Mon faux sourire se fanait au fur et à mesure de mes pensées, se transformant en un pincement neutre, sans vie.
" La seule chose que je veux encore de cette vie, c'est offrir le meilleur avenir à ma fille. Qu'importent les sacrifices que je ferai pour elle. Qu'importent les souffrances et les difficultés. Elle mérite bien mieux que ce que j'arrive à lui offrir. Alors je continue. Qu'elle n'ait pas à se poser les questions que je me pose. Qu'elle n'ait pas les choix que j'ai dû faire. Elle sera quelqu'un de bien. Quelqu'un d'heureuse."
Je retirai ma main avec douceur. Ne pouvant soutenir son regard, je le perdais vers Kahlua qui s'était mise à dessiner. Pourquoi est-ce que la tristesse me serrait la gorge quand j'osais dire ma vérité ? Quand j'assumais ce que je faisais ? Est-ce que ça choquerait la sublime que je ne parle pas de moi dans cette destinée que je me dessinais ? Oui j'étais résigné. D'où ce sourire léger, à la fois triste et véritable qui flottait sur mon visage alors que je contemplais ma petite.
" Il est parfois de difficile de faire certain deuil. Mais vous n'avez pas à vous rendre malheureuse pour une personne pour laquelle vous vous êtes sacrifiée. Vous avez tout offert, même vos larmes et votre distance. Continuer à souffrir, c'est alimenter cette spirale de tristesse. S'il a la moindre considération pour vous, ne pensez-vous pas que le meilleur moyen de le rendre heureux, est de vous rendre heureuse vous-mêmes ? Faire ce bout de chemin sans lui, c'est peut-être ce qu'il vous faut pour mieux vous retrouver ? Il faut parfois se donner l'occasion de se redécouvrir."
Rechel
Les yeux de Nevaeh suivirent le regard d’Elion. Sa fille était bien chanceuse d’avoir un père comme lui. Un jour, lorsqu’elle sera plus grande, elle était certaine que tous ses efforts porteraient fruit. Il était dommage que tant de sacrifice devait être fait. Elle aurait bien voulu alléger le poids qui l’empêchait d’être heureux. Elle aurait aimé pouvoir l'inviter à la guilde. Il y a toujours du travail à faire, on ne s'ennuie jamais. Mais, elle ne pouvait pas le forcer.
« Je suis certaine qu’avec tous vos sacrifices, elle sera capable de traverser tout ce que la vie lui lancera avec un sourire. »
Pendant une seconde, la jeune femme se demanda où pouvait bien être la mère de la petite fille. Un enfant, c’est plus facile de s’en occuper à deux. Enfin, de son point de vue. Elle n'avait pas d'enfant alors elle ne pouvait pas savoir. Mais, à deux, c'est toujours mieux. À aucun moment elle avait entendu parler d’une seconde personne pour l’aider. Il était le seul à faire des sacrifices. Mais, à ce sujet, elle ne dit pas un mot. Elle sentit la main du serveur s’échapper de la sienne alors qu’elle regardait derrière eux. Peut-être que ce contact avait été de trop. Elle croisa ses bras devant elle sur la table et laissa sa tête tomber vers l’arrière. Ses yeux examinèrent le plafond en se disant que ce dernier était bien plus intéressant que parler de son ancien meilleur ami. Il avait peut-être raison. Non, il avait complètement raison. Mais, elle n'avait pas à lui dire. Après avoir terminé de regarder le plafond, elle se redressa, retrouvant son sourire habituel. Trop réfléchir ne servait à rien.
« Alors, ce qui me ferait plaisir est que vous veniez me voir, lorsque vous aurez le temps, à la guilde. De cette façon je serais heureuse et mon ami le sera aussi. Mais enfin, j’ai l’impression que vous en connaissez plus sur moi que j’en connais sur vous. »
Toute cette danse de tourner autour du pot commençait à être longue. Elle était bien meilleure à écouter et ne commenter ensuite que parler d’elle-même. Elle commençait à être à court de choses à lui dire.
« J’ai bien peur que j’aie tout dit d’intéressant sur moi. Si je continue, je vais vous ennuyer. Alors je vous invite à me parler un peu de vous. »
" - Quand l'occasion se prêtera, je passerai avec plaisir. J'avoue que le monde des aventuriers m'est totalement inconnu : je ne me suis jamais imaginé dans cette voie. Puis je me mis à sourire : Mais avec mon physique de ballerine, je ne pense pas que ça serait pour moi. Je n'ai ni les ressources ni l'inventivité nécessaire. Cependant... Si j'ose vous le demander...
- Demander quoi Elion ? Demander quoi à cette femme ?"
Une main s'était glissée sous mon menton, me relevant la tête d'un geste sans tendresse avant que des lèvres se plaquent contre les miennes. A sa voix et sa manière de faire, j'avais reconnue ma cliente qui... n'était pas prévue au programme. C'était une dame aux traits nobles et fins, à la stature d'une élégante et aux manières d'une sadique. Elle me préférait pour mon statut de soumis qui se taisait tant qu'on allongeait les cristaux. Plus d'une fois, je suis sorti de ces cessions avec des bleus ou des plaies. Or, elle payait de manière pharaonique -enfin, pour moi-.
Alors qu'elle se détachait de moi, elle fit glisser son indexe le long de ma mâchoire puis de ma joue avant de se redresser totalement pour jauger Dame Nevaeh.
" - Marcel est venu me voir en me disant qu'il y avait une... femme -on sentait le dégoût dans sa voix- qui draguait Elion. Et ce que je viens d'entendre m'est suffisant pour confirmer mes craintes.
- Dame Maurileen...
- Je suis déçue Elion. Je vais devoir redresser tout ça."
Elle me prit la main sans ménagement et me tracta avec une force insoupçonnable au vu de son physique. Si l'aventurière réagissait, je lui ferais un geste de la main lui demandant de ne rien dire, de ne rien faire. Je préférai faire ça en "privé" plutôt que d'avoir une correction sous le regard de ma fille. Sans doute que Dame Neaveh le comprendrait avec mon regard fuyant entre elle et ma Lua. Un fort sentiment de déception me prit au tripes. Cependant, comme à mon habitude, je me laissais faire car j'était persuadé de ne mériter rien d'autres. Alors je remis mon masque de mensonge.
Sans un au revoir, sans un autre signe, notre rencontre se finissait par une porte qui claquait à l'étage.
Rechel
Qui était-elle ? Cette femme, non ce serpent aux allures d’un humain. Ne voyait-elle pas qu’Elion était occupé ? Alors que le regard de la nouvelle femme inspectait Nevaeh, celle-ci lui renvoya un regard sombre. Pour qui se prenait-elle ? Et pour qui elle prenait Elion ? Redresser ? Déçu ? Il avait le droit de parler à qui il voulait ? Elle sentit la colère monter et brûler bien plus fort que le feu à ses côtés. Il allait lui dire quelque chose d’important. Du moins, c’est l’impression qu’elle avait. Alors que dame Maurileen le tira vers elle. C’est trop. Pourquoi se laissait-il faire ? Elle ne comprenait pas. Mais, s’il voulait régler ce problème lui-même, alors elle n’interviendrait pas. La jeune femme serra des dents, s’empêchant de dire quoi que ce soit pour ne pas ajouter aux problèmes du roux.
Alors que le duo s’était enfermé quelque part, Nevaeh se sent un peu perdu. Elle aurait bien voulu se mettre entre la femme et le serveur. Elle aurait envoyé promener cette garce jusqu’au lendemain. La chipie était peut-être partie, mais la colère en elle brûlait encore. Elle ne savait pas quoi en faire. Le temps avança et elle considéra attendre que le jeune homme termine ce qu’il avait à faire, mais la soirée commençait à se faire tard. Mais, elle se rappela le regard d’Elion vers sa fille. Alors, ne voulant pas laisser la petite fille seule, elle resta. Elle garda un œil sur elle et sur les alentours ne voulant pas que quelque chose arrive.
Le temps passa et Nevaeh croisa ses bras sur la table pour y déposer sa tête. Elion n’avait pas encore terminé et la pluie ne semblait pas vouloir s’arrêter. Était-elle trop intrusive ? Peut-être qu’elle devrait partir. Mais, il voulait lui demander quelque chose. Et elle voulait savoir quoi. De plus, elle ne pouvait pas laisser sa fille seule. Les secondes se transformèrent en minutes et rapidement, la jeune femme sombra dans un sommeil léger.
Alors que ma cliente quittait notre niche, moi je tremblais...
De froid, de gêne, de rage, de douleur.
La correction avait été belle et au vu du miroir, je ne pourrais cacher les stigmates. J'avais la tête d'un homme battu et si je me levais, j'aurais sa démarche aussi. Et j'étais fatigué... fatigué de devoir faire encore semblant. De devoir sourire alors que je souffre. De devoir marcher alors que je rêve de m'écrouler. Mais je ne le peux pas... Je ne le dois pas...
Alors que je me redressais, appuyant sur mes bras, je sentais mon dos se raidir, mes côtes me couper la respiration et une nausée remonter le long de ma gorge. J'ai mal. Simplement. Purement. Avec maladresse, je me m'habillais avec la lenteur d'un centenaire et quand je me mis sur mes jambes, je me rassis immédiatement. Ma cuisse droite me faisait souffrir : la béquille m'avait déjà laissé une belle trace. Je sais qu'en chauffant mes muscles, la douleur allait passer alors, bon gré, mal gré, je me levais et forçais. En coulisse, je me lavais rapidement pour retirer sang et sueur de mon corps... et je pus voir l'étendu des dégâts. Ma joue gauche était rouge avec un hématome qui commençait sous mon œil. Dans mon cou, des traces ponctiformes de ses doigts se resserrant sur ma gorge. Je réajustais mon col pour tenter de les cacher. Je mis du frais pour faire désenfler... alors que je revivais ces moments blessants.
Un peu comme la trompette tonitruante de la victoire, j'entendis la relève du début de jour. Le calvaire était terminé. Rendez-vous dans quelques heures pour le réitérer.
Quand j'arrivais dans la salle principale, je baissais la tête de honte. Comment cacher ce qui était écrit sur ma face ? Cependant mon regard se fit happer par la douce silhouette de ma fille et aussitôt mes traits se détendirent. Elle s'était endormie et les clients lui avaient passé une couverture sur les épaules. Or en y allant, je vis une autre personne qui me fit tiquer : Dame Nevaeh, dans la même position que Kahlua. J'étais étonné de la voir encore ici, d'autant plus que la pluie avait cessé. Mes collègues vinrent auprès de moi et je vis leurs regards gênés... leurs langues se lier de peur et de pudeur. D'un côté, ça m'allait très bien. Je n'avais pas de compte à rendre à ces gens.
Je mis une main tendre sur le dos de ma fille et lui glissai à l'oreille :
"Viens Lua, on va rentrer..."
Je n'eus qu'un grondement sourd en réponse. Je savais qu'il lui fallait du temps pour se réveiller ou au moins raccorder ses deux cerveaux. Mais je l'aimais comme ça. Je l'embrassais sur la joue alors que je me rhabillais convenablement pour la route. Je remis ma veste en grimaçant, mes gants... il ne manquait plus que mon manteau quand mon regard se posa sur la sublime... Qu'attendait-elle ? P-pourrais-je ?
" Dame Nevaeh..?"
Alors que j'approchais ma main de son épaule, elle se releva la tête. Nos regards se croisèrent. Je lui adressais un sourire.
" La pluie a cessé. Vous pourrez rentrer si vous voulez."
Je reviens auprès de Kahlua, je mis ma veste autour d'elle, m'accroupis à côté d'elle et tentai de la faire glisser sur mon dos. La petite avait l'habitude mais son contact avec mes muscles me firent mal... Je fermais les yeux alors que je tentais de me relever. Aller Elion, un dernier effort ! Avec l'aide de l'appui de mon bras sur la table, je me redressais alors que Kahlua me serrait au niveau du cou. Ma veste la protégerait durant le trajet.
" Selon le trajet, on pourra faire un bout de chemin ensemble ?"
Alors que je tentais de garder un visage neutre, je sentais mon corps qui réclamait du repos et de poser le poids que j'avais sur le dos...
Rechel
Nevaeh était plutôt surprise. Elle n’avait pas réalisé qu’elle avait dormi si longtemps. La pluie avait cessé et visiblement, Elion avait terminé de travailler. Il avait aussi terminé avec l’autre femme. Elle était plutôt contente de ne pas la voir dans les parages. Surtout lorsque ses yeux verts aperçurent des traces sur sa peau. Bien qu’il eût tenté de les dissimuler, certaines n’étaient pas complètement cachées. De plus, il avait l’air bien plus épuisé que lorsqu’ils discutaient ensemble. Elle hésita à parler. Que dirait-elle ? Inutile de réfléchir trop longtemps. Il était temps pour elle de partir. En se levant, elle observa le jeune homme poser sa fille sur son dos avec misère.
« Voulez-vous de l’aide ? »
Il n’avait pas simplement l’air épuisé, il avait l’air mal-en-point. Qu’est-ce que cette garce aurait bien pu faire ? Et pourquoi s’était-il laissé faire ? Elle avait plusieurs questions en tête, mais malheureusement, elle savait que ce genre de chose n’était pas facile à discuter. Sans mentionner que c’était quelque chose de privé. Elle ne pouvait pas se mettre le nez dans la vie des autres. Surtout lorsqu’elle connaissait à peine le rouquin. Elle lui ouvrit la porte, pour qu’il puisse sortir sans trop de difficulté et observa les rues vides. Quelle heure était-il ? Elle n’avait tout de même pas passé la moitié de la nuit dans la taverne.
« Si vous le souhaitez, je peux bien vous accompagner. »
Alors qu’ils traversaient les rues, Nevaeh jeta des coups d’œil inquiet vers Elion. Elle l’aurait bien aidé à marcher, mais avec sa fille sur le dos, elle n’était pas certaine comment faire. Elle n’avait pas l’audace de lui demander s’il voulait qu’elle porte l’enfant sur son dos.
« Vous semblez avoir mal. Êtes-vous sûre qu’il n’y a rien que je puisse faire ? »
À deux, ou plutôt trois, la route était moins longue. Elle était bien contente de voir que leur route était semblable pour le moment. Quoiqu'elle ait sûrement accompagné le serveur même si leur chemin était différent. Elle n’avait pas oublié la raison pour laquelle elle avait attendu après lui.
« Je me souviens que vous vouliez me demander quelque chose. Je serais bien intéressée à savoir ce que vous vouliez. »
Elle voulait être capable de l’aider. S’il ne pouvait pas rejoindre la guilde, elle pouvait au moins écouter ce qu’il avait à dire. Elle espérait qu’elle pouvait au moins être en mesure d’être à la hauteur de sa demande.
Puis je pris le temps de regarder Dame Nevaeh...
" Il n'y a pas grand chose à faire pour moi. Voyez, en une cession, j'ai gagné assez pour manger à deux pendant plusieurs semaines. Je pourrais même mettre de côté pour Kahlua... Je ne suis pas une personne à sauver... alors, s'il vous plait, ne me prenez pas en pitié. Ca me ferait plaisir qu'on arrête de me regarder comme un pauvre type... Dans tous les sens du terme."
Je ne disais pas cela de manière agressive ou revancharde, d'ailleurs ma voix était douce et posée. C'était une constatation. De par ma situation et mes choix, on me victimisait et on tentait de me sauver. Je n'attendais rien de personne... Et être heureux n'était pas dans mes projets. Je faisais ce que je pensais être le mieux pour ma fille. Et je m'étais déjà exprimé sur ce sujet plus tôt.
" Par contre oui.. j'aurais une demande à vous faire. Je sais qu'elle parait un peu... étrange mais.. J'ai vu la façon dont vous avez lancé ce coutelas et vous m'avez dit que vous aviez des rudiments en combat. J'aimerai apprendre à me défendre. A utiliser dague et arc. J'ai eu quelques mois de formation pour devenir garde lorsque Kahlua n'était pas encore née... et j'ai toujours regretté de ne pas avoir pu continuer. J'aimerai apprendre à être fort. Apprendre à résister quand l'occasion se présentera. Car si mes projets aboutissent... peut-être que je sortirai de ce métier. Cela me sera utile contre les dames qui s'y opposeront."
Je ne savais pas si je demandais la lune ou simplement un service négociable. Je ne savais pas comment elle allait le prendre. Cependant, je ne sentais aucune gêne : l'occasion faisait le larron non ? Et puis, elle voulait m'aider ? N'était-ce pas le meilleur moyen pour m'offrir des ailes ?
Rechel
Nevaeh trouvait triste que les choses devaient en être ainsi. Il faisait ce qu’il avait besoin de faire pour faire vivre lui et sa fille. S’il ne souhaitait aucune aide, alors elle ne lui redemanderait pas. Elle resta silencieuse, écoutant sa demande avec un sourire. Ce n’était que cela ? Elle aurait bien voulu rire, mais elle ne voulait pas le blesser. Il avait l’air si gêné de demander une telle chose, alors que ce n’était presque rien.
« Je m’entraîne souvent l'après-midi après le travail à l’extérieur de la capitale. Lorsque vous serez libre, vous pouvez venir me retrouver à la guilde. »
Depuis qu’elle s’était entraînée avec Red, ce bois était devenu un de ses endroits favoris de la capitale. Juste à un peu moins d’une heure de marche et elle était sûre que personne n’allait la déranger. Autant, elle aimait s’entraîner qu’elle aimait prendre des marches, et même faire une sieste. Peut-être qu’avoir quelqu’un pour s’entraîner pourrait être un bon changement.
« Je suis sûre que vous auriez fait un excellent garde. Lorsque vous arriverez à sortir de ce métier, je vous aiderai s’il y a des dames qui ne sont pas contente. »
À la pensée de la femme qui était venue arracher Elion de leur conversation, sa colère contre elle remonta aussi rapidement qu’elle disparut. Elle était ce genre de personne que Nevaeh ne pouvait pas supporter. Un seul coup d’œil lui avait tout ce qu’elle avait besoin de savoir.
« Si ce n’est pas indiscret, puis-je demander quels sont vos projets ? »
Peut-être rejoindre la garde ? S’il rejoint cette organisation, personne n’osera s’attaquer à lui. Être aventurier pouvait être payant aussi, mais dangereux. Et s’il a une fille dont il a besoin de s’occuper, voyager à travers le royaume ne doit pas être une bonne idée. Alors qu’ils continuaient de marcher dans les rues, la jeune femme arriva à un coin de rue qu’elle devait prendre.
« Je dois tourner ici. Je vais donc devoir vous dire au revoir. Prenez soin de vous et je vous attendrais à la guilde lorsque vous serez prêt. »
Elle lui sourit avec de tourner les talons et continuer le petit bout de chemin restant. Le temps passait réellement plus vite en compagnie.
Cependant.. il y avait beaucoup d'éléments intercurrents... Il était tout à fait possible que je ne puisse jamais arriver à mon espérance finale. La fatigue et mes pensées obscures me tirèrent un long soupire. Nous arrivâmes au point de séparation :
"Je vous remercie. Au revoir, prenez soin de vous aussi. "
Je me détournais d'elle, partant dans une autre ruelle. Kahlua continuait à dormir sur mon dos quand j'arrivais devant la porte de l'appartement après avoir monté les escaliers craquants. C'était un réel enfer avec cette saloperie de béquille.. Trop habitué à ce genre d'exercice, je pus d'une main ouvrir notre chez nous et immédiatement déposer mon tendre fardeau dans notre lit. Je la regardais respirer doucement, endormie et au calme... Cependant, je devais la mettre en pyjama et donc la réveiller un peu. Je m'y mis rapidement avant de la border et de l'embrasser sur le front.
Moi, je filais sous la douche froide pour m'épurer de cette drôle de soirée. Alors que je frictionnais mon corps pour me réchauffer, je pris une petite madeleine à Kahlua : je mourrais de faim mais avais la flemme de cuisiner pour moi à cette heure-ci. Une fois propre et à peu près sec, je vins dans notre lit, la pris contre moi et m'endormis du sommeil du juste.
|
|