C'est un de ces jours, une de ces journées comme elle n'en a plus connu depuis longtemps! Fedora broie du noir. Personne n'y peut rien en réalité, c'est juste une succession d'événements. Ces-derniers temps elle était plutôt heureuse en réalité, son père - qu'elle avait enfin retrouvé - l'avait accepté, elle avait deux amies sincères en les personnes de Lin et de Jaina et en plus, il y avait Faolan, le jeune cuisinier qu'elle ne pouvait plus qualifié de célibataires, ils étaient ensemble maintenant elle et lui! Une pensée rapide, fugace qui la fit sourire, lui mettant un peu de baume au coeur... Avant que le nuage de la tristesse ne se réabatte sur elle... Oui ils étaient ensembles mais pour combien de temps? Combien de temps accepterait-il de rester avec cette poupée qui n'a rien de réellement humaine lorsqu'il pourrait être avec... N'importe qui d'autre en réalité sans y perdre au change selon elle? Elle voulait redevenir humaine, avant qu'il n'en est assez de cette créature de foire qu'elle pensait être! Une idée stupide bien-entendu, au fond d'elle elle le savait parfaitement mais, lorsque l'on déprime, même les idées les plus ridicules semblent parfaitement plausibles malheureusement...
"Mais tu as finis de broyer du noir? C'est moi le lugubre du groupe je te rappel!" Un coup, indolore, s'abat sur sa tête alors qu'elle lève les yeux - du moins sa vision puisque ses yeux de poupées ne peuvent pas réellement se mouvoir, même si elle ne comprend pas spécialement comment cela fonctionne - vers la poupée, plus petite et habité par une âme artificielle, qui sert de compagnon à cette grande poupée. Grimmy ronchonne, comme souvent, c'est sa manière à lui de tenter de faire comprendre à Fedora qu'elle s'en fait pour rien! Peu efficace, mais elle apprécie la tentative de son partenaire à la voix gutturale
"Allons Grimmy, Fedora a besoin de notre soutien, elle traverser une phase compliquée... Nous sommes là cher enfant, ce n'est qu'un petit contretemps..." Et voici Lucy, pas très originale mais elle ne voyait pas comment nommer cette autre âme artificielle, un peu spéciale, et habitant la représentation de la déesse en personne... Une imitation du fait de soupirer, et la petite poupée secoue doucement la tête...
"Je le sais bien-sûr mais... Je me sentais prête!" Commence-t-elle. "J'étais persuadée de redevenir humaine, je sais que ce n'était qu'une première tentative mais..." Hésite-t-elle. "Mais je voulais vraiment faire la surprise à Faolan! Que la prochaine fois qu'ils viennent, je me transforme en humaine de chaire et de sang devant lui... Vous comprenez?" Demande-t-elle, assise sur le quai, Grimmy posé sur sa tête et Lucy juste à coté d'elle, elle ne remarque pas qu'une personne s'approche, ne sait même pas pourquoi en réalité...
Après un peu de temps et plusieurs erreurs dans mon parcours, j’arrivais au quai. Une étendue bleue à perte de vue, il y avait les bateaux qui chargeaient et déchargeaient des caisses qui pouvait contenir beaucoup de chose. Je ne pus me retenir.
- C’est immense ! Je n’avais pas vu la personne, à côté de moi, il y avait tellement de monde que je ne faisais pas trop attention même s’il y en avait moins qu’à la Capitale, et en m’avançant je donnai un coup de pied sur une objet. Je ne savais pas ce que c’était, je dis juste : Oups, c’est quoi que j’ai touché ?
"Est-ce que ça va Lucy?" S'inquiète-t-elle alors que la statuette confirme que tout va bien, remerciant la poupée de son intervention. Pendant ce temps, Grimmy, toujours posté sur la tête de la jeune noble, se tourne vers la personne qui vient de repousser du pied son amie. Comme toujours, c'est avec une voix rauque, presque d'outre-tombe, qu'il s'élance dans sa vindicte vocale à l'adresse de la jeune femme. "Non mais franchement! Espèce de grande andouille! Tu peux pas faire attention à ce que tu fais? T'as failli envoyé Lucy à l'eau! C'est pas possible d'être aussi insouciante des autres!" "Grimmy cela suffit!" Intervient Fedora. "Lucy va bien, c'est le principal..." Affirme-t-elle en déposant la statuette de l'autre côté tout en replaçant ses bras. "Je suis désolé pour l'énervement vocal de mon compagnon, je pense cependant que son conseil n'est pas dénué de sens, vous devriez faire attention où vous marchez, cela aurait pu être bien plus grave." Affirme-t-elle en regardant l'inconnue de ses deux grands yeux immobiles. Pas de jugement ou de colère dans sa voix, plus un ton monotone comme une simple évocation des faits.