Oui, lorsque je parle de Lisa je ne suis plus forcément le même, je crois que c'est l'un des seuls sujets sur lequel je suis toujours honnête peu importe la personne en face. Non, je ne mens pas sur le reste, pas à la jeune hybride en tout les cas! Lisa est sans aucun doute la personne qui compte le plus dans ma vie, celle pour qui j'ai absolument tout abandonné! Et honnêtement, je n'hésiterai sans doute pas s'il fallait le refaire! Enfin, je dis cela mais... J'ai tout de même quitté la capitale en la laissant en arrière. Bien-entendu, elle a été la première personne à laquelle j'en ai parlé et elle m'a vivement encouragé à accepter la mutation. Si elle m'avait dit non, je suppose que j'aurais refusé, que ce soit mes amours, mes amis ou ma carrière j'ai toujours tout mit de côté pour ma soeur. Elle ne me l'a jamais demandé bien-entendu, elle ne va jamais le faire je le sais mais c'est une décision que j'ai toujours assumé. Quand je dis qu'elle est ce qui a de mieux chez moi, ce n'est pas une simple façon de parler! Je ne me suis jamais réellement vu comme quelqu'un de véritablement exceptionnel, bien-sûr tout le monde l'ignore! Quand on joue les cons c'est bien mieux d'être un fanfaron narcissique, cela fait mieux illusion. Je ne pense pas n'être personne mais je sais que je ne suis pas quelqu'un encore. Bon, évidemment il y a toujours un peu de vérité derrière chaque masque, j'ai un égo plus développé que la moyenne et je suis persuadé de pouvoir faire de grande chose mais... Si je devais parié sur la réussite de quelqu'un, je choisirais ma soeur plutôt que moi sans la moindre hésitation!

Enfin bon, inutile de trop m'étendre sur le sujet, comme si je pouvais le faire plus que maintenant, à la place, je m'installe sur le muret et j'invite la demoiselle à faire de même. Perdu dans mes explications je n'ai même pas vu lorsqu'elle a butée sur le muret! C'est dire comme parler de ma soeur m'accapare forcément! Elle ne se fait pas attendre, s'installant à mes côté d'un mouvement rapide. Je lui pose alors des questions sur son fils, après tout puisque je connais son existence, j'aimerai en savoir plus... Après tout, il faudra peut-être que je le charme également si j'espère avoir l'autorisation de séduire sa mère... Non plus sérieusement, je veux juste en savoir plus sur ce qui compte pour la jeune fille et, je n'ai aucun doute que le petit homme doit avoir une importance aussi importante pour elle que Lisa n'en a pour moi! Cependant, la demoiselle ne répond pas immédiatement, au contraire elle me parle encore de ma soeur. J'avoue que je me demande pourquoi, j'ai du mal à comprendre ce qui peut la retenir d'en parler à moins que... Elle ne veut peut-être simplement pas me parler de quelque chose de trop personnel? Après tout, nous devons seulement apprendre à nous connaître, je suis peut-être trop présomptueux en lui demandant de parler de son fils? Je souris donc, un peu déçu mais je tente de ne pas le montrer. "Je suis sûr qu'elle en sera ravie! Mais tu risques de ne pas apprécier, elle s’entraînait souvent avec moi et je dois dire que même moi, je ne lui arrivais pas à la cheville en terme de fourberie!" Je ris doucement en disant cela avant de soupirer.

"Elle est unique! Elle a les cheveux noirs et rouges, c'est la seule de la famille à ressembler autant à mon père qu'à mère... En fait elle surprend beaucoup de monde! Elle a l'air d'une petite poupée de porcelaine, que tu pourrais briser d'un simple souffle et pourtant, c'est une combattante puissante dont les capacités physiques n'ont rien à envier aux miennes... Cependant, elle reste une enfant sur beaucoup de points mais bon, elle n'a que 15 ans et je ne suis pas le meilleur des modèles quand il s'agit de maturité..."

Je ris doucement et, lorsque le silence retombe, elle me parle de son fils... Alors ainsi le petit ressemble énormément à son père? L'ex compagnon de Solveig... Je l'observe lorsqu'elle en parle, elle ne m'a rien dit sur lui, pas d'informations quant à qui il est ou même où il se trouve maintenant alors, j'essaie de lire une réponse dans ses gestes mais rien... Juste un balancement de tête qui ne m'apprends absolument rien de plus! Je la regarde calmement, je l'écoute parler de son fils et je souris doucement... Je retrouve dans ses mots, ses paroles et ses intonations, la même chose que je ressens pour ma soeur, un amour inconditionnel et une grande fierté. Vraiment par contre? Elle ne sait pas de qui il tient son côté pipelette? Je ris doucement... "Les poissons ne font pas des chats hein! Attends, c'est bien ça l'expression non?" Très clairement, il a prit ce petit côté d'elle je n'ai aucun doute là-dessus... Elle termine en me disant que tout ce qu'il a prit d'elle est une mèche blanche et je souris doucement. Je vois le bonheur dans son regard, il est évident qu'elle l'aime alors doucement, je viens caresser sa joue du bout des doigts et j'admire son magnifique profil. "Je ne doute pas qu'il soit un petit garçon extraordinaire! En même temps, il a l'avantage d'avoir été élevé par une femme extraordinaire, ça aide!" On est un séducteur ou on ne l'est pas! Cependant, je suis sûr que Solveig a fait des merveilles à ce niveau, il suffit de voir comme elle en parle.

J'aimerai dire que la conversation en reste là, qu'il n'y a pas d'autres points à aborder, j'aimerai dire que je ne suis pas un pauvre con cependant... Ce serait mentir n'est ce pas? Je me mords la lèvre inférieur avant de pousser un soupire assez fort, d'avance je me déteste pour ce que je m'apprête à faire, d'avance je sais que je vais le regretter une fois qu'il sera trop tard mais... Je n'ai pas l'habitude de me dévoiler, je n'ai pas l'habitude de me sentir proche mais voilà... Il y a cette femme qui me trouble, qui a un enfant, enfant dont elle parle avec des étoiles dans les yeux, ce qui est normal, mais enfant qui ressemble à son père, père dont elle ne parle pas, père dont j'ignore tout et, le côté craintif, qui a peur de se lancer dans quelque chose, en moi se pose la question... Pourquoi n'est-il pas là? Est-ce qu'il pourrait revenir? Est-ce que la jeune fille l'aime encore? Alors, même si je sais que c'est une erreur, même si je me hais pour cela, je prends la main de la jeune fille et je baisse la tête. Pitoyable, je n'ose même pas la regarder alors que déjà les mots s'échappent d'entre mes lèvres... "Tu n'es pas obligé de répondre, cela ne me regarde sans doute pas mais... Qu'en est-il du père?"

Maintenant installé sur le petit mur, ils discutent, tout simplement. C’était un instant de paix simple, rare. Combien de temps cela faisait-il qu’elle ne s’était pas simplement assise pour échanger avec une personne qu’elle appréciait ? Trop longtemps. Sa vie était toujours en marche rapide, elle ne se posait jamais très longtemps. Son corps refusait ce genre de pause. Pourtant ce soir, elle était calme et même si elle ne pouvait s’empêcher de gigoter à tout va, elle n’avait aucune envie de fuir cette conversation, même si cela l’obligeait à aller fouiller dans un passé qu’elle préférait oublier. Valentino semblait avoir un certain don pour délier sa langue. Elle s’en serait bien passé d’ailleurs. Mais elle était contente que cela soit avec quelqu’un comme lui, qui arrivait à lui donner le sourire aussi facilement.

Comme elle le lui avait demandé, le garde se remit à lui parler de sa sœur. Elle l’avait écouté avec calme, hochant la tête par moment, souriant à d’autre. Jolie, douée, sans doute gentille. Cette enfant n’avait-elle donc aucun défaut ? « Autant qu’en a Samaël ! » se moqua-t-elle. Solveig savait bien ce que c’était que d’idolâtrer une personne. Elle le faisait tout les jours. Alors oui, Lisa tout comme son fils, devait avoir des défauts. Mais au travers d’un regard remplit d’amour, ils disparaissaient comme neige au soleil. Tout en l’écoutant, la jeune femme se dit qu’elle ferait bien de lui demander plus souvent de lui parler de sa sœur. Elle trouvait amusant de le voir s’emporter ainsi, de le voir oublier ses instincts de séducteur. De cette façon, elle avait l’impression de pouvoir faire face à une facette inconnu et assez rare du jeune homme. Cela l’amusait beaucoup d’ailleurs. Cependant son monologue prit fin et ce fut à elle de parler de Samaël.

« Les poissons ne font pas des chats ? » s’interrogea-t-elle et avec elle son regard vers le brun. En dehors de l’expression ratée qui lui arracha un gloussement, elle ne voyait pas franchement où il voulait en venir. Solveig parlait certes beaucoup mais pas au point de son fils… Quoi qu’en y repensant… Elle eut un petit sourire en coin. Il avait au moins sut tirer quelque chose d’elle. Pas la meilleure partie soit dit en passant. Les mots de Valentino à son égard lui firent plaisir bien qu’elle en douta instantanément. La caresse sur sa joue lui permit de ne pas se sentir trop mal et elle en embrassa la paume à la première occasion. La jeune Prêth n’avait rien d’extraordinaire. Elle avait prit du temps pour son fils c’était certain mais si peu de temps… Dès que l’occasion s’était présentée, elle avait courut rejoindre la garde. Plus encore, elle avait tout simplement essayé de l’assassiner alors même qu’il se pensait en sécurité aux creux de son ventre. Depuis toujours elle s’était sentit coupable de cela alors entendre qu’elle était une femme extraordinaire. C’était tout simplement faux. Le seul homme qui avait tout les mérites et dont elle ne pourrait jamais vraiment éponger la dette, c’était Yuduar et lui seul. Pour toute réponse elle lui offrit son sourire de façade.

Ce fut à ce moment là qu’elle remarqua qu’il commençait à se mordiller les lèvres, à soupirer. Intriguée, elle se pencha vers lui. Qu’est ce qui n’allait pas ? Il se sentait mal ? Allons bon ! Elle l’avait prévenu qu’il finirait par tomber malade si ils ne rentraient pas plus vite. Alors, qu’elle allait sauter de son muret pour s’assurer que tout allait bien, il saisit sa main et baissa la tête. Son palpitant loupa un battement et elle resta interdite. Qu’allait-il lui demander pour agir ainsi ? Enfin, le couperet tomba de même que le sourire qu’elle maintenait. Elle n’avait aucune envie de parler de lui, parce qu’il était son passé et que si il était revenu tout aurait été différent. Peut-être mieux, peut-être pire. Mais cela aurait été autre chose. Voulait-elle que cela eut était différent ? Elle ne le savait pas. Aujourd’hui elle était une femme heureuse, une mère épanouie. Mais il manquait toujours cette case au puzzle.

Fut une époque, elle aurait vendu son âme pour le retrouver. Même pour s’entendre dire qu’il avait préféré fuir que d’affronter une quelconque paternité. La douleur d’une incertitude était bien plus vivace que celle de la vérité. En pensant à cela, elle leva les yeux vers Valentino qui fuyait toujours son regard. - Je ne sais pas. Dit-elle simplement. Et c’était la vérité. - Mort, en fuite, disparut. Je ne sais pas ce qu’il est advenu de lui. Elle n’avait aucune envie d’en parler maintenant. Cependant, elle avait promis au garde la vérité, alors elle venait de la lui donner. - Il était garde. Son escouade a été envoyé sur une mission lorsque j’étais encore à la forteresse, juste après lui avoir annoncé la grossesse. C’est la dernière fois où je l’ai vu. J’ai essayé de le chercher. Pas par amour. Mais pour avoir des réponses à mes questions et surtout pour Samaël, il avait le droit d’avoir un père. Même si il avait prit la fuite. Rien. Alors… Je ne sais pas. Elle serra sa main dans la sienne. - Je ne le cherche plus, depuis longtemps. J’ai construit un équilibre avec mon fils que je ne veux pas briser, pas avec un homme qui ressortira de sa vie aussi vite qu’il y est entré. Ce petit à suffisamment souffert, il n’a pas besoin de ça. En plus… Elle eut un petit rire. - J’ai pu prouver à mes parents qu’une femme à autant besoin d’un homme qu’un poisson d’une bicyclette. Sa main libre vint se glisser sous le menton de Valentino pour lui relever la tête. Se faisant, elle vint prendre ses lèvres avec une douceur extrême.  

Je l'avoue, je manque à mon devoir sur ce moment... Je ne regarde pas le visage de la demoiselle, j'ignore qu'elle me montre un sourire faux, qu'elle cache une douleur terrible pour elle simplement parce que moi-même, comme l'imbécile égoïste que je suis, je suis beaucoup trop concentré sur ma propre crainte, ma propre douleur, ma propre faiblesse... Alors, tenant la main de la jeune fille, je ne vois même pas que mon attitude l'inquiète, je ne vois pas qu'elle a peur pour moi, je ne vois pas ce regard qu'elle me porte, je ne vois pas tout ce qu'il faudrait pourtant que je vois! Et comme le dernier des crétins, comme le plus gros des connards, je pose cette question stupide qui me brûle les lèvres... Valentino Rivolti espèce de sombre merde! Pourquoi? Pourquoi fais-tu cela, as-tu seulement pensé à ce que tu peux faire ressentir à la demoiselle? As-tu seulement réfléchi aux conséquences de tes paroles? C'est cela que tu appelles apprendre à se découvrir lentement? Je suis prêt à tout entendre, je suis même prêt à la sentir lâcher ma main et partir... Je l'aurais sans doute mérité car en plus, je ne la regarde même pas! Une lumière pour éclairer le monde? Tu parles, tu n'as même pas le courage de la regarder en face, d'éclairer ta propre lâcheté, si je l'avais fais, je l'aurais vu perdre son sourire, j'aurais vu sa peine, sa faiblesse, j'aurais vu tout le mal que cette question peut lui faire ressentir! Et soudain, une réponse : Je ne sais pas...

Cette simple réponse m'oblige à regarder la jeune fille, elle me fixe, sa main serrant un peu plus fortement la mienne et elle me raconte une partie de son histoire... C'est donc cela? Je l'observe en silence, j'écoute ses mots, je vois son visage et même si je ne peux affirmer la comprendre, je pense déceler ce qu'elle peut ressentir, ce qu'elle peut avoir ressenti et pourtant... Je ne dis rien! Elle ignore s'il est mort ou pas, elle ignore s'il a fuit sa paternité, elle ignore s'il l'a abandonné et moi comme un imbécile, je lui fais pensé à cela? Je comprends ce qu'elle me dit, elle a voulu retrouver cet homme pour son fils, maintenant elle pense que l'enfant n'a pas besoin qu'un homme rentre dans leur vie pour en ressortir et je comprends également pourquoi elle n'a pas parlé de son fils... Je ne comptes pas rentrer dans sa vie! Pas si ce n'est pas définitif! Elle s'approche doucement de moi, non en effet elle n'a pas besoin d'un homme, elle n'en a jamais connu et au fond de moi, j'espère sincèrement que son ex est mort! S'il a fuit alors c'est un lâche et oui, la belle hybride n'a nullement besoin d'un homme, elle se débrouille parfaitement seule! Elle m'embrasser avec une douceur infinie, un baiser que je voudrais prolonger jusqu'à ce que le souffle vienne à manquer et pourtant, je le brise rapidement!

Je recule doucement mon visage du sien et je la regarde droit dans les yeux il y a tellement de choses que j'aimerai lui dire : Je suis désolé, je n'aurais pas dû poser la question, tu es forte, tu as fais ce qu'il fallait, tu n'as pas besoin d'un homme effectivement, tu mérites cependant un véritable homme, tu mérite d'être aimé, tu mérites d'avoir de l'aide même si tu n'en as pas besoin, tu es une bonne mère, tu es parfaites! Mon cerveau entre en ébullition, tellement de choses que je veux lui crier, tellement de choses qu'elle doit savoir, tellement de mots qui se bousculent dans mon esprit sans qu'aucun ne sorte alors finalement, je l'attire contre moi, la serrant dans mes bras, enfouissant mon visage dans son cou, soufflant contre sa peau, aucun mot ne suffira à lui dire, aucune parole ne pourra signifier suffisamment pour lui dire! Je veux la prendre dans mes bras, la serrer contre moi, chasser sa tristesse, sécher ses pleurs, la couvrir de baisers, la protéger, la soutenir, je veux lui offrir ce que la vie lui a refuser, ce qu'elle mérite d'avoir mais sérieusement, comment pourrais-je lui dire tout cela alors que l'on vient de se rencontrer et soudain, je sais! Je caresse doucement son dos, puis je remonte jusqu'à sa tête, je caresse ses cheveux et alors que je ferme l'oeil, c'est dans un souffle que je le lui murmure...

"Je ne t'abandonnerai jamais!"

Car c'est juste cela! Je ne veux pas l'abandonner, je ne veux pas la faire souffrir, je veux être avec elle dès maintenant et jusqu'à ce qu'elle en ai marre de moi! Je ne parle pas forcément d'amour... Je sais juste qu'à partir d'aujourd'hui je veux être là pour elle! Si le destin décide que l'on doit devenir amants, alors nous le serons, si l'on doit s'aimer cela sera mon plus grand plaisir mais si, pour une quelconque raison les choses ne devaient pas fonctionner entre nous sur le plan sentimental, c'est une promesse d'amitié et de soutiens éternel que je viens de lui faire! Je recule à nouveau et je la regarde droit dans les yeux! Après tout, dire cela c'est simple! Mais voilà, un Rivolti n'a qu'une parole alors, il est temps de rendre cela officiel!

Moi, Valentino Rivolti, je te promets sur mon honneur et mon nom que peu importe sur quel plan, je serais toujours présent pour te soutenir, t'épauler et t'aider! Je ne t'abandonnerai jamais Solveig!"

Tandis qu’elle lui comptait une petite partie de son histoire, il releva doucement la tête. Elle préféra d’ailleurs ne pas le regarder, se montrer sous un jour aussi maussade n’était pas dans ses habitudes. Elle ne s’aimait pas ainsi. Le sourire avait toujours été sa meilleure arme, mais dans certaines circonstances, il n’était pas possible de l’utiliser. Le jeune homme ne pipait mot et à vrai dire, c’était mieux ainsi. Plus simple et surtout elle n’aurait pas à se répéter. Ce ne fut que lorsqu’elle eut terminée son long monologue qu’elle vint lui voler un baiser. Simple, tendre qui n’essayait pas de faire passer un quelconque message si ce n’était ce n’était cette douceur. Qu’il vint rompre à nouveau. « Même maintenant tu me prives ? » pensa-t-elle sans chercher à l’empêcher de s’échapper. Alors que le silence tombait, seulement brisé par le fracas des flots sur la roche au loin, son iris vint rencontrer les siennes. Ils s’étaient observés souvent ce soir. Mais celui ci était différent. Même si c’était une analyse purement subjective et de sa propre interprétation, elle eut la sensation d’y lire mille chose. Il pouvait bien se passer de mot, ce regard était suffisant.

Sans qu’elle n’ait pu le prédire, ses bras se refermèrent autour d’elle, son nez vint se loger dans son cou alors que son souffle chaud courait sur sa peau. Diantre que c’était agréable. Elle n’avait plus envie qu’il l’a lâche. Pour le lui faire ressentir également, elle referma un bras autour de son dos pendant que son autre bras se levait afin qu’elle laisse une main glisser dans sa crinière d’ébène. De même, elle vint cacher son nez contre sa tempe et ferma les yeux. S’imprégner de lui, de son odeur, de son être. C’était stupide aussi tôt, Solveig le savait bien. Peut-être que dans quelques jours, ils ne redeviendraient que des inconnus. Mais pour l’heure c’est ce qu’elle voulait. Rien de plus. Était-ce trop demandé ? La soldate n’eut pas le loisir de répondre à cette question. Son attention fut attirée par cette dextre qui caressait son dos et sa jumelle qui jouait se perdait dans ses cheveux.

Puis il prononça cinq petits mots. Des mots qui n’étaient eh bien… Que des mots. Mais qui pourtant portait un message fort, surtout pour une femme telle que Solveig. Ses années d’errance avait vite eut raison de son réseau d’amis. C’était pathétique, presque improbable aux vues de son caractère. Toutefois c’était la réalité qu’elle vivait chaque jour. Seule Thépa avait pu traverser les années mais c’était sa sœur, il était normal que leur lien soit plus solide que n’importe quel autre. Alors une telle promesse. Cela fit l’effet d’une bombe dans son estomac. C’était aussi beau que terrifiant. Pour la simple et bonne raison que si elle le croyait et qu’il venait à s’en aller, elle devrait être capable de surmonter cela. Ami, amant, amour, dans le fond tout était du pareil au même. Quand l’un venait à partir, l’autre en pâtissait. Il n’y avait pas de pitié dans ce genre de relation. Mais elle le crut et sa prise sur lui se resserra. « Merci, merci, merci » souffla son esprit. Bien trop vite à son goût, il l’arracha à son étreinte pour reposer le regard sur elle. Cette fois, ce fut une vraie promesse qu’il formula.

Solveig sauta du muret, fit quelques pas dans la ruelle puis se retourna dans une simple pirouette. Son sourire était sincère, rayonnant et ému. Elle avança d’une enjambée, trop loin pour qu’il puisse la toucher. - Alors je te promet moi, Solveig Prudence Prêth, de toujours te soutenir, t’épauler et t’aider. Je ne t’abandonnerais jamais ! Merci... Puis sans plus de cérémonie, elle vint à la rencontre de ses bras, qui l’avaient abandonnés depuis trop longtemps. Elle cacha son nez au creux de son torse et soupira d’aise. Elle se sentait mieux mine de rien, comme si avoir partagé un petit bout de son fardeau avait allégé le poids qu’elle portait sur ses épaules. Pour cela, elle ne pourrait jamais le remercier. A la place, elle se promit de toujours être présente. Peu importait la tournure que tout ceci prendrait. - Je ne te laisserais pas te défiler ! Lui lança-t-elle sur le ton de la taquinerie et sans s’enfuir de son étreinte. Puis au bout de longues minutes, elle releva la tête. - Passe la nuit avec moi ! S’exclama la demi chiraki comme si elle parlait du temps de demain. - Et je ne dis pas ça en ayant des arrières pensées. Je n’ai juste pas envie de dormir seule ce soir. Son front vint se poser sous son menton et elle attendit sa réponse. C’était sans doute une proposition saugrenue, voire peut-être grotesque à ses yeux mais c’est ce qu’elle ressentait présentement.

Alors que je la sers dans mes bras, elle vient passer son bras dans mon dos, me tenant contre elle comme si elle ne voulait jamais me voir partir. Je sens sa main passer dans mes cheveux, son souffle sur mon visage et j'aimerai pouvoir bloquer le temps à ce moment exact. Sa présence, sa chaleur... Que m'importe le reste? J'aimerai juste rester avec elle, ne pas être obligé de me séparer d'elle peu importe la raison! C'est d'ailleurs ce que je lui dis, ce que je lui promet : quoi qu'il advienne, sans me soucier des conséquences de cette promesse, de ce que cela pourrait donner au final, je lui dis ce qu'elle mérite d'entendre : je ne l'abandonnerai jamais! Ce ne sont que des mots certes, il va me rester à prouver qu'ils sont sincères mais cela, je vais avoir tout le temps du monde pour le prouver! Quoi qu'il arrive, pour le meilleur comme pour le pire, me voici lié à la belle hybride! Elle ne me répond rien, pas sur le coup en tout cas, mais elle n'en a aucunement besoin... Son étreinte se fait plus forte, elle se blotti totalement contre moi et je sais exactement ce qu'elle pense sans avoir besoin qu'elle l'exprime autrement. Je ne peux qu'imaginer ce qu'une telle promesse provoque chez elle, Solveig a affronté bien trop d'épreuves seule, plus jamais elle n'aura besoin de l'être! Si elle est heureuse, si elle a de la peine, si elle pleure ou même si, au final, nous ne sommes qu'amis et qu'elle doit se plaindre d'un autre homme ou qu'au contraire, un autre lui fait tourner la tête... Alors elle saura qu'elle peut venir m'en parler car, au final, c'est ce que je viens de lui promettre!

Ma belle hybride saute alors du muret et commence à s'éloigner, par réflexe je descend également du petit mur en la regardant et sans rien dire. J'ai peur de la voir partir, peur que ma promesse ne la fasse fuir mais non! Elle se tourne et se rapproche de moi, pas suffisamment proche pour que je puisse la toucher cependant, je l'observe alors qu'elle me retourne ma promesse et je souris doucement. Nous voici donc lier l'un à l'autre et cela quoi qu'il arrive? Cela me convient parfaitement, alors que la demoiselle revient contre moi! Je l'enlace avec tendresse, je refuse de la laisser partir. Il n'y a plus rien autours de nous, je me moque de l'air froid, je me moque du bruit de la nuit, je me moque également que l'on puisse nous voir... Enfin, cela je m'en moque depuis notre premier baiser dans la taverne en réalité mais c'est encore plus véritable maintenant! Il n'y a rien qui compte plus qu'elle en cet instant. Elle m'affirme qu'elle ne me laissera pas me défiler et je ris doucement, je caresse son dos avec douceur alors que je ferme l'oeil en soupirant. "Je n'en ai pas l'intention..." Nous restons ainsi un petit moment, debout en plein milieu de la rue, quiconque nous regarderait se demanderait sans aucun doute ce que font deux amoureux plantés ainsi en plein milieu du chemin... À dire vrai, c'est sans doute de cela dont on doit avoir l'air pour des yeux extérieurs alors que l'on s'est rencontrés le soir même et, pour une raison inconnue, cette pensée me fait sourire.

Soudain, elle relève la tête vers moi, sentant la belle bouger légèrement, j'ouvre l'oeil et le repose sur la demoiselle en baissant la tête. C'est alors qu'elle me fait une proposition à laquelle j'avais pensé plus tôt sans réellement réussir à la formuler... Je l'observe un petit moment, réfléchissant à tout ce que cela implique et je secoue doucement la tête. "Non..." Au moment exact durant lequel je prononce ce mot je le regrette, j'ai envie de dire oui, je veux rester avec elle c'est une évidence mais je ne le peux... Doucement, ma main remonte dans son dos pour le caresser du bout des doigts, mon autre main se dépose sur sa joue. Il faut plus de mots que juste un non, je lui dois des explications sur la raison qui me pousse à refuser. "Ne te méprends pas..." Je dépose mon front contre le sien en soupirant doucement. "J'ai véritablement envie de dire oui cependant..." Je viens déposer mes lèvres sur le bout de son nez. "Je ne veux pas tout gâcher!" C'est plus fort que moi, il faut que j'arrête de parler pour venir l'embrasser! Lucy je pourrais devenir dépendant de ses baisers! Je n'ai aucun doute sur une chose à ce moment exact, la suite de notre "relation" dépendra majoritairement d'elle, j'ai bien peur que mon esprit ne soit déjà décidé concernant ce que je veux avec elle! Au bout de quelques secondes d'un baiser absolument parfait, je quitte la douceur de ses lèvres, m'écartant également d'elle, passant à ses coté pour faire deux trois pas avant de regarder le ciel.

"Je ne peux cacher que je le veuilles, oui j'aimerai passer la nuit avec toi, te garder dans mes bras, sentir ta chaleur, ton odeur, rester auprès de toi jusqu'au petit matin cependant..." Je me tourne vers elle en souriant avant de me gratter la tête. Je suis honnête, je lui ai promis la vérité non? Alors je hausse les épaules avant de lâcher le plus simplement du monde. "Cependant je ne veux pas gâcher cette soirée, aller trop vite, aller trop loin! Si je me couche auprès de toi ce soir, je ne peux pas promettre que je serai capable de me contenter de dormir!"

Pour son plus grand bonheur, elle se retrouva piéger dans les bras de Valentino. Ils venaient tout deux de s’offrir la même promesse, se liant de façon indélébile. Pour certains tout ceci n’était que des mots, cependant, pour Solveig c’était quelque chose de bien plus puissant. D’aucun pourrait dire qu’elle accordait sa confiance à n’importe qui et bien trop facilement. C’était vrai et même les déceptions qui se succédaient n’avaient jamais changé ça chez elle. A ses yeux, faire confiance était un soulagement et une force d’esprit que tout le monde n’était pas capable de posséder. Alors oui, tout ceci n’était que des paroles mais elle décida de leurs accorder plus d’importance. Comme pour lui confirmer qu’elle prenait la bonne décision, il lui affirma qu’il n’avait pas l’intention de filer, tant mieux. Lui courir après jusqu’au bout du monde aurait sans doute été éreintant et elle l’avait déjà fais pour deux personnes. Cela était largement suffisant. Ils restèrent un bon moment blottit l'un contre l’autre et ça ne dérangeait pas la demi-chiraki. Déjà qu’il n’y avait pas grand-chose pour la déranger… N’importe qui aurait bien pu les surprendre, cela lui aurait été égal. De plus, elle se sentait en sécurité et au chaud. Cependant, elle ne put résister à lui demander ce qui courait sur le bout de langue depuis quelques minutes déjà.

Solveig ne savait prévoir sa réaction, elle ne savait pas non plus qu’elle était la meilleure réponse. De prime abord, il se contenta de la regarder puis secoua la tête. Le visage de la jeune femme devint une petite moue déçu. « Double injustice » se plaignit-elle intérieurement. Elle avait envie de le contredire voire même de lui dire que ce n’était pas une question, néanmoins, même si elle était têtue, ce genre de choix était parfaitement indépendant de sa volonté et comme elle le lui avait dit plus tôt : Elle n’était pas du genre à forcer les gens. Toutefois, la raison qu’il évoqua la laissa hébétée. Tout gâcher ? Comment ça tout gâcher ? Ses oreilles virèrent immédiatement à l’horizontal alors qu’elle lui lançait un coup d’œil incrédule. Sa main sur sa joue, son front contre le sien et maintenant ses lèvres sur son nez. Qu’est ce qui aurait pu gâcher cela ? Ou plutôt comment une nuit lové dans une paire de bras pouvait bien gâcher ce genre de chose ? Comme si il voulait confirmer ses pensés, il vint l’embrasser à nouveau et elle y répondit de bon cœur tandis que son cerveau effectuait une petite pause. Une pause qui prit bien vite fin dès qu’il s’arracha à elle. Elle ne comprenait toujours pas son raisonnement mais même si elle ne le connaissait que très peu, elle savait qu’il finirait par lui donner une explication. Alors elle ne chercha pas à prendre la parole avant que lui ne le fasse. Au bout de quelques pas dans son dos, il se retourna et elle en fit de même, intriguée parce qu’il pouvait bien avoir à lui dire.  

C’était donc cela ? Il n’avait pas foi en son propre self control… D’une certaine façon, c’était un compliment. Il l’a trouvait suffisamment attirante pour ne pas être sûr de s’empêcher de faire quoi que ce soit. D’un autre c’était terriblement frustrant. Solveig savait pertinemment qu’elle ne pouvait pas faire grand-chose pour cela. Elle pouvait promettre de ne pas le provoquer, de ne pas dormir nue comme elle adorait le faire. Elle pouvait aussi l’enfermer dans une camisole de force mais cela lui sembla une bien mauvaise idée. Cependant, elle avait foi en une chose chez lui, c’est qu’il ne la forcerait en rien. Si elle se refusait à lui, il  ne la toucherait pas -du moins elle espérait ne pas se tromper. Elle était diablement têtue, s’était mit en tête que ce soir il ne se passerait rien de plus alors il en serait ainsi. Mais elle avait parfaitement conscience que pour lui, cela pouvait vite devenir une torture. Lui infliger ça pour son plaisir personnel était égoïste et cruel.

- Je comprend. Finit-elle par lâcher. - J’ai très envie d’insister, de te dire que je ferais des efforts pour ne pas te provoquer et que je pense que tu ne ferais rien sans que je l’accepte. Mais  je pense aussi que je serais égoïste, si je te forçais la main. Ses oreilles étaient toujours à l’horizontale et elle se mordillait les lèvres. - Contentons nous de passer une bonne soirée ! Son sourire revint aussi vite qu’il avait disparu et elle s’approcha de Valentino pour lui envoyer une grande tape dans l’épaule. - Ne fait pas cette tête… Personne ne t’en voudras d’être incapable de résister à mes charmes après tout ! Avec un grand sourire moqueur, elle tendit la main, prête arpenter de nouveau les ruelles du port.      

Bien-entendu, je vois sa déception alors que je lui dis non... Cela me désole mais je pense sérieusement que c'est mieux ainsi, sans vouloir mettre un terme à la soirée, je ne veux pas prendre le risque d'aller trop loin! Elle répond à mon baiser et c'est exactement ce genre de chose qui me fait dire que ce serait une mauvaise idée! Je lui explique donc ce qu'il se passe dans mon esprit, ce qui me pousse à refuser sa demande même si j'en meurs d'envie et sa réponse arrive après un petit instant : elle comprend! Silencieusement je la remercie, je suis heureux qu'elle comprenne mon point de vue même si, le reste de ses paroles me font doucement soupirer... Non, en effet, jamais je ne la forcerais à quoi que ce soit, jamais je n'insisterai si elle venait à dire non et ce peu importe le sujet! Cependant, dira-t-elle véritablement non? Elle en est persuadée, je n'ai aucun doute là-dessus et pourtant, depuis notre premier échange dans la taverne, depuis notre premier rapide baiser, que ce soit elle ou moi... Pas une seule fois nous n'avons refuser un quelconque échange! Elle a toujours accepté la chaleur de mes bras, toujours accepté la ferveur de mes embrassade et toujours répondue positivement à l'impatience de mes lèvres! Je souris doucement alors qu'elle me frappe dans l'épaule! En effet, impossible de résister à ses charmes mais pourrait-elle résister au miens?

"Parce que tu serais capable de résister aux miens?" Je prends cette main qu'elle me tend pour venir y déposer un baiser et je la regarde ensuite droit dans les yeux. "Depuis le début de cette soirée, tu ne m'as pas repoussé une seule fois! Et tu me dis que, lorsque mes baisers seront plus brûlants, lorsque nos peaux se toucheront, lorsque nos mains découvriront nos corps et que nos instincts prendront le dessus... Tu seras capable de me dire d'arrêter?"

Je ris doucement, j'ai du mal à le croire pour être honnête cependant, si jamais elle en est capable alors... J'entraîne la jeune fille avec moi sans vraiment faire attention à sa réponse, cela n'a pas d'importance si? Nous marchons dans les rues de la ville, la nuit est déjà bien présente, nous passons devant la taverne dans laquelle tout cela a commencé, même ce lieu semble calme à présent... En chemin nous parlons de tout mais surtout de rien, il faut avouer que les choses qui se sont passés aujourd'hui m'ont libérés personnellement, je crois que je ne me suis plus sentis si serein avec personne depuis longtemps, la jeune fille n'a rien perdu de son énergie, elle se remet même à jouer les funambules sur les murets que nous croisons et moi, je ris en marchant à ses côtés sans jamais lâcher sa main! Il est déjà bien trop tard lorsque finalement, par automatisme ou besoin je ne saurai le dire, nos pas nous ramènent finalement à la caserne... Le moment de nous quitter est venu à moins que... Je me tourne vers la jeune fille, durant toute notre route j'ai réfléchis à cet instant, à ce que je veux, au fait de la quitter ce soir. Serrant un peu plus sa main, je me tourne vers elle et je finis par lâcher dans un souffle.

"D'accord!" Ce qui n'a probablement aucun sens mais je secoue la tête, peut-être remettre les choses en ordre serait-il utile?"J'accepte de dormir avec toi mais à plusieurs conditions... Pas de nudité car sinon je ne réponds plus de rien! Pas de baisers non plus, même si l'envie de capturer tes lèvres est déjà bien trop présente c'est une tentation dont je ne saurai souffrir plus! Juste toi et moi, l'un contre l'autre et une nuit sans accident!" Soupirant doucement je pose mon front contre le sien. "Non, je ne te toucherai pas sans ton accord, oui cela risque d'être une véritable torture mais... Te quitter maintenant serait bien pire encore!"

Si elle serait capable de résister à ses charmes ? Sans aucun doute. A condition de se promettre d’y succomber deux fois plus la prochaine fois. Et si il ne cherchait pas non plus la petite bête. Auquel cas, elle non plus ne répondrait plus de rien. Enfin… Ce n’était plus d’actualité. « A qui sait attendre, le temps ouvre ses portes ! » songea la jeune femme afin de se donner de la motivation pendant que Valentino portait la main tendu à ses lèvres pour l’embrasser, braquant son regard sur elle ensuite. Évidemment, il vint soulever une nouvelle question, est-ce dans des circonstances plus intime, elle serait capable de se refuser à lui alors qu’elle en avait envie ? Solveig avait envie de répondre oui. Mais la véritable réponse était plus proche du : Je ne sais pas. Même si elle prenait bien souvent des décisions inflexibles, son compagnon avait prouvé par deux fois qu’il arrivait à la faire changer en un claquement de doigts. Sans parler du fait que, comme il le disait, elle ne lui avait rien refusé ce soir. « Ce n’est pas la même chose. » eut-elle envie de lui répondre. Mais il avait réussi à semer le doute dans son esprit. Au même moment, il l’entraîna vers la ville. Tant mieux, elle ne savait plus quoi lui répondre.

Ils déambulèrent longtemps, marchant sans savoir où ils allaient, prenant le temps de s’arrêter lorsque cela leurs faisaient envie. De temps à autre, Solveig effectuait diverses pirouettes, grimpait sur un muret ou le taquinait. L’ambiance était revenu légère, insouciante. Tout était parfait. Si elle avait pu ajouter quelques heures pour rallonger le temps, elle l’aurait fait bien volontiers. Mais arriva un moment où leurs pas les menèrent inexorablement devant la caserne endormie.  La fête avait suffisamment durée, il était temps que leurs chemins se séparent. Son cœur se serra une petite seconde, elle n’avait pas envie de le quitter. Pourtant c’était ainsi que cela allait se passer. Mais ça n’en serait que pour mieux se retrouver la prochaine fois. Cette simple idée suffit à réjouir la jeune femme qui serra aussi sa main sur la sienne.

- Hein ? Articula-t-elle simplement en le regardant bouche bée. D’accord de quoi ? Elle n’avait pas posé de question… A mesure que Valentino se mettait à déblatérer, le sourire de Solveig s’agrandissait. Tant et si bien que lorsqu’il vint poser son front contre le sien, il arrivait jusqu’à ses oreilles. - Très bien. Répondit-elle  du tac au tac. Si c’était là c’est seules conditions, elle pourrait largement les accepter. Cependant, elle ne résista pas à lui voler un ultime baiser, chaste, qui ne cherchait pas à faire ressortir les désirs de chacun. Après quoi, elle se recula d’un pas et caressa sa joue de sa main libre. - A partir de maintenant, je respecterais les conditions que tu as imposés ! Et sans plus de cérémonie, elle l’incita à la suivre.

Cette nuit serait bien différente de celles qu’elle avait connu par le passé. Ni sulfureuse, ni solitaire. Elle se contenterait de s’enfouir entre ses bras, d'oublier ses doutes et de se laisser bercer par les battements réguliers qui parvenaient à ses oreilles. Solveig ne chercherait pas non plus à provoquer comme elle l’avait fais plus tôt. Non, ce soir, elle serait sage comme promis.