Descendant, de mon perchoir, je demande à Carciphona son avis et si nous devons finalement l’abattre. Même si je ne la voit pas, elle ne doit pas être très loin vu la démonstration qu’elle a fait quelques instants plus tôt. Chose qui m’est rapidement confirmé par la voix qui me parvient de la porte. Curieuse, je me précipite vers la fenêtre. Juste à temps pour voir le Crasmo s’effondrer à terre raide mort… Je déglutie consciente qu’elle est bien plus forte que moi au final… Le regard rivé par la fenêtre, je guette le moment où elle va décider de se rendre à nouveau visible mais un panache de fumée apparaît avant. La purée de pois se répand rapidement dessinant la forme du corps de l’aventurière avant qu’elle n’échappe à nouveau à ma vue. Les crasmos restant jappent mais ils s’éloignent… Tant mieux, je ne me sent pas la force de continuer à les massacrer, même si affronter un animal en pleine santé est complètement différent que d’abattre une créature blessée et incapable de se défendre. La situation clairement plus tranquille, je quitte la maison et m’immobilise sur le pas de la porte.

Je l’avais oublié celui-là…

Il y a encore le deuxième crasmo qui voulait s’en prendre à Ailandys… Je n’ai pas fait attention que Carciphona ne l’avait pas tué… Avec un soupir, j’essaye de peser le pour et le contre. On pourrait l’amener près de la forêt en espérant qu’il arrivera à retrouver les siens avant qu’un autre monstre lui tombe dessus et que notre odeur ne lui causera pas plus de soucis. Ou le tuer ici… Avec un soupire, je tire mon couteau de chasse de son étui et m’approche du crasmo. La fléchette de Carciphona n’a pas l’air enfoncé très profondément, je m’évertue à lui retirer sans le blesser d’avantage. Une fois mon oeuvre terminée, je le laisse là espérant que la magie paralysante finira avant que la question ne se repose… Sous son regard, j’empoigne le corps du crasmo mort par une patte pour le traîner non-loin des autres corps. Je doute que Carciphona n'appréciera pas mais nous n’avons pas les mêmes moyens ni la même histoire. Je ne vais pas pouvoir prendre la viande, elle se ghâtera le temps que je puisse la traiter et la mettre à sécher mais la fourrure pourrait se vendre à un prix correct, de quoi me permettre de me loger quelques jours de plus… Calmement, je commence à dépecer les animaux, prélevant des oreilles en guise de preuves pour la Guilde au passage. Dépecer les animaux me prend un bon moment mais je suis satisfaite du rendu. Les peaux sont trouées par les impacts de flèches mais cela reste relativement peu gênant. Cela me fait trois peaux plus celle du chef de meute. Cette dernière est plus marquée mais cela augmentera sa valeur à mon sens, des marques de combats où l’animal est sortis victorieux, c’est bien. Il y a aussi le petit crasmo dans le champ mais je n’ai l’envie de me compliquer la tâche pour si peu. Roulant les peaux, j’interroge Carciphona.

Tu en veux pour ta part ? Et l’autre paralysé, on en fait quoi ?

Je laisse l’aventurière décider, l’animal est sans défense…

J’ai un chariot un peu plus loin, on pourrait le charger pour le déposer un peu plus loin à l’orée de la forêt. T’en penses quoi ?

La décision prise, je prend la direction de mon chariot pour le ramener dans la ferme. Il n’y a plus de danger, autant ne pas tout porter inutilement. Je charge d’abord les peaux puis les cadavres avec l’aide de Carciphona. On ne va pas laisser de la chaire fraiche en plein milieux de la ferme, c’est un coup à ce qu’une nouvelle meute s’installe… Les cadavres sont déposé assez loin de la ferme, là où d’autres animaux pourront s’en nourrir, comme dans la nature, sans avoir l’idée de se rapprocher de la ferme. Maintenant, retour à la guilde.

Me rendant de nouveau visible, j’observe mon beau nuage au loin avant de répondre à Origami

- Je m’en occupe, on le dépose sur la route en passant.

Je n’aimais pas tuer les animaux inoffensifs même si je ne comprends toujours pas pourquoi ils sont devenus aussi agressifs. Je m’approche de la bête et retire ma fléchette paralysante, il va avoir boiter quelques jours mais c’est toujours mieux que finir mort n’est-ce pas. Il jappe de douleur mais je reconnais une once de remerciement dans son regard, K’awill se pose à mes côtés pour montrer que si il bouge, il n’hésitera pas à lui mettre un coup de patte dans la figure.

- T’inquiète, on te libère après okay ?

Dans quelques heures, l’engourdissement sera fini mais le temps qu’Origami fasse ses affaires, il sera peut-être rétabli d’ailleurs je vais faire une petite sieste dans un coin, ma loutre montra la garde. Il était confortable à souhait et appuyé ainsi sur lui, je profite de ce petit temps de repos pour profiter de me délier les jambes.

Le travail de trappeur n’était pas ma partie préférée, d’ailleurs je prenais très peu de missions dans ce genre, dépecer un animal me donnait des nausées, je préfère directement le produit fini comme mes écharpes quoi ! C’était bien comme résultat, je ne vois pas les étapes intermédiaires.

- Bon déposons notre colis et vamos à la guilde !

Je l’aide à chercher le crasmo blessé et nous quittons la ferme, il fallait se rapprocher des hautes herbes, il prendra ses jambes à son cou et nous serons débarrassés car je me dis que la bonté peut-être aussi bénéfique que l’expulsion par la force, il n’avait rien fait de mal ce petit, enfin je ne connais pas l’histoire !

On finit par le relâcher loin des habitations et on le voit avancer péniblement, ça le fera je le sais, c’est un gagnant enfin c’est ce que je me dis.

- Allez raconte moi tes dernières aventures puis surtout pourquoi tu as choisi un gars pareil pour t’accompagner ! Je vais te présenter des gens compétents, ça sera plus sûr.  

Grimpant sur K’awill, je prends la tête du convoi pour rentrer à la capitale.

Spoiler: