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-Dans mon état, je ne serais pas plus efficace qu'un milicien apeuré, mais j'ai un autre plan qui ne nécessitera pas de se mettre en première ligne.
Si tout se passe bien en tout cas
Car mis à part fortifier le village, la préparation allait rapidement être limitée. Et alors qu'ils retrouvaient la chambre d'Arthorias, ce dernier déroula une carte assez sommaire, représentant les artères principales du villages.
Chacune d'entre elle menait à un seul et unique endroit, l'ancienne caserne, comme si le hameau avait été battit autour.
Ce qui en un sens n'était pas totalement faux.
-Quoi qu'il en soit, il va falloir faire au mieux avec ce qu'on pourra trouver et... j'ai peut être une idée.
Les trappeurs ne sont pas des humains, et ne vont pas chercher à faire un siège. A vrai dire, nous avons une grosse incertitude quant à leur comportement.
Ce sont des charognards... Mais jusque là, ils n'avaient jamais été aussi nombreux.
Et ce n'était pas peu dire. Ils pouvaient très bien contourner l'endroit... Mais d'un autre côté au vu de leur fuite, il y avait fort à parier que les habitants seraient un met trop tentant pour passer à côté.
Mais... Il y avait toujours cette incertitude...
-Tout porte à croire qu'ils resterons loin, mais j'ai la mauvaise impression que ça ne se passera pas aussi bien...
Et s'il était perclus de doutes, le capitaine ne pouvait pas vraiment se permettre de le montrer.
Sur la carte, il dessina rapidement de grandes flèches pour délimiter les axes principaux, peu nombreux, ils tiraient droit des portes à la caserne, sur de larges avenues en terre que rien n'obstruait.
-Autant préparer au pire et tirer partit de la nature de l'adversaire. Si ces créatures sont attirés par la nourriture, ils vont chercher les plus grandes concentrations de personnes.
Qu'en penses tu ?
S'arrêtant dans ses élaborations, il fixa la belle rousse, son air séreux se faisant légèrement moins dur alors qu'il profitait de quelques secondes de répit pour admirer son amante.
-Si tout était normal, nous n'aurions pas à craindre ces choses... Mais au vu de leur comportement mieux vaut être prêt.
Aurait tu vu quelque chose de plus la bas ? Quelque chose qui puisse nous donner plus de certitudes ?
Une autre option aurait été d'aller voir par lui même mais...
"Pas vraiment. Cela dit, il n'avait pas l'air de fuir. Plus de protéger l'endroit puisqu'ils sont tous apparu quand nous nous sommes approcher du cœur de la forêt. Avant ça, on en a pas vu."
Posant ma main sur mon menton en réfléchissant, je finis par transmettre ces dires à Arthorias avant de ponctuer cela de mes propres déductions.
- Il y a peut être plusieurs groupes. Après tout, celui qu'on a croisé vers l'auberge où nous étions étaient plutôt loin de cette zone. Et puis à vu d'œil l'auberge semblait abandonnée depuis plusieurs années alors que tes parents nous parlent d'un phénomène récent.
Je souffle, ne voyant pas tellement comment tout cela à pu débuter.
- Au final, j'ai l'impression qu'on a eu beaucoup de chance de pouvoir passer ces bois indemnes.
D'autant plus si aucune lettre n'est arrivée à destination.
- Mais comme tu dis, ça reste des trappeurs, des créatures charognardes. Si ne vont pas nous tenir en siège dans le but de nous affamer ou autre, juste pour nous manger... En partant de ce principe, on pourrait tout aussi bien les attirer dans un énorme piège et les décimer dedans. Mais est ce que ça règlerait le problème ? A mon sens, il faudrait plutôt enquêté sur ce qui a changé dans leur environnement. Mais tant qu'ils sont dans la forêt en si grand nombre, toute enquête est bien trop risquée.
Et si la déduction d'Haku est bonne, il y a peu de chance qu'ils sortent des bois pour nous assiéger tous en même temps. Si en soit c'est une bonne chose pour les habitants du village, cela va tout de même les contraindre à continuer leur vie en autarcie... Donc avoir encore moins d'accès aux médicaments et autres denrées qu'ils ne sauraient pas produire eux même.
Bref, à mon sens, il y a deux tableaux à jouer : le premier, les attirer hors de la forêt là où on veut. Donc soit ici, en regroupant tout le monde dans la caserne en barricadant tout, soit dehors, dans une fosse d'où ils ne pourraient pas sortir par exemple... Et pendant ce temps, voire pour tenter de savoir ce qu'il s'est tramé dans cette forêt pour savoir qu'elle est le fond du problème.
Et pour ça, on peut commencer à étudier la piste que nous suggérait ton père : à savoir tenter d'identifier la créature qui semble faire mourir la végétation.
Au moins tombaient-ils sur la même conclusion. Une conclusion qui n'apportait pas forcément les solutions qu'ils espéraient. Mais c'était mieux que rien.
-C'était l'idée oui, si l'on regroupe tout le monde dans un bâtiment facilement défendable on les attire forcément dans l'endroit que l'on veut.
Et si jamais ils ne sentent pas les habitants, on aura évité une combat inutile.
En aucuns cas cela dit, le problème ne serait réglé. Et à délayer l'inévitable, les gardes ne feraient que courir un risque plus grand au village dans le futur.
Soupirant pour lui même, le blond tacha de se creuser les méninges cherchant un moyen d'avoir plus d'information sans avoir à sacrifier quelqu'un. Sans succès cela dit.
-Il va falloir faire avec l'incertitude que nous avons dans ce cas et nous préparer en la gardant en facteur.
Bien souvent, la stratégie consiste à élaborer un plan pour réduire cette variable aléatoire. Alors... je te propose de faire avec ce que nous avons pour le moment.
Et alors qu'ils commençaient doucement à élaborer quelque chose, un bruit de ferraille se fit entendre à la porte, rapidement suivit par Alicia qui déposa une grosse caisse remplie à ras bord de pièces d'armure d'ancienne facture.
Des pièces qui n'étaient plus produite désormais, mais qui restaient tout de même assez utile.
-Et la voilà, tirée de la cave, heureusement que j'en ai pris soin
Déclara t'elle avec fierté en sortant le casque profilé de la cuirasse. Son profil sévère portait de nombreuses traces d'usure, signe que la tenue n'avait pas été utilisée que pour la parade.
-Je ne sais pas ce que tu compte en faire, mais prend en soins.
Son air suppliant tira un sourire à l'officier qui regarda sa mère avec amusement avant de déclarer avec tout le sérieux du monde.
-Je vais lui donner une seconde vie, et je veillerai à l'entretenir correctement, c'est promis !
Dit il en commençant à prendre les différents morceaux, remerciant sa mère avant de les monter sur un des supports, cette dernière prenant une forme humanoïde au fut et à mesure du temps, Arthorias travaillant relativement vite malgré ses blessures.
-Quant à toi Lunarya, je ne pourrai pas être présent si les choses tournent mal, mais je peux te fabriquer un allié !
Il va me falloir un peu de temps... Et si les trappeurs décident de nous laisser en paix plus d'une journée... peut être un deuxième.
Crée un golem serait extrêmement vorace en énergie, mais au vu de son état, cela serait mieux que s'agiter en tout sens avec une épée.
Ce serait sa pierre à l'édifice et de plus, les constructs pouvaient avoir bien d'autres utilités que le combat.
-Mais une fois fait, je serais bien incapable de lever une épée...
Est ce que je lui en veux de s'agiter encore et toujours ? Non, clairement pas. Et même si l'idée qu'il se fatigue en utilisant son pouvoir ne me plait guère, je sais que sur ce point, je serai clairement incapable de le faire changer d'avis alors autant ne pas s'engager dans un combat perdu d'avance.
Et si je choisi exprès de l'appeler par son rang plutôt que par son prénom, c'est bien que là, j'ai besoin de ses talents de stratèges et d'officiers. Même si je peux le conseiller s'il me le demande, je reste et resterais toujours sa Cuirassière dans le cadre professionnel, et j'obéirai à ses ordres lorsqu'il s'agit d'agir en temps que protecteur du peuple et du royaume.
Alors je m'attèle à monter cette armure de la même manière qu'il en expose certaines dans son bureau, accrochant les pièces d'armures au support pour qu'elle reste immobile tout en enlevant les pièces des mains d'Arthorias si d'aventure il avait envie de continuer à gigoter dans tous les sens. Le tout soutenu d'un regard désapprobateur, bien entendu.
Et ce n'est qu'une fois l'armure totalement construite que je me recule et la regarde, repensant soudainement à la dernière fois où j'ai eu l'occasion de croiser un des golems du capitaine.
- On est d'accord que cette fois tu ne vas pas l'utiliser pour me séquestrer dans une chambre, hein ?
Je lui lance un sourire moqueur en coin, repensant une nouvelle fois aux derniers événements que nous avons vécu ensemble avant de nous concentrer sur notre mascarade avec ma famille.
- Mais tu sais, te sens pas obligé de me protéger hein. Je suis une grande fille, je suis capable de me défendre toute seule...
Dixit celle qui a le corps recouvert de cicatrices... Cela dit, je suis toujours vivante, donc c'est bien que je m'en sors toujours, non ?
Alors, sans embage, il cita un ancien officier de la garde royale
-Si l'on est pas sur qu'un ordre est exécutable et si l'on n'a pas moyen d'en vérifier l'exécution, alors mieux vaut ne pas le donner.
Hors j'avais le moyen de le vérifier à l'époque. Et non, promis personne ne te "séquestrera" dans ma chambre, moi excepté mais j'espère que tu sera volontaire
Dit il avec un sourire entendu, chassant par la même cette histoire qui avait visiblement marquée la demoiselle.
D'un autre côté sans le golem, la jeune femme se serait sans doute enfuie, quitte à rouvrir toutes les blessures que les médecins avaient pris la peine de refermer.
L'officier resta un moment pensif, se demandant si la laisser libre de se vider de son sang aurait changé toute l'histoire.
Levant la main, il tint néanmoins à corriger un petit détail.
-Il n'est pas question de te protéger, du moins pas seulement...
Un soldat en plus ne nous sera surement pas de trop, qui plus est, cela permettra éventuellement de réduire la charge des sentinelles.
Frappant du dos de la main contre le plastron ouvragé, il laissa le métal résonner dans la pièce, comme pour en éprouver la qualité.
Et si quelques particules de poussière tombèrent ce fut seulement pour révéler un acier saint préservé de la moindre trace de rouille
-J'ai bon espoir de nous en tirer sans pertes, avec deux comme celui-ci, je pense que ce sera bien plus facile !
Mieux valait un golem sur le front qu'un milicien, ces derniers manquant d'a peu près tout.
Peut être cela dit faudrait t-il qu'il pense à faire développer un tatouage pour en augmenter les capacités
-Par contre je risque d'être incapable de faire quoi que ce soit pendant plusieurs heures, tu pourra t'occuper de faire rentrer les gens à la caserne ?
Et si sa famille expliquerai volontiers la situation, une paire de bras en plus ne serait pas de trop
Cela me surprend un peu. Je veux dire, pour le moment, les trappeurs ne sont pas sortis de la forêt, et de là a ce qu'ils en sortent, il auront de longues heures de marches avant de débouler sur le village.
- On ne devrait pas plutôt faire poster une sentinelle à l'orée de la forêt ? Et dès qu'elle verra des signes des trappeurs, alors elle rentrera au triple galop au village et on pourra alors faire l'évacuation de tout le monde dans la caserne... Sans ça, qui sait combien de temps on devra attendre avant qu'ils n'arrivent... Si ils arrivent.
Car oui, il y avait encore cette inconnue là à résoudre. Est-ce qu'ils fuient ou est ce qu'ils protègent quelque chose dans la forêt ? S'ils fuient, ils viendront. Mais s'ils protègent... On risque de les attendre longtemps sans jamais les voir.
- Mais je peux participer à prévenir tout le monde oui, et commencer à mettre en place des installations pour les recevoir. Il me faudra alors le nombre d'habitants, histoire d'essayer d'installer tout le monde le mieux possible le temps que ça durera.
Mais il faut quand même garder à l'idée qu'ils peuvent ne pas sortir... Et si on veut éliminer le facteur aléatoire, dans ce cas, on peut toujours faire en sorte de les faire sortir nous même... Par exemple en allant les titiller, ou en créant une piste de miettes de pain... Le village serait capable de se remettre d'un sacrifice de quelques bêtes pour les trappeurs ?
Mais plus que de savoir ce que je devrai faire alors qu'il aura épuiser toute son énergie restante pour faire un pantin d'armure, je préfère tout de suite le prévenir...
- Et Artho... N'en fait pas trop. Sinon c'est mon inquiétude pour toi qui me séquestrera auprès de toi et je risquerai d'être incapable de faire quoi ce que soit d'autre...
Si j'ai déjà eu -trop souvent à mon gout- à faire avec ses golems, je ne l'ai pour autant jamais vu en créer de nouveau. Et je ne sais absolument pas à quel point le processus est énergivore. Mais si comme il dit, il sera inapte à faire quoi que ce soit pendant plusieurs heures, le principe même ne me plait déjà pas des masses...
-J'oubliais oui... Il faudra les prévenir oui. Mais ne pas oublier de mentionner que les trappeurs ne sont pas des pillards. S'ils ferment leurs portes, leurs objets ne bougerons pas.
C'était au moins un point positif. Et ils éviteraient les éternels contestataires.
D'ailleurs, son amante proposait plusieurs solutions assez intelligentes et qui allaient surement mériter quelques réflections.
-On postera une sentinelle oui, mais uniquement de jour, je ne veux pas risquer la vie de quelqu'un en pleine nuit, même au milieu des plaines. On ne sait après tout pas encore ce qui à tué les gardes.
Pour la nuit, les sentinelles en haut des murs suffiront amplement. Les trappeurs ne risquent pas de tenter à imiter un arbre au milieu de rien.
Quand à l'idée de les attirer à l'intérieur. C'était sans doute le plan le plus sûr. Forcer l'attaque leur permettrait au moins de savoir à quoi s'en tenir.
Mieux encore, ils pourraient décider du moment idéal pour le faire. A condition de trouver le bon appât.
-On pourrait essayer oui, au pire, il suffirait d'acheter des animaux à leur offrir en pâture. Cela permettrait de renflouer les paysans locaux.
Et cela motiverais tout le monde à prêter main forte aux miliciens.
Pendant que la jeune femme s'occuperait de tout cela, Arthorias aurait le temps de graver dans l'armures les circuits destinés à canaliser sa magie.
Sortant d'une de ses poches un petit stylet, il commença déjà à tracer dans cette dernière
-Quelques effort et un peu de fatigue, ce n'est que peu cher payé si ça permet de sauver le village
Cette phrase, j'aurai très bien pu la dire dans d'autres circonstances. A la différence près que les "autres" d'habitude, ce sont mes collègues de la Royale, et non les parents de mon capitaine, amant et même fiancé. Oui, ça fait beaucoup de terme pour définir un seul homme. Même si bon, le dernier n'est clairement pas sincère au vu des circonstances... Même si... Au fond...
Alors que je franchis la porte, je me retourne une dernière fois pour le voir tracer ses gravures nécessaire à la création de son golem, souriant simplement face à ce tableau que j'ai la chance de pouvoir contempler avant de m'en détourner pour aller accomplir les missions qu'il m'a confié.
Et une nouvelle fois, je me retrouve devant ses géniteurs... Et si la veille la situation a été des plus stressante pour moi, la situation d'urgence me permet de les voir plus comme des soldats que comme des juges de ma relation naissante avec leur fils.
Alors, sur un ton plutôt professionnel, je leur explique les conclusions que nous avons tirés avec Arthorias et la marche à suivre qu'il a choisi.
- Je pense qu'aujourd'hui, il faut surtout nous concentrer sur l'envoie d'une sentinelle de surveillance, commencer à prévenir tous les habitants et prévoir une équipe pour installer un campement de fortune assez grand dans la caserne. Arthorias a besoin de deux jours pour créer ses deux golems, donc nous devons espérer que les trappeurs ne se montre pas avant cela. Aux termes de ceux ci, on pourra commencer à rassembler du bétail pour les attirer vers la caserne tandis qu'une équipe devra se préparer à intervenir directement dans la forêt.
- Je vais charger nos plus jeunes d'installer la caserne en vu d'un siège. Loyd, préviens les habitants avec l'aide des autres. Et j'irai personnellement surveiller la forêt jusqu'à ce soir.
- Vous êtes sûre ? Je peux y aller si vous le souhaitez... Vous serez plus efficaces à gérer les gens de votre village que moi qui ne suis pas du coin.
- Je suis sûre oui. Sans vouloir me vanter je suis de loin la meilleure cavalière du coin et puis... Vous êtes venue ici pour vous reposer, non ? Alors laissez nous gérer les préparatifs, vous en avez fait suffisamment pour l'heure. Alors profitez en tant que c'est possible. On aura grand besoin de vous le moment venu.
Même si d'un côté, l'idée de retourner auprès du blond qui va s'épuiser en usant de son pouvoir ne m'est clairement pas désagréable, je me sens tout de même assez gênée d'être ainsi mise de côté.
- Arthorias est mon capitaine, et il m'a chargé de vous aider dans ces préparatifs.
Les deux personnes me regardent, souriant d'une manière presque moqueuse.
- Vous nous aiderez en vous assurant qu'il n'en fait pas trop.
- Et vos talents de garde royale seront mis à contribution bien assez tôt, n'ayez crainte.
- Bref, ne vous inquiétez pas pour nous, on saura venir vous trouver si on en a besoin. D'autant que vous ne voudriez pas faire sauter vos points de sutures tout frais d'hier non ?
Je mets alors ma main sur mon bras, ayant complètement négligé cette blessure, comme à mon habitude.
- Alors allez y, et prenez ça avec vous.
Alicia se tourne et récupère un plateau remplis de victuailles et d'une théière fumante avec deux tasses.
- Et s'il râle, vous n'aurez qu'à dire que c'est un ordre de sa mère.
Toujours souriante, Alicia se détourne alors de moi pour aller chercher ses affaires et partir sans un mot de plus, déjà prête à aller honorer sa parole tandis que Loyd pose une main sur mon épaule en souriant avant de lui même quitter la cuisine, me laissant alors seule avec le plateau dans les mains, les joues rosies de gêne.
Bon. Je suppose que je n'ai pas tellement le choix...
Faisant la route inverse, je retourne alors dans la tour de guet qui fait office de chambre, retrouvant Arthorias sans véritablement oser engager la conversation... Un peu honteuse d'être de retour si vite alors qu'il m'avait confié plein de choses à faire...
Recouvrant ainsi les parties internes de la cuirasse, il mit tout son cœur, chose qui, considérant ce qui s'apprêtait à faire, n'était pas si faux.
-J'arrive d'ici quelques instants
Dit il sans savoir encore à qui il avait à faire, s'appliquant à l'intérieur du heaume avec son stylet. Peu à peu, les marques dorées qu'il laissait s'estompaient, jusqu'à ne laisser de l'armure qu'une plate d'apparence totalement ordinaire. Et à chaque fois, l'officier plaçait la pièce sur son support. Un travail long et fastidieux qui ne lui permit pas de s'intéresser à la demoiselle derrière lui, ne la remarquant qu'après plusieurs dizaines de minutes, qui ne parurent pour lui que quelques secondes
-Oh Lunarya ? Déjà de retour ?
Demanda t-il avec étonnement, mais sans se formaliser de son arrivée aussi précoce soit-elle.
A vrai dire, le blond se doutait bien que sa famille n'était pas du genre à faire travailler ses invités, lui même peinant à demander quoi que ce soit à quelqu'un qu'il invitait chez lui.
-Laisse moi deviner, ils ont voulu tout gérer par eux même ? Ce serait bien leur genre
Un léger sourire suivit, mais le capitaine n'eut pas vraiment le temps de le développer, quelque chose se mettant à vibrer au sein de la cuirasse assemblée, requérant visiblement son attention.
-Enfin, nous aurons le temps d'en reparler après ça, j'ai une dernière chose à faire
Dit il en s'approchant du squelette métallique, posant sa paume contre le pectoral de la cuirasse, là ou aurait du se trouver le cœur
Une petite aura lumineuse se mettant à émaner de sa paume, se répandant dans les membres du golem, une légère aura lumineuse se mettant à s'en échapper.
Deux orbes lumineuses se mirent à luire, d'abord doucement, à l'intérieur du casque, gagnant lentement en intensité.
Et à mesure que la procédure avançait, c'était ceux d'Arthorias qui s'éteignait, ce dernier transférant une bonne part de sa magie dans le pantin.
Finalement, il fit quelques pas en arrière avant de s'asseoir lourdement dans son fauteuil, son teint rendu livide et sa respiration sifflante.
-Victoire
Dit il à voix basse en voyant le construc s'animer, faisant un premier pas dans la pièce avant de s'immobiliser devant son nouveau maitre
En les voyant faire, je m'en veux un peu d'être là, à ne rien faire, posant lentement mon front sur le verre froid tout en subissant ce sentiment d'impuissance et de rejet. Restant là quelques minutes, avant qu'une nouvelle fois mon regard se tourne vers celui qui m'a entrainée dans tout ça, et qui me remarque enfin.
Et à ces questions, je souris simplement, ne voyant pas quoi dire de plus avant de finalement aller me servir un thé encore chaud tout en continuant de regarder mon capitaine en action.
"Son pouvoir semble terriblement compliqué à utiliser, non ? Cela dit, s'il arrive à donner vie à ces armures, tu penses qu'il pourrait me glisser dans une d'elle ?"
Je fronce les sourcils, perplexe sous le questionnement d'Haku, choisissant de lui répondre par un simple murmure pour ne pas déranger la concentration du blond.
- Je n'en sais rien du tout... Mais ce sont des golems, pas des créatures pensantes, donc ne te fait pas trop d'illusion.
"C'est vrai... Dommage."
Et, prenant une gorgée de thé, je vois soudainement le spectacle se produire sous mes yeux. J'ai beau savoir qu'Arthorias sait parfaitement ce qu'il fait, voir ainsi de la lumière qui émane de lui s'éteindre pour aller s'allumer dans l'armure ne me plait pas du tout.
Et lorsque finalement il recule et s'affale presque dans le fauteuil derrière lui, je repose immédiatement ma tasse et me relève pour aller vers lui, prenant sa main dans la mienne et m'accroupissant près du fauteuil.
- Ça va ?
Vu ce qu'il vient de dire, je me doute déjà de la réponse, d'autant plus que le golem fait immédiatement un pas pour se planter devant lui. Le temps de ce mouvement, je tourne ma tête vers l'armure, le fusillant malgré moi du regard tant je le tiens responsable du teint livide d'Arthorias, mon pouce caressant machinalement la paume de sa main que je tiens.
Puis mon regard se pose une nouvelle fois dans ses yeux vairons.
- Tu devrais manger quelques choses... Avec tout ce que ta mère nous a préparé, il y a presque de quoi faire un repas de fête... Alors autant en profiter. Et après... si tu as besoin d'aller te reposer alors je te laisserai tranquille...
Après tout, c'est lui le premier à m'avoir congédiée. D'autant qu'il m'a clairement prévenu qu'il ne pourrait plus rien faire après cette création... Et...
Je ne veux pas m'imposer.
Néanmoins, il se permit de mentir, feignant un léger sourire qui parut malgré tout épuisé.
-Oui, ça ira, pour le moment et puis... ça en valait la peine
Dit il d'une voix plutôt faible en désignant le golem qui attendait, impassible. Ce dernier ne manifestait pas la moindre émotion, mais s'anima instantanément quand l'ordre muet d'apporter le plateau fut donner, s'exécutant avec des gestes fluides faisant oublier par la même qu'il n'était qu'une créature animée par la magie du capitaine.
Présentant un large plateau de nourriture, il l'abaissa au niveau d'Arthorias qui se servit timidement de quelques tranches de viande séchée, et surtout d'un grand verre d'eau qu'il avala d'un trait.
-Inutile de t'en aller Luna, je me repose bien mieux quand tu es là
Dit il en souriant, attirant la jeune femme à lui pour lui voler un baiser. Savourant le contact de ses lèvres sur les siennes, oubliant momentanément la situation dans laquelle ils étaient.
Mais à quoi bon renvoyer la jeune femme ? Lui même n'avait plus la force de diriger qui que ce soit, et au vu des ordres données plus tôt, son seul travail était d'attendre leur exécution.
Le village se mettait lentement en branle, préparant les maisons pour un départ imminant alors que les volontaires s'équipaient avec ce qu'ils pouvaient trouver, garnissant les râteliers d'armes pas destinées au combat.
D'autres s'armaient de pelles, creusant des douves devant les murs avec une frénésie nouvelle, si bien que la rumeur du travail gagna rapidement le village, ce dernier se fortifiant petit à petit.
Les habitants connaissaient les rigueurs de vivre isolés de tout et étaient donc préparés à ce genre de chose. A leur décharge, pas un seul ne rechigna, travaillant malgré le sort qui risquaient de s'abattre sur eux, beaucoup sortant des côtes de maille oubliées dans les greniers, lustrant ces dernières avec minuties.
Une ambiance que bien peu connaissaient mis à part les gardes. Un vent de bataille soufflant sur la plaine aux alentours
Alors sans plus de cérémonie, je me redresse en posant un baiser sur ses lèvres et me dirige sans rien dire deux étages plus haut, dans la chambre où sont nos affaires. Là, je plonge ma main dans mon sac sans fond et en ressort mes deux cristaux de souvenir. Et si l'un brille, l'autre est encore inerte.
Mon trésor trouvé, je redescends alors vers Arthorias, légèrement hésitante à l'idée de lui partager ce souvenir que contient le cristal et que je visionne régulièrement.
- Je... Puisque nous sommes coincés ici et que tu n'es pas en état de faire grand chose... J'ai pensé que je pourrais peut être te présenter... euh... ma... fille.
Maintenant que je le formule, je me sens un peu stupide. D'autant plus que l'état d'urgence semble déclarer au dehors et que je serais surement plus utile là bas mais... Mais d'un autre côté, on m'a clairement fait comprendre que je devais rester là avec lui. Et lui même veut que je reste là alors...
Alors je me décide à lui tendre la petite pierre.
- C'est. C'est un de mes premiers souvenir d'elle. Quand elle est venue me parler après avoir compris qui j'étais et qu'elle a tout de même accepté de me parler. C'était il y a presque cinq ans maintenant donc elle a beaucoup changé depuis... Par exemple, elle n'est plus rousse... Enfin, je vais mettre mon dernier souvenir d'elle dans mon deuxième cristal, ce sera plus simple.
Après tout, dans le premier, on peut me voir à peine un mois après ma mutation chez les cuirassiers, et à cette époque, Kahlua n'avait que six ans et était encore bien rousse avec seulement quelques mèches de cheveux bleus. Cela dit, même là, dans cette taverne où j'ai passé de très nombreuses soirée, je doute que le capitaine manque un détail assez flagrant : les yeux de la jeune fille sont très similaires aux siens, au détail près que son œil bleu est bien plus intense que celui du soldat. Un bleu qu'il pourra facilement comparer aux yeux du serveur roux qui nous dévisageait avec une colère sourde et contenue, mais bien présente.
Mais il pourra aussi voir autre chose auquel je n'ai pas pensé... Un mist blanc à la crinière bleu flottant dans les airs et restant non loin de moi...
Je le laisse alors visionner ce souvenir tout en préparant l'autre. Repensant simplement à ma fille sortant du magasin de vêtement, toute contente d'aller manger à l'auberge du village de ma jeunesse en me tenant la main.
Curieux, il laissa le souvenir prendre forme observant une petite demoiselle aux cheveux roux ressemblant trait pour trait à Lunarya.
Comme dit, cela devait être sa fille, et l'officier remarqua instantanément une certaine similitude dans leurs deux regards. Une anomalie que partageaient la fille et l'amant de façon un peu ironique.
-Tu ne pourra pas renier ta fille en tout cas
Dit il avec mince sourire, observant la scène pour découvrir à chaque nouvelle secondes de plus en plus de détails. Que ce soit le bar dans lequel elles étaient, le serveur à l'air énervé ou bien le myst qui flottait non loin, révélant par la même ce que voyait la jeune femme quotidiennement.
Le corps d'Haku était donc bien réel, et s'il n'avait jusque là jamais douté de la rousse, avoir une preuve sous les yeux ne pouvait que le conforter dans ses choix.
-Ainsi donc voilà Haku. J'avais déjà vu des myst, mais rarement des comme ça
Celui de Luz était plus qu'impressionnant, mais dans les yeux d'Haku brillaient une lueur d'intelligence bien humaine et s'il ne l'imaginait pas parler au sens propre du terme...
D'ailleurs cela lui déclencha une petite étincelle.
-Attend Luna... Pourquoi n'a t'il pas de corps physique ? Tu n'es pas une hybride Myst... alors pourquoi... Pourquoi aurait t'il l'apparence d'un dragon des brumes ?
Et s'il n'avait décidément pas la réponse, cela posait tout de même beaucoup de questions. Cela dit... trouver cela ne disait pas encore comment les parents de la demoiselle avaient tant d'emprise sur elle
Je souris un instant à ma réponse tout à fait bidon alors qu'en vérité, la question me fait franchement réfléchir, me faisant poser mon regard sur le mist. Pourquoi un mist ? Pourquoi une créature si particulière ? Et pourquoi intangible ?
- J'avoue que je n'ai jamais rien compris aux différents pouvoirs des gens. Certains comme toi ou ma fille sont capable de se transformer, parfois en objet vivant, parfois en animaux... D'autres peuvent téléporter de petits objets... D'autres encore manipuler des éléments... Bref, il y en a de tellement toute sorte et de toute puissance... Et si c'est un mist, sans doute est-ce parce qu'une part de mon âme est similaire à ces créatures ? Peut être que je devrais essayé de les étudier...
Jusqu'alors je n'en ai jamais eu trop l'envie. Enfin, je l'ai fait quand il est apparu, pour savoir qu'est ce qu'il était exactement.
- Après si ça se trouve, ce n'est même pas un mist. Peut être que c'est juste son apparence pour interagir avec moi mais en soit il n'en a pas les capacités alors...
Après tout, sans corps, difficile de se transformer en brume.
- D'autant qu'il est apparu au même moment que j'arrivais à la capitale. J'ai du étudier seule les livres sur les créatures pour savoir ce qu'il était, et l'encyclopédie des Lys n'étaient pas très fournis en information sur ces créatures... Sans doute ne devaient-ils pas trop les aimés comparer aux autres. Mais à part un mist, je ne vois pas ce qu'il pourrait être d'autre.
Je récupère alors le cristal et lui donne le suivant, le souvenir se déroulant il y a à peine quelques mois, juste après la fameuse soirée où tout à déraper, juste avant que lui même ne promette de demander ma main à ma famille... Un simple moment de complicité avec ma fille où nous nous baladions main dans la main dans les rues de mon ancien village. Et où bien sur, cette fois elle possède de long cheveux bleu nuit, comme les mérions azurés.
- Et si j'avais été capable de la renier, ma vie aurait été bien plus simple mais... Elle est tout ce que je veux protéger.
Je m'assoie alors dans un fauteuil en face de lui, faisant rouler le cristal contenant le premier souvenir dans ma main, réfléchissant à comment je pourrais décrire le lien qui me lie à elle.
- Jeune, je ne me suis jamais imaginée devenir mère. Les enfants ont quelques choses de méchant et cruels, ignorant si facilement les règles de bienveillances et d'entraide au profits de la loi du plus fort... Ils sont très primaires, alors je ne rêvais pas d'avoir à en gérer. Pourtant...
Je me laisse tomber sur le dossier, fixant le vide devant moi.
- Quand j'ai compris que j'étais enceinte, j'étais jeune, beaucoup trop jeune. Et en plus j'étais à l'académie et les Lys sont tout de suite arrivés pour me punir et me prendre avec eux... Je n'ai même pas eu le temps d'intégrer la nouvelle que déjà on me demandait de tuer cet enfant. Dans l'urgence de la situation, je me suis découvert des instincts maternels insoupçonnés. C'était même au delà de ça... Comme si... Comme si à travers elle, j'entrevoyais une échappatoire à la vie de servitude qui se profilait pour moi. Comme si... Si elle pouvait elle être libre, alors je le serai aussi un peu à travers elle. Ça et le fait qu'elle était le symbole de tout ce que je désirai vraiment... L'amour, la vie, la liberté. Alors même si sa naissance m'a apporté bon nombres d'épreuves, je ne l'ai jamais regretté.
Et le fait qu'elle m'ait accepté comme mère a été pour moi le plus beau de tous les cadeaux...
Sans vraiment m'en rendre compte, une larme est venue rouler sur ma joue. Et maintenant que je la sens glissé jusqu'au bas de ma mâchoire, je l'essuie rapidement, faisant mine de rien et souriant à Arthorias.
- Désolé, je parle encore et toujours de moi... Mais tu avais des choses à me dire aussi, non ? A moins que tu sois trop fatigué pour en parler ?
Je n'ai pas oublié qu'il y a déjà deux nuits il m'a promis de me raconter son propre passé, chose qu'il n'a pas voulu faire jusqu'à maintenant, attendant le bon moment.
Et là, alors que tous le village est en branle pour accueillir une potentiel invasion de Trappeur qui n'arrivera peut être jamais et que nous sommes tous les deux cloitrés dans sa chambre, cela me semble être un moment plutôt propice à ce genre de confidence... non ?
-Je comprend mieux ta détermination pour la retrouver en ce cas. Je ne pourrais jamais comprendre ce que tu as traversé, quand bien même j'aurai aimé le pouvoir.
L'instinct maternel ne m'est nullement destiné, au mieux puis-je le comparer avec le risque de perdre un proche. Mais même là, je pense être loin du compte.
Et si l'option d'aller lui raconter ses propres mésaventure était aussi tentante, quelque chose au fond de lui l'en dissuada. Bien au contraire, mieux valait garder cela pour un autre moment, la fatigue étant rarement un bon guide pour l'officier.
-Attendons un meilleur jour. Je doute qu'entendre mes ruptures et mes échecs soit de bonne augure pour tout le monde.
Et j'avoue être quelque peu usé par la journée.
Après tout ils avaient commencer à organiser un village pour résister à de possibles attaques de monstres. Sans doute la vie intime du capitaine pouvait attendre.
Peinant à se lever, Arthorias parvint tout de même à regagner ses deux jambes, s'appuyant sur son golem qui l'aida à se maintenir debout.
-Un peu de repos, et nous pourrons reparler de tout ça. Et mieux vaut prendre du repos tant que nous le pouvons.
Une bataille n'attend pas les meilleurs conditions et il faut dormir tant que nous le pouvons. Au risque de voir les trappeurs nous surprendre au pire moment.
Issue de nombreuses bataille l'expérience de l'officier valait son pesant d'or, et si même lui avisait de se reposer, mieux valait s'exécuter.
-Disons que jusqu'à preuve du contraire, tu es la seule femme dans ma vie. Et que je n'ai nullement envie de changer cela
On mince sourire s'afficha sur ses traits alors qu'ils gagnaient la chambre, et que l'officier s'effondrait presque sur le lit.
De grosses cernes se faisant visibles sous ses yeux.
-Luna, si je peux bien te dire une chose, c'est bien de ne pas changer celle que j'ai appris à connaitre. Celle que voulaient tes parents d'adoptions n'étaient franchement pas plaisante
Sur cette révélation, Arthorias attira son amante à lui, l'enserrant dans ses bras avant de fermer les yeux pour gagner un sommeil sans rêve, mais reposant
- J'ose espéré que même si le contraire est prouvé, à partir de maintenant et aussi longtemps que je t'aimerai, cela restera ainsi.
Je ne peux pas vraiment dire qu'il est le seul homme dans ma vie. Clairement, Elion a et aura toujours une place importante, que je le veuille ou non. Après tout, c'est le père de ma fille, mon ami d'enfance et mon premier amour... Mais même si la situation pourrait paraitre ambiguë, depuis ces deux jours que tout a accéléré, je suis de plus en plus convaincu que j'avance enfin sur un chemin qui me mènera à être libre. Vraiment libre.
Et cette liberté, je la découvre à ses côtés. Et si Arthorias devait disparaitre de ma vie, je doute de pouvoir retrouver la légèreté que j'apprends à vivre avec lui. Qu'il me fait découvrir par la simplicité des échanges que nous avons, par l'honnêteté que nous partageons, par ces moments de tendresses et ce bonheur simple que je peux lire dans ses yeux.
Qu'il peut lire dans les miens.
Et sa dernière phrase ne fait que confirmer cela. Confirmer qu'il m'aime moi. Pas une image que je me donne, pas une perfection que j'essaie d'atteindre... Simplement moi avec tous mes problèmes et tous mes défauts.
Alors je me blottis contre lui, enfonçant ma tête dans son cou en fermant les yeux, émue par ce simple constat.
- Toi seul sais qui je suis. Et si d'aventure je devais retomber dans mes travers, ce serait par peur ou sous la contrainte... Alors j'espère que tu seras avec moi pour me rappeler à l'ordre et me sortir de ces ténèbres... Encore une fois.
Les ténèbres. C'est ainsi que je ressentais ma vie avant de choisir de lui faire confiance. Ma seule lumière étant ma fille. Mais même avec elle je ne pouvais pas être totalement honnête. Et chaque jours, je souffrais en silence en espérant des jours meilleurs.
Mais depuis que nous sommes partis avec Arthorias, depuis qu'il a décidé de me prendre sous son aile, ces ténèbres sont partis. Il n'y a plus que de la lumière autour de moi, et ceux même si il a été blessé bêtement, même si j'ai du perdre mes rêves de toujours en choisissant de parcourir ce chemin avec lui, même si nous avons du affronter des trappeurs, et que nous devrons très certainement recommencer... Que ce village dans lequel nous sommes est en péril et qu'il est de notre devoir de garde de tout faire pour le protéger.
Malgré toutes ces épreuves, et toutes celles qui nous attendent, malgré toutes nos histoires, dont les siennes dont il semble avoir peur de me parler par crainte que je le juge probablement, je n'ai jamais été aussi heureuse.
Je ne me suis jamais sentie aussi vivante.
Sans même m'en rendre compte, je vis enfin la vie que je m'étais imaginée étant petite : parcourant le royaume auprès de l'être aimé, allant dans les villages pour apporter aide et soutient, et défendre ceux qui en ont besoin.
La seule différence, c'est que je m'étais fourvoyer sur le visage de mon amour.
Et tandis que le capitaine a sombré dans un lourd sommeil, je me redresse légèrement pour contempler son visage, repoussant des mèches de cheveux de son visage avant de poser un doux baiser sur ses lèvres.
- J'espère que ce rêve ne s'arrêtera jamais.
De lourdes épreuves nous attendent encore, mais je ne les craints pas. Pas tant qu'il sera là.
Pas tant que nous pourrons avancer sur ce chemin main dans la main.
Ensemble.
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