivi de ces quelques mots :

« Yo ! »

* Yo ? Sérieusement ? * Le jeune homme se surprit lui-même d’avoir lancé de telles premières paroles à son supérieur. Bon après tout, Valentino n’avait pas vraiment l’air d’être du genre à boire du thé en levant le petit doigt. Il se ravisa tout de même et corrigea ses paroles, de peur de faire une mauvaise impression auprès de son supérieur.

« Je veux dire : Bonjour lieutenant ! Prêt à suer ! » Dit-il en effectuant une flexion sur ses jambes.

Son épée était toujours attachée dans son dos, il ne la quittait jamais même pour un entraînement physique. Vlad partait du principe que cette charge faisait partie intégrante de son corps et qu’il se devait d’être performant en toute circonstance avec ce poids sur ses épaules.

Vlad resta planté là, attendant les instructions de son supérieur sur quel type d’entraînement il voulait faire. Il s’attendait surtout à une sorte de test pour évaluer ses aptitudes au combat, pour un lieutenant, c’est vital de connaître la valeur utile de chacun de ses subordonnés. Dans tous les cas, le jeune garde était bien prêt, malgré son visage un peu bêta, il saurait se concentrer le moment venu.

Le lieutenant sembla un poil étonné par l’imposante épée du soldat, mais ne lui fit pas de remarque à ce sujet. C’est vrai qu’en général les nouvelles personnes qu’il rencontre lui demande pourquoi avoir choisi une arme aussi imposante. De toute manière, Vlad n’a pas vraiment de réponse suffisamment satisfaisante pour les curieux à ce sujet. C’est juste sa manière de combattre, son épée lui sert aussi bien défensivement qu’offensivement.

Bon, visiblement le fameux « Yo » du jeune homme ne passa pas inaperçu aux yeux de Valentino, enfin à l’œil, plus précisément… Par contre sa réaction était bien loin de celle à laquelle Vlad s’attendait. Il se doutait bien que Valentino ne serait pas du genre à vouloir recevoir des courbettes liées à son rang. C’était plutôt l’aspect de la familiarité dans sa première façon de le saluer qui l’avait interpellé, néanmoins, il le rassura sur ce point en lui demandant juste de ne pas le faire en public.

Et si on passait aux choses sérieuses ? Son supérieur lui intima de présenter ses aptitudes, pouvoirs, style de combat, en bref, il voulait tout savoir sur lui. Vlad porta lentement la main sur le manche de son arme et dégaina lentement avant de s’exprimer.

« Je vais commencer par mon pouvoir. Pour faire simple, l’appose une marque magique sur une lame, que ce soit mon arme ou une arme de jet, pour ensuite avoir la possibilité de me téléporter auprès de cette dernière dans un délai de trois secondes. »
Le jeune garde lança un rapide coup d’œil autour de lui afin de planifier une pirouette de démonstration.

« Bon, quoi de mieux qu’une démonstration pour illustrer mes paroles ? Regarde attentivement. »

Vlad ferma les yeux un instant, marqua sa lame puis ouvrit les yeux en lança son épée comme un javelot en direction d’une toiture légèrement sur la gauche derrière Valentino. À peine une seconde après, il se re matérialisa sur le toit, arme en main.

« Voici un repositionnement tactique ! » s’exclama-t-il d’une voix suffisamment puissante pour se faire entendre par son partenaire d’entrainement.

Suite à ça, il porta sa main à sa ceinture et en tira une petite arme de jet. Il marqua le projectile avant de le lancer vers le sol à un mètre dans le dos du lieutenant puis se re matérialisa en un éclair derrière lui.

« Et voilà une frappe tactique. » Dit-il à voix basse, touchant le dos de son supérieur avec le pommeau de son arme avant de s’écarter de quelques pas de lui.

« Bon évidement, tu te doutes bien qu’il y a un contrecoup. Je ne peux utiliser mon pouvoir que six fois par jours en moyenne et celui-ci puise dans mes forces donc je m’affaiblis progressivement. » Détailla-t-il sans laisser transparaître la moindre fatigue.

Il avait appris à dissimuler au mieux son état de fatigue, même si certains signes de trompe pas. Ainsi, il pouvait garder un certain avantage sur ses adversaires en dissimulant le contrecoup de son pouvoir.

« Pour ce qui est du style de combat, je dirais que j’aime bien savoir où je mets les pieds et je préfère de loin préparer le terrain en amont. Mais j’avoue que je peux me laisser emporter et foncer tête baissée si l’un de mes partenaires est en danger. » Lui confia-t-il. Oui, il se devait d’être honnête afin qu’il puisse savoir à quoi s’attendre lors d’une situation de combat réelle.

« Après en technique de combat, je n’ai aucune pitié envers les monstres, mais je garde une certaine réticence à blesser inutilement un être humain. Je préférerai neutraliser la cible sans effusion de sang. »

Cette réticence lui venait de son grand cœur et de sa compassion profonde pour son prochain. Autant certains pourraient trouver cela noble comme vision, mais certains pourrait y voir de la faiblesse d’esprit. De toute manière, c’est ce qu’il était, et il ne changerait pas donc autant jouer cartes sur table.

Il rengaina son arme dans son dos puis s’étira les bras avant de faire une flexion sur ses jambes.

« Je ne sais pas si j’ai répondu à toutes tes interrogations, mais si ce n’est pas le cas, n’hésites pas à me demander. » Dit-il calmement, attendant les remarques ou réactions de son lieutenant-commandant.

« Et toi alors ? Je serai curieux de voir ton style de combat aussi. »

Visiblement, l’homme ne semblait pas plus impressionner que ça par la démonstration du jeune garde. Il n’en attendait pas moins d’un lieutenant, il devait en avoir vue des choses pendant ses états de service.

Vlad écouta toutes les remarques constructives de son supérieur. *Valentino marquait un point quand il disait que mon pouvoir n’était pas spécialement utile dans le cadre d’un affrontement au corps-à-corps, mais il avait oublié le fait que je puisse utiliser une dague de jet pour me repositionner tout en maintenant l’adversaire sous bonne garde avec mon épée.*

Ah nous y voilà enfin, l’homme allait parler de son style de combat, enfin, c’est ce que pensait la nouvelle recrue. Il fut sidéré d’apprendre qu’un lieutenant, commandant par intérim n’ai pas de technique particulière, et même pire que ça, il se décrivait comme étant le connard à foncer tête baissée en première ligne. La force brute était son credo, il semblait ne jurer que par ça.

Le pouvoir de Valentino l’intriguait, il n’en avait pas encore parlé jusque-là. Cette question lui tarauda l’esprit et il voulut lui demander quel type de pouvoir, il possédait, mais il fut pris de court :
« J'suppose que ton état de fatigue influence aussi sur ton pouvoir ? Tu peux moins l'utiliser en te fatiguant ou t'es toujours bloqué à six utilisations, mais avec possibilité de raté ? » Demanda-t-il.

C’étaient des questions assez précises tout de même. Son supérieur souhaitait vraiment rentrer dans les détails afin d’étudier le moindre recoin de son pouvoir. En tout cas, sa première supposition était bien bonne :

« Pour ta première question : oui en effet, plus je fatigue moins loin je peux lancer mon arme ou ma dague de jet. Je peux également perdre un peu en précision, mais j’ai rarement besoin de faire preuve d’une grande précision. » Lui répondit-il simplement avant de poursuivre.

« Mon pouvoir ne rate jamais, a partir du moment où j’ai marqué une lame, que ce soit mon arme ou mes dagues de jet, je serais en mesure de me téléporter dans les 3 secondes. Le contrecoup ne se situe pas dans le fait de consommer la marque, mais dans le fait de la créer. Je peux donc en créer en moyenne six par jour, peut importe que je les consomme pour me téléporter ou non. »

Vlad se figea un instant, observant rapidement le lieutenant de haut en bas puis il porta une de ses mains derrière son crâne :

« Et toi alors, ton pouvoir consiste en quoi ? Tu ne l’as pas évoqué dans ton style de combat. Peut-être un pouvoir passif boostant tes facultés physiques ? » Lui demanda-t-il en se frottant l’arrière de la tête.