Nephali avait réussit à piquer l'intérêt de sa sœur, qui elle même, avait piqué celui de la garde. Tout se passait presque comme prévu, tout étant qu'elle avait de base un plan en tête. S'en prendre au pêché mignon de Sabia était de la triche, mais bon, nous n'avons rien sans rien, si bien que la Grande Prêtresse pardonnerait presque la langue glissante de sa cadette, qui manqua de l'appeler par ce surnom si familier, mignon, et gênant. Autant, en Aryon, elle détesterait l'entendre en public. Dans ces contrées reculées, avec juste l'Adjudante pour s'en rendre compte ? Elle laisserait couler. Pas d'artifices, pas de grands nobles, pas de fidèles, juste trois femmes qui font du tourisme. La réalité frappe rapidement, quand elle croise le regard de Dahlia, après tout, elle était là pour sa protection, donc, le pied d'égalité n'est pas tout à fait atteint. Si elles venaient à passer la nuit ici, il faudra qu'elle s'entretienne avec elle. Ostensiblement, la verte ne risquait rien ici, il fallait qu'elle se détende un peu aussi.

Et puis, elle a raison. Il y a plein d'autres trucs à voir. Des étages à visiter, d'autres familles, potentiellement moins pédantes, surtout celle là, la, qui a l'air d'être mise à l'écart. Discuter avec eux serait des...Plus intéressant. Déjà, bibliothèques et golems. Avant ça, il fallait déjà quitter la réception. Dire au revoir à Bérénilde fut une promenade de santé. Cela aurait-il été bénéfique qu'elle reste parmi le gratin Empyréen ? Sans doutes. La dorée va-t-elle lui manquer ? Absolument pas. Elle remercia prestement Septima pour la vivacité dont elle avait fait preuve, alors que le quatuor rebroussait chemin, toujours sous ces toiles et cette architecture impressionnantes.

Toujours cet enchaînement d'escaliers, d'ascenseurs, elle qui ne s'est jamais plainte de ses déambulations au Village Perché, lui aussi jonché de tels appareils -bien que fort différents-, ici, ça ferait presque beaucoup. C'est l’équivalent épuisant de leurs voyages en calèche d'un bout à l'autre du pays. S'ils n'avaient pas les portails de téléportation, bien entendu. Laisser traîner ses oreilles est le meilleur moyen de comprendre ces lieux, mais...Les Meskos ? Une belle dame ? Si elle a bonne mémoire, c'est une des familles. Mais que feraient-ils à chasser...Une personne ? La confusion pouvait se lire sur son visage. Avant même qu'elle ouvre la bouche, c'est Septima qui intervint, et sa simple présentation suffit à faire sortir les masquées de la cabine, tout en se confondant en excuses. Visiblement, c'est un grand Ministère, et à son échelle, Septima n'est sans doutes pas personne. Si bien qu'à peine sorties, elle sentit le besoin de l'interroger.

'' Il doit être bien important, votre Ministère, pour que ces femmes se soient sauvées aussi vite en s'excusant ! ''

'' Bien sûr ! '' Elle avait toujours le même sourire. Au moins, elle seraient deux, avec ce rictus placardé au visage. '' Le Ministère de la Société Empyréenne travaille activement pour subvenir aux besoins de la population, ce que j'ai fais en agissant de la sorte. ''

'' Bien sûr, c'est tout à votre honneur. '' L'équivalent de leurs Gouverneurs, sans en doutes. '' Mais du coup...C'est quoi, au juste, une belle dame ? ''

'' Vous n'en avez pas sur Aryon ? Vos standards de beauté doivent être étranges. ''

Ah la petite... Déjà, elle a l'exemple parfait de trois belles Aryonnaises, juste devant ses yeux, s'ils ont des goûts de wargs sauvages en terme de beauté. On va dire...Qu'elle n'a pas été assez claire, d'où la confusion ?

'' Mais pourquoi les Meskos seraient sur la trace d'une belle dame ? ''

'' Vous avez du mal entendre. Les Meskos ne chassent pas les femmes, enfin ! ''

Là. Là. Juste là. Le sourire de Septima venait de tressaillir légèrement, une première faille, qui prit également Nephali de court, si bien qu'elle perdit également temporairement le sien. Une zone sensible venait d'être franchie ? Mieux vaut ne pas pousser trop loin. L'Adjudante avait su faire preuve de retenue, quant aux familles Empyréennes. Ce n'est pas pour que la curiosité naturelle de la tête du Culte de Lucy plombe tout ça.

'' En effet. J'ai du mal entendre. Pardonnez moi. ''

Le quiproquo clos, le groupe pu profiter de la place, des tavernes, des décors. Mais pas pour bien longtemps. Sabia devait activement chercher une librairie, pendant que sa grande sœur ressassait encore les derniers événements dans sa tête. Et Dahlia...Encore en train de les surveiller. Sans doutes ce qui apporta ces secondes d’inattention envers elle même, elle la vit sursauter, et à leur pied...Un...Un...Un truc trop mignon Ô par Lucy qu'il avait l'air doux ! En premier lieu, la verte était jalouse de la garde, qui avait le droit aux léchouilles. Néanmoins, rien qui empêcha Nephali de s'accroupir pour patpat la bestiole, mais elle se dégagea immédiatement, et...Il avait un truc au bout de sa langue ? Une...Bague ? Aucune idée de quel genre, si ce n'est que ça doit appartenir à Dahlia, si on en juge la tête de la volée. Aussi délicatement qu'elle pouvait, Nephali se redressait en tendant la main, mais rien à faire, la bestiole partit dans un dandinement aussi efficace que ridicule. Pas besoin que Septima annonce ce qui est évident, mais que faire ? On peut pas dire que la course de fond soit le point fort d'une Grande Prêtresse. Elle a passé des épreuves un peu physique, pour atteindre ce statut, oui, mais pas à ce point, disons.

'' Euh, je penses qu'il faut – Adjudante, votre bague ? ''

L’intéressée ne semblait pas décidée ; cela impliquerait une entorse à la raison de sa présence.

'' Oh, par Lucy que non, on ne va pas laisser ce trucbidule trop mignon s'en tirer comme ça ! ''

Bien qu'elle ne soient pas si surélevées que ça, déjà que la course n'est pas son fort, si en plus, elle devait se traîner ses bottines, ce serait vite embêtant. Elle s'en défit d'un coup, les garda à la main tout du long, alors qu'elle se mit à courir vers la bête qui bougeait de manière trop choupie. Des pas rapides vinrent de derrière elle, la blanche la passa vite par la droite, se déplaçant avec bien plus d'agilité qu'elle entre les passants. Derrière, Sabia et Septima suivaient.

'' S'il vous plaît ! Arrêtez ce...Truc ! ''

Les locaux, intrigués de voir cette bande hétéroclite faire du raffut, s'arrêtaient, confus, pour observer la scène ; une grande verte qui courait dans ses meilleures chaussettes toutes blanches et confortables, chausses aux mains, suivie d'une autre verte, et une officielle, alors qu'une blanche les distançait de plus en plus. Certains demandaient bien à haute voix ce qu'il se tramait.

'' Ce familier a piqué la bague de l'Adjudante ! ''

Ils comprenaient pas bien, après, familier, Adjudante, elle lâchait les mots les plus simples qui lui venaient à la tête entre deux inspirations et expirations. Elle crû entendre que boh, c'était rien, ricanaient de bon cœur, certains se plaignaient même qu'ils risquaient d'attirer la milice, en criant comme ça. En quoi ce serait mal ? Ils seraient sans doutes plus compétents et payés pour ce genre de choses, non ?

RESUME:

La fête mondaine fut donc quittée, ce qui ne dérangeait pas vraiment Sabia qui pouvait un peu se relaxer et arrêter de se concentrer pour ne pas faire de conneries. C’était tout de même un peu dommage pour Nephali, qui loupait peut-être l’opportunité de nouer quelques relations, même si Sabia n’était pas certaine qu’elle en avait envie. Elle devait avoir senti quelque chose de pas très sain - un peu comme Sabia avait eu la même intuition de son côté. Ou peut-être était-elle trop prévenante envers sa petite sœur, et Dahlia.

Toujours était-il que leur visite pouvait continuer, et, si Sabia n'intervint pas particulièrement lors de cette révélation de ce fait divers, elle pouvait confirmer avec certitude que la dame avait bel et bien parlé d’une belle dame - ou sûrement était-ce un mot ou une expression locale. Septima de son côté essayait de noyer le poisson aussi habilement que possible, la chose devant assurément être assez grave pour les interrompre ainsi puis le “cacher” au petit groupe d’Aryonnaises. Mais Sabia savait qu’elle avait bien entendu, et Sabia n’oubliait pas. Sabia n’oubliait jamais. Mais elle garda le silence.

Arrivant dans les quartiers plus modeste, l’ambiance était différente mais déjà plus proche de ce à quoi la verte avait l’habitude. Les gens avaient l’air d’un coup bien plus naturels, et si le décor avait l’air bien différent de ce à quoi elle était habituée, elle s’emprifra de toutes ces informations, toutes ces scènes de la vie courante, avant de voir la petite créature aborder la garde pour la léchouiller.

« Oh, qu’est-ce-que c’est que cette petite bêbête? »

S’étant tournée vers Septima après avoir cherché dans sa mémoire sans rien trouver, elle pouvait bel et bien confirmer que cette créature était tout à fait inédite et inconnue d’Aryon. Et elle avait soudainement à peu près aussi envie de l’étudier que de la câliner - ce qui n’était pas peu dire. Ce n’était pas tous les jours que l’on tombait sur une espèce totalement inédite - surtout qu’elle était certainement très loin d’être la seule.

« C’est un époustifleur, il agite sa queue pour effacer ses traces et son odeur. Ils se domestiquent très facilement et sont des animaux de compagnie populaires chez nous ! »
« Et ils sont semi-aquatiques? Ils mangent quoi en général? »
« On peut dire cela je suppose, ils vivent souvent près des points d’eau, quand ils sont à l’état sauvage. Et ils utilisent leurs langues pour se nourrir de nectar ou de petits insectes, parfois de petits mammifères. »

A peine Septima eut-elle terminé son explication que la créature détala avec le fruit de son larcin, à savoir une des bagues de la garde. Surprise, Sabia resta une petite seconde sur place alors que sa soeur et la garde s’étaient élancés à la poursuite de la créature. Non pas que Sabia n’aurait pas fait pareil, elle n’était juste pas prête à cette éventualité. Chapardeur, en plus comme animal de compagnie? Ou bien était-il entraîné à ce genre de larcins? Tout en courant, Sabia se retourna vers Septima - manquant de peu de chuter pour poser ses questions, le souffle déjà un peu court.

« Du coup lui est sûrement déjà à quelqu'un? Ou il y en a des sauvages dans la cité? »
« Il doit sans doute avoir un maître. Un animal pareil sans maître peut être abandonné, auquel cas il faudra l’emmener vers un refuge. »
« Il faut trouver quelque chose pour l'appâter alors! Une friandise, ou quelque chose du genre! »

Septima acquiesça, même si elle n’était certainement pas une experte en animaux, elle savait ce qui plaisait à ces créatures. Maintenant, restait à mettre la main sur des friandises pour époustifleur, puisqu’elle n’avait ni petits insectes, ni petits mammifères, ni nectar sur elle. Zigzaguant à la suite des deux femmes entre les gens, s’excusant en manquant de peu de bousculer des passants pendant la course poursuite, Sabia était certaine de ne pas tenir longtemps sans provoquer une catastrophe. Heureusement, le canitribus de Dahlia réussi à le retenir un peu. Mais ce n’était pas Sabia qui - en plus d’être en retard dans la course - allait attraper ce petit voleur. A la place, elle scanna les environs du regard, à la recherche d’une potentielle friandise pour la bête, espérant pouvoir l’échanger contre la bague en plus d’aller lui faire un petit câlin au passage.

« N…Ne lui faites pas de mal. »

Il ne manquerait plus que de faire souffrir une pauvre bête, certainement aussi populaire que des chiens ou des familiers. Des choses qu’il était très malvenu de maltraiter en Aryon. Et certainement pas ici non plus.

Spoiler:

Décidément, la foule était dense, digne des plus grands événements ou festivals d’Aryon, même si rien de tout cela n’avait l’air d’avoir lieu ici. C’était comme si tout cela était normal ici. Par Lucy, où entassaient-ils tous ces gens la nuit tombée? Non pas que la nuit avait forcément beaucoup de sens dans leur cité de tout de façon… Mais y avait-il également des endroits moins fréquentés? Quoi qu’il en était, Sabia nageait plus qu’elle ne courait, écartant la foule de ses bras telle une brasse comme elle le pouvait tout en essayant tant bien que mal de ne pas perdre le fil de la tignasse argentée de la garde, et la verte de sa soeur aussi. Et Septima non plus qui avait l’air de galérer autant qu’elle - peut-être parce-qu’elle s’était attardée à en apprendre plus sur cette mignonne petite créature.

Autant dire qu’elle eut peur quelques fois de les perdre, notamment parce-qu’elle n’était pas particulièrement grande. Non pas que la verte s’inquiétait pour elle-même - après tout elle était avec leur guide et même sans elle n’aurait certainement aucun mal à revenir sur ses pas grâce à sa mémoire. Se perdre était bien plus souvent un problème de distraction et d’étourderie qu’un véritable souci de méconnaissance. Autant connaissait-elle la carte d’Aryon sur le bout des doigts, autant celle d’Empyrée lui restait tout de même bien plus obscure.

Arrivant enfin à écarter la foule vers une petite clairière, elle retrouva tous les acteurs de cette course-poursuite là, visiblement occupée avec une petite bouille qui donnait fortement envie de lui tirer les joues. Même si Sabia était légèrement plus occupée à reprendre son souffle en ce moment.

« Oh, c’est à toi l’époustifleur? Tu t’appelles comment? »

Alors, certes, elle l’avait dit il y a peu. Mais Sabia n’avait pas été là. Après, peut-être que Septima la connaissait. Sabia, de son côté, ne savait pas vraiment où les choses en étaient de tout de façon, ni qui elle était, ni ce qu’elle faisait. Ni rien du tout en fait, ce qui était peu habituel. Mais bon, elle n’allait pas maîtriser quoi que ce soit et si elle sautait sur l’époustifleur chapardeur, ce ne serait certainement pas pour le retenir. Enfin, peut-être, mais aussi et avant tout pour lui faire un câlin.

Spoiler:

'' Je ne vois...Pas du tout...En quoi...On devrait regagner...Cette bague... ''

La Grande Prêtresse reprenait son souffle, après les folles enjambées dont elle n'a décidément plus l'habitude ; la trentaine était venue taper à sa porte, et bien qu'elle se laisse aller, elle doit à son régime alimentaire d'avoir encore une carrure svelte, mais possède le cardio d'un nouveau né et les capacités physique d'une personne en fin de vie. Il allait vite falloir se reprendre en main, ça devenait plus possible, là. Sabia était dans le même état, pas étonnant, telle sœur, telle...Soeur, du coup. Fort heureusement, restait Dahlia pour combler le manque d'athlétisme du Culte de Lucy, et l'aide plus que bienvenue de son familier, qui avait réussit à attraper ce truc là, qu'on appellera maintenant Flip, parce que. Autour d'eux, la rue était toujours bondée, bien que les gens se désintéressaient au fur et à mesure, puisque plus personne ne courait. A la limite, ils se demandaient pourquoi la folle verte en robe blanche était en chaussettes, chausses à la main.

'' Elle appartient à...L'adjudante, juste ici. C'est votre animal qui...L'a subtilisée. ''

Nephali avait tous les éléments pour penser que cette personne, étrangement dérangée par les présence de ces bonnes femmes, en étant elle même une, est une chapardeuse de bas étages, avec ses vêtements sombres et pratiques, sa coupe au carré et son air désinvolte, bien du style à entraîner son familier à voler les biens d'autrui. Cependant, ce qui s'était passé ensuite en était venu même à effacer la critique envers l'accoutrement régulier et réglementaire de la Grande Prêtresse du Culte de Lucy ; remerciée par plusieurs personnes, reconnue par d'autres, facile à discuter avec...Son prénom était singulier et caractéristique, comme si, dans le fond, il lui disait quelque chose. Fantaisie et illusion, la verte n'est jamais venue à Empyrée, comment pourrait-elle connaître cette Hrujin ?

Bref.

La religieuse n'était pas vraiment prête à se plier à ces exigences, ce n'était pas son anneau, ce n'était pas son pays, ce n'était pas ses affaires. Mais cela semblait presque injuste de devoir regagner ce qu'on a déjà payé.

'' La cause est noble, et le fait que vous aidiez la populace locale m'emplit d'admiration. Après tout, moi même - '' Non, ce n'est pas vraiment d'impliquer le Culte et ce qu'elle fait pour Aryon dans le débat. '' J'essaye d’œuvrer pour le mieux pour mon pays. ''

'' Ah z'êtes des étrangères ?! J'sais pas c'est quoi ton Culte mais c'est bizarre comment il t'habille. '' Reniflement sonore. Cette demoiselle semble aussi bien élevée que la moyenne des gardes du pays. '' Alors ? Pourquoi vous traînez dans les quatiers populaires ? Z'avez pas été invitées chez les bourgeasses ? ''

'' Oh, bien sur que si. Je les ai juste... '' Allez Nephali, c'est le moment de réfléchir. Une énorme attitude de beauf, aide les gens des quartiers populaires, car personne d'autre le ferait ? Ne porte pas les ''nobles'' locaux en odeur de sainteté ? Il faut savoir composer avec son interlocuteur. '' ...Trouvés aussi agréables qu'une écharde sous l'ongle, et aussi chaleureux qu'une tempête de neige. ''

En espérant qu'aux alentours, personne de trop ''important'' ne l'ai entendue, elle est prête à assumer ses mots, de toute manières ; la dorée les avait bien reçus, matériellement parlant, pour l'humeur cependant, on repassera. Comment ça, la Mahun avait peut-être juste prit la mouche ? Mais non, mais non. C'est à ce moment que Sabia et Septima décidèrent de faire leur apparition. Ayant entièrement confiance en la garde pour ne pas déraper -et puis, après tout, Nephali pourra-t-elle la blâmer si elle use de force pour récupérer son anneau ? Non.-, elle se dirigea tout sourire vers sa petite sœur et leur guide, sans faire écran, pour que la cadette et l'Empyréenne puissent voir Hrujin, mais aussi pour les inciter à ne pas trop s'approcher non plus, car elle reste louche. Et non coopérative. Et autoritaire. Et plein de trucs qu'elle ne supporte pas usuellement, qui peuvent faire vaciller son sourire et devenir vindicative, ce qui ne poserait pas de soucis en Aryon. Mais ici, il faut courber l'échine.

'' Cette personne s'appelle Hrujin, Sabia. Elle...Aide la population, dans un sens. Vous devez avoir déjà vu ou entendu parler de cette femme, Septima ? ''

'' Non, pas pour le moins du monde, je n'ai aucune idée de qui elle peut bien être. ''

Oh ? Voilà qui était intéressant. Et confirmait un peu ce qu'elle commençait à penser, que ce soit Aryon ou Empyrée, l'Humain ne change que peu. Voilà que les gens s'entraident entre eux pour palier à l'aide qu'il ne reçoivent pas de leurs officiels ? Une théorie bien trop capillotractée et basée sur le pur mauvais jugement de Nephali, et de ce qu'elle peut connaître d'Aryon, ayant définitivement du mal à s'intégrer à de nouvelles mœurs, toute baignée dans le Culte de Lucy qu'elle est depuis son jeune âge.

Aucune idée de ce que Dahlia peut bien préparer, ce qui est sur, c'est qu'elles n'ont pas vraiment le temps de se plier aux bonnes volontés des nécessiteux de la classe populaire, y a pas ça d'écrit dans la brochure, et c'est pas dans le planning des vacances. Cela déplairait aussi à Septima, elle pouvait le sentir, entre leurs échanges mutuels de sourires presque faux et crispés.

Résumé:

Frustrant, énervant, le temps d’arriver que tout s’était déjà conclu sans qu’elle n’ai pu placer le moindre mot - en plus de ne pas pouvoir éviter un dérapage diplomatique par la même occasion. Sabia regarda la jeune femme repartir penaude, à la fois triste pour elle et toujours un peu surprise que le vol et l’extorsion ait l’air si répandu et accepté dans cette société. Les miliciens ne bronchaient absolument pas et si certains se plaignaient que la garde d’Aryon étaient de sacrés branleurs, ils avaient ici clairement trouvé leurs maîtres. Elle leva la main comme pour la retenir, avant de se raviser en grognant rapidement, le mal était fait et elle n’allait sûrement qu’empirer les choses.

Sabia de son côté, n’avait certainement pas meilleur air que l’autre rousse. Pourquoi était-il si frustrée? Pourquoi avait-elle toujours cette impression que chacune de ces visites, réceptions, et découvertes était un piège de gens qui ne fonctionnaient pas comme eux. Septima elle-même, si elle avait eu l’air d’avoir une certaine bonne foi au début, élevait quelques doutes auprès de Sabia - pourtant pas bien maligne. Comme si elles n’avaient pas été averties de beaucoup de choses.

En tout cas, Sabia exprima simplement son envie de se dissimuler dans une librairie pour faire ses emplettes après un voyage tout aussi difficile qu’il avait été bref. Tant pour y récupérer des livres sur l’histoire et la zoologie de l’endroit, que de voir quels étaient les auteurs en vogue sur sa littérature favorite - et même la littérature en général. Après tout, tous étaient des ouvrages extrêmement rare en Aryon, ce serait, peut-être, au moins, le seul point vraiment positif de ce voyage où elle avait juste l’impression d’avoir été dans un mécanisme la dépassant largement de toutes parts à chaque fois. Comme un poisson hors de l’eau. Elle n’était réellement bien que dans sa mer de connaissances, au final, et un milieu dont elle ne savait rien était, au final, plutôt désagréable…

Spoiler:

C'était donc là qu'on en était arrivés ?

Nephali aurait aussi été contre le mensonge de Dahlia et ce qu'elle venait de faire, mais c'était ostensiblement le moindre mal. Donc du coup, on la vole, on l'arnaque, elle s'en sort comme elle peut, et on vient lui faire la morale ? Hrujin n'avait pas l'air d'une flèche, mais penser que ce n'était qu'une pauvre fille qui cherchait argent ou soutien ? Il existe quelque chose, qui est sans doutes présent qu'en Aryon et non en ces contrées, c'est le dialogue et l'honnêteté. De la phrase de Septima, elle avait bien compris, qu'elles allaient toutes gentiment être reconduites à la frontière, remerciées de leur visite, pas à bientôt nous l'espérons.

La verte ne répondit pas à Septima, en tout cas, pas autrement qu'un large sourires dont elles ont toutes deux le secret. Sans surprise, Sabia allait se diriger vers une librairie, toute connaissance est bonne à prendre, disons. Aucune idée de si ces femmes seraient autorisées à sortir du pays avec des écrits narrant histoire et civilisation Empyréennes, qui ne tente rien n'a rien, ce n'est pas la guide qui laisserait passer cela, à n'en point douter. Septima s'était lancée à la suite de Sabia, laissant la Grande Prêtresse et son escorte seules avec du monde autour, tous ces habitants qui les regardait parfois d'un œil distrait, intensément, ou traçant juste leur chemin jusqu'à leur prise de poste au travail. Si l'aînée Mahun n'était nullement touchée par ces histoires, l'Adjudante, elle, semblait mal à l'aise.

'' Comment s'entendre avec des bourgeois qui feraient pâlir les nobles les plus indigestes d'Aryon, et des citoyens modestes au moins aussi délaissés que les nôtres ? Chez nous, au moins, la garde serait intervenue si un voleur était poursuivit... ''

Elle soupira, las et quelque peu intriguée par les coutumes et le style de vie du pays. Avec juste une chaîne de montagne et un blizzard hurlant pour les séparer, qui aurait cru que les différences seraient si troublantes ? Ses yeux émeraudes observaient les rues, plutôt propre, l'éclairage artificiel, ces peintures vivantes qui sont une prouesse hors norme...Et pourtant, elle ne pense qu'à son Temple et aux Aryonnais. Quelles que soient les issues diplomatiques qui résulteraient des visites de son peuple en Empyrée, et vice versa, elles seront à prendre en compte dans le futur, et modifierait grandement sa manière de voir et faire voir les choses.

'' Adjudante Delancy ? ''

N'ayant pas toujours l'air à l'aise, ses talons vrillèrent vers la blanche, et, alors qu'elle voulut se saisir de ses mains, se rappela qu'elle avait toujours ses chaussures campées aux siennes. Naturellement, elle les laissa tomber, pour continuer ce qu'elle comptait faire initialement, un sourire cette fois des plus sincère au visage.

'' Ne vous en faites pour rien, vous avez agit de manière plus qu'appropriée, ce n'est pas de votre faute si le vol et recel d'objet à la personne même à laquelle il a été subtilisé est étrangement pas mal vu dans le pays. '' Elle émit un petit rire retenu. '' Je suis bien contente que vous soyez venue, honorée même. Merci, Dahlia. '' Petit clin d’œil, puis elle lâcha les mains de l'adjudante afin de finalement, se rechausser à la va vite. '' Je penses qu'on ferait mieux de suivre Sabia, pas qu'elle n'est pas débrouillarde, juste...Maladroite. Sauf si vous vouliez aller ailleurs ? C'est pas comme si nous avions Septima sur le dos, désormais. Pas bien loin, quelques autres boutiques à côté peut-être ? ''

Faire preuve d'autant de défiance envers une autorité, un guide, un tuteur, toute forme de supériorité disons, ne lui ressemble strictement pas. Mais si elles pouvaient se balader comme deux grandes filles, et profiter un peu sans avoir de chaperon, eh bien, si tel était le souhait de Dahlia, pas de problème. Elle est tout aussi prête à voir ce qu'elle pourrait acheter à la librairie.

résumé:

Bon, visiblement, elle n’avait pas particulièrement à forcer pour nouer un certain contact entre la garde et sa grande sœur. Il lui semblait en quelque sorte que le glacis de procédure avait fini par être plus ou moins brisé et même si l’on était encore loin de l’effet escompté, ça progressait dans le bon sens. Néanmoins, la culmination du voyage approchait, avec une arrivée dans son territoire de prédilection. La librairie était pour ainsi dire modeste, Sabia ne savait pas réellement pourquoi ne pas en avoir choisi une plus grande. Elle sera néanmoins certainement largement suffisante pour ses premiers achats.

Si sa cible principale était évidemment les encyclopédies, même si elle ne serait pas compte jeter plus tard son dévolu sur les autres rayons. Il y avait néanmoins un problème assez majeur avec les livres ici. Rien que l’étiquetage et les couvertures ne lui disaient pas grand chose. La façon d’écrire de l’endroit semblait complètement différente de la leur. Pas vraiment de régularité dans les symboles utilisés aussi, il lui semblait. L’alphabet était ou bien massif, ou bien simplement inexistant. Une première explication arriva bien assez vite de la part de Septima - qui avait l’air un peu déçue de son côté aussi que l’inverse soit également vrai. Sabia soupira légèrement, l’excitation de découvrir une toute nouvelle littérature retombant assez sèchement après cette annonce. Enfin, cette littérature n’était pas vraiment disparue ou inaccessible pour autant - elle était juste dissimulée derrière des caractères inconnus. Mais ils pouvaient toujours être appris aussi, surtout que derrière tout cela, la langue était la même.

« Mais, du coup, comment fonctionne votre alphabet? Il est phonétique? Syllabique? Ou bien ce sont des idéogrammes? »
« Chaque caractère représente un mot, par exemple, celui-ci veut simplement dire encyclopédie. »

Quelques exemples plus loin, Sabia en avait déjà retenu quelques-uns, mais commençait aussi à voir l’ampleur de la tâche - ce n’était pas simplement apprendre une trentaine de caractères et un son auquel ils étaient liés, mais bien une tâche plus complexe. Heureusement, la langue restait la même, sûrement à l’exception de quelques termes ou expressions - comme beldam.

« Personne n’a pensé à lancer un programme permettant la traduction ou l’apprentissage des écrits entre nos nations? S’il s’agit d’apprendre par cœur pleins de symboles, ça ne sera pas spécialement difficile pour moi, tant que je connais la signification! »
Acquiesçant, Septima prit note de la demande et ajouta qu’elle le rapportera aux dirigeants. Ce n’était pas certain que cette histoire aboutisse pour autant, mais Sabia sera certainement avantagée dans l’apprentissage, ce qui la rendait particulièrement indiquée pour ce travail. En plus du fait que ça lui ouvrirait l’accès à une foule de livres jamais vus en Aryon - et de connaissances également.

Après cela, réaliser un dictionnaire entre les deux langues ne sera plus qu’un jeu d’enfant, même si la réalisation sera certainement assez chronophage, elle ne devrait pas être plus difficile que cela si coopération il y avait. Acceptant tout de même la proposition de Septima, rien qu’une première lecture en suivant bien l’avancée de Septima lui permettrait déjà d’assimiler une grande quantité d’idéogrammes sans trop se fatiguer. Il lui manquerait certainement des éléments, mais ce serait déjà un bon début. Alors que la fin approchait, elle s’hasarda tout de même à poser une question qui la titillait depuis quelques temps en commençant à saisir la complexité de leur système d’écriture.

« Tiens d’ailleurs, comment cela se fait-il que l’on puisse parfaitement se comprendre, mais que nos systèmes d’écritures soient si différents? »
« Nous avons établis notre système d’écriture grâce à d’anciens artefacts ancestraux, hautement gardés au sein de la cité. Le système d’écriture à évolué au fil des siècles, évidemment, mais il se base dessus. »
« Des anciens artefacts? Des textes, ou des objets différents? »
« Oui, mais seuls les plus hautes têtes du gouvernement ont accès à ces écrits, ce sont des trésors archéologiques que nous ne pouvons pas consulter à loisir nous-même. »

Inutile de préciser que des gens d’Aryon non plus. Néanmoins, cela suggérait également une histoire très ancienne, et que cette écriture était liée à une écriture antique. Elle ne lui disait rien ainsi, mais peut-être que certains anciens artefacts d’Aryon parsemés de ces symboles indéchiffrables traînaient déjà dans un musée depuis tout de temps? Peut-être que cela serait aussi un moyen parfait de traduire une ancienne langue perdue depuis longtemps? Mais évidemment Sabia n’en était pas là.

« En tout cas merci pour votre aide, une première lecture aide déjà énormément. A tout hasard, vous n’auriez pas des livres d’apprentissage avec des images? Bon, c’est pour les enfants, mais il faut bien commencer quelque part. Et puis déjà quelques livres illustrés pourront sûrement aider avec les quelques caractères que j’ai déjà pu retenir… Que ce soit un volume encyclopédique ou des livres moins… intelligents? Bien entendu, tout ça sera sûrement approfondi, revu et corrigé lors d’un potentiel programme commun de traduction. »

La lecture ne sera pas forcément facile, mais cela lui permettra déjà de commencer un travail de surface pour ce fameux ouvrage de traduction. Et avec quelques livres divers et variés sous le bras, elle pourra - dans un futur plus ou moins éloigné - tester le bon fonctionnement de tout cela. Même si évidemment, ce serait plus simple de tout réaliser dans un programme officiel - elle était assez impatiente pour prendre un peu d’avance. Avec comme carotte au bout du parcours l’accès à une pléthore de livres roses avant tout le monde.

Résumé:

Certains bâtiments sont fait pour ne pas vous dépayser. Comparée aux enseignes de restaurations, qui servent des insectes ; aux décorations, constituées de peintures éphémères ou non ; à l'architecture souterraine toute particulière et imposante ; à ce système d'ascenseurs, permettant de s'enfoncer ou s'extraire des entrailles de ce qui s'apparente, pour elles, à un mystérieux labyrinthe ; cette bibliothèque était tout ce qu'il y a de plus fonctionnelle et accueillante. Loin des mastodontes du domaine, vu la petitesse de l'endroit et la tenancière, tenant plus de la bonne Empyréenne de base que de l'employée libre service. A travers les fils invisibles du cœur qui relie les deux sœurs, Nephali pouvait presque palper la déception et l'incompréhension de Sabia, et il suffit à la verte d'ouvrir un ouvrage quelconque pour en comprendre l'origine : on ne comprends rien. Le problème avec l'Empyréen, c'est que ce n'est pas facilement lisible, même au niveau du son, on sent que...Enfin c'est joli, c'est joli quand même. L'Empyréen est parlé par des millions de personnes, et son écriture est un art. Des millions...C'est charmant, mais faut déjà voir ce que ça fait, un million.

La candeur dont sa cadette faisait preuve était touchante, les pays se découvraient à peine qu'elle veut déjà l'existence d'un dictionnaire Aryon – Empyrée. Néanmoins, c'était réconfortant de voir la gratte papier en prendre note et faire remonter l'information. Ne la jugeons pas trop vite...Derrière cette carapace et ce sourire forcé, elle ne semble pas être la pire bougresse du pays. La pauvre ne fait que son travail. Il faudrait que la Grande Prêtresse réussisse à un peu mieux maîtriser ses émotions face à ce genre de situations inédites. Là ou elle a plus que brillamment réussit à le faire, en Aryon, se révèle à revoir à l'étranger. A sa décharge ; il n'y avait pas de pays étranger à l'époque.

Après avoir vérifiée que Dahlia était bien également présente -il ne s'agirait pas de la laisser seule-, la verte de désintéressa bien vite de la conversation entre sa cadette et la guide pour se balader un petit peu. Il n'y avait pas grand monde, mais les regards portaient parfois dans leur direction, fuyant au premier potentiel croisement. S'il fallait apprendre ces caractères, il fallait s'attaquer à la base, comme un enfant qui récite ses poésies ou pointe du doigt le ''rorodile'' dans son livre d'images. Ainsi, l'aînée Mahun se retrouva à côté d'une jeune fille, à la base hésitante, ayant finalement jeté son dévolu sur...Une section inconnue à Nephali. Tout est inconnu ici, de toute manière. Mais ils ressemblaient plus aux bouquins qu'on lui faisait lire étant jeune que ceux que Sabia dévorait, donc beaucoup de blabla d'apprentissage. D'une main hésitante, elle attrapa au hasard un des manuels, l'ouvrit et le feuilleta brièvement.

'' Vous...Arrivez à comprendre ? ''

Ses sourcils, jusque là froncés par l'incertitude et la peine de voir que c'était encore un niveau trop avancé pour elle (y a pas d'images), reprirent forme alors qu'elle sourit chaleureusement à sa nouvelle interlocutrice. Ça change, de pas se faire appeler ''Sainte Mahun'' et prise avec des pincettes. Oh, ce n'est pas le cas de tous les enfants du pays de base, mais certains tout de même. Surtout les nobles, à qui on inculque souvent les bonnes manières dès la plus petite enfance.

'' Je dois bien admettre que non. Il y aurait pas des ouvrages encore...Plus simple ? Penses petite enfance, basique, si ça peut aider ! ''

Toute sourire, heureuse de pouvoir être d'une aide à cette femme si délicieuse, la fille se dirigea vers ce qui était demandé, sûre d'avoir une réponse, puisqu'elle avait sans doutes entendu Sabia et Septima discutailler entre elles. Devant un petit présentoir qui ne paye pas de mine, des magazines guère épais trônait en rang, très colorés, des plus visuels et écrit bien gros. Elle lui en pointa quelques uns du doigts, puis s'en saisit d'un, qu'elle tendit à l'étrangère.

'' Celui là, on l'a prit à ma petite sœur ! Elle apprends les couleurs, les animaux et la nourriture ! ''

'' Eh bien, tout ça ! C'est bientôt une grande ! Je te remercie énormément ! ''

Serais-ce à cause de ses ornements, qui la fait tout de même paraître pour quelqu'un d'important, qu'elle fit une légère courbette maladroite mais adorable ? L'adulte fit de même, toujours souriante, avec à présent trois bouquins entre les bras, et observa la petite repartir à son hésitation première. Les enfants, hein...

Espérant que tout se passe bien pour Dahlia aussi, ultimement, la trentenaire finit par rejoindre sa sœur et leur guide touristique, mettant bien en évidence la lecture qu'elle comptait ramener. Le grand avantage de cet alphabet obscur, au moins, est que Sabia ne pourra rien comprendre des écrits de l'Apolline locale, et ça, c'est un plaisir incommensurable qui la submerge.

'' Je vous remercie pour l'aide que vous êtes prête à nous apporter pour nous aider à mieux comprendre votre écriture, Septima. Si un jour, vous deviez venir en Aryon, ce serait avec plaisir que je vous accueillerait au Temple de Lucy, je serais ravie de vous apprendre ce qu'il y a à savoir sur notre pays, us, coutumes et l'écriture bien évidemment. ''

'' Bien sûr, il n'y a aucun problème, et je vous suit reconnaissante de votre proposition ! ''

De là, les femmes se souriaient, mais il y avait comme une sensation étrange, celle qui lui ferait dire que ça devenait de moins en moins faux, plus elles se parlaient et se comprenaient. Bon, elle jetait toujours des regards suspicieux envers Dahlia, qu'elle surveillait par dessus son épaule. Chaque chose en son temps, adoptons un rythme tranquille.

résumé:

La librairie n’est pas immense, mais elle a l’air bien remplie pour autant et de nombreux ouvrages s’y bousculent, preuve que la littérature est tout de même un milieu un minimum en vogue dans la cité-état. Difficile de dire l’âge de chaque ouvrage, les livres étant tous neufs tout de même, leur édition était en tout cas récente.

Sabia décida donc de faire l’acquisition de quelques encyclopédies illustrées, ainsi qu’un bestiaire et qu’un herbier qui l’étaient eux aussi. Certainement qu’il y avait bien plus à en apprendre mais vu qu’elle ne savait déjà pas lire de base, autant commencer doucement. Les péripéties de la bibliothèque passées, ayant d’ailleurs partiellement échappé à Sabia, qu’elles étaient à nouveau dehors avec leurs courses sous les bras. Sabia rangerait sûrement tout cela dans son sac, qui avait encore un peu de place.

En attendant, elles se dirigèrent vers le parc indiqué par Septima. Un lieu qui serait certainement un peu plus calme que cette gigantesque fourmilière qu’était Empyrée. D’autres animaux de compagnies se trouvaient là, de bonnes odeurs sortaient de différentes échoppes, et le parc n’était pas en reste. Sans magie, cela devait certainement être une purge à entretenir, se dit-elle. L’endroit était particulièrement beau d’ailleurs, alors que les yeux de la verte sautaient de détails en détails pour être sûre de ne rien oublier.

« Oh tiens, ils vendent des choses là-bas! Je vais peut-être essayer quelques sucreries! »

Ramenant Septima avec elle pour son petit achat supplémentaire, elle revint s’installer sur leur banc peu de temps après, sortant quelques uns de ses achats, avant de relever les yeux vers ces buissons taillés.

« Tiens, c’est quoi comme créatures d’ailleurs? Elles ont l’air toutes mignonnes! On peut les retrouver dans le bestiaire? »

Spoiler:

Quand on pense qu'elles sont toujours, techniquement, à l'intérieur...Rien n'empêche les plus grandes têtes d'Empyrée d'être butées et de faire de ces endroits ce qui leur sied ; des rues piétonnes aux immenses boulevard ; plage, restaurant et même, ici, un immense parc si bien entretenu que même la cour royale en serait jalouse, bon, elle reste au dessus tout de même, mais penser à faire un parallèle entre ces deux endroits alors que les femmes se trouvent dans ce qui semble être un lieu des plus banals comme tant d'autre.

Sagement, la Grande Prêtresse s'était assise, observant les alentours, se délectant de la beauté du paysage, allant même jusqu'à ne pas surveiller sa sœur alors qu'elle partait succomber à son envie de sucre. Elle bouge déjà beaucoup, faudrait pas la charger plus que ça. Des animaux que représentaient les buissons, Nephali n'en reconnaissait aucun, dingue tout de même que toute une nouvelle faune soit à découvrir, là, à peine à quelques heures de marche de la Forteresse, où seules des montagnes séparaient les pays. On aurait pu y retrouver des volatiles ou autres animaux migrateurs, pourtant.

La discussion entre Dahlia et Septima ne fit que rappeler à la verte à quel point elle aime les petits familiers trop adorables, et qu'il serait plus que temps de lâcher ce genre de mini rongeur des yeux, sans pour autant garder du coin de l’œil la bestiole rose qui avait tenté de les voler tantôt. Enfin, pas pile celle là hein, mais son espèce, pas qu'ils soient tous pareils hein, oh et puis zut, vous voyez où elle veut en venir ; ce truc est-il une sale bête de nature, ou Hrujin l'avait-il poussé au vice ?

'' Je vous comprends, Septima. '' La verte avait un sourire mi franc, mi triste. '' J'aimerais beaucoup avoir un familier, même, un animal de compagnie, mais je n'ai jamais sauté le pas. Je suis aussi tellement occupée il faut dire... ''

Sans même la regarder, elle sentait le regard insistant, plein d'espoir et de potentielle victoire de Sabia sur elle, des années qu'elle la tanne à se prendre un animal de compagnie, la cadette est plus obnubilée par tout ce qui est à écailles ou qui croasse. Si c'est mignon, la grande ne dirait jamais non, mais soit les dents sont trop pointues, soit c'est trop gluant à son goût. Oh, et puis, aller. Ce n'est pas comme si elle allait ramener dix mille babioles de son voyage, qu'elle avait un cadre magique et oui, zut, elle voulait montrer que elle, elle est partie à Empyrée, s'instruire, s'émerveiller et découvrir !

'' Sinon, Septima, vous pensez qu'il serait possible pour nous, femmes d'Aryon, de se procurer un de vos animaux de compagnie pour le ramener ? Comme par exemple, je ne sais pas...''

Ses paroles n'avaient aucune confiance, c'était pas une question pour la forme non plus, mais elle doutait qu'outre quelques livres classiques de libraire, il serait impossible de repartir avec quelque chose de plus-

'' Oh, un petit animal tel que cette gerboise blindée ? Je n'y vois aucun soucis ! ''

'' VRAIMENT, C'EST VRAI ? MAIS QU'EST CE QU'ON ATTENDS ALORS ? Enfin. Je veux dire...Hmhm. Je penses qu'on pourrait aller jeter un coup d'oeil à...Où pouvez-vous vos procurer ces animaux ? ''

'' Nous disposons d'animaleries, d'éleveurs, de vétérinaires, tout ce qu'il faut. Le plus simple serait sans doutes d'aller en animalerie. ''

Le Grande Prêtresse n'avait aucune idée de ce à quoi cela pouvait bien ressembler ; ils ont bien des sortes de chenils et des vétérinaires en Aryon, il y a bien toute une branche de l'Astre de l'Aube qui y est consacrée. Comme Dahlia l'avait si justement et clairement exposé, au pays, ils sont déjà adultes ou dans des œufs.

'' J'irais bien y faire un tour, si ça te convient, petite sœur, ainsi qu'à vous, Adjudante Delancy. ''

En vrai, elle savait pertinemment que Sabia serait plus que partante. Traîner la pauvre garde partout, c'est ce qui l'embêtait le plus. Si elle n'était pas habituée à cacher certaines choses, le rouge lui aurait monté aux joues, d'avoir réagit de cette manière, son sourire cachait toutefois une autre gêne, celle d'avoir de nouveau appelé l'adjudante par son titre et son nom, plutôt que son prénom comme tantôt. Juste qu'elle ne se le permettrait pas en société, encore moins devant Sabia.

résumé: