Les températures, d’ordinaires déjà agréables au Grand-Port, s’étaient encore largement réchauffées ces derniers jours. Le signe de la saison chaude qui approchait à grand pas. A cette occasion Sammael avait réussie à négocier avec ses supérieurs pour prendre quelques jours de congés d’affilés. Avec cette histoire d’ile volante, de gardes corrompus dans les rangs du Bastion en plus du quotidien déjà chargé des Valkyries, la rose n’avait clairement pas chômée et un repos bien mérité n’était pas de refus.

Après avoir bien dormi, la valkyrie s’était levée de bonne humeur en pensant à la journée plage qu’elle avait prévu de passer. Elle prépara son sac sans fond avec serviette de plage, crème solaire, lunettes de soleil, et tout un tas d’autres petits trucs qu’elle avait l’habitude d’emmener avec elle "au cas où".  Pour ce qui était de la tenue la jeune femme n’avait clairement pas envie de s’encombrer de vêtements et se contenta donc d’un bikini turquoise et d’un paréo de la même couleur attaché autour de la taille. Elle vint parfaire sa tenue d’une paire de boucles d’oreilles et de deux accessoires à cheveux en formes de fleurs qu’elle n’avait pas peur d’abîmer à la plage. Et enfin, son collier de protection et sa bague tsépi contenant deux katana servant tant d’accessoires supplémentaires que de moyen de protection en cas d’imprévu. La jeune femme était enfin prête à partir pour la plage afin de parfaire son bronzage.

La rose passa ainsi plusieurs heures à se prélasser sur la plage, sirotant des smoothie mangue-banane-coco, participant a une partie de beach volley, grignotant quelques churros ou encore travaillant sont crawl dans une petite session natation pour s’entretenir et compenser les sucreries ingurgitées. Mais a l’approche du repas de midi, Sammael récupéré ses affaires pour retourner au Grand-Port où elle avait prévu de manger.

Elle se baladait tranquillement dans les rues de la ville complètement inondées de monde à cette heure, à la recherche d’un restaurant sympathique et pas trop plein où s’arrêter manger. Mais alors qu’elle avait la tête ailleurs, jetant un coup d’œil à une terrasse où les serveurs s’activaient, la rose bouscula quelqu’un ; un homme a première vue.

-Excusez-moi ! Je ne vous avais pas… Sammael fut coupée net dans son élan. La personne qu’elle pensait avoir bousculée n’avait plus du tout la même apparence. Elle avait son apparence. Comme si elle était face à un miroir, Sammael parlait à une copie conforme d’elle-même. - Qu’est-ce que… A bien y regarder la rose se sentait bizarre. Elle avait la désagréable impression que quelque chose n’allait pas avec, que son corps n’était pas comme il devrait l’être. Elle se sentait plus grande, sa poitrine bien plus petite et même sa tenue avait changé pour se retrouver en face d’elle. Pour vérifier ce qu’elle craignait le regard de Sammael passa sur cette personne qu’elle avait bousculée, puis sur elle-même, et elle eu la confirmation qu’elle espérait ne pas avoir. Par une quelconque magie elles semblaient avoir changées de corps. La valkyrie fut d’ailleurs surprise que celle qu’elle avait prit pour un homme était en fait une femme, une chose dont elle était on ne peut plus sûre maintenant qu’elle était dans son corps.

- On dirait bien qu’on a… échangées nos corps ? Elle était toujours un peu sous le coup de la surprise, mais il y avait fort a parié que ce soit l’œuvre du pouvoir de son interlocutrice. Les choses allaient donc vite être arrangées. - Ce n’est pas de mon fait alors j’imagine que ça vient de vous ? Vous pouvez rééchanger dans le sens inverse j’espère.

Certaine qu’une solution serait vite trouvée, la rose avait retrouvé son ton naturellement jovial. Pourtant elle voyait que celle qu’elle avait en face d’elle ne semblait pas plus à l’aise qu’elle avec la situation mais elle refusait inconsciemment de l’admettre pour le moment, préférant se dire que la journée n’allait pas être dérangée pour si peu.

Le regard dévisageant Sammael était froid et hautain, mêlé d’une certaine dose d’incompréhension. Et Sammael n’aimait pas ça, après tout elle n’y était pour rien dans cette histoire. Au fond d’elle la valkyrie s’en doutait déjà mais la jeune femme dont elle prit l’apparence vint le confirmer : elle n’y était pour rien et ne pouvait pas arranger les choses. Ce qui allait poser problème puisque Sammael également n’y était pour rien. De toute façon elle ne voyait pas quel intérêt elle aurait eu à échanger ainsi son corps avec cette personne. Certes le dos les vertèbres de la rose appréciait le changement de soudain de poitrine mais le reste de son corps maudissait l’autre jeune femme pour son choix de vêtements bien trop chaud pour la saison. Quelle mouche pouvait bien l’avoir piquée pour qu’elle choisisse pareille tenue ?

- Du calme, je viens te dire que ce n’était pas de ma faute. J’ai aucune idée de comment arranger ça moi ! Et pour tout dire j’aimerai bien retrouver mon corps moi aussi. Qu’est ce qui t’as pris de t’habiller tout en noir avec des chaleurs pareilles ?! On meurs de chaud là-dedans ! La valkyrie marqua un temps d’arrêt, tâchant de réfléchir à une solution pour arranger les choses. Après tout aucune des deux femmes ne voulait rester dans le corps de l’autre et elles avaient tout intérêt à vite trouver une solution ensemble pour reprendre leurs journées respectives normalement. - Nos corps ont échangés quand on s’est bousculées, peut-être qu’en se bousculant une nouvelle fois ça échangera dans l’autre sens ?

Sans vraiment attendre l’avis de la jeune femme ayant prit son apparence, Sammael fit un pas en avant pour la heurter une nouvelle fois en espérant que cela suffise à inverser le maléfice. Mais, clairement pas habituée à ce nouveau corps et gênée par tout ce monde autour la rose faillit bien tomber dans son mouvement. Pour ne rien arranger la nouvelle bousculade ne changea rien. Sammael était toujours désespérément piégée dans le corps de cette autre femme. Soudainement la valkyrie une idée de génie pour arranger la situation : les menottes anti-magie ! Elle en avait une paire sur elle-même lorsqu’elle ne travaillait normalement pas au cas où elle devrait faire face à une situation l’exigeant.

- On a de la chance. Je viens d’y penser mais j’ai une paire de menotte anti-magie dans mon sac fond. En se la mettant on devrait pouvoir annuler le maléfice. J’espère en tout cas…

Sammael remerciait la garde de lui avoir confiée une paire de ces menottes assez rare et priait Lucy pour que ça marche, même s’il n’y avait normalement aucune raison que cela ne fonctionne pas.

Sammael attrapa sans attendre le sac contenant ses affaires et le fouilla d’une main à la recherche de la fameuse paire de menottes anti-magie qu’elle dénicha rapidement, sourire aux lèvres à l’idée d’enfin reprendre le cours de sa journée normalement.

- Vous inquiétez pas, avec ça on va toutes les deux pouvoir reprendre nos vies normalement. Tandis qu’elle prononçait ces mots la valkyrie se menotta elle-même à l’autre femme pour que l’anti-magie des menottes agissent sur les deux femmes en même temps et les renvoient dans leurs corps respectifs. - Si on m’avait dit qu’un jour je devrais me menotter moi-même… La garde se menottant elle-même à une autre femme ayant prit son apparence était plus qu’ironique mais après quelques secondes le sourire de Sammael s’effaça. Les menottes étaient bien en places mais pourtant la femme que Sammael avait en face d’elle avait toujours bien son apparence. Aucune des deux n’avait récupéré son corps.

- Bordel ! Pourquoi ça marche pas ?! pesta-elle en retirant les menottes qui n’avaient eu aucun effet. Les menottes elles défectueuses ou y avait-il une autre explication à toute cette histoire ? La rose n’en avait pas la moindre idée mais en tout cas elle devait trouver une autre solution. D’autant que l’autre femme insistait sur le fait qu’elle était pressée.

- Je suis désolée mais la seule explication que je vois est que ces foutues menottes sont défectueuses. Sammael fouilla son sac sans fond une nouvelle fois et en sortie son cristal de communication qu’elle avait lié à celui de Calixte à la demande de Solveig pour que ces deux-là puisse se parler avec de temps à autres.. - Je peux appeler quelqu’un de mon régiment avec ça pour qu’il me ramène une nouvelle paire, fonctionnelle cette fois j’espère. Mais si vous êtes si pressée par le temps je crois bien que vous allez devoir faire avec mon corps le temps que les nouvelle menottes n’arrivent. Je vais vous accompagner, comme ça les gars de mon régiment pourront nous retrouver si vous avez besoin d’être reconnue pour votre affaire je pourrai toujours tenter de me faire passer pour vous. A moins que vous n’ayez une meilleure idée je ne vois que ça.

Sammael tenta alors d’entrer en contact avec le coursier maladroit pour lui demander son aide.

- Calixte ! C’est Sammael. Écoute j’ai besoin de ton aide, t’es le seul garde du Grand-Port auquel mon cristal de communication est lié. Bon alors… comment dire ? Je sais pas comment c’est arrivé mais j’ai échangé de corps avec une autre femme dans la rue. Sauf qu’on arrive pas inverser l’effet, même avec la paire de menottes anti-magie que j’ai sur moi. J’imagine qu’elle est défectueuse, tu peux envoyer quelqu’un m’en apporter une paire fonctionnelle ? Je te revaudrai ça crois moi !

La rose se tourna vers la femme ayant son apparence, ne sachant pas où les gardes du bastion devait amener cette nouvelle paire de menottes.

- Je dois lui dire d’amener ces menottes où exactement ? C’est où que vous devez aller de manière si urgente ? Il me faut un point de rendez-vous sinon il nous retrouvera jamais.

C’était une belle journée, radieuse de cette ambiance presqu’immuablement vacancière lorsque les ruelles de la ville portuaire revêtaient leurs parures estivales. Animée en tout temps, elle semblait s’aviver impossiblement davantage comme les jours avançaient toujours plus pour précipiter le peuple d’Aryon dans la fournaise de l’été. Le soleil, semblait-il, levant tout voile maussade des esprits, délitant la langueur de l’hivers, encourageant les ardeurs nées des lunes printanières. Et s’il persistait dans l’air un fumet soutenu de moiteur âcre relevant les effluves nauséabonds de l’eau stagnante des canaux de la ville comme des bordures de quai maritime, le touriste éludait ceux-ci en se laissant aisément séduire par les parfums plus appréciables des divers comptoirs étalant milles merveilles aux éclats aussi vifs que leurs senteurs étaient épicées.

En dépit de cette journée placée sous de bons auspices, Calixte vaquait dans un état relativement morose à ses occupations de coursier. En raison d’un flou artistique de la temporalité découlant de certains évènements interminables en zone désertique volante – quoi que pas si déserte, à en croire la foule de créatures que son escouade y avait croisée – et de l’incapacité de la haute instance décrivant ses aventures à projeter correctement son futur en découlant, l’espion errait depuis quelques semaines – lunes, vraiment – dans un océan d’abattement recouvert d’une écume de doutes. Ses lèvres ne s’étirant sur un sourire que lorsque la bêtise de son collègue et ami, Réno, réussissait à faire vibrer son âme du souvenir de l’amusement.

C’était donc ainsi, occupés à se répartir les différentes missives du bureau de poste du Bastion pour leur tournée de l’après-midi à venir, que les deux jeunes gens avaient été pris de court par l’appel cristalique de Sammael. Ou, tout du moins, que Calixte avait été interpellé par la Valkyrie, et que Réno, pas moins curieux que lui, avait tendu une oreille intéressée. La jeune femme et l’espion avaient fait leurs classes ensemble à l’Académie Militaire, mais ils ne s’étaient réellement côtoyés que depuis leur affectation sur le Bastion du Grand Port, leurs cercles d’amitié se rapprochant à travers les différentes soirées rassemblant les effectifs du Régiment Al Rakija. Les sorties logistique-Valkyrie. Et, bien évidemment, Solveig. Bien qu’ils ne partageassent aucune assignation, ils étaient l’un et l’autre devenus, de fait, des éléments incontournables du décors de leur vie respective. Et Calixte, au-delà de sa propre affection amicale pour la jeune femme, lui était redevable de son amitié inébranlable avec celle qu’il chérissait.

Aussi, lorsque Sammael lui exposa sa requête, il n’avait pas fallu plus que la mention « j’ai besoin de ton aide » pour que le coursier sût immédiatement, viscéralement, que sa réponse, sans condition, fût « oui ».

- Marrant ça, nota Réno comme la Valkyrie leur donnait davantage de détails. On dirait qu’on retombe sur une période de bordel magique comme l’an dernier. T’as pas été coincé en haut d’un palmier avec la Delancy récemment à cause d’une merde pareille ?
- Si, grommela l’espion en fronçant les sourcils alors que l’appel se terminait.

En soit, l’affaire ne l’interrogeait pas autant que son collègue. Des choses étranges en Aryon, il en avait suffisamment vues pour ne pas s’inquiéter de quelques évènements rapprochés évoquant une cacophonie magique ambiante. Ou une recrudescence de la petite délinquance. Néanmoins, l’histoire de la défaillance des menottes magiques le tracassait davantage.

- Je vais tester mes menottes avant de les lui apporter.
- Tu fais ce que tu veux avec tes menottes, ricana distraitement Réno en fourrant une pile de colis dans son sac-sans-fond. Mais attends d’être loin de moi s’il-te-plait.
- Je crois que je vais les essayer sur toi.
- Sol est d’accord avec ça ?
- …
- Ah ça va. T’as vraiment une humeur de teisheba en ce moment. Tu veux tenter avec quoi comme magie ? J’te rappelle que mon pouvoir est pas ouf pour ce genre d’expérience.

Calixte fouilla un instant sa ceinture, et lui montra son stylet au produit injectable.

- Oh cool ! Laisse-moi profiter un peu des melons avant de me passer les menottes !


- Et donc, normalement elles marchent, fit Calixte en tendant deux paires de menottes à Sammael qui portait le corps de Ain.

Le monde d’Aryon était parfois petit. A l’image de cette taverne sur les quais où l’heure du déjeuner avait rameuté une foule de travailleurs se heurtant allègrement entre les murs étriqués de la bâtisse, comme autant de boules de billards cherchant à se frayer un chemin vers le comptoir ou les rares tabourets encore libres.

- La deuxième paire est celle de Réno, précisa-t-il. Il n’est pas impossible qu’il ait mentionné les prêter en échange d’un verre, mais tu es libre de lui offrir un râteau à la place.

Une curiosité ancienne, bravant la lourde chappe de sa morosité, affleura la surface de son esprit, et il observa les deux jeunes femmes tenter de se défaire du maléfice avec les items apportés.

- Je suis malgré tout content de te recroiser ici, Ain, poursuivit-il avec un sourire en ombre de ceux usuels. Si tu as aussi un cristal de communication, il faudra qu’on les lie. Ça peut toujours servir. Surtout d’avoir des menottes sur pied au besoin, si la situation s’y prête, plaisanta-t-il bien que l’amusement flottât bien loin en arrière-plan de ses songes.

Si Calixte était bel et bien le seul garde du Bastion avec qui Sammael avait lié son cristal de communication, il était de toute façon l’une des premières personnes à qui elle aurait pensée pour lui demander un service. Par l’intermédiaire de Solveig -amante de l’un et compagne de chambre de l’autre- ces deux-là s’étaient rapprochés depuis qu’ils étaient tout deux au Grand-Port. Bien qu’ils se connussent en réalité depuis beaucoup plus longtemps. C’est donc sans surprise que le coursier accepta de voler à la rescousse de la rose. En attendant cette dernière devait maintenant se rendre au point de rendez-vous, la taverne du naufragé, avec Ain.

- Vous auriez dû songer au bikini pourtant, votre client aurait été sûr que vous êtes une femme comme ça parce que là le doute est permis. Les vendeurs ont des bikinis en noir aussi, rassurez-vous vous ne serez pas dépaysée si vous en mettez un.

Sammael n’était pas vraiment connue pour son manque de répondant et ça n’allait clairement pas changer face à cette femme au ton un peu trop froid au goût de la rose qui n’y était pour rien dans toute cette histoire.

Commençant sérieusement à mourir de chaud dans l’accoutrement aussi sombre que possible de celle dont elle avait le corps, Sammael se décida à sortir la chemise de son pantalon et à en défaire une partie des boutons pour ne la laisser boutonnée qu’au milieu. Sa peau un peu plus a l’air libre, elle respirait déjà bien mieux comme ça et se mit en marche vers la taverne ou Calixte devait les rejoindre.

Une fois sur place elles n’eurent heureusement pas à attendre longtemps pour voir le blondinet montrer le bout de sa tignasse dans la foule de gens présent à cette heure de la journée.

- Merci Cal’ ! Et… tu peux dire a Réno que je lui offrirais un verre à la prochaine soirée Valkyristique dans ce cas. Je t’en offrirais un à toi aussi pour la livraison.

Le royaume d’Aryon était parfois bien petit. Qui aurait cru que Calixte connaissait en fait la personne avec qui Sammael s’était retrouvée embarquée dans cette histoire d’échanges de corps ?

- Oh tu la connais ? Alors ça c’est pas mal ! Si vous avez bien un cristal de communication vous devriez le lier au mien aussi dans ce cas, ça peut toujours servir.

Finalement la rose se disait que si Calixte avait l’air d’apprécier Ain c’est qu’elle n’était peut-être pas toujours aussi froide, alors pourquoi pas lier leurs cristaux. Ces petits objets étaient fait pour après tout.

Au vu de ce qu’elle avait pu voir du caractère bien peu social d’Ain, Sammael s’attendait à ce qu’elle refuse de lier leurs cristaux de communication. Pourtant ça ne pouvait avoir que des avantages ; après tout rien ne les forçait à l’utiliser, elles n’avaient qu’à s’en servir le jour où elles en auraient besoin. La valkyrie avait donc décidé de ne pas lui laisser le choix en liant leurs cristaux avant qu’elle n’ait le temps de refuser. A peine Ain eut-elle sortie son propre cristal pour le lier à celui du bond venu aider les deux femmes que Sammael sortie le sien de son sac sans fond et vint le lier à son tour avec Ain sans lui demander son avis. Un simple contact suffisait pour lier les deux objets et Sammael rangea son cristal dès que ce fut fait.

- Ça va, ça va. Il faut pas dix minutes pour mettre des menottes t’inquiètes pas.

Pressée par la jeune femme qui avait visiblement repérée son rendez-vous, Sammael se passa la fameuse paire des menottes anti-magie de Réno aux poignets. Ain avait déjà fait de même la concernant il n’en fallu pas plus pour que la magie, ou plutôt l’anti-magie justement, opère enfin. La sensation de malaise qu’éprouvait Sammael depuis le changement de corps disparue tandis qu’elle retrouvait sa taille et ses formes normales.

- Voilà, ça a marché cette fois. Aaah ça fait du bien de retrouver son corps. La rose s’attela a défaire sa paire de menottes anti-magie de ses poignets. - T’es contente ? Tu vas pouvoir aller à ton rendez-vous sans être en retard maintenant. Rends-moi juste tes menottes. Elle récupéra la seconde paire de menottes anti-magie qu’elle confia de nouveau à Calixte. - Tiens, j’ai pas prévu de rentrer au bastion tout de suite moi, je compte bien profiter du reste de ma journée après ce temps perdu.

Sammael salua Ain déjà en train de partir à son fameux rendez-vous urgent dans la taverne des naufragés puis elle repartit à ses occupations avant le changement de corps, amusée de voir que cette année encore la magie semblait s’amuser à créer des situations rocambolesque un peu partout dans le royaume.