Elle est mal à l'aise en cette soirée, ce n'est pas tant l'endroit dans lequel ils ont prévu de ce rendre elle et le jeune homme - ce genre de détail n'a que peu d'importance - c'est plutôt l'apparence qu'elle a adopté pour l'occasion. Après avoir fait déplacer son miroir dans une chambre d'auberge, payant gracieusement le propriétaire pour qu'il ne pose aucune question, elle s'est placé devant et a longtemps hésité sur qui elle devrait être. Un miroir permettant de prendre n'importe quelle apparence... Elle pourrait se changer en homme, devenir l'une des criminelle qu'elle a déjà arrêté, quelqu'un de parfaitement discret que personne ne remarquerait... Une infinité de possibilités et pourtant, en regardant son corps cadavérique ainsi dans la glace, une image lui vient en tête : celle qu'elle était avant, avant de se faire trahir, avant de perdre foi en l'Homme, avant de mourir des mains de celui qui disait l'aimer... Sa chevelure noire reste, toujours aussi belle, toujours aussi longue, peut-être un peu plus soyeuse? Sa peau bleutée change complètement, redevenant de ce teint de pêche qu'elle avait précédemment, les lances transperçant disparaissent, toujours présentes dans son corps mais invisibles grâce à l'illusion. Elle s'observe un instant, retrouvant celle qu'elle fut auparavant, un sentiment de tristesse et un pincement au cœur venant la saisir, lui nouer la gorge... Par Lucy, elle avait oublié avoir un jour été si belle.
Pas de temps à perdre cependant, l'illusion ne durera qu'une heure, après cela elle redeviendra cadavre au milieu des vivants. Pas question d'emporter sa lance, pas plus que d'armure, il faut savoir être discret parfois! Elle enfile donc une robe échancrée, ouverte sur l'une de ses cuisses. Son autre cuisse étant cachée, elle y accroche le fourreau de sa dague courbée. Partir sans lance oui, mais pas sans arme. Une pointe de maquillage - vu le cabaret dans lequel elle se rend, cela ne sera pas de trop - et un ornement dans les cheveux viennent compléter sa panoplie. C'est ainsi qu'elle quitte la chambre d'auberge sous le regard estomaqué de l'aubergiste. Qui aurait cru qu'une si belle demoiselle se cacher sous cette cape et cette silhouette courbée, presque difforme. L'auberge n'est heureusement pas loin de sa destination, déjà la musique des distractions et des plaisirs offerts par l'établissement à ses hôtes peuvent se faire entendre, ne manque qu'une chose pour que Lacey puisse entrer et agir : son "cavalier"... Elle espère seulement qu'il ne va pas lui faire faux bond.
- Apparence de Lacey : (sans la lance):
Notre entrevue en forêt avait fini par porter sur un accord dont j’étais à mon humble avis, le grand perdant. Elle n’avait qu’une plante à retrouver après tout quand moi, je devais retrouver une criminelle visiblement dangereuse. Enfin, un accord était un accord ! S’il y a bien une chose que je déteste au-delà de la tourte à la courgette, c’est de manquer à ma parole !
J’enfilais une tenue un peu plus décontracté que ma tenue habituelle, abandonné ma fidèle armure de cuir et mon arc à regret. Ne gardant que ma dague glissée discrètement dans mon dos et mon couteau de chasse dans une botte. Je privilégiais une tenue sombre et sobre de façon à passer inaperçu et puis de toute façon, je comptais sur Lacey pour me soutenir en cas de besoin, mais mieux valait ne pas se faire remarquer dans ce genre d’endroit de base.
Sur le chemin, mon ventre me faisait un peu mal et je comprenais doucement dans quoi je m’embarquais. Sauf que je me repris assez vite, ce n’était pas pire que de se retrouver face à un cerf en train de charger pour sa vie ! J’en avais vu d’autres et ce ne serait qu’une mission comme une autre, je tachais de me convaincre avec ça en tout cas.
- Bon déjà retrouver ma « partenaire »… Ce serait un bon début. Mais ça aurait peut-être été une bonne idée de lui demander à quoi elle allait ressembler avant de se donner rendez-vous ici.
Un regard passablement blasé, je réalisais que c’était fou les petits détails auxquels on pouvait penser dans un moment où il était bien trop tard pour ça. Je tournais la tête un peu partout, passant devant une femme brune. Je recherchais une femme qui pouvait être n’importé qui en me disant qu’il aurait tellement plus simple de la trouver dans son apparence de base tant elle ne se fondait pas du tout dans le décor. Je réalisais alors qu’elle avait pu faire une chose juste pour m’embêter, juste à cause de mon comportement avec elle et en croisant les droits, je chuchotais d’une voix inaudible.
- S’il vous plaît, pas du rose…
Évidemment, ce n’était pas sérieux, mais je ne pouvais m’empêcher de blaguer le dessus, peut-être pour mieux encaisser les rancœurs du passé. Puis, j'aurais eu bien plus de mal à me concentrer sur ma mission j'avoue. Bon ou était-elle d’après vous ?!
Durant un moment, elle se dit que ce n'est que pure folie, que partir serait sans doute la meilleure chose à faire. Sans compter qu'elle fait prendre des risques potentiels à un civile n'ayant rien à voir avec sa mission personnelle, elle a fait l'erreur de compter sur lui sans rien connaître de cet homme. Elle se sentirait presque idiote! Comment affirmer que ce jeune homme ne l'a pas simplement dénoncé à la garde, profitant que le rendez-vous soit bien établi pour dire exactement et avec précision aux forces d'autorité du royaume à quel endroit trouver cette criminelle? Est-elle devenu suffisamment stupide et inconsciente pour oublier deux cent années de survie et de discrétion pour commettre l'erreur de faire à nouveau confiance à un homme? Partir! Cette volonté vient la frapper de tout son être, comme un avertissement, comme si ses sens et son intelligence lui revenaient soudainement, comme si c'était la seule chose à faire de manière logique! Il n'est pas là de toute manière, il ne viendra pas, il est sans doute en train de bien rire dans son coin, se moquant de cette prétendue traqueuse qui l'a laissé partir et qu'il fait maintenant poiroter comme la belle imbécile qu'elle est!
Elle s'apprête à tourner les talons, à partir aussi loin et vite que possible, mais alors qu'elle commence à mouvoir son corps dans cet optique, elle l'aperçoit. Là, dans sa vision périphérique, alors qu'il semble chercher regardant à droite et à gauche. Il est facile à retrouver, lui n'a pas eu besoin de changer d'apparence. Alors il est véritablement venu? Comme convenu deux jours auparavant? Inconsciemment, elle se mord doucement la lèvre inférieur, geste plus nerveux qu'autre chose, automatisme lorsqu'elle est légèrement mal à l'aise - ou plutôt incertaine - devant une situation : alors il serait réellement digne de confiance? Il est encore trop tôt pour le dire mais, il est venu. Il serait alors inconcevable que ce soit elle qui lui fasse faux bon. Elle se déplace rapidement, se glissant dans la foule tel une anguille, sa démarche légèrement déhanchée comme toujours, féline, gracieuse, peut-être même lascive? La différence c'est que cela attire bien plus les regards que d'habitude, aussi parce que d'habitude personne ne la voit marcher excepté ses cibles peut-être? Se glissant dans le dos du jeune homme, elle vient rapidement se mettre à ses côtés, passant son bras sous le sien. Ce sera plus simple pour lui parler discrètement et puis, quel genre de duo masculin-féminin vient ensemble dans un tel endroit si ce n'est les couples?
"Merci d'être venu..." Laisse-t-elle glisser dans un murmure. "Je dois avouer que même moi, je ne me voyais pas entrer seule dans cet établissement." Avoue-t-elle avec la même intensité, alors que discrètement, elle a commencé à marquer le pas, dirigeant leur duo vers l'entrée de manière imperceptible de l'extérieur.
Un bras se fit sentit sous le mien et je détournais le regard alors pour observer une femme, ressemblant à la personne que j’avais vu dans la forêt… en plus vivante peut-être ? Oui, c’était probablement le bon terme. Lacey avait probablement pris une apparence proche de la sienne, mais plus discrète. C’était donc le visage qu’elle avait eu avant son trépas ? Je vois vos regards interrogateurs, mais malheureusement, je n’avais aucun moyen d’en être sûr.
Cependant, la seule certitude que j’avais, c’est qu’on avait un travail et que visiblement, il allait falloir jouer la comédie. Super, jouer un couple… tout ce que j’aime. Je me demandais vraiment ce que j’avais fait pour en arriver là, même pour de faux, cela me dégoûtait au plus haut point. Mais bon, avec un sourire, je rétorquais sur un ton blagueur.
- Voyons, ça ne peut pas être pire qu’allé au cimetière non ? Vous en avez vu d’autres, il me semble.
Tachant de rassurer au mieux la tueuse potentielle qui me servait de porte bras, ce qui est une phrase que je n’aurais jamais cru dire une fois dans ma vie. Nous nous avancions vers l’insomnie, je sentais à nouveau mon ventre se faire sentir, mais en réprimant le tout pour me montrer calme. Il fallait qu’on se mette d’accord avant d’entrer, alors j’expliquais calmement.
- Bon, mon pouvoir est assez limité en plus d’être un peu trop visible. On va simplement dire que mes pupilles changent de couleur quand je suis… excité…. Oh, je me dégoûte… Mais bref ! Donc, il vaudrait mieux que je me base sur vos intuitions avant d’utiliser mon pouvoir au hasard. Car je dois avoir un temps de repos entre chaque utilisation sinon, le contrecoup peut être assez violent. Si vous repérez quelqu’un qui vous semble digne d’intérêt pour que je le file, dite le moi.
Je l’observais calmement tout en me demandant si toutes les infos étaient passées. De toute façon, l’entrée était proche et nous aurions plus vraiment le temps de nous mettre d’accord ensuite. Ce serait peu discret une fois sur place. Alors je lâchais rapidement.
- Vous n’aurez qu’à me pincer discrètement et ensuite observer la personne sur qui je dois agir. Je me chargerais du reste. Pour faire simple.
Qu'importe? Un léger soupire avant de secouer la tête pour chasser cet impatience soudaine de son esprit. Il n'est pas responsable, il ne peut pas savoir, il voulait sans doute être gentil rien de plus? Elle reporte son regard vers l'insomnie qui se rapproche de plus en plus, son sourire de façade toujours bien présent sur le visage, après tout ils sont un couple venant passer un petit moment ensemble dans un cabaret de la capitale, rien d'anormal à cela... Son partenaire, de son côté, prends soin de lui expliquer son pouvoir ou, globalement ce qu'il en est... Dire que ses yeux changent de couleur quand il est excité? Cela pourrait marcher. Par contre, elle tique légèrement à sa remarque plus personnelle : il se dégoute? Pourquoi? Elle doit avouer qu'elle a un certain mal à comprendre ce qu'il en est de son équipier, elle aurait comprit qu'il trouve cela déshonorant ou humiliant, si quelqu'un l'interroge concernant son changement de coloration des iris, devoir prétendre que c'est un sentiment d'excitation doit être gênant, elle apprécie d'ailleurs grandement qu'il fasse cela pour l'aider, mais au point de se dégoûter soi-même? Ce n'est pas forcément logique dans l'esprit de la revenante.
Un signal est défini et les voici qui entre sans soucis dans le bâtiment. L'endroit est impressionnant, juste l'entrée est assez luxueuse pour faire pâlir de jalousie certains noble dont même les demeures ne sont aussi impressionnante. On se croirait d'ailleurs facilement dans un manoir plus que dans un cabaret. La présence d'une fontaine proche des escaliers, les grandes fenêtres qui entourent toute la pièce et... Lacey tire sur le bras de son partenaire, l'attirant sur le côté pour se diriger vers un premier couloir. Vu la musique qui en vient, elle pourra prétendre avoir été attirée par ce son mélodieux en cas de questionnement ou d'accès interdit mais surtout... "Il y a un miroir au-dessus des marches, impossible de passer par là ou de rester dans un angle permettant à quelqu'un de voir mon reflet." Explique-t-elle à l'attention du jeune homme. De toute manière, l'étage doit être reservé aux chambres non? Aucune raison d'aller par là immédiatement donc.
Le duo se déplace le long du couloir, au bout d'un moment, après avoir parcouru le long couloir éclairé par quelques chandeliers magiques, ils débouchent sur la grande salle, le lieu principale de cet établissement donc. Sans se faire prier, Lacey attire son compagnon vers l'une des alcôves libre afin de s'isoler avec lui. "D'ici, nous pouvons observer le moindre coin de l'endroit, le moindre comportement suspect, et la scène si c'est cela qui vous attire..." Plaisante-t-elle. Son regard balaie la salle, rien de bien anormal pour l'instant, pas de regroupement, pas de geste suspect, d'échange attirant le regard... "Je vous remercie encore de m'accompagner. Je ne le montre sans doute pas mais, j'apprécie que vous ne m'ayez pas laissé en plan sur cette affaire. Surtout alors que, j'ai cru comprendre, ce n'est pas véritablement le genre de lieu que vous appréciez..."
Cependant, quoi qu’elle soit et quelle que soit son histoire, j’avais un marché avec elle et je comptais bien m’y tenir. Après tout, moi-même, je parlais peu de moi et de mon vécu au-delà des 5 dernières années. Rien de grandiloquent à raconter de toute façon. Après avoir établi plusieurs petites règles de base, nous entrions dans la bâtisse. Un sentiment de révulsion me gagnait alors, je n’aimais pas cet endroit, pour ce que j’en avais entendu à la guilde et par d’autres aventuriers. Certains aiment peut-être, mais moi… Je me considérais comme « Respectable » sur ce point. Il en fallait au moins un après tout.
Le premier miroir fut repéré et deviendrait vite un problème si nous devions aller en haut. De toute façon, ce n’était pas au programme et elle m’attira rapidement dans une alcôve pour pouvoir avoir un point d’observation en étant installé. Avec une petite blague bien sentis en plein milieu concernant les spectacles sur scène. Je devais avoir rougis à ce moment. Non pas que je n’avais aucune expérience en soi. Je lâchais alors entre les dents.
- Sans façon, je préfère me concentrer sur mon travail.
Ce qui était vrai, en partie. J’observais la pièce lorsque Lacey m’interpella encore une fois pour me dire qu’elle me remerciait tout en précisant que ça avait autant plus d’impact avec le fait que ce genre d’endroit n’était clairement pas ma tasse de thé ! Le thé ! Ça aussi, c’était un bon souvenir, mais d’une autre histoire… Revenons à l’essentiel ! Je répondis d’une voix calme et sérieuse pour une fois.
- Quand je donne ma parole, je la tiens. C’est un principe. Nous avons un marché après tout, donc c’est normal que j’en respecte ma part. Quel genre d’aventurier je serais si je n’accomplissais les contrats que j’accepte hein ? Puis bon, il y a plein d’endroit que je n’aime pas, si je devais me limité qu’à ceux que j’aime, alors autant dire que je ne verrais rien de ce monde.
Je soupirais, trop peu de temps pour accomplir un de mes rêves, voir tout ce monde si vaste. Je pense encore qu’une vie de serait jamais suffisant et j’en venais à envier la personne en face de moi qui en possédait deux maintenant. Quel gâchis de mon point de vue, tout ça pour régler un problème qui ne se réglerait jamais. Mais je m’étais sagement abstenu de lui en parler, car après tout, elle faisait bien ce qu’elle voulait. J’ajoutais donc tranquillement comme piqûre de rappel.
- Puis si vous tenez vraiment à me remercier, tenez votre part de votre côté. Je survivrais de ma visite en ce lieu et le jeu en vaut la chandelle pour moi.
Avouais-je au passage, faisant comprendre que même si j’avais abandonné l’idée d’avoir la plante, son apparition avait changé la donne pour moi et que désormais, j’étais prêt à tout pour accomplir ma mission. Sur ce point, je ne pouvais pas cacher ma motivation.
Quand il donne sa parole, il la tient! Cela semble si simple pour lui, pourtant elle le sait parfaitement, on ne peut pas faire confiance aveuglément. Aventurier, garde, simple citoyen, qu'importe? Beaucoup ont tendance à faire de grands discours, des affirmations clamé avec ardeur, pour finalement n'être que paroles en l'air sans aucun fondement et aucune base de sincérité. Parler c'est simple, agir l'est beaucoup moins! Bien-sûr, il ne manque pas l'occasion de stipuler que si elle veut le remercier, elle a juste à tenir sa part de leur accord et elle se contente d'hocher la tête. Ce n'est que cela, rien de plus qu'un échange de bons procédés... Ce n'est pas comme si cette "mission" en commun allait se développer en amitié ou en sympathie! Un prêté pour un rendu, un service en échange d'un autre, ce n'est rien que cela...
"N'ayez crainte, je ne suis pas le genre de femme à revenir sur un accord. Vous m'aidez, je vous aide et je vous fait le plaisir de disparaître de votre vie. Une fois notre échange conclu, vous n'aurez plus à souffrir de me revoir." Affirme-t-elle en détournant le regard pour reprendre son observation de la pièce. Elle n'a qu'une heure après tout, plus vite cette affaire sera réglée, mieux cela sera après tout. Malheureusement, pour l'instant, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dents, personne n'agit étrangement, personne ne semble suspect, ou peut-être que tout le monde l'est? Soudain, la lumière dans la salle diminue, les chandeliers magiques perdent en intensité alors que nombres de personnes semblent se détourner de leur conversation pour se concentrer sur la scène... Une jeune femme, magnifique, fait son apparition. Un spectacle en solitaire, une danse aussi captivante que lascive, séduisante qu'attirante... Nul besoin de se questionner sur le pourquoi ce changement dans le décors comme dans les comportements, tout est fait pour qu'elle attire les regards et, dans les faits, cela fonctionne largement...
"C'est donc cela que l'Homme apprécie de nos jours? Des œillades lubriques vers une belle dame qui danse? Ses mouvements sont captivants mais l'ambiance autours est malaisante... Regardez donc, ces êtres qui agissent plus comme des animaux que comme des êtres humains..." Affirme-t-elle en parcourant la salle du regard et soudain, elle remarque quelque chose! Une personne s'approche d'une table et dépose un papier dessus, une femme isolée qui le prends sans même y jeter un regard... Est-ce possible que ce soit important? Qu'ils attendaient que tous les regards soient sur la scène pour agir? "La femme là-bas!" Clâme-t-elle en la désignant d'un mouvement de tête.
- Je n’ai parlé que de la plante en ce qui me concerne.
N’ayant pas besoin d’ajouter quoi que ce soit de plus, le message était clair. Puis honnêtement, je ne l’aurais jamais dit plus clairement, mais de mon côté, je n’avais aucun droit de la forcer à ne plus me recroiser, car après tout, chacun était libre de faire ce qu’il voulait. Un spectacle commença, mais de mon côté, j’étais trop accaparé par l’observation de la salle, du moindre truc suspect qui pourrait nous mettre sur une voie.
Cependant, Lacey semblait repartit dans un radotage à l’image d’une vieille grand-mère, sur ce point-là, je ne pouvais pas lui enlever qu’elle faisait son âge. Faisant un point sur ce qu’il se passait dans la salle, je l’écoutais en levant les yeux au ciel, elle n’avait sûrement pas pu le voir avec l’obscurité ambiante de la salle jusqu’à ce qu’elle compare les hommes a des animaux. Une notion plutôt intéressante en vérité et je me prêtais alors à ce petit jeu de comparaison en lâchant d’une voix songeuse.
- Eh bien, l’être humain n’est-il pas justement un animal ? Qu’avons-nous de plus ? Ou de moins ? Peut-on reprocher à ces gens de regarder ce qu’on leur montre ? Personnellement, si je n’apprécie pas ce genre de spectacle, il faut bien admettre que la sensualité et l’érotisme sont malheureusement des choses qui se vendent et qui attirent. Puis, vous n’allez pas me faire croire que ce genre de chose n’a pas existé de votre temps, n’est-ce pas grand-mère ?
J’avais ponctué la fin de ma phrase pour éviter que cela fasse insultant. De toute façon, là n’était pas la question, car il ne fallait pas oublier qu’on n’était pas là pour des débats sur le propre de la nature humaine, mais bien pour débusquer une dangereuse personne. Lacey m’indiqua alors une cible, j’avouais alors sur un ton calme et détendu.
- Je vois oui, dois-je remonter sa piste ? Ou bien, on attend de voir ce qu’il va se passer ?
Au moment où je levais les yeux, un détail interpella mon attention et j’indiquais à mon tour d’un mouvement de tête deux personnes non loin de l’entrée de la pièce. Ils ne semblaient pas non plus venus ici pour assister au spectacle et attendaient visiblement quelqu’un, ou protéger quelqu’un d’autre. Je demandais d’une voix calme.
- Dites-moi, votre amie…. Elle peut avoir des gardes du corps ? Le genre discret. Vous pensez que ces types en sont ? Ou bien qu’il est normal d’en avoir dans ce genre d’endroit ?
Une chose était sûre, il n’avait pas les tenues des autres employés des lieux. Donc, de mon point de vue, il n’était clairement pas d’ici. Je me rendais compte, peu à peu que la situation risquait de prendre une tournure de plus en plus inquiétante.
Un léger soupire, cet homme est plus intelligent et réfléchit que ce qu'elle lui accordait dans un premier temps. Non pas qu'elle le croyait idiot mais, il lui semblait bien moins sérieux et disposé à ce genre de conversation... "Probablement? Je dois dire que je ne m'approchais pas volontiers de ce genre de spectacle. Bien-sûr, je mentirai si je disais que moi-même ne suis pas sensible aux mouvements aguicheurs qu'un beau corps peut produire, qu'il soit masculin ou féminin d'ailleurs, mais pas au point "d'admirer" un tel spectacle la bave aux lèvres dans un lieu de débauche... Enfin, cela est peut-être aussi parce que vu ma spécificité, je ne pourrais pas en profiter le cas échéant? Difficile à dire, je n'y ai jamais pensé..." Avoue-t-elle finalement en haussant les épaules. Elle n'est pas aromantique c'est un fait mais, sa condition et son expérience passé l'empêche de ne fut-ce qu'imaginer une relation quelconque. "Peut-on leur reprocher cependant? Je suppose que quand c'est fait d'une telle manière, avec un tel étalage, oui! Ce genre de "plaisir" devrait rester dans le privé selon moi..." Vieux jeu? Peut-être mais c'est sans aucun doute sa manière de voir les choses.
Finalement, une cible se trouve repérer. Que faire maintenant : utiliser immédiatement le pouvoir du jeune homme? Non, ce serait peut-être trop précipité sans être absolument certaine que ce soit bien celle qu'elle recherche. En sachant que ce pouvoir épuise son partenaire, elle ne doit pas prendre de risque. Cependant, le temps joue contre elle également, elle ne peut pas non plus se permettre de jouer les petits bras. Peut-être n'était-ce finalement pas une bonne idée de venir ici dans ces conditions? Soudain, l'homme attire son regard... Des gardes du corps?
"Il y en a sans doute pour protéger les employés, je suppose que certains ont les mains baladeuses devant les danseuses cependant, ils n'ont pas réellement l'air d'être en place pour protéger les danseuses mais plutôt pour s'assurer que personne n'interrompe l'affaire en cours...Je pense qu'il est temps de me dire tout ce que vous pouvez sur elle..." Conclue-t-elle en regardant son complice.
Je ne pus m’empêcher d’avoir un petit rehaussement de mon sourire lorsqu’elle me confia qu’avec son apparence, il serait compliqué de se mettre à la place de la danseuse et préférait éviter le débat des goûts de chacun sur ce point. Nous étions de toute façon plus sur ce sujet et j’observais les personnes qu’elle m’avait montrées. Cependant, ça me semblait trop flou. Elle m’indiqua rapidement que les deux personnes que j’avais vues ne pouvaient pas non plus être des suspects potentiels dans la mesure où il n’était pas si étonnant que certaines personnes soient protégées dans ce lieu.
- Il faudrait attendre que cet endroit se vide un peu alors, si j’utilise mon pouvoir maintenant, je vais être forcé de me déplacer et on n’aura pas du tout l’air suspect.
Dis-je alors qu’elle me demandait de voir ce qu’il en était sur la personne qu’elle m’avait indiquée. J’espérais seulement qu’elle ne confonde pas certitude est précipitation. Pendant que j’observais la personne en question tout en évitant les œillades vers la scène, un détail interpella mon attention lorsque je baissais les yeux, ce n’était pas bien visible dans le noir, mais il y avait un truc au sol.
Autant rassurer Lacey sur un point, je n’aimais pas vraiment dévoiler mon pouvoir, mais en l’état, il était peut-être plus prudent qu’elle en sache un peu plus. C’est donc avec un ton sérieux mais rassurant que j’avouais.
- Je sais que vous êtes pressé, mais faite-moi confiance, je suis un pisteur efficace et j’ai l’habitude de traquer des proies. Même si une personne humaine est une grande première pour moi ! Mon pouvoir est assez permissif, même si vous avez l’impression que nous perdons du temps, il n’en est absolument rien, car je retrouverais toujours les pistes que je suis et il faut plusieurs jours avant que celle-ci ne soit plus visible.
Le spectacle touchant doucement à sa fin, on pouvait déjà observer des personnes se lever, dont les deux personnes que Lacey m’avait indiqué, mon premier réflexe fut de me lever à mon tour et de me diriger vers les places qu’ils avaient occupé quelques instants plus tôt. L’objet au sol me chiffonnait toujours, l’endroit était trop propre pour que ce soit un oubli, il avait dû tomber et ça pourrait peut-être nous en dire plus sur la cible en question. Lacey ne comprendrait sûrement pas pourquoi je faisais cela, mais d’un autre côté, j’avais déjà une vague idée de ce dont il s’agissait et je voulais me convaincre que j’avais tort.
Cependant, après m’être baissé pour tendre la main et me relever avec un air désabusé, limite, choqué. Je n’avais pas l’habitude de ce genre de chose, il y avait encore des personnes dans la pièce, mais aucune ne semblait faire attention à nous. Alors, je me permis de tendre l’objet, une petite peluche, à peine assez grande pour tenir dans ma main. Visiblement, pas issus d’un quartier riche, mais plutôt l’exact opposé. Elle semblait représenter une vague forme humanoïde, mais elle était tellement abîmée qu’il était compliqué de savoir quoi. Le tissu était délavé, mais un détail ne pouvait pas manquer mon attention. Deux petites taches, noircis mais reconnaissable… Du sang ? Je demandais alors d’une voix un peu tremblante.
- Ne me dites pas que…
Elle m’avait dit que notre cible avait trempé dans le trafic d’enfant… pour leur pouvoir… mais avait-elle seulement arrêté ? C’était peut-être bien notre cible, ou bien une personne travaillant pour elle. Il venait d’y avoir une transaction dans cette pièce, à l’abri des regards et aux dépens des lieux malheureusement trop propice à ce genre de chose. S’il y avait un enfant dans le coup, alors, Lacey pouvait compter sur moi plus que jamais. C’était lisible dans mes yeux et je demandais d’une voix plus dure.
- Vous voulez toujours tout savoir sur cette personne ? Parce que là, je suis remonté à bloc et je compte bien, vous aidez même gratuitement s’il le faut. On doit aider ce petit !
Adieu la patience, il n’était plus temps pour ça, j’avais une piste à remonter.
"La dernière fois que j'ai fais confiance à un homme, il m'a dit m'aimer avant de me planter une lance dans le cœur..."
Bien-sûr il n'est pas Blaze, elle n'a aucune raison de le traiter comme si c'était le cas mais, une telle trahison ne s'oublie pas alors, faire confiance à quelqu'un? C'est sans doute la chose la plus dure qu'il soit pour la revenante. Pourtant, a-t-elle un autre choix présentement? Pas réellement, elle ne peut faire autrement que de le laisser faire comme il le juge bon, ce n'est pas comme si elle pouvait intervenir immédiatement sans preuves, surtout pas dans un tel lieu. Le spectacle semble se terminer, la danseuse légèrement vêtue peut partir avant que les porcs l'observant ne perdent toute trace d'humanité... Elle n'est pas la seule à quitter la pièce cependant, la femme, ses gardes du corps et son contact semble également se lever, une poignée de main et les voici qui partent. Fenrir, suite à cela, se lève également pour se diriger vers la table qu'ils occupaient et, avec une légère hésitation, la spectre suit son partenaire. Après tout, deux personnes qui s'empressent de se diriger vers une table précédemment occupée n'aura rien d'anormal n'est-ce pas? Ils veulent juste s'approcher de la scène voilà tout... De toute manière, personne ne fait attention à eux en réalité! Lorsque Lacey rejoint son "compagnon", celui-ci tient quelque chose en main : il ne faut que quelques instants à la revenante pour reconnaître une sorte de poupée, clairement un jouet d'enfant que le jeune homme tient fermement, sa main passant sur des taches sombres que Lacey a trop souvent vu sur les habits de ses victimes pour savoir ce dont il s'agit : du sang... Est-ce celui de l'enfant auquel appartenait ce jouet? Impossible à dire mais une chose est certaine : comme il le dit si bien, le jeune homme est remonté à bloc suite à cette découverte et la revenante également en fait. Elle fronce les sourcils alors que son poing se serre, visiblement elle a du mal à contenir sa colère.
"Plus que jamais! Peux-tu le faire ici ou vaut-il mieux trouver un endroit plus discret?"
- Si ça peut vous rassurer, je ne sais pas me servir d’une lance.
Ce n’était pas sérieux, mais le fond y était, je ne trahis pas les autres. Ce n’est pas ma vision de la vie, du moins, pas celle que je voulais vivre. En revanche, pas au détriment de ma propre personne. Quoi qu’il en soit, nous en étions plus là et très rapidement, je me retrouvais avec une petite poupée dans la main. Ainsi qu’un besoin impérieux de rendre l’équivalent de mes deux derniers repas du jour, mais bon, ça attendra !
Après avoir fait comprendre à Lacey que je comptais mettre les bouchées doubles, car la vie d’un enfant en dépendait désormais. Je ne me fis pas prier pour activer mon pouvoir, ou cela, allait-il nous mener ? Allions-nous rester dans l’Insomnie ? La silhouette m’apparaissait déjà devant les yeux, il y a quelques instants, je devais remonter encore plus loin, jusqu’au début du spectacle. Mes yeux dorés devaient être bien visibles, mais le bon côté, c’est qu’il n’y avait plus grand monde dans la pièce.
- Très bien, en avant pour trouver le repère de ce monstre. On a un enfant à sauver.
Je me mis presque aussitôt à suivre la silhouette, quittant la pièce pour revenir dans le hall et m’approchant de la sortie. Ce n’était pas si loin, à peine quelques rues plus loin que la silhouette dorée entra (enfin, plutôt sortie, mais bon, c’était un détail). Dans une sorte de magasin… de tisserand. Je m’approchais silencieusement en m’assurant que Lacey me suive bien et une fois à la fenêtre, je passais doucement ma tête avec le plus de discrétion possible pour voir l’intérieur. C’était une boutique banale, rien à signaler en réalité.
- On dirait qu’on a fait fausse route.
Par soucis du détail, j’activais à nouveau mon pouvoir malgré la fatigue visuel qui commençait à se faire sentir. La silhouette de la femme semblait être sortit de derrière le comptoir… Un passage secret ? Ou bien une simple remise comme il y en a souvent. Un coup d’œil vers le sol m’indiqua que ce n’était pas ça. Une rigole descendait le long de la rue et des interstices donnaient directement vers les égouts. Le passage derrière le comptoir aurait pu conduire dans les égouts ? Ce n'était pas un peu cliché ? Cependant, j’en informais ma coéquipière en indiquant du doigt.
- Il y a un passage juste derrière, dans le sol.
Comment allait-elle me croire ? Elle allait comprendre que mon pouvoir était bien plus qu’un simple pouvoir de pistage. Cependant, j’en avais rien à faire sur le moment et déjà j’attendais de savoir ce qu’elle en pensait. Fausse piste, ou bien nous tenions quelque chose ? Il fallait se décider avant que la propriétaire des lieux ne revienne.
Vu la découverte de ce jouet sur lequel se retrouve des traces de sang, la justicière n'hésite pas un seul instant : il faut suivre cette femme, trouver de quel endroit elle vient exactement et tenter de sauver le propriétaire de ce jouet avant qu'il ne soit trop tard. Après tout, la femme et l'homme viennent de partir ensemble donc, il n'est pas impossible qu'ils aillent chercher la pauvre victime innocente de leur méfait. Fenrir activa donc son pouvoir, ses yeux devinrent dorés et il est évident qu'effectivement, cela ne passerait pas inaperçu si quelqu'un regardait dans leur direction mais, là encore, elle suppose qu'en réalité leur comportement serait plus étrange encore que les yeux de son partenaire. Lacey surveille tout de même les alentours, trop peu de monde pour faire attention à eux en réalité, soit ils parlent, soit ils attendent la prochaine danseuses en buvant. Dire qu'elle a chassé des années durant la lie de l'humanité et qu'elle se rend compte maintenant qu'ils ont un lieu de réunion en plein coeur de la capitale. Certes, certains sont sans doute innocents ici, profitant uniquement d'un spectacle dégradant, mais elle ne doute pas que nombre de ces hommes pourrait se retrouver sur sa liste.
En tout cas, pas le temps d'y réfléchir car il est temps de suivre le jeune homme qui déjà se met en marche, suivant une piste qu'il est le seul à pouvoir suivre... C'est surprenant! Elle est une excellente traqueuse, ses capacités de chasses n'ont jamais rien eu à envier à celles de quiconque et pourtant, en ce moment précis, elle serait bien incapable de retrouver les deux individus sans l'aide de son partenaire. Comme quoi, les pouvoirs sont parfois des armes d'une utilité indéniable. Leurs pas les font sortir de l'insomnie, l'établissement n'est plus réellement le centre de leur enquête et c'est une bonne chose. Nul doute qu'ils approchent de l'heure fatidique durant laquelle elle va reprendre son apparence - sorte de princesse de conte de fée plutôt macabre qui redevient cadavre bien avant minuit - et il vaut donc mieux ne pas être sur place lorsque cela arrivera. Dans la rue au moins, elle pourra se dissimuler plus facilement, profitant des ombres, des ruelles et de son pouvoir pour cacher son état aux yeux de tous.
Finalement, les deux comparses arrivent proche d'un magasin, un tisserand quelconque de la capitale. Alors ce serait cela la couverture de sa cible? Tisserande le jour, trafiquante d'enfants la nuit? Impossible de le dire mais le pouvoir de son compagnon les a mené jusque là alors, impossible d'écarter une quelconque piste. De plus, l'aventurier lui fait part d'une information : il y aurait un passage derrière le comptoir? Et bien, elle ignore comment fonctionne les capacités de l'homme mais c'est on ne peut plus pratique. Fausse piste? Peut-être mais en réalité, elle n'a pas réellement l'occasion de s'interroger. Regardant dans la vitre, elle voit son propre reflet, sa peau change, ses traits également, adieu sa belle apparence humaine, la revoici bleutée, trois lances dans le corps, un cadavre capable de ce mouvoir, un monstre aux yeux de nombreuses personnes et c'est parfait.
"Parfait, je sais ce qu'il me reste à faire!" Affirme-t-elle avant de se diriger vers la porte. Sa lance frappe avec précision, pénétrant le bois avant que d'un mouvement précis, bandant ses muscles qui se dessinent parfaitement dans le mouvement, elle vient faire sauter la serrure de la bâtisse. "Tu as largement fait ta pars. À partir de maintenant, mes actions n'ont plus rien de légales et, si je trouve un enfant dans ce passage, cela le deviendra encore moins..." Affirme-t-elle, laissant comprendre ce qu'elle réserve à sa cible si effectivement, elle est coupable de ce dont elle la soupçonne. "Tu n'es pas obligé de me suivre plus loin, si ça tourne mal la garde risque de me rechercher. Merci de ton aide, je t'apporterai la plante comme convenu!" Conclue-t-elle avant d'entrer dans la boutique, ne surveillant pas réellement si son partenaire décide de la suivre ou de partir. Il ne faut que quelques instants d'observation pour trouver une trappe, exactement comme l'avait affirmer Fenrir. Elle l'ouvre et effectivement, cela semble donner directement vers les égouts de la ville. Si elle doit fouiller tout les souterrains cela lui demandera beaucoup de temps, heureusement il ne doit pas y avoir tant de passage sous terre, elle pourra forcément trouver des traces! Remerciant Lucy de ne plus avoir réellement d'odorat, elle descend dans les ténèbres, bien décidée à retrouver l'enfant.
Je ne m’en servais que pour le pistage, mais je pouvais littéralement violer le quotidien d’une personne sans même que cette dernière ne le sache. Le seul bémol de ce pouvoir, c’est qu’il n’avait aucune utilité concrète en combat et me fatiguer assez rapidement. Je me souviens encore que ce soir-là, mes yeux me piquer déjà beaucoup à notre arrivé devant l’échoppe. Il devait avoir rougi même comme si je sortais d’un sommeil agité.
Visiblement, nous avions trouvé la cachette de cette personne, était-ce la cible de Lacey ? Nous allions le savoir assez vite. L’impatience pouvait être particulièrement palpable dans l’air et lorsque je constatais qu’elle avait repris son apparence, je compris qu’elle comptait passer à l’action ! Après m’avoir fait comprendre que je pouvais arrêter le tout en me donnant une brève idée de la suite des événements.
Je devais bien avouer qu’il me fallut quelques secondes de réflexion, devais-je vraiment risquer ma vie au-delà de ce que j’avais déjà fait ? Non ! Rien ne m’y forçait. Pourtant, j’entrais à sa suite et la suivais dans les ténèbres.
Lorsqu’elle finit par se rendre compte de ma présence, j’avouais en couvrant doucement mon nez ce qui masquait un peu ma voix au passage. J’admis tout en tâchant de rassembler mon courage.
- Vous risquez d’avoir besoin de moi et je vous ai dit que je vous aiderais. Ce n’est pas pour vous lâcher au premier virage.
Avant d’ajouter sur un ton tout aussi sérieux mais pourtant pas dénué de sens.
- Puis soyons honnête, si y a des enfants, vaut mieux que ce soit moi qui me charge de me charger d'eux ! Sans vouloir vous offensez, ils doivent vivre un cauchemar sans qu’on n'ait besoin de rajouter la vue d’une morte sur pied en plus !
Évidemment, je ne me voulais pas blessant dans mes propos, mais le bien-être de où des enfants passaient avant tout. Puis il y avait un autre élément à prendre compte.
- Voyez le bon côté, vous n’aurez pas un ou plusieurs marmots à protéger pendant votre traque. Je vous suis ! Allons-y.
"Allons donc, tu dis cela alors que tu me suis dans les ténèbres? Je suis sûr que eux aussi, je pourrais les charmer de la sorte!"
Clin d'oeil rapide avant de se détourner de l'homme en secouant la tête. Pas besoin d'en dire plus, quant au fait d'avoir des marmots dans les pattes... Non, si elle doit sauver des enfants innocents, cela prendra forcément le dessus sur une vengeance ou un règlement de compte. Elle compte bien tout faire pour éliminer la menace, mais pas au détriment de la sécurité de pauvres êtres innocents! Elle est toujours une garde dans le coeur, protéger les faibles est sa vocation, bien plus que punir les coupables! Dans le pire des cas, elle pourra toujours donner des informations au capitaine du nord, en espérant qu'il puisse faire quelque chose? Si tel n'est pas le cas, il restera la possibilité de s'en occuper elle-même mais, cela surtout si les enfants sont déjà en sécurité.
Le soucis avec les égouts, c'est que ce n'est pas très discret de s'y déplacer. Le vide de l'espace fait que le moindre son se répercute en écho, autant le dire, la discrétion n'est pas de leur côté. L'avantage, c'est que l'inverse est également vrai : si quelqu'un se déplace un peu trop précipitamment, ils pourront le savoir grâce au bruit qui se répercuteront sur les murs de pierre constituant l'égout. Lacey, elle, est attentive à ses déplacement mais également au sol, au mur, au décors et à ce que tout cela peut lui apprendre. Un signe de la main pour dire à son compagnon de s'arrêter et la voici qui se penche pour regarder à terre... Une trace, quelqu'un a marché dans l'eau avant de marcher de nouveau sur la pierre, laissant une trace bien visible de chaussure. Visiblement, une petite taille! Un enfant sans aucun doute.
"Par ici!" Murmure-t-elle, sachant parfaitement qu'elle est dans la bonne direction. Bientôt, des cristaux lumineux commence à apparaître, éclairant un peu plus l'endroit, preuve que la zone est occupé et un bruit caractéristique se fait entendre : des sanglots... Rester calme, ne pas se précipiter, ne pas perdre son objectif de vue et risquer de toute foutre en l'air... Elle avance pour trouver un renfoncement dans les égouts, une pièce aménagé installée là depuis sans doute des années déjà, une porte la sépare de cet endroit et aucun doute, les sanglots viennent de l'autre côté. Un petit instant, elle colle son oreille contre la porte de bois : silence! Si ce n'est toujours ce même bruit, elle n'entend rien d'autre... Doucement, sa main se pose sur la poignée de la porte et elle la fait tourner... Verrouillée!
"T'en dis quoi? On défonce la porte ou on cherche un autre passage?"
- Ce n’est pas pour vous que je le fais. Notre marché était simplement de vous conduire jusqu’à votre « cible ». Là, je suis littéralement en train de faire un extra sur mes horaires.
Ouais, je savais encore ce que nous avions convenu et elle-même m’avait confirmé que j’en avais assez fait. Cependant, mieux valait que je lui précise un détail qui serait bon à prendre en compte.
- Par contre, compté pas sur moi en cas de combat, je n’ai que ma dague sur moi est, c’est plutôt léger.
C’était clair et honnête. Après tout, je connaissais mes limites, ainsi que mes points forts. Autant ne pas chercher à jouer les héros si je n’en avais pas les moyens. En revanche, protéger des enfants et les rassurer, ça, c’était pleinement dans mes cordes. Je la suivis donc dans les ténèbres et la puanteur des égouts passant mon bras devant mon nez pour en atténuer l’odeur.
Au bout d’un moment, Lacey sembla sur une piste et je m’abstins d’utiliser mon pouvoir, autant gardé les forces qu’il me restait en cas de besoin. Je devais de toute façon subir le picotement dans les yeux comme si j’avais eu une nuit de sommeil agité et que mes yeux manquaient d’humidité. Cependant, ce n’était pas le pire de mes symptômes tant, mon pouvoir pouvait encore plus m’affaiblir sur la durée.
De la lumière ? Cela voulait dire que nous étions sur la bonne piste ? Probablement, cependant, qui sait ce qu’il pouvait se tramer d’autre dans ces égouts ? Qui sait sur quel genre de trafic nous pourrions tomber et qui serait potentiellement sans rapport avec ce que nous cherchions. Quoi qu’il en soit, nous tombions sur une porte close… et un choix. Ah ! Le traditionnel choix bon à toute histoire ! Que ferais-je sans lui ?! De quoi mettre un suspens bien épineux à la situation actuelle ! Elle me demanda quoi faire, choisir un autre chemin, mais perdre du temps où enfoncer la porte et perdre notre effet de surprise. N’étant pas un fonceur de nature, j’aurais proposé un autre chemin, mais nous aurions pu prendre le risque de se perdre dans les méandres des égouts. J’utilisais cependant mon pouvoir pour m’assurer qu’un enfant avait bien été amené ici et me doute se confirmèrent rapidement. Deux personnes étaient entrées derrière la porte.
- Bon, de ce que je sais, il y a au moins un gamin… ou une gamine, je n’en suis pas sûre et deux adultes. Pour le reste, je ne sais pas, mais c’est tout ce que je peux « voir ». Je proposerais volontiers qu’on cherche un autre passage… mais on perdrait trop de temps.
Un lourd soupir avant d’admettre.
- Allez-y, défoncé cette porte, je sais que vous en mourrez d’envie en plus.
J’avais lâché cette phrase comme un aveu de circonstance, pourtant, je n’étais pas contre le choix le plus rapide… peu importe ce qu’il adviendra, mieux valait être fixé de suite.
La porte devant laquelle ils s'arrêtent semble être leur destination, impossible de l'affirmer cependant, du moins c'est ce qu'elle pense avant que l'homme n'utilise son pouvoir une nouvelle fois. On peut dire qu'il donne le meilleur de sa personne pour avoir des informations en tout cas, en un sens, c'est sans aucun doute le meilleur allié qu'elle pouvait trouver pour cette affaire, il n'hésite pas à donner de son être pour retrouver la victime de ce trafic et c'est tout à son honneur : deux adultes et un enfant? Ils doivent être en train de conclure l'affaire! Elle n'a pas réellement besoin de l'autorisation de son partenaire, elle sait qu'elle va défoncer la porte mais ne peut retenir un ricanement discret lorsqu'il affirme savoir qu'elle meurt d'envie de défoncer cette porte.
"Tu comprends si bien les femmes..." Affirme-t-elle, pourtant elle ne défonce pas la porte immédiatement. Elle ferme les yeux et soudain, la brume commence à s'élever, la fumée provient directement du corps de la revenante et commence à se répandre. Dans sa main apparait alors une lance, faite de fumée, alors qu'elle et son comparse sont cachés par cette soudaine brume, elle défonce finalement la porte d'un coup d'épaule. Bien-sûr, les personnes présentes se tournent vers la porte mais ne voient que la brume. La spectre, elle, voit parfaitement dans la pièce : un enfant enfermé, une petite fille de moins d'une dizaine d'année, la femme présente plus tôt dans l'insomnie et l'homme qui l'a rejoint... La lance de brume part des mains de la revenante, lancée avec précision, elle vient frapper le "client" directement dans l'épaule, se plantant dans celle-ci et l'envoyant au sol suite a la puissance de l'impacte. Lacey sort alors de la brume, ses deux lames courbes en main qu'elle fait tourner avec aisance.
"Désolé j'ai interrompue quelque chose? C'est juste que quand je vois deux personnes discuter du potentiel prix d'une enfant, j'ai des tendances meurtrières..." Affirme-t-elle, un sourire carnassier sur le visage.
- Vous auriez suivi de bon cœur une morte dans un égout à ma place ? Mais en vérité, là d’où je viens, la vie d’un enfant est précieux. C’est quelque chose qu’il nous faut protéger avant tout. Tant pis si on doit sentir le… je ne veux pas savoir quoi… pendant une semaine derrière.
Cela me semblait être un argument plutôt convainquant d’ailleurs, je songeais même déjà à une solution pour que les enfants soient en sécurité, mais ce n’était pas le moment d’en parler. Nous nous retrouvions rapidement face à une porte face à laquelle nous décidions de la marche à suivre autant dire que je n’étais pas franchement pour une perte de temps aussi inutile qu’hasardeuse en cherchant une autre issus et je lui conseillait donc d’enfoncer la porte. Elle était manifestement bien plus à même que moi de le faire et s’empressa de me balancer une petite réplique à laquelle je répondais avec un sourire amusé.
- Pour ça qu’elles me veulent toutes, vous ne l’aviez pas remarqué encore ?
Cependant, la suite me prit un peu au dépourvu lorsqu’une brume se leva alors. J’avais déjà vu faire et donc je savais très bien que cela venait d’elle. Mais c’était donc son pouvoir ? Elle pouvait créer un brouillard. J’entendis la porte céder et je m’aventurais à sa suite tout en réalisant quelque chose. Ce n’était sûrement pas le meilleur moment, mais je ne pus m’empêcher à ma première bouffée d’oxygène, de me demander si ce brouillard ne « sortait » pas d’elle. Auquel cas, je trouvais la situation d’autant plus bizarre et presque aussitôt, je retins ma respiration. Avec le recul… Bah, je réalise qu’on peut prendre des décisions complétement idiotes dans la précipitation.
Lacey parla ce qui m’indiqua la direction à suivre et en sortant, je pus enfin voir les personnes. Un type déjà au sol et la femme. Le plus important, c’était la présence d’une petite fille. Quel pouvait être son pouvoir pour qu’elle soit aussi précieuse. Cependant, avant de faire quoi que ce soit, je repris une grande aspiration d’air « pur » des égouts, n’était-ce pas mieux le brouillard finalement ? Bref !
- De l’air ! J’espère que je n’en ai pas respiré ! Non moi je ne suis pas un meurtrier sanguinaire… Vous allez relâcher cette enfant tout de suite et la laisser repartir avec moi !
Je tirais ma dague de ma chaussure avec aisance. Cependant, j’ignorais encore ce que Lacey avait prévu de faire. Alors je pris les devants en lâchant d’une voix détendue.
- Et n’essayé pas de tenter quoi que ce soit. Son pouvoir, c’est de générer un gaz brumeux mortel ! Elle n’aura aucun scrupule à inondé la pièce au moindre faux pas.
Paradoxalement, j’avais retourné ma petite erreur en notre faveur, du moins l’espérais-je.
La suite la surprend légèrement : un gaz mortel? Une affirmation totalement fausse qui vient forcément inquiéter les ravisseurs mais également la petite dans la cage! Et voilà, elle va encore passer pour un monstre aux yeux d'une victime, devenant pratiquement plus effrayante que les deux autres personnes présente pour la pauvre enfant enfermée... Enfin, c'est aussi la voie qu'elle a choisi après tout! Un léger soupire alors qu'elle secoue la tête de droite à gauche, visiblement las de ce qui vient de se passer. "Cela ne se fait pas de révéler ainsi les secrets d'une dame!" Commente-t-elle en faisant toujours tourner ses lames dans ses mains, son regard se posant de nouveau sur ses victimes alors qu'elle hausse les épaules. "Enfin, je suppose que c'est plus humain de les prévenir? Bien voici mon unique offre : vous libérez l'enfant, vous laissez mon équipier s'en occupé et je vous remet à la garde sans vous amocher... Enfin, pas plus que ce que j'ai déjà fais..." Précise-t-elle en désignant l'homme au sol d'un mouvement de tête. "Dans le cas contraire, je risque d'être beaucoup moins sympathique." Conclue-t-elle en cessant de jouer avec ses lames, les empoignants finalement prête à frapper avec.
Est-ce la menace de gaz mortel ou celle de la revenante qui a le plus d'effet? Elle ne saurait le dire mais sans hésitation la femme se précipite sur la cage, prenant un peu de temps avec ses mains tremblotantes pour parvenir à la déverrouiller, libérant la jeune enfant. Cette-dernière sort immédiatement, elle se déplace mal assurée, évitant Lacey pour approcher de Fenrir qui doit, sans aucun doute, être l'adulte présent le plus sympathique à ses yeux. "Parfait! Je savais qu'on pourrait s'entendre... Et maintenant..." S'approchant des deux joailliers de son mouvement félin, la revenante s'arrête devant la femme et lui décroche un coup de poing puissant, l'envoyant au sol et la rendant inconsciente, l'homme pousse un cri de surprise et de peur avant que le même traitement ne lui soit infligé. "Je ne peux pas vraiment aller voir la garde donc j'ai besoin que vous restiez sagement ici... La cage est un bon moyen mais j'avais besoin de me défouler." Précise-t-elle avant d'enfermer les deux corps inconscients.
"Bon, une bonne chose de faite! Je te laisse la petite et l'insigne honneur de prévenir la garde de ce qui s'est passé? Je ne peux pas réellement me présenter à eux étant moi-même recherchée pour divers crimes tels que le meurtre ou ce genre de menus détails... Je te retrouverai pour la seconde partie de notre accord."
- Oh ! D’accord ! Dans ce cas, amusez-vous bien !!!
Lâchais-je avec un petit sourire amusé bien que j’avais sincèrement mal pour le pauvre type, je n’allais pas non plus le pleurer. Une fois dehors, à l’air libre et surtout l’air pur !!! Mon premier réflexe après celui salvateur de reprendre une grande bouffée d’oxygène fut de chercher les premiers gardes que je pourrais rencontrer. La véritable question était…. Qu’allais-je leur dire ? Qu’un fantôme revenu à la vie venait de mettre hors d’état de nuire un trafic d’enfant … Ou une vente ? Rah j’en venais à me demander si Lacey ne m’avait pas refilé le pire du travail en vérité !!!
Finalement, cela ne se passa si mal, les premiers gardes que j’avais croisé n’avait pas eu tant de mal à me croire quand j’avais raconté les faits. Cependant, je tachais de ne pas inclure Lacey et trouver un truc plus simple à avaler et pour le reste… l’odeur avait fait son travail aussi, car les gardes n’avaient eu aucun mal à me croire. Chose qui me blasa particulièrement beaucoup.
Quelques jours plus tard, alors que cette histoire semblait loin derrière moi, il y avait quelques rebondissements dans cette affaire. Déjà pour la petite, bien que j’aurais pu ne plus m’en préoccuper, j’étais repassé le lendemain auprès des gardes et des autorités compétentes -Après quelques bains et les retrouvailles de ma tenue d'aventurier habituel- dans le but de me renseigner sur son sort et on venait de m’annoncer qu’elle était pour l’instant placée dans un orphelinat temporaire qui ne la garderait qu’un temps faute de place. Pour la suite, on n'en savait pas plus. Par instinct, je me doutais que la laisser dans un tel endroit présenter un risque de la faire retomber entre les mains des personnes qui avaient voulu la vendre, ne sachant pas si la vendeuse avait des complices ou non. Il me vint une idée, idée qu’on accepta de m’accorder au passage.
Il fallut attendre le jour du marché, car je savais d’avance pouvoir y trouver des personnes de mon village, deux plus particulièrement. Un couple s’occupant d’une ferme et venant vendre des produits en tout genre. Chaque semaine, il faisait le déplacement jusqu’à la capitale. Bien qu’ils me reconnurent sans mal et m’invitèrent à rentrer avec eux. Je refusais et leur montrais la petite en expliquant brièvement son histoire. Chose risqué car ils ne souhaitaient pas avoir de problème. Mais finalement, ils acceptèrent en me confirmant que si ce n’étaient pas eux, on lui trouverait facilement un logis et du travail dans le village. Elle serait nourrie, bien traiter, voir même adopté à coup sûr.
Je m’étais alors posté sur un parc en hauteur de la capitale, donnant sur la route et observer la caravane partir. Il avait mis la petite dans le chariot le temps de quitter la ville et visiblement, j’avais le sentiment que finalement, ils allaient la garder avec eux au final. Elle aurait donc même la joie d’avoir un frère et une sœur. Une présence se fit alors sentir. Lacey ? En me retournant, cela se confirma et je lui avouais d’une voix détendue tout en reprenant ma place.
- Je lui ai raconté que vous étiez en réalité un ange qui protège les enfants maltraités. Elle avait un peu peur de vous au début, mais s’est vite détendu, rassurer d’avoir quelqu’un pour veiller sur elle.
Un petit rire amusé se fit entendre de ma part avant que je ne dise.
- C’est tellement crédule à cette âge la, mais elle avait besoin de rêve un peu. Quoi qu’il en soit, là où elle va, elle va pouvoir disparaître et sera bien traitée. Je vous en donne ma parole. Ce sera mieux qu’un orphelinat où autre chose. Non, elle va vraiment pouvoir vivre sa vie et être entouré par des gens bien qui veilleront sur elle.
C’était une bonne conclusion en soi, inattendu, mais plutôt bonne et cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti cette chose la… Comment qu’on l’appelle déjà ?! … Ah oui ! De la fierté, j’étais fier de moi. Cependant, je demandais avec une curiosité mal placée.
- Vous avez été suffisamment dur avec eux n’est-ce pas ? Je veux dire, touché à une enfant… Ça mérite au mieux quelques coups bien placés dans l’entre-jambe ou les cotes. … Non mieux ! Fallait les mettre dans la cage et les trainer dans le bassin de l’égout jusqu’à ce que les gardes les retrouves !!! Bon sang, j’ai eu cette odeur atroce sur moi pendant deux jours !