C'est donc dans une taverne du grand port que je lui ai donné rendez-vous, lorsqu'on est aventurier on a l'occasion de travailler avec toute sorte de personnages, avec certains le courant passe plus ou moins bien, je ne saurai pas réellement dire si c'est le cas de celui que j'attends aussi : Red A. Shadowrunner... Mes rencontres avec cet homme n'ont pas toujours été des plus courtoises, que ce soit dans la cité enfuie lors de notre première rencontre, plus tard alors que nous avions été mandatés pour protéger une jeune noble rêvant de vivre une aventure ou même dans ces ruines mystérieuses bien plus tard... Le jeune aventurier et moi n'avons pas toujours été sur la même longueur d'ondes. Alors pourquoi ce rendez-vous aujourd'hui? Parce que lorsqu'on est un homme d'affaire tel que je le suis aujourd'hui, il faut savoir mettre des sortes de conflits de côté. Red est un homme intéressant, son pouvoir est plus que pratique et par ailleurs, c'est un traqueur né! Malgré nos désaccords, nous avons toujours accomplis chacune de nos missions avec brio, ce sont de nombreux faits que je ne peux ignorer, lorsqu'on veut recruter les meilleurs possibles, quelques désaccords ne doivent pas faire obstruction! Oui, c'est un risque, un paris peut-être fou me dirons certains, avoir dans ma société un élément avec lequel je ne suis pas toujours d'accord pourrait être problématique cependant, j'ai tendance à voir les bons cotés plus que les mauvais quand il est question d'affaires...
Naturellement, Orisha m'accompagne, le grand et magnifique fauve installé devant la taverne, me prévenant télépathiquement des allées et venues, je reste malgré tout un homme prudent lorsqu'il est question de se trouver au grand port, mon nom n'est plus totalement inconnu depuis que je suis devenu noble et en prenant en considération ma société fleurissante, on ne sait jamais, il n'est pas impossible que mes anciens hommes ne commencent à s'intéresser à ce Aslander O'Sullivan dont personne n'avait entendu parlé avant. J'ai pris soin de m'inventer une identité parfaite, de ne laisser aucune trace, déformant juste un peu la réalité pour en faire quelque chose de plausible, aucun témoin pour affirmer ou non mon identité mais malgré tout, prudence et mère de sûreté... Un verre de rhum posé devant moi, une charmante serveuse qui me fait du charme, sans doute en espérant une pourboire, quelques cristaux de plus pour son service, peut-être même sa compagnie, mais qu'elle n'obtiendra pas! Je suis ici pour discuter affaire et non pas pour le plaisir, un plaisir que de toute manière, je ne partage plus avec la gente féminine depuis quelques temps, depuis que j'ai pris conscience d'une terrible réalité mais ceci, c'est une autre histoire...
Buvant une gorgée de mon précieux breuvage, jouant en faisant balancer cette mer ambré dans le contenant, je calcules les secondes, suis-je arrivée bien trop en avance? Red est-il en retard? Je ne saurai le dire! J'espère que le jeune homme ne me posera pas de lapin! Je pense que notre échange épistolaire a su venir titiller son intérêt et sa curiosité : une offre d'emploie lui permettant non seulement de se remplir les poches, d'avoir des rabais auprès de nombreux professionnels dans leur travails respectifs mais surtout, le frisson d'affronter des créatures que nul n'a jamais affronté, dans des lieux que nul n'a jamais visité... Plus que l'homme voulant s'en mettre plein les poches que je doute qu'il soit, c'est l'aventurier que j'ai appâté, celui assez fou pour venir avec moi dans la cité enfuie, celui que le danger n'effraie pas... C'est lui que j'espère recruter aujourd'hui, pour peu que mon offre trouve son intérêt.
J’étais attendu dans l’une des nombreuses tavernes du port par un autre aventurier dont je ne savais définir réellement notre relation. Il faut dire que cette dernière était plus que compliqué : d’une part, Aslader O’Sullivan était une personne que j’avais appris à respecter grâce à nos différentes missions ensemble. Je me souviens très clairement de notre rencontre et de notre parcours dans la cité enfouie, bien que je ne souvienne plus de la fin. Je sais d’après l’homme que l’on avait sortie de cet endroit que je devais probablement ma vie à cet homme. Nous nous étions ensuite retrouvés pour escorter une jeune femme, fille de noble qui voulait pour son anniversaire une chasse au trésor. Et enfin mais pas des moindres, alors que nous étions garde du corps de chercheur, nous avions été enfermés dans un temple souterrain où nous avions plutôt été en conflit à ce moment-là. Néanmoins, j’estimais tout de même l’aventurier et je me demandais bien pourquoi ce dernier voulait me voir.
J’arrive enfin à l’endroit convenu. Ce n’est pas un bar que je fréquentais énormément préférant de loin les gargotes du long du port où l’ambiance était tout simplement divine en journée et agréable en soirée que cela soi pour les danseurs comme pour les promeneurs. J’entre dans la bâtisse après avoir attaché mon rapidodo à quelques mètres d’un Rarwük. Plusieurs tables sont occupées par des joueurs de carte et je sens déjà que l’un deux est déjà bien lancé alcooliquement parlant. J’espère jusque que la bagarre qui suivra se fera sans nous. Je reconnais mon correspondant. Il est là, assis à une table avec un verre à la main. Je m’installe d’abord sans un mot commandant au passage la même chose que l’homme qui m’a fait venir ici, un rhum, un très bon choix.
“Bien le bonjour...”
Je dois avouer que je ne sais pas très bien ce qui va se passer...mais je sais que mon compagnon de fortune à quelque chose à me proposer. Dans ses lettres, il me parlait d'avantages en nature et d’argent. Mais ce qui m’avait convaincu de venir était surtout le reste du papier. Ce dernier semblait surtout vouloir former un petit groupe fait pour la chasse aux créatures et d’explorations. Deux choses qui je dois bien le dire m’avait tout de suite mis le grappin dessus. Pour autant, je ne devais pas dévoiler mon jeu trop vite, gardant le plus possible un air chaleureux. Il y a bien longtemps que je n’étais plus noble et mais différent essaye pour faire comme-ci cela était le cas avait été plutôt des échecs. Alors autant resté soi-même.
“Que puis-je pour toi, mon ami ?”
La porte de l'établissement s'ouvre, laissant apparaître une silhouette et un visage que je reconnais forcément parfaitement. Red A. Shadowrunner, l'aventurier ne m'a pas posé de lapin, une bonne chose donc car cela démontre déjà d'un certain intérêt pour l'affaire qui nous occupera aujourd'hui. S'approchant de moi, il prend le temps de passer commande avant de prendre place, un homme de goût à n'en pas douter puisqu'il compte s'abreuver de la même chose que moi, je ne pourrais jamais critiquer un homme qui boit du rhum c'est un fait! Je lui laisse naturellement le temps de s'installer alors que je fais tourner mon verre entre mes doigts, regardant la mer ambré prise par quelques soubresauts avant de prendre une gorgée du précieux liquide. Un léger sourire en coin se trace sur mon visage alors qu'il semble vouloir directement entrer dans le vif du sujet... Que peut-il pour moi? Une excellente question en réalité, c'est vrai, que peut le jeune homme pour moi? Ou plutôt, est-ce réellement la bonne question? Déposant mon verre devant moi, je m'installe un peu plus confortablement alors que le tavernier apporte directement le verre de mon interlocuteur. Son départ déclarant l'ouverture des négociations.
"Bonjour mon ami! J'espère que tu as fait bon voyage? Merci d'avoir accepté de me rejoindre aujourd'hui." Quelques civilités ne font jamais de mal après tout. "Que peux-tu pour moi? Je crois que ce n'est pas la bonne question. La bonne question c'est que pouvons-nous l'un pour l'autre? Je suis ici pour te faire une proposition qui, je le pense, sera bénéfique tant pour toi que pour moi!" De nouveau, un sourire en coin, légèrement séducteur alors que je regarde le jeune homme. Une nouvelle gorgée de rhum, un léger silence, dans la négociation, avoir la main mise est souvent une nécessité. "Vois-tu mon ami, je suis à la tête de ma compagnie, le trône d'Amphitrite installé ici au grand port. C'est une société qui a pour vocation la chasse aux monstres tout simplement! Tu comprendras donc que je recrute des aventuriers avec lesquels je pense pouvoir travailler efficacement. Dans les faits c'est très simple : mes partenaires - apothicaires, forgerons ou autre enchanteurs - passe commande pour des matériaux et les chasseurs, qu'ils soient aventuriers ou chasseurs de profession d'ailleurs, sont envoyés pour éliminer la créature et récupéré ce qui est demandé par le client. En plus d'une partie des cristaux de l'affaire entendue, mes employés ont des ristournes auprès de mes partenaires et d'autres avantages... Ce qui nous amène à cette entrevue." Dis-je avant de marquer un léger silence pour lui laisser le temps d'emmagasiner les quelques informations. "Toi et moi avons déjà travaillé ensemble par le passé, je te connais, je connais tes capacités et tes compétences. Red, j'aimerai t'offrir une place au sein de ma société en temps que chasseur."
“Eh bien je dois dire que je n’ai pas eu à me plaindre de la route, mon rapidodo est plutôt confortable même s’il est un peu têtu et qu’il a encore la sale manie de prendre mes cheveux dans son bac.”
La négociation est lancée. L’homme en face de moi décide dans un premier temps d’utiliser ma propre question en la transformant. Ce n’est pas ce que je peux faire pour lui, mais plutôt une aide qui irait dans les deux sens. Nous serions donc dans une sorte d’égalité relative...lui ayant besoin de moi et moi de lui. C’est plutôt malin...je savais déjà que c’était un beau parleur, ce n'est pas la première fois que je le vois faire. Tout comme je connais sa capacité de leadership. Il ne m’est donc inimaginable de le voir à la tête d’une petite entreprise. Chose importante, sa société est basée ici même à Grand-port. Ce qui veut dire que si cela m’intéressait vraiment, je n’aurais pas forcément à faire de grand aller-retour. Après soyons honnête, si vous vouliez des glandes de tissenuit, ce n’est pas à la mer que vous deviez chercher. Alors suivant la commande, je pourrais plus ou moins faire du chemin.
Aslander continue son discours...me nommant ses différents types de partenaire chez qui du coup en acceptant la proposition je devrais avoir des réductions. Je dois dire que cette partie de la discutions n’est pas forcément celle qui m’attire le plus. Je m’en sors en couture et en forge...donc cela ne m’intéresse pas vraiment, néanmoins connaître du monde vous procure quelques choses de plus précieux, des informations. Si une créature était repérée et que celle-ci était rare, nul doute que les langues allaient se délier. De plus, je pourrais peut-être en tirer avantage...après tout, s’il y en avait une, peut-être y en avait-il plusieurs...ce qui pourrait me laisser entrevoir la possibilité de faire d’une de ces bestioles une possible alliée. Il finit donc par le point le plus important, il me proposait donc un travail de chasseur.
“Je reconnais aussi tes capacités et je te respect...Je ne t’ai jamais remercié de m’avoir sortie des ruines en vie. Je me souviens de la plante et puis plus rien. Mais l’on m’a dit que tu m’avais fait remonter en premier avec mes animaux...Pour ce qui est de notre affaire actuelle et bien je ne vois pas vraiment le problème de travaillé pour ou avec toi...mais avant de parler cristaux...j’ai deux-trois condition.”
Même si je lui étais reconnaissant pour tout, je n’allais quand même pas accepter tout et n’importe quoi.
“Premièrement, je veux pouvoir choisir mes chasses...comme tu le sais, je ne tue pas pour le plaisir, je laisse cela au braconnier. Il est donc indispensable pour moi d’être en accord sur ce point puisque ce dernier est non négociable.”
En effet, s’il on me demandait de tuer une goule ou une autre créature dangereuse alors aucun souci mais s’il s’agissait de massacrer un troupeau de créatures paisible alors le commanditaire pour aller se faire voir, client ou non.
“Deuxièmement et c’est lié à ma première demande, je tiens à être informé en priorité de tout information concernant les créatures les plus rares...Et enfin dernier point, si jamais la mission doit être réalisé à plusieurs alors je veux pouvoir choisir mes compagnons de voyage...personne dont bien sûr je les soumettrais à ton aval.”
Je prends enfin ma première gorgée de rhum. le liquide coule lentement dans ma gorge...et cela est vraiment appréciable. Voyons maintenant les demandes et/ou les refus de mon peut-être futur collègue-employeur.
La discussion est lancée, après tout nous n'avons pas de temps à perdre. Il me le fait comprendre en payant immédiatement sa boisson, à moins que ce ne soit qu'une technique pour me faire accélérer un peu plus encore? Après tout j'ignore tout de ses projets et de son emploi du temps mais qu'importe? Après tout, je n'ai pas non plus de temps à perdre, pas pour l'exposition de la situation en tout cas. Non, ce qui est important en affaire, c'est l'après, une fois que l'offre est sur la table : les négociations, les conditions, les discussions concernant exactement ce que l'on attend l'un de l'autre! Quand il est question d'affaire, c'est cette partie qui est intéressante. Et en parlant de négociation, le jeune aventurier a plusieurs exigences. Je le laisse bien-entendu les exprimer, les refuser simplement serait quelque peu stupide, impossible d'espérer l'avoir dans la compagnie si ma seule réponse est un non définitif sans prendre le temps de l'écouter et d'y réfléchir. Bien-entendu, cela ne veut pas dire que je vais tout accepter mais nous verrons bien en temps et en heure. Pouvoir choisir ses chasses? Ma foi, cela ne me semble pas poser de problème, bien-entendu, je sais que le jeune homme a une relation toute particulière avec la faune sauvage, je sais également qu'il ne désire pas tuer inutilement des créatures quelconques sans une bonne raison, son pouvoir le poussant plus à les amadouer qu'autre chose.
Sa deuxième condition par contre... Je ne vais pas mentir, il me fait doucement sourire sur ce coup. Je reconnais bien là l'aventurier, un peu orgueilleux, qui veut se lancer sur les plus terribles chasses. Nouvelle gorgée de rhum alors que je l'écoute attentivement et je dépose finalement mon verre, maintenant vide, devant moi pour pousser un léger soupire. "J'ai bien entendu tes conditions, bien-entendu cela est parfaitement acceptable mais il y a quelques précisions que je me dois d'ajouter..." Dis-je en joignant mes mains l'une à l'autre et en posant mes coudes sur la table. "Tout d'abord, le fait que tu veuilles choisir tes missions, je n'y vois pas le moindre soucis en réalité, il est cependant possible que j'ai besoin de tes capacités particulières sur certaines missions. Ne t'en fais pas cependant, je connais ta relation particulière avec les bêtes sauvages, je ne te demanderai pas de tuer une quelconque bête si tu ne le désire pas, je dois cependant "utiliser" au mieux les capacités de mes associés tu le comprendras je suppose?"
Après tout, c'est parfaitement logique. Je dois employer mon personnel au mieux de mes possibilités pour les différentes missions. "Ensuite, en ce qui concerne ta seconde demande. Je peux parfaitement te signifier les missions concernant les bêtes les plus rares cependant, je ne peux pas accepter que tu choisisse tes partenaires en dehors de la société... Comprenons-nous bien, si tu as des amis, des partenaires habituels, je peux accepter de les rencontrer et de leur proposer un emploi avec plaisir même, mais je ne peux pas accepter de confier une mission de ma société à quelqu'un qui n'en fait pas partie! Si les choses se passent mal ou s'il y a un accident, tu comprendras que cela soit mauvais pour moi! Par ailleurs, il ne faut pas que sur une mission il y ait quelqu'un sur laquelle je n'ai aucun "contrôle" si je puis dire, si les gens envoyés font n'importe quoi car ils n'ont aucun compte à rendre, cela pourrait provoquer des problèmes..."
Je reconnais bien la mot interlocuteur et sa façon de diriger : utiliser au mieux les capacités de chacun. C’était effectivement important. Vous n’alliez pas envoyer un bleu se mesurer à un dragon si vous aviez la possibilité d’avoir une personne spécialisée dans ce domaine. Ce n’est donc pas réellement une mauvaise chose…Il va être le gérant de tout cela et je suppose qu’il évitera d’envoyer ces camarades se faire tuer car cela ruinerait à coup sûr son commerce et sa réputation. Je ne m’en fais donc pas trop quant à la situation. Je le laisserai m’employer selon ces envies tout en gardant ma conscience et ma ligne de conduite intact.
Je fais tourner lentement le verre de rhum devant moi sans le boire. Je préfère écouter la suite de son discours avant de le porter à mes lèvres. Il ne peut pas accepter que je choisisse mes partenaires en dehors de la société…en vrai c’est tout à fait logique comme dans le point précédent, il s’agit de contrôle et de confiance. Une personne non affiliée pourrait gâcher une mission jusque par ce qu’il n’a pas envie de travailler correctement. En étant lié par un contact interne, il y avait peu de chance que cela se produise puis que nous allions tous dans le même sens. Il ne ferme cependant pas la porte totalement : il est d’accord pour rencontrer ceux avec qui j’ai l’habitude de travailler. Il est évident que moi, j’ai une personne particulière en tête. A savoir ma compagne qui est aussi la plupart du temps ma partenaire de quête. Je porte finalement délicatement le récipient empli de liquide ambré à ma bouche pour qu’il se déverse dans sur mon palais direction ma gorge.
“Je te fais confiance en ce qui confiance pour ces missions où mes capacités seront les mieux utilisé. “
Cela nous faisait un point de régler et je dois dire que d’avoir une base d’accord était déjà un bon début.
“Pour ce qui est des membres du groupe : je comprends ta position. Il serait regrettable qu’un imbécile décide de jouer au héro durant l’une des tâches et que ce dernier se dédouane sur la société. Dans ce cas, j’ai déjà un nom pour toi…Lulla Renfri…c’est une aventurière de qualité. J’ai toute confiance en elle. “
Je repose mon verre tranquillement.
“Sinon comment vois-tu la chose niveau payement ? Est-ce qu’on fait 50-50 ou bien verse-t-on un pourcentage à la société ? “
Je dois avouer que cela m’indiffère un peu mais bon c’était un volet obligatoire dans les négociations. Enfin ça c’est probablement la partie dont je n’ai pas réellement d’exigence.
Bien-sur je désire contrôler un minimum ce qu'il se passe lorsque j'envoie des gens en mission. Pas que je sois douteux de leur capacités ou que je veuille la main mise sur les affaires mais, si contrat il y a ce sera avec moi, avec ma société, avec ma réputation en jeu. S'il y a un problème on ne va pas blâmer les employés mais moi qui ait envoyé sur le terrain des hommes n'ayant pas le profil ou la mentalité pour faire la mission correctement... Non, j'ai atteind le rang de noble grâce à ma réputation, ce n'est pas pour tout gâcher alors que doucement, je bouge mes pions vers plus encore. Au moins, mon partenaire du jour semble parfaitement conscient de ces vérités ainsi que de mes attentes ou mes réserves sur ses demandes. S'il n'a rien exigé d'extravagant, je ne pense pas que ce soit mon cas non plus.
Au moins nous sommes capables de nous entendre ce qui, dans un accord entre deux partis, est toujours un bon point de départ. Je suppose que le fait d'avoir déjà travaillé ensembles rend cela plus simple. On se connaît et si notre relation n'a pas toujours été des plus harmonieuse, nous avons prouvé que nous sommes capables de travailler ensemble lorsque la situation l'exige. Après tout, cela n'a rien de personnel dans ce genre de cas, c'est du business. Et d'ailleurs je souris doucement alors qu'il me propose déjà une potentielle recrue? Au moins nous ne perdons pas de temps ce qui n'est pas pour me déplaire mais me signale également une potentielle préférence pour ses missions futures. Il est bon de le savoir, les gens travaillent généralement mieux si on accède à leurs demandes les plus simples.
"Lulla Renfri? Je n'ai pas la chance de la connaître mais, si tu me la recommande si chaudement, il est évident qu'il sera de mon plaisir de la rencontrer à ce sujet... après tout, les bons aventuriers seront toujours un plus pour ma compagnie n'est-ce pas? Dis-je en riant légèrement. Je dois bien l'avouer, cette rencontre se passe encore mieux que je ne l'avais escompté. Après tout, on ne peut jamais être sur d'à quoi on doit s'attendre, je suis satisfait de voir que cela se passe de la sorte et c'est sans amertume que je termine mon verre en écoutant ses propos suivants... ah oui le salaire. Forcément qui dit travail dit compensation financière mais je dois avouer que c'est sans aucun doute le point qui me fait le moins trembler lorsqu'il est question des conditions de l'emploi.
"C'est bien plus simple que cela mon ami... Si le contrat porte sur... et bien, un contrat de la guilde en même temps, une chasse jumelée par la guilde et le Trône que tu acceptes, la récompense offerte par la guilde est toute à toi! Nous ne touchons rien de ce que la guilde offre si nous ne participons pas à la chasse. Ma société se contente de récupérer ce que notre client a commandé et c'est lui qui nous paie. Hors de question donc de dépouiller nos employés de ce qu'ils auraient touché en totalité en passant uniquement par la guilde. Dans le cas d'un contrat ne passant pas par la guilde, c'est différent bien-entendu, c'est la société qui prends tout le bénéfice de la vente. Cependant tu ne travaille pas pour rien, à chaque mois la société te donnera un "salaire" basé sur le nombre de chasse que tu auras effectué. Cela en plus des avantages chez nos différents partenaires. Les avantages chez les partenaires sont les mêmes pour tous mais nous voulons féliciter les membres les plus actifs et efficaces de la compagnie...
Je suis le premier à parler d’argent véritable. Moi qui pensais devoir reverser une partie de mes revenues directement...pas du tout...Si la guilde propose je garde l’ensemble des gains qui m’aurait été dû. Ce qui me laisse perplexe c’est si cela ne passe uniquement que par la société : Elle récupère l’ensemble et puis redistribue une partie en fonction de l’investissement des aventuriers. En vrai cela n’a rien de sorcier mais faut-il encore la possibilité financière de le faire : Si jamais pour une raison ou l’autre on ne fait que des missions non officielles et bien l’argent n’allait pointer son bout de pièce qu’à la fin du mois. Autant dire que mélange des deux seraient probablement plus acceptable pour les roturiers comme moi.
“Je vois, bien je suppose que je ferai en sorte de faire une sorte d’équilibrage entre mes deux employeurs...histoire de maximiser mes profits et ma réputation...”
Je parle rarement de ma réputation...à vrai dire je n’écoute pas vraiment ce que l’on dit sur moi. Je suis presque sûr pourtant que certains m’ont donné des surnoms tel que “l’homme-bête” ou “le chasseur”. Nul doute, que certains nobles ont déjà dû entendre mon prénom quelques parts ou du moins une rumeur me concernant. Enfin passons...après tout je m’en fiche un peu.
Mon verre se termine lentement. Pour ma part, je n’ai plus trop de question à lui poser et je n’attends plus vraiment grand-chose de notre entretien. Je ne suis pour autant plus aussi pressée de partir. Je rappelle la serveuse pour quelle nous remet deux verres de ce délicieux breuvage.
“Nous avons parlé de l’argent, des chasses, des possibles recrues...vois-tu un autre point qu’on n’a pas encore soulevé ?”
Je finis les quelques gouttes encore présentes dans l’ancien verre alors qu’elle nous apporte la seconde vague.
Je ne peux m'empêcher de rire très légèrement lorsqu'il exprime sa volonté de cumuler les contrats pour la guilde tout en participant aux "chasses" organisés par le trône, il a bien comprit comment fonctionne mon système et pour cause, c'est aussi pour favoriser les contrats de guilde que j'ai fais cela de cette manière! Quel intérêt pour moi d'avoir des aventuriers qui n'agissent pas pour la guilde des aventuriers? Après tout, tout est question de réputation également lorsqu'on y pense! Plus le trône va faire parler de lui, plus les gens vont vouloir faire affaire avec! Ce n'est rien de plus que cela et pour le coup, je me suis déjà doté d'une carte maîtresse que je garde précieusement dans ma manche : Arya Tolevira! Quoi que l'on puisse dire sur la jeune femme, elle est l'une des saphir en activité de la guilde, l'avoir parmi mes "collègues" au sein de mon entreprise m'offre un très bel "emballage" à présenter. Mais qu'en serait-il si j'avais deux, cinq, dix saphirs travaillant avec moi? On mesure le succès d'une entreprise au succès de ses employés après tout, surtout dans ce domaine!
"Je t'y encourage sincèrement mon ami! Après tout, loin de moi l'idée de détourner nos meilleurs aventuriers de missions nécessaires pour le bien être du royaume! Après tout, nombre de mission offertes par la guilde peuvent parfaitement se cumuler avec les recherches de nos clients, pourquoi alors se privé de faire d'une pierre de coup! Tu gagnes de la réputation auprès de la guilde et du royaume et tu travaille dans ma compagnie? Ma compagnie gagne en réputation! J'ai donc tout intérêt à ce qu'un équilibre soit trouvé entre ces deux "boulots"!"
Dis-je souriant, pas de langue de bois! Après tout mentir ici ne serait pas intéressant, pas quand il est question de mon entreprise, par lorsqu'il est question d'une affaire qui se passe en toute légalité! Pour éviter les ennuis, il suffit bien souvent de faire preuve de transparence et, qui sait? Une fois certaines affaires du passés réglé, peut-être que ma réputation à la guilde et le succès de mon entreprise me permettront de définitivement oublié mon passé et de me ranger? Je suis sûr que certaines personnes n'attendent que cela et même moi, peut-être pourrais-je me laisser tenter par une vie plus stable avec les bonnes personnes? Cela est une autre histoire! Alors que la serveuse nous amène un second verre, j'observe Red un petit moment alors qu'il me questionne sur un prochain point que je pourrais soulever. Je soupire doucement, ce n'est forcément pas le point que l'on veut aborder pour être honnête mais cela se doit d'être fait! Je connais les aventuriers, j'en suis un moi-même, et certains ont parfois tendances aux débordements dirons-nous...
"Un effectivement : La tenue! Je te connais pour savoir qu'il y a peu de risque mais, c'est un discours que je dois tenir à toute personne susceptible de rejoindre mon entreprise : Tu comprends qu'en travaillant avec moi, ton nom sera lié au miens ainsi qu'à celui de ma compagnie. Il va sans dire que dans un milieu comme celui des affaires, tout comme celui des aventuriers d'ailleurs, la réputation est importante! Je ne pourrais donc pas accepter de débordement! J'attends de mes équipiers qu'ils aient une conduite exemplaire en tout instant! Tout comme tu n'irais pas en mission avec un aventurier ayant la réputation d'être ivre en permanence, personne ne voudra faire affaire avec une entreprise dont les employés ont une sale réputation que ce soit concernant le travail ou même l'extérieur. Tu comprendras donc qu'au moindre écart de conduite, au moindre problème avec la garde, à la moindre affaire pouvant entâcher mon nom ou celui de mon entreprise, il pourrait y avoir cassation d'entente..."
Le point que mon confrère soulève est effectivement important : le savoir-être. J’ai moi-même comme probablement ce dernier déjà entendu ou vu des aventuriers qui durant une mission se sont mis à boire jusqu’à ne plus être apte au service le lendemain. Laissant alors la charge du travail sur les épaules des autres non imbibé d’alcool. Personnellement, ces gars-là et bien je ne les ai pas épargnés sur mes rapports. Qu’ils se la mettent à l’envers en dehors de notre travail, cela ne me posait aucun souci. Par contre que cela engendre des complications pour un travail...plus précisément que cela complique mon travail...hors de question. Je refuse pour ma part qu’à cause de braillard ou de poivrot ma réputation d’aventurier en prenne un coup.
“Je comprends...c’est même à la limite évident. Ce qui affecte la réputation dans un sens peut également le faire dans l’autre. C’est d’ailleurs pour cela que tu prends la peine de les ‘sélectionner’ toi-même.”
Enfin je suppose, il n’est peut-être pas le seul à choisir qui sont les gens avec qui sa société ferait affaire. Mais je fais commence à celui qui m’avait sauvé la vie à la Cité engloutie pour avoir la mise sur son projet. Il était du bilan de notre conversation, il n’était pas très dur. On pourrait même simplement dire que c’était une affaire conclue ! J’étais donc désormais un associé-employé de mon compère ici présent. Il ne restait donc plus qu’à trinquer à ce partenariat.
“Pour ma part, plus de question et plus de condition. Je suis ton homme...”
Sur ces mots, je lui tendis son verre fraichement apporté. Pas de grandes embrassades ou de rires aux éclats. Nous levions tout simplement nos verres à notre futur d’un geste sombre et assuré. Bien il ne me restait plus qu’à parler de tout cela avec ma compagne. Une fois l’ambre disparut, ce fut à mon tour de quitter la scène par la grande porte, direction la maison.