De toute façon Lucy ne nous aime pas
@Liory Alkh'eir et @Calcilia Dilys
Les rayons de l’astre solaire, n’étaient qu’à leur ébauche, soudoyant le ciel d’une lueur irisé. L’aube éclairait Aryon faisant disparaître le manteau étoilé. Calcilia avait pris un peu d’avance, marchant à travers le chemin de terre battu alors que la mer s’étendait à l’horizon. Ses pas l’avaient menée jusqu’aux falaises qui surplombaient l’étendue d’eau, tandis qu’elle s'émerveillait de ce paysage.La jeune femme avait préféré partir dès l’aube pour ne pas subir la chaleur accablante du midi, ainsi, ils pouvaient profiter du chant des mouettes et de l’odeur de sel et d’eau qui se dégageait déjà de la ville. Le vent balaya les mèches bleutées de la jeune femme qui se tourna vers l’aventurier avec un sourire non feint.
« On arrive, s’exclama joyeusement la barde. »
Son regard retourna vers l'horizon avant de commencer à descendre sur le chemin qui creusait les falaises jusqu’à la ville. Cela ne faisait pas si longtemps qu’elle avait quitté Grand Port, mais elle s’était habituée à y faire des tours réguliers malgré sa peur terrible de l’eau. Après tout, elle aurait probablement la chance de croiser son ami de toujours, même si cette fois, la jeune femme devait récupérer quelque chose d’important après avoir contacté une guilde marchande. Son impatience se faisant grandissante, ses pas se firent soudainement plus pressants. Calcilia lança un sourire désolé en direction de son partenaire qui la suivait.
« Excuse-moi, j’avais hâte d’arriver ! »
Légèrement confuse de le presser, elle ralentit le pas pour attendre son ami. Depuis cette histoire au mariage, la barde tentait de tenir une certaine distance avec lui, afin de ne pas entretenir ses sentiments. Elle voulait briser cette complicité pour ne pas se laisser emporter, même si cette pensée lui fit ressentir un léger pincement dans sa poitrine. Elle fuyait même les attentions et les marques d’affection, essayant d’ignorer le regard blessé de son partenaire quand la jeune femme retirer sa main de la sienne, ou quand elle détournait les yeux quand leurs regards se croisaient. Calcilia savait cependant que le noble garderait cette petite place spéciale comme ça avait été longtemps le cas pour Emerald avant qu’il ne devienne tout l’univers de la barde.
Elle poussa un profond soupir avant de couper court à ses pensées, pour reprendre son chemin, les dalles venant accueillir leurs pas. Durant la période estivale, Grand Port était particulièrement animé, mais aussi tôt, ils ne croisèrent que quelques passants qui déambulaient entre les ruelles. Il y avait plusieurs endroits où la barde voulait se rendre, avec son hésitation, elle s’arrêta en plein milieu du chemin pour se perdre dans ses réflexions.
« Bon, on va encore marcher un peu, j’espère que ça ne te dérange pas, s’inquiéta la jeune femme. Sinon, tu peux m’attendre et on se donne un point de rendez-vous. »
Elle laissa le choix à Liory avant de se diriger en périphérie à l’est de la ville, où ils débouchèrent sur des bâtiments un peu plus vétustes. Calcilia ne semblait pas s’arrêter jusqu’à tomber sur un bâtiment un peu plus simple que les autres. Elle ouvrit la porte sans même s’annoncer, une lueur malicieuse dans le regard.
« Amy ! C’est moi ! »
Elle fit signe à son partenaire de la suivre. Une demoiselle à la chevelure immaculée se présenta au bout de plusieurs minutes, avec un sourire légèrement forcé. Elle semblait mal réveillée.
« Calci, quel plaisir de te voir de si bon matin. »
La jeune femme étouffa un léger rire dans sa main.
« Je t’embête pas longtemps, tu pourras retourner dormir après. »
Son ami leva les yeux au ciel, avant de disparaître dans une pièce adjacente, laissant le couple dans l’entrée. Et voyant l’expression perplexe de son partenaire, elle lui sourit rassurante.
« Ne t’en fais pas, c’est une amie de longue date, elle a l’habitude que j’arrive à l’improviste. »
Elle se retint de lui dire que c’était souvent pour profiter de ses talents de soigneuse après qu’elle ait abusé de son pouvoir. Il n’avait pas besoin de le savoir, et ça ne ferait qu’empirer son inquiétude. Et la barde en avait déjà assez à faire avec ses deux autres amis.
Amy ressortit quelques minutes plus tard, en venant déposer une caisse en bois dans les bras de Calcilia.
« Maintenant, je veux pas te revoir à moins que tu sois aux portes de la mort. Dehors. »
Elle bailla longuement avant de les mettre à la porte, mais elle n’échappa pas aux lèvres de la barde qui vinrent se poser sur sa joue bruyamment.
« Merci chérie, je compte bien revenir te voir bie-… »
La porte se claqua devant son nez. Calcilia haussa les épaules, loin d’être affectée par la froideur de son amie.
« Tant pis, la prochaine fois, je détruirai la porte, elle pourra pas la fermer. »
Un sourire satisfait apparut sur les lèvres pleines de la barde qui se tourna vers son ami, les bras toujours chargés de sa petite caisse en bois.
« Nous ne sommes pas loin de la plage, on pourrait aller se poser sur le sable un peu pour nous reposer. Au moins, cette fois, on ne risque pas d’être emportés. »
La jeune femme se faisait plus distante à mesure que le voyage progressait, et Liory se forçait à retenir ses grimaces à chaque fois que la demoiselle le repoussait.
A chaque fois, la chose était discrète et serait passée inaperçue pour un observateur extérieur. Mais pour lui, c'était comme un coup de poignard asséné dans son cœur.
Mais il tacha tout de même de garder un sourire de façade, suivant la belle avec autant d'entousiathme que possible, et si se faufiler dans les ruelles du grand port aidait grandement à chasser les idées noires, les ruelles s'ouvraient une à une, dévoilant toujours plus de bruits et de visions différentes.
Et s'il eut un bref aperçu des relations que la barde pouvait entretenir avec les autres, cela ne l'aida pas forcément à aller mieux bien au contraire.
-Non, cette fois la mer sera surement plus douce envers nous et...
Et il s'arrêta net en sentant le poids habituel de son dos disparaitre comme par magie. Quelque chose de si routinier qu'il en sursauta, portant sa main à son grand arc qui avait disparut jusque là.
Un expression paniquée lui fit oublier la tristesse et les sentiments ambivalents qui l'avaient emplis jusque là.
-Mon arc !
Déclara t'il en se retournant, voyant une silhouette bousculer les passants sans délicatesse, ralentie par un lourd paquet qu'elle peinait à transporter.
Sans prévenir, le noble fit volte face, laissant son amie sur place, trop obnubilé par la perte de son instrument de chasse pour penser à quoi que ce soit d'autre.
-Reviens ici toi !
Lança t'il en fendant la foule, jouant des épaules pour se rapprocher de sa seule chance de survie chez les aventuriers.
En des temps plus reculé, il aurait laissé son butin au voleur, une arme qu'il aurait pu refaire un millier de fois sans pour autant entamer sa fortune
Mais cet arc avait en lui tant de temps de travail, de marques de ses échecs et de ses victoires, qu'il ne pouvait tout simplement pas le laisser là, même pour tout ce qu'il ressentait pour Calcilia.
Certains trésors étaient aussi important que des relations, et cet arc était devenu au fil du temps, un ami aussi proche que l'était Evelyn
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La mine déconfite de Liory fit s’effondrer l’amabilité de la jeune barde. Sans plus, elle déposa sa petite caisse à l’entrée de la porte d’Amy, ainsi que tous ses biens. Une fois délestée de tout ce qui pouvait la gêner, Calcilia s’élança dans une ruelle adjacente afin de prendre le voleur de vitesse. Elle avait pu voir à quel point cet arc était précieux, et il était hors de question que quelqu’un puisse le lui retirer.La course s’accéléra, alors que la jeune femme bousculait les quelques passants qui lui barraient le chemin. Elle ne prit même pas le temps de s’excuser. Elle pouvait voir dans l’autre rue, la chevelure de son ami au milieu de la foule qui peu à peu s’amassait à mesure que le temps s’écoulait. Calcilia contracta sa mâchoire, il fallait qu’elle coure plus vite, plus loin. Elle sortit de sa poche l’orbe de Jade, repassant dans la ruelle où le fieffé voleur continuait sa fuite. Il s’essoufflait. C’était le moment d’agir. Prenant l’élan de sa course, la jeune femme envoya sa pierre sur le ravisseur, percutant son crâne sans douceur. Et alors que Calcilia continuait sa course, elle se retrouva soudainement sur le voleur, l’écrasant de tout son poids.
« Qu’est-ce que tu comptais faire ? Ploya froidement la barde. »
Sa colère était glaçante, inconnue. Elle avait détesté voir ce désespoir qui avait marqué le visage de son cher ami. À défaut d’être une amante, pour se protéger, elle espérait au moins être son amie. La barde se redressa en arrachant l’arc des mains de cet imbécile de voleur, son regard ayant perdu toute lueur de sympathie. Elle le tenait fermement pour ne laisser personne d’autre le lui dérober. Puis de sa main libre, elle saisit son col arrière pour le redresser, tandis que la foule s’était mise à les entourer.
Soudain, un sourire bienveillant étira les lèvres de la jeune femme.
« Que dirais-tu de m’accompagner faire un tour dans une caserne de la ga-… »
Sa phrase se coupa net, alors qu’une douleur lancinante se diffusait dans son ventre. Comme un venin qui se répandait dans ses veines, la barde sentait le poison se propager. Elle baissa les yeux sur la main du voleur qui transperçait son abdomen d’une seringue.
« Je crois pas ma jolie, tu vas juste faire un aller sans retour dire bonjour à Lucy de ma part. »
Calcilia s’effondra à genoux, incapable de se tenir sur ses jambes, lâchant son ravisseur pour venir arracher la seringue qui la transperçait toujours. Mais sa vision se troubla sans qu’elle ne puisse rétorquer quoi que ce soit. Bientôt, les ténèbres vinrent la cueillir alors qu’elle s’effondra sur le sol, tenant toujours dans sa main le précieux arc de son partenaire. Le voleur terminant de s’enfuir sans demander son reste.
Courant à en perdre haleine le noble ne put qu'assister impuissant à la scène observant l'aiguille s'enfoncer dans le corps de son amante avec une lenteur atroce.
Et le temps qu'il arrive à sa hauteur, le voleur semblait déjà loin, malgré l'arrivée d'une patrouille de garde qui tentait de l'intercepter. Laissant se dernier de débrouiller avec la garde, dont un membre particulièrement motivé qui revenait rapidement à sa hauteur, Liory prit son amie dans le bras pour courir dans le sens inverse.
Même si une petite partie des environs lui appartenait, il n'avait réellement aucunes idées de chez qui demander de l'aide. Il semblait donc que ce soit l'amie de son amante qui doive se réveiller une fois de plus
Tambourinant à la porte, il attendit quelques secondes avant d'entendre une voix endormie répondre
-Je t'ai déjà dit ! Aux portes de la mort
Pour le reste, il n'y eut qu'une plainte de métal torturé quand l'argenté fit sauter les gonds de la porte, les faisant céder sous le poids de sa magie dans de petit claquement sonores qui furent rapidement suivit d'un fracas monumental quand la porte s'effondra sur le palier
Des pas précipités finirent par se faire entendre alors qu'un visage familier apparaissait
-Mais vous êtes fou ?!
Furent ses premiers mots avant que la demoiselle ne remarque la forme inerte dans les bras du nobles et qu'elle ne vire au pâle.
-Allonge là sur le lit, et raconte moi tout.
Le reste fut assez court, car la scène n'avait rien de très extraordinaire, mais cela suffit à la dame pour commencer à prendre en charge la belle barde, aidé par un Liory mort d'inquiétude qui jura plusieurs sur la bêtise de la demoiselle.
Si elle avait sauvé son arc au prix de sa propre vie, sans doute ne s'en remettrait t'il jamais
-Dites moi qu'elle va s'en sortir
Suppliât-il en voyant la demoiselle à pied d'œuvre, courant lui même en tout sens pour réunir divers remèdes et serviettes
-Si tu arrête de gesticuler il y a une chance oui, maintenant tiens toi tranquille, elle à besoin de repos et de silence.
Commença alors une longue attente durant laquelle Liory s'attela à réparer la porte puis à attendre au chevet de la demoiselle, sursauta au moindre râle de Calcilia.
L'attente sembla durer une vie entière et il lui fallut à plusieurs reprises se forcer à relâcher un des barreau qui servait de tête de lit, ses phalanges rendues blanches par la pression
Si Lucy avait un minimum de pitié... Le noble voulait bien l'implorer pour elle
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Les voix lui parvenaient, comme si elles étaient loin. Par chance, plus jeune, Calcilia avait assimilé divers poisons en petites doses durant plusieurs années afin de développer une résistance, c’était habituellement une pratique qui était récurrente chez la noblesse. Cependant, son mentor avait jugé bon qu’elle le fasse également. Les premières années avaient été éprouvantes, la jeune fille avait cru mourir à plusieurs reprises avant que ça ne devienne un rituel quotidien dans la vie de la barde.Et à ce jour, elle pouvait remercier son maître. Il n’aurait fallu que quelques heures pour que le poison se diffuse et l’entraîne dans une mort douloureuse. Fort heureusement, le poison qui lui avait été injecté ne devait pas être particulièrement puissant. Il s’était montré violent aux premiers abords pour mettre la barde hors d’état de nuire, mais sa vie n’était pas menacée.
Amy était assise non loin, observant avec inquiétude son amie dont la fièvre ne baissait pas.
« Tu ne sais pas de quel poison il s’agit, je suppose ? Demanda-t-elle au noble. »
Elle avait une vague idée de quoi il pouvait s’agir, mais sans connaître le poison exact, elle se risquait à empirer la situation. Ils ne pouvaient qu’attendre que le poison se dissipe dans le sang de la barde. Cela faisait plusieurs heures que la jeune femme était inconsciente. Il lui arrivait parfois de se réveiller en sueur avant de se rendormir aussitôt, combattre le poison devait se montrer particulièrement épuisant. Amy se releva en posant une main rassurante sur l’épaule de Liory.
« Pense à te reposer aussi, ce serait dommage qu’elle se réveille sur un visage cadavérique. »
La soigneuse bailla longuement avant de venir vérifier l’état de son amie. Voyant qu’elle se portait déjà mieux, elle disparut dans sa chambre, laissant le couple seul. Mais dans l’encadrement de la porte, elle se permit d’ajouter.
« Ne t’en fais pas trop pour Calcilia, elle en a vu des pires.
- Oh oui… Son visage dès le matin, c’était pas les meilleures visions du monde. »
La voix faible de la barde s’éleva alors qu’elle se redressait difficilement sur son lit. Elle offrit un pauvre sourire à ses deux amis. Peinant à rassembler ses souvenirs, Calcilia prit un court moment pour remettre de l’ordre dans ses pensées avant qu’une douleur sourde, brûlante ne vienne la prendre à la poitrine. Prise d’une quinte de toux, il n’en fallut pas plus pour qu’elle redore le fond d’une bassine qu’Amy avait pris soin de lui amener. Principalement du sang, un peu de bile.
« Je pense que ton corps va éliminer le poison comme ça prépare-toi à cracher tes tripes. »
Amy haussa les épaules sous le regard dépité de la barde, puis lui apporta un verre d’eau pour qu’elle se rince la bouche.
« Quand je te disais aux portes de la mort, j’espérais pas que tu viennes me mourir dans les bras aussi tôt. T’es chiante. »
Calcilia lui offrit un sourire charmant, venant prendre la main de Liory dans la sienne pour le rassurer, elle sentait son regard angoissé, et après la crise qu’elle lui avait fait après le mariage, elle ne pouvait définitivement le laisser se morfondre.
« Faut bien que je trouve des excuses pour venir te voir. »
Amy leva les yeux au ciel, mais comprit rapidement qu’il leur fallait être seuls un moment. Elle disparut de la chambre. La barde attendit ce moment pour attirer Liory dans ses bras tendrement.
« Je vais bien, enlève-moi cette expression inquiète de ton visage. »
Son étreinte se fit douce et rassurante, bien que sans force, la barde n’était pas vraiment au meilleur de sa forme. Elle le relâcha ensuite pour venir croiser son regard alors qu’elle sourit légèrement.
« Même si j’avoue qu’il m’a surprise... Grommela la barde doucement avant de reprendre d’une voix claire. Je sais que tu es inquiet, mais crois-moi, c’est pas ça qui aura raison de moi. »
Elle remarqua avec soulagement que l’arc était toujours là, au moins, dans son acte, elle aura réussi à empêcher un drame. Mais le visage triste de son ami l’empêcha de s’en réjouir pleinement. Elle ne savait malheureusement pas comment lui rendre son sourire.
Les yeux de Liory s'illuminèrent en voyant son amie retrouver un peu de vie, et ce ne fut que par égard pour sa santé fragilisée qu'il ne se jeta pas à son cou pour l'embrasser.
Prenant une serviette de la pile qu'il avait amené alors, il prit soin de la mouiller pour éponger le front brulant de son amie qui n'était pas vraiment au mieux de sa forme.
Se moquant totalement du sceau souillé à ses pieds, l'argenté alla le vider avant de le ramener nettoyé au cas ou, s'asseyant au bord du lit, glissant petit à petit jusqu'à l'avoir dans les bras.
-Je n'ai pas besoin de te voir mourir pour être inquiet pour toi tu sais...
Sa main passa délicatement entre les mèches de cheveux bleutés de son amie, son cœur se sentant soulagé d'un poids en la voyant en vie. Et si un hoquet la saisie de nouveau, l'argenté fut prompt à lui présenter le sceau salvateur, esquissant un sourire réconfortant en passant une main dans son dos.
-Même si je te suis infiniment reconnaissant d'avoir récupéré mon arc...
Il fixa un moment l'arme imposante, appuyée contre le mur en face d'eux
-Je ne veux pas que ce soit au prix de ta vie, je pourrais racheter un millier d'arc, mais j'ai peur que toute ma fortune ne me permette jamais de rencontrer quelqu'un comme toi.
Et cela, il le pensait réellement. Au bout de plusieurs heures, la demoiselles put enfin se tenir debout quoique faiblement et avec l'aide de Liory, ce dernier l'aidant à tituber jusqu'à la fenêtre qu'il ouvrit en grand pour laisser entrer l'air marin qui vint rafraichir l'air de la pièce.
L'argenté huma ce parfum si familier, se réjouissant de pouvoir partager ce moment avec la demoiselle
-Au moins, tu ne pourra pas me fuir dans cet état
Déclara t'il sur un ton léger, s'appuyant contre la rembarde de la fenêtre avec un sourire. Si la situation n'était pas idéale pour parler de tout cela, aucune autre ne le serait
-Calcilia... tu es distante.... ai-je fais ou dit quelque chose d'inapproprié depuis que nous sommes arrivé ici ? J'ai l'impression que tu me fuis
Sa voix perdait en volume à mesure qu'il parlait, craignant quelque chose qu'il avait jusque là toujours considérer comme un acte trivial
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La brise fraîche lui fit un bien fou, alors qu’elle s’était accoudée au rebord de la fenêtre. La jeune femme ferma les yeux, bercée par le son des vagues, avant qu’elle ne les rouvre pour regarder son ami. Légèrement décontenancée par sa question, elle ne pensait pas que Liory se montrerait aussi direct – il avait bien choisi le moment – mais il n’avait pas tort et la barde ne pouvait pas le laisser éternellement sans réponse. Parfois, la fuite n’était pas toujours la situation.Calcilia attira une chaise jusqu’à elle pour s’y asseoir et ne pas s’effondrer, le corps encore bien engourdi. Son regard se fit légèrement fuyant, alors que ses doigts s’étaient mis à jouer avec le bas de sa tunique. La jeune femme ne savait pas trop par où commencer maintenant qu’il l’avait mise face au fait accompli.
« Désolée Liory… Commença-t-elle incertaine, essayant de choisir ses mots avec soins. C’est vrai que j’essaye de mettre de la distance, mais ça ne vient pas de toi. »
Nerveusement, ses dents vinrent rencontrer sa lèvre inférieure qu’elle mordilla. Calcilia s’était montrée peut-être un peu trop directe, et elle ressentit un léger pincement au cœur alors qu’elle rencontrait son regard blessé. Pourtant, elle ne détourna pas ses prunelles violine pour le regarder droit dans les yeux. Ses lèvres se fendirent d’un léger sourire, alors que ses mains se posèrent sur sa poitrine qui s’était mise à accélérer comme à chaque fois qu’elle pensait à lui, ce sentiment qu’elle chérissait autant qu’elle maudissait.
« C’est juste que… »
La barde hésita, elle ne savait pas si c’était une bonne idée de lui en faire part, surtout qu’elle ne pourrait plus faire marche arrière après que tout lui serait révélé. Mais s’enfermer dans les secrets ne finiraient que par les blesser, elle ne le savait que trop bien, alors finalement elle tendit sa main pour venir caresser délicatement ce visage qu’elle aimait tant.
« J’ai peur Liory… J’ai peur des sentiments que j’éprouve pour toi et qui ne cessent de grandir. Après le mariage, j’avais vraiment envie de tout abandonner, mais je n’en ai pas été capable, je n’arrivais même pas à imaginer pouvoir m’éloigner de toi. Et ça m’a terrifiée. »
Calcilia poussa un profond soupir après sa tirade, récupérant sa main tremblante pour la poser sur ses genoux, détournant son regard. Mais elle reprit presque aussitôt.
« Mais ce dont j’ai encore plus peur, c’est que tu finisses par disparaître, alors j’ai essayé d’éloigner ces sentiments et pour ça, il fallait que j’essaye de couper ce lien qui se tisse entre nous. »
La jeune femme grimaça légèrement en s’entendant, elle avait l’impression d’être dans une mauvaise romance, où les deux protagonistes étaient des imbéciles. Mais maintenant qu’elle se retrouvait dans cette situation, la barde avait du mal à en rire.
« J’espérais que tu ne t’attaches pas trop non plus, comme ça notre chemin aurait pu se séparer sans que tu en sois blessé. Mais je pense que vu tes réactions, c’est un peu tard, maintenant. »
Il la choyait beaucoup trop, et ses attentions le rendaient attachant. Elle leva vers son regard de saphir un sourire triste.
« Et si tu te demandes pourquoi, tu te doutes bien que nous vivons tous des expériences traumatisantes. Je ne voulais juste pas m’attacher à un énième spectre qui me serait retiré. »
Sa voix s’était faite ferme, alors qu’au fond d’elle, les alarmes sonnaient. Mais Calcilia était une femme franche, elle se montrerait même rassurée si Liory lui annonçait dès maintenant qu’il n’éprouvait qu’un sentiment d’attachement factice. Elle pria même pour qu’elle se soit fait des idées et qu’il se mette à la repousser. Après tout, la barde n’était qu’une fille de voyage sans nom et sans titre. Même sur ce plan, le couple était bien trop différent pour aller plus loin qu’une simple aventure.
« Je n’ai pas pu te mentir pour te repousser non plus, j’en suis incapable, conclut-elle doucement.»
Les paroles de la jeune furent comme un baume cicatrisant. Douloureux à entendre, mais agréable sur le long terme. Oui, elle tentait de le fuir, mais à raison... Et de ces dernières, Liory ne put vraiment lui reprocher quoi que ce soit.
Secouant légèrement la tête, il saisit la main de son hirondelle, la glissant sous sa chemise, le contact avec sa peau le faisant frissonner, mais c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour lui répondre autrement qu'avec des mots qu'il ne maitrisait pas.
Là, elle put sentir son cœur battre la chamade, l'entendre s'accélérer quand elle posa le regard sur lui. Le rouge lui montant aux joue par la même occasion.
-Je ne sais pas vraiment ce qui se passe. C'est la première fois que quelqu'un me fait cet effet, alors je pense que je ne peux que confirmer tes craintes... Je me suis attaché.
Pas comme d'habitude, car je n'ai encore jamais regretté le départ de quelqu'un, pas plus que je voulais le garder pour moi de manière égoïste.
S'asseyant sur le rebord à son tour, il laissa ses yeux balayer la pièce avec un air absent, son esprit tournant à plein régime pour trouver une explication rationnelle à la jeune femme.
Mais la réalité était assez cruelle. Il n'y avait rien de logique à cela.
-J'aimerai te promettre de ne pas être une chimère qui partira comme une feuille sur un arbre d'automne, mais les paroles sucrées ne seront d'aucuns secours dans notre situation j'en ai peur.
Sa main cherchait le contact de celle de la barde, ne la trouvant hélas pas, balayant le vide sans succès.
-Mais je ne veux pas non plus abandonner ce lien que je ne comprend pas. J'avoue ne pas vraiment savoir quoi faire...
Soudainement, il se releva, saisissant son arc qu'il plia avec attention, son air se faisant plus grave à chaque seconde alors que son regard passait de Calcilia à la porte de manière successive
-Si ton bonheur passe par ma disparition, je ferai ce sacrifice... Même si cela me fendrait le cœur, tout cela semble si irréel J'avoue douter moi même de ce que je ressens.
Comme si Lucy avait crée quelqu'un pour combler le vide béant que j'ai en moi depuis des années
Mais l'argenté était bien trop gentil pour simplement prendre une décision. Croyant fermement que Calcilia savait mieux que lui ce qui pouvait être mieux.
Et alors qu'il se reculait jusqu'au perron, tachant de garder ses larmes pour lui, il ajouta d'une voix triste.
-Je ne veux pas te causer de peine, ni te priver d'une partie de ton existence, tu mérite tellement mieux qu'un spectre incapable de comprendre ce qu'il ressent
Ouvrant la porte, il finit par lui adresser un dernier regard emplit de larme ajoutant avant de s'en aller
-Au moins, j'aurai finit par savoir ce qu'était de tomber amoureux de quelqu'un
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@Liory Alkh'eir et @Calcilia Dilys
Oui, c’était la solution. C’était le bon choix que de se séparer à l’instant présent. Calcilia le savait qu’il fallait qu’ils se séparent maintenant. Mais au lieu d’acquiescer sereinement, la barde se leva de sa chaise, bloquant la porte avant qu’elle ne se referme, puisant dans ses dernières forces. Et elle fut hébétée de constater qu’elle tenait le poignet de Liory dans sa main. Comme perdue, elle jeta un regard perdu à son ami, avant de s’effondrer à ses pieds.« Je peux pas… Liory… »
Sa voix se brisa, son cœur s’était déchiré à peine, il avait franchi le pas de la porte. Tenant toujours sa manche tremblante, elle sentit un sanglot venir l’étouffer. Elle ne pouvait pas l’imaginer disparaître de sa vie, pas maintenant qu’elle savait.
« Ne me laisse pas… »
L’esprit perdu dans un tourment de sentiments incompris, la barde n’était pas sûre de tenir sur ses jambes s’il n’était plus là. Sans force, elle tira sur sa manche pour le faire tomber sur le sol, et quand elle le sentit à ses côtés, ses mains s’accrochèrent au tissu de sa tenue. Son visage s’enfonça contre son épaule, alors qu’elle laissait son désespoir exploser dans ses lamentations.
« T’as pas le droit de me faire ça… »
Ses paroles étaient entrecoupées de ses sanglots, incapable de se calmer. La jeune femme se laissa aller dans son étreinte, mettant quelques minutes avant de se calmer enfin, le calme étant entrecoupé de ses hoquets. Calcilia le repoussa pour s’allonger avec lui à même le sol, le visage enfouit contre son torse, sa poigne se montrant que plus forte.
Peu de temps après, elle releva vers lui un visage déterminé alors qu’elle avait grossièrement séché ses larmes du revers de sa manche.
« Ne disparais jamais. Ne m’abandonne jamais. Sinon je ne te pardonnerai pas. Je viendrai te chercher dans les limbes. »
La barde glissa une main plus réservée derrière sa nuque avant de l’attirer vers elle, ses lèvres rencontrant les siennes. Le baiser était empli de passion et de désespoir. Calcilia lui faisait parvenir tous ses sentiments aussi contradictoires, soient-ils à travers cet échange avant qu’elle ne finisse par le relâcher plus délicatement.
« Je peux juste plus imaginer mes voyages alors que je pourrais ne plus jamais te voir. »
Elle balayerait les montagnes et les torrents pour le retrouver.
« Puis… Comment est-ce que je pourrais veiller sur toi si tu me laisses derrière toi… ? Alors… »
Calcilia sentit ses mots se bloquer dans sa gorge avant qu’elle ne secoue vivement la tête, puis vint poser délicatement son front contre le sien.
« Alors reste avec moi Liory… »
Elle ne fut pas encore capable de lui souffler ces trois mots, mais son regard brillant les lui hurlait.
C'était une bien étrange scène qui se déroulait devant les yeux du noble, ce dernier semblant devenir un simple spectateur alors que son corps bougeait de lui même. Et il fut entrainé au sol sans pouvoir y résister.
Sans le vouloir également. Les mots qui furent prononcés finirent de faire de sa raison, une simple passagère reléguée en dernière place, et ce fut presque avec soulagement qu'il put retrouver son amour, la sentant blottie contre lui alors que leurs vies respectives changeaient radicalement.
-Promis
Soupira t-il entre deux crises de larmes qu'il maitrisait au mieux, tachant de paraitre digne même s'il signait surement la fin d'une époque. Ainsi les deux sillons humides qui se creusèrent sur ses traits furent les deux seules choses qui marquèrent ses émotions, l'argenté tachant de garder le contrôle du reste.
Front contre front, ils restèrent ainsi de longues minutes, les bras du noble entourant ceux de son amante pour pouvoir mieux la serrer contre lui.
Presque honteux d'avoir voulu partir, il sentait le poids de la culpabilité l'assaillir. Il était désormais trop tard pour faire machine arrière. En quelques jours, Calcilia avait crée une place que jamais il n'avait imaginée un jour.
-Ne vas plus risquer ta vie comme tu l'as fait alors
Rester digne se faisait au prix de ses paroles, qui restaient rare, même si tout cela s'effritait bien plus vite qu'il ne pouvait le contrôler. Et alors que les mots se frayaient un passage malgré les barrières, ils fracturaient ce barrage qui ne tarderait pas à rompre.
-Je ne supporterais pas de te perdre une nouvelle fois, à t'observer mourir lentement sans pouvoir rien y faire
Les souvenirs des derniers jours remontant en le faisant éclater en sanglot, ses épaules s'agitant alors qu'il plongeait la tête dans son cou, s'enivrant de sa présence retrouvée, alors que le vide qu'il avait cru apparaitre à nouveau s'évanouissait
Les mains agrippée à son aimée, il se laissa aller à ces sentiments qu'il avait jusque là tenté de comprendre
La réalité était qu'ils n'avaient nullement besoin d'être compris, seulement ressentis et exprimés. Et ce n'était qu'après des semaines qu'il le voyait.
Ses lèvres finirent par trouver celle de la barde, ces dernières se mêlant dans une étreinte aussi brulante que passionnelle, le noble s'abandonnant sans retenue à celle que son cœur avait choisit, sentant petit à petit la peur d'auparavant se transformer en... autre chose
-Calcilia...
Murmura t'il en caressant sa joue, profitant de ce contact dont il ne pouvait se lasser, en dessinant les contours avec une douceur infinie avant de passer la main dans ses cheveux
-Tu te souviens ce que je t'avais demandé au bord de ce lac ?
Le souvenir était souvent le premier qu'ils avaient en commun, une expérience terrifiante qui avait commencé sur une simple demande, a laquelle elle avait finalement répondu sans le vouloir
-Je crois que j'aperçois les ailes que tu m'avais promis d'être alors...
De toute façon Lucy ne nous aime pas
@Liory Alkh'eir et @Calcilia Dilys
Sa voix l’apaisa alors que ses bras la rassuraient. Calcilia ferma les yeux, blottie dans l’étreinte de cet homme qui avait chamboulé sa vie, hypnotisée par son regard profond. Ils étaient à présent à même le sol, comme seuls au monde, enfermés dans cette cloche en verre qu’ils s’étaient constitués. La barde était incapable de traduire toutes les pensées complexes qui lui chevauchaient l’esprit maintenant que la situation se clarifiait peu à peu pour le jeune couple.La barde s’était laissée tombée dans un abîme où il lui était impossible de fuir, craquelant l’immense rempart qu’elle avait construit avec le temps pour n’attacher de l’importance qu’à sa propre personne. Pourtant, Liory l’avait fissuré sans peine, au point que la terreur qu’il puisse disparaître de sa vie l’effrayait encore plus. Alors elle releva son regard prune, où plus aucune hésitation n’y brillait. Au contraire, une forte affection s’en dégageait alors qu’elle saisit son visage en coupe.
« Crois-moi, loin de moi l’idée de mourir aussi stupidement. Ma vie n’était pas menacée… Et maintenant, il faut bien que tes ailes te soutiennent dans les épreuves. »
Calcilia chérissait la rencontre qu’elle avait eue avec ce noble timide lorsqu’ils étaient montés sur cette fichue planche. Elle aimait la complicité qui s’était créée entre eux, son langage qui n’avait aucun raté même dans les situations les plus folles. Un sourit fleurit sur les lèvres de la jeune femme qui vint l’étreindre avec tendresse. Liory était dangereusement ravageur derrière son sourire angélique, mais c’était peut-être ce qui avait immanquablement attiré la barde vers lui.
« Et je ferai en sorte à ce qu’elles soient intouchables pour qu’elles ne défaillent jamais. »
Elle prit délicatement sa main pour y déposer un baiser, son regard se faisant pensif, alors que sa poitrine battait follement. Ses doigts dégagèrent les mèches qui obstruaient ses iris bleutés.
« Sinon quel intérêt pour moi de vouloir te garder égoïstement si je dois disparaître. »
Elle laissa échapper un doux rire avant qu’un raclement de gorge ne vienne les surprendre. Calcilia leva les yeux vers la voix croisant le regard courroucé d’Amy qui avait les mains sur ses hanches.
« Qu’est-ce que vous fichez par terre ? Si je te soigne pour que tu te traînes sur le sol, tu seras gentille de ne pas me faire perdre mon temps. »
Calcilia se redressa sur ses genoux, ses joues s’empourprant, honteuse.
« Désolée chérie… C’est un peu compliqué. »
Amy leva les yeux au ciel avant de lui faire un signe du menton en direction du lit. La barde obtempéra s’aidant de l’épaule salvatrice de son amant qui l’aida à garder son équilibre. Mais avant qu’il ne lui échappe, la jeune femme l’attira dans le lit avec elle, sous le regard exaspéré de son amie.
« Tu finis toujours dans des situations embarrassantes, c’est à croire que tu n’as aucune honte. »
Calcilia haussa légèrement les épaules, la vie était trop belle à vivre pour avoir honte. Ce qui lui importait désormais, c’était cette sensation de bonheur qui naissait dans sa poitrine. Elle enfouit son visage dans le cou de son bel aventurier, profitant de sa douce chaleur.
« La vie serait bien plus morose si tu ne m’avais pas à tes côtés ! »
La caisse en bois se retrouva sur le meuble à côté du lit de la barde, avec toutes ses affaires.
« Oui, et bien moins agaçante aussi, la prochaine fois que tu abandonnes tes affaires, je les laisse dans la rue. »
La jeune femme lui lança un regard suppliant, montrant un visage qu’elle n’avait jamais vraiment pu montrer à Liory. Celui d’une gamine immature qui aimait jouer avec les nerfs des gens. Elle se lova dans l’étreinte du noble, comme un chaton pris en faute.
« Promis, je ferai attention, mais c’était une situation d’urgence. »
Amy soupira avant de les laisser en refermant la porte derrière elle. Elle savait bien que ce n’était même pas la peine de commencer un débat avec la barde maintenant. Mais elle n’oublia pas d’ajouter.
« Oui, comme toutes les fois où tu es venue à moitié morte chez moi.»
Calcilia grimaça en se tassant, elle l’avait fait exprès. La barde était certaine qu’elle avait dû entendre une partie de leur conversation. Et si Liory savait dans quel état la barde pouvait se retrouver après ses voyages, il ne serait pas étonnant qu’elle se fasse taper sur les doigts.
« Promis ça n’arrive pas si souvent, se risqua-t-elle de préciser. »
Pas si souvent hein ? Liory n'était pas de cet avis. Et visiblement l'amie de Calcilia non plus... Mais pour le moment cela ne comptait pas vraiment, il y aurait fort à faire, à commencer par accorder un peu de repos à la barde.
Passant sa main dans ses cheveux, il lui sourit doucement avant de la forcer à se coucher contre lui.
-Peut être bien, ou peut être pas, mais pour le moment ça n'a pas d'importance, ton amie t'a prescris du repos, alors c'est très précisément ce que tu va prendre !
Sa voix ne souffrait pas de contradiction, et il enlaça la belle avant de se coucher avec elle, la blottissant contre lui comme ils avaient tant de fois dormis. Et si le sommeil tarda à venir, ce ne fut pas à cause d'un manque de fatigue ou un quelconque malaise. Mais bien à cause de ces sentiments qui le faisaient admirer le village de la belle, ne se lassant pas de cette vision qu'il tacha de graver dans sa mémoire.
Et ce ne fut que le lendemain qu'ils se réveillèrent, la jeune femme n'ayant pas bouger, mis à part pour l'enlacer plus encore. Et alors qu'elle ouvrait les yeux, Liory déposa un léger baiser sur son front avant de se glisser hors du lit.
-Bien le bonjour belle hirondelle, j'espère que tu vas mieux
Car la journée s'annonçait chargée. Cela faisait bien trop longtemps qu'ils courraient de ça et là, sans trouver le moindre endroit ou vraiment se reposer. Et l'argenté comptait bien accorder un temps de pause à la barde.
-Il va falloir, car aujourd'hui nous quittons le grand port ! Pas pour une énième cavale je te rassure, mais je pense qu'un lit pour deux ne fera qu'un temps. Alors c'est décidé, je t'emmène chez moi
Un grand sourire naquit sur ses traits, le noble se retrouvant bien trop heureux de pouvoir emmener son aimée dans un endroit ou personne ne viendrait tenter de la poignarder.
S'arrêtant un moment, il finit par avouer à demi mot
-Et j'avoue que je ne peux pas rester trop longtemps dans la ville...
Il ne l'expliqua pas vraiment, préférant garder cela pour plus tard, mais leva presque immédiatement sa main en signe d'apaisement.
-Rassure toi, je ne suis pas recherché, par la garde ou une quelconque mafia, je préfère simplement ne pas rester ici trop longtemps
Et pour cause, la moitié des boutiques de la ville venaient se fournir dans sa compagnie, on ne pouvait pas dire que le maitre de Murmevent était une figure inconnue.
Commençant déjà à s'équiper, il habilla la barde avec d'infinie précaution, l'aidant à enfiler sa tenue, sans réussir à ne pas rougir alors qu'ils serrait la chemise de Calcilia.
-Ton amie est surement une très bonne guérisseuse, et je lui payerais son temps et ses onguents en partant, mais j'aimerai pouvoir trouver un endroit un peu plus calme pour que tu puisse te reposer.
Il lui fit un léger clin d'oeil en anticipant déjà la réaction de son amie
-Ne t'en fais pas, il n'y aura pas de cages au bout du chemin
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Calcilia aurait probablement réagi si la raison pouvait porter atteinte à la vie de son ami, mais comme cela ne semblait pas être le cas, elle ne chercha pas plus loin pour éviter de le mettre mal à l’aise. La barde préféra même rester silencieuse, alors qu’il lui imposait d’aller chez lui. Lorsqu’il l’avait évoqué, la jeune femme s’était tendue, ce monde qu’elle connaissait si bien n’était pas pour lui plaire, et pour cause, il était rare qu’elle ne se rende d’elle-même chez Emerald – la pièce de la terreur devait y être pour beaucoup. Mais comme résignée, elle s’était laissée emportée par l’entrain de son ami, non sans ajouter un commentaire.« Tu sais que je ne suis pas faite de sucre ? Et tout le monde ne cherche pas ma mort, c’était juste un concours de circonstance. »
Même si elle devait avouer que leur dernière péripétie était la goutte de trop, et que la barde avait certainement besoin d’un temps pour se reposer comme l’avait si bien fait remarquer son ami. Puis, elle avait toute confiance envers Liory, elle pouvait bien lui accorder ça avant qu’il ne finisse par faire des syncopes. Après tout, c’était un quotidien assez récurrent au final. C’était à croire qu’elle était incapable de ne pas finir dans des situations farfelues. De plus, ça lui éviterait une rencontre avec la garde, sautant sur l’occasion, elle reprit plus douce, en attrapant ses mains.
« Mais tu n’as pas tort, passer un moment dans le calme, ça nous fera du bien. »
Puis, ça lui permettait également de s’assurer du bien-être du noble, et que celui-ci se retrouve dans une situation similaire à la sienne. La barde pria juste intérieurement pour que l’aventurier ne se montre pas aussi extravagant qu’Emerald, elle avait déjà bien assez d’un noble qui lançait ses cristaux par la fenêtre. La jeune femme libéra son ami avant de s’écarter pour venir vérifier toutes ses affaires.
« Ne t’en fais pas pour Amy, j’ai déjà pris soin de m’occuper de tout ce que je lui dois. »
Elle sourit légèrement en plongeant ses affaires au fond de sa besace. Et bien qu’il lui lança un regard interloqué, la jeune femme se contenta de hausser brièvement les épaules en retournant à son rangement.
« Disons que nous avons nos arrangements. Mais si tu y tiens vraiment, elle ne sera jamais contre une compensation financière. »
Une fois toutes leurs affaires rassemblées, Calcilia s’étira longuement, grimaçant en sentant la douleur pulser dans son abdomen, l’hématome était bien plus marqué que ce qu’elle aurait cru. Elle y glissa sa main doucement pour caresser la zone endolorie.
« Si je lui mets la main dessus, il va passer un sale quart d’heure. »
Elle sentit sa colère s’évaporer en croisant le regard bienveillant de son amant, puis sourit faiblement en prenant son sac et sa petite caissette en bois. La barde était pressée de déguerpir avant qu’elle ne fasse une mauvaise rencontre. Et si la bâtisse du noble se montrait un peu trop démesurée, la jeune femme n’aurait qu’à dormir dans le jardin – quitte à faire courir Liory.
Il ne leur fallut pas plus de temps pour s’échapper de la ville, même s’ils avaient dû passer par les rues de la ville. Les regards jetés en direction du jeune noble ne passèrent pas inaperçus aux yeux de la barde qui se demanda un bref instant ce qui les poussait à se montrer aussi insistants. Elle n’osa pas lui poser la question en voyant que celui-ci semblait accélérer le pas.
Marchant proche des côtes. Calcilia appréciait cette sensation de liberté qu’elle ressentait comme à chaque fois que la route s’étendait sous ses pas. Même si cette fois-ci, la situation était un peu différente, alors elle se contentait de suivre son ami. Maintenant, qu’ils étaient seuls, elle pencha la tête sur le côté pour venir regarder l’aventurier, légèrement intriguée.
« Liory ? s’enquit la jeune femme.»
La barde soutint sa caisse à une main, glissant l’autre sous son menton pensive, cherchant comment aborder le sujet sans mettre son ami mal à l’aise. Après tout, il lui avait bien signifié qu’il ne voulait pas s’attarder en ville, ce ne pouvait pas être sans raison.
« J’ai comme la sensation d’être la seule de ne pas être au courant. Y a-t-il quelque chose que tu ne m’as pas dit ? »
-Oui ?
Répondit il avec légèreté, l'impression d'être traqué diminuant avec la distance. Le noble se redressait de plus en plus jusqu'à revenir à sa stature ordinaire. Ses regards se faisant aussi moins furtif.
Et quand la barde se mit à en demander la raison, Liory s'arrêta, craignant pendant un moment de lui révéler la vérité
-Techniquement je ne t'ai rien caché, tu sais que je suis noble de naissance. Et que je suis originaire du Grand Port...
Se reculant il s'inclina doucement dans une révérence élaborée avant de finir par se présenter totalement.
-Liory Alkh'eir. Un des membres de la grande famille Alkh'eir, dirigeant de la compagnie Murmevent, pour vous servir
Il n'était pas difficile de lier les deux noms désormais. Et au vu du matériel de la jeune femme, l'argenté savait pertinemment qu'elle verrait qui il était
Ce n'était pas comme si sa compagnie produisait en bonne partie les objets magiques et matériel facilement trouvable au grand port. Les poinçons sur chaque lames de la barde étaient un rappel assez significatif de tout cela.
Et comme pour le lui prouver, il tira une petite broche de sa poche, qui n'était rien d'autre que l'emblème de la prestigieuse compagnie, ce dernier étant affiché partout dans la ville, bien que Liory soit le seul détenteur de l'original.
Devant l'arrêt net de Calcilia, l'argenté la pris par le bras, la laissant à son mutisme alors qu'ils s'approchaient de sa demeure.
Et si rien n'annonçait la villa du noble, ce dernier les conduisit d'un pas sur jusqu'au pied d'une falaise ou un tunnel était creusé à même la roche, un tunnel spacieux et richement éclairé qu'il fallut traverser avant d'arriver dans la vallée du vent murmurant.
Ce dernier les accueillant en sifflant dans leurs oreilles alors que le soleil venait troubler leurs vision.
Cette dernière se fit plus nette avec le temps, montrant une crique gigantesque battue par l'air marin. Une prairie émeraude s'agitant doucement alors qu'une villa se tenait à son extrémité, une villa de stature moyenne qui ne payait pas de mines d'aussi loin.
Englobant le paysage, Liory se mit à sourire en redécouvrant son réel chez lui.
-Bienvenue chez moi
Mais il n'était pas tant d'admirer le paysage car il restait encore quelques minutes de marches pour arriver jusqu'au manoir.
Il n'y avais personne à l'horizon, et l'argenté retrouvait avec plaisir le calme de sa vallée, sentant l'air de la mer changer son humeur.
Attrapant la main de son amante, il l'emmena vers une des petites collines qui parsemaient l'endroit la faisant s'asseoir au sommet pour mieux profiter de la vue qui s'offraient à eux, et rien qu'à eux.
-Je ne comptais pas le cacher tu sais... Simplement... Mieux vaut laisser mon vrai nom de côté, il est bien souvent plus une source d'ennuis qu'autre chose....
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Un long silence suivit la révélation de l’aventurier durant lequel Calcilia le regarda incrédule. La jeune femme cligna des yeux à plusieurs reprises comme si elle ne le croyait pas. Pourtant, elle dut bien se rendre à l’évidence alors que son amant la regardait on ne peut plus sérieux, et alors que la réalité la rattrapait, la barde devint blême manquant de faire tomber sa caisse en bois.Le nom Alkh’eir était loin de lui être inconnu, et maintenant que le lien était fait, effectivement, il n’y avait pas de confusion possible. Son nom était sur toutes les lèvres même si son visage était resté un mystère pour la barde. Ce n’était cependant pas le cas des nombreuses rumeurs qui pesaient sur ses épaules. Et de tous les nobles qui peuplaient le royaume, il avait fallu qu’elle s’entiche de l’héritier Alkh’eir. Calcilia devait se traîner un sacré karma.
La jeune femme reprit ses esprits lorsque Liory attrapa sa main libre pour l’entraîner à travers les falaises qui surplombaient la mer où elle put sentir une bourrasque venir soulever ses mèches d’azur. Éblouie par ce paysage majestueux, elle en oublia presque l’identité de son ami.
« C’est magnifique… S’émerveilla la barde dans un souffle. »
Elle laissa son ami la guider, portée par la confiance qu’elle lui vouait. Le regardant s’animer dans ce paysage sublime, Calcilia ne put que suivre ses pas jusqu’à ce qu’ils trouvent leur repos entre les brins d’herbe. La jeune femme déposa délicatement sa caisse avant de saisir la main de son partenaire.
« Te dire que je ne suis pas surprise, serait un mensonge. J’aurais probablement réfléchi à deux fois avant d’accepter de voyager avec toi. Mais ce qui est fait, est fait, et je n’ai aucun regret, lui avoua-t-elle de son franc parlé. »
Elle se rapprocha de son ami en déposant sa tête contre son épaule, les yeux clos. Ses mains se croisèrent sur ses genoux qu’elle avait remontés contre sa poitrine.
« Puis, ça nous a permis de nous connaître sans faux-semblants. Je ne pense pas que ce soit un mal. »
D’humeur plus taquine, Calcilia se laissa tomber dans l’herbe, les bras étendus alors que ses orbes prune se perdirent dans le vaste océan du ciel où se chevauchaient parfois quelques nuages.
« Le fait que tu sois un coureur de jupons ne change pas la personne que tu es. »
Elle fit une pause, faisant mine de réfléchir.
« Enfin, je suppose. »
Calcilia laissa échapper un doux rire, puis se tourna sur le côté pour venir admirer le joli visage de son amant.
« C’est dommage, ça me fait un nom à retirer de mes conversations. »
Les rumeurs étaient un super sujet pour combler les discussions. Mais celles qu’elle entretenait avec le noble se montraient bien plus dignes d’intérêt. Et elle voyait bien que toutes n’étaient sûrement pas fondées. La barde aurait donc le loisir de mieux connaître le visage qui se cachait derrière ce nom célèbre.
« Je me demande comment je n’ai rien pu voir, bougonna-t-elle doucement. C’était pourtant si évident. »
Une chevelure immaculée, et des saphirs en guise de prunelles. Liory était souvent décrit comme étant doté d’une beauté hypnotisante. Calcilia pouvait même ajouter qu’elle était renversante, mais elle n’était probablement pas objective.
« Au moins, tu rends hommage à tes rumeurs. Ça devrait être interdit d’être béni à ce point par Lucy. L’argent, la beauté, l’intelligence et la gentillesse. J’en serais presque jalouse. »
Un modèle de perfection qui pouvait en rendre plus d’un envieux. Mais de ce qu’elle avait pu entendre, tout n’avait pas toujours été rose dans la vie de son ami. La jolie barde vint glisser sa main dans la sienne, entrelaçant leurs doigts. Son regard vint rencontrer les perles céruléennes de son amant avant qu’elle ne lui offre un sourire sincère.
« Ou bien, c’est moi la chanceuse d’avoir pu te rencontrer. »
Petit à petit le nom semblait revenir à la jeune femme, bien que Liory la soupçonnait de cacher en bonne partie la réelle surprise. Après tout il était de notoriété commune que le plus dissident des Alkh'eir était un peu spécial à sa façon. Et s'il connaissait bien des rumeurs qui courraient sur lui, il n'avait jamais levé le petit doigt pour les démentir. Conscient que d'autres viendraient s'il s'attelait à les éradiquer. Et mieux valait laisser les gens croire ce qu'ils voulaient.
Etrangement, il se mit à rougir à la mention de ses nombreuses aventures, passant sa main dans les cheveux de la jeune femme, l'attirant à lui avant de reprendre plus doucement.
-J'avoue sans peine avoir été voir si l'herbe était plus verte ailleurs, je crois que je commence simplement à comprendre que la couleur n'était pas la bonne
Faisant allusion à la chevelure azure de son amante, il ne pouvait s'empêcher de remercier Lucy de lui avoir fait rencontrer une telle personne. Ironiquement, ils auraient auparavant pu passer à côté l'un de l'autre sans jamais s'adresser la parole.
-Allons allons petite hirondelle, parfois l'évidence l'est tellement qu'elle nous passe à côté. Et je ne crois pas avoir beaucoup de tableaux à mon éffigie.
D'un autre côté c'est plutôt une chance, peut être m'aurait tu considérée différemment si tu avais tout su plus tôt
La barde, de ce qu'il connaissait d'elle, n'aurait pas regardé sa fortune, mais aurait peut être été rebutée par son titre, ou ses frasques imaginaires ou réelle.
L'anonymat avait du bon.
-Pourquoi être jalouse ? La déesse ne t'a pas oubliée, et elle t'a donné quelque chose que je ne pensais pas observer chez quelqu'un
S'allongeant dans l'herbe à côté d'elle, il déposa un léger baiser sur ses lèvres admirant la barde au point de la dévorer des yeux, ne pouvant s'empêcher de sourire à la voir ainsi à côté de lui.
-Un pouvoir bien étrange, celui de faire battre le morceau de glace qui avait été implanté dans ma poitrine
Une déclaration à demi mot qu'il ne lui laissa pas le temps de réaliser, l'enveloppant de ses bras alors que le vent balayait la colline
-Et peut être un autre
Dit il en levant les yeux au ciels, l'air pensif. Après quelques instant, il secoua la tête préférant garder cela pour lui. Il n'était pas temps de se lancer dans de tels propos
-Mais j'avoue que parmi les nombreuses beauté d'Aryon, Lucy t'à élevée parmi les plus magnifiques
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@Liory Alkh'eir et @Calcilia Dilys
Calcilia étira un bref sourire amusé en repoussant son bel amant d’une pichenette sur le front. S’il se montrait si doué avec ses mots, il n’était pas étonnant que de nombreuses femmes soient tombées sous son charme.« Au moins, je ne peux pas nier que tu sais faire des compliments. »
La barde se mit à dessiner des arabesques de son doigt sur le torse de son partenaire pour attirer son attention. Lorsque leurs regards se croisèrent, son visage s’anima d’une expression douce. Elle n’était habituellement que peu touchée par les compliments, elle-même maniant les mots avec adresse. Mais lorsque son ami se mettait à lui murmurer des mots doux, la jeune femme ne pouvait que les apprécier de son cœur battant.
« Tu devrais faire attention, tu risques d’avoir plus d’une femme à tes pieds si tu les berces toutes de tes mots mielleux, plaisanta la barde d’un ton léger. »
Dans le fond, Calcilia s’en fichait bien tant qu’il se montrait sincère avec elle. La jeune femme était une femme de liberté, elle ne risquait pas d’enchaîner son ami d’une jalousie infondée. Chacun avait son passé et ses histoires, son seul but à présent était d’apprécier la compagnie du noble. Sa main se fraya entre les mèches d’albâtre, créant des sillons de ses doigts.
« Mais peu importe tant que tu restes à mes côtés. »
La barde vint déposer un baiser tendre sur son front avant de se redresser pour s’asseoir. Elle ne pouvait s’empêcher de lui exprimer son affection à chaque regard. Il avait su se faufiler entre les remparts de la jeune femme, atteignant son cœur avec passion. Si chaque demoiselle qu’il rencontrait, tombait sous son charme, nombreuse seraient ses rivales.
Elle balaya du regard les collines aux reflets d’émeraude avant de soupirer légèrement. Tout s’était passé si vite. Calcilia attira la caisse qu’elle trimballait depuis le début de la journée, avec les nombreux événements des derniers jours, elle n’avait pas pu s’y intéresser. Elle repoussa une mèche azurée derrière son oreille en regardant la boîte avec une petite moue. Tout été cloué de sorte à ce qu’elle soit difficile à ouvrir.
« Je suis sûre qu’elle l’a fait exprès cette peste, marmonna la barde. »
Calcilia poussa un long soupir avant de sourire à son ami qui la regardait perplexe.
« Il y a plusieurs semaines, j’ai trouvé un œuf dans une grotte. Sauf qu’avec mes nombreux voyages, j’ai dû le laisser aux soins d’Amy. »
La barde posa un regard pensif sur la boîte comme si elle scellait un trésor inestimable.
« On ne sait pas quelle créature se cache dans cet œuf, ce sera donc la surprise ! »
Elle sortit une épée de son fourreau, et du plat de la lame, elle la glissa délicatement sous la tête du clou. Puis d’un mouvement sec, elle le retira. La jeune femme réitéra l’action à plusieurs reprises jusqu’à enfin pouvoir ouvrir sa boîte, ne pensant même pas une seconde demander de l’aide au pouvoir de son partenaire.
Calcilia pencha sa tête au-dessus de la boîte, l’œuf encore intact reposait dans un nid de paille. Touchée par l’attention d’Amy, la barde se fendit d’un sourire. Elle avait tant pris soin de l’œuf à sa place. Son regard se tourna un instant vers son amant. Elle appréciait prendre son temps comme pour déballer un cadeau précieux.
« J’ai longtemps voyagé seule, ça sera assez étrange d’avoir de la compagnie. »
Le nom était déjà choisi depuis un long moment, alors qu’une pointe douloureuse pressa sa poitrine. Sa main vint doucement prendre celle de Liory, qu’elle serra. La barde prononça le nom dans un souffle « Illwy ». La coquille se craquela sous le regard curieux de la jeune femme qui voyait cet avènement pour la première fois. Il fallut un moment pour qu’un petit renard sorte son museau de l’œuf avec un jappement.
Cacilia caressa le haut de son crâne du bout des doigts. Son pelage était verdoyant et parsemé de fleurs. Elle le souleva une fois qu’il fut débarrassé des coquilles, puis le déposa sur ses genoux. Il se roula en boule pour s’assoupir sous le regard incrédule de la jeune femme.
« À peine éclot qu’il paresse déjà, remarqua la barde avec amusement. »
De son pouce, elle caressa le haut de son crâne avant de venir déposer sa tête contre l’épaule de Liory. Sa présence était réconfortante, et plus elle passait de temps à ses côtés, moins elle avait envie de se séparer de lui. Calcilia baissa les yeux pour admirer le paysage s’assombrir, perdue dans l’étau de ses pensées. Elle avait l’impression que plus rien n’avait d’importance tant qu’elle se trouvait avec lui. Pourtant, les mots restaient bloqués dans sa gorge quand il s’agissait de nommer ses sentiments. Alors, elle se contenta de les lui montrer par ses gestes, et comme un chaton, elle vint se blottir dans ses bras.
« Ça aurait été un trop grand regret, finit par dire la barde. »
Elle avait rapidement changé de sujet pour revenir à la conversation qu’ils avaient eue plus tôt. Comme s’il lui semblait important soudainement, de lui dire.
« J’ai réalisé des choses importantes en voyageant à tes côtés, même si ce n’était pas toujours de tout repos. »
Calcilia arracha des brins d’herbe qui étaient à porter de sa main. Si elle l’avait laissé partir en l’abandonnant chez son amie, la barde aurait amèrement regretté. Le noble avait apporté une lumière de renouveau dans sa vie.
« Je voulais que tu saches que j’ai vraiment apprécié être à tes côtés à chaque instant. Et que peu importe le nom que tu portes, il ne fera jamais office de barrage. »
La jeune femme leva son visage pour plonger ses prunelles brillantes de sincérité dans celles de son ami. Elle ne voulait pas lui laisser la moindre suspicion que le titre du noble pouvait influer sur leur relation.