C'est quelques jours plus tard qu'elle revient finalement sur la place commerçante, observant de loin l'échange entre Fenrir et ces deux inconnus, elle a mené son enquête discrètement, certaine que la gamine se sentira bien avec eux - s'ils décident de la garder - une bonne chose de faite donc. Elle s'approche toujours aussi féline de Fenrir lorsque ce-dernier se tourne vers elle, quel dommage elle aurait aimé réussir à le surprendre. Comme la dernière fois, elle a utilisé son miroir de glace, reprenant l'apparence qu'elle avait de son vivant, un déguisement des plus pratique pour se promener en plein jour. Sans se faire prier, elle vient s'asseoir aux côtés du jeune homme et sourit doucement en regardant l'horizon. "Je te remercie pour cela, pour une fois que je ne suis pas vu comme un monstre, je dois avouer que cela est agréable. Puis, tu n'as pas totalement menti, j'ai bien l'intention de m'assurer qu'elle ira bien, de loin..." Affirme-t-elle en haussant les épaules. Se tournant vers le jeune aventurier, un sourire en coin sur le visage, elle arque un sourcil. "Tu veux réellement savoir? Après ton départ, je me suis occupé de les faire souffrir, profitant du silence et de la discrétion des égouts, j'ai fais résonner leur cri de douleur en échos dans les couloirs vides et putrides, ne laissant d'eux que des corps sans âme, vidés de toute énergie..." Mais non! Si j'avais fais ça c'est toi qui aurait eut des problèmes pour l'expliquer... Je les ai seulement enfermé dans la cage en laissant la clef visible mais assez loin pour qu'ils ne puissent jamais l'atteindre, une torture psychologique qui ne laisse pas de marque." Conclue-t-elle en souriant doucement avant de s'étirer légèrement.
"Enfin bon, ce n'est pas pour cela que je suis ici aujourd'hui... Nous avions un accord : une plante en échange de votre aide et, puisque je ne suis pas du genre à voler les bonbons d'un enfant, je viens remplir ma partie du marché. Affirme-t-elle en sortant de son sac sans fond la plante convoité par l'homme qu'elle dépose directement sur les jambes de l'aventurier. "Voici qui conclu notre affaire! Sur ce, je ne vous embête pas plus longtemps..." Affirme-t-elle finalement, se levant pour s'éloigner, elle est déjà resté bien trop longtemps exposée et impossible de dire dans combien de temps son déguisement va l'abandonner... Elle se ravisse cependant, se pinçant les lèvres, elle fait demi-tour pour revenir se positionner derrière le jeune homme et sans pudeur aucune, comme à son habitude d'ailleurs, elle vient se pencher, derrière lui, passant ses bras autours de ses épaules, elle vient lui murmurer à l'oreille. "Encore merci pour votre aide, j'apprécie ce que vous avez fait. Certes j'ai forcé le destin cette fois et je vous ai apporté cette plante concluant notre accord mais, si par un coup du sort nous venions à nous revoir, cela ne me déplairait pas forcément... Au revoir Fenrir." Et sans réellement lui laissé le temps de répondre, elle s'écarte pour s'éloigner sans un regard en arrière.
Ma partenaire d’une nuit… Euh je reformule, ma complice dans cette affaire semblait m’avoir retrouvé sans aucune difficulté, mais il en fallait plus pour me surprendre. Parano comme j’étais, j’avais toujours un œil dans mon dos au cas où. Je lui expliquais alors dans les grandes lignes ce que j’avais fait et dit. Sa première réaction me surprit un peu et je rétorquais concernant l’endroit où elle allait.
- Vous faites comme vous voulez, mais croyez-moi, elle ne risque plus rien. C’est le trou du cul du monde où elle se rend. Pardonnez-moi l’expression. C’est calme, lent, ennuyeux et il ne s’y passe jamais rien. Mais elle aura plein de personnes sur qui compter et pourra se reconstruire en douceur.
Bon, mes connaissances sur sa destination en trahissait que trop bien mes origines. Ce qui ne pouvait que faire une bonne raison de plus pour moi. Je ne l’aurais jamais envoyé dans un endroit dangereux. Cette petite avait besoin de calme et de temps après une expérience pareil. Même moi, malgré mon immaturité apparente, j’étais capable de comprendre ça.
J’écoutais ensuite ma part… ma complice m’expliquait ce qu’elle avait fait à nos amis des égouts. Non sans un sourire particulièrement mal dissimulé. J’aurais dit la vérité au pire, que je n’étais qu’un petit aventurier avec une guilde entière prêt à plaider en ma faveur concernant le fait que j’étais un pisteur qu’on engageait souvent. Mais quoi qu’il en soit, une fois le récit de ses aventures fini, elle en vint à l’essentiel, honorer ma demande. À ma grande surprise tant cette plante était passée en seconde place dans la liste de mes soucis. Chose affreuse de ma part quand je savais combien cela compter pour moi. Elle semblait prête à partir, mais alors que j’allais lui dire au revoir, ses bras m’enlacèrent au niveau du coup et elle me murmura que peut-être une prochaine fois, elle pourrait avoir à nouveau besoin de moi, non sans un certain plaisir pour… refaire équipe, je suppose. Dans ma confusion, surtout à cause de la proximité non-habituelle à laquelle je faisais face, j’avouais.
- Qui sait, j’aurais peut-être revu mes tarifs à la baisse… J’ai vu un joli pot en terre cuite ou mettre cette plante sur le marché. Mais si vous avez besoin de quelqu’un comme moi… je tâcherai de vous aider au mieux.
Peut-être avais-je mal compris, mais la voilà parti de toute façon. Je n’avais même pas eu le temps de la remercier. Enfin, je ne l’aurais sûrement pas fait, mais je n’en avais quand même pas eu le temps et en observant la plante, une cruelle réalité me frappa. J’allais devoir l’apporter moi-même étant donné que mes amis étaient déjà beaucoup trop loin pour que je puisse les rattraper sans courir pendant un moment. Un frisson parcourut ma nuque, me rappelant ô combien je ne voulais pas retourner dans cet endroit. Après un instant à peser le pour et le contre, j’en vins à penser que les courbatures seraient plus appréciables !
- Faut que je les rattrape ! Vite !
C’est ainsi que se finit cette histoire, sur une fin aussi peu glorieuse de moi courant comme un dératé pour rattraper le chariot avant qu’il n’atteigne mon village natal. Le temps que nous parlions, il avait déjà franchis la ligne d’horizon…