Par Lucy, qu’est-ce que j’ai fait encore ?
J’essaye de me redresser, me dégager de l’étreinte musclée qui me maintient bien en place contre ce torse chaleureux. Ce n’est pas que je n’aime pas la chaleur, mais je ne sais pas ce qu’il se passe. J’entends un grognement endormi et j’arrête de bouger. Quand la respiration semble s’apaiser, je me déplace à nouveau pour me contorsionner. Délicatement remuer pour ne pas déplacer ce bras, ne surtout pas effleurer la douce peau de ce buste, ou encore réussir à défaire les doigts glissés dans ma chevelure.
Après plusieurs minutes d’une bataille qui me parait interminable, je suis enfin libre. Je m’assieds au bord du lit, massant doucement mes tempes pour essayer de passer le début de migraine. Je discerne lentement mes vêtements éparpillés en une sorte de chemin qui démarre du lit jusqu’au milieu de la pièce. Je retiens ma respiration, sentant un rougissement gêné s’emparer de moi avant de me frapper le front. Je me tourne pour essayer de voir les traits du bel endormi qui a décidé de partager ma couche -savoir au moins dans quels bras je me jette quand je suis désespérée- et qu’elle n’est pas ma surprise puisque je reconnais le visage qui se tient non loin.
Sileas.
Je cligne plusieurs fois de l’œil, n’arrivant absolument pas à remettre les événements de la veille. Je le regarde, me regarde, le regarde à nouveau, regarde nos vêtements éparpillés dans la chambre et je hurle intérieurement. Qu’est-ce que j’ai fait hier soir ? C’est le vide complet, le trou noir, l’amnésie totale. Le visage entièrement rouge de honte et la migraine déjà bien présente, je me lève discrètement, récupère mes vêtements et commence à m’habiller aussi silencieusement que possible. Quand c’est chose faite, je fouille pour trouver de potentielles affaires à moi.
Mon sac sans fond dont j’extrais ma gourde fontaine que je vide presque cul, se trouve près d’une petite table. Là, est posé un papier que j’identifie rapidement comme un avis d’acceptation d’une quête. Je cligne à nouveau de l’œil, détaillant l’offre en essayant de remonter des souvenirs flous de mes choix du jour précédent.
Qu’est-ce que j’ai fait hier ?
Voilà la question que je me pose alors que je m’assieds au bord du lit, ma gourde fontaine en pleine recharge dans une main et l’annonce d’une chasse au minotaure dans l’autre. Progressivement, les souvenirs arrivent les uns après les autres.
La fin de mon déménagement avec Adam, le fait que j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps après avoir lancé un dernier regard en direction de la forge Obsid désormais vide de toute présence humaine, notre retour à la Forteresse, son adorable proposition pour me remonter le moral et comment j’ai fini par me rendre à la branche locale de la guilde en fin de journée quand j’ai récupéré des forces. Je me rappelle ensuite vaguement avoir aperçu cette annonce qui m’a été prise sous le nez par un homme plus grand que moi, un blond vêtu de plaques métalliques et qui s’est amusé à me narguer gentiment. Après des retrouvailles pleines de taquineries, il m’a proposé de faire cette quête ensemble, qu’il puisse me montrer ses nouvelles capacités et surtout Orthos. Je me rappelle avoir accepté, et après tout est flou.
Je me souviens vaguement avoir fini dans une taverne en compagnie de Sileas, avoir enchainé les verres et les alcools de plus en plus fort. Je me souviens notamment de cela, et du fait que j’ai tout fait pour m’oublier dans la boisson, ne plus penser à rien et ne plus ressentir aucune émotion. Je ne sais trop comment j’ai fini dans cette chambre avec le borgne, ni si j’ai eu des gestes ou paroles irraisonnables. Je prends un moment pour inspecter mon corps, essayer de voir si je ressens quelque chose de différent de la veille, mis à part la migraine. Rien. Je me sens las, fatiguée, déprimée, malade et avec une horrible gueule de bois, mais mon corps semble le même.
Un lourd soupir s’échappe de mes lèvres et j’entends du mouvement dans mon dos. Avant que je ne réagisse, une présence vient m’enlacer et j’entends la voix du blond me saluer avec une voix taquine. Je me raidis en sentant ses bras, un nouveau rougissement prenant mon visage et ma nuque. Comment réagir alors que je me rappelle à peine avoir retrouvé le blond la veille ? Je me mords la lippe avec force, déglutissant difficilement. J’essaye de retrouver mon masque de fausse joie de la veille, mais je n’en ai pas la force. Nouveau soupir tandis que je viens me prendre le visage dans les mains. Dans cette position, ma voix filtre faiblement alors que je salue enfin l’aventurier.
« Bonjour Sileas... »
J’ai une tonne de questions, de choses à demander, d’explications à exiger, d’excuses à faire, mais rien de tout cela ne vient. Je me relève, restant dos au blond pour récupérer mon sac sans fond et mes quelques affaires.
« On devrait se dépêcher d’aller prendre un petit déjeuner rapide et faire nos dernières emplettes avant de partir. Je vais vérifier la météo pendant que tu te prépares. »
Sans un mot de plus, je sors ma carte holographique et la pose sur la table, me plongeant dans mes réflexions, je cherche l’endroit indiqué par la requête et surtout le village concerné par les attaques. Autant essayer de penser à autre chose que d’avoir des remords.
- Résumé:
- - Sia se réveille aux côtés de Sileas dans une auberge avec la gueule de bois
- Elle se rappelle vaguement les événements de la veille, et notamment d'avoir accepté une requête de chasse au minotaure
- Quand Sileas se réveille, elle lui demande de s'habiller pendant qu'elle vérifie la météo sur sa carte holographique
- inventaire:
- Sur elle ou à portée de mains
- Épée à une main (à la ceinture)
- Plastron de cuir & brassards
- Plaque d'aventurière
- Talisman d'indépendance
- Polymorphe (bracelet d'argent, bras droit)
- Bracelet de transfert (ODP, bras gauche)
- Gants en cuir
- Sceau magique (bague, majeur gauche)
- Anneau de pensée (index gauche)
- Lame retour (dans une botte)
- Couteau de lancer (dans l'autre botte)
- Carte holographique (dans une poche en cuir à la ceinture)
- Jade de téléportation (dans la même poche)
- Grand sac sans fond + revêtement étanche
(- Cape à capuche arrivant jusqu'aux cuisses)
Pixidis
- Dragon miniature encore enfant (2-3 mois)
- Magie de télépathie avec son maître
- Casse-Noisettes (dans le sac sans fond de Sia)
- Cape de l’ami de toujours (sur lui ou dans le sac)
- Couchipet (dans le sac quand pas utilisé)- Dans le grand sac sans fond:
- - 2 épées à une main de rechange et de moindre facture
- 1 épée fine (type rapière)
- 1 épée longue
- 1 épée courte
- 1 dague
- 3 couteaux à lancer ajustés (faits par son père et équilibrés pour Sia)
- Plusieurs autres couteaux de différentes tailles
- Son fidèle marteau de forgeronne (fait par son père avec une âme artificielle)
- Divers outils de forgeron
- 1 arc de chasse et un carquois avec une douzaine de flèches
- Des petits pièges simples (type collets)
- 2 potions de soin
- 1 potion d'insensibilité
- 1 corde enchantée
- Matériel d'escalade
- 1 paire de crochets-forreur
- Boussole
- Plusieurs vieilles cartes en papier de différentes régions du royaume
- 1 lampe magique
- 1 gourde fontaine
- Des rations pour plusieurs jours (viandes séchées et autres aliments conservables)
- Cristal de communication
- Combinaison magique
- Sub'harpon
- Son cimetière de forgeronne (un coffret avec de nombreuses lames brisées)
- Livre mémoire
- Un carnet à dessins avec de quoi écrire
- Boîte de Sero
- Son passe de téléportation
- Vêtements de rechange & linges
- Kit de couture (aiguilles, fils et petits morceaux de tissus et cuir)
- Net'noix
- Un seau
- Savon
- Matériel d'aiguisage et entretien des armes
- Matériel de camping (couvertures et autres fourures)
- 1 petite tente
- 1 pierre de feu
- Nécessaire de cuisine (casseroles, couteaux et autres ustensiles)
- Cuicui vapeur
- Bandages et nécessaire aux premiers soins
- Trousse du parfait maladroit
- Nécessaire de pêche
- Une bourse avec ses cristaux
- Un petit panier avec des couvertures pour le dragon miniature
- Beaucoup de vêtements et affaires personnelles liés à son déménagement fait la veille.
- Dans un coffret à part dans le sac sans fond (trucs fun ou pas activés):
- - 1 enchantement de serrure
- Carillon de la mère Noël (non synchronisé)
- Bague jamais-sans-toi (synchronisée avec la bague de Sio)
- 3 potions de grelots
- 3 potions de flocons
- 1 âme artificielle (non utilisée)
- 1 cristal de souvenir
- 1 cristal de massage
- Bel'incandescent (boucle d'oreille)
- Œufs de familiers non éclos
- Objets et magies pour familiers non utilisés
- Bague du contre mouflet
Finalement, même l'éponge humaine de la soirée atteint ses limites -et avant celles de sa bourse, ce qui arriverait presque à impressionner le blond-, et soucieux de ne la laisser seule dans un tel état, l'aventurier l'a embarquée avec lui, essayant un peu d'apaiser son état de la chaleur de ses bras et de sa présence. Ça avait bien fonctionné la dernière fois, donc il espère que le charme fonctionnera à nouveau. Et peut être est-ce le cas, ou simplement l'alcool a vraiment assommé la jeune femme, car il fait sa nuit en une traite.
Mais est-ce que la matinée est plus aisée ? Difficile à dire. Impossible de décrocher la moindre expression à Sia, même alors qu'il l'enserre dans ses bras pour essayer de la taquiner sur sa descente d'alcool qui va devenir légendaire, ou même le fait qu'elle s'habitue rapidement à la chaleur de ses bras. Rien, rien d'autre que ce visage distant et troublé. Puis la demoiselle se concentre sur le travail, s'éloigne pour chercher la carte et l'observer. Secouant doucement la tête, Sileas attrape ses premiers vêtements pour commencer à s'habiller.
-"Tu as raison. On a un sacré voyage qui nous attend, autant profiter du beau temps qui semble régner pour le moment. Si tu pouvais nous éviter une tempête de neige, ça serait parfait."
Que dire de plus ? Pas grand chose à vrai dire. L'humeur de la forgeronne arrive presque à déteindre sur lui, et il sent bien qu'il n'arrivera pas à la faire plus parler que cela avant un moment, voir à tout jamais. Elle semble fermée, pour ne pas dire traumatisée. Une fois entièrement équipé, le blond attends que sa partenaire argentée finisse de se vêtir et se préparer à son tour pour l'embarquer aux cuisines. Un petit déjeuner copieux est commandé, presque autant que celui ayant marqué leur rencontre à la Capitale. Profitant de ce moment un peu plus agréable avant la tempête, le borgne finit par incliner la tête légèrement en observant la femme face à lui.
-"Je ne sais pas ce qui te trouble ainsi, mais tu verras, cette quête nous fera du bien. Une balade rémunérée et le plaisir du travail accompli à la fin. Que pourrait-on demander de plus ? Si, je sais, j'emporterais bien une corne de la bête pour le retour, ça peut toujours servir un jour ou l'autre."
Non, rien ne semble arriver à changer les idées de la demoiselle. Le repas est vite avalé, avec un certain plaisir teinté de questions. L'aventurier ne semble absolument pas arriver à remonter le moral de la demoiselle quoi qu'il fasse, et cela l'inquiète. Bien décidé à creuser plus en détail cela quand ils auront le temps, il finit par se lever en payant le repas, laissant plusieurs assiettes vides. Plutôt que de trop s’appesantir sur cet état de fait, Sileas préfère expédier rapidement les derniers achats, qui ne sont pas si nombreux que cela. La majorité s'accumule déjà dans son sac, et si ce n'est quelques rations plus fraiches, du matériel d'escalade supplémentaire au cas où et quelques babioles, rien n'est réellement vital mais sait-on jamais.
-"Prends ton temps si tu en as besoin, je t'attendrais aux portes de la ville."
Réellement, l'ambiance de la veille et de la matinée a su ternir l'humeur de Sileas, le rendant presque aussi froid que la neige qui les entoure. Avec un dernier regard inquiet pour la demoiselle, il se détourne pour s'occuper de ses derniers achats, lui laissant un peu de temps seule. Il n'arrive définitivement pas à savoir si sa présence arrange ou empire les choses, et essaye de se sortir cela de l'esprit. Ils vont affronter un minotaure après tout, et ils devront clairement être concentrés sur l'animal pour s'en sortir. Peut être que se recentrer sur quelque chose de plus primitif et instinctif aidera à sortir Sia de ce cocon dans lequel elle semble actuellement prise.
Arrivant avant cette dernière aux portes de la ville, le blond fait un dernier tour du contenu de son sac sans fond. Ce dernier dégorge de matériel qu'il accumule depuis cet achat qui a changé sa vie. Définitivement, pouvoir transporter l'équivalent de plusieurs tonnes d'équipement sans suer est des plus agréable, et économise beaucoup d'énergie à l'homme qui n'en consomme que trop. Tout semble à sa place et rien ne manque. L'inventaire arrive pile à sa fin quand une forme à la chevelure se mélangeant aux neiges éternelles apparaît dans le champ de vision du borgne. Avec un sourire, il penche la tête pour saluer de nouveau Sia, essayant d'être un peu plus joyeux et de lui insuffler un peu de son énergie.
-"J'espère que Votre Sainteté se sent en forme pour cette journée de marche, car c'est elle qui possède la carte. Si elle veut bien se donner la peine de me guider, pauvre âme perdue en quête d'un peu de la lumière divine que vous dégagez par votre illustre présence, je me ferais un plaisir et un honneur de vous emboiter le pas."
En fait-il trop ? Oui. Mais il n'a jamais été particulièrement doué pour gérer ce genre de problèmes, et il essaye juste de faire comme il peut pour remonter le moral de cette demoiselle qu'il apprécie et pour qui il s'en fait sincèrement. Heureusement, les jours de marche qui les attendent devraient adoucir un peu leurs humeurs au rythme que leurs membres gèlent. Car si le froid refroidit les corps, il réchauffe souvent les cœurs.
- Inventaire:
Sur lui :
Orthos
Glaive
Poignard
Armure complète et une cape de fourrure
Dans le sac sans fond :
Vêtements de rechanges (plusieurs sets)
Fourrures et vêtements chauds
Matériel de camping ( Couvertures, sac de couchage, tente...)
Plusieurs armes d'hast de rechange (Hallebarde, pertuisane, lance ...)
Set d'épées à une main (épée courte, glaive, sabre...)
Deux poignards de rechange
Armure légère de rechange
Armure lourde de rechange
Douze javelots de lancer
Matériel d'entretien des armes et armures (pierre à aiguiser, huiles d'entretien, linges...)
Kit de couture pour réparations de fortune (aiguilles, fils et petits morceaux de tissus et cuir)
Deux gourdes
Nécessaire de cuisine
Kit pour allumer un feu
Vivres pour deux semaines
Cordes de 10 et 25 mètres en plusieurs exemplaires.
Matériel d'escalade
Carte et boussole
Torches
Carnet d'écriture, plume et encre
Trousse de premiers soins (bandages, attelles, cataplasmes)
Trousse de soin du corps (Eh, c'est pas car on part en mission qu'il faut sentir comme un ours.)
Collets, pièges à lapin
Pièges à loup et ours
Filets de capture
Poids lestés
Sachets de plante, tant pour préparer du thé que d'autres onguents
- Résumé:
Résumé de la soirée de la veille entre retrouvailles avec Sia et soirée emplie d'ivresse, le réveil et la matinée étant ponctuée par leurs derniers préparatifs avant départ. Petit déjeuner, achats de dernière minutes et enfin départ aux portes de la ville.
Je relève légèrement le nez de mon plat aux mots du blond. Il ne parait pas chercher à réellement savoir ce qui cloche chez moi, et je l’en remercie intérieurement. Je ne réponds pas, continuant de manger et fixer mes plats. Je ne suis clairement pas d’humeur à discuter et je ne dois pas être la meilleure compagnie possible, mais il est difficile de réfléchir et arranger mes idées. Le repas est rapidement englouti. Une fois le tout payé, nous nous dirigeons vers un petit marché pour faire quelques emplettes de dernière minute.
« J’ai besoin de passer chez Adam avant de partir. On se retrouve plus tard ? »
Une fois un rendez-vous donné, je me dirige vers la forge de mon ami. Là j’y récupère certaines affaires déposées la veille, en range d’autre, et surtout je récupère Pixidis encore à moitié endormi. En partant, Ivan m’interpelle, visiblement inquiet pour moi.
« Tu es sûre que ça ira ? Tu as une sale mine, Sia.
- Ça ira Ivan. Je vais partir quelques jours. J’ai une mission dans les montagnes pour la Guilde. Je ne suis pas seule. »
Après un long soupir de sa part, il me tape amicalement le dos de sa grosse paluche. Il me salue et me souhaite bonne chance, m’indiquant qu’il s’occupera de rassurer et prévenir Adam de ma part. Après de nouvelles salutations, je pars et retourne au marché prendre des vivres. Quand tout est prêt, je me dirige vers les portes de la ville.
*Sia partir ?*
Pixie se réveille, bâillant bruyamment avant de frotter sa petite tête à mon visage. Il me renifle le visage avec une grimace. Je dois encore empester l’alcool, une odeur désagréable pour son délicat flair. Il doit aussi percevoir mon état encore similaire à celui de la veille, mais ne commente pas cela.
« Oui, on part à l’aventure avec un ami. »
*Ami qui ?*
« Tu ne le connais pas. Je vais te le présenter. »
Le dragon semble désormais particulièrement curieux et enthousiaste. Il aime l’idée de rencontrer de nouvelles personnes, surtout quand je parle d’amis. Je retrouve rapidement le borgne qui ne manque pas d’essayer de me taquiner. Malheureusement pour lui, cela ne prend pas vraiment et j’étire à peine le coin des lèvres. Pixidis grimpe sur ma tête et regarde l’aventurier avec une curiosité non feinte. C’est qu’il commence à devenir lourd, bientôt il ne pourra plus faire cela.
« Sileas, voici Pixidis, mon dragon miniature qui va nous accompagner. Pixidis, voici Sileas, l’ami qui va venir avec nous en mission. »
*Mission ?*
« Oui, on va chasser une grosse créature. »
*Pixie utile ?*
« Peut-être on verra bien. Tu auras ton équipement pour te protéger s’il le faut. »
J’essaye de sourire à l’aventurier pour ne pas avoir l’air trop désagréable. Le pauvre n’y est pour rien dans ma situation, et même si je ne me rappelle pas les événements de la veille, je ne dois pas transmettre ma mauvaise humeur à cet homme qui essaye visiblement de me divertir et m’aérer l’esprit.
« Tu peux l’appeler Pixie. Même si c’est encore un enfant, il a de l’équipement dans mon sac pour se protéger et nous assister en combat. Il lui manque juste de l’expérience. »
Le dragonnet fait une expression que l’on pourrait qualifier de fière avant de voleter et venir inspecter le blond. Il tourne un peu autour de lui, le renifle pour se faire une première impression de lui.
*Gentil !*
Je souffle un petit rire avant d’indiquer à mon familier de venir se mettre sur mon épaule. Mon sourire s’étire légèrement alors que je le grattouille avant de m’adresser à l’aventurier.
« Il t’aime bien. On y va ? »
Je prends une grande inspiration, mon dragon se glissant dans la capuche de ma cape pour se protéger un peu de la température fraiche avant de prendre la route, essayant d’un peu relever mon humeur.
- Résumé:
- - Sia va récupérer Pixidis chez Adam et prévient de son absence.
- Dernières courses pour les vivres.
- Présentations entre Sileas et Pixie avant de se mettre en route.
-"Enchanté alors Pixie. Tu verras, tout va bien se passer, même si on va croiser une grosse créature à la fin. Et surement plusieurs plus petites aussi."
Le familier s'installe ensuite pour le voyage. Dur de croire qu'il saura se montrer utile, mais si l'Edelweiss l'a prise avec elle, ce n'est surement pas pour rien. Elle a beau être déprimée, le blond ne la voit pas prendre quelque chose les mettant volontairement en danger, surtout sur une telle mission. Et c'est dans un calme presque lourd que tout semble être bouclé. Finissant de s'harnacher pour de bon, le borgne laisse échapper un léger grognement avant de répondre.
-"Je l'aime bien aussi, il a une bonne bouille. Et j'ai tout, donc on peut partir."
Et sans plus de cérémonie, ils quittent les portes de la ville, en un départ qui n'est pas sans rappeler celui de leur précédente mission à la Capitale. Sauf qu'il y'a cette fois bien plus de vent, qu'il fait plus froid et surtout qu'une épaisse couche de neige vient marquer chacun de leurs pas. Le début du voyage est rapide, et de ce qu'a compris Sileas de leur mission, le voyage compte un certain temps de trajet. Surement assez long pour les forcer à s'arrêter et dormir une nuit en extérieur. Et en pleine saison froide, ce n'est pas une perspective particulièrement joyeuse. Pensant à tout cela, l'aventurier continue d'avancer, restant à hauteur de sa comparse. Ce n'est pas la conversation qui va les étouffer, ni les quelques marchands qu'ils rencontrent. Seuls les flocons chutant du ciel leurs tiennent compagnie, et après un moment, le blond pousse un long soupir.
-"Si jamais on doit passer une nuit en extérieur avant d'arriver au village, il faudra se trouver une grotte ou un lieu à abri pour s'arrêter. On risque de geler vivants en extérieur autrement, sauf si tu as des tentes ou des couvertures chauffantes magiques. Mais dans mon sac j'ai déjà un gros stock de fourrures, surement assez pour faire une épaisseur extérieure et intérieure autour d'une tente."
Un petit moment passe après qu'il ait déclamé ses recommandations particulièrement inutiles, car Sia est aussi bien au courant que lui des dangers de la montagne. Mais ces dernières servent à essayer de meubler un peu cette atmosphère pesante. Puis, finalement, le borgne pivote la tête vers Sia et essaye de rapprocher la main sur son épaule et l'y poser, si elle n'évite pas le contact -et que Pixie ne décide pas d'en faire à sa tête et l'en empêcher-. N'arrivant plus à tenir ses lèvres, l'aventurier commence à parler.
-"Je n'aime pas forcément évoquer le sujet, mais que t'es-il arrivée Sia ? Tu n'es définitivement pas dans ton état normal, je peux le sentir. Entre hier après midi, puis la cuite monumentale que tu as prise dans la soirée et maintenant ton état actuel... Je ne te forcerais pas à parler si tu ne le souhaites pas. Mais je m'inquiète pour toi, et je tiens à ce que tu saches que je suis la pour toi, si tu en as le besoin."
Que rajouter de plus à cette déclaration ? Pas grand chose à vrai dire. L'éclat sincèrement inquiet qui brille dans sa pupille et cette poigne qu'il essaye de poser sur son épaule pour la presser de façon rassurante parle surement plus que tout ce qu'il pourrait rajouter. Puis sa prise se fait plus légère avant de totalement se rompre, laissant le borgne retourner à la surveillance de la route. Ils ne croisent que peu de monde, et principalement quelques marchands, mais cela n'empêche pas d'être méfiant. La saison est justement promptes aux mauvaises rencontres. Bandits désespérés ou cherchant à profiter de la baisse d'activité comme animaux n'arrivant à entrer en hibernation et qui essayant de survivre dans cette saison froide...
- Résumé:
- Départ de la ville après présentations avec Pixie.
- Début de la marche et conversation avec Sia vis à vis de son état et de sa situation.
Et puis c’est au tour du blond de vouloir essayer de faire la conversation. Je le regarde en coin, réfléchissant à ce que j’ai emmené. Je n’ai pas encore réussi à mettre la main sur du tissu magique pour protéger du froid et mes projets avec mon enchanteur préféré sont quelque peu en pause suite aux derniers événements de ma vie. Je me mords un peu la lèvre, finissant par juste hocher de la tête. Ce n’est pas une réponse, mais ça fera l’affaire. Je ne suis pas vraiment d’humeur à discuter, réfléchissant à bien trop de choses.
Que s’est-il passé hier ? Je refais encore et encore le déroulé des événements avec mes bribes de souvenirs, me forçant à en déterrer d’autres pour essayer de donner un sens à la situation dans laquelle je me suis réveillée. Je réfléchis à tout ceci et au pourquoi mon ancien maître est soudainement parti, réfléchissant à ce qui a pu arriver en mon absence, en quoi mes choix ont-ils pu l’affecter ?
Je sens soudainement une main sur mon épaule, me faisant légèrement sursauter. Mon familier vient d’ailleurs essayer de mordiller les doigts de l’homme pour s’en amuser, mais ce dernier ne semble rien sentir avec l’épaisseur de ses protections. Et il est surtout inquiet de mon état. Je soupire doucement, finissant par m’arrêter sur le bord du chemin. Je secoue ma capuche et d’un petit ordre télépathique je demande à mon dragon de s’envoler. Le familier est curieux de ce que je souhaite, mais aussi de ce que mon ami souhaite me dire.
*Jeux ?*
« Oui, on va jouer. Tu vas t’entrainer. Tu pars devant en suivant le chemin comme on a déjà fait. Tu voles jusqu’à ce que Sileas et moi sommes petits. Tu regardes ce qu’il a alentour et tu reviens me dire ce que tu as vu. D’accord ? »
*D’accord !*
Heureusement pour moi, Pixie est encore un enfant qu’il s'avère facile de le distraire avec des jeux à portée éducative. Je le laisse partir sans le quitter du regard. Je serre un peu la mâchoire, avant de répondre sans arrêter de le surveiller.
« Je me suis pris un râteau de la pire des manières possibles. »
Je sors cela de but en blanc, d’une voix la plus froide possible. Je me sens blessée, les larmes montant à nouveau comme hier, mais je serre les dents et les poings pour me retenir. Je ne veux pas pleurer, je ne veux plus.
« Je t’avais parlé du fait que je suis amoureuse. Enfin, plutôt que je l’étais... »
Les mots me font mal. De plus en plus mal. Je sens au fond de moi que ça a besoin de sortir. J’ai besoin de dire ce qui me fait souffrir.
« Il est parti. Juste parti. Comme ça. Plus une trace de lui. J’ai eu des problèmes, il n’a pas été là pour moi alors j’ai cherché de l’aide ailleurs et me suis absentée en essayant de le prévenir. Et pendant mon absence, il est parti. »
Cette fois, les larmes commencent à monter et me brouiller la vision. Je tiens autant que je le peux, ne pas éclater en sanglots. Je l’ai déjà suffisamment fait devant Adam.
« Il m’a abandonné. Je voulais tout lui expliquer, mais il m’avait déjà abandonné. Alors j’ai décidé de vivre sans lui. Mais c’est difficile. C’est douloureux. J’ai envie de... »
Je me coupe, ma voix tremblant trop tandis que je sens que mes mots risquent de dépenser ma pensée. Je renifle et m’essuie l’œil en essayant de me reprendre. Je me redresse et regarde le borgne en face pour la première fois depuis qu’on est parti.
« J’essaye de l’oublier et de m’oublier en même temps. Je suis désolée pour hier, je n’avais jamais bu autant... Je me souviens de rien, je t’avoue... Je ne sais pas ce que j’ai pu dire ou faire, si je t’ai causé des problèmes je m’en excuse sincèrement, Sileas... Et... »
Je baisse un peu le regard, me sentant soudainement honteuse.
« Je sais que je peux être particulièrement joyeuse quand je bois, que je ne tiens pas bien du tout la boisson et que j’ai tendance à être plus... expressive on va dire. Mais je me souviens vraiment de rien. Donc tu peux me dire ce qu’il s’est passé et surtout si on a... »
Je rougis légèrement en gardant le regard baissé, préférant faire un geste des mains désignant le coït. C’est que, même si le blond est très gentil et charmant, je m’en voudrais terriblement d’avoir ainsi donné ma virginité au premier venu quand je suis désespérée et sous l’emprise de l’alcool, et surtout n’absolument pas m’en souvenir.
- Résumé:
- - Sia envoie son dragon en éclaireur pour parler tranquillement.
- Elle explique à Sileas qu'elle est dans cet état parce qu'elle s'est faite larguer.
- Elle lui demande en échange de raconter les événements de la veille et surtout la question qu'on se pose tous : Y'A FLÈCHE OU Y'A PAS FLÈCHE ?
Il reste donc la à l'écouter parler, oreille compatissante et attristée de cette histoire qui se déroule au fil des mots. Le borgne est sincèrement triste pour cette demoiselle qu'il apprécie et qu'il sent ainsi brisée sous ses doigts. Pendant un instant, il intime le mouvement de l'attirer à lui avant de s'arrêter quand elle reprends sur ses consommations de la veille et leurs activités. Arquant un sourcil, l'homme passe par plusieurs états. La stupéfaction, l'amusement, l'indignation, la taquinerie. Elles se mélangent et disparaissent d'un seul coup. Il aurait envie de blaguer la dessus, de l'embêter, mais au vu de son état, ce serait cruel. Ses mains se posent sur les épaules et le haut des bras de la jeune femme et il vient les serrer, les presser pour essayer de les détendre tout en la regardant droit dans l’œil.
-"Non, ne t'en fais pas, nous n'avons pas été trop loin. Si cela avait été le cas je m'en voudrais surement encore plus de toi d'avoir ainsi abusé de ta tristesse et de ta consommation pour profiter de toi. Tu me plais, il est vrai, mais jamais je ne te ferais cela, pas dans l'état dans lequel tu étais... Tu es."
Un nouveau soupir plus long échappe des lèvres de Sileas qui raffermit sa prise pour masser le haut de ses bras et ses épaules, et qu'elle puise sentir cela à travers l'épaisseur de sa tenue. Cette fois, un maigre sourire vient naître sur ses traits tandis qu'il reprend, se voulant le plus rassurant possible.
-"Et tu ne m'as pas causé de problèmes, ne t'en fais pas. Même si c'était le cas, tu es une amie, tu as besoin d'aide et de support. Certes l'alcool n'est pas la meilleure solution pour oublier les problèmes, mais je serais mal avisé de te reprocher de parfois en abuser pour arriver à étouffer la douleur... Tant que tu n'en deviens pas dépendante. Mais ne t'en fais pas, si cela devait arriver, je serais le premier a briser toutes les bouteilles que tu pourrais cacher dans ton sac et où tu résides pour m'assurer que tu ne sombres pas la dedans."
Une fois cela dit, il vient attirer Sia tout contre lui, l'enserrant de sa prise. Certes son armure rends cela peut être moins doux et chaud qu'elle n'a pu le connaître, mais la présence de cette épaisse cape qui le recouvre épargne au moins à la forgeronne le contact du métal directement. Il resserre sa prise, fermant les yeux avant de souffler d'une voix plus basse, profitant de leur proximité.
-"Je suis vraiment désolé pour ce qu'il t'est arrivé. J'aurais souhaité que cela se passe autrement pour toi. Je comprends que ce soit difficile, et ça le sera encore pendant un moment le temps que tu arrives à accepter ce que tu ressens et cette douleur. Mais peu à peu, elle s'effacera d'elle même tandis que tu passeras à autre chose progressivement. Ça va prendre du temps, mais tu verras tu y arriveras. Et durant cette période, n'oublie pas que tes amis et tes proches sont la pour te soutenir."
La gardant encore un peu contre lui en la berçant presque, il finit par la relâcher et se reculer de lui même, essayant de respecter ce besoin de distance qu'elle éprouve. Ne voyant pas quoi dire de plus sur ce sujet sans retourner le couteau ou le rendre encore plus sensible, Sileas vient offrir à sa comparse un léger sourire qui manque d'éclat mais qui se veut enjoué pour ensuite reprendre.
-"Et d'ici la, tu as une quête qui t'appelles je te rappelle demoiselle. Un Minotaure, ça va pas se tuer tout seul, surtout qu'on aurait plus de boulot autrement. Et il y'a aussi les meutes de cerbères. Car même si j'adore les chiens, je suis pas sur que ceux la puissent être appâtés avec quelques os. Tu verras, une fois qu'on sera au milieu des ennuis à écouter les villageois nous expliquer tous leurs maux et nous faire une liste de souhaits plus longue que celle préparée pour le Solstice, tes peines seront rapidement reléguées à un coin de ton cœur pendant un bon moment."
Le travail pour oublier la douleur d'une rupture ? Effectivement, c'est la méthode qu'il lui offre. Peut être pas celle qui est la plus efficace la plus saine, mais la seule qu'il voit en cet instant d'assez efficace pour aider à émousser un peu le tranchant de cette lame de fond qui semble traverser encore et encore l'esprit de Sia.
- Résumé:
- Répond enfin à la question de si flèche ou pas flèche !
- Essaye ensuite de rassurer Sia de son mieux et de la concentrer sur la mission à venir pour lui changer les idées et les esprits.
Je suis surprise de cette marque d’affection et de ce geste pour essayer de me réconforter. J’ai envie de me dégager, mais quand il continue de parler, je n’en fais rien. Je viens même poser le front contre lui en soupirant. Je pourrais pleurer, mais je n’ai pas envie de faire cela ici. Pas aujourd’hui. Ses paroles sont réconfortantes et ont le mérite de m’étirer un début de sourire.
Je reste contre lui jusqu’à ce qu’il se dégage de lui-même. J’essuie le coin de mon œil pour en chasser l’envie de pleurer et regarde l’aventurier. La suite cette fois m’arrache un léger rire puis un sourire plus sincère. M’oublier dans le travail, ce n’est pas une mauvaise chose. Quelques jours loin de la forge ne me fera pas de mal, être au grand air pour m’aérer l’esprit. Un bon programme qui va sûrement me faire du bien.
Je viens récupérer le bras du borgne, l’entrainant avec moi pour marcher à un rythme de promenade plutôt que deux aventuriers partant en mission. Je reste accrochée ainsi à son bras, penchant légèrement la tête pour le regarder en lui parlant avec un léger sourire sur les traits.
« Merci Sileas. Merci pour tout... Je... »
Je suis coupée par le bruit d’une nuée de ce qui semble être des corbeaux. Ils s’envolent d’un coup en croassant bruyamment. Ce qui m’arrête réellement, c'est l’image télépathique que je reçois de mon familier. Il est affolé.
Sans attendre plus ni réfléchir, je lâche le bras du borgne et m’élance à toute vitesse dans la direction vers laquelle mon dragon est parti plus tôt et où les oiseaux s’affolent. J’envoie une réponse télépathique à mon familier, commençant à m’inquiéter pour lui.
*Pixidis ! Que t’arrive-t-il ?*
*Siaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa...*
J’ai l’impression de l’entendre pleurnicher dans ma tête alors que je rejoins la lignée d’arbres où les corbeaux continuent leur vacarme.
*Pixie, où es-tu ?*
*Je sais pas...*
Je commence à jurer pour moi-même, cherchant dans les arbres si je repère la forme de mon familier. Je reçois bientôt quelques images mentales pendant que le dragonnet semble essayer de m’indiquer où il se trouve. Tout va assez vite et c’est flou, mais je sais qu’il est au sol. Je me rends à l’endroit où la nuée s’énerve le plus et ne tarde pas à trouver mon dragon en boule au sol, complètement apeuré. Autour de lui, plusieurs oiseaux croassent bruyamment, sans pour autant s’en prendre à lui.
« Pixie ! »
À ma voix, plusieurs volatiles prennent leur envol et mon familier se redresse jusqu’à ce que son regard croise le mien. Dès qu’il m’a repéré, il s’envole et vient se jeter sur moi. Je le réceptionne comme je peux puis le prends dans mes bras avant de faire demi-tour pour m’éloigner de la nuée plumée. Un long soupir s’échappe de mes lèvres alors que j’essaye de rejoindre mon compagnon de route.
*Que s’est-il passé ?*
Je reçois de nouvelles images et comprend rapidement que mon dragon a essayé de jouer avec les oiseaux. Ces derniers ont pris peur et ont essayé de le chasser de leur territoire. Nouveau soupir quand je me sens rassurée qu’il n’a rien. Je repère rapidement le blond qui m’a suivi et semble se demander ce qu’il m’arrive. Je le rejoins rapidement, une fois à sa hauteur, m’excuse de ma réaction qui a dû l’inquiéter.
« Pardon Sileas... Une petite urgence... »
Je lui montre mon dragon complètement blotti contre moi, encore apeuré. Je le garde encore un peu contre moi alors qu’on reprend la route. Tout en marchant, je commence à échanger télépathiquement avec mon familier pour essayer de le rassurer. Il a encore beaucoup à apprendre et je m’en veux maintenant de ne pas l’avoir suffisamment surveillé. Dès qu’il va mieux, je le glisse dans ma capuche, le laissant s’y cacher.
« Rappelle-moi qu’au prochain familier que j’adopte, j’évite de prendre un œuf. Je ne suis pas faite pour avoir des enfants en bas âge... »
- Résumé:
- Après avoir été réconforté par Sileas, Sia le remercie. Elle est interrompue par un signal mental de son familier. Elle va sortir ce dernier de ses bêtises et reprend la route.
-"Qu'est-ce qu'il se ... Oh et puis merde."
Pas réellement le temps de se poser la question alors qu'elle s'éloigne déjà à bon pas. Portant la main sur son épée qui est définitivement l'arme la plus facile à dégainer, il s'élance à sa suite, même si il est plus lent à cause de son armure intégrale. Sia s'enfonce dans un petit sous bois, et le blond l'accompagne, surveillant les alentours. Impossible de dire ce qu'il se passe mais ça semble définitivement urgent. Son familier qui pose problème ou aurait-elle vu autre chose ? Elle l'aurait surement prévenu si ce n'était pas quelque chose qui ne pouvait attendre, c'est ce que se dit Sileas alors qu'il essaye de ne pas perdre de vue la jeune femme qui continue de se précipiter jusqu’à une petite percée dans les arbres. Le temps de la rattraper, tout est déjà terminé. Voyant l'état du dragon, l'aventurier arque un sourcil en grognant légèrement, avant de hausser les épaules tandis qu'ils reprennent leur chemin, étirant même un sourire à sa dernière phrase.
-"Pas de problème, je me suis bien douté que pour te faire ainsi taire, il devait y avoir une urgence. Et je te le rappellerais. Si jamais j'ai un familier, j'essaye aussi d'en récupérer un directement adulte. Plus dur à dresser, mais au moins il ne faut pas le veiller pendant des mois comme un gosse."
Le moment de douceur étant passé, la marche reprend bien rapidement son rythme de croisière. Les heures défilent au fil des conversations sans grande importance pour occuper l'esprit et les lieues, tout comme le soleil qui monte dans le ciel... Si il était visible. Les nuages s'accumulent, et bien rapidement la neige commence à tomber. Heureusement que les températures sont négatives même l'après midi, autrement c'est une vraie averse qu'ils prendraient sur le nez. Mais la montagne est clémente, et ils ne se retrouvent "que" au milieu d'une tombée de neige de plus en plus intense. La visibilité devient mauvaise puis exécrable alors que le vent lui même commence à souffler en une mélopée stridente alors qu'elle ressort des cols et des pics montagneux. Jurant entre ses dents, le borgne cligne de l’œil en observant les alentours. Du moins ce qu'il peut en deviner. Réfléchissant rapidement, il vient pivoter la tête vers sa comparse tout en tendant la main, haussant un peu la voix.
-"A ce stade on va jamais arriver au crépuscule sans se faire engloutir par la neige, et oublions même l'idée d'installer une tente, sans feu on va geler vivant. Il va falloir se trouver une grotte pour la nuit, ou au moins une petite caverne pour pouvoir faire un feu. Passe moi ta carte s'il te plait, j'ai une idée d'où on peut s'installer le temps que ça passe."
Une fois l'objet magique passé de mains, l'aventurier l'active pour l'observer un moment, sans cesser de marcher. Fouillant dans son sac, il sort sa propre carte pour les comparer, et surtout profiter des annotations présentes sur sa copie personnelle. Marmonnant dans sa barbe, il semble calculer un chemin, ou plutôt la distance qu'ils ont déjà pu parcourir. Finalement, une fois sa télémétrie de pointe aussi appelée "je crois qu'on est la et si j'ai tort on va geler vivants a la nuit tombée" terminée, il vient indiquer ce qui ressemble à une série de petites collines et hauteurs se situant plus loin, à l'est de leur route.
-"Ce coin est truffé de grottes et de renfoncement rocheux si je ne me trompe pas. La majorité sont inutilisables par ce temps, mais il en restera surement une poignée d'exploitables pour y passer la nuit."
Rendant la carte holographique à Sia, l'aventurier commence à détourner sa route en essayant de présumer du bon chemin pour atteindre leur nouvelle destination, au milieu de cette visibilité infâme. A ce niveau, seule l'expérience et la reconnaissance de certains éléments précis du terrain peuvent encore permettre de se repérer. Heureusement, un sol qui monte ça se repère facilement, généralement.
- Résumé:
- Après avoir récupéré le familier de Sia le duo continue la route, alors que durant l'après midi le début d'une tempête de neige s'annonce, forçant Sileas à proposer de passer la nuit dans une grotte pour éviter de se retrouver en plein terrain exposé pour la nuit.
Pour un premier familier, je voulais essayer de l’avoir directement dans l’œuf. Cela me semblait mieux pour créer un lien plus profond et facile qu’avec un adulte. Même si la partie sur l’éducation d’un jeune familier est aussi compliqué que de dresser un chiot qui a un temps d’attention moyen de quatre secondes, je ne suis pas déçue de ce choix. Pixidis est réellement un petit rayon de soleil dans ma vie et il m’a beaucoup aidé à tenir ces dernières semaines.
La route se poursuit et avec le temps qui défile, la météo progresse également. Le blizzard qui devait être éloigné au début de la journée a finalement gagné du terrain. Il faut dire que même avec une carte holographique, savoir prévoir le déplacement des nuages reste compliqué. Si j’en ai le physique, je ne suis pas disposée à présenter un programme météorologique pour prévenir l’ensemble du royaume des prochaines précipitations. Mais est-ce que le royaume a seulement besoin de ce genre de programmes ?
Tout ceci nous amenant à ce moment où Sileas et moi fendons l’averse de neige. Le vent ne souffle pas encore très fort, mais la neige tombe de plus en plus épaisse, nous ralentissant considérablement. L’aventurier semble savoir où se rendre, vérifiant un itinéraire sur ma carte holographique, essayant d’être assuré de ce qu’il fait. Je l’observe en reniflant, rabattant ma capuche sur ma tête, mon dragon restant dedans en faisant uniquement dépasser sa petite tête du vêtement. Au moins, nous sommes deux pour nous tenir chaud et je n’ai pas l’épais manteau du blond. Avec un tel poids, je ne serais pas sûre de réussir à avancer.
Quand tout est vérifié, le borgne prend la tête et commence à nous guider. Je ne vais pas me faire prier, sa stature permettant de couper le vent qui commence à nous fouetter. Je reste proche de lui, pouvant ainsi profiter de ne pas être autant transi par le froid que si je prenais le blizzard de plein fouet. Nous avançons ainsi pendant un long moment, ne bougeant la tête sur le côté pour pouvoir un peu voir le chemin devant nous que de temps à autre. Nous grimpons depuis un moment, mais je commence à penser que nous sommes définitivement perdus. Est-ce que Sileas sait seulement où l’on va ? Je commence à douter.
Encore une dizaine de minutes dans l’épaisse couverture de neige et finalement le relief me fait mentir. Le blond a réussi à trouver ce que l’on cherche et on aperçoit une première ouverture dans la roche. On se précipite vers la première, puis une seconde ainsi qu’une troisième pour finalement trouver un lieu idéal à la quatrième. Entre l’humidité, les animaux qui ont élu domicile dans les cavités ou l’instabilité de la roche, nous avons préféré ne pas prendre de risque.
Dès que les vérifications sont faites, que l’on se sent en sécurité, je m’occupe de monter ma tente pendant que mon compagnon s’occupe de nous préparer un feu. L’abri est rapidement monté, des couvertures et fourrures installées à l’intérieur et l’extérieur pour nous tenir le plus au chaud possible. À l’entrée de la grotte, un petit feu prend lentement, commençant à fumer alors que des petites flammes rongent lentement le branchage trouvé. Le vent siffle à l’extérieur, la tempête s’intensifiant de plus en plus.
Mon dragon va se glisser dans la chaleur des fourrures à l’intérieur de la tente pendant que je préfère aider mon compagnon à s’occuper du feu et nous préparer un peu de quoi nous réchauffer. Une sorte de potage avec des morceaux de viande séchée est cuisiné alors que de l’eau pour du thé chauffe. Même si je ne tremble pas encore de froid, sentir la chaleur du feu et savoir qu’un repas chaud va arriver me ravit. Il n’y a plus qu’à attendre un peu que le tout soit prêt à être dégusté. Je profite de ce temps d’attente pour venir me coller à l’aventurier et essayer de voler un peu de sa chaleur.
« Pendant un moment, j’ai douté de tes capacités d’orientation, mais je dois m’excuser. Je n’aurais pas trouvé facilement un tel endroit. Je serais sûrement morte de froid par ce temps. Il faut que je pense à investir dans du tissu anti-climat. »
Un petit rire m’échappe alors que je resserre ma cape autour de mes épaules. Je fixe le feu puis notre repas qui chauffe alors que mes pensées défilent lentement. J’essaye de me concentrer sur la suite de notre mission, mais surtout de notre voyage.
« Tu crois que l’on va devoir faire des tours de garde cette nuit ? Vu la route que l’on va avoir encore à faire les prochains jours, il serait bon qu’on ne soit pas déjà épuisé après la première nuit. Et je dois avouer que j’ai bien envie de profiter de pouvoir voler ta chaleur pour dormir sans risquer de ne pas me réveiller. »
J’affiche un large sourire taquin avant de tourner le visage vers l’aventurier pour lui montrer que je cherche à blaguer un peu, relever l’humeur lourde que j’ai moi-même instaurée au début de notre voyage. J’apprécie Sileas, il a fait un effort pour me supporter et réconforter, à moi maintenant de faire un effort pour arrêter de broyer du noir. Comme il me l’a dit, la route que j’ai à traverser sera longue et douloureuse, mais je ne suis pas seule pour la parcourir.
- Résumé:
- Suite du voyage, les deux aventuriers cherchent un ensemble de cavités pour se protéger du blizzard pendant la nuit. Quand enfin ils en trouvent une bien, ils s'installent et monte un camp. Pendant que le repas chauffe, Sia essaye d'ouvrir la conversation et ramener un peu de bonne humeur.
Notant cela dans un coin de son esprit, Sileas se dit qu'il lui faudrait réellement une petite hache dans son sac. Cela rendrait bien plus facile la récolte de bois en hiver, vu qu'il pourrait juste couper les branches basses des arbres pour se fournir facilement en carburant moins humide que le bois disponible au sol. Le duo s'attaque à la préparation du repas, et voyant l'état de la demoiselle le blond vient retirer sa cape de ses épaules pour l'ouvrir en grand et les y installer tous deux, qu'elle profite un peu de cette source supplémentaire de chaleur, étirant ensuite un sourire amusé.
-"Eh bien, je vois que la confiance règne sur mes talents d'orientation, ça fait plaisir. N'oublie tout de même pas que je viens d'ici et que j'ai déjà eut l'occasion de connaître ce genre de temps ! Bon, certes, pendant un moment j'ai cru qu'on était perdus aussi. Mais c'est juste qu'on marche bien plus lentement avec le vent et la neige contre nous, et pas du tout car je suis rouillé en repérage hivernal."
Sans perdre son sourire et tandis que le repas mijote, l'aventurier s'attaque à retirer son armure. Ce n'est pas que, mais par ce temps, le froid des pièces de blindage métallique est vraiment de trop. Chaque morceau retiré termine dans son sac, et bien rapidement il se retrouve uniquement dans sa tenue de cuir, s'étirant en lâchant un long grognement d'aise en retrouvant sa pleine et entière mobilité. Un rire nait même quelques instants à cette remarque taquine de la demoiselle. Sileas apprécie la voir essayer de se changer d'elle même les idées, même si la question est réellement sérieuse. Se mordant la lèvre, il réfléchit une poignée de secondes sur la marche à suivre. Il n'a lui non plus pas envie de devoir attribuer des tours de garde, particulièrement pendant ce temps. Mais ils ne peuvent pas non plus rester sans protection. Car, si la majorité des gens qui pourraient être amenés à chercher refuge dans leur abri n'auront surement pas des intentions hostiles, il est impossible de retirer de l'équation les potentiels bandits ou simples opportunistes qui n'hésiteraient pas à égorger quelqu'un dans son sommeil pour lui prendre sa bourse.
-"Ne t'en fais pas, moi aussi je préfère dormir avec toi dans les couvertures plutôt que de veiller une ouverture sombre vers une tempête de neige. Mais on ne peut pas rester sans défense. Je propose qu'après manger, on fasse une rapide sortie tant qu'il fait encore un peu jour pour ramasser assez de bois pour la nuit, puis on installe un petit système de pièges à l'entrée, comme ça si quelqu'un passe, ça nous réveillera. Quelques fils, des clochettes ou autre pour faire du bruit, c'est pas compliqué et ça fait le travail. J'installerais bien un piège à loup ou deux, mais j'ai pas non plus envie de me faire claquer la jambe en marchant au mauvais endroit en étant encore endormi."
Le blond souffle un rire à sa phrase, avant de servir les gamelles avec le repas qui a fini de chauffer. Il ne pense pas sérieusement cela, car il serait triste de blesser un marchand qui ne cherchait qu'a passer la nuit dans un endroit sur. Engloutissant sa portion à bon rythme, Sileas réfléchit à cette mission qu'ils ont acceptés. Pivotant l’œil sur sa comparse, il reprend la parole entre deux bouchées.
-"Sinon, on a pas encore eut le temps d'en discuter mais tu en penses quoi de cette mission ? Des meutes de cerbères et un minotaure, ça va pas être de la rigolade, même avec notre matériel et mon arme améliorée depuis la dernière quête. Je pense qu'il faut s'occuper du gros en premier, mais j'ai peur de finir entre deux feux. Je pensais demander l'aide des chasseurs locaux pour essayer d'accélérer la traque des uns et des autres, que l'on puisse rapidement trouver un terrain qui serait à notre avantage pour le combat."
Tout en parlant, l'aventurier ne peut s'empêcher d'avoir des flashback de leur première mission, des échanges techniques et tactiques qui ont précédés leur départ ainsi que leur rencontre avec le Chouettours. Parfois, il y'a un certain réconfort simple dans ces petites actions routinières. Laissant le temps à l'étoile d'argent de lui répondre, l'homme termine son repas tout en se préparant à sortir malgré le temps, récupérant son sac sans fond. Ils vont bien avoir besoin de bois pour passer la nuit sans congeler...
- Résumé:
- S'installe avec Sia dans la grotte pour y passer la nuit, prépare le repas en discutant un peu avec elle de la marche à suivre et de comment arriver à s'en sortir dans un terrain qui leur sera particulièrement hostile une fois arrivés sur les lieux de leur quête, avant de se préparer à sortir chercher du bois pour la nuit.
Un nœud se forme un instant dans ma gorge en pensant à mon cimetière de forgeronne. Je déglutis difficilement et essaye de faire passer ce sentiment le plus rapidement possible.
*Pixie, aider !*
Mon familier m’envoie des images mentales pour me faire comprendre qu’il veut nous aider en veillant durant notre sommeil, lui se reposera la journée. Je hoche à nouveau de la tête, remerciant intérieurement le petit dragon de réussir à me faire changer les idées. Je n’ai pas le temps de partager cette information avec mon comparse qu’il enchaine sur ce qu’il pense de cette mission.
Je m’arrête dans mon mouvement pour finir mon plat, mes pensées défilant à toute vitesse. Je sais que le blond essaye de me changer les idées, meubler la conversation comme il peut tout en échangeant innocemment avec sa collègue, mais il ne se rend pas compte de pourquoi mon choix s’est porté sur cette quête si dangereuse.
« C’est la merde. »
J’avale le reste de mon plat d’un coup avant de poser mes couverts au sol. Voyant que le borgne s’apprête à sortir, visiblement prêt à préparer son piège, je décide de garder mes pensées pour moi.
« Installons ce piège, on aura le temps de discuter après, la tempête ne va pas attendre elle. »
Nous sortons du cordage et plusieurs petits objets métalliques : des couverts, des casseroles et même quelques petites plaques d’armure du blond pour créer de petits pièges bruyants. Nous les installons juste à l’entrée de notre petite ouverture dans la roche, affrontant le blizzard qui nous gèle bien rapidement. Dès que nous avons terminé, nous regagnons bien vite notre campement et la chaleur du feu.
Nous chassons la neige qui nous recouvre, préparons du thé et effectuons un peu de vaisselle pour nous faire bouger et réchauffer nos muscles. Rester actif pour ne pas laisser le froid gagner. Quand tout semble prêt pour la nuit, il ne nous reste plus qu’à aller au lit. Nous dégustons un dernier petit thé tout en alimentant le feu, laissant ce dernier moment pour discuter avant de se reposer.
« Sileas, je dois t’avouer quelque chose. »
Je me mords légèrement la lèvre alors que mes doigts se pressent avec force sur la tasse que je tiens. Je prends une grande inspiration, bien décidée à dire la vérité à mon ami. Je lui dois la vie, encore une fois et il a décidé de m’accompagner dans cette mission suicidaire, je lui dois au moins la vérité.
« J’ai choisi cette mission en sachant qu’elle serait bien trop difficile pour moi. »
Je soupire lentement, le nœud dans ma gorge revenant. Je prends le temps de poursuivre, comptant bien aller jusqu’au bout.
« Hier soir, j’étais complètement désespérée. Vraiment désespérée. Je n’avais plus réellement la tête sur les épaules. J’ai décidé de faire des choix parfaitement irréfléchis pour me mettre au défi. Je voulais voir à quel point je suis capable de tromper la mort. Voir si je mérite encore de vivre... »
Mon regard se baisse alors que ma voix se brise. Je ne m’arrête pourtant pas là.
« Et avant que tu dises quoique ce soit, je sais que c’est débile. Faire tout ça pour lui... Oui, c’est débile. J’étais prête à tout abandonner, pour lui... Je... Je ne voulais plus vivre sans lui. Si tu n’avais pas été là, j’aurais essayé de prendre cette quête en solitaire, ou même de juste prendre les informations et serais partie seule pendant la nuit pour trouver ce monstre sans aucune préparation. À la place, j’ai juste bu jusqu’à en oublier ce que j’ai fait et j’ai dormi dans tes bras... Alors, merci ? Je crois que tu m’as encore sauvé la vie... »
J’essuie une larme qui s’apprête à couler de mon œil, reniflant avant de finir ma tasse cul sec. Je me relève pour me diriger vers la petite tente, sachant bien que je risque de subir le courroux de mon ami. À raison, mais je souhaite tout de même éviter cela.
« On va dormir ? Pixie dit qu’il va nous veiller pour nous aider et qu’on puisse se reposer. »
- Résumé:
- Les deux aventuriers mangent, installent un piège sonore et discutent un peu en buvant un thé. Ils se passent pas grand-chose et se préparent à aller dormir.
Le dernier thé avant la nuit est agréable, la conversation qui s'ensuit bien moins. Alors que la jeune femme lui souffle qu'elle doit lui dire quelque chose, l'aventurier pivote vers elle en fronçant légèrement les sourcils, attendant la suite. Et plus les mots s'échappent des lèvres de la forgeronne, plus son regard devient froid, serrant les dents. Il ne la lâche pas des yeux, l'expression faciale de plus en plus tempétueuse. Et pourtant, il se tient. Il contient cette colère qu'il sent monter et commencer à battre ses tempes, laissant Sia finir. Il lui doit bien cela, mais si son regard pouvait faucher l'Edelweiss, elle serait surement déjà aussi froide que le blizzard qui hurle à l'extérieur. Et alors qu'elle se redresse pour l'inviter à dormir, il se jette sur ses pieds pour la rattraper par le poignet, enserrant sa prise.
-"Je ne veux pas t'accabler plus que nécéssaire, car tu sais déjà que ton choix était stupide, je ne vais donc pas devoir te le faire rentrer de force dans le crane. Je te l'ai dis, je comprends que ce soit difficile, que tu as l'impression que plus rien n'a de sens, plus rien n'a de gout. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé depuis notre dernière mission mais quelque chose t'as sérieusement affectée. Je présume que ça concerne ton premier amour, mais je ne te questionnerais pas plus que cela si tu ne souhaites pas m'en parler."
Il fait une pause d'un instant, expirant lentement pour arriver à se calmer avant que son mot ne dépasse sa pensée. Sa prise sur le poignet de la forgeronne tremble légèrement, signe des émotions qui le traversent en cet instant. Une seconde expiration, plus proche du grognement, avant que l'homme n'arrive à continuer.
-"Mais maintenant, je veux que tu te sortes une bonne fois de la tête cette idée de vouloir courir à la mort sans raisons. Ça va changer quoi, mis à part blesser tes proches ? On ne chasse pas une douleur avec une autre douleur, même si elle peut sembler tentante. Tu crois que ça ne m'aurait pas attristé d'apprendre ta mort ? Sincèrement, je serais presque tenté de faire demi-tour et rentrer, maintenant que je sais pourquoi tu voulais prendre cette mission. Mais je reste persuadé qu'elle peut te faire du bien et t'aider à remonter la pente. A moi de faire en sorte que tu reviennes entière de cette dernière maintenant."
Il soupire, finissant par relâcher le poignet de sa comparse, baissant la tête. Plus qu'énervé, il est triste. A l'idée de la perdre, a l'idée qu'elle semble tant souffrir qu'elle envisage cette ultime solution pour ne plus sentir cette douleur. Les deux émotions contraires se heurtent, s'alimentent. Finalement, c'est un regard moins froid mais bien plus vide qui est adressé à Sia, tandis qu'il hoche la tête pour ouvrir la tente et s'installer.
-"Tu as raison, on doit se reposer. Et merci Pixie de monter la garde. Tu pourras dormir après, et on sera assurés que rien ne tente de nous surprendre. Si quelque chose d'hostile approche, réveille nous et on s'en occupera."
Sans attendre plus longtemps, le borgne se glisse dans les fourrures en finissant de les installer de façon à préparer un petit cocon pour qu'ils puissent dormir. Prenant ses aises, il ne retire cette fois pas sa tenue de cuir et sa chemise en dessous, sachant pertinemment qu'il fait bien trop froid pour se le permettre. Attendant que la demoiselle le rejoigne, il viendra prendre sur lui pour l'enserrer dans ses bras si elle le souhaite, finissant par souffler entre ses lèvres :
-"Bonne nuit à toi Sia, essaye de te reposer."
Et hélas, pour une fois c'est lui qui aura des difficultés à trouver le sommeil et à se reposer. Peut être est-ce la conversation qu'il vient d'avoir avec la jeune femme et la crainte de la perdre, peut être est-ce le blizzard qui souffle au dehors, mais son sommeil sera bien plus agité qu'habituellement...
- Résumé:
- Fin de la conversation avec Sia avant d'aller dormir en laissant Pixie s'occuper de monter la garde.
Je serre la mâchoire alors que ses mots continuent de me frapper de plein fouet, ajoutant un peu plus à la culpabilité que je ressentais déjà. Je regrette ces pensées idiotes, je regrette sincèrement de n’avoir pensé qu’à mon malheur et rien d’autre. Je suis même touchée en sachant qu’il aurait été attristé d’apprendre ma mort. Quelque part, je me rends compte que ma présence affecte bien plus de personnes que je ne le pensais. Peut-être que certaines de mes rencontres n’auraient pas été affectées par ma disparition, mais un plus grand nombre en aurait été attristé.
Il finit par me relâcher et je sens bien que je l’ai blessé. Non parce que je lui ai dit la vérité, mais parce qu’il a de l’empathie pour moi et s’inquiète pour moi. J’aimerais lui dire quelque chose pour le rassurer, mais rien ne vient. Aucun mot ne sort de ma bouche et l’aventurier se trouve déjà dans la tente à s’installer. Je soupire, me rendant encore un peu plus compte de ma stupidité de la veille. Pourquoi vouloir en finir pour un homme qui m’a abandonné alors que tant de monde est prêt à m’accueillir à bras ouvert.
Je ne suis qu’une imbécile.
Je me glisse à mon tour dans la tente, restant habillée alors que je me place aux côtés du borgne. Pixidis en profite pour sortir et rester devant l’entrée de notre abri. Je viens tirer la cape de l’aventurier sur nous pour nous en faire une couverture supplémentaire et bien épaisse. Je m’apprêtais à dormir ainsi, ne cherchant pas à importuner plus l’homme qui semble m’en vouloir, mais je sens qu’il me tire alors à lui. Je me laisse faire avec un petit sourire, me sentant un peu plus rassurée de le sentir prendre sur lui et ne pas tant m’en vouloir.
« Bonne nuit Sileas, repose-toi aussi... »
Mon sommeil cette nuit-là n’est pas spécialement agité contrairement à l’aventurier, mais il reste léger. Le fait d’à nouveau dormir en plein extérieur, la tempête qui fait rage, le besoin de rester sur le qui-vive en pleine mission, mais aussi le corps agité de mon ami contre moi. Je le sens particulièrement troublé et je ne me rappelle pas l’avoir senti ainsi pendant nos quelques nuits ensemble.
« Je suis là Sileas... »
Ouvrant doucement l’œil, je glisse une main sur lui, remontant jusqu’à une de ses joues que je viens caresser tendrement. Je chantonne faiblement une berceuse qui me vient en tête et continue tant que je le sens troublé. Quand son sommeil s’apaise enfin, je me presse un peu plus à lui pour le serrer contre moi. Je dépose un petit baiser sur son front et le garde ainsi en glissant la main dans sa chevelure, le berçant presque.
*Sileas froid ?*
Comme promis, mon familier veille sur nous et monte la garde à l’extérieur. Je caresse lentement la tête de l’aventurier tout en réfléchissant à la meilleure chose à faire pour le calmer.
*Ca va aller, je m’occupe de lui.*
*Pixie peut venir réchauffer !*
*Merci Pixie, je m’occupe de Sileas.*
Le dragonnet retourne à son poste de surveillance et je tire un peu plus les couvertures sur le borgne et moi. Son sommeil semble s’être quelque peu apaisé et je profite du fait que ma vue s’est habituée à la pénombre pour observer ses traits que je distingue vaguement. Mes doigts viennent effleurer son visage avant de me blottir bien plus contre lui. Je me laisse bercer à mon tour au rythme de sa respiration, de son odeur contre moi et des battements de son cœur que je perçois faiblement. Avant de sombrer à nouveau, je lui adresse quelques mots pour le rassurer.
« Si tu m’entends, je te promets de veiller un peu plus à ma vie désormais, autant que je veille sur la tienne... »
Je ne sais pas si mes mots l’atteignent et je ne peux m’empêcher de m’en vouloir de l’avoir ainsi troublé. Dans un dernier élan d’affection, j’utilise mon anneau magique pour être sûre que mes pensées atteignent complètement l’aventurier. Je dépose un nouveau baiser sur son front et vient ensuite coller le mien au sien, avant de lui envoyer quelques mots sincères pour le rassurer, espérant qu’il perçoive ma réelle affection pour lui.
*Je suis là Sileas, je te promets d’être toujours là.*
- Résumé:
- Fin de la conversation avant de dormir. Pendant la nuit, Sia rassure Sileas qui semble bien agité et s'endort à nouveau.
Et les mots de la forgeronne finissent par percer ce voile, quand elle vient user de son anneau pour lui transmettre ses pensées. Sans réellement se réveiller mais en sortant quelques instants de son sommeil profond, un grognement léger quitte les lèvres de l'homme qui resserre sa prise sur la demoiselle pour la blottir contre lui. Finalement il sombre de nouveau dans un sommeil bien plus apaisé pour le reste de la nuit.
Et cette nuit déborde sévèrement avec la matinée. Peut être car ses premières heures n'ont pas été reposantes, ou alors simplement car le sifflement du vent s'est calmé. Mais le soleil est déjà levé quand le blond émerge du royaume des songes, grognant alors qu'il se souvient de sa nuit déplorable. Il se souvient aussi vaguement des mots que Sia lui a adressé, et si il ne se remémore pas le contenu exact, il arrive à s'imprégner de leur signification. Se penchant sur la demoiselle encore endormie, il vient déposer un baiser sur son front avant de l'enrouler un peu plus dans les couvertures pour qu'elle ne souffre pas de la perte de sa chaleur.
-"Merci d'être la, petite étoile d'argent..."
C'est à contrecœur qu'il la relâche enfin de son étreinte, la recouvrant des fourrures encore chaudes pour lui laisser un peu de repos. Il serait volontiers resté en sa compagnie et dans son étreinte, mais la journée va être longue, et il n'y a pas meilleur moyen que de préparer un bon petit déjeuner pour lui prouver sa reconnaissance de se rendre compte de ce qu'elle a voulu faire et de la voir ainsi changer de voie.
-"Bonjour Pixie..."
Grognant à voix basse pour le pauvre familier qui doit être épuisé, l'aventurier récupère le peu de bois encore restant pour rallumer un peu le feu qui a fini de sa belle mort durant la nuit. Le froid pénètre dans la grotte qui n'est plus protégée par ces flammes ronronnantes, et même si le vent ne souffle plus à l'extérieur, la température est particulièrement basse, le monde extérieur recouvert d'une couverture épaisse de neige.
Récupérant dans son sac plusieurs fourrures bien épaisses, le blond vient s'enrouler dedans et partir à la conquête du monde extérieur, faisant attention à retirer les pièges sur sa route pour ne pas réveiller la belle aux bois dormants. Elle doit être épuisée entre cette mauvaise nuit et sa cuite de la veille, et tant qu'il peut la laisser dormir il le fera. La quête de Sileas n'est pas bien longue, et il se contente de ramasser le maximum de bois à bruler possible pour relancer correctement le feu. L'aventurier en ramasse assez pour ce but, et même plus. Avoir du bois à bruler dans un sac sans fond n'est jamais une mauvaise idée, et celui trop humide pour être tout de suite mis au feu aura le temps de commencer à sécher dans la grotte avant le départ. Une fois sa quête terminé, le blond rentre enfin dans leur abri temporaire pour attaquer la réelle matinée. Le froid mordant de la saison froide l'a entièrement réveillé, et malgré les fourrures il aurait presque froid. Il faut dire que sa cape la plus épaisse est actuellement en train de bercer le sommeil d'une certaine jeune femme, et il ne voulait pas la réveiller pour si peu. Le feu recommence à rugir alors qu'il est nourri avec bien plus d'entrain, repoussant pour un temps le froid hors des parois rocheuses de l'ouverture. Après la chaleur, c'est la nourriture qui devient une priorité, et fouillant dans son sac, l'homme sort de quoi faire un bon petit déjeuner, particulièrement riche. Et c'est surement le fumet de ce repas qui finit par réveiller Sia étant donné que le borgne voit sa forme s'agiter dans la tente pour finalement en ressortir la tête, ce qui arrachera un souffle amusé à l'homme.
-"Bonjour Sia, c'est l'idée de manger qui t'as ainsi réveillée ? Je vois que mademoiselle choisit bien ses priorités."
Puis, le sourire disparait alors qu'il souffle d'une voix plus basse.
-"Merci pour cette nuit au fait, et désolé... J'aurais préféré t'épargner ça."
- Résumé:
- Après une nuit agitée, Sileas finit par se réveiller en premier et décide de s'occuper de l'approvisionnement en bois pour réchauffer leur abri bien froid et possiblement le prochain, avant de préparer le repas en attendant le réveil de la forgeronne.
C’est dans une couche vide et froide que je me réveille, agréablement enroulée dans les couvertures et la cape épaisse de Sileas. Je reste ainsi un moment, profitant de ce nid relativement chaud et de l’odeur du guerrier qui est encore présente. Pixie vient me rejoindre en me sentant éveillée, glissant dans les fourrures jusqu’à m’atteindre. Avec une sorte de ronronnement, il vient se frotter à moi et me saluer tout en cherchant des caresses. Après un petit moment avec lui, je finis par sortir de la tête, encore enroulée dans l’épais vêtement de l’aventurier.
Je souris à ce dernier qui me salue et taquine de bon matin. Je lui rends son sourire même quand il vient ainsi s’excuser. Avec un petit soupir, je m’installe à côté de lui pour lui rendre sa cape et la partager alors que je suis encore un peu endormie. J’appuie la tête contre son épaule en baillant, glissant un bras sous le sien pour m’y agripper.
« Ne t’excuse pas. Tu as déjà fait cela plusieurs fois pour moi par le passé. C’est la moindre des choses. »
Je reste ainsi un moment sans bouger, sans oser rompre ce petit moment particulièrement calme. C’est Pixidis qui le rompt et me force à remuer alors qu’il me réclame à nouveau de la nourriture. Je finis par me redresser un peu et le libérer, récupérant mon sac sans fond pour fouiller dedans.
« À vrai dire, c’est moi qui devrais m’excuser. J’ai l’impression que mes aveux d’hier soir t’ont particulièrement affecté même si je ne sais trop pourquoi... »
Je trouve ce qu’il me faut et tend la petite part de nourriture à mon dragon qui se jette dessus sans attendre. Dès que mes mains sont libres, je viens prendre celles du borgne dans les miennes et les presser pour essayer de le rassurer tout en cherchant son regard.
« Alors maintenant que tu es éveillé et que tu peux entendre ce que je dis, je vais te répéter mes mots de cette nuit : je te promets de veiller un peu plus à ma vie, autant que je veille sur la tienne. Je te promets que je ne vais plus essayer de la gâcher et que je vais penser un peu plus à tous ceux qui m’entourent et qui me portent dans leur cœur. Tu m’as aidé à me réveiller et je compte bien tout faire pour rester sur la bonne voie désormais. Alors, je te remercie encore, Sileas, je te remercie pour tout et je te promets de ne plus avoir ce genre de pensées et d’actes irréfléchis. »
Je continue de le fixer et garder ses mains aussi longtemps que possible, jusqu’à ce que de lui-même il rompt ce contact et me montrer qu’il est réellement rassuré. Je lui offre à présent un véritable sourire et essaye de changer de sujet.
« Et ce n’est pas que je ne t’aime pas, bien au contraire, mais je meurs de faim et l’on a encore beaucoup de voyage à faire. Cette histoire de minotaure et de cerberus ne me dit rien de bon. Même si je n’ai pas beaucoup réfléchi en prenant cette quête, je vais corriger le tir. Avant qu’on arrive au village, il nous faut un début de plan concret pour que l’on puisse agir rapidement. La météo est en notre défaveur par cette saison, il va falloir être intelligents et rapides pour agir. »
Dès que mes mains sont libérées, je viens commencer à me servir le petit déjeuner avec un large sourire, bien décidée à me remplir le ventre et partir sur de meilleures bases désormais, espérant que cet épisode est derrière nous deux pour retrouver notre complicité.
- Résumé:
- Sia se réveille et vient rassurer Sileas une bonne fois pour toutes. Elle attaque ensuite le petit déjeuner en suggérant qu'ils réfléchissent à un vrai plan pour attaquer correctement cette quête.
L'animal nourri, Sia semble désormais vouloir s'occuper de rassurer le blond aux doutes toujours présents. Cette poigne le surprends, mais il ne s'en dégage pas alors qu'il rive son regard dans celui de sa comparse, la laissant parler sans l'interrompre. Quand elle finit, il baisse l’œil un instant, resserrant sa prise sur les doigts de la fleurie. Il est ainsi sans mots durant quelques instants, frottant simplement ses phalanges et le dos de ses mains de ses pouces, avant de finir par l'attirer contre lui pour l'étreindre de toute sa force. Il l'enserre ainsi, finissant par souffler d'une voix plus basse contre son oreille.
-"Je suis heureux d'entendre ces mots Sia, tu ne peux pas savoir à quel point. Et pas uniquement pour moi tu sais, aussi pour toi. Tu es une sublime jeune femme, et ce serait terrible de te voir tout gâcher pour essayer d'échapper à tes souffrances. Donc j'espère bien que tu resteras sur la bonne voie, et que tu n'oublieras jamais que même lorsque tu ne vas pas bien, tu as des gens qui sont la pour t'aider et te soutenir. Et tu n'as absolument pas à me remercier, je suis justement la pour toi, petite étoile d'argent."
Il vient lentement la reculer en même temps qu'il recule la tête pour la regarder droit dans les yeux, restant a quelques centimètres tout au plus de son visage, à tel point qu'il pourrait presque sentir le souffle de la demoiselle sur sa peau alors qu'il vient lui offrir un sourire un peu plus large et sincère. Remontant les mains le long de ses bras, il finit par les poser sur ses joues qu'il caresse des pouces à son tour quelques secondes alors qu'il sourit un peu plus largement en secouant la tête avant de reprendre.
-"Et si ils m'ont affectés, c'est simplement car tu comptes pour moi Sia. Et j'aurais été particulièrement attristé qu'il t'arrives quelque chose, et encore plus de n'avoir pas été la pour pouvoir t'aider et t'empêcher de faire une telle bêtise. Heureusement que parfois Lucy est taquine et a décidée de faire se recroiser nos routes pile à ce moment..."
Puis le moment passe, meurt de sa belle mort. Ils se sont dit ce qu'ils avaient à dire, les émotions et les sentiments se tassent et reprennent leur place habituelle, après avoir surement encore renforcé le lien qu'ils partagent depuis qu'ils ont regardés la mort droit dans les yeux ensembles. Le sujet change totalement, et alors que les deux généreuses portions du petit déjeuner sont préparées et que le repas commence, ils se concentrent sur l'aspect plus technique de leur quête. Sileas hoche aux propos de l'aventurière, profitant de ne pas avoir à parler pour manger avec un appétit vorace. L'avantage principal d'avoir un sac sans fond? Vous pouvez enrouler dans des torchons et des cuirs résistants à l'humidité presque autant de kilos de viande séchée et de produits que vous pouvez le souhaiter. Fini les petits repas improvisés, place aux grands repas improvisés. Et quand enfin il peut parler, il engloutit sa bouchée avant de grogner légèrement.
-"On a presque tout contre nous. Deux espèces sorties de leur milieu naturel, avec surement des comportements qui seront anormaux. La saison qui est particulièrement froide et hostile, j'ai l'impression. Une estimation plus qu'approximative des meutes de cerberus que l'on pourrait croiser et aucune idée de comment les renvoyer chez eux. Je pense sincèrement qu'il nous faudra demander l'aide des chasseurs locaux. Dans un premier temps pour pouvoir effectuer un repérage rapide de tous les lieux qu'il nous faudra explorer et nettoyer dans notre mission, et surtout car ils connaissent mieux que nous les environs. Ils pourraient nous aider à installer des pièges ou trouver un terrain propice au combat. Comme je te le disais hier, ce que je crains plus que tout, c'est le risque d'être pris enter le Minotaure d'un coté et le Cerberus de l'autre."
Clairement, la situation est particulièrement complexe. A la fois plus difficile encore que le Chouettours, mais plus simple aussi. Plus difficile car les menaces sont multiples et bien plus dangereuses que l'animal qu'ils ont du affronter il y'a quelques semaines, mais plus simple car cette fois les villageois ne semblent pas vouloir leur mentir. Car après tout, si ils assument avoir un Minotaure sur leurs terres... A moins de cacher un Kirin, dur de penser qu'ils ne jouent pas franc jeu.
- Résumé:
- Termine de discuter avec Sia des raisons qui l'ont poussée à prendre cette quête, avant d'essayer de réfléchir à l'élaboration d'un plan une fois arrivés sur place.
Il m’expose aussi ses pensées et inquiétudes, nous tombons d’accord que cette mission va être particulièrement difficile. Après tout, je ne l’ai pas prise pour en revenir. Un long soupir m’échappe alors que je retourne le problème dans tous les sens tout en savourant mon petit déjeuner. Il est vrai que contrairement à la première fois, nous pourrons sûrement compter sur l’aide des villageois.
Nous terminons notre repas et commençons à replier notre campement progressivement. La tente est rangée, la vaisselle faite, les armures remises, les armes prêtes et le feu éteint. Nous nettoyons autant que possible l’endroit pour laisser le moins de trace possible de notre passage. Je sors une nouvelle fois ma carte holographique et nous regardons ensemble le meilleur itinéraire à prendre, surveillant aussi la météo.
Lucy doit être avec nous, la tempête ne devrait pas revenir avant la fin de journée. En avançant à bon rythme, nous arriverons au village peut après l’heure de midi. En sautant un repas, nous serons sur place rapidement et pourrons commencer à enquêter. Nous pourrons aussi profiter de l’hospitalité du village pour ne pas avoir à coucher dehors encore une fois. Une fois que nous sommes d’accord sur tous les points, nous partons.
Pixidis passe l’après-midi enfouit dans la chaleur de ma cape, tantôt dans la capuche, tantôt sur mes épaules, mais toujours somnolant. Il a bien mérité son repos, mais il faut reconnaitre que ce n’est pas idéal non plus. La route est escarpée et pas vraiment faite pour faciliter l’accès aux marchands. Il y a même un moment où Sileas a dû me rattraper alors que je manque de chuter et dévaler le chemin que nous venons d’emprunter.
Bien plus prudente sur la suite, nous continuons à bon rythme. Quand enfin la fumée des cheminées est visible un peu plus loin, nous nous permettons une rapide pause. Le village est en vue, mais nous sommes à bout de souffle. Même si nous n’avons pas un équipement particulièrement lourd, avancer dans l’épaisse couche de neige est une épreuve. Je sens le froid gagner mes membres inférieurs, ayant hâte d’arriver pour profiter de la chaleur d’une cheminée.
Nous profitons d’être ainsi à proximité du village pour faire un rapide tour des lieux, essayer de repérer de premiers éléments liés à notre requête même si nous n’avons pas grand espoir de ce côté. Nous nous remettons en route et en moins d’une petite heure, nous gagnons Col-Blanc et nous sommes accueillis par quelques villageois. Nous sommes menés à la demeure du bourgmestre quand nous nous présentons comme des aventuriers envoyés par la Guilde.
Malheureusement pour nous, ce dernier n’est pas présent, son épouse étant la seule à nous recevoir et nous faire profiter de l’hospitalité locale. Nous sommes réchauffés, placé dans une pièce de vie chaleureuse, une boisson bien chaude placée dans les mains et un petit repas préparé pour finir de nous accueillir. Même si nous ne pouvons être réunis avec notre commanditaire et plusieurs chasseurs locaux que dans quelques heures, nous profitons de ce moment pour nous mettre dans de bonnes conditions.
Après avoir conversé agréablement avec l’épouse du bourgmestre, cette dernière nous a partagé déjà plusieurs endroits à connaître et visiter aux alentours, des rumeurs circulant entre les villageois, des personnes à interroger pour commencer notre petite enquête et surtout un lieu où nous pouvons être logé et nourri le temps de notre mission.
« Nous avons une toute petite auberge qui sert aussi de salle commune et de restauration. Elia s’occupe de la cuisine et d’entretenir l’endroit alors que son mari fait partie du groupe de chasseurs locaux. C’est elle qui nous prépare de succulents plats quand la chasse est bonne et que nous pouvons faire une grande fête pour célébrer le talent de nos hommes. Il y a quelques chambres qui sont habituellement préparées pour les rares marchands qui viennent jusqu’ici à la bonne saison, mais je pense qu’elle se fera un plaisir de vous y héberger gratuitement si vous réussissez à nous aider avec cette affaire. »
Je finis de boire mon thé, lançant un regard en direction de mon compagnon. Cela fait bientôt une bonne heure que cette femme bien en chair et particulièrement bien entretenue nous tient gentiment la jambe en essayant de nous partager un maximum d’informations en l’absence de son époux. Nous n’avons pas vraiment eu à poser de questions et il faut reconnaitre qu’il est très agréable d’ainsi pouvoir profiter d’une hospitalité aussi chaleureuse.
« Nous vous remercions sincèrement pour votre accueil, madame. Je pense que mon compagnon et moi allons profiter que la météo favorable pour nous permettre de faire un premier tour de votre agréable village.
- Faites donc ! Nous ne sommes qu’un hameau perdu dans les montagnes qui vit de la chasse et des récoltes d’herbes. Je ne sais pas si vous allez pouvoir profiter réellement de la beauté du lieu en cette saison, mais vous serrez certainement bien accueillis par la majorité des habitants. »
Je note cette tournure de phrase qui me parait légèrement étrange et décide de garder mon commentaire pour moi. Un nouveau regard dans la direction de mon compagnon, le laissant poser des questions ou décider d’aller faire un tour.
- Résumé:
- - Le petit déjeuner fini, les deux aventuriers rangent le camp et se préparent à partir.
- Ils font route jusqu'à Col-Blanc pendant tout le reste de la matinée et jusqu'en début d'après-midi.
- Une fois sur place, ils sont menés chez le bourgmestre où sa femme les accueille.
-"On a eut la chance d'être relativement coriaces et d'avoir pu récupérer du bois pour faire le feu sans que ça nous coute trop. Vu que d'après ta carte on devrait arriver dans la journée, je préfère le laisser si jamais quelqu'un de moins endurant que nous vient à passer la nuit ici. Ça pourrait faire pour lui la différence entre la vie et la mort."
Cette dernière question terminée, l'aventurier termine de s'harnacher avant de s'aventurer accompagné de la forgeronne dans le froid mordant des montagnes. Même si la tempête est éloignée, le terrain reste traitre, la couche de neige épaisse et la progression laborieuse. Mais malgré tout cela, ils restent deux aventuriers, et ces quelques difficultés ne peuvent réellement les mettre en échec. Les ralentir, oui. Les stopper, clairement pas. Même la quasi chute de Sia n'est qu'un moyen de se motiver à atteindre plus rapidement leur objectif, qui fort heureusement termine par apparaître à portée de vue. Le premier tour des alentours ne semble pas apprendre grand chose. En effet, même si la faune est très clairement perturbée, elle ne l'est pas encore assez pour s'attaquer à un village de chasseur. Ce serait un suicide, et les créatures en sont bien conscientes. Le seul qui pourrait éventuellement oser une telle manœuvre si poussé assez à bout serait le minotaure, et ils sont justement la pour l'empêcher de sévir.
Et surtout, fait marquant pour Sileas, c'est que contrairement à la quête précédente accomplie avec la demoiselle, cette fois le village semble les accueillir volontiers, même avec un certain plaisir et soulagement. Si le maire n'est pas présent, sa femme accomplit à la perfection son office et commence à les guider et les conseiller. Les informations tombent rapidement, tout comme les petites douceurs pour leur permettre de se détendre. Une bonne collation, une boisson chaude, une pièce accueillante. De quoi se délier les muscles et chasser au moins temporairement le froid qui vient étreindre leurs jambes après ces longues heures de marche. Et justement, en parlant d'informations, ils en ont presque trop à ingérer. Ou aller dormir, qui questionner, les lieux à visiter. Comment se mettre sur les rails le plus rapidement possible. Et le borgne ne peut s'empêcher de se dire qu'au delà de l'hospitalité, un certain sentiment d'urgence se fait sentir dans la façon de faire de la femme. La forgeronne termine de la questionner, et c'est au tour du blond de prendre la parole. Déposant sa tasse, il croise les mains et pose le menton contre, son regard d'acier cherchant celui bien plus chaleureuse de l'épouse du bourgmestre.
-"Je n'ai pas grand chose à rajouter que ma collègue ou vous même n'ayez déjà abordé, j'aurais juste deux questions. Pourquoi la majorité des habitants ? Certains ne voient pas d'un bon oeil notre présence ? Et de deux, quelle sont réellement les dégâts apportés à vos activités par cette présence soudaine et fort peu bienvenue ?"
A cette question, le masque d'amicalité se fend un instant, alors que la femme ne sait trop quoi répondre. Elle est perdue, attristée même. Un éclat traverse le fond de son regard, nullement de malice mais juste de détresse. Finalement, elle reprend la parole d'une voix un peu plus basse, posant les mains sur ses genoux et baissant le regard sur ces derniers.
-"Certains voient des possibles opportunités dans la présence des Cerberus, leur traque et la revente de leur cuir et de certaines ressources prisées des alchimistes... Mais vous l'avez deviné, les dégâts réels sont terribles. La plupart des animaux que l'on chassait ont soit fuis soit se font dévorer. Outre le fait d'en sentir l'impact maintenant il faudra surement des années pour que la région s'en remette réellement. Pareil pour nos lieux de récolte, c'est de plus en plus difficile d'y accéder. Et c'est sans compter le danger toujours plus élevé qu'il y'a à laisser nos hommes partir à la chasse..."
Elle se tait ensuite, alors que l'aventurier serre doucement les poings en poussant un long soupir. Comme il était prévisible, la situation est bien plus grave qu'annoncée. Enfin, elle était claire dans l'annonce, mais il y'a toujours une différence entre une poignée de mots laissés sur un bout de papier pour attirer les aventuriers et la réalité. L'air plus grave et sérieux, le blond se redresse en repoussant sa chaise.
-"Je comprends, nous ferons tout notre possible pour vous aider à remettre en ordre la situation. Si jamais ne croisons pas votre mari ou les chasseurs lors de leur retour, pouvez-vous leur dire de venir nous voir à l'auberge ? Idéalement j'aimerais bien pouvoir poser nos questions ce soir et commencer dès demain matin le cœur du travail."
Alors que la femme derrière elle hoche la tête en leur soufflant un petit "merci", le borgne observe Sia du coin de l’œil avant de sortir avec elle. L'air froid les frappe de nouveau, et un nouveau soupir échappe des lèvres de l'homme, alors qu'il commence à se diriger d'un pas vif vers la bordure du village, bien décidé à faire un tour un peu plus détaillé des environs. Tant par curiosité que pour essayer de s'imprégner un peu mieux de l'ambiance des lieux, alors qu'il reprend une fois hors de portée de voix.
-"Tu en penses quoi ? Je n'ai pas l'impression qu'ils nous mentent, mais je crains qu'un accident soit rapidement arrivé, si on ne commence pas à arranger la situation. Il nous faut vraiment arriver à converser avec les chasseurs au plus vite, et si possible pouvoir dès demain commencer nos repérages. Même si notre cible est le minotaure, j'ai peur qu'il soit impossible de réellement pouvoir avoir la liberté nécéssaire pour nous préparer correctement tant qu'il y aura tant de Cerberus qui rodent dans les alentours..."
Encore une fois, il n'est nullement impérieux dans son propos. Il pose simplement son avis et ce qu'il présume être la marche à suivre dans le peu d'informations qu'ils possèdent, tout en venant s'enquérir de l'avis de son amie.
- Résumé:
- Termine le voyage jusqu'au village avant de converser avec la femme du bourgmestre qui leur explique la gravité de la situation. Une fois éloignés des habitations, Sileas commence à discuter plan d'approche pour la suite de leur quête.
Tant de questions dont je ne peux avoir les réponses. Pour le moment je suis le borgne tout en saluant la femme du bourgmestre, nous rendant à l’extérieur dont le froid revient nous frapper après ce moment bien au chaud. Nous commençons à faire un tour des lieux tant que la luminosité et la météo le permet, laissant le loisir à mon ami de relancer la conversation et les réflexions sur ses interrogations.
« Je les pense sincères. Ils souffrent réellement de ce changement et je ne leur vois pas de raisons de nous mentir. Je pense même qu’ils seraient heureux de mettre la main à la pâte pour pouvoir récupérer les corps et ainsi se remettre des dégâts causés par les créatures. On pourra certainement travailler de concert avec eux. »
Nous avançons encore un peu et je finis par souffler de manière légèrement amusée.
« Je t’avoue que je préfère cette situation à celle de notre première quête ensemble. Même si elle risque d’être bien plus difficile vu ce que l’on va devoir affronter, c’est bien plus simple et agréable quand les locaux sont aussi accueillants et coopératifs. »
Dans mon vêtement, mon dragon s’agite quelque peu, ressortant sa petite tête en baillant avant de humer l’air. Il secoue la tête comme si quelque chose le dérangeait, faisant une sorte de grimace.
*Quelque chose ne va pas ?*
*Odeur pas bonne.*
J’arque légèrement un sourcil. Est-ce qu’il est en contact pour la première fois avec une odeur qu’il n’a pas pu connaître auparavant ? Entre ma vie à la forge et à la Forteresse, il a déjà du connaître pas mal de choses. Je regarde un peu les alentours, essayant de repérer un élément qui pourrait être légèrement anormal ou nouveau pour mon familier.
*D’une direction précise ? Ou un endroit en particulier ?*
*Odeur partout.*
Je cligne un peu de l’œil, réfléchissant tout en marchant. Nous avons gagné l’extérieur du village et Sileas commence à inspecter sérieusement les alentours. Je viens en faire de même, essayant de m’attarder sur les arbres et végétaux qui sortent de la neige pour repérer un élément ou indice, et peut être la source de cette odeur qui peut sembler si désagréable au nez d’un animal.
Nous prenons un long moment chacun de notre côté avant de nous retrouver à l’entrée du village. Nous sommes déjà au milieu de l’après-midi, la luminosité ne tardera pas à baisser et le ciel se couvre déjà d’épais nuages. Nous décidons de ne pas prendre plus de risques pour le moment et nous rendons à la petite auberge qui nous a été indiqué.
Sur place, la fameuse Elia parait heureuse de nous voir et nous préparer une chambre. Quand elle vient nous demander ce dont on a besoin et surtout le nombre de chambres à préparer, un petit silence hésitant plane. Je décide de le briser et en profiter pour demander des douceurs pour mon dragon.
« Une seule chambre suffira. Et vous auriez de la nourriture adaptée à un familier ? »
Je ne réagis pas au petit sourire de l’aubergiste qui vient tendre les clés de la chambre à Sileas avant de me donner un petit détail de ce qu’elle a disposition. Je fais signe au blond qu’il peut aller se reposer et que je le rejoins plus tard. J’échange un moment avec la femme qui a à disposition de véritables réserves de viandes qui pourraient rendre envieux n’importe quel boucher de la ville.
Quand nous trouvons enfin une nourriture bien adaptée à mon dragon, je gagne à mon tour la chambre. Le borgne a eu le temps de commencer à se mettre à l’aise et je viens en faire de même. Je retire mes vêtements les plus épais, mon armure et armes, et profite de l’espace dans la pièce pour installer son petit couchage à Pixidis, le laissant se reposer plus confortablement.
« Tu m’excuseras, j’ai pensé que cela ne gênera aucun de nous si nous partageons encore une fois un lit et c’est plus simple. Après tout, nous ne sommes plus à ça près, non ? »
Je souffle un petit rire avant de m’asseoir sur le lit, fixant le blond en prenant un air plus sérieux.
« Je ne sais pas si tu as trouvé quelque chose de ton côté, mais pour l’instant je n’ai rien repéré d’étrange. La seule chose que je peux te dire c’est que mon dragon a senti une odeur désagréable qui plane aussi bien dans le village que ses alentours. Une odeur suffisamment étrange pour qu’il le relève, mais qui ne semble pas l’affecter ou l’avoir sorti de son sommeil jusqu’à maintenant. Tu en penses quoi ? »
- Résumé:
- - Les deux quittent la femme du bourgmestre et discutent de ce qu'ils pensent de la situation.
- Petit tour du village où le familier de Sia sent une odeur étrange présente dans l'air sans arriver à en découvrir l'origine.
- Installation à l'auberge dans une chambre commune et les deux aventuriers commencent à échanger sur ce qu'ils ont pu repérer.
-"Clairement, je préfère aussi ce genre de situations ou au moins on sait clairement où est l'ennemi, même si il est particulièrement redoutable à affronter. Je suis de ton avis, je ne pense pas que les locaux nous poseront problème, au contraire. j'espère juste qu'ils essayeront de ne pas -trop- nous aider. J'ai pas envie de devoir ramener des cadavres supplémentaires car certains auront voulu jouer aux héros pour venger des amis."
Suite à cela, le duo se sépare, chacun partant en une direction différente. Le borgne essaye de fouiller, de chercher des traces pouvant indiquer la présence de créatures, d'éléments sortant de l'ordinaire, mais rien. Quelques petits chemins laissés par les chasseurs et les trappeurs, de petites cabanes. Rien de très surprenant. Aucun signe de griffes, d'affrontements. Quoi qu'il se soit passé, c'est bien plus loin que les alentours du village. Ce qui en soit est rassurant, même si ça n'aide clairement pas l'homme dans sa quête d'information. Voyant l'heure peu à peu tourner dans cette quête vaine, il se décide à rejoindre Sia à l'entrée de la ville, avant de se diriger vers l'auberge.
Cette dernière est petite mais agréable, pleine de ce charme des petites bâtisses de village qui sont prévues plus pour les locaux que les clients. Sia brise la légère glace née de cette question, et c'est avec un sourire amusé pour la forgeronne qui s'occupe de commencer à dévaliser le garde-manger de cette pauvre tavernière pour le bonheur de son familier que Sileas attrape les clés pour ouvrir leur chambre. Le trajet n'a pas été long, mais il a été relativement rude avec les températures et le climat. Et c'est avec un soupir de soulagement que le grognon s'occupe de retirer ses armes et son armure, déposant paquetages et sacs contre un mur et une table, laissant l'espace à sa comparse d'en faire de même quand elle arrive avant de s'installer sur le lit pour souffler quelques minutes. Cette dernière arrive enfin, et tandis qu'elle effectue la même opération que lui peu auparavant, il reprend d'un ton amusé.
-"Non vraiment, je ne saurais pas remettre de cette atteinte à la pudeur qu'est l'idée de dormir en ta compagnie une nouvelle fois. Tu as bien fais, c'est plus simple, et je ne refuse jamais de profiter de ta chaleur pour passer la nuit."
La suite devient moins légère et plus sérieuse alors que la jeune femme lui parle de ce qu'a senti son familier. Sileas arque un sourcil en se redressant, essayant de fouiller sa mémoire des dernières heures à la recherche de quelque chose pouvant faire écho à ce qu'elle lui explique. Avec un soupir, il secoue ensuite la tête, ayant fait chou blanc.
-"Je n'ai rien trouvé non plus, ce qui est plutôt rassurant. On va éviter au village de devenir un champ de bataille ainsi. Mais je n'arrive pas à m'expliquer ce qu'a bien pu sentir ton familier. Justement, les créatures ne semblant pas s'approcher du village il ne pourrait pas sentir leur odeur, surtout à l'intérieur. Il faut donc penser que l'odeur vient d'ici et se répand. Peut être qu'ils ont un moyen de traiter les peaux ou les plantes différent de la Forteresse et qu'il n'est pas habitué à cette odeur ?"
Fermant l’œil, le blond se masse la paupière, essayant de réfléchir à tout cela. Grognant légèrement, soupire, n'aimant pas être dans la situation ou il n'a ni idée ni réflexion à offrir pour démêler la situation.
-"On pourra toujours demander au bourgmestre si jamais cela lui dit quelque chose ou qu'il a une idée de la cause de ces odeurs."
Une poignée de minute passent, permettant aux deux aventuriers de se reposer avant que la porte ne soit frappée d'une main ferme. L'aventurier se redresse pour ouvrir la porte, et tombe nez à nez avec Elia qui redresse le regard vers lui.
-"Devon est rentré de la chasse, il vous attend dans la salle commune."
Elle salue ensuite Sileas avant de redescendre s'occuper de ses affaires. L'homme pivote vers la forgeronne et l'attend quelques instants pour descendre en sa compagnie rejoindre le bourgmestre... Qui n'est pas seul. Avec lui se trouvent deux hommes ressemblant à des chasseurs alors que la pièce à vivre se remplit peu à peu, les habitants rentrant de leurs diverses corvées journalières tandis que la nuit tombe sérieusement. D'un air légèrement blasé, le blond reprend d'une voix plus basse tant qu'ils sont hors d'oreille.
-"J'aurais préféré éviter de discuter de ça en pleine taverne, surtout avec le monde présent. Mais il semblerait que quoi qu'il veuille nous dire, il a envie que tous puissent l'entendre. J'ai peur des grandes déclarations pour essayer de rassurer les siens et qui ne feront que rendre la situation plus difficile..."
- Résumé:
-Fait le tour du village sans rien trouver en finissant de discuter avec Sia
-Retourne avec cette dernière à l'auberge et s'y installe avant de parler de ce qu'a senti Pixie
-Descend à la salle commune en apprenant que le bourgmestre y est déjà, pour le retrouver en compagnie de deux hommes