La première fois que Sileas frappe à la porte, Nevaeh n’entend rien. Ni même la deuxième fois. En fait, elle ne se réveilla que lorsqu’il ouvrit la fenêtre. Fatiguée, elle ouvrit les yeux et observa son collègue de façon confuse. Depuis quand était-il là ? Pourquoi était-il là ? Ah, c’était le matin. Il était temps de se lever et continuer d’escorter la bande de priants. Se relevant doucement, elle essaya de se souvenir de la veille, mais ses souvenirs étaient un peu flous.

« Ouais, il arrive que… »

À cette phrase, elle arriva à se souvenir un bout de conversation avec l’aubergiste Commençant à être de plus en plus lucide, elle finit par se souvenir de sa nuit très peu reposante. Cette saleté d’hybride avait enlacé sa lame de poison. Malheureusement, Nevaeh ne remarqua cela que bien trop tard. C’était… Problématique. Elle avait observé la plaie avec un air fatigué et irriter en essayant de trouver ce qui était la meilleure chose à faire. N’ayant aucun anti-poison, la meilleure idée qu’elle avait pu trouver était de se lever et de retrouver l’aubergiste. À l’heure qu’il était, il n’y avait plus personne réveiller. Les priants dormaient et vraisemblablement Sileas aussi. Lorsque l’aubergiste remarqua la présence de Nevaeh, elle eut immédiatement un regard inquiet. C’est bien normal, après tout, en marchant jusqu’à la grande salle, elle avait laissé une longue trace de sang. Laver les planchers allait être long et pénible.

« Mais que vous arrive-t-il ? »
« Il arrive que j’aie possiblement été empoisonné. Maintenant, me feriez-vous la gentillesse de réveiller le docteur du coin ? »
« Empoisonner !? »
« Non, mais j’ai dit de réveiller le docteur, pas l’auberge au complet. »

Oui… Elle avait parlé avec l’aubergiste et elle avait envoyé quelqu’un chercher un docteur. Et c’est à ce moment que Talieth était intervenue. En se souvenant soudainement de cette femme, l’aventurière serra les dents.

« Sileas… Je pense que je vais étrangler la prêtresse si je la vois… »

La chef du groupe n’avait pas engagé le duo simplement pour se protéger des animaux se trouvant dans les bois. Apparemment, que ce n’était pas la première fois qu’ils rencontraient ces bandits. Non seulement avait-elle omis de leur dire cette information, elle lui avait avoué qu’elle savait que l’hybride enlaçait sa dague de venin. La raison pour laquelle elle n’avait rien dit était parce que l’année passée, il n’eut aucun incident. De plus, elle ne s’était pas préoccupée énormément de Nevaeh, car elle n’avait présenté aucun mal après l’attaque.

Après avoir pris une grande inspiration, elle relaya toute l’information à Sileas et lui expliqua qu’elle avait fait venir un docteur durant la nuit pour lui administrer un anti-venin.

« Le docteur a dit que le venin devrait s’estomper durant la journée. Il m’a même donné quelque chose pour apaiser la douleur. Tu en veux ? »

Elle indiqua avec un hochement de la tête le pot sur la table de chevet. Puis, avant de laisser son collègue dire un mot, elle reprit la parole d’un air sérieux.

« Plus sérieusement, je ne peux pas faire confiance à Talieth et leur groupe. Cela dit, même s’ils ont menti, je ne veux pas abandonner la mission. »

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Elle laissa son collègue l’aidé à se préparer à partir. Elle était heureuse de savoir qu’ils étaient du même avis au sujet de leur cliente. Après le déjeuner, ils reprirent la marche, mais l’air était bien plus tendu qu’au départ. Avec l’air assez bête de Nevaeh à la sortie de sa chambre, il n’y avait que Sileas qui lui adressait la parole, les autres ayant trop peur de l’approcher. Elle entendait toutefois leurs petites remarques dans son dos au sujet de son humeur. Elle avait même entendu quelqu’un oser dire qu’elle avait mal dormi. C’était vrai, mais si seulement il savait la raison derrière.

Une fois le chemin bien entamé, elle laissa l’aventurier questionner la prêtresse, sachant très bien que si elle lui adressait, ne serait-ce qu’un mot, elle l’engueulerait. Elle n’était pas fâchée par son manque d’inquiétude envers ses blessures. Elle n’avait que faire des inquiétudes des gens à son sujet. Elle était assez confiante d’être capable de continuer la quête malgré quelques coupures et bleus. L’attaque des bandits lui aurait sûrement moins dérangé si ce n’était pas du fait qu’on leur avait menti de manière flagrante. C’était le fait d’avoir délibérément omis des informations importantes qui la rendaient amère. Elle savait que des imprévus pouvaient arriver, c’était le risque du métier. N’importe quelle mission pouvait comporter des éléments imprévus.

C’était déjà extrêmement difficile de garder sa langue dans sa poche en entendent les remarques des autres priants au sujet de l’attitude du blond. Ils étaient là pour les protéger, mais cela devenait difficile lorsque ceux-ci ne disaient pas toute la vérité.

« Ouais… Protéger des créatures, pas d’une bande de voleurs… »

Elle le grogna assez bas pour éviter que la congrégation ne puisse l’entendre. À cause de cette altercation, son épaule avait été blessée et utiliser son arc allait poser un problème. Elle ne pouvait espérer que le reste du chemin soit aussi banal que les premiers jours. Si son calcul était bon, il ne restait que deux ou trois jours avant d’arriver à leur terre sacrée. Dans ce délai, la douleur avait le temps de s’estomper.

Comme Nevaeh l’avait souhaité, le reste du voyage fut calme. Aucun animal ne leur bloqua la route et aucun criminel ne les embusqua, sûrement grâce aux patrouilles de garde que le sergent avait déployées. Lorsqu’ils arrivèrent près des côtes, l’horizon était partagé entre le ciel qui s’étendait à l’infini et l’océan. La brise fraîche emportait avec elle l’odeur salée facilement reconnaissable de la mer. Essayant de mettre un peu d’effort dans son sourire, elle se tourna vers Talieth en gardant un ton neutre et poli.

« Donc, nous sommes rendus aux côtes. Nous avons encore une demi-journée de marche pour se rendre à vos terres. Alors - »


Il devenait difficile d’apprécier la femme lorsque celle-ci la coupa dans sa phrase avec cet éternel sourire.

« Toutes mes excuses mademoiselle Nevaeh, mais le reste du voyage ne se fera pas à pied. »

À cette phrase, elle haussa un sourcil n’aimant pas ce qu’elle allait entendre.

« Il se fera par bateau. »

Entendant le mot bateau, l’aventurière devint blanche comme un drap. Cette mission était un vrai bordel.

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Cette mission était un véritable cauchemar pour plusieurs raisons. Mais ce qui rendit cette escorte encore pire fut cette nouvelle information donner. Ils allaient devoir prendre un bateau pour se rendre à une île. Ce n’était pas qu’une information importante, mais cruciale pour Nevaeh. Avoir eu connaissance de cela, elle n’aurait jamais pris cette demande. À vrai dire, elle avait fortement envie de l’abandonner à cet instant même. Il devait sûrement avoir des aventuriers pas très loin qui avait envie de partir à l’aventure. Cependant, elle ne pouvait pas abandonner Sileas. Ça ne se fait simplement pas. De plus, la réputation de la guilde serait affectée. Et puis… Il ne fallait pas oublier la récompense.

La dernière heure de marche semble infiniment longue alors que l’aventurière arrive mal à digérer les informations. La colère et la peur dansaient dans une valse inarrêtable. Elle espérait sincèrement que le petit voyage en bateau soit calme, car elle était loin d’être calme à l’intérieur. Son collègue était en colère, car un nouveau facteur de risque venait s’ajouter à la mission et ils n’avaient pas l’équipement nécessaire pour bien protéger leur client en cas de besoin. Mais pour elle, ce n’était pas qu’une question d’équipement, il s’agissait de quelque chose de bien plus grave. C’était une question de vie ou de mort. Autant pour elle que pour leur client. Si elle ne pouvait pas se protéger elle-même, elle n’allait pas pouvoir protéger les priants.

Dans le village, l’archère décida de se tenir à l’écart du groupe qui avait décidé de faire quelques échanges. Elle faisait les cent pas, essayant de ne pas regarder la mer qui s’étendait à perte de vue. Ce qui n’était pas une chose facile avec son champ de vision. Peu importe où elle regardait, elle voyait ce bleu infini du coin de l’œil. Elle s’arrêta lorsqu’elle remarqua Sileas s’approcher.

« Eeeh. Oui. Moi aussi. En fait, je ne dirais pas non de commencer à boire maintenant. »

Elle recommença à faire des aller-retour un moment avant de prendre une grande respiration et de pivoter rapidement vers son camarade.

« Ok. Bon... Je dois t’avouer quelque chose. Je ne sais pas nager. Si quelqu’un me fait tomber, je vais les scalper… »

Voilà, c’était dit. Elle ne se sentait pas particulièrement mieux, mais au moins le blond savait à quoi s’attendre si elle devait tomber de l’embarcation. C’était pour cette exacte raison qu’il était très important d’informer les examinateurs, et les hôtes de la guilde, de toute information importante. Chaque détail, aussi minime soit-il, était important pour que la guilde puisse envoyer des aventuriers sans devoir craindre un désastre. Mais il était bien trop tard pour faire marche arrière. Essayant de reprendre son sang-froid, elle tourna la tête vers Talieth qui s’approcha d’eux tranquillement.


« Le bateau est prêt à partir et nous sommes prêts à embarquer. »

« Très bien. »

Le plus vite ils partaient, le plus vite la mission serait terminée. Elle suivit la prêtresse jusqu’au bateau où un homme les accueilli avec un sourire.

« Bienvenu tout le monde. Si tout le monde est là, nous allons partir. Faites comme chez vous et détendez-vous, nous arriverons dans quelques heures à destination. »

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Avoir su, il n’aurait pas pris son armure ? Entendant cela, l’aventurière aurait voulu répliquer que sans son armure, les blessures auraient été plus graves. Mais évidemment, avant qu’elle ne puisse échanger sa remarque sarcastique, quelqu’un les interrompus. Sincèrement, Nevaeh commençait à croire que la priante les gardait toujours à l’œil. Pourquoi semblait-elle avoir un si grand intérêt envers le duo ? Cette attention commençait à être un peu perturbante. Même une fois sur le bateau, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de remarquer les coups d’œil subtil vers leur direction.

En regardant Nevaeh assise en tailleur en plein milieu du navire, on pouvait presque la prendre pour une gamine. C’était encore pire lorsqu’elle avait sorti sa couverture et s’était enroulé à l’intérieur. À chaque vague un peu trop grosse faisant tanguer le bateau, elle serra la couverture un peu plus près. Ce n’était pas qu’elle avait peur de l’eau, mais elle n’aimait pas du tout être incapable de voir le fond de l’océan… Peut-être était-ce une bonne chose… Après tout, elle n’était pas certaine que cela l’aurait vraiment rassuré de pouvoir voir les créatures gigantesques nager sous leurs pieds. Elle leva la tête pour croiser l’œil de Sileas lorsqu’il posa sa main sur son épaule.

« T’inquiètes, je bouge pas d’ici. »

De tous les passagers de l’embarcation, elle était la seule qui semblait un peu paniquer. Peu de gens portaient attention à elle, préférant regarder l’horizon, l’eau ou étaient engagés dans des conversations diverses. Ceux qui portaient attention à elle ne semblaient pas impressionner. Ils ne connaissaient très clairement pas son pouvoir. Même avec son bandeau, et même s’ils se parlaient en se cachant derrière elle, elle pouvait les voir… Et surtout les entendre. Elle soupira décidant que la façon la plus simple de trouver la paix intérieure était de les ignorer… Peut-être même faire une sieste. Ils en avaient pour six heures après tout. Elle finit par appuyer sa joue contre sa main et trouva un léger sommeil dans cette inconfortable position, se réveillant lorsqu’une voix s’élevait un peu trop pour s’assurer qu’aucun danger ne soit en vue.

Retrouver enfin la terre ferme était la meilleure chose qui pouvait arriver depuis tout le voyage. Enfin, sans compter la première nuit où elle avait décidé de vider la réserve de whisky de la taverne. Une fois ses deux pieds dans le sable, elle étira ton courbaturer par sa mauvaise position. En voyant le coup d’œil de Sileas, elle lui retourna un sourire. Ils étaient enfin arrivés. Tout ce qu’il restait à faire était d’attendre que le foutu rituel termine avant de pouvoir entamer le chemin du retour. C’était ce qu’elle aurait aimé. Elle leva les yeux vers le ciel en entendant l’un des pèlerins s’exclamer.

« Pardonner mon ignorance, mais il va falloir m’expliquer en quoi vos terres ont été profanées. »

En général, elle était quelqu’un d’ouvert d’esprit, mais après ce long voyage elle manquait légèrement de patience. Regardant les alentours, elle pouvait voir que des branches s’étaient échouées sur le rivage ainsi que quelques coquillages et coraux. À son avis, il n’y avait rien qui ne semblait assez grave pour pouvoir affirmer que leur terre avait été souillées. Mais bon, elle ne connaissait pas leur religion. Peut-être un grain de sable mal placé pouvait être une véritable insulte…

« N’est-ce pas visible ? »
« Non. »
« Vous ne voyez pas que d’autres personnes ont mis les pieds sur nos terres ? »

Regardant le sol, il était vrai qu’elle pouvait apercevoir des traces de pas. Ce n’était pas quelque chose d’alarmant pour elle, mais il s’agissait d’un drame pour la congrégation.

« Très bien, nous irons trouver ceux qui ont souillé vos terres et vous pourrez ensuite commencer votre rituel. »

C’était tout de même un problème lorsqu’elle réfléchissait un peu. Elle n’était pas certaine si elle était censée croire que l’ile était déserte ou non. Il se pouvait très bien que les gens ayant décidé de venir sur l’ile étaient simplement là pour profiter du sable et de la mer. C’était, après tout, un endroit assez joli si on arrivait à oublier la présence des pèlerins. Mais, il y avait des chances que ce soit des personnes cherchant à causer des problèmes.

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Il faut dire qu’elle était un peu hésitante à laisser le groupe derrière. Si quelque chose devait arriver, ils ne seraient pas là pour les défendre. En même temps, s’ils devaient partir à la recherche de celui ou ceux ayant blasphémé leur terre et qu’ils étaient agressifs, elle n’avait pas envie de les avoir dans ses jambes. L’attaque des voleurs avait été compliquée à gérer, elle ne voulait pas que cette situation se répète. Lorsqu’ils furent assez loin des oreilles indiscrètes de Talieth, Nevaeh se tourna vers son collègue.

« Je suis sûre qu’ils auraient quand même pu faire leur rituel. »

Laissant la congrégation sur le rivage, elle suivit Sileas dans les bois. Une chance que l’île ne fût pas très grande, sinon cela leur aurait pris des heures pour découvrir que l’endroit semblait désert. À première vue, il ne semblait y avoir seulement que des animaux. Quelques oiseaux étaient perchés sur les branches au-dessus d’eux. Elle avait aussi détecté des buissons bougés, mais finalement, il ne s’agissait que de deux écureuils qui couraient l'un après l'autre. Elle n’allait pas commencer à chasser deux petites créatures inoffensives pour satisfaire Talieth et ses suivants. Continuant de suivre les sentiers, elle ne remarqua rien d’étrange. À part eux, ils ne semblaient y avoir personne sur l’île. Elle n’avait vu aucun bateau non plus pouvant indiquer la présence d’intrus. Peut-être que les traces dataient d’il y a quelques jours.

« Je crois que Talieth me dérangerait moins si elle n’avait pas toujours un œil sur nous… Et si elle nous avait tout dit dès le départ. »

Avec son arc en main, elle entama le deuxième tour. C’était peut-être ennuyeux, mais à ce moment, elle préférait l’ennuie que de tomber sur une nouvelle surprise. Si la prêtresse n’avait pas daigné mentionner les voleurs, elle ne serait pas surprise qu’elle ait volontairement menti sur la dangerosité des créatures présentes sur l’île. Lorsqu’elle entendit le feuillage bouger, elle ne s’attendait pas à voir une personne s’enfuir. Elle pensait qu’il s’agissait des mêmes écureuils. Elle sortit une flèche et visa la silhouette, mais elle s’arrêta avant de tirer. S’il s’agissait d’une citoyenne, elle ne pouvait pas tirer ! Elle rebaissa son arme et tourna son attention vers l’aventurier.

« En effet, il va falloir la retrouver et lui annoncer que ses vacances sur la plage sont terminées. »

Elle pouvait comprendre que l’idée de faire une escapade sur une île déserte pouvait sembler agréable, mais pour le moment la demoiselle ne faisait que leur rajouter du travail. Poussant un profond soupir, elle coupa à travers les bois, pour essayer de retrouver la jeune femme. L’île était relativement petite. Elle ne devait pas être si difficile à retrouver. D’un pas pressé, elle sortit des sentiers et retrouva rapidement la plage. La demoiselle n’était nulle part en vue. Elle ne pouvait pas s’être enfuit bien loin. Elle tourna la tête vers les arbres pour regarder si elle ne s’était pas cachée derrière l’un d’eux.

En observant la forêt, elle remarqua quelque chose d’étrange. Les arbres semblaient différents… Curieuse et un peu confuse, elle prit quelques pas vers ce qui semblait être la forêt. Elle pencha sa tête de côté en plissant les yeux en essayant de comprendre ce qui semblait différent. Elle continua d’avancer, mais lorsqu’elle est ressentie l’eau froide de la mer à ses pieds, l’illusion se dissipa et elle réalisa qu’elle ne se dirigeait pas vers la forêt, mais vers l’océan. Avec un couinement de surprise, elle recula d’un bond. Elle regarda Sileas un instant avec un regard confus et sérieux. Elle n’aimait pas du tout que quelque chose puisse tromper sa vision. Après tout, elle ne serait jamais volontairement allée se mettre les pieds dans l’eau. Il n’y avait que Ahren qui pouvait la convaincre, cependant il n’était pas avec eux.

« J’aurais juré que c’était la forêt pendant un moment. S’il te plait, dit moi qu’on ne doit pas se battre contre des sirènes. »

Elle ne connaissait pas beaucoup les créatures vivantes sous l’eau, mais elle avait déjà entendu de celles-ci. Elles étaient une raison de plus de ne pas vouloir se rendre aux côtes, où des créatures pouvait faire des illusions pour attirer ses victimes dans l’eau.

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Ils étaient si près de la fin et pourtant si loin. Ils étaient sur l’île et tout ce que la congrégation avait à faire était de commencer leur rituel. Une fois le rituel terminé, ils allaient pouvoir mettre cette histoire derrière eux et l’oublier après quelques verres à la taverne. Quoi que l’idée de consommer quelque chose de plus fort que de l’alcool ne semblait pas être une mauvaise idée. Peut-être que relâcher sa frustration dans le lit du premier passant ne serait intéressant. Malheureusement, avec l’apparition de cette femme, la fin se faisait repousser encore.

Une fois les deux pieds bien sur le sable et loin de l’eau, elle poussa un long soupir. Sileas n’était pas le seul à haïr cette mission. S’il la haïssait, Nevaeh la détestait dix fois plus. Elle observa ses alentours essayant de différencier ce qui était réel et ce qui était une illusion. La forêt avait repris son allure ordinaire et l’océan semblait complètement normal. Elle avait l’impression d’être dans un rêve, un mauvais rêve, où tout semblait réel, mais elle ne pouvait pas en être complètement sûre. Soupirant à nouveau, elle écouta la demoiselle dans l’eau se demandant si elle devait la croire ou non. Haussant les épaules de façon lasse, elle répliqua à la jeune femme.

« Vous pourrez profiter de l’île quand la congrégation aura terminé de prier autour de leur coquillage sacré. En attendant, vous pouvez vous baigner et bronzer sur une des îles voisines. »

Son ton n’était pas froid, mais il n’était pas amical non plus. Elle en avait simplement assez de cette quête qui avait duré trop longtemps. De plus, ils n’étaient pas là pour s’assurer que les terres sacrées des priants restent pures. Si quelqu’un décidait de venir passer quelques jours de vacances dans un endroit désert comme celui-ci après le rituel, ce n’était pas son problème. Malheureusement, pendant qu’ils étaient sur l’île, c’était effectivement leur problème à gérer.

« Mais je viens d’arriver ici, ça ne fait même pas deux heures que je suis là. Je peux me faire discrète, non ? »

L’aventurière aurait voulu dire oui. Si elle aimait tant nager, elle ne voyait pas de problème à ce qu’elle profite sagement de l’eau pendant que les prêtres prient et dansent. Cependant, si elle restait dans les parages et que le groupe la remarque, ils allaient sûrement se plaindre. Et elle n’avait pas envie qu’ils déposent une plainte contre eux.

« Je suis vraiment désolée. Vous n’avez qu’à revenir… Demain ? »

Oui, demain. Si faire leur rituel prenait plus qu’une journée, elle se jetterait à l’eau. Il n’était pas question qu’ils restent plus que cinq heures ici.

« Mais, je suis venue avec mes sœurs. »

Elle leva les yeux au ciel une fraction de seconde. Pourquoi ne voulait-elle pas coopérer ? Et… Venait-elle de dire sœurs ? Elle fronça les sourcils et la fixa un instant. Elle n’avait pourtant vu personne d’autre que la rouquine dans les environs. La demoiselle eut un sourire carnassier lorsque l’eau commença à bouger et deux nouvelles têtes sortirent de l’eau. Il n’y avait pas de doute qu’il s’agissait de sirène et elles semblaient ne plus vouloir discuter. Maintenant, qu’elle en était sûre, elle n’avait plus d’hésitation à lui tirer une flèche entre les deux yeux. Elle encocha une flèche et tira vers la rousse, mais elle plongea sous l’eau évitant le projectile.

« Bon… On les force comment à sortir de l’eau ? »

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Pendant une seconde, Nevaeh n'était pas sûre s’il était sérieux lorsqu’il suggera de tirer dans l’eau jusqu’à toucher une des sirènes. L’eau était particulièrement calme et elle ne pouvait voir aucun reflet dans l’eau. Elle n’avait ni une quantité infinie de flèche ni un arc magique pouvant cibler les cibles qu’elle ne voyait pas. Maintenant qu’elle y pensait, elle compta rapidement le nombre de projectiles qui lui restait. Pour trois ennemis, elle n’en avait pas une quantité énorme, mais elle jugeait en avoir assez. Dans le pire des cas, elle avait toujours ses dagues.

La deuxième option semblait une bien meilleure idée. S’ils se retraitaient dans les bois, ces créatures seraient obligées de sortir et de les chercher sur terre. Elle laissa Sileas prendre les devants pendant qu’elle surveillait les alentours. Elle observa la mer, cherchant un mouvement ou une vague qui n'était pas à sa place. Elle gardait un œil sur les arbres, s’assurant qu’ils étaient réels. Peu importe où ses yeux se posaient, tout avait l’air réel. Étaient-ils dans une illusion tissée à la perfection ou il n’y avait simplement pas d’illusion ? Restant sur ses gardes, elle préférait être prudente et se dire que tout était une illusion.

« Bonne idée. Elles vont sûrement perdre leur intérêt envers nous lorsqu’elles réaliseront qu’il y a des cibles bien plus faciles d’approche. Mais, à la place de les emmener au cœur de l’île, on pourrait les emmener ou le rituel à lieu. »

Avec un peu de chance, ils finiront leur rituel en même temps que le duo chasse les créatures. Il faut dire qu’ils avaient bien suivi leurs ordres lors du combat précédent. Avec la menace des sirènes, la congrégation comprendrait sûrement. Du moins, c’est ce qu’elle espérait. Maintenant qu’ils étaient sur leurs terres sacrées, peut-être qu’ils seraient moins enclins à vouloir les écouter.

« Tu pourras en assommer un si tu vois qu’ils se font prendre par une illusion. »

L’idée de les assommer la faisait rire. Ces priants avaient testé leur patience assez longtemps, elle devait avoir le droit de pouvoir en frapper un, non ? Retraçant leur pas, Nevaeh pouvait enfin apercevoir le bateau et le groupe les attendant impatiemment. La grande prêtresse sourit en les voyant arriver.

« Si vous êtes de retour, c’est parce que vous avez pu trouver et vous débarrasser de ce qui a souillé nos terres ? »

« Oui. Nous avons effectivement trouvé la cause. Nous sommes revenus pour vous escorter où vous avez besoin de faire votre rituel. »

« Je vois. Cependant, la clairière dédiée à nos prières est sacrée. Nous ne pouvons pas vous laisser rentrer dans la clairière, sinon elle deviendrait impure. »

Parfois, rester civiliser était quelque chose demandant beaucoup trop d’effort.

« Si vous ne voulez pas de nous dans la clairière, nous n’irons pas. Alors, s’il vous plaît, pourriez-vous nous montrer le chemin. »

Elle ignora les commentaires lancés par la congrégation en fermant les yeux et poussant un profond soupir. Avec son sourire éternel, Talieth hocha la tête et commença à mener le groupe. Pendant qu’ils marchaient vers les bois, l’archère tourna la tête un instant pour regarder l’océan et vérifier que personne ne se cachait dans l’eau. Elle n’était pas encore certaine si c’était une bonne chose que rien ne se trouvait derrière eux. Les sirènes étaient-elles encore dans l’eau, ou étaient-elles sur terre ?

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Pour une femme qui semblait toujours avoir un sourire aux lèvres, voir le visage de la prêtresse s’illuminer de mille et une émotion était spectaculaire. C’était presque drôle. Presque. Nevaeh commençait à comprendre un peu plus le genre de personne qu’elle était et avec ce dernier échange avec son collègue, elle pouvait maintenant être sûre qu’elle n’aimait pas Talieth. Elle n’avait aucun problème à retenir des informations importantes pouvant les mettre en danger. Elle semblait être quelqu’un aimant contrôler la situation et se fâchait lorsque le contrôle changeait de main. L’aventurière avait réussi à garder le silence jusqu’à présent, mais la dame était allée trop loin avec ses dernières paroles.

« Elle sera aussi mise au courant des informations que vous n’avez pas dévoilées. Mais ce sera pour plus tard. Si ça vous désenchante de vous rendre à la clairière, faites-vous plaisir et retourner au bateau ou au rivage, là où les sirènes n’attendent qu’une chose ; la chance de manger vos entrailles. Sinon, laisser nous faire notre travail. »

L’air entre les deux femmes était tendu, mais aucune d’eux ne rajouta quelque chose. Talieth se tourna, outré par le revirement de situation et continua de guider le groupe. Tandis que l’archère retourna vers l’arrière, elle secoua un pèlerin qui commençait à s’éloigner d’eux. Elle compta le nombre de têtes et soupira de soulagement en voyant qu’il ne manquait personne. Si les priants se faisaient piéger par des illusions, les sirènes ne devaient pas être loin. Ils avaient réussi à les forcer hors de l’eau, cependant elle ne les voyait nulle part. Elle observait chaque arbre et chaque buisson avec attention pour détecter un mouvement ou un bruit. Mais elle ne trouva rien.

Au bout de quelques minutes, Nevaeh pouvait voir la clairière et elle entendit la cheffe leur indiquer de ne pas entrer à l’intérieur du périmètre. Elle haussa les épaules, n’ayant pas particulièrement envie de prendre part à leur rituel. Elle avait simplement hâte de retourner sur les côtes. Pendant que la congrégation préparait leur équipement, un mouvement non loin attira son attention. Elle prépara son arme et se dirigea vers ce qui avait bougé. À sa plus grande surprise, ce n’était pas un animal ni une sirène qui avait causé le mouvement. S’approchant de l’arbre, elle vit d’abord une chevelure blonde qu’elle connaissait que trop bien. Elle savait aussi qu’il était impossible qu’il soit à un tel endroit.

« Huh. Lovis… C’est presque plaisant de te voir… »

Si les sirènes voulaient l’attirer en créant une illusion d’une personne étant proche d’elle, elles avaient choisi la mauvaise personne. Son petit frère détestait voyager. S’il était sur l’île, elle l’aurait entendu chialer à des kilomètres à la ronde. Pourtant, même s’il s’agissait d’une illusion, elle n’arrivait pas à tirer sur ce qui ressemblait à son frère. Le mieux qu’elle put faire fut de donner un coup de pied dans l’image devant elle. Étonnamment, son pied toucha à quelque chose. Maintenant, que l’illusion s’était dissipée, elle pouvait voir la sirène au sol, toute aussi surprise que Nevaeh. La surprise ne dura pas longtemps qu’elle tira une flèche, mais la créature évita l’attaque de justesse. Elle était rapide celle-là.

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Prise dans son propre combat, l’aventurière ne peut rien faire pour aider son collègue… N’était-ce pas une situation un peu familière ? Peut-être, mais elle n’a pas le temps de penser à ce sentiment de déjà-vu. Avec finesse, elle arrive à esquiver la sirène fonçant sur elle tel un sanglier. Toutefois, cette première esquive ne la décourage pas et elle recommence. Encore et encore. Après avoir fait ce mouvement trop souvent, il devient trop facile pour Nevaeh d’éviter l’attaque. Elle avait presque l’impression de jouer au chat et à la souris. Après avoir évité la sirène encore une fois, elle jeta un coup d’œil derrière elle pour s’assurer que la troisième créature ne s’approche pas de la clairière. Cependant, ce qu’elle vit derrière elle n’était ni la clairière et les priants ni Sileas dans son combat. Ce qu’elle aperçut était le rivage avec le bateau qu’ils avaient pris pour arriver sur l’île.

Voyant cela, elle dut se tourner pour être sûre que ses yeux ne lui jouaient pas des tours. Elle avait sorti de la forêt ? Depuis quand ? Non. Elle s’était éloignée du groupe, mais elle n’avait pas marché une telle distance. Pourtant, la scène avait l’air si réel. Comment pouvait-elle être sûre que c’était la réalité ? Son adversaire profita de ce moment de confusion pour l’attaquer. La jeune femme eut assez de temps pour pencher la tête vers l’arrière pour éviter de se faire trouer la tête, mais le corps de la sirène entra en collision avec Nevaeh, les envoyant toutes les deux valser au sol. Dans la chute, elle perdit sa prise sur son arc. Leur roulade fut arrêtée par un arbre qui heurta la tête de l’archère, embrouillant quelques secondes sa vision. Dans un grognement, elle poussa la sirène et dégaina ses dagues pour se défendre.

Peut-être était-ce à cause du coup à la tête, mais lorsque sa vision devint plus claire, l’illusion se dissipa. Elle était encore au même endroit et elle pouvait entendre les priants réciter leurs chants et leurs prières. Allard était de retour dans la clairière et personne ne semblait maquer à l’appel. Sauf une sirène. La troisième n’allait pas tarder à essayer d’attaquer les pèlerins en voyant que les deux aventuriers étaient occupés. L’archère devait donc se dépêcher de finir ce combat pour intercepter leur troisième invité indésirable. N’ayant pas le temps de se relever avant l’attaque de la sirène, le combat continua au sol. Au bout de quelques griffures et quelques coups de dague, les voir pouvait presque faire peur. Le sang coulait, autant au niveau du visage, qu’au niveau des bras ou des jambes. Finalement, se battre contre des trappeurs avait fait bien moins mal ! Malgré tout, elle réussit à gagner ce combat. D’un geste rapide et souple, l’aventurière égorgea la sirène. Les mains de cette dernière montèrent à son cou essayant en vain de retenir le sang qui coulait. Au bout d’une minute, la lumière s’éteignit de ses yeux et Nevaeh poussa le cadavre d'elle-même.

Maintenant, qu’il y avait une sirène en moins, elle pouvait se concentrer sur la congrégation. Elle s’avança vers la clairière en ne faisait aucun bruit pour ne pas déranger le rituel. Sur son passage, elle rangea ses dagues, puis ramassa son arc. Elle s’appuya sur un arbre pour trouver gardé l’équilibre, puis observa les alentours. L’un des membres devint pâle comme un drap en la voyant recouverte de sang. Elle avait aussi remarqué le coup d’œil que Talieth avait lancé dans sa direction. Avait-elle si peur qu’elle souille leur terre ? Après avoir compté le nombre de priants, elle soupira de soulagement lorsqu’elle confirma que tous les priants étaient encore là. La mission n’était pas encore un désastre total.

Elle tourna la tête pour voir comment se débrouillait le blond, mais plus rapidement qu’elle ne pouvait esquiver, la troisième sirène arriva et sauta sur elle. Après avoir vu sa sœur se faire tuer, elle fut aveuglée de colère et oublia complètement la congrégation. Les mains froides de la sirène s’enroulèrent autour du cou de Nevaeh et elle pouvait sentir ses griffes percer la peau de son cou. Elle tenta de la repousser, mais la sirène ne bougea pas d’un poil. Rapidement, elle commença à manquer d’air et sa vision s’embrouilla petit à petit.  

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Il faut dire que se faire étrangler n’était pas agréable. Ses poumons exigeaient de l’oxygène, mais les mains de la sirène empêchaient ses organes de réclamer ce dont ils avaient besoin. Elle tenta de la repousser, devenant de plus en plus désespérée, mais alors qu’elle manquait d’air, elle manquait aussi de force. Lorsque Sileas arriva enfin à sa rescousse, ses jambes se dérobèrent sous elle. Elle se laissa tomber, n’ayant pas la force de rester sur ses jambes. Au sol, elle retrouva son souffle douloureusement. Sa gorge brûlait à chaque inspiration et elle toussa quelques fois. Lorsqu’elle retrouva un peu ses forces, elle se releva en s’aidant de l’arbre.

« Bien sûr. »

Ouche. À peine deux mots et elle sentait sa gorge s’enflammer de douleur. Elle espérait que ce serait la dernière sirène restante, car elle doutait avoir les forces nécessaires pour devoir en affronter d’autres. La première l’avait blessé à plusieurs endroits lorsqu’elles s’étaient retrouvées au sol et elle se sentait encore un peu instable sur ses pieds après cette attaque surprise. Si respirer et parler causaient autant de douleur, elle ne voulait pas s’imaginer le mal qu’elle allait ressentir en mangeant.

Elle tourna légèrement la tête pour observer la clairière et les priants. Ils étaient encore tous là. Contrairement aux aventuriers, ils n’avaient pas une égratignure sur eux. C’était presque injuste de les voir prier, insouciant de ce qui se passait autour d’eux. Leurs voix résonnaient à travers la forêt tandis que Talieth accompagnait le chant avec un artefact religieux faisant encore plus de bruit. Pendant un moment, elle aurait pu jurer que la congrégation priait pour qu’elle souffre d’un mal de tête constant. Elle passa une main lasse dans ses cheveux et grimaça lorsque ses doigts effleurèrent là où sa tête avait frappé l’arbre. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû autant souhaiter que quelque chose se passe durant leur escorte.

« Il ne devrait en rester qu’une. Après, on pourra partir quand ils auront fini de vénérer leur déité. »

Elle avait hâte d’en finir. Il ne restait qu’un ennemi et dès que le rituel était terminé, ils allaient pouvoir oublier cette histoire et retrouver le confort d’une taverne. Elle roula ses épaules vers l’arrière, en faisant craquer une puis observa leur alentour. Après l’attaque de son collègue, la sirène avait retrouvé une cachette bien dissimuler. Peu importe où ses yeux se posaient, elle ne voyait aucune trace de cette saleté de créature. Elle leva les yeux vers le ciel, se demandant si elle n’avait pas grimpé dans les arbres, mais elle ne trouva rien. Quelques minutes passèrent et elle ne détecta toujours rien. Le rituel semblait prendre fin et la sirène ne s’était toujours pas montrée. Que planifiait-elle ? Le manque de mouvement dans les bois commençait à la rendre anxieuse.

Alors qu’elle commençait à croire que la créature s’était simplement enfuit, elle remarqua qu’un priant commençait à quitter l’endroit. Puis un deuxième. Elle voulait donc les séparer. Elle n’aimait pas cela, cependant, ils ne pouvaient pas laisser les pèlerins se faire blesser. Sinon, la plainte de Talieth serait plus longue et importante. Elle commença à contourner la clairière, puis après quelques pas, elle remarqua qu’un autre prêtre s’éloignait. Elle se dépêcha à rattraper la première personne, puis couru vers la deuxième avant de perdre l’homme de vue sans faire attention s’il s’agissait d’un piège. Une fois arrivé près de l’homme, elle le ramena vers le lieu du rituel pour qu’ils puissent enfin terminer de prier. Sur son chemin, elle en attrapa un autre et les ramena en sûreté.

« 4…5…6 »

Parfait. Ils étaient tous là… Sauf le blond. Où était Sileas ? Si toute la congrégation était de retour dans la clairière, il devait être là. Elle serra son arc un instant et chercha anxieusement son collègue des yeux. Après quelques secondes de panique, elle finit par le trouver caché par un arbre. Elle commença à s’approcher et l’interpella.

« Sileas ! »

Alors qu’elle s’approcha de lui, elle vit une deuxième chevelure blonde s’approcher. Oh. C’était problématique. Elle s’arrêta sec et observa les deux Sileas. Qui était l’illusion ?

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