- Même ça, tu le loupes… se moqua-t-il en s’agenouillant à côté d’elle. Allez, j’te la fais rapide et sans douleur.
- Ina…
- D’façon, c’est un rêve, donc tu sentiras vraiment rien.
- … ros…
- Quoi ?
- Comment tu vas par…
- J’suis habitué à être ici, répondit-il simplement en haussant les épaules. Puis j’sens bien qu’j’réussirai pas à r’joindre notre vrai monde des rêves si tu dégages pas d’ici.
L’ombre d’un sourire passa sur le faciès de la blonde, que le mercenaire aida à regagner le vrai monde. Une fois cette basse besogne réalisée, il se releva et se sentit aspiré ailleurs. Il ne sut pas l’expliquer, mais il regagna un plan de l’existence qu’il avait l’habitude de côtoyer presque quotidiennement. Son propre monde des rêves, sa petite bulle à lui où son âme prenait du repos lorsqu’il n’était pas dans le plan physique.
Ivara, elle, ouvrit les yeux et se redressa d’un coup. Elle était dans sa chambre, à la Capitale. Sa chemise de nuit lui collait à la peau et elle suait. Rejetant ses draps d’un geste ample et vif, elle se leva pour aller se rafraîchir et retrouver une peau moins moite. Après avoir enfilé une nouvelle robe de nuit, elle décida de commencer sa journée. Elle se souvenait vaguement, la veille, avoir avalé une pastille de rêves pour essayer de retrouver une vraie nuit de sommeil. C’était quelque chose qu’elle n’avait plus, depuis qu’Inaros squattait son corps. À chaque fois, ils ne dormaient qu’environ deux ou trois heures avant de se réveiller et d’être en pleine forme pour entamer la journée. Mais vivre en partie la nuit n’allait pas l’aider à se sentir « normale ».
Même cette pastille de rêves était un échec.
Cependant, elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi - et par quel coup du destin - Luz, Violette et l’inconnu nommé Lunar avaient décidé d’en prendre une exactement ce soir-là.
- La vie est pleine de mystères, j’imagine, chuchota-t-elle à elle-même.
Et surtout, joyeuse nuit de la terreur Aryon !