Mon coeur bat à tout rompre alors que nos lèvres sont en contact, j'ignore pourquoi... La peur qu'elle me repousse peut-être? Après tout, je prends un risque évident à cet instant précis, je mets beaucoup de choses en jeu je dois l'avouer... Mon égo en premier lieu, il est sûr que si elle me repousse, il va en prendre un coup! Mes chances également, on a dit que l'on devait apprendre à se connaître, si je brûle les étapes je vais peut-être tuer tout espoir dans l'oeuf? Faudrait vraiment qu'un jour j'écoute ma tête plutôt que mon instinct, pour le peu de fois qu'elle sert cela pourrait sans doute être une bonne idée! Mais non, il semblerait que j'ai fais le bon choix puisque soudainement, la jeune fille bouge doucement, sa main vient se déposer sur mon épaule, l'autre glisse sur ma joue alors qu'au fond de mon être, un sentiment de bien-être commence à se faire sentir, comme un bête qui hurle victoire! Elle répond à ce baiser, ce n'est pas un sens unique, ce n'est pas la fin de tout espoir, c'est au contraire un véritablement commencement! Elle se serre un peu plus contre moi et je n'hésite pas une seule seconde à la laisser faire, pire à la serrer plus fort encore sans pour autant qu'il y ait une quelconque exagération! Nous étions deux grands enfants la plupart du temps mais, cela me plaisait... On pouvait devenir sérieux lorsqu'il le fallait apparemment!

Au bout d'un instant, plus court que je ne l'aurais aimé, elle met fin à ce contact. C'est certainement mieux, après tout il vaut mieux ne pas trop abuser... Une remarque concernant ma petite "tromperie" et j'ai envie d'y répondre mais elle me coupe la parole sans le moindre scrupule d'un nouveau chaste baiser. Ma foi, je veux bien qu'elle m'empêcher de parler ainsi quand elle le désire! Quoi qu'il en soit, elle fait ensuite un commentaire auquel je ne peux donner que raison, même si le contact avec elle est plus qu'agréable, il faut avouer que l'eau reste glacée de plus... Nous sommes encore totalement vêtu alors forcément, il va falloir encore plus de temps pour nous sécher c'est évident! Elle s'échappe donc de mon étreinte et, se reculant doucement, elle me lance un nouveau défi, un nouveau jeu auquel je soupire fortement puisqu'en plus, elle triche sans le moindre scrupule! Une course de natation alors que un : elle est plus proche de la berge, deux : elle part bien avant d'avoir totalement énoncé la règle! La petite mesquine malfaisante! "Reviens ici tricheuse!" Sans perdre un instant, je me lance à sa poursuite! Mon esprit de compétition prenant le dessus, je veux gagner je le veux vraiment!

Et pourtant, je suis un excellent nageur, je suis probablement capable de gagner cette course, je n'ai pas réellement de doute même si, pour être honnête, je n'ai aucune idée de ce que la jeune fille vaut à la nage... Mais une question me vient à l'esprit et il y a une chose pour laquelle j'ai un vice : je suis affreusement curieux! Elle a proposé ce petit jeu sans hésitation, peut-être a-t-elle déjà son gage en tête? Moi à contrario, je suis pris au dépourvu, je n'ai absolument aucune idée de ce que je pourrais proposer à la demoiselle et puis, je m'interroge... Que veut-elle me demander? Alors, comme l'infâme personnage que je suis... Je triche! Volontairement, je ralentis mon propre rythme, j'ignore si elle m'aurait vaincu à la loyale ou non, j'ignore à quel point je ralentis l'allure, est-ce que cela se voit ou pas? De toute manière je suppose qu'elle nage trop concentrée pour s'en rendre compte et puis, je pourrais juste prétexter une crampe ou simplement dire que, ayant vécu tout ma vie à la capitale je ne suis pas à l'aise dans l'eau... Quoi qu'il en soit, je finis par atteindre la berge juste un peu après elle, je me hisse sur cette dernière et ma première action et de respirer fortement, comme si je venais de faire un effort intense...

"Ok...OK! T'as gagné..." Je me laisse tomber dos au sol, regardant le ciel et faisant mine de reprendre ma respiration avant de tourner les yeux vers elle et de soupirer fortement. L'avantage, c'est que je suis un bon comédien! "Je te dois un gage donc..."

Solveig s’élança dans l’eau tout en jetant un dernier regard vers Valentino qui semblait aussi agacé qu’amusé. Malheureusement pour lui, c’était une manie chez elle de tout tourner à la rigolade et au jeu. Un vilain défaut si l’on peut le dire ainsi. A choisir, elle serait volontiers restée entre ses mains mais il fallait parfois faire preuve d’un peu de raison et en soit quoi de mieux pour se réchauffer que de faire de l’exercice. Regardant droit devant elle s’obligea à nager correctement. La jeune Prêth n’était pas des plus à l’aise dans l’eau. Bien entendu, elle savait nager et ses capacités physique lui permettaient de le faire correctement mais à choisir elle préférait un bon sprint sur la terre ferme. Alors oui, elle avait prit un peu d’avance histoire de rééquilibrer les choses et non, elle n’avait absolument aucun scrupule à lui passer sous le nez sans prévenir. Valentino aurait tout le temps de lui faire payer en temps et en heure. D’ailleurs, maintenant qu’elle y regardait bien, la berge lui semblait un peu plus loin que ce qu’elle avait prévu. Tant pis, ils devraient de toute façon la rejoindre à un moment où à un autre.  

En tout cas elle finit par arriver sur la petite plage de sable bordée de petit buissons touffu de part et d’autre. Elle était loin d’avoir le souffle court mais il était certain que son rythme cardiaque s’était accéléré. Diantre qu’elle détestait devoir nager. Quelques secondes après elle, le garde la rejoint, étonnamment essoufflé. « Quel idiot » pensa-t-elle tout en réussissant, sans difficulté au vue du silence, à entendre les pulsations de son palpitant. Il était certes plus rapide mais rien qui ne provoquerait ce genre d’essoufflement. Alors, pendant qu’il se laissa tomber sur le dos, elle se leva. Ses bottes lui semblaient être du plomb et ses vêtements humides qui collaient à son corps lui donnait froid. Mais elle n’en laissa rien paraître et elle s’agenouilla à ses côtés.

- Tu te rendras compte que je perd rarement ! Le piqua-t-elle délibérément. Dans un geste lent et doux, elle vint faire courir ses doigts le long de sa joue. - J’ai donc gagné un gage… Toujours avec lenteur, elle se pencha en direction de son visage mais s’arrêta juste avant que leurs lèvres ne se rencontrent, si bien que lorsqu’elle se mit à lui parler elles s’effleuraient. - Ton cœur est trop lent… Idiot… Puis la jeune femme se recula, non sans laisser son regard observer les formes sous les vêtements trempés de son compagnon. Tout en muscle et en finesse, même les vêtements qu'il portait ne désavantageait pas la vue. Quoi ? Lui ne se priverait pas, alors pourquoi le devrait-elle ? Posant une main dans le sable, elle s’installa plus confortablement et leva le nez vers le ciel. - Mh… Que vais-je te demander… Ou mieux… Si je gardais ce gage pour un moment plus opportun! Oh oui, ça c’était une bonne idée ! Se laisser opportunité de lui coller n’importe quel gage improbable quand elle le souhaiterait. L’idée lui plaisait mais elle préféra ne pas l'embêter plus longtemps. - Je vais te laisser le choix. Soit tu me montres ton pouvoir, soit tu m’accordes un combat amical! Pas forcément tout de suite d’ailleurs. Mais je te laisse ces deux possibilités.  Son but actuel était simplement d’en apprendre plus sur lui alors quoi de mieux que de pouvoir apprécier par elle-même l’étendu de ses capacités dans deux domaines.

J'arrive sur la plage et je joue mon petit numéro, sérieusement j'en fais peut-être un peu trop mais que voulez-vous? C'est pas comme si je savais à quel point la belle serait fatiguée! Alors je fais mon cirque, comme un mec qui vient de produire un effort beaucoup trop intense alors qu'en réalité j'aurais sans doute pu gagner... J'suis pas certain mais me semble pas que j'ai nagé proche de ma vitesse habituelle, faut dire qu'en réalité l'entraînement intensif avec le paternel a forcément porté ses fruits à un moment donné! Mais soit, elle a gagné et ça me va parfaitement même si la petite mesquine en profite... S'approchant de moi elle me signale qu'elle gagne souvent? C'est vrai qu'aujourd'hui cela semble avoir été le cas mais qu'elle n'en prenne pas trop l'habitude! Valentino Rivolti ne perd pas souvent non plus! Ceci est une bataille gagné mais pas la guerre jeune fille! Elle s'approche, doucement de moi, sa main commençant à caresser ma joue alors que nos lèvres s'approchent inexorablement. Un nouveau baiser? Je dois dire que je ne suis pas contre, elle me regarde en m'affirmant qu'elle a droit à un cage et je souris doucement. Qu'a-t-elle en tête? Je l'ignore mais quelle importance? Cela peut bien attendre après ce délicieux contact que, déjà, j'anticipe. Et pourtant, bien trop soudainement à mon goût, la demoiselle s'arrête, ses lèvres tellement proche des miennes que je peux les sentir les frôler!

Oh douce et délicate frustration que cela! J'ai envie de bouger la tête, de combler la distance qui me sépare de ce délice, ce plaisir coupable auquel je pourrais devenir accro que sont les lèvres de la jeune hybride mais non... Non car dans un souffle, elle parle, ses lèvres bougent contre les miennes mais sans qu'il n'y ait véritablement de contact, intense torture dont je suis victime que cela mais bien vite, je comprends la raison derrière le sadisme de cette douce beauté : Les battements de mon coeur? Évidemment, c'est mon corps entraîné qui me trahit! Avec ses pouvoirs, la belle n'a aucun mal à découvrir ma supercherie, je me croyais brillant mais, dans un sursaut de curiosité, j'ai oublié que ses capacités sensorielles étaient bien au-dessus de la moyenne! "Merde c'est vrai que tu peux même entendre ça..." Et ainsi, elle me punie de la plus terrible des façon en appuyant bien à l'endroit le plus précis pour me toucher : mon attirance irrépressible pour elle! Intelligente mais également perfide créature que cette douce mise sur mon chemin! Bien, je me suis fait avoir, mais cela ne change rien aux règles de notre petit jeu... Que j'ai perdu intentionnellement ou pas, j'ai perdu et une victoire reste une victoire! En amour comme à la guerre, le vainqueur n'a que rarement pité du vaincu!

Je me redresse donc, inutile de faire semblant d'être épuisé! Je m’assois donc dans le sable fin, cherchant à tâtons dans mes poches alors que je me rends compte que j'ai peut-être fais une connerie... Mais non, j'avais une tenue réglementaire pour ma patrouille du jour! Cela ne fait qu'une semaine que je suis là, je ne vais pas déjà commencer à attirer l'attention en me promenant avec une veste ouverte alors que je suis avec d'autres garde! Léger soupire de soulagement, au moins mes clopes ne viennent pas de faire un tour dans l'eau par contre... Je ne les ai pas sur moi! Bah, voudrais-je vraiment fumer présentement? Il vaut peut-être mieux attendre avant de montrer l'un de mes vices à la belle non? Quoi qu'il en soit, elle s'amuse de me faire languir, garder le gage pour une prochaine fois? Après tout, elle le pourrait! Ce n'est pas comme si nous avions établi un règlement bien précis à ce propos... Le perdant aura un gage, cela ne signifie pas forcément que ceci sera immédiat alors je ne m'en offusque pas! Je trouve sa fausse promesse gestuelle de baiser bien plus vexante en réalité! Contrairement au gage que je peux attendre, cela m"a vraiment laissé sur ma faim!

Pendant qu'elle s'amuse de la situation, je la regarde! Il faut avouer que les vêtements, lorsqu'ils sont mouillés, ne laissent que peux de place à l'imagination... Je la détail un instant avant de secouer la tête pour me remettre la cervelle en place! Ne retombes pas dans tes mauvaises habitudes Valentino Rivolti! Solveig est une dame qui mérite bien plus qu'un regard "prédateur" découvrant son être! Si les choses se passent bien, tu auras tous le loisir de la découvrir lorsque cela sera le temps! Et comme on dit : lorsqu'on en vient à ce genre de choses, c'est entre adultes qu'on s'entend... Ahaha vous avez comprit qu'on s'entend, consentant... Bref! La sentence fini par tomber : soit je lui montre mon pouvoir, soit je lui offre un combat amical? Je ne peux m'empêcher de rire, je m'attendais à bien pire que cela, que ce soit comme gage ou comme choix! Doucement, je me lève! Je sais qu'elle a deviné mon corps précédemment cependant, nous allons entrer dans quelque chose de plus concret puisque sans la moindre hésitation, j'enlève ce qui me sert de haut pour me retrouver torse nu. D'un mouvement exagérer, je remets mes cheveux en place d'une main, gardant la pose je m'affiche, une main dans les cheveux, l'autre sur ma hanche... Après tout, il n'y a aucune honte à être beau! Mais quoi qu'il en soit, l'heure est à la réponse.

"Montres-moi donc si les Valkyries sont si redoutables!"

Après tout j'ai le choix non? Alors passant en position, j'attends l'affrontement! Oui, montrer mon pouvoir aurait sans doute été plus simple, de plus je connais déjà le sien! Il est évident que cela n'aurait fait que remettre les scores à égalité cependant, contrairement au sien, mon pouvoir n'a absolument rien d'esthétique! Hors de question donc de me montrer à la belle sous cette apparence disgracieuse! Je veux garder l'illusion que tout est parfait en permanence et malheureusement, mon pouvoir est loin de l'être! C'est bien pour cela que je ne l'utilise qu'en cas d'extrême urgence...

«  Bien sur que je peux entendre ça » eut-elle envie de lui répondre alors qu’elle était encore penchée à son chevet. Bien sur qu’elle avait aussi eut envie de se pencher un peu plus pour lui voler un baiser. Cependant elle était bien décidée à le punir alors, elle s’était contenté de se redresser, non sans lorgner un instant puis lui avait énoncé les différentes possibilité qui s’offraient à lui. Après réflexion, elle aurait sans doute dû ne lui laisser qu’un et unique choix. Mais c’était trop tard maintenant aussi, elle s’était abstenue de changer les règles au dernier moment. De toute façon, elle était presque totalement sûre, qu’il n’aurait pas été très coopératif. Elle le laissa donc se redresser, s’éloignant légèrement pour ne pas le gêner et le regarda fouiner dans ses poches. Que pouvait-il bien chercher ? Son regard passa ensuite sur elle et elle fit mine de ne pas le remarquer. Après tout, elle avait été la première à lancer les hostilités, elle ne pouvait décemment pas se plaindre. Fort heureusement, il détourna rapidement le regard.

Elle l’imita lorsqu’il se leva mais ne cacha pas un hoquet de surprise lorsqu’il prit l’initiative d’ôter son haut. Interdite elle haussa les sourcils. - Je crois que tu vas un peu vite en beso… Ah. S’interrompit-elle lorsqu’il lui annonça vouloir répondre à son gage immédiatement. Honnêtement, elle ne savait pas quoi penser de tout son petit manège. Il était maintenant torse nu dans une pose des plus ridicule. Il fallait être franc ; le garde avait un corps à se damner. S’il n’avait pas voulu combattre tout de suite, elle aurait sans doute prit un petit temps pour aller se lover contre lui. Sauf que ce n’était pas à l’ordre du jour. Enfin peut-être plus tard. Bref, il fallait qu’elle pense à autre chose et surtout qu’elle arrête de le regarder avec des yeux mi merlan frit mi moqueur. Elle se détourna donc de lui.

- Très bien. Elle retira ses bottines. - Je vois que tu n’as pas d’arme donc… Elle secoua les deux morceaux de cuir et en fit tomber deux poignards. Après ça, elle fouilla sous les pends de sa tunique et retira deux petites dagues jumelle aux pointes acérées. Solveig tâta ensuite ses hanches, sa poitrine et l’arrière de son dos. - Ah oui… Zut.. Murmura-t-elle et tour à tour, elle plongea la main dans ces endroits pour en sortir plusieurs armes de jet. De taille et de matière différentes, elle réussit même à retrouver son cache œil qui était coincé dans le côté droit de sa ceinture. Le moins que l’on pouvait dire c’est que la jeune femme n’aimait pas sortir désarmée. C’était une chose vrai et c’est aussi pour cette raison qu’elle avait toujours aimé les petites armes. Premièrement parce qu’elles s’accordaient très bien avec elle mais aussi parce qu’elles étaient plus faciles à transporter et à cacher. Quoi qu’elle puisse faire, la jeune femme était toujours en possession d’un ou deux objets de défense. En temps normal le tout était agrémenté d’un arc, de flèches et parfois d’une épée si l’envie lui en prenait. Mais ce soir, elle était sortie dans l’unique but de faire la fête et ne s’était pas attendu à ce que cela finisse ainsi. C’est pourquoi, elle s’était contenté du minimum – et cela suffisait amplement.

- C’est bon ! Claironna-t-elle en revenant devant Valentino qui était déjà en position. - Promis j’essaierais de ne pas te griffer ou te mordre. Cela était dit sur le ton de l’humour mais Solveig avait pour habitude de se servir de ses atouts physique en dehors des armes. Pour elle, mordre et griffer en combat était devenu une habitude et il arrivait parfois qu’un ongle dérape. Même au cours de simples entraînements. Calmement elle se campa sur ses appuis. Au même instant ses oreilles s’abaissèrent et son regard se fit plus aiguisé. L’affrontement, il n’y avait que ça, à l’heure actuelle, qui arrivait à l’émouvoir un tant soit peu. Avec rapidité elle démarra au quart de tour et fonça droit sur le brun. Avant de l’atteindre elle s’obligea à baisser son centre de gravité et tenta d’attaquer sa jambe d’un coup de pied tandis que l’un de ses poings cherchait à aller s’abattre sur sa ceinture abdominale. - Ne me ménage pas. Lui glissa-t-elle lorsqu’elle fut suffisamment près pour qu’il l’entende même avec le bruit que ses mouvements produisaient. Dès que son premier assaut fut lancer, elle se retira en vitesse, prête à parer les coups qu'il allait lui renvoyer.  

Apparemment, la jeune fille se méprend sur mes intentions lorsque je retire mon haut et, voir son regard me fait légèrement sourire... Et bien quoi ma belle? Tu me déshabillait du regard alors je te donne un petit coup de main voilà tout! Je me demande tout de même qu'est-ce qu'il peut bien se passer dans sa tête cependant, je ne le saurais sans doute pas puisqu'elle se détourne... Un moyen de calmer la tension? Au moins, je vois que je n'ai rien perdu de mes charmes... Non je plaisante, je sais déjà que je n'ai rien perdu des mes charmes! Elle accepte donc que l'affrontement se déroule tout de suite! Parfait, plus vite ce gage sera fait, plus vite nous pourrons reprendre le cours de la soirée! Ce n'est pas qu'un petit combat amical me dérange, loin de là même en réalité... Je trouve que l'on peut apprendre énormément de chose sur une personne à sa manière de combattre et puis, je ne suis jamais le dernier lorsqu'il s'agit d'un affrontement cependant, je dois avouer que je peux penser à bien d'autres choses que je voudrais faire avec la demoiselle... Et non, avant que qui que ce soit ne fasse un commentaire, je ne parle pas là d'acte nécessitant la nudité des participants! Quoi qu'il en soit, elle commence par enlever ses chaussures, je la regarde donc faire en silence alors qu'elle finit par annoncer une vérité absolue et parfaitement impossible à contredire : je ne suis effectivement pas armé!

Bien-entendu, la raison la plus évidente serait sans aucun doute parce que je sortais pour boire un verre, pourquoi se promener armé dans ces circonstance mais non... La réalité c'est que je n'utilise jamais d'arme! Pas de couteau, pas d'épée, juste ma force physique et mes poings qui sont une arme bien suffisante en soi! Mon corps musclé n'est pas là juste pour frimer ou pour draguer, c'est avant tout un instrument de combat ne l'oublions pas! La jeune fille, par contre, c'est un véritable florilège! Couteau, poignards, dagues... Elle sort des armes d'absolument partout! Je me demande même comment elle peut en avoir autant, surtout qu'elle se déplace rapidement et pleine d'énergie alors que, même si se sont de petites armes, vu l'attirail qu'elle transporte je m'attends à ce que cela lui ajoute du poids! De plus, il faut avouer que, vu les endroits d’où elle sort certaines armes, je suis surpris qu'elle ne fasse pas plus de bruit lorsqu'elle court ou saute dans tous les sens! Plus la soirée passe et plus cette fille me surprend..."Tu sortais prendre un verre ou tu préparais une guerre? Je pousse un léger soupire en secouant la tête de droite à gauche alors que soudainement je réalise une chose : je me suis visiblement entiché d'un sacré numéro!

Finalement, elle tombe la dernière arme en annonçant fièrement que c'est bon... Moi qui m'attendais à la voir sortir une lance en plus... Elle promet d'essayer de ne pas me griffer ou me mordre et cette fois, je ne peux me retenir de répondre une connerie du genre dont moi seul ai le secret. "Tu parles du combat ou d'un contexte plus intime? Parce que dépendant je pourrais te dire que ça ne me dérange pas..." Un grand sourire malin éclaire mon visage suite à ces paroles mais bien vite, il est temps de reprendre mon sérieux... Elle ne perd pas un instant pour s'élancer vers moi, rapide comme je m'y attendais même si les vêtements mouillés la ralentissent obligatoirement, c'est également pour cela que j'ai enlevé mon haut, les habits humide ont forcément un poids supérieur donc impossible de foncer à une vitesse régulière. Elle s'abaisse et frappe, une attaque double? Intelligent mais plus simple à bloquer, les deux ne peuvent pas porter en même temps ce qui signifie que son poing est le plus dangereux! Je recule la jambe visée et en même temps je plie légèrement les jambes, prenant appuie dessus pour pouvoir repartir au quart de tour. Mes bras eux? Je les croises en x devant moi, venant bloquer le coup de poing.

Et quel coup en réalité! La frappe est lourde, je n'avais pas réellement de doute vu le physique de ma partenaire mais tout de même, si je n'avais pas été un minimum préparé j'aurais sans doute subis une douleur bien plus importante! Ne pas la ménager? Cela n'a jamais été dans mes intentions! Même si c'est un affrontement amical je me donne toujours à fond, ne serait-ce que par respect pour mon adversaire. Elle recule alors que je profite de ma position de blocage initial pour me propulser vers elle, hors de question de lui laisser le moindre temps de répit! Arrivé à son contact, je propulse mon poing gauche directement vers son visage sans la moindre hésitation! Cependant, avouons qu'il serait dommage de prendre le risque d’abîmer un si beau visage non? C'est pourquoi, au-dernier moment, j'intercepte mon propre poing avec ma main droite pour changer totalement d'attaque, profitant du momentum pour envoyer mon coude en direction de son ventre! Une feinte en haut immédiatement suivie d'une attaque au milieu du corps. Mais pas le temps d'attendre, que l'attaque porte ou qu'elle bloque, je fais deux petits bonds vers l'arrière pour me remettre en position défensive. Hors de question de me laisser surprendre.

"Te ménager ne m'a jamais effleuré l'esprit, je ne suis pas si pressé de perdre!"

Les paroles du jeune homme firent sourire Solveig, cependant, elle ne pu pas encore lui répondre. Pour la simple et bonne raison qu’elle ne comptait pas lui mâcher le travail. Cela serait bien trop simple sinon. Alors elle se jetta dans la mêlée. Sans surprise il esquiva sans difficulté. Une jambe reculée, les bras en croix pour amortir le choc de son poing. D’un bon elle se recule. Elle aurait aisément pu placer un troisième coup, cependant elle ne savait pas ce que valait son adversaire et cela l’intrigua. Il valait mieux se retirer pour l’instant. Une fois à bonne distance, elle observa chacune des mimiques de son visage. Chaque regard, chaque pulsation est un indice qui peut lui permettre de prévoir la parade à venir. Ce sont des détails que les gens n’ont pas le temps de capter mais qui, à elle, lui sautaient aux yeux.

Tout juste le temps de remettre sa garde en place qu’il se propulsa à son tour dans sa direction. « Où vas-tu frapper ? » Pensa-t-elle tout en se préparant. Il envoya d’abord son poing gauche qu’elle se prépara à parer sauf que, surprise, au dernier moment il dévia ! Elle eut à peine le temps de comprendre ce qu’il se passait que du coin de l’œil, elle pu voir son coude arriver dans sa direction. Ni une ni deux elle le bloqua à l’aide de son propre coude. Une chose était certaine, si sa vue n’était pas aussi inhumaine, elle aurait prit le coup de plein fouet. Et quel coup ! En dehors des Valkyries - et des monstres-, Solveig n’avait jamais rencontré qui que ce soit  qui vaille la peine d’avoir une garde solide. Or, vue la force que mettait Valentino dans ses parades, elle ferait mieux de faire attention. Il revint d’ailleurs à son point de départ.

Le visage de la garde s’étira d’un sourire gourmand. Elle allait bien s’amuser avec lui – et pas dans le sens charnel du terme, du moins pas ce soir. Néanmoins, elle ne résista pas à l’envie de l’embêter encore un peu. - Tu n’y as pas été de main morte… Je me demande si tu ne m’as pas déboîté le coude. Elle grimaça de façon exagérée. - Tu es vraiment violent… Et moi si douce… Quel homme cruel… Ses oreilles s’abaissèrent sur son crâne alors qu’elle lançait vers lui un regard de supplication. - Non j’déconne. Faut pas pousser non plus. Son sourire revint et elle s’élança.

Ses premières tentatives n’avaient pas marchés, avec lui elle ne pourrait pas se contenter des cas d’écoles. Il faudrait qu’elle innove. Elle aurait pu tenter de le corrompre à l’aide de son charme – après tout un décolleté bien placé était toujours dévastateur – mais elle était certaine qu’il l’a verrait venir à dix lieues. Il n’était peut-être pas le plus malin mais il n’était pas assez sot pour qu’elle puisse le berner cent fois d’affilées. De plus, en combat, Solveig était fair-play. Surtout s’il s’agissait d’un de ses paires. Son style de combat était suffisamment particulier pour qu’elle n’ait pas à en rajouter une couche. Contrairement à une grande partie des gardes, les parades de la jeune Prêth ne misaient pas sur leur force mais sur sa rapidité. Elle ne frappait pas forcément très fort mais à des endroits bien particuliers et à un rythme extrêmement soutenu. C’était là tout l’avantage de sa condition. Pas plus forte qu’un humain mais avec une endurance et une rapidité bien plus vivace. L’usure, était son arme fétiche.  

Lorsqu’elle fut enfin à proximité, elle envoya un premier coup de poing. Une droite simple. En direction de l’estomac. Au même moment, son coude gauche vint s’immiscer vers le droit de Valentino afin de l’empêcher de contrer comme il le souhaitait. Se faisant, elle profita de la proximité pour glisser une jambe contre les siennes avant de forcer, tentant de lui faire perdre son équilibre afin de prendre le dessus de quelques manières que ce soit.

Pendant qu’ils luttaient, elle en profita pour prendre la parole. - Je ne sors jamais désarmée, c’est une habitude. Elle mit plus de force dans son mouvement. - Et je peux t’assurer que même dans un autre contexte, tu n’apprécierais pas mes griffures… Sans attendre plus longtemps, elle recula en quelques bons. Utiliser la force avec lui ne serait définitivement pas une option, elle devrait le fatiguer avant de réussir à faire quoi que ce soit. Mais au moins, elle avait pu apprécier par elle-même d’une petite partie de sa tonicité.  

Elle parvient à parer mon attaque, il me semble cependant que cela a été fait au dernier moment... Ses sens aiguisés lui donne sans nul doute un avantage dans les combats mais, n'est-ce pas également un potentiel point faible quand on y pense? Je recule et en même temps, je repense à précédemment... Elle me parle durant ce temps et je souris doucement, non je sais que je ne t'ai pas fais mal Solveig, oui, je ne me retiens pas dans mes mouvements mais c'est un combat amical avec une fille que j'apprécie, peut-être même plus, il est évident que je ne frappe pas pour blesser! Par contre je réfléchis, vite, fort, mon cerveau est passé en mode combat et j'analyse mon adversaire. Ses déplacement, ses mimiques, ses forces et ses faiblesses... Je n'ai pas de sens aiguisés mais j'ai un esprit qui me rappelle chaque instant de notre rencontre, ton arrivé et le mouvement de tes oreilles face au bruit, ton petit rebroussement de nez agressé par les odeurs de la taverne... Il n'y a plus rien de cela ici, juste le calme de la nuit, le bruissement léger des vagues, le souffle du vent... Ton organisme s'est-il déjà habitué à cela? Depuis qu l'on marche dans la rue certainement non? Alors, je ferme l’œil, me concentre sur le calme et je sais exactement quelle sera ma prochaine attaque et cela, quoi que tu fasse! Après tout, en amour comme à la guerre, il n'y a que peu de règles n'est-ce pas?

Un bruissement dans l'air, la belle repasse à l'attaque, j'ouvre l'oeil et je la regarde arriver en me préparant à réagir. Mon air et sérieux, je suis en train d'analyser, sa course, son mouvement, son approche, tellement de pièce qui ne forme qu'un énorme puzzle, un puzzle qui me révèle comment elle se bat. Elle attends d'être proche pour frapper de son poing, un combat au corps à corps mais cela signifie également que son poing a moins d'élan pour frapper, dans sa position impossible de tendre le bras complètement donc le coup sera moins puissant, comme lorsque deux boxers sont au contact, les petits jabs ne sont là que pour jauger l'adversaire, ce qui signifie que c'est un coup que je peux encaisser à condition d'être bien sur mes appuies! Je descend légèrement mon centre de gravité, contracte mes abdominaux, de toute façon son coude m'empêche de parer efficacement le coup de poing alors je l'encaisse en forçant sur mes muscles. Je bloque son coude de mon bras et quand son poing porte, je recule légèrement le bassin accompagnant ainsi le coup et réduisant l'impact. J'aurais un bleu le lendemain sans doute mais comme je l'ai dis, ce n'est pas assez puissant pour être dangereux. Maintenant au corps à corps elle passe sa jambe derrière la mienne pour forcer en tentant de me faire tomber cependant il y a deux choses à prendre en compte dans un combat au corps à corps : Le poids et la taille! Je suis plus grand donc elle a un avantage cependant en baissant mon centre de gravité j'ai réduis ce désavantage. Le poids ensuite, il est indéniable que je sois plus lourd alors lorsqu'elle force, je force à l"opposer avant de la repousser d'un bras.

Une nouvelle attaque avortée et maintenant c'est mon tour... Va savoir, c'est peut-être moi qui vais te griffer!" J'analyse, je planifie, je frappe! Je pars rapidement vers elle, je cours en ne fixant qu'une seule chose son regard! Je n'ai pas sa capacité de tout voir mais je peux me concentrer sur ses yeux... Arriver au corps à corps, mon poing droit part une nouvelle fois, vers ses côtes cette fois-ci, mouvement rapide et puissant cependant, j'attends autre chose, j'attends que son regard se détourne, qu'elle remarque mon poing ou qu'elle cherche autre chose... Alors que mon poing est proche du poing d'impact, seconde partie de mon plan : "AHHHHHHHHHHHHH!!!!" Je hurle! Aussi fort que possible, aussi puissamment que mon souffle me le permet! Je suis au contact avec elle, proche de ses délicates oreilles alors je tente une attaque odieuse qui a pour but de retourner son avantage contre elle, de transformer sa force en une faiblesse. Lors d'une bataille ses oreilles sont habitués au bruit du combat, comme dans la taverne au bout d'un moment elle n'a plus aucun problème mais ici, dans ce calme froid de la nuit, il n'y a que le silence... Je me souviens sa réaction, sa manière de détourner les yeux, de rabaisser les oreilles en entrant dans la taverne... Ce bruit soudain aura peut-être le même effet, ses oreilles sensibles habituées au silence se faisant agresser par un hurlement seront peut-être mon avantage!

Cependant, vous l'aurez comprit, même si cela fonctionne je ne veux pas lui faire de mal, mon coup de poing n'est donc que poudre aux yeux, attirer son regard pour pouvoir faire autre chose : hurler, ce qui me permet de faire encore autre chose! Que mon plan fonction ou pas, je décide de tourner notre combat, ou du moins ce moment, à une petite farce... Ainsi, qu'elle bloque ou pas, mon poing gauche approche maintenant de son visage et, au-dernier moment, j'arrête mon coup pour venir lui mettre une pichenette sur le front avant de reculer en riant doucement.

"Tourner en faiblesse la force d'un adversaire... C'est ainsi qu'un tacticien gagne ses combats!"

« Bingo » s’écria une petite voix dans son esprit lorsque son poing heurta le ventre de son adversaire. Pas si surprenant que ça, cela n’eut pas vraiment d’effet. Il avait eut le temps de contracter ses abdos ainsi que d’accompagner son coup. Dans un sens ce n’était pas si mal, elle n’avait pas envie de lui faire vraiment mal. Il bloqua ensuite son bras avec le sien. C’était une possibilité qu’elle avait envisagé mais elle craignait la force de ses assauts alors une main en moins ce n’était pas cher payé ! Elle avait ensuite essayé de le déstabiliser et ce fut un échec. Elle ne s’était d’ailleurs pas attendu à réussir mais il fallait qu’elle voit par elle-même la façon dont il se mouvait, dont il paraît, dont il l’empêchait de gagner. Quand cela fut chose faites, elle avait battu en retraite accompagnée par l’un des bras puissants qui lui barra la route.

- Je crois que ça ne me dérangerais pas ! Lui répondit-elle sur un ton égal juste avant qu’il vienne riposter. Solveig l’observa avec attention, ses yeux ? Aucun intérêt, il l’a fixait. Sans doute avait-il comprit que son regard lui indiquait bien souvent l’endroit où il voulait frapper, alors elle se rabattit sur ses membres. Sans problème elle décela l’amorce du mouvement sur la droite et elle prépara sa garde du bras gauche tandis que le droit restait au devant. Alors qu’elle était en train de contracter tout ses muscles afin de faire une esquive sur le côté, un bruit strident vint lui rompre les tympans. Dans un gémissement douloureux elle porta ses mains sur les appendices duveteux tout en les rabattants tellement sur sa tête qu’ils se perdirent dans sa chevelure. Même ses iris perdirent de vu leurs objectif. Pas longtemps cependant parce qu’elle les rouvrit immédiatement. Malheureusement dans ce genre d’échange, le millième de seconde était important. Alors quand elle recouvra la vue, le point gauche de Valentino n’était plus que deux doigts et ils heurtèrent son front de la même façon qu’elle l’avait fait plus tôt.

Maintenant que le silence était revenu, elle pu libérer ses oreilles qui restèrent néanmoins couchées sur son crâne. Ces dernières continuaient de siffler. Plusieurs fois elle en frotta la base dans l’espoir de faire passer cette sensation, en vain. Son regard mécontent finit par se poser sur Valentino. - Je vais t’en donner du tacticien moi ! Sans prévenir elle lui envoya une droite dans l’épaule. - Ça fait mal ! Une deuxième, l’obligeant à reculer. - Et cette fois je ne joue pas la comédie ! Se glissant au plus près, elle saisit son menton entre deux de ses doigts. - Tu mériterais un bon coup de griffe et pas de ceux qui te plairaient. Et se faisant elle lui écrasa la pointe du pied de toutes ses forces avant de tourner les talons, l’air bougon et tripotant toujours ses oreilles. Il n’était pas fair-play, elle avait parfois des réactions enfantines. L’un dans l’autre, cela se valait, non ?  

Une fois qu’elle fut à bonne distance, elle fit volte-face et lui lança. - Alors ? T’attend quoi ? Tu prépares encore un mauvais coup ? Tricheur ! Avec sa moue boudeuse toujours bien présente. A nouveau, elle se mit en position de défense et lui fit signe d’y aller. Ses oreilles ? Elle les coucha sur sa tête. Elle entendait moins bien mais au moins, il ne l’aurait pas deux fois de la même façon !  

Cela ne la dérangerait pas? Je ne peut m'empêcher de sourire alors que je me porte à l'attaque de la demoiselle, quelle drôle d'idée elle va me mettre en tête avec ce genre de réponse? Quoi qu'il en soit, ma stratégie fonctionne a la perfection, en combat régulier ce simple geste aurait sans nul doute assurer ma victoire mais nous ne sommes pas en combat! Ceci est un affrontement amical même si, pour le coup, ma technique n'a rien d'amicale! Cela me permet tout de même de venir lui mettre une pichenette sur le front avant que je ne recule en riant cependant, cela ne fait absolument pas rire la demoiselle... Elle se frotte les oreilles puis pose sur moi un regard furibond! Apparemment je vais bientôt subir les foudres d'une demoiselle en colère... Faut dire que, ça fait longtemps que c'était plus arrivé tiens! Alors, je me dis qu'il faudrait que je me prépare à la tempête qui approche mais, je n'ai en aucun cas le temps! Alors qu'elle reprend mon appellation avec une certaine fureur dans la voix, elle me décroche un coup de poing dans l'épaule, un second en me disant que cela fait mal et qu'elle ne plaisante pas, m'obligeant à reculer. Elle saisit mon menton avec un regard menaçant affirmant que je mériterai un bon coup de griffe et finit par m'écraser le pied sans aucun douceur! Heureusement qu'elle est pieds nus et moi non sinon j'aurais sans doute bien plus souffert encore.

Je me frotte doucement l'épaule cependant, ses coups de poings n'avaient rien de doux je dois l'avouer! Pendant ce temps elle tourne les talons et se remet à bonne distance... Me regardant enfin à nouveau avec une moue boudeuse, elle me demande ce que j'attends, me traitant même de tricheur... Il est vrai que je n'imagine pas réellement sa douleur, personnellement mes sens n'étant pas spécialement aiguisés j'ignore à quel point cela a pu lui faire mal! Bien-entendu, je ne voulais pas lui faire de mal, je me sens donc affreusement mal pour ma technique et doucement, j'avance vers elle. Elle a les oreilles plaquées sur sa tête, je ne pourrais donc sans doute plus utiliser une telle technique enfin, de toute façon je ne le comptais pas vraiment. Je ne peux cacher que je suis désolé, bien-sûr ce sera difficile de se faire pardonner mais là, j'avance en marchant, pas du tout en position de combat pour m'approcher de la belle jeune fille. Arriver proche d'elle, je l'enlace! Apparemment j'ai décidé que notre combat était terminé! "Je suis sincèrement désolé Solveig... Je ne voulais vraiment pas te faire mal!" Et oui, c'est vrai... A aucun moment je n'ai désiré lui faire de mal...

Cependant soyons réaliste, les adversaires ne seront pas forcément tous honnêtes, il y a même peu de chances que ce soit le cas! En réalité, j'ai subis les conséquences de mon geste mais cela ne change rien au fait que, lors d'un duel en conditions réelles, cette attaque fourbe aurait pu lui être fatale. Donc, d'une certaine manière, si j'ai pu attirer son attention sur une faiblesse avant que cela n'ai de conséquences désastreuses et bien... Je suis heureux de l'avoir fait! Je préfère qu'elle boude un peu maintenant plutôt que d'apprendre qu'elle a perdue la vie! Cela étant, il y a toujours du temps pour une autre leçon! Je lui embrasse le front et ensuite, avec une infinie douceur digne de ma fourberie, je lui murmure dans un souffle. "Mais n'oublies pas... Il ne faut jamais faire confiance à personne dans un combat!" Et aussitôt cela dit, je viens positionner ma jambe derrière les siennes pour la pousser avec mon épaule! Le but? L'envoyer dans le sable sans la moindre vergogne cependant, pour être sûr qu'elle tombe, c'est véritablement à corps perdu que je me lance et de ce fait je tombe avec elle! Nous voilà donc tout deux couchés dans le sable!

Je me tourne alors sur le dos et j'éclate de rire comme un enfant qui vient de faire un mauvais coup! Bien-entendu, je m'en veux de lui avoir fait mal aux oreilles, mes excuses, de même que mon accolade, étaient sincères et non, je n'ai pas forcément envie de me battre plus que cela avec, parce qu'elle a raison : je suis un tricheur et j'utilise tous les moyens, même les moins honorables, quand il s'agit de gagner! Or, je ne désire pas lui refaire du mal ou la rendre plus boudeuse qu'elle ne l'est alors à la place, je me tourne vers elle en souriant à pleine dents même si je ne doute pas que je vais encore en prendre plein la tête.

"Aujourd'hui c'est gratuit mais la prochaine fois, je fais payer mes leçons tu es prévenue!"

Elle ne put s’empêcher de ressentir une pointe de satisfaction lorsqu’elle le vit se frotter l’épaule, du coin de l’œil. Mais elle n’en laissa rien paraître et poursuivit sa route jusqu’au moment où elle trouva l’emplacement adéquat. Après cela, elle l’incita à venir bien volontiers. Si il pensait qu’elle allait se laisser faire aussi facilement… Les Prêth n’étaient pas des cibles faciles à abattre et elle allait le prouver ! Certes Thépa était bien meilleure qu’elle mais ce n’était pas une raison, encore moins en se faisant avoir de la sorte. Plus elle y pensait et plus elle se sentait bouillonner. Diantre qu’elle était mécontente ! Pas seulement parce qu’il l’avait eut par surprise d’ailleurs mais bien parce que l’éventualité que l’on puisse se servir de son ouïe contre elle ne l’avait jamais effleuré. Après toutes ces années au service de la garde, jamais cela n’avait été un problème pour elle. Et aujourd’hui ce petit soldat en culotte courte se ramenait et voilà qu’il arrivait à faire de ses atouts des vices. Cela la minait en plus de la mettre en colère.

Alors qu’elle attendait patiemment que Monseigneur Tricherie daigne revenir à la charge, elle se rendit compte qu’il marchait calmement. Allons bon, que préparait-il encore ? Solveig ne relâcha pas sa position un instant. Il l’avait eut une fois, il ne l’aurait pas deux. Une fois qu’il fut à son niveau, il l’enlaça. Et elle tint sa position, se relâchant juste légèrement. Parce qu’elle devait bien l’admettre, sa volonté avait tendance à s’effriter dans ce genre de circonstance. Mais sinon, elle ne se relâcherait pas ! Oh que non ! Il avait suffisamment profité d’elle jusqu’ici ! - A d’autre ! Siffla-t-elle les dents serrées. Il lui beuglait comme un veau dans les oreilles et maintenant il revenait tout mielleux ? Certainement pas. Néanmoins, elle relâcha plus franchement sa garde lorsqu’il vint embrasser son front avec douceur. Aaah… Il avait bien compris comment l’amadouer le bougre..

- Quo… Att… Qu’est-ce que… Eut-elle tout juste le temps d’articuler avant qu’elle ne sente enfin la jambe qui s’était  insidieusement glissée derrière la sienne. En un claquement de doigt, l’intégralité du corps de Valentino se trouva pressé contre le sien. Même avec sa meilleure garde elle n’aurait sans doute pas pu empêcher la chute. Cependant elle essaya. C’est lourdement qu’ils atterrirent sur le sol. La jeune garde grimaça. Elle avait connu des chutes plus rudes mais cela n’avait rien d’agréable, encore moins lorsqu’elle prenait les kilos de son compagnon sur le coin de la figure. Une fois au sol, il eut la décence de rouler sur le côté et elle en profita pour reprendre son souffle. Une fois de plus, elle s’était faites avoir.

Tout sourire il se tourna à nouveau vers elle, tout en prononçant la boutade de trop. A l’instant, la seule chose qu’elle avait envie de faire, était de lui coller une grosse bouffée de sable dans la bouche. A la place, elle pointa sa griffe sur son nez et força. Pas assez pour entailler la peau mais suffisamment pour que cela soit désagréable. - Tu es bien pire que tout ce que j’ai connu ! Elle se redressa sans déloger sa griffe. - Le pire tricheur ! Elle se pencha au dessus de lui. - Le plus vil et plus méchant. En un tour de main elle se retrouva au dessus de lui et en profita pour bloquer sa main droite avec la sienne. - Et pourtant j’arrive encore à te trouver charmant. Elle retira sa griffe et posa lourdement sa main dans le sable à côté de sa tête. - Si tu crois que je vais dépenser ne serais-ce que la moindre raclure de cristal tu te met le doigt dans l’œil !  Sans compter que je te retournerais la pareille à un moment où a un autre ! Je te le promet ! Son visage se rapprocha du sien avec lenteur. - Pour la peine ça ne sera pas dans deux jours. Mais dans trois. Puis sans douceur, elle vint prendre ces lèvres qui lui faisaient maintenant envie depuis bien trop longtemps. Avec pour seule témoin, la lune qui les baignaient de sa lumière.  

Alors que je la prends dans mes bras, je sens qu'elle ne se détend pas totalement, pourtant je suis sincère à aucun moment je ne désire lui faire le moindre mal, jamais je ne voudrais cela! Mais que voulez-vous? Je suis un véritable gamin alors quand finalement elle se détend j'en profite pour repasser sournoisement à l'attaque! Certes, ce n'est pas une attaque à proprement parlé, je fais juste nous faire tomber dans le sable et en plus, je m'enlève immédiatement pour être sûr de ne pas lui faire mal mais tout de même! Alors que moi je ris comme cela n'est pas raisonnable, j'imagine la moue boudeuse de Solveig qui doit avoir refait son apparition! Je me tourne vers elle avec un grand sourire malheureusement, ce n'est pas une moue boudeuse que je vois mais alors là, pas du tout! En réalité, la jeune fille sort les griffes et ceci au sens propre! Alors que je ne m'y attends pas le moins du monde, je me retrouve avec une griffe sur le nez, et elle appuie en plus! Certes pas assez pour me blesser, en même temps je doute que cela soit son attention, mais suffisamment cependant pour qu'une sensation désagréable se fasse sentir et le pire, c'est que je ne peux pas me dégager! Si je viens à le faire et que cela provoque un geste maladroit, de sa part comme de la mienne, je risque de finir avec une nouvelle blessure et, honnêtement, je préfères éviter!

Bon, résultat je n'ai plus qu'à attendre que tombe mon châtiment! La jeune fille se met à parler : pire que tout ce qu'elle a connu? Bon, déjà cela n'annonce rien de bon pour la suite, durant un petit moment je me demande comment cela va se terminer! Parce que bon, pire que tout? Ce n'est pas rien! Je ne vais pas dire que cela m'inquiète pour l'instant mais disons que je suis bien attentif à la suite, j'espère sincèrement que ce n'est pas la blague de trop! Cela m’embêterait quelque peu qu'elle décide de ne pas me revoir à cause de cela mais bon, on ne sait jamais après tout alors, je dois avouer que je retiens doucement mon souffle en attendant la suite de sa colère. Elle se redresse et continue ses accusations. Le pire tricheur? Bon d'accord mon attaque était horriblement traître, je ne peux pas m'en cacher! Au moins sur ce point là il m'est difficile de la contredire alors je me tais, de toute façon je doute qu'elle me laisse le temps de placer le moindre mot alors... Vil et méchant? Elle me dit cela alors qu'elle est maintenant au-dessus de moi... D'ailleurs malgré son discours je m'interroge sur sa gestuelle! Est-elle en train de me haïr ou de tomber éperdument amoureuse de moi? Non je n'y crois pas une seule seconde mais avouons tout de même que ses gestes ne coïncides pas réellement avec ses paroles!

Elle bloque ma main droit avec la sienne, enlève sa griffe de mon nez me libérant enfin de cette menace aiguisée et ajoute que malgré tout, elle me trouve charmant! Cette nouvelle me fait largement sourire, je ne peux cacher que cela me fasse plaisir! Cependant, je devrais éviter de sourire si vite, ce n'est pas encore une victoire! Une remarque concernant ma plaisanterie, aucun souci avec ça en réalité, et puis elle approche doucement son visage du mien! Je peux dire que j'aime la direction que prennent les choses et cela aurait été parfait si, finalement, la sentence n'était jamais tombée! Comment ça trois jours au lieu de deux? Je n'ai même pas le temps de défendre ma cause car elle vient m'embrasser avec fougue et, qui suis-je pour refuser un tel plaisir? Je passe mon bras libre dans son dos, elle bloque toujours ma main droit donc je ne viens l'enlacer que du bras gauche. La serrant contre moi comme si j'avais peur de la voir disparaître, notre baiser est intense, je pense pouvoir affirmer sans me tromper que l'un comme l'autre l'avons ardemment désiré et, honnêtement, j'aimerai que jamais il ne se rompe... Cependant, au bout d'un petit moment qui me semble bien trop court, je finis par y mettre fin. Mon bras gauche remonte dans le dos de la belle, ma main caressant son dos au travers de son haut encore mouillé de notre bain et je finis par venir caresser délicatement sa joue. Je plonge mon regard dans le sien et prends un air suppliant.

"Tu plaisantes quand tu dis trois jours n'est-ce pas? Parce que vois-tu dans le cas contraire j'ai un petit problème..."

De nouveau, je caresse sa joue du revers de la main, je passe ensuite un doigts sur ses lèvres, les détaillant du bout de l'index, je continue le petit trajet de mon doigt, descendant sur son menton, venant dans son cou. Je glisse ma main à l'opposé ensuite, venant dans sa nuque. Durant tout ce temps, je reste silencieux mais je ne la quitte pas du regard, comme si je m’imprégnais de son être, de sa présence avant de finir ma phrase laissée en suspens.

"Je crois qu'il me sera impossible de me passer de toi si longtemps..."

Il sourit largement alors qu’elle lui annonça qu’elle le trouvait charmant. Elle aurait sans doute du s’abstenir, il était bien trop content. Et en même temps pouvait-elle réellement lutter face à ça ? Il était d’autant plus beau lorsqu’il s’affichait sous ce jour. Il lui plaisait tellement qu’elle ne résista pas à aller lui voler un baiser. Un baiser sans douceur qui témoignait de son désir de le lui voler depuis un petit bout de temps déjà. Plus encore, il vint enrouler son bras libre autour de son dos et sans chercher à lutter elle se laissa doucement aller contre son corps chaud. Cet échange était intense, impatient. A cet instant précis elle oublia ce qui s’était passé et surtout ce qui pourrait bien se passer. Il n’y avait que ses lèvres et rien d’autre. Même le vent frais qui caressa sa peau au travers de ses vêtements mouillés ne réussit par à lui tirer une once de réaction. A contre cœur, elle le laissa mettre fin à tout ça et rouvrit les yeux lentement.

La main qui caressait son dos lui paraissait plus chaude qu’aucune autre et les endroits qu’il caressait laissait une sensation cuisante sur sa peau. Rapidement il vient poser sa senestre sur sa joue, ne pouvant y résister, elle s’y frotta doucement, semblable à un chat. Tandis que ses iris venaient accrocher les siennes. « Est-ce que j’ai l’air de rigoler ? » pensa-t-elle alors qu’il était entrain de formuler le reste de sa phrase. Non elle ne rigolait pas. Et elle était prête à ajouter quelques jours de plus si cela devenait nécessaire. Enfin, elle avait au moins trouvé quelque chose capable de le faire réagir un tant soit peu et qui ne se résumait pas à lui faire manger des plâtrées de sable. «  Un petit problème ? Quel genre de problème ? » allait-il tenter le chantage ? La menace ? Il n’était pas méchant mais la tricherie et la manipulation faisait partie intégrante de son vocabulaire, alors elle n’écarta pas immédiatement ces possibilités.

La caresse sur sa joue s’échappa et un doigt vint dévaler ses lèvres entrouvertes. A l’avenir, il faudrait qu’il cesse de la regarder ainsi, elle finirait tôt ou tard par y prendre goût et entendons nous bien, ça ne serais pas une bonne chose. Si ? Peut-être. Le moment n’était pas à la réflexion sur un quelconque avenir. Non, c’était l’instant présent qui importait. Solveig ne l’interrompit pas et l’index de Valentino descendit sur son menton jusque sur son cou, la faisant par la même frissonner. Puis enfin sa nuque. Leurs regards ne s’étaient toujours pas quittés lorsqu’il se décida à terminer sa phrase.  Que pouvait-elle faire d’autre que de sourire pleinement ? Peut-être ses mots n’étaient pas sincère mais toujours est-il qu’elle voulait y croire. Cependant cela ne changerais rien. Il patienterait trois jours et pas un jour de moins.

Paisiblement elle vint donner un petit coup de nez dans le sien puis laissa ses lèvres dériver sur sa joue. Elles glissèrent ensuite jusqu’à sa mâchoire qu’elle embrassa doucement et remonta ensuite sur son front où elle déposa un baiser tendre. Elle se redressa légèrement pour le regarder. - Pourtant tu devras t’y faire… Son front vint reposer contre le sien et elle ferma les yeux. - La prochaine fois tu n’essaieras pas de t’en prendre à mes tympans ! Riant, elle resta ainsi de longues secondes avant de daigner rouler sur le côté, échappant à ses bras par la même occasion. Une fois que ce fut fait, elle se leva et retourna auprès de ses affaires. Dans un premier temps elle enfila ses bottes qui émirent un « spounch » en guise de désaccord puis elle rangea toutes ses armes tour à tour.

Quand elle eut terminée, elle revint aux côtés du brun en trottinant. - Nous devrions commencer à rentrer avant que l’un de nous deux n’attrape la mort ! Et elle lui tendit la main.  

Non! Je refuse... Comment suis-je censé être capable d'attendre trois jours complets? Ce n'est pas une punition, pas plus qu'une vengeance... C'est de la torture pure et simple! Je fais d'ailleurs preuve de mon mécontentement à la belle, si elle est serieuse alors j'ai un grave problème! Je le lui signale donc mais contrairement à toute attente, encore une fois, ses actions sont en inéquations avec ses paroles! Elle sourit, sincèrement et j'ai le coeur qui doit manquer un battement! À cet instant précis, alors qu'elle sourit d'un bonheur réel, je sais exactement ce que je désire : je veux la voir sourire ainsi à chaque instant! Elle est magnifique, tout simplement magnifique! C'est bien simple, je n'ai d'yeux que pour elle! Mon regard ne quitte pas celui de cette délicieuse hybride, je ne désire pas rompre le contact entre nos yeux car je veux qu'elle y lise toute ma sincérité! Ce n'est peut-être que folie mais quelle importance? La folie même est attirante si elle est en sa présence!

Pourtant, malgré ce sourire qui me fait tout simplement fondre, je n'ai pas réussi à rentrer dans les bonnes grâce de la demoiselle. Elle se rapproche une nouvelle fois de moi, venant frotter son nez contre le mien. Doucement elle embrasse à tour de rôle ma joue, ma mâchoire, mon front et, tel un adolescent qui découvre de telles sensations pour la première fois, je meurs d'envie de venir reprendre ses lèvres, douces et terriblement attirantes, avec les miennes mais... Chaque chose en son temps, ce n'est pas le moment. Surtout que la punition reste d'actualité, je devrai m'y faire voici la décision finale de la juge... Elle dépose son front contre le mien et ajoute que la prochaine fois je ne m'en prendrais pas à ses tympans... Oh effectivement je ne vais plus faire cette erreur mais tout de même, pourquoi la peine est-elle si dure pour un crime qui, au final, la met en garde contre les risques qu'elle encourt? Je ne laisse rien transparaître cependant, je ne dis rien alors qu'elle s'écarte de mes bras. Je la vois partir vers ses affaires et pendant ce temps, je reste couché, le dos dans le sable, et je regarde le ciel en réfléchissant.

Il est tard, il fait froid c'est une évidence et être mouillé n'aide pas mais est-ce important? Je regarde l'astre lunaire et je soupire doucement... Trois jours? Comment suis-je supposé tenir aussi longtemps sans la voir quand la simple idée de la quitter ce soir me déchire le coeur? Elle ne prends pas trop de temps pour se préparer... Surtout quand on pense au nombre d'armes qu'elle possède... Elle revient près de moi et me tends la main alors, je la saisis simplement. Je me relève et lorsqu'elle me signale que nous devrions rentrer, je fais sans doute l'exacte opposé de ce à quoi elle s'attend! Au lieu de la suivre ou de commencer à avancer, je tire sur sa main pour l'attirer à moi. Je n'ai pas encore abandonné l'idée de la faire changer d'avis et je pense que le mieux que j'ai à faire c'est de dire ce que je pense non?

Je la prends dans mes bras, collant mon corps au sien. Je suis toujours torse nu puisque contrairement à elle je ne me suis pas relevé et je n'ai pas remis ma veste. Je met ma main derrière sa tête, caressant en douceur sa chevelure, prenant même la liberté de caresser l'une de ses oreilles si douces que j'ai blessé plus tôt. Je ferme l'oeil en la gardant contre moi."Je t'en prie... Ne me demande pas d'attendre trois jour! Pas alors que la simple idée de te quitter aujourd'hui me brise le coeur..." Après tout, c'est la pure vérité... Je me recule doucement pour venir l'embrasser sur le bout du nez avant de sourire de mon sourire le plus seducteur qu'il soit. "Et entre nous... Attraper la mort? C'est un bien maigre prix à payer si cela me permet de rester auprès de toi."

Valentino eut l’air dépité lorsqu’elle quitta la chaleur de ses bras pour aller chercher ses affaires. Elle avait du mal à le croire, un jour de plus qu’est-ce que c’était au final ? Pas grand-chose. « Il essaie encore de t’embobiner Solveig ! » se disait-elle tandis qu’elle tordait le cuir récalcitrant de ses chaussures. Du coin de l’œil,  elle avait pu constater qu’il ne se levait pas. Non au contraire, bras écartés il s’était laissé happer par une longue contemplation du ciel. Et si il n’avait pas fait aussi froid, peut-être se serait-elle jointe à lui quelques minutes de plus. Malheureusement, même si la saison douce était bien avancée, l’air de la nuit était encore frais et une légère brise vint le lui rappeler. S’activant elle saisit ses dagues et autre petites armes et les rangea à la va-vite aux endroits d’où elles venaient. Puis tout en sautillant, elle revint aux côtés de Valentino, lui tendant la main pour l’aider à se lever.

Doucement, il s’en saisit et se releva. Comme elle aurait dû s’y attendre, à défaut de bien vouloir avancer gentiment, il tira sur sa main et leurs poitrines vinrent se heurter. Ce geste lui arracha un sourire irrésistible. Il n’en avait pas finit avec elle, c’était certain et Solveig ne l’empêcha pas de faire quoi que ce soit. Elle se laissa aller contre son large torse, elle apprécia la main qui glissa dans ses cheveux. Fait surprenant, elle piqua un fard alors que son corps était parcourut d’un long frisson, lorsqu’il vient caresser son oreille du bout des doigts. Aaaah terrible point faible que celui-ci. Heureusement, il clôt rapidement la paupière et la serra contre lui. Avec un peu de chance, il ne s’était aperçu de rien et elle ne comptait pas lui faciliter la tâche. De nouveau, elle se retrouva encerclé de ses bras et à son tour, elle enlaça sa taille.  

Le jeune garde était déterminé à ne pas attendre un jour de plus. Pour cela, il avait l’air prêt à utiliser ses meilleurs atout de séducteur. Il se recula doucement et vint embrasser le bout de son nez. Chatouilleuse, elle émit un petit rire avant qu’il ne reprenne la parole. Oh il était talentueux, très talentueux même. Mais ce qu’il oubliait ou ne savait pas c’est qu’il faisait face à une mule et pas des moindres. Lorsque Solveig avait une idée en tête, elle n’en démordait et ce n’était pas ce sourire ô combien charmeur qui la ferait changer d’avis ! Elle hésita à l’embrasser, pour l’obliger à clore le débat. Mais ce n’était pas encore le bon moment. Non, elle allait encore profiter de ses jolies phrases qu’il avait à offrir et de ses caresses dont elle finirait par ne plus vouloir se passer si il continuait ainsi.

L’un des bras qui était passé autour de sa taille rebroussa chemin et vint se poser sur son torse paume ouverte. L’autre l’imita et sa main monta se poser sur sa joue. Du bout du pouce, elle caressa sa pommette et ses yeux vinrent de nouveau rencontrer le sien. - Si tu ne tiens pas trois jours, comment feras-tu lorsque je ne pourrais pas te revoir parce que… Par exemple l’un de nous sera en mission ? Et puis, pourquoi tiens-tu tend à ce que cela soit deux jours plutôt que trois… L’une de ses oreilles s’agita, elle avait une idée. - Je te propose quelque chose. si tu trouves de bon argument et que tu arrives à me convaincre de quelque manière que ce soit, j’accepterais. Une seule chance. Et il valait mieux que son argumentation tienne la route. Cependant, c’était déjà un petit pas vers l’avant, elle qui ne remettait jamais en cause ce qu’elle avait décidé, venait justement d’aller à l’encontre de ses habitudes. Après ça, elle abandonna sa joue et retourna se lover contre son torse, y déposant un baiser au passage. - Si demain je suis malade, je t’étrangle. Évidemment c’était une menace en l’air. Aux dernières nouvelles elle n’avait jamais cherché à tuer quelqu’un pour ce genre de chose. De plus, elle n’allait pas se plaindre de pouvoir se blottir contre un torse aussi accueillant.      

Je la tiens dans mes bras, je suis sincère avec elle malheureusement cela semble ne pas fonctionner aussi bien qu'escompter alors il me faudra user de plus encore de moyens! Je sais que nous ne nous connaissons pas encore, pas suffisamment pour qu'elle soit capable de déceler les deux facettes de mon être car, c'est exactement cela! Pour la plupart, je suis un dragueur qui s'accorde à ses proies, changeant de manière de faire en fonction de la fille qui lui fait face. Pour les rares qui me connaissent, telles Saori ou Zahria, elles savent qu'en réalité c'est bien différents : je suis un grand enfant qui prends tous à la rigolade mais la plupart du temps, je suis également capable d'être le plus sérieux des hommes lorsque cela est nécessaire. Bien-entendu, ne me connaissant pas encore, elle peut voir mais deux façon d'être mais est incapable de savoir à laquelle elle a affaires et, soyons honnêtes, encore moins de savoir que lorsque je suis sérieux, cela n'est pas juste un piège. Cependant, je suis prêt à tout pour la convaincre, je ne veux pas attendre trois jours, je suis incapable de rester si longtemps sans sa présence s'il n'y a pas une excellente raison derrière alors, si elle me laisse une chance de regagner ce jour perdu, il est évident que je ne vais pas le laisser filer sans me battre! Après tout, je serai un bien piètre séducteur qui je m'avouais vaincu dès la première difficulté non?

Un soubresaut, c'est ce que j'ai l'impression de découvrir lorsque mes doigts passent avec douceur sur son oreille... Serait-ce l'un des points faibles de ma belle? Je le note, elle a trouvé l'un des miens après tout alors je vais me faire un malin plaisir à découvrir les siens! Je ne veux pas être le seul à me retrouver désarmé alors que je me lance à corps perdu dans une bataille que, soyons réalistes, je suis bien parti pour perdre! Elle enlace ma taille, au moins la conversation n'est pas encore fermée, elle répond à mes gestes c'est déjà une bonne chose! Sa main glisse dans mon dos, passant à l'avant de mon corps, venant se déposer sur mon torse contact doux et chaleureux qui me fait doucement frissonner. Aucun doute, chacun de ses gestes me donne envie d'être plus proche d'elle. Son autre main vient se déposer sur ma joue nos yeux refusent de se quitter, presque autant que mes bras refusent de la lâcher! Et soudain, sa question vient me chercher... Comment vais-je faire si nous ne pouvons nous revoir, si une mission, par exemple, vient à nous séparer, je secoue doucement la tête en soupirant, prenant mon meilleur air de chien battu. "Suis-je vraiment obligé de penser à une éventualité si haïssable maintenant?" Bien-sûr elle a raison, cela est parfaitement possible mais, pourquoi me torturer l'esprit avec cela? Je ne veux pas penser aux mauvaises nouvelles, pas alors que présentement je suis avec elle.

Pourquoi tenir à ce que ce soit deux jours plutôt que trois? Il est vrai que ce n'est jamais qu'un jour de plus cependant... Pourquoi devrais-je me priver de ce bonheur un jour de plus que nécessaire? Un bon argument? Je souris doucement, ne lui en ais-je déjà donné plusieurs? Cependant, puisqu'elle m'offre une chance de gagner cette bataille, je ne vais pas me plaindre de cela. "Je pourrais bien-entendu continuer à te dire ce que j'ai déjà dis, m'époumoner pour te faire entendre raison..." Je dépose mon front contre le sien en fermant la paupière. "Je pourrais aussi espérer que, tout comme moi, tu désires me revoir le plus vite possible..." Prenant un sourire triomphale je m'empresses d'ajouter en riant. "Cela serait logique après tout, je suis tellement charmant!" je secoue doucement la tête alors que je pose mes deux mains sur ses joues, me reculant pour la regarder en face. "Milles mots me viennent à l'esprit pour tenter de te convaincre... Cependant, les mots s'envolent! Les promesses ne sont pas toutes vraies et croire quelqu'un, même s'il est aussi fiable que moi, n'est jamais chose aisée! J'ai droit à un argument alors, plutôt que de le dire, je préfère te le montrer..." Et ainsi, j'approche mon visage de celui de la jeune fille pour venir l'embrasser, un baiser doux et tendre, ni trop gourmand pour ne pas lui donner l'impression que seul son corps m'intéresse, ni trop timide pour bien qu'elle ressente mes sentiments! Juste un baiser dans lequel j'essaie de lui dire : je ne veux pas être loin de toi!

Mettant finalement fin à ce contact ô combien agréable, je la regarde droit dans les yeux avec un petit sourire et je hausse doucement les épaules. "Si tu es malade, cela me donnera une raison de te voir demain... Je pourrais rester à ton chevet et prendre soin de toi! Vu de cette manière, je devrais peut-être te garder ici plus longtemps encore!" Je plaisante bien-entendu même si durant un instant, l'idée ne me semble pas si folle. Il ne me reste plus qu'à attendre de voir sa décision.

Elle aurais payé cher pour rester encore un peu ainsi. C’était dingue le genre de sensation qu’elle pouvait ressentir, elle qui d’habitude ne se laissait pas émouvoir par grand-chose. Contrairement au combat, c’était bien plus doux, bien plus agréable. L’adrénaline, l’envie, tout était différent mais au moins aussi agréable si ce n’était plus. Elle abandonna sa joue à contre cœur tandis que lui se mit à la regarder avec une tristesse dans le regard… Même elle, pensa ne pas être capable de rivaliser face à ça – c’était faux, personne ne pouvait résister à ses petites prunelles replètes. Mais même si elle ne voulait pas se laisser attendrir, elle secoua la tête négativement. Il avait raison. Pour l’heure, ils n’avaient pas besoin de s’embarrasser de ce genre de pensées. Cela viendrait sans doute bien assez tôt. Aussi vite qu’il avait adopté cet air de désarroi, il se mit à sourire. C’était définitif, elle préférait le voir ainsi. Le joie était un sentiment qui lui seyait bien mieux. Ne pipant mot, elle le laissa parler à son aise et ferma les yeux lorsqu’il posa son front contre le sien.

Il espérait ? Etait-il si crédule ? Bien sur qu’elle avait envie de le revoir. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Oh bien sûr l’avouer serait une tout autre affaire mais elle partageait cela avec lui. Cependant ce qu’elle ne voulait pas, c’était prendre l’habitude de sa présence, avoir envie de le sentir contre elle, ni espérer des jours durant. Toutes ces émotions contradictoires s’entrechoquaient dans son esprit et dans son cœur sans qu’elle ne sache dans quelle direction partir. Alors comme toujours, elle avait décidé de suivre son instinct. Oui elle le reverrait et plus qu’une fois si possible. Dans un même temps, Valentino affirma qu’il était bien trop charmant pour que son envie ne soit pas partagé. Il avait raison mais il pourrait toujours courir pour l’entendre ! Elle lui avait fait suffisamment de fleur pour ce soir. Puis d’un geste chaleureux, il prit son visage en coupe. Par Lucy… Qu’il ne la lâche plus ! Si seulement la vie était un simple bouton marche arrêt...

Solveig s’attendait à un argument fait de mot. Pourtant il fut immatériel. Mais parfaitement compréhensible. Ce langage là lui plaisait. Plus qu’aucun autre mot. Se mettant sur la pointe des pieds, elle glissa ses mains sur sa nuque, dans ses cheveux et répondit avec douceur. De même que lui, elle laissa ses émotions passer aux travers de ses lèvres. Espoir, confusion, délectation, peur. De même qu’il lui faisait passer un message, elle le fit aussi. Comprendrait-il ? Peut-être pas. C’était un risque à prendre, un risque minime cela dit. Après quelques instants il rompit l’échange. « Tu aimes m’en donner peu pour que j’en redemande... » ironisa silencieusement la jeune femme. A nouveau il planta ses iris dans les siennes. Aux pieds de la falaise, retentit le rire de la jeune Prêth.

- Je ne suis pas certaines que tu tiennes sincèrement à être là lorsque je serais franchement malade, je te l’assure. En dehors du fait que comme toute maladie cela pouvait être peu ragoutant, elle devenait aussi une véritable épave. Solveig n’était pas du genre à se plaindre de quoi que ce soit mais être malade était vraiment quelque chose qu’elle détestait. Son corps était vide d’énergie, lourd et parfaitement inutilisable. Elle qui aimait tant bouger, vivait particulièrement mal cet aspect là, aussi, elle ne souhaitait à personne de se trouver en sa compagnie à ce moment. Baissant sa main gauche, elle vint saisir la dextre de Valentino et entrelaça ses doigts aux siens, se mettant sur la pointe des pieds, elle embrassa sa mâchoire. - Concernant ton argument… Tu as été un peu avare je dois dire… Cependant, je suis quelqu’un de naturellement généreux alors… Elle fit mine d’épousseter son épaule de poussières invisibles. - Disons dans deux jours. Mais c’est une exception ! Elle pointa un doigt sur sa poitrine. - Si tu recommences, je te promet que tu prendras une semaine si ce n’est plus ! « Je vais le regretter ! » pensa-t-elle au même moment. Oh oui, elle le voyait déjà avec son petit sourire triomphant, elle le pensait même capable de se pavaner d’avoir réussit à la convaincre. Aaaah… Tant pis. Les dés étaient déjà jeté de toute façon.

Elle relâcha sa main et alla chercher le haut de Valentino qu’elle lui rapporta ensuite. - Tu es très beau mais remet ta veste, tu vas finir par mourir de froid… Et elle lui tendit le vêtement. Il y avait aussi le fait, que si il ne se rhabillait pas tout de suite, elle retournerait inexorablement se blottir contre sa peau. Elle espérait que le tissus froid et humide l’en dissuaderait. Ensuite, elle lui tendit l’autre main. - Marchons. Nous serrons à l’abri du vent en ville.

Ce baiser... Doux, tendre, comment pourrais-je jamais vouloir autre chose que ses lèvres après cela? Je veux qu'elle comprenne, qu'elle ressente tout ce que je peux ressentir, tout ce que mes mots ne pourront sans doute jamais exprimer, en tout cas ils ne le peuvent pas maintenant! Il m'est impossible de mettre de simples mots sur des sentiments à la fois si fort et si confus. Ais-je envie de rester avec elle? Sans nul doute, je ne désire que cela et pourtant, je ne peux cacher que je le crains également! Elle a fait sortir en une seule soirée une personnalité que j'ai mis des années à étouffer, sa capacité à exposer mes faiblesses me fait peur sans compter son pouvoir sur mon être. Elle ne me menaçait que d'un jour de plus et je me suis retrouvé suppliant, comme une poupée entre les mains d'une enfant attendant que ne tombe la décision quant à ce qui allait m'arriver... Je déteste me sentir ainsi je ne peux le cacher, et pourtant... Pourtant je suis prêt à le subir encore et encore si cela me permet d'être avec elle! Lorsque finalement, à contre-coeur, je mets fin à ce doux contact, je ne peux cacher qu'il faut que je fasse appel à toutes mes capacités pour me pas immédiatement le reprendre. Il faut être capable de me retenir, si je deviens si vite dépendant de ses baisers j'ignore comment je pourrais m'en sortir!

Suite à cela, je fais un commentaire sur sa dernière remarque et elle éclate de rire en m'affirmant que selon elle, elle doute que je tienne réellement à être là quand elle sera malade et je secoue doucement la tête en lui faisant un clin d'oeil. "Que tu sois du genre amorphe ou colérique, pleureuse ou détestable, je serai quand même là..." *Après tout, si les choses finissent pour aller plus loin entre nous, il le faudra bien! Je ne suis pas le genre d'homme qui va te laisser seule alors que tu as besoin de lui* finis-je mentalement. Inutile de dire cela à haute voix, inutile de se projeter si loin dans l'avenir... J'ignore sincèrement ce que le futur nous réserve ni même si nous aurons un futur un jour elle et moi! Pourtant, je ne peux m'empêcher de penser à cette possibilité et me dire que si c'est le cas alors... Alors il ne fait aucun doute que je serai là pour elle! Dans les bons moments certes mais surtout dans les mauvais car, quoi qu'il arrive, jamais je ne serais capable de la laisser affronter une épreuve, quelle qu'elle soit, seule! Je sais, depuis qu'elle m'a parlé de son fils, qu'elle a déjà connue cela, que cette souffrance est ancrée en elle, qu'elle a été blessée, déçue, "abandonnée"... Il est hors de question que je la laisse se sentir ainsi une nouvelle fois!

Elle prend ma main, dépose un doux baiser sur ma peau et me signale que j'ai été avare concernant mes arguments, je souris doucement avant de venir porter sa main à mes lèvres pour l'embrasser. "Je me suis dis que justement, l'envie d'en avoir plus te motiverait à avancer de vingt-quatre l'heure de notre rendez-vous!" Ainsi elle accepte, m'affirmant que c'est une exception et me menaçant de bien plus la prochaine fois, qu'à cela ne tienne... Il n'y aura pas de prochaine fois, je ne comptes pas jouer à nouveau avec le feu ainsi. Cependant, bien-évidemment, je souris triomphal suite à sa décision! Après tout, c'est peut-être ma seule victoire ce soir mais n'est-elle pas la plus importante? Elle va ensuite rechercher ma veste me la donnant et je l'enfile donc, je suppose qu'il est effectivement temps de rentrer en ville même si, malheureusement, cela signifie également la quitter prochainement! Je prends donc donc la main de la jeune fille et me mets en route avec elle... Il ne nous faut pas longtemps pour rejoindre l'entrée de la ville, nos vêtements sont encore trempés en réalité mais qu'importe, lorsque nous arrivons sur place nous croisons deux gardes qui patrouilles et nous regardent étrangement... Je leur fais un petit signe et ils se détournent lorsqu'ils me reconnaissent. Après tout, même si je n'en joue pas, je suis leur supérieur!

"Et maintenant? Tu avais quelque chose en tête? Tu es fatiguée peut-être? Je te proposerai bien de rentrer ensembles mais j'ai peur que tu te méprennes sur mes intentions..."

Il serait là? Vraiment ? Était-ce la vérité ? Elle voulait le croire, sincèrement. Mais elle préféra reporter ce genre de questionnement à plus tard. Non tout ceci n’était que le début de quelque chose. Peut-être que cela serait une chose horrible, insatisfaisante ou quelque chose qui lui redonnerait foi. Dans tout les cas, elle était incapable de le savoir à l’avance. Seul l’avenir pourrait répondre à ses questions. Alors pour l’instant, elle mettrait tout ceci de côté et ne prendrait le temps de s’en soucier que le moment venu. Tout en douceur, après qu’elle eut prit sa main et embrassée chastement sa peau, il prit sa main et y déposa un baiser. Elle aurait voulu tout arrêter un instant et lui emprisonner une nouvelle fois ses lèvres, sentir son palpitant louper un battement, faire taire cette bouche qui laissait passer trop de mots qui arrivaient à faire flancher son esprit tenace. Il avait raison, son envie de sa présence avait eut raison de la punition qu’elle lui avait infligé. Cependant, elle n’était pas décidée à se laisser avoir aussi facilement. Oh bien entendu elle avait accepté de lever la sentence mais tout n’était pas gagné pour autant. « De même que pour toi » supposa-t-elle en silence. Parce qu’elle n’oubliait pas, que si elle avait été blessée par le passé, il était possible qu’il en soit de même pour lui. Peut-être lui aussi était troublé, craintif. Elle n’en savait rien  pour être honnête mais elle n’écartait pas cette éventualité.

Solveig s’écarta de ses bras afin de lui ramener sa veste qu’il enfila sans faire de manière. Une bonne chose de faite. Entrelaçant leurs doigts, ils prirent la direction du chemin qui les ramena en ville. Par chance, contrairement au petit sentier escarpé qu’ils avaient empruntés pour venir, celui ci était beaucoup plus plat. Aussi marcher côte à cote ne fut pas un problème. Quelques minutes plus tard ils débouchaient déjà devant les grandes portes d’entrées du Grand Port. Marcher avait déjà permit à la garde de se réchauffer mais pas suffisamment alors, tandis que Valentino avançait dans son dos, elle délaissa sa main et prit de l’avance tout en sautillant et effectuant diverses acrobaties. Cela ne l’empêchait d’ailleurs pas de tenir la conversation. Elle refréna ses ardeurs à l’approche de deux gardes qui les dévisagèrent. Sociable au possible, elle leur fit de petit signe en guise de bonjour. Sans qu’elle sache pourquoi, ils détournèrent la tête. Son visage se tordit en une petite moue vexée. Un jour, ils répondraient à ses salutations et de bon cœur ! Puis avant qu’elle ne puisse reprendre ses pirouettes abracadabrantesques, le jeune homme attira son attention. Elle revint donc à ses côtés et l’observa intriguée.

- Pourquoi je me méprendrais sur tes intentions ? Nous rentrons au même endroit de toute façon ! Je vis à la caserne la majeur partie du temps ! En plus ce soir, Samaël est avec Thépa. Autrement dit j’ai tout le temps que je veux. Elle leva le nez vers le ciel, dont la noirceur était partiellement atténuée par les lumières de la ville. - Je ne sais pas quelle heure il est. Peut-être devrions nous rentrer, après tout. Le réveil de demain risque d’être corsé. Mais… Elle reprit sa main et la posa sur sa propre joue en fermant les yeux. - Je ne suis pas contre encore un peu de temps. Elle mâchonna ses mots de telle façon qu’ils en devenaient presque incompréhensible. Après ça elle le tira derrière elle et prit une ruelle au hasard. - En attendant, parle moi un peu de toi ! Tu me questionnes mais au final, tu ne dis rien te concernant ! Qui est Valentino, en dehors d’un simple garde de génération en génération ? Ils passèrent près d’un muret et elle sauta dessus tout en se servant de la main qu’elle avait gardé pour s’équilibrer. - Tiens tu m’en parlé tout à l’heure, comment s’appelle ta sœur ? Elle est garde à la capitale ? Puis elle lui jeta un bref coup d’œil en souriant avant de se reconcentrer sur le muret.

Elle me lâche la main lorsque nous arrivons en ville, et se met à sautiller, faire des pirouettes, bref... Elle fait exactement tout ce que j'aurais pu attendre de cette charmante boule d'énergie qu'est Solveig! Je ne peux m'empêcher de sourire en regardant la demoiselle, elle est si simple, si naturelle... Elle se tient tout de même un minimum, cela se voit lorsqu'on croise mes deux subordonnés et qu'elle leur fait des petits signes... La pauvre ne reçoit même pas de réponse! Elle se tourne vers moi avec une petite moue vexée qu'elle perd bien vite! D'accord, je note, cela la frustre d'être ignorée apparemment, je vais peut-être éviter de lui signaler que c'est probablement par ma faute que les deux gardes n'ont pas répondu à son signe... Ce serait tout de même dommage qu'en comprenant que c'est moi, le grand méchant officier qui a fait fuir les gardes, elle ne réaffiche une moue bougonne! Je préfères très largement voir son magnifique sourire soyons honnête! La jeune fille est comme une sorte de pile qui ne tient pas en place, énergique et rayonnante et c'est sans aucun doute cela qui m'attire autant chez elle! Elle revient proche de moi et le regard qu'elle me porte m'indique qu'elle n'a pas réellement compris le sens de mes paroles... En effet d'ailleurs, elle le confirme bien vite en me répondant et je ris doucement, mi-amusé mi mal à l'aise en fait! Je me demande si je dois lui dire, si je dois lui expliquer ce que j'avais en tête en réalité...

Bon, bien-entendu je n'ai pas forcément été clair... Je lui dis que je lui proposerai bien de rentrer ensembles, de fait nous restons tout deux à la caserne c'est un fait, dit ainsi en effet, pourquoi se méprendrait-elle? Bien-entendu le sous-texte est quelque peu différent, je ne lui propose pas simplement de marcher avec moi jusqu'au bâtiment et de se dire ensuite au revoir mais bel et bien de rester cette nuit avec moi! En tout bien tout honneur cela étant, nous avons bu et puis, cette soirée est parfaite jusque là je ne voudrai pas tout gâcher! C'est juste que, j'ai envie de profiter encore de la présence de la jeune fille, je ne veux pas me séparer d'elle, pas encore... Est-ce égoïste de ma part? J'hésite donc à me lancer et soudain, elle prend ma main la déposant sur sa joue, elle marmonne quelque chose que je ne comprends pas réellement mais qu'importe? Je souris doucement en prenant ma décision : Je vais me faire douleur! Lui dire au revoir ce soir sera difficile mais il vaut mieux, je suis incapable de lui résister cela a déjà été établi alors, inutile de se mettre dans une situation périlleuse. De plus, je n'ai pas encore croisé mon colocataire mais ma chambre n'étant pas individuelle il vaut sans doute mieux éviter d'y inviter la belle...

"C'est vrai. Nous restons tous deux à la caserne il est normal que nous y rentrions ensembles après tout..."

Je la suis donc simplement en gardant pour moi mon idée folle, profitons du temps qu'il nous reste, de toute manière l'attente pour la revoir ne sera pas si longue, j'ai gagné un jour après tout! Je la suis donc alors qu'elle m'emmène Lucy seule sait où... Je devrais sans doute faire attention aux rues et ruelles par lesquelles nous passons mais non, je m'en moque éperdument présentement! Nous marchons alors qu'elle me pose des questions, arrivant proches d'un muret elle saute dessus alors que je ne lui lâche pas la main et je secoue la tête en soupirant doucement : une gamine beaucoup trop énergique mais incroyablement attachante, je pense que c'est ainsi que je pourrais le mieux décrire Solveig cependant, elle vient de me poser une question qu'elle va vite regretter : elle me demande des informations sur ma soeur! Depuis le début la jeune hybride fais le plus gros de la conversation, c'est elle qui parle beaucoup trop, qui donne trop d'informations et qui ne sait comment se taire. Cependant, en me demandant des informations sur ma soeur elle vient de déclencher le mode : "grand frère beaucoup trop fier de sa parfaite petite soeur" et elle va vite le regretter car, lorsque je commence à parler de Lisa, rien ni personne ne peut m'arrêter temps que je n'ai pas terminé de vanter tous ses mérites!

"Elle s'appelle Lisa! Lisa Rivolti forcément mais retiens bien ce nom! Elle n'est pas encore membre de la garde cependant, comme je te l'ai dis j'avais déjà 18 ans lorsqu'elle est naît donc, elle est encore à l'académie! Cependant, elle est déjà véritablement brillante! Elle est forte, intelligente, rapide! Je ne serai pas surpris de la voir rapidement intégrer les Valkyries voir même plus! Elle a le même esprit logique que moi mais est plus intelligente et au moins aussi forte que son vieux frère alors qu'elle a moins de la moitié de mon âge! Elle a prit le meilleur de toute la fratrie en fait : Mon esprit logique, l'intelligence de notre aîné et le calme de mon cadet ce qui fait qu'elle garde la tête froide en toute situation!" Je regarde un instant vers le ciel avant de me retourner vers la jeune fille avec un petit sourire. "Lisa est sans aucun doute ce qu'il y a de mieux chez moi! Elle est ma plus grande fierté et mon plus précieux trésor! Tu l'aimerais bien j'en suis certain... Et toi? Parles-moi de ton fils! Est-ce qu'il te ressemble?"

Je lâche alors sa main pour avancer un peu et venir m'asseoir sur le muret sur lequel elle marchait jusque là, je lui coupe ainsi la route et lui fait signe de s'asseoir en tapant sur le muret juste à côté de moi. Et oui, je fais cela pour ne plus avancer et ainsi retarder le moment de notre séparation! Je suis certes un peu gamin mais je n'ai pas perdu mon esprit logique et planificateur!

Solveig ne savait pas où elle allait, elle se laissait guider par ce que certain appelaient l’instinct. Une ruelle plus fleurit que l’autre ? Elle prenait la plus fleurit. Ses choix actuels se résumaient à cela. Autrement il n’était pas exclu qu’en deux coup de cuillère à pot, ils se retrouvent à l’opposé de l’endroit qu’ils étaient supposés rejoindre. Mais ça lui était bien égal, au contraire, si ils pouvaient se perdre un petit peu plus longtemps… Juste une petite heure de plus, cela lui convenait. Alors elle bifurqua plusieurs fois. Jusqu’au moment où elle croisa un muret. Son amour de la hauteur et des cabrioles n’était plus un secret depuis longtemps alors elle sauta dessus et commença à se promener. Pendant tout ce temps elle n’avait pas relâché la main de Valentino qui ne semblait pas mécontent. Enfin, elle lui avait posé quelques questions et il sembla décidé à y répondre de bon cœur.

Plus encore même, il se retrouva doté d’un entrain qu’elle ne lui connaissait pas jusque ici. A peine eut-il prononcé le nom de sa jeune sœur, qu’elle eut la sensation de voir ses yeux s’illuminer. Pendant quelques secondes, elle eut l’impression de se retrouver face à son fils lorsqu’elle lui disait qu’elle irait lui acheter un œuf de pimplume – ce que ses parents lui avaient fortement reproché d’ailleurs. « Lisa Rivolti donc ! Il faut que j’imprime ! » pensa-t-elle tout en se répétant son prénom plusieurs fois. Elle apprit ensuite que la petite dernière était encore à l’académie. Effectivement, après calcul, elle était bien trop jeune pour être soldat et dans un sens c’était une bonne chose. Cet enfant aurait bien le temps de se voir désabuser par ce monde. En tout cas, Valentino ne tarissait pas d’éloge à son sujet. Tant et si bien qu’il finit par embrigader Solveig dans son émotion. Ou elle était simplement trop empathique. Dans les deux cas, elle se mit à trépigner, contente de le voir ainsi, débiter des paroles aussi vite qu’elle le faisait en temps normal.  Néanmoins elle buta sur une phrase. Elle était ce qu’il y avait de mieux chez lui. La garde ne comprenait pas, pour la simple et bonne raison qu’elle voyait beaucoup de bonnes choses chez lui. Ou alors cette petite était tout simplement exceptionnelle… Elle réfléchit un instant et superposa l’image de Lisa à celle de Samaël puis tout s’imbriqua.

Même si Valentino n’avait qu’un lien purement fraternel avec sa cadette, c’est avec lui qu’elle avait grandit et s’était épanouie. Solveig ne les connaissaient pas tout les deux mais elle imaginait que Lisa avait pu faire ressortir le meilleur de son frère. Rêvassant son pied tapa assez lourdement sur un bout de parapet, ce qui lui arracha une petite grimace douloureuse. Juste à temps pour qu’elle puisse entendre les derniers mots qu’il prononça et qu’elle puisse se servir de sa main pour se remettre droite. Après ça, il abandonna sa main et s’assit en travers de sa route. Pendant quelques secondes, elle hésita à lui marcher dessus en faisant mine de l’ignorer mais se ravisa tout en se disant qu’elle l’avait suffisamment cherché pour ce soir. Elle se laissa tomber à ses côtés, amortissant sa chute à l’aide de ses mains lorsqu’il tapota la place à ses côtés.

Valentino voulait qu’elle lui parle de Samaël. De toute façon, maintenant qu’il était au courant, elle n’avait plus vraiment d’intérêt à le lui cacher. Elle ne savait néanmoins, pas par où commencer mais surtout, elle ne voulait pas avoir l’air aussi subjuguée que lui l’avait été en parlant de sa sœur. Attendant que son esprit décide d’accorder ses violons, elle préféra revenir sur le sujet intéressant que constituait Lisa. - J’aimerais la rencontrer un jour ! Ça doit être un sacré numéro ! Attend tu imagines ? Si a quinze ans tu la pressent déjà pour les Valkyries, elle est promise à un grand avenir ! J’aimerais l’affronter un jour aussi… Dit-elle pensive et sans même penser au fait que cela pourrait ne pas plaire à son frère. - De façon parfaitement amicale bien sur. Plus c’est difficile, plus ça me plaît. Ensuite, elle lui donna un petit coup de poings dans l’épaule. - J’espère seulement qu’elle a tiré son humour d’un autre de ses frères… Décrit la moi plus en détail ! Puis elle se tut et agita ses jambes, dont les talons vinrent taper la pierre du muret à un rythme régulier. - Pour ce qui est de Samaël… Elle eut un petit rire. - Il a tout tiré de son père. Il a la même couleur de peau, de cheveux et il est aussi posé que lui. Neuf mois de grossesse pour donner naissance à un mini lui ! S’exclama-t-elle tout en balançant dramatiquement la tête en arrière. - Mais il est intelligent, il est vif d’esprit et il n’a pas la langue dans sa poche ! Thépa dit que nos mimiques sont identiques mais… Il a passé ses premières années de vie avec moi seule, il a eut de quoi s’inspirer. C’est une vraie pipelette aussi. Il ne se tait jamais ! Je ne sais pas de qui il tient ça. Si je le laissais faire, il serait bien capable de tenir trois conversations en même temps sans se sentir dépassé ! C’est la première chose qu’il a faites d’ailleurs. Même avant de marcher il baragouinait. C’était infernal ! Elle eut un sourire attendrit en regardant vers le sol. - Mais il est adorable. Il ne se plaint presque jamais, que je parte une semaine, un mois, il ne m’en veut jamais. Il ne me pose jamais de question sur sa venu au monde. Il est mature pour son âge et il aime apprendre. Enfin… C’est un petit garçon de sept ans comme les autres à quelques détails près ! Enfin… Si il y a une chose que Samaël à tiré de moi à coup sûr… Elle laissa sa phrase en suspend quelques secondes avant d’éclater de rire. - C’est une ridicule mèche blanche. Je ne comprend définitivement pas la génétique. Mais il porte une mèche de cheveux blanche. Elle désigna sa tempe. - Juste ici. Il refuse de la couper ou même de la coiffer parce que d’après ses dires « c’est la marque de fabrique des Prêth » et je dois dire que je suis contente qu’il soit heureux d’être de notre lignée. Oui elle l’était parce qu’à n’importe quel moment, le petit garçon aurait pu demander à voir son paternel ou pire encore, revendiquer son second non de famille. Mais il ne l’avait jamais fais et c’était mieux ainsi.