Pendant que Lybell plaçait l’appât, il était temps pour Nevaeh de trouver un endroit pour se cacher. Si elle ne se trompait pas, les sangliers étaient vers le nord-est et les talbuks étaient plutôt à l’ouest. Si elle ne voulait pas se faire piétiner, alors il fallait éviter les ces endroits. L’idéal serait donc de trouver un endroit en hauteur et vers le sud. Elle s’éloigna donc de sa collègue pour trouver un endroit sécuritaire. À première vue, il n’y avait que des arbres. Cependant, en s’approchant de quelques-uns d’entre eux, certains étaient assez déracinés pour se cacher sous les racines. Il y avait aussi un buisson non loin, assez gros pour cacher une personne accroupie.

Elle n’aimait pas beaucoup l’idée de se cacher dans un buisson. Même si celui-ci pouvait la cacher sans problème, si une des créatures devait s’approcher trop près du buisson, il ne procurerait aucune protection. L’espace entre la terre et les racines seraient idéals, pouvant très bien cacher quelqu’un tout en offrant une petite protection, malheureusement, l’archère était trop grande pour pouvoir entrer dans le trou. Peut-être Lybell serait en mesure d’entrer, mais sinon elle allait devoir trouver un autre endroit.

Elle continua de s’éloigner, tout en gardant un œil sur sa collègue et la position de l’appât. Environ 350 mètres les séparaient et pendant un instant, elle se demanda si elle s’était suffisamment éloignée. Elle voyait encore assez bien l’aventurière et elle savait que les animaux avaient généralement un bon odorat. Elle continua donc sa recherche avant de trouver une autre cachette. Un petit abri fait en pierre près d’un arbre donnait une vue parfaite vers l’endroit où se trouvait sa camarade. Elle fouilla dans son sac pour trouver sa lampe magique, puis examina l’intérieur du trou. Il n’était pas très profond, mais il était large. L’endroit ne semblait pas être la tanière d’une quelconque créature. Parfait.

« Ce n’est pas la cachette la plus confortable, mais il va falloir faire avec. »

Nevaeh laissa Lybell se placer d’abord, puis elle se glissa à son tour sous les pierres. Maintenant, elles allaient devoir attendre. Il faut dire que Nevaeh n’était pas reconnu pour sa patience, encore moins lorsqu’elle était couchée au sol dans une position assez inconfortable. Alors que le soleil se couche, elle sent le stress tranquillement monter ne voyant aucune créature. L’appât, était-il trop loin ? Auraient-elles dû continuer de s’approcher des sangliers avant de mettre l’appât ? Alors que mille et une question se bousculent dans sa tête, elle voit enfin une ombre à l’horizon. Les talbuks étaient présent, mais aucun sanglier n’était en vue. Une heure passe et elle observe les créatures se nourrir avec un ennui mortel. Deux heures passent, puis trois. Lorsque le soleil est complètement coucher, les sangliers arrivent enfin, mais malheureusement, le plan ne semble pas fonctionner comme prévu. Sans lumière, il est difficile de voir ce qui se passe, mais elle arrive à voir les silhouettes et les ombres grâce à la lumière de la lune.

« Merde. Ils ne font que manger l’herbe. Ils ne se battent pas du tout ! »

Elle souffla son commentaire dans une voix très basse. Elle n’avait pas envie de se faire entendre par les créatures.

« On fait quoi ? Je leur tire dessus pour avoir une réaction ? »

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Leur plan avait presque fonctionné. Elles avaient réussi à attirer leur cible ainsi que les talbuks. Évidemment, la réussite de leur plan s’arrêtait là. Autre que manger leur herbe tout en se regardant dans le blanc des yeux, il n’y avait aucune action. Tout comme sa collègue, Nevaeh en avait marre d’attendre. Elle n’était pas restée des heures couchée dans la terre de façon inconfortable pour les regarder manger. À la question de Lybell, l’archère hocha la tête puis commença à se glisser très lentement pour ne pas faire de bruit. Centimètre par centimètre, elle se tira hors de la cachette observant les réactions des créatures au loin. Jusqu’à présent, sa présence ne semblait pas avoir été détectée, mais ce n’était pas encore le temps de soupirer de soulagement. Elle était au-dessus de 300 mètres de distance avec le sanglier le plus près. Elle devait donc se rapprocher.

Sur la pointe des pieds, tout en faisant attention à ne pas marcher sur une branche, elle se rapprocha. La jeune femme profita du paysage pour se camoufler du mieux qu’elle pouvait. C’était une bonne chose que la lumière de la lune éclairait les bois sinon se déplacer aurait été bien plus compliquer et il était hors de question qu’elle utilise sa lampe. Elle dévoilerait instantanément sa présence. Après de longues minutes à se rapprocher discrètement, elle se cacha derrière un arbre pour viser le sanglier le plus près. Elle aurait bien voulu s’approcher un peu plus, mais au-delà de cet arbre, il était trop dangereux de s’approcher. Elle allait devoir faire de son mieux. Leur taille était impressionnante… Tout autant que leur odeur. Elle prit une grande inspiration, puis se concentra sur sa cible. Sa flèche ne serait sûrement pas assez pour tuer la créature, mais son but était d’arriver à enrager le sanglier pour qu’il attaque les talbuk.

Dans un sifflement, la flèche s’envola et fila droit dans les fesses du sanglier. Alors que Nevaeh senti la flèche glisser de ses doigts, elle pria un instant Lucy. La pointe de son projectile transperça la peau de sa cible et dans un cri de douleur, le sanglier s’agita. La bonne nouvelle était que le sanglier avait réagi. La mauvaise… Et bien… Nous verrons. Si Lucy l’écoutait, le plan allait prendre la direction voulue et tout se passerait bien.

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