Sur les routes : carnet de voyage de l'Estoc Souple

Le pouvoir d’Astérion lui procure une vision du monde bien différente de la nôtre.  Dans son champ de vision s’affiche des glyphes magiques chatoyantes, indéchiffrables si ce n’est que par lui, rattachées à tout ce qui l’entoure.  Son Œil lui permet d’accéder à un spectre de couleurs beaucoup plus étendu que chez la plupart du vivant connu, que seules des bêtes d’au-delà de la Frontière pourraient percevoir.  Autrefois, Jeune Astérion fut aveuglé pendant plusieurs jours lorsque son œil s’éveilla, incapable de comprendre cette nouvelle réalité.  Désormais habitué, il ne se souvient plus de la vision fade du monde et le priver momentanément de son pouvoir reviendrait à le plonger dans une obscurité sans failles.
L’Œil de Fortune permet de récupérer des informations variées, un genre d’armada de scanners et senseurs dans une ère hyper-futuriste.  Profondément croyant, Astérion à catégoriser ces données en deux groupes : Chances et Disgrâces.  Ces premières sont à ces dernières ce que sont les atouts aux failles.  Ainsi, les Chances sont généralement associées à des couleurs vives et des glyphes rayonnants.  Les Disgrâces sont plutôt des couleurs ternes aux multiples inscriptions.  Dans les faits, Astérion ne lit pas les données, mais les comprend instinctivement, comme un nouveau-né respirant pour la première fois.  Pouvoir partager sa vision du monde est donc une tâche quasi-impossible.
Englobant le vivant comme le non-vivant, l’Œil de Fortune permet d’apprécier des ouvrages avec une nouvelle vision.  Donner une lame à Astérion et il vous dira si elle est parfaitement affutée !  Faîtes réviser vos barricades par l’Aventurier et il vous pointera là où renforcer !  Toutefois, c’est en combat que son pouvoir est le plus efficace.  Astérion voit ce qui ne peut être vu : l’écho d’un mouvement, la tension des muscles, le superflu d’une attaque, etc.  Cela lui permet également de déceler ce que certains appelleront points vitaux et ce, même sur une bête inconnue rencontrée au hasard.  Frapper dans l’interstice des écailles d’une créature pour atteindre le cœur est chose aisée pour celui qui possède l’Œil…
Aisé ?  Pas réellement.  Si l’Œil de Fortune décuple la perception et l’observation d’Astérion, il ne lui procure aucun avantage physique.  Ainsi, atteindre une Disgrâce demande généralement une grande concentration, des calculs mentaux soutenus et une vivacité hors du commun.  L’Estoc Souple s'est entraîné durant des lunes pour parvenir à maîtriser un style d'attrition et d'harcèlement à l'épée, évitant les enchaînements trop complexes mais aux parades mortelles, ce qui convient d’avantage à son pouvoir.  La distance lui permettant de mieux déceler les Disgrâces et il ne serait pas à son aise dans une mêlée d’infanterie.  De plus, la fatigue affecte étrangement sa vision, distordant la réalité de sorte à lui faire perdre la notion des distances…  À l’instar d’un tireur d’élite, Astérion cherche principalement la frappe unique, d’où son surnom.

Celui qui lui a volé sa famille - Astérion possède un grand remord quant à l'abandon de Cassiel à la garde de l'Archiviste Royal. Croyant autrefois bien faire que de permettre à son neveu une meilleure vie, il s'est rendu compte de son erreur lorsque le grand-père cacha l'enfant à la venue de son Oncle. Depuis, Astérion voue une animosité à demi-mots à l'égard de Valerius, allant même jusqu'à l'accuser fortuitement de la mort de son frère. Puis, comment faire confiance à un homme qui ne vieillit pas ?