Quel farceur, il veut essayer de me rallier à son compte mais ça fait des années que j’ai bien compris ce qui était mieux pour moi mais je me laisse toujours des chances pour un être barbu irrésistible qui sait, un petit brun ténébreux, un brin taquin, charmeur, bien foutu, aventurier, on ne sait jamais ce qui pourrait bien se passer dans le futur mais c’était un tombeur, il doit avoir un tableau de chasse à la tire-larigot, enfin je pense que si j’étais vraiment intéressé, peut-être qu’effectivement j’aurai tenté ma chance.
- Tu es bien curieux dis donc mais je ne sais pas, seul le temps me dira mais je te remercie de te dévouer si l’autre camp me manque, de ce que j’ai vu, tu as l’air parfait !
Rigolant toute seule, imaginant de nouveau la scène dans le lac lors de notre bain de minuit, oui j’imagine très bien les muscles saillants du monsieur mais tout n’était pas comme ça, enfin si beaucoup d’aventuriers étaient de bonnes proportions sauf au niveau du cerveau, c’était surtout ça qui me rebutait, à part taper, tuer et boire des coups, beaucoup étaient inintéressants alors si en plus je devais chercher des honnêtes gens, c’était une toute autre affaire.
- Mais t’inquiète, c’est comme si je te demandais pourquoi tu ne te tournes pas vers les hommes, ça ne te manque pas ? Ah-ah-ah, ça serait du gachi celà dit, les femmes seraient jalouses de ton amant mais bon comme tu le dis si bien les femmes c’est mieux même si elles sont épuisantes ah-ah-ah.
Ca c’était même sûr, je me demande encore pourquoi j’ai choisi une voie pareille si mes parents savaient ça, ils me demanderaient de ratisser tout le jardin jusqu’à ma mort. Enfin c’était comme ça et comme toujours il a réponse à tout, même pas il changerait quoi que ce soit dans son passé, il était un vrai rêveur, idéaliste et j’en passe, peut-être il n’a pas connu la misère enfant quand tu devais partager ton repas avec tes frères et soeurs, les récoltes n’avaient pas donné ce qu’on pensait et tu te retrouves pendant une semaine à espérer que le temps soit clément pour récupérer des légumes et autres fruits.
- Les choix, le destin, c’était tout un tas de trucs qui font notre vie tu sais, peut-être sans cette petite partie d’aléatoire, peut-être on se serait jamais rencontré, peut-être que je serai la fille de la Reine, on pourrait refaire un monde avec des “ si “, comme couper des forêts, voilà ce que je racontais toujours mon père et ses jeux de mots pourris !
Mon père, cet homme avec aucune classe, il faut le voir pour le voir puis surtout pour comprendre pourquoi j’étais comme ça…
- Peut-être demander d’avoir de plus gros seins ? Tu crois que ça changerai ma vie ça ? Non peut-être un peu plus de chance ou du moins un temps qui aurait favoriser ma famille mais bon, ce passe à forger la personne que tu connais mais bon avec des plus gros seins comme ça, j’aurai eu la classe non !
Mimant une poitrine plus imposante, je ne comprends pas toute de suite que Naë me saute dessus, m’écrasant littéralement la tête contre le sol.
- NAAAAAEEEEE ! JE VAIS TE TUER, je viens de manger de la terre, c’est dégueulasse, j’ai sali ma tunique en plus !!! J’ai failli me péter le nez là !
Je retire la terre de la bouche quand il continue de me parler de son truc, son bastet, je m’en fiche de ses bestioles, je veux juste me rincer la bouche.
- Grrrrr
Je grogne pour éloigner la bestiole et continue notre balade, essayant de me refaire une beauté mais c’était tout bonnement peine perdue.
- Un autre métier ? Princesse bien entendu, non mieux Prince ! J’aurai la classe en étant prince non ? Pas le premier né, trop de boulot, comme Athéas, juste à se balader et attendre, faire sa vie, c’est cool non ?
Souriant toujours, j’essaye de réfléchir en même temps à ce que je pourrai faire vraiment et je ne voyais qu’une chose.
- Non sans déconner, je dirais dresseuse de loutre, ça peut-être sympa, un élevage de bébé loutre, plein de K’Awill !!!
Oui une solution comme une autre qui paye bien et pas trop dangereux mais élever une petite bête et s’en séparer ensuite, c’était dur mais surmontable mais pour l’instant tant que je le peux, je reste aventurière.
- Tu poses des questions sur ma famille maintenant ? Tu veux épouser ma soeur ou quoi !!!
De toute façon, j’étais la plus jolie alors bon aucun risque.
- Je les vois une à deux fois par an pour l’anniv de mariage de mes vieux, nous sommes septs enfants, je suis la plus petite, ils m’ont martyrisés ! j’ai treize ans d’écart avec les plus vieux, les jumeaux maléfiques !
Quatre frères, deux soeurs, imaginez mon enfance...
- Alors tu as Cahill et Caleb, les jumeaux qui ont la quarantaine, tu as Caly qui a deux ans de moins puis suivi de le gentil Carmine qui a trente-cinq ans puis Ciarian qui a trente et un puis Candy qui a trois ans de plus que moi. Je suis surtout proche de Ciarian, c’était avec lui je que je faisais le plus de bêtises, c’était le plus drôle, Cahill se croyait le plus intelligent, Caly, une vraie rapporteuse, la préférée de mon père, Candy était sage comme une image puis Caleb… un monstre, le nombre de fois qu’il m’a caché dans un coffre lors de nos séances de cache-cache et il revenait jamais me chercher.
Puis j’ai appris à me servir de mon pouvoir et il a payé au centuple, le nombre de fois qu’il s’est réveillé des moustaches sur le visage, son lit piégé et j’en passe.
- Enfin voilà, une famille de paysans lambdas quoi, la base quoi mais il y a que moi qui suit partie à la Capitale, les autres sont au village, j’ai réussi à m’enfuir plus jeune ! c’est pour ça que je limite mon temps chez mes parents, j’ai peur qu’ils m'attachent pour que je ne repars jamais, je suis la plus petite tout de même, ils me surprotègent tu sais !
Enfin on peut dire ça comme ça, ils ont peur que je meurs dans d’atroces souffrances, que je les oublie et j’en passe, la rengaine habituelle des parents quoi. On continue alors notre balade dans le parc, s’extasiant devant toute la faune et la flore existante, c’était magnifique, j’avais des étoiles plein les yeux. On voyait l’étoile d’Ankaa, brillante comme jamais, l’étoile des voyageurs, l’étoile des aventuriers même, elle était ma boussole et jamais je ne quittais des yeux la nuit, peut-être que Lucy l’a mise là pour nous guider et nous rassurer. On continue alors la balade quelques heures pour ensuite rentrer à l’auberge, nous passon alors quelques jours à se promener, visiter la grande bibliothèque, draguer la vendeuse et accompagner une dernière fois nos deux spécimens en lieu sûr, nous avions enfin réussi notre mission, le sentiment du travail se fait ressentir aussitôt que les vétérinaires me posent une bourse généreuse dans la main, je vais avoir de quoi faire pour mes prochaines expéditions.
- Hey Naëry et si on jetait un coup d’oeil à cette carte dans cette trompette ?
Nous voilà donc reparti pour une autre aventure et personne ne devinera alors que nous étions pris dans un drôle de piège….