Vous êtes victimes d'un artefact ! Un malfrat vous aura collé son effet pour le mois qui suit, à moins que vous réussissiez à trouver la clé, cachée à Ildoré (www), une île au nord-ouest du royaume ! En attendant, vous voici liés magiquement l'un à l'autre ! Des téméraires tenteront de s'éloigner l'un de l'autre malgré tout, mais on vous l'a déconseillé ! Alors tentez de profiter de ces vacances improvisées sur cette île à la faune inoffensive et la flore florissante !
Participants : Sileas & Amaryllis
Thème actuel : Vacances insolites
Une fois au sec, Amaryllis s’arrêta, vérifiant rapidement ses affaires et surtout la présence de son cristal de communication pour rappeler un navire une fois que cette situation se sera détricotée - ou bien s’ils manquaient de vivres. Heureusement, si le milieu était sauvage, la faune insulaire était réputée particulièrement inoffensive, comme c’est souvent le cas sur beaucoup de petites îles. Même si celle-ci n’était pas vraiment petite. L’enchanteur, d’ailleurs, leur avait bricolé une sorte de petite boussole pointant dans la direction générale de la clé. Seulement voilà, il fallait avouer qu’elle était assez mal faite et que l’aiguille, au final, bougeait énormément, et était très peu précise. Vu que prix que ça avait couté, c’était plutôt une arnaque.
« Bon, nous y voilà. Maintenant reste plus qu’à trouver où est la clé. Logiquement le propriétaire de l’artefact l’aura planqué dans le coin pour que ce soit le plus chiant possible de la retrouver, je suppose. »
Rejetant un coup d'œil autour d’elle, elle regarda la taille de la nature qui leur faisait face. Et se disait que de trouver une clé dans tout ça allait être particulièrement difficile. Elle laissa échapper un petit soupir, son sceau magique ne semblait prendre aucun signal particulier mis à part celui de leur propre équipement à chacun. Cette situation était énervante, et frustrante. Elle avait mieux à faire que de jouer aux aventurières pour chercher une clé à la con sur une île immense.
« Logiquement elle est ou bien enterrée sur une plage, ou bien planquée dans la forêt. Je ne sais pas si le con qui l’a laissé ici comptait la récupérer un jour, ou pas. Si oui, sûrement sur une plage quelconque. Sinon, au milieu des montagnes dans une crevasse. »
Malheureusement, pas de carte pour une chasse au trésor. Qu’une boussole pas précise à la con. Elle soupira doucement, remettant ses chaussures.
« C’est dommage, le coin aurait pas été si dégueulasse pour des vacances. Même si ça aurait été mieux avec un hôtel et un bar. »
Et non, elle allait devoir rester collée à un inconnu tout du long. Non pas que c’était si dérangeant que ça quand ils n’étaient pas vilains comme lui - mais elle préférait largement avoir le choix, et n’était pas vraiment d’humeur à ce genre de batifolages en ce moment. A vrai dire, elle s’était même demandée si le tuer ne serait pas un moyen plus simple et rapide de se débarrasser de cette malédiction. Pas de témoins une fois le navire reparti… Mais ça voulait dire que l’inverse fonctionnerait certainement aussi.
Elle allait devoir surveiller ses arrières.
Super vacances.
-"Je pense que l'on peut déjà oublier la plage. Vu comme il voulait juste faire chier son monde, j'ai l'impression que l'on va sérieusement avoir des problèmes pour retrouver la clé. Ça serait presque plus simple de faire le voyage jusqu’à la Capitale et convaincre la Garde Royale de nous laisser entrer dans l'enceinte du Palais pour que la bulle anti-magie s'occupe de cette histoire pour nous."
Mais ils sont actuellement la, sur la plage. Et ils vont devoir faire avec. A la dernière remarque de la garde, le blond ne peut s'empêcher d'avoir un petit rire tandis qu'il fouille rapidement dans son sac pour vérifier son inventaire. Heureusement, il a la majorité de ce qui est nécéssaire sur lui pour pouvoir s'en sortir dans un tel terrain. Deux ou trois objets manquent, mais avec un peu de chance, sa comparse, elle aussi équipée d'un sac enchanté, aura ce qu'il leur manque.
-"C'est sur que je garde la destination dans un coin de la tête pour des vacances loin de tout. Je ne sais pas ce que tu as sur toi en matériel mais j'ai une gourde fontaine, donc on aura pas à chercher des rivière, et pour dormir si on ne veut pas rester dehors j'ai une théière. On a des rations, et je présume que l'on peut chasser si besoin est. De ce coté on est plutôt bien."
Maintenant, reste la question principale. Faire confiance à une inconnue ? Après tout, elle pourrait très bien vouloir le tuer pour se faciliter la vie, ou Lucy sait quoi encore. Elle n'est pas obligée de le faire d'elle même voyons. Un empoisonnement avec des plantes toxiques, une exploration qui tourne mal et une jambe coincée dans une crevasse. Pas difficile d'imaginer comment se débarrasser de quelqu'un par cette situation. Vraiment, le blond aurait préféré être avec un collègue de la Guilde, pour être un minimum serein dans cette situation. Mais encore une fois, il doit faire avec ce qu'il a, c'est à dire... Il ne sait pas quoi réellement. Et malgré la situation, ils vont devoir collaborer. Un nouveau soupir échappe à Sileas, qui finit par se redresser en s'étirant. Il a laissé son armure dans son sac, bien trop chaude et lourde pour ce qui les attend, optant pour une tenue de cuir plus légère et plus mobile.
-"Bon, ta boussole indique la forêt. Je propose d'essayer par la bas. Elle a beau être totalement éclatée au sol, elle semble indiquer un minimum la direction à prendre. Si jamais on ne trouve aucune trace, on pourra toujours faire le tour de la plage et essayer de deviner une zone générale dans laquelle chercher plus précisément, en espérant le pas finir dans les montagnes, qu'en dis-tu ?"
Hélas, les montagnes, ils ont de bonnes chances d'y aller qu'ils le veuillent ou non. Ils ont presque aucune preuve ni trace, et pourtant ils doivent retrouver une clé. Assez littéralement le cas de l'aiguille dans la botte de foin. Et une fois décidés de la route, le blond entamera la progression, une main sur la garde de son glaive. On ne sait jamais ce qu'ils vont croiser après tout. L'ile a beau censée être paradisiaque et sans dangers... Nul n'est à l'abri d'une mauvaise surprise.
Surtout s’il fallait creuser chaque mètre carré de plage, sans que le fait d’y avoir enterré quelque chose ne laisse la moindre trace, contrairement à de la terre en forêt par exemple. Mais bon, les cartes au trésor pour retrouver des richesses enterrées sur les plages des îles du Royaume, c’était surtout dans les livres. Et effectivement, même si ce n’était pas net, la boussole avait l’air de pointer vers l’intérieur des terres.
« Si c’était aussi simple que de mettre un pied dans le palais, c’est ce que j’aurais fait. Mais ce genre d’enchantements à clé est sûrement persistant. On en ressentira plus les effets dans le palais, mais on y aura de nouveau droit dès qu’on en sortira. Donc on a pas d’autre choix que de trouver la clé. »
Même pas besoin de négocier plus que cela, elle y avait déjà mis les pieds quelques fois pour diverses raisons, même si ce n’était pas si courant que ça. Clairement, juste aller mettre un pied sous la bulle et ressortir aurait été d’une simplicité extrême pour elle. Mais ce n’était pas si simple que ça, malheureusement. Ce n’était jamais si simple.
Au moins, Sileas avait l’air de ne pas être si mal équipé que ça. Amaryllis soupira et haussa les épaules. Elle ne pouvait pas vraiment en dire autant de son côté.
« J’ai pas énormément de choses de mon côté, je ne pars que très rarement gambader dans la nature, je ne suis pas aventurière. »
Cela ne l’empêchait pas d’avoir une tente dans son sac sans fond, reliquat de l’époque où elle avait tout de même pour habitude de faire de longs voyages et où il fallait parfois faire des haltes en pleine nature. Mais même à ces moments là, vu qu’elle voyageait toujours en convoi et avec des montures, les vivres ou l’équipement ne faisait jamais défaut en général. C’était assez loin de gambader à pied dans une forêt impropre à l’utilisation de la moindre monture.
S’engageant dans la forêt, la faune semblait assez présente, bien que parfaitement pacifique. Des oiseaux passaient parfois tout près d’eux, des petits mammifères semblaient les regarder avec un mélange de curiosité et de crainte de l’inconnu.
« Au moins la chasse ne s’annonce pas particulièrement difficile, si ces trucs se mangent. Contrairement au repos. Et la théière, il n’y a pas qu’une seule place dedans? »
Elle avait bien un cuicui vapeur pour ça, même si ça ne donnait pas forcément les meilleurs plats ensuite, au moins, il n’y avait pas à s’emmerder à faire un feu. Non pas que ce soit difficile, elle avait de quoi en allumer des centaines avec son épée. Mais en pleine saison chaude ce sera sûrement plus agréable de ne pas avoir à cuir à côté d’un feu aussi. Et puis, si rivière il y avait, ce serait quand même mieux pour se débarbouiller. Même si prendre un bain complet pouvait être difficile, selon comment il voyait les choses. S’il était coopératif, l’ambiance n’était quand même pas tellement là. Il fallait dire qu’elle était aussi rarement ravie de devoir gambader en forêt. Heureusement que la faune était docile sur cette île.
-"Heureusement la faune et la flore de l'ile semblent assez idylliques, donc on aura que peu de problèmes même en étant légèrement équipés. Et pour la théière, il n'y a qu'un seul lit, mais je peux toujours te le laisser. Après, vu le décor, dormir à la belle étoile ne me dérange pas. Mais si jamais on découvre une mauvaise surprise ou que le temps se gâte, au moins on aura cette occasion pour rester au sec et se reposer facilement en sécurité."
Hélas, le duo a beau avancer dans la forêt, la boussole semble toujours aussi têtue dans sa direction. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Sileas ne saurait le dire, alors qu'au dessus d'eux le soleil se fait moins visible. Oh, ils sont toujours en plein milieu de journée, mais la végétation est tellement épaisse que la canopée en absorbe la majorité. Et ce n'est pas désagréable, rendant le climat tempéré et presque frais malgré le fait que ce soit une ile tropicale. Bien sur, l'homme reste toujours sur ses gardes, et sa lance est fermement tenue en main si jamais une quelconque créature venait à se présenter et être menaçante. Mais, l'aventurier a beau ouvrir l’œil, nul serpent ne se faufile entre leurs pieds, nulle créature est assez massive pour se faire les griffes sur des troncs d'arbres et les marquer profondément. Tout laisse croire que cette ile est un joyau au milieu de nulle part, tellement que cela soulève quelques questions dans l'esprit du blond.
-"Vu qu'on risque potentiellement d'être ici pour quelques jours, tu comprends pourquoi cette ile est totalement inhabitée ? A première vue, elle est encore plus paradisiaque que celles bordant l'Archipel. Est-ce seulement la distance du port qui la rend moins visitée, ou rate-on quelque chose d'important ?"
Puis, un bruit d'eau se fait entendre. Redressant le regard, l'aventurier commence à se diriger en direction de ce dernier. Si jamais il y'a un cours d'eau, il est souvent intéressant de vouloir le remonter pour en trouver la source. De toute façon, l'eau de mer ne permet pas à des animaux et des arbres de vivre, cela veut dire qu'il existe forcément des rivières et des sources naturelles. Et au bout d'une poignée de minutes, les efforts sont récompensées par un petit ruisseau qui remonte tranquillement la forêt, tout en suivant la direction de la boussole. Avec un soupir, le borgne finit par proposer.
-"Je te propose de suivre la rivière pour le moment ? On ne perd pas grand chose, et on aura peut être une bonne surprise. Si jamais le malfrat qui nous a foutu cette malédiction au cul connait les lieux, c'est pas impossible qu'il se soit amusé à cacher la clé dans un endroit quelconque. Et un petit lac pourrait très bien en être un."
Bon, l'aventurier n'a certes pas beaucoup d'espoir... Mais au vu du manque de précision de la boussole, difficile de faire autrement que de lâcher des théories et essayer de les vérifier. Car si jamais ils n'arrivent pas à trouver cette clé, rien en dit qu'il sera aisé de retirer cet enchantement ainsi que ces menottes. Et si quelques jours de vacances avec une inconnue ne sont pas désagréables, autant réduire le plus possible cette excursion. Surtout que si jamais la tension et les échecs commencent à s'accumuler, rien ne dit que ladite inconnue ne trouve pas plus commode de se débarrasser directement de la personne liée plutôt que de l'enchantement.
C'est donc avec un soupir silencieux que Sileas se rend compte que ces vacances risquent d'être très longues et fort peu reposantes. Dormir d'un œil va vite devenir important.
« Et bien, c’est gentil comme proposition. Après, vous devriez sûrement avoir l’habitude de ce genre de milieux sauvages, en tant qu’aventurier, je suppose. »
Il soulevait néanmoins un bon point : Pourquoi cet endroit était-il désert si récupérer de la viande était si facile que cela, et que l’endroit ne semblait pas manquer de végétation non plus, ni d’eau? Des colons n’auraient-ils pas du s’y installer malgré le côté très isolé de l’île? Pas forcément énormément pour autant, mais au moins quelques-uns? Après il était vrai que l’endroit était particulièrement isolé, et loin de tout port d’importance. Ce qui n’aidait certainement pas.
« Je t’avoue que j’en sais rien. Ou bien il y a rien à tirer de cet endroit, pas de minerai ni de ressources. Ou peut-être un danger non identifié… comme du volcanisme. Ou que rien n’est vraiment comestible ici. »
Qui savait? Peut-être que tout était empoisonné après tout? Là encore, peut-être un peu extrême, mais pour quelqu’un de prudent comme elle, qui n’était pas du tout habituée à ce genre d’environnements, elle prenait évidemment ses précautions. Dans tous les cas, les options manquaient et suivre la rivière ne semblait pas une mauvaise idée - cela permettrait de se rapprocher du centre de l’île, et d’une potentielle source. Peut-être que la boussole se réveillera enfin si assez en hauteur avec une vision globale de l’île. La rouge n’avait aucune idée de comment cette magie marchait, mais ça ne coûtait rien d’essayer. Par contre, ça allait demander de l’escalade, sûrement.
« Allons-y, peut-être que la boussole se réveillera si on approche de la clé ou si on prend de l’altitude. Et c’est pas en tournant en rond dans la forêt que ça va avancer. »
En effet, si la clé devait être retrouvée, elle était certainement dans un endroit bien perdu, mais tout de même plus reconnaissable qu’une jungle. Certainement que le relief au centre de l’île serait un endroit de choix - il suffisait de reconnaître le pic montagneux sur lequel la clé avait été planquée. Et en suivant la rivière ils étaient sûrs de tomber sur une montagne tout en ayant en plus de l’eau fraîche pour le trajet. Non pas que le trajet fut très court d’ailleurs : La nuit commença à tomber, et il était également temps de manger, ainsi que de potentiellement préparer le camp.
« Est-ce-que tu sais ce qui est comestible ou pas? Je t’avoue que j’ai pu croiser quelques bestioles qui avaient l’air assez appétissantes à première vue. »
Ce n’était pas trop le moment de se retrouver avec une intoxication alimentaire, ou même une tourista alors qu’ils étaient liés l’un à l’autre magiquement. Après, les animaux n’avaient pas l’air si empoisonnés que cela. Quant aux plantes, la rouge ne s’y connaissait pas vraiment non plus. Dégainant son épée, elle alla donc trouver un pauvre animal dont la curiosité sera sa perte, et sa dernière destination, leur assiette. Restait plus qu’à le découper, et mettre la viande dans le cuicui vapeur.
« Bon et bien, c’était relativement simple! Et ça a l’air mangeable, à première vue. Je te propose de dormir après ça, et de repartir à l’aube pour l'ascension de la montagne. »
Est-ce-que la viande serait vraiment bonne, par contre? C’était encore une autre question. En tout cas, elle ne s’attendait clairement pas à un dîner de rois.
-"J'ai rarement entendu parler d'une faune qui n'était pas comestible, étant donné que ce qui rendrait généralement leur viande impropre à la consommation risquerait de les tuer aussi. Le plus important est de les dépecer et de les préparer correctement, car la il y'a un risque de gâcher la viande et de la rendre immangeable."
Et heureusement la chasse est rapide. Les animaux n'ont pas peur de l'homme ici, à ne jamais en croiser. Le temps que la bête comprenne que quelque chose ne va pas, l'épée l'a déjà promu au rang de futur repas. Sileas commence à ramasser des branches pour faire un feu, avant de s'arrêter quand sa partenaire d'infortune lui parle, et sort son cuicui vapeur. Un long soupir échappe à l'homme.
-"C'est vrai que ça rend la chasse particulièrement facile. Je m'attendais à devoir m'embusquer ou traquer un peu, mais même pas. Ils viennent d'eux même. Je préfèrerais largement cuisiner cela au feu de bois pour en savourer tout le gout, mais mieux vaut être précautionneux et ne pas allumer de feu si on en a pas besoin, tu as raison..."
Et se ranger a la voix de la raison en coute au gourmet et gourmand. Mais finalement, il préfère se rabattre sur ce qu'il sait faire. Si il n'avait pas ce stupide lien magique, l'aventurier aurait pu aller chercher des plantes comestibles, après tout il en avait aperçues deux ou trois sur la route qui ressemblaient furieusement à des versions équivalentes sur le continent. Mais les limitations font qu'il ne peut que s'occuper de dépecer l'animal et le vider de ses organes, prenant ses précautions pour ne pas toucher l'estomac ou toute autre partie sensible. Une fois le tout nettoyé, il reste fort heureusement bien assez pour se faire un bon repas pour eux. Fouillant dans son sac, le borgne sort le sel et quelques épices, se passant les mains dans l'eau de la rivière avant d'assaisonner la prise d'Amaryllis, la lui rendant ensuite pour la cuisson.
-"Je suis sur qu'il y'a aussi des légumes comestibles, mais à moins de partir tous les deux à la chasse aux champignons, cela va être compliqué. Il nous faudra un peu plus d'organisation pour les prochains jours."
Tout ne parlant, son regard remonte vers la montagne qui les surplombe de plus en plus franchement. Certes ils ont bien avancés, mais ils ont encore une voir deux journées au bas mot de progression au même rythme. Et cela, si la boussole ne décide pas à indiquer une direction farfelue ou que quelque chose ne leur tombe pas dessus.
-"Pour les tours de garde, je pense que l'on peut en établir juste pour être surs, mais je n'ai pas eut l'impression d'avoir été suivi de la journée. Néanmoins, comme pour tout, mieux vaut être prudent. Si jamais le bandit a des collègues et a utilisé cette "blague" pour attirer des pauvres âmes dans ses filets, nul doute qu'on est filés depuis notre arrivée... J'ai néanmoins un globe de vérité dans mon sac. Si jamais on doit capturer quelqu'un, on pourra le presser de toutes ses informations au moins."
C'est dommage d'ainsi ternir de belles vacances avec des inquiétudes et des craintes aussi terre à terre... Mais avec leur départ rapide, difficile de savoir si ce n'était qu'un mauvais tour d'un curieux en manque de sensations fortes, ou si cette petite farce cachait quelque chose de bien plus sombre. Et si Sileas aurait bien envie de se détendre et de profiter un peu du décor, il doit se rappeler que son ennemi est potentiellement l'homme cette fois, et pas un animal. Et ce premier est bien plus vicieux sans sa manière de faire... Enfin, autant laisser de coté les mauvaises pensées, tandis que le cuicui vapeur laisse échapper un petit bruit signifiant la fin de la cuisson.
« Et bien dis-moi si tu croises des choses comestibles sur la route, mais ne commence pas à courir tout seul dans la jungle, il ne manquerait que ça, qu’on se prenne le contrecoup de la malédiction pour un pauvre champignon. Sinon on peut toujours se limiter quelques jours à la viande. »
Même si Amaryllis n’était pas si fan que cela des champignons et autres racines sauvages. Faire une erreur était si vite arrivé après tout, et l’on pouvait rapidement se retrouver avec une intoxication alimentaire sur les bras ou tout autre empoisonnement très peu agréable à vivre - s’il n’était pas carrément mortel.
« Restons prudents dans ce cas, et puis ça résout le souci pour dormir, mais bon, on sera aussi beaucoup moins reposés du coup. Je pense que rester vigilant est utile mais que l’on peut dormir tous les deux au milieu de la nuit : Ils ne nous trouveront sûrement pas isolés au milieu de la forêt. Surtout si l’on a pas fait de feu, et que l’on camoufle ta théière. »
A deux, c’était en effet difficile de passer la moitié de la nuit seul éveillé. Et cela leur ferait perdre du temps. Mieux valait faire une courte nuit et repartir à l’aube directement en étant reposé. Et ils arriveront bien plus vite une fois en forme.
Une fois le repas achevé, Amaryllis prit ses lunettes de jour dans ses affaires, trouvant un endroit un peu plus rocailleux et dégagé qui commençaient à se faire plus fréquent en bas du relief pour profiter d’une percée dans la végétation pour effectuer un tour d’horizon.
« … J’ai l’impression qu’il y a un panache de fumée sur les reliefs au loin. Très diffus, sûrement pas volcanique, ou si ça l’est, c’est pas dangereux. Mais dans tous les cas c’est bien trop loin pour que ce soit une menace ou qu’on ai le temps d’y arriver avant l’aube. »
Ca avait tout de même des chances d’être humain vu la taille du panache. Mais c’était aussi bon signe, si ce n’était pas un viel ermite barbu à moitié fou, leur présence avait peut-être un rapport avec leurs soucis. Et visiblement, ils n’avaient pas de cuicui vapeur et n’avaient pas résisté à l’envie de se faire un petit feu, sûrement pour se faire à manger. Les températures, même nocturnes, étaient assez satisfaisantes en cette saison, même s’ils étaient assez au nord tout de même.
« On ira demain, prudemment. Mais s’ils sont hostiles, ça ne m’étonnerait pas qu’ils gardent des vigies et soient dans un endroit avantageux stratégiquement, pas forcément fortifié, mais pas loin. »
De quoi voir des gens arriver de loin, et pouvoir avoir un avantage tactique certain en cas d’engagement. C’était là son côté stratège qui revenait, et cela occupait son esprit de voir comment vaincre cette situation. Son plan initial aurait été de faire une diversion pour que l’autre puisse les prendre à revers, mais vu qu’ils étaient liés l’un à l’autre, les options stratégiques étaient très limitées. Même une charge se devrait d’être un minimum synchronisée. Et il était même probable que leurs ennemis essayent de les séparer le plus possible, conscients de leur faiblesse.
Mais si cela se trouvait, la rouge se faisait simplement des films. Rien n’indiquait que l’île n’était pas peuplé de quelques ermites visant à fuir la société pour une raison ou une autre. Mais même dans ce cas, ils seraient peut-être aussi de très bons conseils, pour trouver la fameuse clé. Après tout, l’arrivée d’étrangers par bateau sur l’île était loin d’être très discret.
-"On pourra trouver un endroit où cacher la théière et s'y installer en ce cas. Je resterais éveillé pour s'assurer qu'elle ne bouge pas, et une fois qu'on sera tranquilles, on pourra prendre une bonne nuit de repos tous les deux, tu as raison."
Le repas est vite terminé. C'est pas mauvais, mais bon, ce n'est pas de la grande cuisine. C'est comestible et ça cale. Heureusement, la garde découvre un élément un peu plus intéressant que le précédent, incitant le borgne à prendre ses propres lunettes de jour pour les enfiler sur son nez et surveiller ce dont elle parle. Effectivement, quelque chose semble ressortir au loin, probablement humain, mais sans plus d'informations. Écoutant une fois de plus la voix de la raison que forme Amaryllis, l'aventurier commence à chercher un endroit où nicher sa théière, à l'abri contre les racines apparentes d'un arbre ,recouvrant le tout de feuilles et de branchages.
-"De nous deux, c'est toi la plus habituée à devoir gérer des humains et potentiellement des bandits, donc je me fie à ton avis. C'est bien une partie de la faune que j'essaye de ne pas chasser, le voleur sauvage."
Petit sourire suite à cette blague présente pour détendre l'atmosphère avant ce qui les attend. En effet, le lendemain, une bonne marche les attends, surtout si ils souhaitent atteindre cette zone curieuse avant la tombée de la nuit. Brigands, ermites, ou alors comme eux autres victimes d'un homme aux envies d'amusement un peu trop grandes ? Difficiles à dire. Surveillant un moment, rien ne semble bouger, apparaître. Si ils sont traqués, leurs poursuivants sont forts doués, bien plus que le blond en tout cas. Mais voyant que tout semble calme, peu à peu l'aventurier vient se détendre pour inviter sa comparse à rentrer dans la théière. Une fois à l'intérieur, il laisse la demoiselle prendre possession de la partie chambre à coucher ainsi qu'au lit tandis qu'il laisse échapper un soupir mélangé à un grognement et un bâillement.
-"Je te souhaite un bon repos et une bonne nuit. Je vais juste veiller un peu pour m'assurer que personne ne tente de rentrer en profitant que l'on dorme avant de faire de même."
S'installant face à la porte, Orthos nonchalamment posée contre son épaule, l'aventurier se plonge dans ses pensées et ses réflexions. La situation est particulière, et il ne peut parfois s'empêcher de jeter un œil à la seconde partie de la théière, cachée par des paravents pour créer une zone d'intimité. La garde ne semble pas vouloir se redresser pour l'égorger dans son sommeil ,et sa veille n'apporte rien. La théière ne bouge pas, et nul intrus ne s'y présente non plus. Quelques minutes supplémentaires passent, juste de quoi rassurer l'aventurier, qui finit de s'installer sur un canapé disponible non loin, gardant ses armes à proximité tout en se débarrassant de son armure pour arriver à se reposer.
Et le sommeil tombe bien rapidement, a tel point qu'en rouvrant l’œil, l'aventurier semble totalement reposé. Grognant tout en émergeant, sans sortir de sa théière -ce qui catapulterait la demoiselle en plein repos-, il fouille dans son sac avant de commencer à préparer un petit déjeuner rudimentaire, et surtout un thé pour bien commencer la journée. Quand enfin Amaryllis semble émerger de ses songes et surtout sortir de la "chambre", le blond redresse la tête et lui offre un sourire ainsi qu'un geste de la main pour lui présenter le repas, certes improvisé mais au moins existant. Viande séchée, saucisses, pain, thé ainsi que quelques fruits séchés. Basiquement un résumé de l'inventaire culinaire de l'aventurier qui s'étire de nouveau, presque d'humeur enjouée.
-"Bonjour, bien reposée ? J'ai préparé de quoi manger pour pouvoir partir rapidement et du bon pied, une fois qu'on sera sortis et qu'on se sera occupés de nos ablutions."
En effet, même si ils sont dans une situation particulièrement délicate, Sileas essaye tout de même de rester positif. Cela est simplement dommage qu'ils ne puissent profiter correctement de ce décor idyllique, ce qui fait très clairement penser à l'homme qu'une fois cette affaire réglée, il faudra définitivement qu'il revienne avec Sia...
« Merci pour la nourriture. Mais ne tardons pas, on a sûrement encore de la route à faire. Enfin, du chemin. »
Le temps de sortir de la théière après s’être débarbouillée, et l’endroit semblait littéralement le même qu' hier soir. La rouge retrouva assez rapidement ses repères, même si elle n’était pas vraiment des plus à l’aise en milieu sauvage. On pouvait au moins dire qu’elle savait retrouver sa route avec des points de repères, et savait utiliser une carte quand il y en avait une. De tout de façon, l’île était particulièrement peu dangereuse, mais cela ne voulait pas dire qu’elle ne dissimulait pas quelques ennemis. Notamment vis à vis de ce panache de fumée au loin.
Après plusieurs heures de marche, elle arriva d’ailleurs à l’orée de la forêt pour se retrouver face à une pente rocheuse, s’élevant vers ce qui avait l’air d’être un affleurement rocheux quasi vertical dans une pente douce devant de plus en plus raide au fur et à mesure de l’avancée. Profitant du couvert de la végétation pour rester dissimulée, elle plaça son bras devant le blond pour l’arrêter, avant de prendre un meilleur couvert pour parcourir l’horizon de son regard. L’endroit, s’il n’avait rien de suspect à première vue, restait trop à découvert à son goût. Un coup d'œil à sa boussole, qui semblait se stabiliser de plus en plus vers la montagne - peut-être un effet de la proximité grandissante avec la clé? - et elle se dit que peut-être qu’ils n’étaient plus si loin de leur but que cela.
« Attends, peut-être qu’on approche, et peut-être que la zone est gardée. On est très visibles dans ce genre d’étendues très découvertes. »
Pas de traces d’activité humaine à première vue, mais mieux valait rester prudent. Avec une longue vue ce serait certainement préférable, mais elle n’avait pas ça sur elle. En tout cas, pas de constructions en bois, ni de traces de feu proche, même si sur le versant montagneux il y en avait peut-être. Mais logiquement, ce serait certainement sur une corniche, ou vers une grotte.
« Si tu vois un plateau ou une grotte, c’est peut-être ce qu’on cherche. Ou pareil, si tu vois quelqu’un… »
Bon, demander ça à un borgne n’était pas forcément le mieux, mais trois yeux valaient toujours mieux que deux. L’avantage, ensuite, était que s’il y avait des types, ils ne seraient pas forcément très attentifs. Ils ne s'attendraient certainement pas à avoir de la visite, et même si c’était le cas ils s'ennuyeraient assez vite en gardant l’endroit, ce qui était une chance pour eux deux. Mais là encore, ce n’était qu’une supposition. Des types n’avaient vraiment que ça à faire de leur vie qu’à garder une île déserte avec une clé dessus?
Heureusement pour le borgne et son envie de viande grillée et juteuse, la forêt laisse place à un terrain plus escarpé et montagneux, et avant même qu'il ne puisse en entamer l'ascension il se fait arrêter par Amaryllis qui entame un rapide tour des environs toujours à couvert. Suivant son commentaire sur le terrain, le blond laisse son regard glisser à droite et à gauche. Effectivement, une fois l'ascension entamée, plus rien ne pourra les cacher, et si jamais c'est un piège, ils se jetteront en plein dedans. Hochant de nouveau du chef, l'homme finit par ajouter.
-"Ca va être du tir au pigeon si on est repéré sur un tel terrain et qu'on est attendus. Espérons que ce soit le premier et non le second cas. Je passe en premier, normalement j'ai une petite surprise si jamais les choses tournent mal."
Quitte à avancer en terrain découvert, autant faire ça bien. Attrapant Orthos, Sileas se prépare en prenant une grande inspiration, paré à tout. Bien sur, il n'espère croiser personne, même si au fond de lui il a cette lueur de désir de ne pas être seul, juste pour avoir quelqu'un capable de faire sens de cette histoire. Car si ces vacances ne sont pas désagréables, il espère réellement ne pas avoir perdu plusieurs jours de sa vie juste car quelqu'un s'ennuyait assez pour jouer une mauvaise surprise à ce duo. Une fois paré, il offre un petit signe de la tête à la demoiselle qui l'accompagne tandis qu'il entame l'ascension en premier.
Et la progression rapide, même si particulièrement prudente jusqu’à l'affleurement rocheux se passe sans aucun soucis, ni signe de présence humaine. N'ayant aucun couvert pour faire le point, l'aventurier grogne en observant la montée qui les attends, et surtout les multiples grottes présentes. Un mauvais pressentiment s'empare de l'homme, même si son regard ne capte rien. Il ne peut pas mettre précisément le doigt dessus, mais quelque chose tire les tréfonds de son esprit, comme si il avait raté un élément important sur le petit plateau où ils se trouvent désormais.
-"Je présume que si quelque chose d'intéressant est présent ici, ça sera dans ces grottes. J'espère simplement qu'elles ne forment pas des galeries, sinon on risque d'aisément s'y perdre. Faudra marquer notre chemin."
Chassant ce sentiment désagréable de son esprit, l'aventurier recommence sa montée, cette fois bien plus lentement. La pente devient de plus en plus raide, et bien rapidement la lance, outre sa capacité défensive, sert d'appui pour continuer de monter à bon rythme, avant de se faire soudainement interrompre par des bruits qui viennent d'au dessus d'eux, puis une voix. Redressant la tête, il peut voir un trio d'hommes, positionné dans trois sorties différentes, deux tenant un arc pointé droit vers lui, alors que le troisième, mains dans les poches, petit sourire en coin sur les lèvres déclare.
-"Eh bien, voyez ce que le vent nous amène. Gamin, tu vas être gentil et déposer ton arme sans faire d'histoire, où ça va mal terminer pour toi, tu en dis quoi ? On veut juste tout ton argent, rien de trop grave."
Nouveau grognement alors que l'aventurier jette un coup d’œil derrière lui. Avec un peu de chance, la garde aura aperçu quelque chose lui ayant donné la bonne idée de prendre la poudre d'escampette avant de se faire avoir comme il vient de l'être... Autrement, eh bien il faudra forcer le passage et prier que son Don soit plus précis que leurs flèches. Hélas, avec leurs liens, difficile de s'éloigner de plus de quelques mètres. Sauf si Amaryllis s'est décidée à essayer quelque chose d'exotique de ce coté.
Alors que l'ascension continuait, ils furent interrompus par une voix narquoise. Amaryllis, évidemment, derrière le blond, n’avait pas plus de cachettes que lui. La rouge roula d’ailleurs des yeux. Tout ça juste pour un simple racket? Sérieusement? Est-ce-qu’elle avait l’air de se trimballer avec toute sa fortune sur elle sur une île déserte? Fortune qu’elle n’avait de tout de façon pas. Amaryllis était du genre dépensière et investisseuse bien plus qu’à faire des économies à outrances. Mais cela la rassurait sur le fait qu’au moins, ces types étaient un peu cons.
S’emparant d’une petite bille discrètement dans sa poche, elle leva les mains comme pour faire mine de se rendre, avant d’envoyer un petit message télépathique à son compagnon grâce à son anneau de pensée.
* Si tu as besoin d’un bouclier, fais-moi signe, j’en ai un sous la main. *
S’il en avait le moindre besoin, évidemment. Elle avait un autre plan pour le moment, alors qu’elle avançait pour rejoindre le blond à son niveau. Lâchant sa bille - qui était en réalité un polymorphe - cette dernière commença à rapidement changer de forme vers celle d’une protection mobile en fer, de quoi créer un couvert improvisé et un endroit derrière lequel se réfugier. Même s’ils restaient en désavantage par rapport à la position surélevée de leurs ennemis.
Dans le même temps, un arc long et une flèche sortis tout droit de sa bague Tsépi firent leur apparition dans chacune de ses mains, et, avec tout l’entraînement passé d’Amaryllis, elle n’eut aucune difficulté à tendre la corde de l’arc. Profitant de l’effet de surprise, elle décocha un trait meurtrier droit vers celui qui était visiblement le chef de l’opération avec les mains dans les poches. Le trait le toucha en plein buste, le faisant chuter en arrière à couvert et hors de vue, les empêchant de voir exactement son sort, mais la rouge, si elle n’avait pas vraiment eu le temps d’ajuster son trait, n’avait pas hésité à tirer pour tuer. Ce n’était pas comme si qui que ce soit allait les blâmer pour cela s’ils ne laissaient pas de témoins, non?
Se réfugiant en plongeant derrière sa protection métallique alors que les traits de représailles fusaient, l’un sifflant au-dessus de sa tête bien à l’abri derrière le métal, et l’autre impactant la protection dans un bruit sourd, Amaryllis rangea son arc dans sa bague Tsépi, cherchant quelques affaires dans son sac sans fond.
« Je suppose que tu n’étais pas trop du genre à te laisser faire non plus. Je ne sais pas exactement combien ils sont, on en a vu que trois et un est blessé. Mais potentiellement d’autres sont en embuscade. »
Posant sa corne du Krampus à côté d’elle, et une petite dague avec laquelle elle se coupa un bout de corne - une des siennes cette fois, qu’elle tendit au blond. Au loin, quelques cris un peu paniqués et inquiets se faisaient déjà entendre, même si la rouge n’arrivait pas vraiment à en distinguer les nuances ni l’état de la situation. Avait-elle abattu sa cible? Était-il mourant? A quel point étaient-ils désorganisés? C’était difficile à juger.
« Tiens, mange ça, ça t'immunisera à la corne Krampus. En plus d’avoir quelques effets utiles en plus pour le combat. Une fois effrayés, on pourra les charger. »
Amaryllis avait évidemment utilisé son amélioration de pouvoir pour influer l’effet exact : diminuer la peur et augmenter le courage, améliorer également le côté utile en combat, soit la sensibilité accrue en plus de donner bien plus de confiance et de morale. Ensuite, que Sileas accepte ou pas, elle allait souffler dans sa corne - Une fois tous les ennemis effrayés, cela leur donnerait l’opportunité d’une charge.
« Finissons-en. »
Sa lame et son bouclier étaient évidemment prêts dans sa deuxième bague Tsépi pour accompagner sa charge.
-"C'est quoi ça, tu es comestible ?"
Pourtant sans attendre la réponse il vient croquer dans cet étrange dessert dont il se serait bien passé. Une sensation étrange vient lui traverser les veines, La corne est soufflée et étrangement le blond n'en ressent aucun effet.un coup d’œil au dessus de leur protection plus tard pour aviser de la situation et il grogne entre des dents.
-"On a du bol, c'est vaguement des bandits de grand chemin un peu mieux organisés. Y'en a sûrement plusieurs autres a l'intérieur par contre. Autant rester groupés, ça permettra d'éviter de se faire prendre trop facilement en tenaille."
Bien sur, dans l'adrénaline du combat, l'aventurier oublie qu'ils n'ont de toute façon pas le choix que de rester groupés. Épée et bouclier d'un coté, lance de l'autre. Un signe de la tête, un hochement pour annoncer qu'ils sont prêts et le blond glisse hors du couvert en grognant avant de charger. Impossible pour lui d'user de son Don précis pour rejoindre l'ennemi plus rapidement voir même se protéger, autrement il subirait les contrecoups de ce dernier combiné aux bracelets. Jurant entre ses dents, l'aventurier accélère au maximum le pas tandis qu'une flèche siffle à ses oreilles et que des hurlements sont audibles. Non, le trio n'est pas seul, et les renforts arrivent. Au moins, une fois dans les tunnels les arcs seront bien moins utilisables alors qu'une flèche heurte son épaulière sans s'y enfoncer, ripant sur le blindage.
La première entrée est atteinte alors que le brigand laisse tomber son arc pour se saisir d'une épée. Trop lentement alors qu'Orthos vient s'enfoncer dans son épaule, lui faisant lâcher son arme. Un second coup porté rapidement s'occupe de le laisser au sol, gémissant tandis qu'une mare pourpre commence à se rependre à ses pieds. Un coup d’œil à Amaryllis suffit pour voir qu'elle s'en sort fort bien de son coté aussi. Plusieurs tunnels se dispersent rapidement, une poignée de torches présents dans ces derniers, ainsi que des bruits en provenant. Le trio ne semblait pas être seul, et dans les bruits résonnants, difficile de précisément déterminer combien ils sont. Un œil au brassard qui les limite ainsi dans leurs mouvements, puis à sa détentrice alors qu'un choix se fait. Essayer de plonger en profondeur pour trouver les différents ennemis pour les éliminer un par un, quitte à se perdre, ou encore rester ici pour les accueillir et éviter les mauvaises surprises.
-"Je vais pas râler une nouvelle fois sur nos brassards mais on doit choisir. soit on continue à avancer, soit on les attend ici quitte à finir en sous nombre. Dans les deux cas, je suis pas à mon avantage vu que ma lance va finir par racler le plafond. Donc je te laisse voir et je couvre tes arrières."
A défaut d'être le plus utile ici, maintenant qu'Orthos risque possiblement de perdre un peu en efficacité, l'aventurier préfère rester en support de la demoiselle bien mieux équipée pour un tel combat. Bien sur, l'homme pourrait passer sur ses glaives, mais le fait de pouvoir utiliser son arme à distance et surprendre un quelconque bandit avec de mauvaises idées dépasse largement les inconvénients... Et mine de rien, ce bout de corne est définitivement grisant. Il faudrait pouvoir lui râper les appendices et s'en servir pour épicer un peu les thés, les cafés et les bières.
Préférant ne pas s’attarder sur la nature exacte de la chose et virer sur une remarque un peu plus perverse, elle n’oubliait évidemment pas le combat qui avait commencé, bien au contraire, alors qu’elle souffla dans la Corne Krampus avant de s’élancer.
Charger ainsi rappelait des mauvais souvenirs à la rouge, heureusement galvanisée par sa propre consommation de ses cornes, l’empêchant de perdre tous ses moyens, même si cela ne restait pas simple pour autant. Avançant aussi vite qu’elle le pouvait avec le blond, bouclier devant elle pour protéger l’intégralité de son buste et une partie de sa tête, prête à réagir à l’arrivée d’un potentiel trait, les ennemis effrayés visaient heureusement comme des tanches. Il fallait dire qu’être apeuré aidait rarement à stabiliser sa visée, même si cela ne les protégeait pas d’un potentiel tir chanceux. L’un vint d’ailleurs ricocher sur son bouclier, avant qu’ils ne finissent pas réussir à clore la distance, et à faire jouer de leurs armes.
Se débarrassant de l’avant-garde et voyant quelques renforts déjà se replier dans la caverne, Amaryllis profita du fait de ne plus être menacée par un trait pour changer quasi instantanément d’équipement grâce à ses deux bagues Tsépi, et tirer un nouveau trait - mieux ajusté - pour épingler la jambe d’un fuyard. Se mettant à couvert une fois les ennemis les plus proches hors combat, elle sortit rapidement la fameuse boussole de sa poche, regardant rapidement la flèche. Bougeant bien moins, elle semblait pointer cette fois-ci vers la montagne, certainement preuve qu’ils approchaient.
« Ils ont sûrement des vivres. Pas nous. Et on a pas trop de quoi monter la garde en permanence à deux. Et rien ne dit qu’il n’y a pas d’autre sorties dans ces grottes, ou un moyen de s’échapper… »
S’ils voulaient tous les choper et les mettre hors d’état de nuire, il allait falloir continuer. Heureusement, la grotte avait l’air encore assez large, même si elle se rétrécissait déjà à certains endroits plus loin. Une lance restait utilisable, même si de grands mouvements avec seraient sûrement impossible, rien que de pouvoir profiter de coups d’estocs était déjà mieux que rien. Sa lame n’était pas des plus petits non plus, il fallait dire. Amaryllis sortit ses lunettes de jour, au cas où, pour se prémunir de l’obscurité potentielle de ces grottes, même si des torches les éclairaient pour le moment.
« Allons-y. Avant qu’ils ne puissent s’organiser. Ils ne doivent pas être tant que ça, pas assez de cristaux à se partager sinon. »
Ils étaient certainement moins d’une dizaine, peut-être cinq, et trois avaient déjà été mis hors d’état de nuire. Epée et bouclier à nouveau, ils n’étaient pas avantagés en attaque sur un terrain inconnu, mais ils avaient l’air d’avoir plus d’expérience et d’équipement qu’eux, et après cette première rencontre, certainement que leur moral était au plus bas, et qu’ils seraient prompts à faire des erreurs. Plus ils seraient rapides et efficaces, plus ils arriveraient à choper d’éventuels fuyards ou lâches qui essaieraient de se cacher. Si en même temps, ils pouvaient démanteler cette arnaque, et éviter d’autres de subir le même sort, elle n’irait pas s’en plaindre. Maintenant, il n’y avait plus qu’à nettoyer, en restant prudente avec son bouclier et sa cotte de mailles - puisqu’elle n’avait pas voyagé avec son armure de plaques et n’avait pas vraiment eu le temps de la revêtir.
S’élançant alors dans la grotte, elle se fondit sur le côté en s’accroupissant pour esquiver un trait, alors qu’un autre ricocha sur son bouclier assez imposant pour la couvrir, laissant une ouverture à Sileas pour aller jusqu’à leurs positions pendant qu’ils rechargeaient, suivi de son côté par la rouge. Il était temps d’en finir.
Contre toute attente, ils forment un assez bon duo. Les bagues portées par la demoiselle lui fournissent une agilité tactique non négligeable, surtout qu'elle semble axée sur la défense, pile la chose que Sileas ne peut privilégier si il souhaite pouvoir attaquer. C'est l'inconvénient de son don, il ne peut marcher pour l'offense et la défense en même temps. Peut être qu'un tatouage supplémentaire pourra régler cela... Mais cette question est pour un autre temps, tandis qu'il suit sa comparse à travers les couloirs étroits et éclairés. Les bandits ne semblent pas très nombreux, surtout avec déjà trois des leurs mis à terre, mais cela ne les empêche pas de tenter d'user du terrain à leur avantage. Amaryllis passe devant et prend les projectiles, alors que le blond expire durant une longue seconde, murmurant d'une voix basse et rauque, le sang pulsant à ses veines de plus en plus rapidement.
-"Protège moi, je risque d'avoir des difficultés à le faire moi même."
Autant ne pas sous estimer son ennemi, même si il ne parait pas bien organisé. L'aventurier a déjà perdu un œil en faisant cette erreur et il ne compte pas la refaire. Tandis que les deux hostiles cherchent des flèches dans leurs carquois, le borgne calme sa respiration en portant une main à sa bague Tsépi pour en récupérer un javelot de lancer, passant Orthos dans sa main gauche. Son souffle se fait plus profond, lent, tandis que sa pupille se dilate. Ses sens s'affinent alors qu'il plonge profondément dans sa transe de combat. Puis, sans perdre un instant de plus, le combattant s'élance dans le couloir en armant son bras de lancer. Le trait part, et l'arme de jet transperce le premier bandit en plein torse en l'emportant avec lui, la pointe d'acier finissant par se planter dans la pierre de la grotte, clouant l'homme tel un papillon de nuit alors qu'il hurle de douleur et essaye de s'extraire de la hampe avant de simplement se laisser glisser dessus, s'évanouissant sous la douleur et la perte de sang.
Le second n'a pas le temps de décocher son trait que l'aventurier est dessus. Récupérée à deux mains, la pertuisane siffle dans les airs, frappant en un enchainement brutal le bras, l'épaule puis le torse du bandit. Sileas ne semble pas décidé à faire dans la demi-mesure alors qu'il pivote la tête à gauche puis à droite pour écouter les sons ambiants. Mis à part les gémissements des deux, rien n'est audible... Puis un bruit de pas effréné. Un signe de tête léger avec un grognement est pratiquement la seule chose que l'homme laisse échapper de ses lèvres, alors que le sang tambourine dans son crane, son corps entier propulsé par l'adrénaline alors qu'il s'élance de nouveau, se retrouvant obligé à ralentir quand les effets du bracelet se font sentir. Sa posture ne dure que quelques minutes, et il compte bien maximiser ce temps pour en finir. Ses sens affutés, tant par le stimulant organique fourni par Amaryllis que par son don continuent de le guider, alors qu'ils finissent par tomber sur trois hommes qui courent à travers les couloirs en tentant de s'enfuir. Surement les derniers brigands des lieux qui essayent de sauver leur peau, étant donné que le troisième homme porte des robes bien plus légères et tient dans ses bras une petite boite Et l'aiguille de la boussole est fermement rivée dessus, signe que c'est peut être enfin l'objet de leur quête, fait corroboré par l'apparence d'enchanteur de ce civil qui couine en reprenant sa course de manière plus précipitée, jetant au sol la boite comme si cela pouvait lui permettre d'éviter d'être poursuivi par des démons.
-"Laissez nous, prenez ça, et laissez nous !"
La voix est hurlée d'un ton plus aigu tandis qu'ils tentent de s'enfuir dans un coude menant ailleurs, dans une partie des souterrains que le duo n'a pas encore exploré. Et les deux bandits qui suivent l'enchanteur ont beau être armés, ils ne semblent pas chercher plus que cela le combat. Toujours plongé dans sa transe de bataille, l'aventurier jette un regard à Amaryllis, lui laissant le choix entre les poursuivre et les achever, ou bien s'occuper du contenu de la boite. Si ce dernier n'est pas le bon, il sera toujours temps de les rattraper après, après tout...
Essayant d’offrir leur pitié et de leur lâcher la clé en prenant leurs jambes à leur cou, Amaryllis ramassa la boîte qu’il venait de lâcher, et, ne prenant pas vraiment le temps de voir comment elle fonctionnait, préférait largement se défaire de ces brigands. Après tout, elle avait une certaine rancœur contre ces individus, déjà, à cause de son passé, et aussi parce-qu’ils lui avaient fait perdre son temps pour des cristaux. Tellement pathétique et superflu.
« On verra après, finissons le travail, ils seraient capables de recommencer. »
Se ré-élançant à leur poursuite, l’effort n’était clairement pas simple alors qu’ils devaient toujours rester ensemble, mais ils étaient aussi plus endurants, et la connaissance du terrain ne les aida qu’un certain temps. La sale besogne terminée, Amaryllis prit le temps de briser la malédiction avec la clé - qui était la bonne, avant de souffler un grand coup.
« Bon, sortons d’ici, et allons mettre toutes ces saletés dans la jungle. Les bestioles du coin se chargeront sûrement de les faire disparaître, et puis personne ne les trouvera dans la végétation. »
La jungle allait nettoyer tout ça assez rapidement. Enfin sa liberté retrouvée, il ne restait plus qu’à rejoindre la côte, tout en ayant appelé leur bâteau grâce à son cristal de communication avant comme prévu - ce qui avait été le plan initial.
« Si on te demande ce que t’as trouvé là bas, simplement la clé planquée suffira. Que c’était juste un stratagème pour nous faire perdre du temps en représailles d’un bandit. Ca fera bien moins de soucis à tout le monde. »
A l’un, comme à l’autre bien évidemment. Ce n’était pas vraiment un de ses moments les plus glorieux de tout de façon, à devoir crapahuter dans une jungle sur une île complètement déserte. En tout cas, c’était fait, et elle allait enfin pouvoir retourner à ses affaires.