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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Les grands boulets se rencontrent | Calixte
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    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
    Informations
    Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Mar 24 Mar 2020 - 23:58 #
    - Thépa Prêth n’est pas prête, Thépa Prêth n’est pas prête ! Chantonnait gaiement la demoiselle sur le chemin de pierre qui l’amenait tout droit à la caserne. - Oh non, elle n’est pas prête ! Elle prit son élan, effectua une pirouette sur elle-même et se mit à trottiner de bon cœur. Dans son sillage, sa cape noire claquait dans l’air comme si elle était animée par la même ivresse que sa propriétaire. Solveig débordait tellement de joie et d’énergie qu’elle ajouta quelques petits pas de danse pour agrémenter le tout. Lorsqu’elle se présenta aux portes de la caserne, le garde en faction la reteint de justesse avant qu’elle n’enfonce la porte dans un accès de bonne humeur. Sans doute crut-il avoir la berlue. Ce n’était pas tout les jours que les gens arrivaient et se présentaient ici dans un état d’euphorie aussi avancé. Pourtant il du rapidement se rendre à l’évidence, la petite chiraki était bel et bien une Valkyrie.

    Un petit sourire, une main tendue afin de récupérer ses nouvelles plaques et elle prit la poudre d’escampette. Direction l’intérieur de la caserne. Une fois qu’elle y fut, elle poussa un long soupire satisfait. Quelques par entre ces murs se cachait Thépa. Sans doute entrain de ronfler comme un ogre. Il y avait sûrement Yuduar, aussi. Diantre qu’ils lui avaient manqué tout les deux. Le chemin parcourut pour arriver jusque ici avait été long, éprouvant et semé d’embûche mais elle y était parvenu. Et elle ne parlait pas du chemin parcourut à cheval qui lui avait valu un bleu sur chaque lune.

    Par contre, maintenant qu’elle était un peu plus calme et à même de réfléchir, elle se rendit compte de l’immensité de l’endroit. Sans parler du fait que tout se ressemblait. Au milieu de la cour, elle se sentit perdu. Un regard à gauche. Un a droite. «  Ou aller ? » pensa-t-elle alors que ses oreilles s’affaissaient petit à petit sur son crâne. « Quelle idiote ! » Elle aurait dû y penser en croisant le garde à l’entrée. Peu importe, elle trouverait une autre solution.

    La solution se présenta sous l’apparence d’une petite tête blonde. Immédiatement ses oreilles se dressèrent comme des i sur sa tête et elle le fixa à outrance.  - Anhw… Tu ne vas pas m’échapper solution ! Marmonna-t-elle tout en mettant à humer l’air. - Encore moins si tu sens bon. Puis sans attendre, de peur de perdre sa cible, elle se glissa comme une ombre dans son dos. Peut-être la remarquerait-il. Peu lui importait, elle aimait juste observer avant de déferler sur quelqu’un. Ou peut-être était-ce juste lui, qui attirait son attention. En même temps à cette heure, il n’y avait pas grand-chose de plus à observer. Tant pis, aujourd’hui ce serait lui. Elle marcha derrière lui plusieurs secondes, penchant la tête à droite, puis à gauche, s’amusant à imiter sa démarche par moment. Puis enfin, elle prit son élan et remonta jusqu’à lui, passant un bras derrière sa nuque. Bras dessus, bras dessous comme deux vieux amis.

    - Bonjour l’ami ! Solveig au rapport ! Ou Soldat Prêth, comme tu préfères ! Elle tourna la tête dans sa direction et sourit de toutes ses dents. Elle le relâcha la seconde suivante et passa devant lui, lui barrant la route au passage. - Tu es debout bien tôt soldat ! Tant mieux ! Elle s’arrêta de parler et ses pupilles s’agrandirent brusquement alors qu’elle se penchait en avant pour renifler son épaule. - Ah, j’avais raison ! C’est bien de toi que vient cette odeur. Enfin passons. Je suis nouvelle, j’ai besoin d’un guide. Elle fit un pas de plus dans sa direction et se mit sur la pointe des pieds, comme si elle n’était pas déjà suffisamment près pour lui parler. - Tu veux bien te dévouer ?  De même qu’auparavant, ses pupilles s’élargirent, elle rabattit ses oreilles sur son crâne et lui servit son meilleur regard de chiraki battu. - Promis, je ne serais pas embêtante. Mensonge, elle serait sans aucun doute insupportable. Mais ça, elle-même n’en avait pas conscience.  
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Jeu 26 Mar 2020 - 15:57 #
    Les premiers rayons du soleil rougeoyant effleuraient timidement l’horizon, balayant l’onde azurée avec la tendresse timide d’amants se découvrant pour la première fois. Une brise encore fraîche agaçait le tapis d’herbe verdoyante recouvrant les bords de la cour. Dans un effort artistique mais pas très organisé, le jardinier y avait disposé quelques bulbes de fleurs à la floraison précoce. Des tâches éparses de couleur teintaient ainsi l’austérité coutumière du fief militaire. Marquant un temps d’arrêt sur le pas de la porte du bureau de poste, Calixte observa les alentours avec un petit sourire sur les lèvres.

    Cela ne faisait pas très longtemps qu’il avait intégré le régiment Al Rakija – quelques jours – mais il commençait déjà à se faire à l’atmosphère de la Caserne portuaire, tellement similaire et pourtant si différente de celle de la Capitale. Le climat était plus clément ; ou alors étaient-ce ses habitudes enfantines qui se rappelaient à lui, lui rendant plus qu’aisée la transition. En dépit de l’animation de la ville, il y régnait aussi une douceur tranquille qu’il n’avait pas connue à la cité royale. Et puis probablement que, certainement que, l’éloignement de la base principale des espions suite au meurtre de Ruth, lui permettait enfin de respirer à nouveau. Faire son deuil. De la jeune recrue. Du piédestal injuste sur lequel il avait initialement hissé sa nouvel Maître-Espion. De sa relation idéalisée avec Zahria. De liens fraternels censés unir étroitement les espions.

    Secouant la tête, Calixte reprit son chemin. Les militaires du sud l’avaient accueilli avec un mélange de rigueur et de bienveillance, de curiosité et de tolérance. Ou, du moins, pour ceux qu’il avait croisés jusque-là. Déjà habitué à faire officiellement des aller-retours entre le Grand Port et la Capitale du fait de son statut de coursier, il n’était pas arrivé en terrain totalement inconnu, et il avait été appréciable de ne pas repartir complètement de zéro. Et peut-être avait-il, aussi, jusque-là réussi à éviter les personnalités un peu pénibles du pôle administratif. Même Emeor Calyx, pour toute sa retenue contrôlée et le balai profondément enfoncé dans son fondement, n’était pas mauvaise compagnie.

    Rajustant la caisse de courriers entre ses bras, l’espion se dit que oui, vraiment, il aurait pu tomber sur bien pire affectation. Travailler dans un lieu qu’il connaissait mal était un handicap, mais loin d’être une corvée. D’autant plus que son emploi du temps actuel était bien plus léger que celui qu’il avait connu à la Capitale. Sans la surcharge de petites missions d’espionnage pour Zahria, de l’entraînement des nouvelles recrues, de patrouilles où il comblait les trous pour la Régulière, et des légers abus de son statut de coursier l’amenant à gérer plus que les missives et colis officiels, il se sentait soudainement bien libre. Enfin, à en croire la boîte de pâtisseries surplombant sa caisse de courriers, ce dernier point le rattraperait probablement bien vite. Pas qu’il y était vraiment opposé cela dit, ça l’amenait généralement à grapiller du potin qu’il aurait bien du mal à obtenir par ailleurs. Et puis généralement on aimait bien le soldat qui vous amenait régulièrement quelques douceurs, donc bon. Quelques pas en plus contre des rumeurs et un capital sympathie, c’était un bon deal.

    Longeant la cour d’entrée en maintenant son chargement en équilibre précaire, il laissa son regard balayer l’étendu silencieuse devant lui. A cette heure matinale, le calme était encore de rigueur. Un peu plus loin, un couple de mouettes s’était posé sur le rebord d’un muret. Occupé à observer les deux oiseaux semblant en grande discussion, l’espion ne remarqua pas tout de suite qu’il était suivi. Voire pas du tout. Jusqu’à ce qu’un bras passe autour de ses épaules, le surprenant. Sursautant, il faillit perdre son précieux paquetage qu’il rattrapa in extremis avant de poser son regard sur... sur une étrange créature ? Humaine ? Soldate ?

    - Heum, bonjour, répondit-il incrédule en essayant de suivre les paroles rapides de la nouvelle venue.

    Solveig Prêth ? Avait-il bien entendu ? Prêth comme la lieutenant Prêth ? Comme la meneuse des Valkyries ? Est-ce que cette boule d’énergie avait un lien avec Thépa Prêth ?

    - Je… commença-t-il déboussolé alors que le flot de paroles se tut enfin.

    La jeune femme devant lui ne ressemblait en rien à la lieutenante du régiment Al Rakija – en dehors peut-être de la crinière blanche encadrant le visage déterminé – ou du moins pas s’il en avait bon souvenir. Ce dernier point restait discutable.

    - Heu bienvenue, du coup, je suppose ? finit-il par dire avec un sourire amusé.

    Il rajusta la caisse de courriers entre ses bras et rapprocha de son buste le carton de pâtisseries. Pas tout à fait certain que la soldate ne jetterait pas son dévolu dessus.

    - Je suis Calixte, et comme tu peux le voir je m’occupe du courrier, se présenta-t-il en indiquant du menton son paquetage. Mais tu peux m’accompagner si tu veux.

    D’ailleurs peut-être qu’elle tombait plutôt pas mal la nouvelle venue, parce qu’il n’était pas encore tout à fait au point concernant les méandres de la Caserne portuaire. La veille il avait cherché pendant trente minutes les toilettes du pôle d’entrainement, ça avaient été trente minutes très longues. Et puis Calixte n’était jamais contre l’opportunité de nouvelles rencontres. Et sa curiosité jamais contre un peu d’imprévu.

    - Et heu, je suis relativement nouveau aussi, mais j’ai un plan de la Caserne dans ma poche, juuuuuuste…

    Il se contorsionna pour essayer de tirer le papier coincé dans sa veste, mais arrêta toute tentative lorsque la boîte de pâtisseries prit un angle délicat et qu’il restabilisa son chargement à nouveau in extremis.

    - … là ? Heum, tu peux le prendre si tu veux.

    Ses yeux se reposèrent sur la silhouette de Solveig.

    - Mais tu n’as pas rendez-vous avec l’un des lieutenants pour ton premier jour ? Ou peut-être préfèrerais-tu passer d’abord par le dortoir, si tu as des affaires à déposer avant… ben avant de faire un tour du propriétaire ?
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
    Informations
    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Ven 27 Mar 2020 - 15:19 #
    Le sourire revint aux lèvres de la jeune femme dès lors qu’il commença à ouvrir la bouche. Maintenant qu’elle y faisait attention, elle pouvait constater qu’il avait les bras chargés de paquets et surtout que l’odeur sucrée qu’elle avait sentit jusqu’ici n’émanait pas vraiment de lui mais d’un des cartons qu’il portait. Même si elle n’en dit rien, elle ne put empêcher ses yeux de lorgner dessus. Si ça n’avait tenu qu’à elle, elle aurait sans doute tentée de le lui soutirer. Cependant, elle se doutait bien que comme première approche, cela ne serait sans doute pas bienvenue. Alors elle tenta de se reconcentrer sur lui, souriant de plus belle lorsqu’il lui proposa de l’accompagner. Un peu moins quand elle comprit que Calixte était également une nouvelle recrue. Il ne manquait plus qu’il soit aussi étourdit qu’elle et ils étaient bon pour une errance de plusieurs minutes.  Avantage, le jeune homme possédait un plan des lieux. Elle le regarda donc se contorsionner, lançant quelques paris pour savoir si oui ou non il allait réussir à s’en saisir sans faire tomber tout ses paquets.

    - Anhw… Lâcha-t-elle déçu, en voyant qu’il abandonnait la bataille et donc la possibilité de faire tomber le contenant de la bonne odeur. Elle choisit le moment où il se mit à la questionner pour se pencher afin de fouiner dans sa poche. Mais avant de s’en saisir, elle ne put que lui planter un doigt dans les côtes. - Ce que tu es mince ! Tu devrais manger un peu plus ! Elle recommença une seconde fois. - Même mon fils est plus épais que toi. Elle releva la tête pour le regarder les yeux plissés. - Et il a six ans. Enfin peu importe. Agitant sa main griffu devant son nez, elle la glissa ensuite dans sa poche et se saisit du précieux sésame. - J’ai ! Puis tout en le dépliant, elle répondit à ses questions. - Si, si, j’ai rendez- vous avec un des supérieurs. Mais… Elle leva le nez vers le ciel avant de faire un grand sourire. - Je suis arrivée avec trois heures d’avance. Je pensais surprendre Thépa dans son sommeil, elle ronfle comme un boucton tu sais ! Ca vaut le détour. Sauf que je me suis rendu compte que je ne savais pas du tout où elle logeait et puis je suis tombée sur toi. Elle attendra.

    Maintenant que le bout de papier était grand ouvert et bien lissé, la demi-chiraki le retourna plusieurs fois afin de s’assurer de son sens de lecture. - Calixte. C’est un joli prénom. Tu es garde depuis longtemps ? Par sainte Lucy dans quel sens ce lit donc ce plan ? Solveig n’avait jamais été à l’aise avec les cartes et autre plan. Elle préférait toujours ce fier à ses sens ou à des indications orale. Force était de constater que dans la garde ça ne marchait jamais comme ça. Au bout de quelques secondes et après avoir observé les livraisons du blondinet, elle se saisit de celui contenant les lettres, le hissa sur son épaule et lui tendit le plan. - Mes affaires ont été envoyées chez ma famille, j’irais les chercher à un autre moment. J’ai donc trois bonnes heures a tuer ! Et je n’aime pas les plans. Dit-elle tout en marmonnant la fin de phrase comme un enfant bougon.

    Du bout des doigts, elle se mit à tapoter ses lèvres avec un regard amusé en direction de son vis-a-vis. - Je te propose un compromis. Je t’aide dans ton travail du matin et tu me fais la visite ! Puis sans prévenir, elle glissa son bras libre autour du sien et l’entraîna à sa suite. - Tu fais parti des Valkyries toi aussi ? Non pas que ça me surprenne mais je ne savais que l’on devait aussi gérer le courrier, enfin tu me diras, c’est un poste comme un autre !  Ah… Par pitié, tiens loin ton autre paquet. Il me donne faim…  
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Sam 28 Mar 2020 - 23:46 #
    Solveig s’empara du plan… non, elle ne s’en empara pas, mais en profita pour lui enfoncer son doigt entre les côtes. Geste qui n’était pas douloureux, mais qui rappelait à Calixte qu’il pouvait être un poil chatouilleux. Se contorsionnant pour essayer d’éviter la main baladeuse qui faisait des arrêts imprévus sur son trajet vers le plan, il retint un rire. Ainsi que la caisse de courriers et la boite de pâtisseries qui, une nouvelle fois, menaçaient de connaitre une triste fin.

    - Wééé oooow, je suis pas siiii mince que ça, protesta-t-il en essayant toujours d’esquiver le doigt inquisiteur.

    Enfin, la soldate finit sa torture et attrapa le plan dans sa poche. Et répondit à ses interrogations. Et, effectivement, il était peut-être un petit peu tôt pour avoir un rendez-vous administratif avec l’un des gradés. Enfin, il se passait parfois des choses obscures au sein de la Garde.

    - Je… ne savais pas, commenta-t-il à la remarque sur la lieutenante Thépa Prêth.

    Donc Solveig devait effectivement avoir un lien filial avec la cheffe des Valkyries. Jurant intérieurement contre son esprit distrait, l’espion se dit qu’il allait vraiment falloir qu’il se repenche correctement sur le dossier de toutes ces personnalités qu’il devait garder à l’œil. Le deuil expliquait l’étourderie, mais ne pardonnait pas la négligence. Combien de travers trouverait-il encore à attribuer au meurtre de Ruth ? Secouant la tête pour chasser les sombres pensées, il se réintéressa à Solveig qui étudiait le plan dont elle s’était emparée. Et qui ne semblait pas trop savoir dans quel sens l’utiliser.

    - J’ai fait mes classes de manière standard à l’Académie Militaire, répondit-il en haussant les sourcils tandis qu’elle retournait à nouveau le plan. Peut-être que si tu le penches encore un peu…

    Leurs yeux se croisèrent – et la nouvelle venue avait vraiment des prunelles intrigantes – et il y eut un bref instant de pause… puis Solveig décida qu’ils n’arriveraient à rien dans cette configuration, et lui ôta le chargement des mains, moins la boite de pâtisseries.

    - Hum, fit Calixte de manière intelligente. Merci ?

    Puis elle lui refourgua le plan. Ah.

    - On peut faire ça, oui. Rien que de livrer le courrier devrait nous mener à pas mal d’endroit, et puis on complètera en fonction, acquiesça-t-il en reprenant son chemin.

    S’ils s’organisaient bien et étaient efficaces, ils auraient probablement fait le tour de la Caserne en maximum deux heures. La soldate aurait même tout le temps de partir en quête de la chambre de la lieutenante des Valkyries. Dont la localisation n’était, évidemment, pas indiquée sur le plan.

    - Tu es la…

    Elle avait quoi, une petite trentaine d’années ?

    - … sœur de Thépa Prêth ? Sa cousine ?

    Parce que vraiment, les deux jeunes femmes ne se ressemblaient pas. Son regard glissa sur la silhouette menue, toute en formes, de Solveig. Ses cicatrices, bien que plutôt usuelles pour une militaire, d’une pâleur se détachant sur le teint de sa peau hâlée, laissaient suspecter quelques histoires dont l’espion aurait bien demandé la narration s’il avait mieux connu la jeune femme. Peut-être un jour. Un autre jour. Et peut-être que ce même jour, il pourrait caresser les étranges oreilles perchées sur la tête de la soldate. Elles lui rappelaient un animal, mais il avait du mal à mettre le doigt sur lequel en particulier. Un pinplume ? Un celes ? Une étoile blanche ? Un crasmo ? Un chiraki ? Il faillit se prendre une colonne de pierres, et décida de regarder à nouveau là où il mettait les pieds au lieu de détailler Solveig comme une curiosité. Peut-être tiendrait-il quelques minutes.

    - J’aimerai bien faire partie des Valkyries, remarqua-t-il songeur. Mais j’ai cru comprendre que le groupe n’était ouvert qu’aux femmes, et qu’aux élites. Donc double nop pour moi, ajouta-t-il avec un rire. Ça va être ton affectation ?

    Parce que vu l’aisance avec laquelle elle avait pris sa caisse de courriers, et la grâce féline avec laquelle elle se mouvait, c’était fort probable. De manière peu subtile, il déplaça la boite de pâtisseries pour l’éloigner davantage de Solveig.

    - Hum, « on » ne doit pas aussi gérer le courrier, ça c’est mon travail à moi. Je gère le courrier, entre autres. Je suis coursier, précisa-t-il. Pendant que certains partent en patrouille en ville ou défendre le Royaume, je me bats avec les lettres et les colis.

    Il indiqua un couloir sur leur droite après un coup d’œil au plan.

    - Hé y a un raccourci pour le pôle administratif ! Cool !
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
    Informations
    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Dim 29 Mar 2020 - 15:47 #
    - Quelle bonne idée ! S’exclama la garde lorsqu’il proposa de livrer le courrier et de visiter ainsi la plupart des bâtiments. Elle n’y avait pas pensé avant. Tout ce qu’elle avait pensé, c’est que lui filer un coup de main en échange d’un peu de compagnie était un très bon compromit. Solveig n’aimait pas la solitude, ce qui était d’ailleurs complètement à l’opposée de ses envies de parcourir le monde. Personne n’accepterait de l’accompagner, un jour, au-delà de la frontière et elle n’était pas résignée à passer des jours, des semaines voire des mois sans personne à qui parler. De toute façon chez elle, tout était toujours en opposition. A croire qu’elle avait été montée a l’envers. Enfin, elle s’en accommodait très bien.

    Elle ne put s’empêcher de rire à la question qui vint ensuite. Il était vrai qu’elles ne se ressemblaient pas suffisamment pour qu’on les pense vraiment sœur et pourtant c’était bien là la vérité. Solveig n’avait jamais comprit pourquoi elles se ressemblaient si peu et en vérité cela lui était égal. N’importe qui aurait bien pu lui dire qu’elle n’était pas du même sang que le siens, ça n’aurait rien changé. Elle était la sœur de Thépa, la fille de ses parents que cela soit un lien de sang comme de cœur et ce n’était pas quelque chose que quiconque changerait.  

    Remarquant qu’il l’a fixait, elle le fit à son tour. Ce qui était drôle avec Solveig c’est qu’à défaut de voir le totalité d’un visage, elle aimait en observer les détails et sa vue lui permettait de le faire en profondeur. Une veine qui pulse un peu trop fort, une peau sale ou encore une cicatrice camouflée par les années, rien ne lui échappait. Encore moins lorsqu’elle était aussi proche. Alors tant qu’il ne détourna pas le regard, elle non plus. Le fait d’être observée de la sorte était quelque chose de commun pour elle et cela ne la gênait plus depuis longtemps, au contraire ça l’amusait et elle aimait par dessus tout rebondir dessus. Elle attendit un moment, pour voir pendant combien de temps, il s’amusait à la détailler. Tant et si bien qu’elle le tira par le bras avant qu’il ne se prenne une des colonne. Cependant, avant qu’elle n’eut le temps de lui faire une remarque, il embraya sur les Valkyries et enfin sur le courrier.

    Solveig avait parfois du mal a comprendre les gens. Pourquoi diantre réserver une escouade à l’élite féminine ?Il y avait aussi de très bon soldat masculin. Enfin...Cela n’était pas de son ressort et au final tout ce qui comptait c’est qu’elle puisse intégrer l’escouade de sa cadette. Quand bien même aurait-elle été la pire du monde. Lorsqu’il le lui indiqua, elle bifurqua à droite non sans resserrer son bras autour du sien afin de lui faire emprunter la même direction, elle le croyait bien capable de continuer tout droit.

    - Dis moi, Calixte, je suis si jolie que tu m’observes sans relâche depuis cinq minutes ? Cette fois, son air joyeux laissa place à un sourire complètement taquin, qui n’attendait que la réaction du jeune homme pour éclater de rire. Néanmoins, elle poursuivit sur sa lancée. - Ce n’est pas la meilleure des méthodes pour aborder une demoiselle, tu sais ! Elle pinça les lèvres afin de bannir tout fou rire et abandonna son bras pour prendre la tête de la marche -toujours sans savoir où elle allait. - Enfin, ça va, tu es suffisamment beau garçon pour que je ne le prenne pas mal ! Et cette fois, elle rit ouvertement en ralentissant pour se retrouver à sa hauteur. - Excuse moi, j’aime bien taquiner les gens. Avec douceur, elle tapota son épaule. - Quoi que je te taquinais à moitié. Tu n’es certes pas extraordinaire mais tu es plutôt mignon, revois tes manières et tu feras des émules parmi les gardes ! Tout sourire, elle continua d’avancer à ses côtés.

    - Tu n’aimes pas le combat ? Enfin, je veux dire, pourquoi coursier ?  M’enfin, tu sais, si quelqu’un comme toi n’était pas là, nous serions dans une sacrée panade. Sans compter que tout les soldats ne sont pas forcément assidu à leurs postes. Il vaut mieux un coursier travailleur qu’un tire au flan en patrouille ! Et je sais de quoi je parle ahah ! Bientôt, elle se mit à sautiller sur place au lieu de marcher, c’était une mauvaise habitude qu’elle avait prit il y avait bien des années de cela et c’était aussi une manière pour elle de dépenser ce trop plein d’énergie qu’elle avait toujours eut du mal à gérer. - Moi j’aime me battre. Je me suis toujours battu et je crois que je ne suis bonne qu’à ça au final. Et puis, il faut bien quelqu’un pour botter les fesses des monstres ! Du coup, oui, je vais être affectée aux Valkyries. Mais pour être honnête… Elle arrêta de gambader et sa mine s’assombrit quelque peu. - Ce n’était pas une mince affaire et j’ai mis plus d’un an avant d’être au niveau. En vérité, je ne suis même pas sûre d’y être encore. Mais j’y travail !  Et si une empotée telle que moi a réussit, je suis sûre qu’avec un peu d’entraînement tu pourrais aussi intégrer un bataillon d’élite ! Ne pas essayer est pire que l’échec, tu ne crois pas ? Petit à petit, sa démarche sautillante revint et son regard, chaleureux, attendit avec impatience les réponses de Calixte.  
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Mer 1 Avr 2020 - 16:01 #
    Elle le tira par le bras et ils empruntèrent le raccourci sur leur droite. Après avoir monté quatre petites marches, ils s’engouffrèrent dans un passage étroit coupé de la lumière du jour. De petits globes lumineux éclairaient leurs pas. De part et d’autre des murs de pierre, ils pouvaient profiter des bruits matinaux de la Caserne s’éveillant peu à peu. Heureusement qu’ils étaient loin des dortoirs, tout n’était pas forcément bon à entendre. Ou un peu gênant, lorsqu’on avait de la compagnie. Clignant des yeux à la remarque de Solveig, il se dit qu’il n’avait pas dû être très discret en promenant ses yeux sur les formes toutes en courbes de la jeune femme. En même temps, il était rarement discret lorsqu’il n’était pas en mission estampillée « espionnage ». Et là encore, ça dépendait toujours de sa maladresse.

    - Hum, oui tu es jolie, répondit-il parce qu’il n’avait pas forcément peur de certaines vérités, et surtout qu’il était encore un peu tôt, et qu’il n’était pas malhabile que de ses bras. Mais je me disais que tu ne ressemblais pas beaucoup à la lieutenant Thépa Prêth. Ou alors elle cache bien ses oreilles.

    Elle passa devant lui pour prendre la tête de leur expédition improvisée, et son rire devint un écho lointain. Observant la claire chevelure ondulant au rythme du pas jovial de la soldate, Calixte se dit qu’elle était vraiment rigolote. Et un peu survoltée. Entre eux deux, Emeor allait avoir du pain sur la planche. Repensant au pincement de lèvre agacé de l’homme, l’espion sourit.

    - Merci, commenta-t-il avec une petite courbette alors que Solveig déclarait qu’il était suffisamment beau garçon pour tolérer son regard baladeur.

    Enfin, il allait d’abord falloir qu’il survive à la fougue de la jeune femme avant de pouvoir s’amuser de la réaction d’Emeor.

    - Il va falloir que tu me donnes des cours pour aborder les demoiselles, déclara-t-il parce qu’il était un peu suicidaire. Parce qu’en dehors de les regarder bêtement pour essayer de deviner les courbes engoncées dans les armures intégrales, je crains que l’Académie Militaire ait omis cet aspect éducatif. Et, très clairement, le sacro-saint planning des entrainements défini par Emeor Calyx ne prévoit pas de créneau pour ce domaine.

    Avançant à deux de front dans l’étroit passage, leurs épaules se frôlaient. Mais la présence vive de Solveig à ses côtés n’avait rien d’imposant ni d’embarrassant.

    - Non, je n’aime pas trop le combat. J’aime mieux me balader et rencontrer de nouvelles personnes. Et avec le travail de coursier, je suis payé pour les deux, donc c’est assez chouette. Avec ça j’ai pu te rencontrer, ajouta-t-il avec un sourire.

    Indiquant un nouveau passage sur leur gauche, ils arrivèrent devant une porte close. De manière concomitante, Solveig s’était arrêtée de gambader, et une ombre s’était installée sur ses iris vairons.

    - Si tu as été acceptée parmi les Valkyries, c’est que tu y mérites ta place, finit-il par répondre en observant la silhouette soudainement immobile de la jeune femme. Le Capitaine n’est pas du genre à faire des fleurs simplement pour remplir ses impératifs administratifs, ni pour faire plaisir à ses lieutenants, ni pour satisfaire ses instincts machistes face à de jolis yeux. Aussi jolis soient-ils.

    Après un bref instant de réflexion, le coursier posa sa main sur la poignée de la porte devant eux, et ouvrit à sa collègue. Si les gens ne voulaient pas que l’on passe à certains endroits, ils pouvaient fermer à clef. Ils pénétrèrent dans une vaste salle remplie de victuailles. Le pas de Solveig avait retrouvé sa légèreté, et ses prunelles leur chaleur. D’une certaine manière, elle lui rappelait Wendy. Il nota distraitement que cela faisait un petit moment qu’il n’avait pas eu de nouvelles de la médecin, et qu’il lui faudrait prendre le temps de la joindre via les cristaux de communication. S’était-elle faite sa place au sein de la rude équipe du Blizzard ? Probablement, certainement. Il ne se faisait pas de soucis sur ce point. Tout comme il était relativement sûr que Solveig se ferait rapidement la sienne dans son nouveau régiment.

    Observant la soldate humer l’air chargé d’odeurs, il passa son bras autour du sien, mimique de leur position d’un peu plus tôt. Et il la tira vers l’issue donnant vers les cuisines. C’était pas le moment de perdre la nouvelle venue dans la réserve de nourriture de la Caserne. Elle avait l’air d’être prête à y rester un bon bout de temps, et il ne souhaitait pas tellement écoper d’une nouvelle punition lorsque l’on apprendrait que les stocks avaient été réduits de moitiés par son instant de faiblesse.

    - Je laisse volontiers l’élite aux autres, commenta-t-il en emmenant Solveig avec lui. Je suis bien plus heureux avec mes courriers, mes contacts, et mes chocolats chauds pendant que les autres sont sur le terrain. Je suis à ma place, ajouta-t-il avec un grand sourire à la soldate. Même si cela semble chagriner Emeor, continua-t-il avec un petit rire.

    Les cuisines étaient déjà animées, mais on était loin des bousculades affairées des heures de pointe. Les fours finissaient de faire dorer les brioches du petit-déjeuner, et l’on commençait à rassembler les ingrédients nécessaires pour les plats de midi. Sur le plan de travail central, cinq énormes poissons frais de la pêche du jour, attendaient d’être dépecés. Indiquant du doigt une femme rondelette aboyant des ordres, il glissa à sa camarade :

    - C’est la cheffe des cuisines, c’est elle notre premier stop.

    Son doigt bifurqua vers d’autres silhouettes, encore un peu endormies.

    - Mais pour obtenir quelques collations supplémentaires, il vaut mieux faire les yeux doux à ceux-là. Lorsque la patronne n’est pas présente. Ou lorsqu’elle est suffisamment occupée, ajouta-t-il avec un regard entendu.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Jeu 2 Avr 2020 - 15:11 #
    Avec Calixte, elle allait de surprises en surprises. Au début, elle avait eut l’impression de faire face à un lapin prit entre les roues d’un carrosse alors que maintenant il se révélait plutôt à l’aise. Ce n’était pas pour lui déplaire, au contraire. Solveig s’amusait beaucoup de ses réactions même si sur le moment elle n’en dit rien. De plus, il semblait avoir la langue aussi bien pendu qu’elle une fois qu’il était lancé. Cela promettait de longues discussions et elle en raffolait.

    - Oh croit moi, Thépa cache bien plus que des oreilles ! Finit-elle par lui répondre. - Cette petite vipère a un pouvoir qui surpasse largement le mien. Seulement, elle n’en fait pas souvent usage et n’aime pas s’en venter. Mais je défis quiconque d’y faire face et d’en sortir sans aucune égratignure. Même moi je ne suis pas capable de le contrer. Ses derniers mots ressemblaient plus à une plainte qu’autre chose.

    Comme il le lui indiqua, elle tourna à gauche non sans laissait échapper un rire peu discret après avoir entendu son commentaire sur les plannings drastiques d’Emeor. Elle ne le connaissait pas, cet autre lieutenant, mais avec tout ce qu’elle avait pu entendre de lui depuis son arrivée, elle avait envie de le rencontrer. Non pas parce qu’elle aimait les gens psycho-rigide mais bien parce qu’au contraire, il était toujours marrant quand quelqu’un comme elle entrait dans la vie d’une personne comme lui. Cependant, elle devait bien avouer qu’elle était contente de ne pas être affilié à son escouade. Elle se serait sans doute faites virer sur le champs.

    - Anhw tu n’aimes pas le combat… C’est la première fois que j’entends ça venant d’un garde ! Mais bon, tu as apparemment trouvé le plan parfait en faisait quelque chose qui ne te déplaît pas. Bien joué. Tout sourire, elle leva un pouce dans sa direction.Comme elle l’aurait fait à Samaël si il lui avait dit qu’il avait enfin apprit à écrire le mot « abracadabrantesque ». Finalement leur petite course prit fin devant un petit passage. Immédiatement les effluves qui lui parvinrent par delà la porte lui mirent l’eau à la bouche. Tant et si bien qu’elle faillit ne pas entendre ce qu’il lui dit ensuite. Et oh qu’elle l’aurait regretté. Si son égo n’avait pas besoin d’être regonflé, elle ne pouvait nier que ce genre de compliment était toujours très agréable à entendre. - Merci. Eut-elle le temps de lui glisser avant qu’il ne fasse tourner la poignée et qu’ils entrent.

    Calixte venait de lui ouvrir les portes du paradis. Il n’y avait pas d’autre mot. Si jusque là l’odeur était bonne mais pas franchement présente, tout changea dès que la porte grinçante s’ouvrit. Les narines de la blanche étaient assaillit par mille et une senteur qui firent gronder son estomac aussi peu délicat que cela soit. Les odeurs, bien que mélangées, n’en perdaient aucunement leur intérêt. Elle aurait voulu rester et pourquoi pas goûter quelque un des mets délicats qui faisaient frétiller ses papilles. Mais son compagnon eut l’intelligence de ne pas la laisser faire et glissa un bras autour du sien comme elle l’avait fait auparavant avant de l’entraîner avec lui. - Anhw… Soupira-t-elle, désolée de laisser toute cette nourriture derrière elle.

    Enfin ils gagnèrent le cœur des cuisines et la jeune Prêth se promit de ne jamais en oublier le chemin. Ainsi que de paraître fort agréable aux yeux de la cheffe et des ses commis. Surtout les deux qu’il lui désigna. Plissant les yeux dans leur direction, elle s’obligea à imprimer chacun de leurs traits sur sa rétine puis avant que quiconque n'ait eut le temps de faire quoi que ce soit elle lança un magnifique : - Salut tout le monde ! D’une voix portante qui fit lever la tête de toute la petite tribu. Quelques uns sursautèrent même. Pas dérangée le moins du monde, elle poursuivit. - C’est le courrier ! Et elle agita la main en guise de bonjour avant de descendre la caisse qu’elle avait sur l’épaule, la soutenant afin que le jeune homme puisse faire ce qu’il faisait apparemment de mieux.

    - C’est pas si désagréable comme boulot ! Murmura-t-elle de façon à ce que seul lui puisse l’entendre.  
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Ven 3 Avr 2020 - 23:29 #
    Non, vraiment, Solveig n’était pas du tout discrète. Encore moins que lui malgré sa maladresse, c’était dire. Les visages se tournèrent vers eux, avec la surprise d’entendre de si bonne heure une voix inconnue à une place qui n’était visiblement pas la sienne. Adressant un signe de la main à l’équipe de la cuisine, Calixte tira de l’autre sa camarade vers la cheffe qui les observait d’un air peu amène. Farfouillant dans la caisse portée par Solveig qu’elle avait gentiment ramenée à sa hauteur, l’espion récupéra deux larges enveloppes qu’il tendit à la patronne.

    - Si c’est encore pour des restrictions budgétaires, c’est des cailloux que j’irai leur servir à tous ces administratifs, grommela la cheffe et décachetant son courrier.

    Parce que les gens avaient parfois la fâcheuse tendance à soulager leur frustration sur l’intermédiaire, Calixte se rapprocha légèrement de Solveig. On n’était jamais à l’abri d’un coup de poing emporté.

    - Ah non. Ce sont les nouvelles recommandations de diet et nos partenaires du mois pour l’approvisionnement. Bien des trucs de mecs de bureau. Par Lucy, Rémi devrait vraiment soigner son écriture ; j’arrive à peine à deviner son charabia.
    - Je connais un bon médecin, commenta distraitement Calixte. Pour son écriture mal soignée ? ajouta-t-il sous le regard perçant de la cheffe.

    Il y eut un moment de silence, où il crut qu’il serait à tout jamais banni des cuisines, puis un très léger sourire s’esquissa sur les lèvres de la femme. Le fait que Solveig était bon public avait probablement aidé à détendre l’atmosphère. Il en profita pour tendre la boite de pâtisseries.

    - Et hum, les pâtisseries sont pour vous ?
    - Pose ça là, indiqua la cheffe en se réintéressant à son courrier.

    Et, après avoir pioché un chou pâtissier dans la boite, elle s’éloigna en maugréant.

    - Charmant personnage, souffla-t-il à Solveig.

    L’un des commis s’approcha d’eux, visiblement amusé.

    - Elle trouve que les pâtisseries qu’on fait ici n’ont pas la finesse de celles de la ville, expliqua-t-il au regard curieux de l’espion. Magnifique blague, cela dit. Si c’est comme ça que tu as essayé de faire du charme au lieutenant Calyx, je veux bien croire qu’il t’ait dans son collimateur.
    - Ah ça va, bougonna Calixte en lui tirant la langue de manière très intelligente.
    - Joan, se présenta le commis en tendant la main à Solveig avec un sourire. Bienvenue parmi nous. Nouvelle hein ? Passe quand tu veux, même si c’est sans accompagnateur, ça nous fera plaisir.
    - Surtout sans accompagnateur, tu veux dire ? taquina le coursier en lui glissant un regard entendu.

    Le commis répondit d’un rire et leur fourra à chacun une petite brioche dorée dans la main.

    - Allez, à plus ! conclut-il alors que ses collègues commençaient à rouspéter contre son inactivité… et le fait qu’il prenait de l’avance dans les présentations auprès de la jolie soldate.
    - On continue ? proposa Calixte à Solveig en jetant un nouveau coup d’œil à son plan de la Caserne. On peut passer par le pôle médical qui n’est pas très loin.

    Ils quittèrent les cuisines pour poursuivre leur travail. Enfin, son travail. Quoi qu’il était bien agréable d’avoir un peu de compagnie pour bosser. Au réfectoire attenant qu’ils traversèrent, un peu de monde commençait à s’amasser. Aucun visage n’était encore très familier aux yeux de l’espion qui se réintéressa à sa camarade.

    - En fait, dans le détail, je n’sais pas comment vous êtes sélectionnées, vous les Valkyries ? réfléchit-il à haute voix tout en grignotant sa brioche. C’est sur dossier ? Y a des entretiens annuels ? C’est le capitaine Al Rakija qui vous envoie un petit mot doux lorsqu’il vous repère ?

    Il repensa à ce que Solveig lui avait appris sur elle depuis leur rencontre.

    - Ca ne va pas être trop compliqué pour gérer ton... fils ? Je n’m’étais jamais posé la question : y a une école ou une garderie pour les enfants des membres de la Garde ? Tu as le droit à des quartiers particuliers pour vivre avec lui ? Ou bien tu es obligée de le confier à ta famille ? Qui est au Grand Port, du coup, de ce que tu m’as dit ?
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Dim 5 Avr 2020 - 14:40 #
    Décidément, la cheffe de cuisine ne rigolait pas. Même pas le temps de lui tendre les enveloppes qu’elle sautait déjà au plafond. Pour sa part, Solveig se contentait de la regarder de loin se demandant comment il était possible d’être d’aussi mauvaise humeur au saut du lit. Dans le même temps, elle put sentir Calixte se rapprocher d’elle. La femme poursuivit sur un ton plus détendu, apparemment, les nouvelles étaient meilleures que prévu. Tant mieux, sinon elle se serait senti obligée d’essayer de redonner le sourire à tout le monde et cela virait immanquablement au n’importe quoi. Son compagnon de galère dû d’ailleurs avoir le même genre d’idée puisqu’il lança une blague, qu’elle ne percuta pas immédiatement. Contrairement à la bonne femme replète, Solveig le regarda incrédule. Puis après un temps qui pouvait paraître terriblement long, elle se mit à pouffer avant d’éclater de rire. Diantre que cette blague était nulle ! Mais la garde avait toujours été bon public et surtout elle adorait les blagues qui ne faisait rire personne ! Alors c’est sans gêne que son rire se mit a emplir les cuisines.

    Son hilarité se stoppa lorsqu’elle constata qu’il se déchargeait aussi -et surtout – des pâtisseries. Ce petit coursier était en fait… Un cruel bourreau ! Il lui mettait sous le nez des friandises sans qu’elle puisse y toucher, il l’emmenait ensuite aux cuisines en l’empêchant de grignoter quoi que ce soit et voilà qu’en prime il donnait ce précieux trésor à une femme qui, de toute évidence, ne manquait pas de couche pour l’hiver ! Le regard humide et triste, presque suppliant se tourna vers le blond qui était tellement absorbé par autre chose qu’il ne le remarqua pas. « Injustice ! » siffla une petite voix dans son esprit. Mais avant qu’elle ne puisse tenter une quelconque tentative pour récupérer la boite, l’un des commis s’avança.

    Alors comme ça, Calixte était dans le collimateur du lieutenant ? Cela piqua la curiosité de la garde qui se mit à le fixer à outrance. Comment un petit être aussi charmant était-il capable de se mettre un supérieur à dos ? Sans doute en le privant de pâtisserie. Elle ne voyait aucune autre explication.

    Un serrage de main et un regard emplit de gratitude plus tard, ils sortirent de la cuisine avec dans la main une brioche. Dorée à souhait et dont l’odeur était tellement enivrante que Solveig se félicita de n’avoir rien dis jusque là. Nouer des liens était quelque chose qu’elle aimait faire mais en nouer avec ceux qui travaillaient dans l’ombre des cuisines était vital ! Ils poursuivirent donc la course du jeune homme. La matinée avait déjà bien avancée et les gens commençaient enfin à pointer le bout de leur nez. Tout en grignotant, elle écouta ses interrogations. Et au lieu d’arrêter de manger pour répondre, elle engloutit d’une traite ce qu’il restait de sa brioche avant de se lécher les doigts.

    - Mh… Dossiers, entretient, test. Enfin entretient… Plutôt recommandation. Je n’ai jamais rencontré Yuduar. Du moins pas ici. C’est mon ancien supérieur qui s’est occupé de l’entretient et des quelques test. Je n’ai eu qu’à faire la demande ! Mais en même temps qui de mieux pour nous juger que quelqu’un travaillant déjà avec nous ! Elle se pencha pour chuchoter. - Je ne suis pas certaine d’avoir envie de recevoir les mots doux du Capitaine. Puis elle gloussa tout en continuant de le suivre. En vérité, il n’y avait pas vraiment de manière de rentrer chez les Valkyries. Solveig en avait fait la demande mais la majorité des cas était des chanceuses qui avaient été repérées lors de combats ou de missions. Cependant, elles avaient toutes un points communs : Elles excellaient dans leurs domaines. Ce qui n’était aucunement son cas. Elle était capable de manier toutes les armes possible et imaginable, parce que sa curiosité l’obligeait à apprendre. Elle s’était ensuite spécialisé dans le tire à l’arc et le lancé de couteau histoire de dire.

    - Mh non, il n’y a pas de garderie à la garde ! Tu penses bien que non ! Si tout les soldats commençaient à ramener leur progéniture on ne s’en sortirait pas ! Mais j’ai la chance d’avoir des parents très disponible et surtout d’être originaire d’ici. Mon village se trouve seulement à quelques lieues du grand port. Alors, dès que je peux, il me suffit de faire un peu de route pour le retrouver. Ce n’est pas le grand luxe mais j’ai passé deux ans au village perché, à revenir entre deux missions et croit moi… Le village perché est vraaaaaiment loin ! Dit-elle tout en virant dans les aigu sur les derniers mots. -  Mais plus intéressant… Elle lui envoya un petit coup de coude dans les côtes. - Pourquoi le lieutenant Calyx t’as dans le viseur ? On dit que c’est quelqu’un de droit. De très droit. Tellement droit qu’il ferait penser à un manche à balais. Pour ne pas dire autre chose. Comment tu as fait ton compte ? Raconte moooi ! Puis elle tourna vers lui son regard curieux tandis que sur son crâne, ses oreilles s’agitaient frénétiquement.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Mar 7 Avr 2020 - 16:08 #
    Solveig ne lui répondit pas tout de suite, et il lui jeta un regard amusé tandis qu’elle engloutissait sa brioche dorée. Lui-même picorait doucement la sienne, à la manière des oiseaux. Enfin, léchouillant avidement ses doigts encore imbibés des saveurs pâtissières, elle reprit la parole. L’éclairant un peu sur le mode de sélection des Valkyries. Et donc, visiblement, à partir du moment où l’on était doté d’ovaires, on pouvait faire la demande d’affectation. Drôle de système. Calixte n’avait pas encore eu affaire au Capitaine Al Rakija, ni même eu l’occasion de se pencher sur l’exploration officieuse de ses quartiers, mais plus il en apprenait de la part de ses camarades de la Caserne portuaire, plus il se sentait fébrile à l’idée de mettre son nez dans les papiers de l’homme fantasque. Le refuge improvisé prenait peu à peu des allures de possibilités. De maison. Il secoua distraitement la tête. Pourrait-il vraiment retrouver le sentiment filial et sécuritaire que la résidence des espions lui avait offert jusqu’au meurtre de Ruth ?

    - Je n’ai pas encore rencontré le Capitaine, avoua-t-il songeur. Tu le trouves comment ? Il parait qu’il est… inoubliable, ajouta-t-il avec un petit rire. Tu as encore quelques miettes sur le nez.

    Il indiqua un chemin pavé sur leur gauche, et ils traversèrent une petite cour joliment fleurie. Jetant un coup d’œil au plan entre ses mains, il nota qu’un passage dérobé menait à un ensemble de jardins botaniques suivis d’un potager et d’un petit verger. Intrigué par la possibilité éventuelle de pouvoir subtiliser quelques plantes médicinales en cas de nécessité, Calixte attrapa le bras de Solveig et l’entraina vers le portillon derrière lequel devaient se trouver les trésors végétaux. Ça ne leur ferait pas faire un grand détour. Certainement. Probablement. Peut-être.

    - J’aurai aimé penser que nos administrations étaient plus progressistes que ça, commenta-t-il aux réponses de sa camarade. Les affectations peuvent ne pas forcément permettre aux parents militaires d’assurer la garde de leurs enfants par leur famille. Si famille il y a. Et j’imagine que tout le monde n’a pas les moyens de se payer les services d’une nourrice ou d’une garderie externe… et d’un logement au plein cœur d’une ville aussi peuplée. Et au-delà de l’aspect pécunier, ça doit demander une sacrée organisation, ou un certain sacrifice personnel voire professionnel… Quant aux familles monoparentales…

    Il repensa à Aube Grassim, jeune mère dont il gardait des souvenirs un peu flous de la soirée donnée en son honneur.

    - … ce doit être un sacré casse-tête pour elles, ajouta-t-il en fronçant les sourcils. Comment il s’appelle ton petit bonhomme ? Tu l’as laissé dès le début à ta famille ou tu as pris des… congés ? continua-t-il songeur. Parce que six moins deux, ça laisse quatre années… à la maison avec ton bonhomme ? réfléchit-il à voix haute avant de contempler avec émerveillement les parcelles cultivées sous leurs yeux. Génial !

    Du fait de leur position, les jardins n’étaient pas très étendus. On ne pouvait clairement pas repousser les murs de la Caserne juste pour planter davantage de tomates. D’ailleurs, le verger était ridicule. Mais le petit coin consacré aux plantes médicinales était très correctement fourni, et ça c’était une très bonne nouvelle. Lâchant le bras de Solveig, il se mit à déambuler allègrement entre les rangées méticuleusement organisées. A croire qu’Emeor établissait son règne jusqu’au moindre brin d’herbe de la Caserne. Certainement qu’il passait au moins quinze minutes par jour à mettre chaque brindille au garde-à-vous.

    - Regarde y a même quelques ghla siais ! Ils ont bien fait de mettre les porosia un peu plus loin, même d’ici on peut les sentir, remarqua-t-il en fronçant le nez. Enfin, ça doit tenir les nuisibles à distance.

    Il s’avança d’un pas joyeux, imitant presque le sautillement léger de Solveig, vers la lhant airne, plantée un peu à l’écart. A la limite du verger, et juste devant le porche d’une entrée donnant sur le bâtiment du pôle médical.

    - Ce doit être quelque chose de venir ici au cœur de la saison douce. Toutes les floraisons qu’il doit y avoir !

    Passant son doigt sur l’écorce rugueuse de la plante, il revint pensivement sur les derniers propos de sa nouvelle camarade. Qu’il n’avait pas éludés, ni oubliés. Juste… mis temporairement de côté, en raison de sa curiosité prenant le pas sur la bienséance, et de ses propres interrogations concernant sa relation – ou son absence de ? – avec le lieutenant en charge de l’organisation logistique.

    - Emeor Calyx est un lieutenant compétent. Habile, consciencieux et efficace, finit-il par choisir de répondre avec sincérité. Mais oui, il est très droit. Tellement qu’il fait penser à un manche à balais. Pour ne pas dire autre chose, ajouta-t-il avec un sourire en reprenant les mots de Solveig. Il est un peu crispé le lieutenant portuaire, un peu soumis à la cris-poisson.

    Amusé de son jeu de mot tout pourri, il rigola tandis que sa camarade lui renvoyait ce regard incrédule qu’il commençait à bien connaître.

    - Disons que ma curiosité peu parfois faire des vagues. Et que les balais sont clairement pas faits pour les vagues. Mais c’est intrigant, non ? De ne pas savoir ce qui se cache sous un sourire retenu, un rire trop facile, un silence hésitant, ou une carapace de glace.

    Il s’avança vers la porte abritée par le porche, et la poussa. Elle s’ouvrit sans résistance. Décidemment, rien n’était fermé à clef ici. Laissant passer Solveig qui lui portait toujours galamment sa caisse de courriers, il referma derrière eux. Une forte odeur de produit antiseptique assaillit leurs narines.

    - Oh, fit intelligemment Calixte en fronçant les sourcils. Ça va ?

    Parce qu’il ne savait pas trop à quel point l’odorat de sa camarade était développé. Avait-elle hérité de sa morphologie visiblement mixte plus que de charmantes oreilles pelucheuses ? C’était avec son nez qu’elle avait initialement repéré les pâtisseries qu’il trimballait, et elle n’avait pas manqué d’humer tout son soûl la réserve de nourriture par laquelle ils étaient passés. Mais peut-être avait-elle une attirance pour les parfums javélisés ? Douteux. Défaisant son écharpe légère, il la passa autour du cou de la jeune femme, et lui remonta le tissu au-dessus du nez.

    - En espérant que je pue moins que les lieux, fit-il en rigolant. Je peux reprendre la caisse si tu veux. Ou tu peux m’attendre dehors, si l’odeur est trop forte.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Jeu 9 Avr 2020 - 18:46 #
    Comment était Yuduar ? Solveig s’interrogea. La dernière fois qu’elle avait vu l’homme, elle n’avait pas encore trente ans. Autrement dit cela remontait à il y a bien longtemps. Mais elle gardait de bon souvenir de lui. Tout en réfléchissant, elle vint gratter son nez pour retirer les miettes, luttant contre l’envie de toutes les récupérer pour pouvoir les manger – oui sa gourmandise n’avait pas de limite et oui elle le vivait très bien. Finalement, après avoir tourné à gauche, elle sut enfin quoi répondre.

    - C’est une bonne personne. Qui a vécu des choses terribles. Je l’ai rencontré quand j’ai été affectée à la forteresse. C’est un ancien aventurier tu sais. Il y a beaucoup de choses à apprendre de lui et ce n’est pas quelqu’un avare de paroles. Il est aussi bon conteur ! J’aurais pu passé mes nuits à l’écouter parler à l’époque. Et encore aujourd’hui d’ailleurs. J’avais du mal à croire qu’il soit passé capitaine ! C’était inattendu ! Mais c’est quelqu’un de très humain. Après je ne sais pas si il est inoubliable ! En tout cas moi je m’en souviens ! Puis elle éclata de rire avant de se laisser émerveiller par les jardins qui disparurent vite pour laisser place à un verger et un potager encore gardés par un ultime portillon. C’était très agréable de se laisser guider par Calixte et pas seulement parce qu’il la traînait dans tout les endroits où se trouvait de la nourriture.

    Il passèrent ensemble le petit portail et Solveig ne pu s’empêcher de piquer une tomate à la première occasion. Elle n’était pas voleuse mais gloutonne et le petit regard plaintif qu’elle lança au jeune homme fut principalement pour l’attendrir et le dissuader de divulguer son chapardage. Enfin, il l’a lâcha et elle s’éclipsa pour aller roder près du verger, sans pour autant perdre de vue ce qu’il lui disait. Calixte était amusant, curieux et plutôt sympathique. En vérité, elle était bien contente d’être tombée sur lui ce matin et le pauvre n’était pas près de lui échapper à l’avenir. Encore moins depuis qu’elle avait enregistré son odeur corporelle.

    - Effectivement, à la garde, rien n’est fait pour les mamans. Mais bon, tu connais beaucoup de métiers de nos jours où quelque chose est prévue pour les mères ? Encore plus célibataire. On ne va pas se mentir, un enfant illégitime, c’est encore mal vu. Encore plus par la noblesse. Alors ils ne vont pas nous encourager en nous facilitant la tâche. Sans doute un jour les choses changeront mais ce n’est pas encore le cas. Mais comme tu dis, j’ai la chance d’avoir de la famille et une famille disponible qui plus est. Sinon… Ma paye entière serait sans doute passée là dedans. Ou j’aurais dû abandonner mon poste. Venait maintenant le moment de parler du petit garçon. Solveig aimait beaucoup parler de lui, un peu trop sans doute puisqu’à chaque fois elle prenait des airs idiot sans s’en rendre compte. - Samaël. J’ai été mise à pied avant sa naissance. Une garde enceinte ça fait tâche ! Mais c'est un bon petit gars. Elle rit puis abandonna le verger a priori vide et rejoint le blond. - Trois années à la maison pour être exacte. J’ai passé deux ans au village perché à faire des aller retour. Puis la dernière année c’est ma sœur qui a prit le relais vu qu’elle a été mutée ici et que j’avais besoin de temps pour intégrer les Valkyries. Ce qui nous donne trois ans à la maison et trois ans au village perché. Finit-elle par dire tout en se penchant pour observer les plantes qu’il lui désignait.

    Avec les années, elle avait apprit à faire avec les odeurs fortes et désagréable. Aussi, elle ne fut pas vraiment dérangée par les rangées de fleurs que désigna son compagnon. Par contre au lieu de s’intéresser à la végétation, c’est lui qui piqua son intérêt et elle entreprit de le détailler discrètement des pieds à la tête. Maintenant qu’elle y faisait attention, il était effectivement bavard mais il évitait soigneusement de parler de lui. Au delà de son prénom et du fait qu’il soit coursier à la garde et bien… Elle ne savait rien. « Il faudra remédier à ça » se promit-elle silencieusement tout en se laissant une nouvelle fois guider par les pas du jeune homme. C’est à ce moment qu’il daigna répondre à sa question concernant son supérieur. - Aaaah je connais bien ça… Lui répondit-elle nostalgique. - Mais retiens une chose ! La curiosité n’est pas un vilain défaut ! C’est bien tout le contraire ! Ce qui est un vilain défaut par contre, c’est l’humour douteux. Elle lui fit un clin d’œil avant de lui passer devant pendant qu'il tenait la porte.

    Misère de misère ! Les traits fins de la jeune Prêth se déformèrent pour n’afficher qu’une moue dégoûtée. Supporter les odeurs fortes était une chose mais supporter de telles agressions c’était un supplice. Si elle s’était laissée aller à ses instincts, il ne faisait aucun doute quant au fait qu’elle se serait ruée sur la porte de sortie. Cependant, elle avait promit à Calixte qu’elle allait l’accompagner, alors, elle le ferait. Pour toute réponse, elle hocha la tête. Oui ça allait même si ça n’avait absolument rien d’agréable. Mais alors qu’elle allait commencer à marcher tout en retenant sa respiration, un bout de tissus vint entourer le bout de son nez. Elle cligna plusieurs fois des yeux avant de se rendre compte que l’odeur sur le foulard prenait le pas sur celle de lieu. Ce n’était pas parfait mais cela suffirait amplement. De sa main libre, elle vint lever le pouce devant le visage du blond et l’incita continuer.

    - Je t’ai dis que je t’accompagnerais alors je t’accompagne et non. Elle tapota la caisse sur son épaule. - Je peux bien t’en débarrasser pour ce matin ! Je peux aussi t’assurer que tu sens bon ! Même sans pâtisseries. Sans ménagement elle lui asséna une grande tape dans le dos. - Assez parlé de moi ! Tu blablates, tu m’interroges mais je ne sais rien de toi ! Alors, Calixte ? D’où tu viens ? Depuis combien de temps tu es coursier ? Hein ? Tu ne croyais tout de même pas que tu allais passer à la trappe ! Et elle lui fit un grand sourire, caché par l’écharpe qu’il lui avait prêtée. - Bon par contre, si on pouvait ne pas traîner… Ton odeur n’est pas assez forte pour cacher l’autre totalement.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Sam 11 Avr 2020 - 17:13 #
    Le poil hérissé, les muscles tendus, un frisson parcourant sa peau, Solveig paraissait prête à déguerpir sans demander son reste. Elle hocha néanmoins la tête, déterminée à le suivre. Il fût donc un peu soulagé de voir que l’étole qu’il lui avait passée autour du cou semblait soulager son odorat effectivement plus sensible que la moyenne. La jeune femme était sympathique, gentille, mais peut-être un chouilla têtue. Il n’aurait pas été vexé si elle avait choisi de rester dehors. Au pouce levé de sa camarade, il reprit son chemin vers le secrétariat du pôle médical. Avant d’être propulsé par la tape de Solveig. Il faillit se manger un chariot qui trainait et un soignant passant par là leur adressa un drôle de regard.

    - Il est bon de savoir que ça paie de prendre des douches de temps à autres, commenta-t-il en rectifiant sa course et en se rapprochant prudemment de la Valkyrie.

    Haussant les sourcils et posant son regard intrigué sur la silhouette de Solveig, il se demanda si sa curiosité avait encore été un peu trop incisive et avait poussé la jeune femme dans ses retranchements. Rebecca l’avait déjà mis en garde contre ses interrogatoires un peu trop inquisiteurs. Mais la soldate ne paraissait pas tendue, ni mal à l’aise, ni suspicieuse. Son ton était toujours aussi plaisant et ouvert. Et elle ne lui avait pas non plus répondu sur la défensive. Non, Solveig était peut-être tout simplement sincèrement aussi curieuse de lui qu’il l’était d’elle. Etrange notion.

    - J’étais à la Capitale, avant de venir. De revenir, finit-il par répondre avec un sourire songeur. Ma famille vit ici, au Grand Port. Mais depuis l’Académie Militaire, j’étais resté affecté à la Capitale.

    Ils tournèrent à droite, et un soldat vomit au bout du couloir. Tandis qu’une infirmière courrait vers lui avec une bassine, Calixte attrapa le bras de Solveig et leur fit rapidement prendre un chemin alternatif.

    - J’ai toujours été coursier, depuis la fin des études. Autant te dire que les passages de la Caserne principale de la Capitale n’ont plus de secrets pour moi, ajouta-t-il avec un rire. Ni ceux qui permettent de faire le mur, ni ceux qui mènent aux réserves, continua-t-il en échangeant un regard avec sa camarade.

    Il n’avait pas manqué les doigts habiles s’emparant de la tomate, ni l’intérêt gourmand des yeux verrons pour le potager. Il ne savait pas si c’était le métabolisme particulier de la Valkyrie qui lui permettait de garder sa ligne – et quelle ligne ! – ou un entrainement intensif, certainement un peu des deux, mais il notait que si les cuisines avaient un jour besoin de vider leurs placards, il savait qui leur conseiller. Enfin, la plupart des militaires étaient des ventres sur pattes, donc bon…

    - Je ne m’étais pas tellement rendu compte que le Grand Port me manquait, pendant ces années, poursuivit-il alors qu’ils arrivaient aux bureaux. Mais depuis que je suis revenu, je retrouve plein de petites choses qui me donnent le sourire. Le bruit de la mer, l’odeur de la brise marine, le chant des créatures du littoral, le roulis hypnotique des bateaux, l’éclat de voix des membres de ma famille, les parfums inégalables du salon de thé de la Petite Rue derrière le Bastion… Bon, clairement les grains de sables qui se collent à des endroits innommables dans les douches communes après les missions, ça m’avait pas manqué, mais… finit-il dans un rire. Et toi Solveig : y avait-il des choses qui te manquaient du Grand Port ? Ou bien aurais-tu préféré rester au Village Perché en d’autres circonstances ?

    Le secrétaire assis au bureau d’accueil semblait obnubilé par sa conversation cristallique – apparemment une commande de masques s’était égarée – et Calixte se contenta de lui adresser un signe de la main. Récupérant dans la caisse les courriers adéquats, il les tria dans les différentes bannettes disposées sur le bureau, avant de récupérer une pochette et faire un écart pour accéder à la salle derrière le secrétaire.

    - Bonjour, fit-il à la soldate qui remplissait des formulaires administratifs dans celle-ci. Pli confidentiel pour toi, Sumi.

    Sumi faisait partie de ces gens auxquels on a du mal à donner un âge, et qui, de toute façon, préfèrent qu’on les traite comme de jeunes adultes – voire adolescents – plutôt que comme de vénérables biques. Elle avait le teint halé de ces personnes ayant passé le plus clair de leur temps au grand air, des ridules au coin des yeux et de la bouche démentant une tendance à l’allégresse, et le regard vif de celle habituée à gérer son affaire, et de la mener rondement. Les accueillant avec un sourire, la soldate signa son récépissé et tendit une main volontaire vers Solveig.

    - Une nouvelle tête ? Quoi qu’on n’en voie actuellement pas grand-chose. Bienvenue !
    - Disons que… commença Calixte en cherchant comment tourner la chose.
    - Ca pue, déclara pour lui Sumi avant d’éclater de rire à son regard surpris. On a des soucis de commandes en ce moment. Les produits d’entretien ont été changés, et pas avec les bonnes références. Encore une anecdote qui va nous valoir une réunion de crise avec le lieutenant Calyx. Enfin… c’est comme ça dans tout le bâtiment, désolée.
    - Il faut encore qu’on passe aux dortoirs puis au pôle administratif, fit le coursier en fronçant les sourcils. Ça serait quoi le chemin le plus court pour y aller sans se cramer l’odorat ?

    Elle indiqua un chemin sur son plan.

    - Déjà commencez par le pôle administratif, et non les dortoirs. Et juste là vous avez un accès direct sur le réseau souterrain, ça vous évitera les méandres de couloirs ou le détour de repasser par les cours.

    L’espion avait pensé explorer lesdits souterrains à son aise de manière tout à fait officieuse un peu plus tard, mais pourquoi pas.

    - On m’a dit qu’ils étaient désaffectés, fit-il remarquer en fronçant les sourcils.
    - Sur leur quasi-totalité, oui. La partie reliant le pôle médical aux autres pôles a toujours été entretenue, pour des raisons de praticité. C’est l’affaire de quatre-cinq couloirs sur la cinquantaine au total, mais vous n’en aurez besoin que d’un seul de toute façon : celui-ci, expliqua-t-elle en tapotant du bout du doigt la carte.

    Bon, et bien c’était parti. Après un « au revoir » rapide, ils recontournèrent le bureau du secrétaire – toujours en grande conversation cristallique – et passèrent immédiatement la première – lourde, très lourde – porte sur leur gauche, malgré le gros panneau « interdit à toute personne non habilitée ». Vraiment, s’ils voulaient éviter que les gens ne s’aventurent, ils pouvaient fermer à clef leurs portes.
    Les ténèbres les accueillirent dans une étreinte refroidie, mais l’odeur javélisée du pôle médical s’était quasiment estompée. Le doigt de Calixte effleura l’une des sphères de lumière au mur, et dans un souffle, celles longeant le chemin descendant sous terre s’allumèrent. Le passage descendait en pente douce mais déterminée, sans marches, et il ne leur fallut que quelques pas pour se sentir véritablement sous les bâtiments principaux.

    - Il y a des équivalents de souterrains à la Caserne du Village Perché ? demanda l’espion en observant les parois austères les encadrant. A celle de la Capitale il y en a un petit paquet. En bon état.

    Il avait le souvenir de parties de cache-cache assez mémorables. Et pas qu’avec les espions.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Lun 13 Avr 2020 - 0:11 #
    Solveig eut un mal de chien à ne pas éclater de rire quand le corps de Calixte effectua un tout droit vers un chariot de soin. Fort heureusement, ses réflexes étaient bon et il l’évita de justesse. Ce qui ne fit que rajouter une couche sur l’hilarité déjà bien présente. Elle ne retint d’ailleurs pas un rire à l’évocation des douches et ne pouvait d’ailleurs que lui donner raison. A la garde, l’odeur principale qui emplissait ses narines était la sueur. Que cela soit à cause des entraînements, des armures ou de la chaleur. C’était infernal mais avec les années, elle s’y était accoutumé. Alors quand quelqu’un sentait bon, c’était un instant de répit dans son long combat olfactif. A la réflexion, il faudrait qu’elle lui rende visite régulièrement, ne serais-ce que pour reposer ses sens endoloris.

    Il se montra bavard aussi. La jeune femme s’était attendu à ce qu’il ne lui réponde pas, vu qu’il n’avait pas l’air du genre à parler de lui, pourtant c’est de bon cœur qu’il le fit. Alors comme ça, lui aussi était originaire de la région. A croire que tout ceux natif du sud avait la fâcheuse tendance à avoir des cheveux clairs. Ce qui au final n’avait aucun sens mais cela ne l’empêcha pas de relever ce détail. Aussi ridicule soit-il.

    - Oooooh… Fit-elle simplement. - Je n’aurais pas parié sur tes origines ! Sinon, c’est comment de travailler à la capitale ? Je n’y suis restée qu’un an. J’ai prit les classes de l’académie en cours de route puis j’ai été expédier à grands coups de pompe à la forteresse. Alors qu’ils tournaient, elle lui lança un regard glauque. - Si tu as l’occasion de l’éviter, fais le. Puis elle se remit à sourire comme si de rien était, se laissant entraîner de force par la poigne du blond, faisant mine d’ignorer les bruit répugnants un peu plus loin.

    Immédiatement, il réussit à capturer son  attention. Alors cet homme, n’était pas seulement quelqu’un qui sentait bon, il était aussi un atout majeur en matière d’accès aux réserves. Solveig se mit à le lorgner comme si il était lui même un bout de brioche tout chaud. Elle venait de se décider, qu’il le veuille ou non, il compterait parmi ses amis les plus proches -comme les trois quarts des êtres vivants qui croisait son chemin. - Je pense qu’à l’occasion, nous devrions longuement discuter… Dit-elle sur un air mystérieux mais qui, au final n’était motivé que par l’apprentissage des secrets qu’il détenait. - … Tu as plein de choses à m’apprendre j’en suis sûre. Après cela il y eut un petit silence avant que son vis-a-vis ne se mette à énumérer les choses qui lui avait manqué ici. Avec un petit sourire elle l’observa faire. Il avait l’air nostalgique et c’était intéressant à voir. Ce que la demi-chiraki préférait dans les échanges avec ses paires, c’était ce moment où la carapace de chacun se fissurait un peu pour laisser entrevoir quelque chose. On y découvrait toujours des choses surprenantes. Tout comme le fait que le sud lui eut autant manqué, ce qu’elle n’aurait pas soupçonné jusque ici. D’une même voix, elle se mit à rire avec lui. - C’est vrai que le sable… Il ne manque à personne ! Oh oui, c’était sans doute la chose qu’elle détestait le plus ici. Insidieux, vicieux, encore plus lorsque vous étiez doté d’oreilles pelucheuses, le sable était un véritable fléau.

    - Je suis chez moi partout. Finit-elle par lui répondre. - Sauf à la forteresse. Je n’aime pas cet endroit. Il y fait froid, les lieux sont mornes, les gens sont lugubre et s’habiller prend un temps fou. « Et j’y ai de mauvais souvenir » ajouta-t-elle silencieusement. Si la jeune Prêth se sentait partout chez elle, ce n’était pas le cas là-bas. Pourtant, elle avait véritablement l’âme d’une aventurière. Dormir à la belle étoile, perché dans un arbre ou encore dans un taudis à l’autre bout du monde, ne lui avait jamais donné le mal du pays. Alors que la forteresse, elle, l’avait rendu totalement déprimée en plus de ne lui apporter que des malheurs. « Pas que. » rectifia-t-elle tout en ayant une pensée pour son fils. « Mais tout de même beaucoup. ». Avant qu’elle ne puisse ajouter quoi que ce soit, elle comprit que leur prochain arrêt se ferait ici et elle descendit la caisse à la hauteur de son compagnon, le regardant fouiner dans les papiers avec curiosité. La demoiselle de l’accueil ne leur prêta pas attention et bientôt ils repartirent en direction du bureau juste à côté.

    Cette fois, ce fut plus jovial et même le coursier semblait plus détendu. Toute contente qu’on lui accorde un tel sourire, Solveig serra vigoureusement la main de sa sœur d’arme -sans oublier de le relâcher cette fois – et se mit à inspecter le bureau tandis que les deux autres discutaient. Cela ne l’empêchait pas d’écouter d’ailleurs et à croire ce qu’elle entendait, tout le monde était définitivement d’accord que ce soit sur l’odeur désagréable ou sur la chiantise du lieutenant Calyx. Si le premier point était un détail sans importance, le second, lui, resta bien ancré dans son esprit. Un petit frisson de satisfaction la fit vibrer. Il faudrait qu’elle voit cet Emeor de ses propres yeux. Ce fut ensuite les souterrains qui attirèrent son attention, ce genre de petites astuces étaient toujours bonnes à prendre et surtout, elle savait que cela lui servirait tôt où tard. Que cela soit pour se rendre aux cuisines avant les autres ou pour échapper aux colères de Thépa. - Anhw… Dit-elle tout en se penchant par dessus l'épaule de Calixte, posant son menton sur son épaule comme si de rien était. Imprimant du mieux possible toutes les informations. Peu de temps après, ce fut l’heure des au revoir et ils quittèrent les lieux.

    Comme pour la porte qu’ils avaient empruntés auparavant, celle ci s’ouvrit sans problème. Ce qui n’eut pas l’air de choquer Solveig. Elle ne fermait jamais rien de toute façon. Certain disaient qu’elle avait trop d’espoir en l’humanité, d’autre qu’elle était une étourdie. Dans les deux cas c’était une erreur. Si quelqu’un entrait dans sa chambre, il lui suffisait d’une inspiration pour le savoir, autant dire que dans ces conditions, il n’était plus nécessaire de fermer quoi que ce soit.

    Enfin, ils débouchèrent dans les souterrains. La vue de Solveig était bonne dans le noir mais avait tout de même ses limites, elle distinguait vaguement la silhouette du jeune homme dans la pénombre et préféra se rapprocher de lui pour ne pas le perdre. Du moins jusqu’à ce que, lui, utilise son cerveau et allumes les cristaux de lumière parfaitement fonctionnels. Ils commencèrent alors à s’enfoncer dans les boyaux et elle s’en remit entièrement à lui pour les guider -ce n’est pas comme si elle faisait cela depuis le début après tout.

    - C’est un village perché. Au mieux tu as du vide. M’enfin… Il y a sûrement des petits passages cachés ci et là. Les troncs sont tellement large. Mais je dois dire que je n’ai pas de problème avec l’altitude. Si tu passes en dessous, moi j’ai tendance à passer au dessus. Il faudra d’ailleurs que tu m’expliques comment tu fais pour que les gens te donnent autant d’informations sans même que tu aies à le demander ! Quand je demande les passages les plus rapides pour aller aux cuisines on me regarde toujours avec un mauvais œil. Elle prit un air faussement dramatique avant d’éclater de rire puis d’un geste vif mais doux, elle saisit le bras de Calixte pour l’obliger à s’arrêter. - Tiens, avant que j’oublie de te la rendre. Dit-elle tout en détachant le morceau de tissus. Doucement, elle le glissa autour de son cou, elle l’ajusta comme il lui plaisait puis lui sourit toute contente d'elle. Elle s’en retourna ensuite aux cavités qui renvoyaient de lugubres échos de leurs voix. - On dirait presque la cité enfouie. En moins dangereux, moins joli et moins poussiéreux. Quoi que…
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Jeu 16 Avr 2020 - 18:47 #
    Il récupéra son écharpe et la repassa autour de ses épaules. Il ne faisait pas très chaud dans le souterrain.

    - Je n’ai pas été très souvent au Village Perché, avoua-t-il tandis qu’ils continuaient à s’enfoncer dans les profondeurs. Un peu plus à la Forteresse. Mais je suis de ton avis : c’est un endroit lugubre.

    Bon, les couloirs qu’ils empruntaient à présent n’étaient pas non plus très chaleureux, mais au moins toute la Caserne, et toute la ville, n’était pas à l’image des lieux.

    - Ça doit être chouette de se sentir partout chez soi, fit-il avec un sourire songeur.

    Et mélancolique. N’avait-ce pas été le cas, avant le meurtre de Ruth ? Avant que tout ne bascule ? Lorsqu’il sillonnait les routes d’Aryon selon le bon vouloir de son Maître-Espion, la curiosité en avant, la prudence dans la besace. Comme il paraissait loin, ce temps plus simple. Plus naïf. Il soupira, et poursuivit :

    - Comme je te disais : la Capitale c’est hyper intéressant. C’est quand même le point névralgique de la Garde. Tout ce qui a de l’importance y arrive un jour. Au niveau du département logistique c’est fréquemment la course, mais c’est ce qui fait aussi son attrait.

    Ils arrivèrent à une bifurcation, et Calixte reconsulta le plan. Ils prirent sur leur droite. L’humidité avait commencé à s’infiltrer le long de la pierre, laissant ici et là quelques trainées luisantes ou verdâtres de mousse. Au loin, ils pouvaient entendre de lointains échos mais dont l’espion était bien incapable d’appréhender la nature.

    - La vie est cependant loin d’y être reposante, et quitter la Capitale c’est vraiment reprendre son souffle, poursuivit-il.

    Ils arrivèrent dans un cul-de-sac, et le coursier haussa les sourcils. Avaient-ils loupé quelque chose ?

    - Heu, déclara-t-il intelligemment en relevant son plan. Alors on est bien là, non ? fit-il en indiquant du doigt ce qui devait être leur position à Solveig. Qu’est-ce qu’il fait là ce mur ?

    Et vraiment, c’était une question tout à fait légitime. Parce que ce mur n’existait pas sur la carte. L’espion pouvait se révéler d’une maladresse exaspérante, mais à ce point ? Ils avaient fait quoi, une trentaine de mètres depuis leur descente ? Et ils se seraient déjà perdus ? Intrigué, Calixte s’avança pour palper le mur, perturbé par son existence inattendue. Et il le traversa. Pas grâce à son pouvoir de fusion, qui aurait effectivement pu lui permettre de traverser une paroi, mais simplement parce qu’en réalité le mur n’était pas si tangible que ce que son aspect pouvait laisser supposer.

    - Eh t’as vu c’est… commença-t-il à l’adresse de sa camarade qui, curieuse, l’avait rapidement imité.

    Curieuse ou alertée par ses sens visiblement plus affûtés que les siens. De l’autre côté du « mur », des préparatifs intéressants avaient été réalisés. Des bougies colorées avaient été élégamment disposées sur le sol, un panier de victuailles abondamment garni laissait s’échapper un doux parfum donnant l’eau à la bouche, des fleurs avaient été savamment agencées le long des courbes de la vannerie, une nappe aux motifs couleur pastel recouvrait le sol. Et un couple entrelacé roupillait tranquillement. Les deux jeunes femmes étaient recouvertes d’un simple plaid, qui laissait peu de doute sur leur probable nudité sous-jacente.

    Peut-être auraient-ils pu se douter que des souterrains, dans leur majeure partie désaffectée, ça attirait les personnes en quête d’intimité – ou d’aventure – mais quand même ! L’heure matinale était presqu’indécente pour que les soldates fussent encore endormies. Et c’était quoi ce mur du coup ? Un pouvoir incongru ?

    - Heum ? proposa-t-il en lançant un regard interrogateur à Solveig.

    Il ne put cependant poursuivre, car alors qu’un cri de surprise s’élevait soudain, il se prit un muffin sur la joue. Et dans le nez. Il semblait que leur présence avait enfin réveillé les instincts martiaux des belles endormies.

    - Héééé, protesta-t-il alors que d’autres gâteaux le prenaient pour cible.

    Se protégeant d’une main, essayant de se débarrasser des miettes ayant investi ses narines de l’autre, il remarqua à peine sa camarade qui se donnait à cœur joie d’intercepter habilement les pâtisseries pour les engloutir.

    - Mais qu’est-ce que vous faites là ! Dégagez ! Vite !
    - Lara j’les reconnais pas…
    - … qui êtes-vous !? Vous avez bien du culot pour infiltrer la Caserne ! Déclinez immédiatement votre identité ou vous répondrez à mon épée.

    Une lame, effectivement, fût pointée dans leur direction.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Dim 19 Avr 2020 - 17:41 #
    Au moins ils étaient d’accord sur une chose, la forteresse était un endroit épouvantable. Enfin, il n’avait pas utilisé ces termes exact mais pour elle se fut tout comme. Ils continuèrent leur descente et Solveig l’écouta en silence. Elle ne savait dire si il était bon de se sentir partout chez elle. Du moins, pour elle c’était une bonne chose. Elle ne traînait pas ce boulet qu’était le mal du pays derrière elle, de même sa famille lui manquait assez rarement et se faisant, elle était rarement malheureuse. Mais elle savait aussi que c’était quelque chose qui pesait à ses proches. Depuis plusieurs années maintenant, ils s’étaient habitués au caractère nomade de la fille aînée des Prêth mais cela ne les empêchaient pas de souffrir de son absence. Surtout Samaël. Toutefois, il ne s’en plaignait jamais. A croire qu’il comprenait les besoins de sa mère dans une certaine mesure. Dans tout les cas, Solveig s’obligeait à rentrer au bercail régulièrement. Non pas pour son plaisir mais pour le leur. Sans compter que malgré tout, elle se sentait très bien au sein de sa famille et que quoi qu’elle fasse, son fils finissait toujours par occuper ses pensées. Peut-être qu’il lui manquait, après tout.

    Ses petites réflexions ne l’empêchèrent pas de remarquer les muscles du visage de Calixte qui se tendaient et se détendaient afin d’afficher une émotion aussi lisible que si elle avait été dessiné sur un livre d’image. L’envie d’en savoir plus sur ses expressions lui brûlait les lèvres mais la mine qu’il afficha la dissuada de prononcer quoi que ce soit. Même si elle n’était pas du genre à s’empêcher de poser des questions, il lui arrivait parfois de faire quelques fleurs. En plus, il ne lui en aurait pas laissé le temps puisqu’il reprit la parole dans la foulée.

    - Je sais. Lui répondit-elle simplement. Elle n’avait peut-être passé qu’une année à la capitale, année chargée qui plus est mais cela ne l’avait pas empêché d’observer et de faire fonctionner la pille électrique qui lui servait de cerveau. - J’espère que tu te plairas ici. Le rythme est plus calme mais apparemment on ne chôme pas ! Claironna-t-elle sans savoir si elle disait vrai. Après tout, elle n’était là que depuis ce matin et surtout elle était en train de batifoler dans les souterrains de son lieu de travail plutôt que de préparer son entretient.  Ils venaient de tourner à droite quand quelque chose attira immédiatement son attention. Si les sons étaient auparavant couvert par les paroles du blond, ce n’était plus le cas et ses oreilles se mirent à s’agiter. « Ce n’est quand même pas ce que je pense… ? » Pensa la demi-chiraki alors qu’un sourire narquois fendait son visage. « Ca ne peut être que ça… Eh bien, eh bien, il n’en perde pas une au Grand Port ! » Alors qu’elle s’attendait à voir une certaine scène se dessiner sous ses yeux, elle fit face à un mur.

    De même que son compagnon, elle jeta un coup d’œil à la carte. Si son sens de l’orientation et ses capacités à lire des cartes étaient tout deux assez mauvais, elle était certaine qu’ils étaient au bon endroit. Alors que faisais ce fichu mur en plein milieu de leur chemin ? Sans parler du fait que si ils devaient faire demi tour, cela mettrait de la tournée de Calixte en retard. Tandis qu’elle se creusait -inutilement – les méninges, ce dernier fit une découverte qui allait grandement leur facilité la tâche : Le mur n’en était en fait pas un. Sans attendre un instant de plus, elle le traversa également. Apparemment, la caserne leur réservait des secrets bien plus surprenant que prévu !

    Et pour une surprise ce fut une surprise, incapable de se retenir. Elle pivota légèrement pour regarder son compagnon. - Il ne fallait pas se donner tant de mal pour moi voyons… Après un grand sourire, niais, il prit une muffin en pleine tête. Oh… Voilà un jeu qui lui plaisait. Ni une ni deux, elle se mit à récupérer les pâtisseries qui passaient à porter de main. Elle en enfourna une dans sa bouche, puis une deuxième tout en esquivant celles qu’elle ne pouvait pas récupérer. - Anhw… Quel gâchis… Articula-t-elle difficilement tout en terminant d’engloutir la troisième douceur. Elle profita de sa pause goûtée pour observer le petit aménagement. Il était certain que c’était coquet et sans doute cosy mais tout de même… Qu’y avait-il de romantique à s’enfermer dans un endroit aussi austère, froid et déprimant ? N’était-il pas plus agréable de faire des galipette avec pour seul témoin une voûte céleste et silencieuse ? Même la cime d’un arbre lui parut plus confortable. Bien que plus périlleuse également.

    Petit à petit la pluie de victuaille cessa, sans doute parce que le panier était vide. Dans tout les cas, l’une des deux femmes s’était levée, avait décrété qu’elle ne les connaissait pas et avait finit par pointer sa lame vers eux. Et ça, c’était quelque chose qui avait fortement déplu à Solveig. Primo, elles n’avaient rien à faire ici, encore moins les fesses à l’air. Deuxio, lorsque l’on tentait ce genre d’escapade, il fallait aussi en accepter les risques, tertio elle n’aimait pas se faire tenir en joue gratuitement et son esprit bagarreur avait toujours été sur-développé. Encore plus lorsque quelqu’un qu’elle appréciait été également mêlé à ce genre d’affaire.  

    Le temps d’un battement de cil et Solveig se tenait aux côtés de la première jeune femme, la main tendu, ses ongles reposant sans pression sur la peau d’albâtre de son cou. - Bonjour… Dit-elle avec un sourire atrocement chaleureux tandis que son autre main tenait un couteau de lancé qu’elle était allée piocher sur sa ceinture. Plus présent pour dissuader l’autre jeune femme de venir en aide à sa compagne qu’avec l’idée de l’attaquer réellement. - C’est comme ça que les gens polis se saluent ! Je suis le soldat Solveig Prêth ! Je viens d’arriver au port. Tournant les yeux vers celle qui avait maintenant baissé sa lame, elle hocha la tête. - Oui Prêth, comme lieutenant, Prêth. Si son sourire était rayonnant, ses yeux lorgnaient la jeune femme comme un chat sa souris. Les instincts de Solveig lui soufflait de punir la menace précédente mais c’était le genre de chose qu’elle ne se permettait pas. Encore moins lorsqu’elle venait d’arriver. - A l’avenir, ne menace pas n’importe qui avec son couteau à beurre. Je n’aimerais pas me battre avec une sœur d’arme. Et elle laissa retomber sa main, rangeant son couteau de l’autre puis s’en retourna vers Calixte de sa démarche sautillante. Arrivée à son niveau, elle le saisit par la taille et l’obligea à avancer vers le deux jeunes femmes. - Ça c’est mon ami, Calixte ! Il est nouveau aussi. Elle lui lança un regard en coin. - Enfin… A partir de quand on n’est plus considéré comme nouveau quelques part… ? Enfin passons ! Il est coursier. Autrement dit si vous voulez faire des galipettes ici, attendez vous à le croiser régulièrement. Maintenant aux côtés du jeune homme, elle put saisir ses joues entre l’une de ses mains afin d’approcher son visage de l'inconnue la plus proche. - Si j’apprends que l’une de vous à eut le malheur d’abîmer ce visage sous prétexte que vous aimez vous faire des parties de jambes en l’air dans des pseudo catacombes. Je peux vous assurer que je prendrais soin de vous aussi.  Relâchant le pauvre Calixte, elle croisa les bras sur sa poitrine. - Sujet plus sérieux cette fois… Laquelle d’entre vous à fait ses mignardises ? Il me faut absolument la recette. Cette fois ses yeux étaient devenu brillant d’envie et elle trépignait de curiosité. - Peut-être que si l’une d’entre vous m’en fait livrer une boite demain matin, j’oublierais que je vous ai croisé ici… Leur offrant un sourire mutin, elle se mit machinalement à tapoter l’épaule de son compagnon de galère.  
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Mer 22 Avr 2020 - 19:00 #
    Occupé à loucher sur la lame tendue vers eux et à essayer d’expulser les miettes de muffin ayant investi ses narines, Calixte mit quelques secondes à réaliser que Solveig avait bougé. Et il n’aurait su dire si elle avait bougé rapidement ou s’il s’était montré particulièrement inattentif, probablement un mélange des deux au regard surpris des deux autres soldates, mais elle paraissait soudainement avoir pris la situation bien en main. Voire un peu trop. S’avançant lentement en époussetant les derniers débris de gâteau sur son visage, il posa des yeux prudents sur la silhouette féline de la Valkyrie. Ses ongles acérés étaient posés de manière stratégique sur le cou de Lara, et un couteau de lancer avait trouvé son chemin dans son autre main. La pose était certainement plus dissuasive qu’autre chose, mais connaissant la jeune femme depuis seulement quelques minutes, l’espion n’y aurait pas mis sa main à couper. Si ça se trouve, elle allait finalement décider que ça suffisait les âneries, que les balades c’était bien mais que ça creusait, et que faire de la charpie de leurs corps pour un petit parmentier pour le repas du midi était finalement une option comme une autre. Parce que non seulement semblait-elle être un véritable ventre sur pattes, mais aussi n’avait-elle visiblement pas volé son statut de Valkyrie.

    Le temps d’un instant, il se demanda vraiment si les choses n’allaient pas rapidement dégénérer, et s’il allait devoir user de son pouvoir pour écarter les deux soldates opposées à Solveig. Mais cette dernière se contenta de se présenter d’un ton aux consonnances doucereuses, avant de revenir à la hauteur du coursier d’un pas sautillant. Tout comme les siens, les yeux des deux soldates ne quittèrent pas la silhouette toute en courbes de la Valkyrie pendant ses déambulations. Elle finit par le saisir par la taille, et finalement peu surpris par la tournure des évènements – après tout, les deux compères s’étaient déjà subits jusque-là, dans leur loquacité comme dans leur caractère tactile – Calixte se laissa guider par la poigne de Solveig. En même temps, avait-il vraiment le choix ? Appréciant la force contrôlée du bras rapprochant son corps de celui de sa camarade, il en profita pour jeter un coup d’œil plus appuyé à la morphologie de celle-ci. Les oreilles de la Valkyrie, à quelques centimètres de son nez, avaient vraiment l’air duveteuses et il se retint d’y passer un doigt pour en apprécier la douceur. Il nota aussi que ses yeux ne l’avaient pas trompé, et les pupilles de la jeune femme étaient vraiment fendues comme celles d’un chat. Automatiquement, comme aimanté, son regard poursuivit sa course un peu plus bas, droit sur les imposants arguments de Solveig. Distraitement, il se fit la remarque que la dernière fois qu’il avait été aussi impressionné par une poitrine, ça avait été par celle de Devon Haragin. Le tavernier avait des pectoraux dont le formidable profil pouvait faire douter le plus machiste des hommes sur sa sexualité. Ou sa virilité.

    La main sur ses joues le rappela à des considérations bien moins sensuelles, et il reposa son regard sur Lara, qui était maintenant bien proche de lui. Une multitude de sentiments divers et contradictoires semblaient passer sur le visage de la soldate tandis que Solveig poursuivait ses présentations un peu particulières. Finalement elle le relâcha, et l’espion se frotta automatiquement le visage en observant Lara choisir l’ennui comme réaction face aux deux nouveaux-venus.

    - D’habitude personne passe par là, bougonna-t-elle en haussant les épaules et en se mettant en quête de vêtements.

    Instinctivement, les yeux de Calixte suivirent les mouvements de sa silhouettes dénudée, avant de se rappeler que ça n’était peut-être pas très poli, surtout lors d’une première rencontre. Notion qui semblait toute perdue pour la compagne de Lara qui se leva dans sa splendide nudité pour leur tendre une main volontaire en accompagnement de salutations plus formelles. Plus formelles dans la limite de l’improbabilité de la situation.

    - Désolée pour l’accueil, on s’attendait vraiment pas à vous voir arriver par là. Je m’appelle Marianne, et ma compagne s’appelle Lara. Je ne savais pas que la lieutenante Prêth avait de la famille qui nous rejoindrait ! Nuls doutes que tu vas aussi faire partie des Valkyries ! Elles sont trop mignonnes tes oreilles. Et tes yeux sont trop beaux ! Sinon Lara et moi on est aussi du département logistique. Enchantée, Calixte.
    - Je suis sûre qu’il est enchanté de savoir qu’après nous avoir reluquées à poil il va pouvoir nous côtoyer régulièrement à la log’, grommela Lara. Ton uniforme, Marianne. Ceci dit, si tu comptes régulièrement passer par là pour le taf, tu risques d’avoir des surprises. Officiellement les souterrains sont très, très peu employés. Pour tous ceux qui cherchent à passer du bon temps tranquilou, c’est le lieu idéal.

    Le temps de quelques secondes, le coursier caressa l’idée de répondre qu’il s’en fichait un peu de les avoir surprises en petite tenue, mais il décida finalement qu’il avait tout de même apprécié la vue et que Lara tenait un argument raisonné. Marianne, qui tenait bien son uniforme sous le bras mais ne paraissait pas pressée de l’enfiler, leur tendit à chacun un morceau de brownie.

    - Ils sont un peu petits, et un peu écrasés, mais il ne nous reste que ça. Mon offre de paix, pour le moment, ajouta-t-elle en souriant.

    Et Calixte, qui n’était ni contre voir des corps à poil ni se faire offrir des pâtisseries, lui retourna son sourire et accepta l’offrande sans se faire prier. Si ses tournées du courrier pouvaient toutes être similaires, il ne cracherait pas non plus dessus. Quoi que, sans Solveig l’affaire aurait certainement pris une autre tournure. Il aurait probablement fini embroché par sa collègue ou étouffé par un muffin. Et Zahria aurait alors eu à faire son eulogie dans des conditions particulièrement ridicules.

    - Je passerai te déposer les recettes, Solveig. Et on pourra discuter un peu plus. Si vous allez au pôle administratif, vous devriez passer par là, ajouta-t-elle en se rapprochant d’eux et en indiquant un chemin sur leur plan.

    L’espion focalisa son attention sur ce dernier, mais il devait avouer qu’il était un peu perturbé par la gorge à nue sur laquelle son regard ne cessait de glisser.

    - A cette heure-ci vous risquez de tomber sur Jean et Lary si vous empruntez ce passage, et si vous contournez par là y a ceux du pôle médical… quoi qu’ils disent jamais non à des partenaires supplémentaires, si ça vous intéresse.
    - On va peut-être attendre de connaitre un peu mieux les gens, et les lieux, avant d’y réfléchir, commenta Calixte en haussant les sourcils. Mais merci pour les informations.

    Est-ce qu’Emeor Calyx savait que les souterrains sous ses pieds étaient un véritable lupanar ? Probablement pas. Ou chacun aurait son planning avec ses heures d’accessibilité et le risque de se croiser de manière impromptue n’existerait pas. Enfin. Il supposait que chaque Caserne du Royaume avait son baisodrome. Il ne s’était juste pas attendu à tomber si vite sur celui du Bastion.
    Ils quittèrent le couple qui finissait de se rhabiller – ou continuait ses affaires torrides ? – et empruntèrent le chemin indiqué par Marianne.

    - Est-ce que ton premier jour au Village Perché s’est passé comme celui-ci ? Ou est-ce que c’est moi qui aie tendance à recevoir des trucs dans la gueule aux premiers jours ?

    Parce qu’il se souvenait encore d’une certaine rixe en ville, alors qu’Emeor était censé lui présenter le Bastion. Bon, personne n’avait vraiment fini à poil, mais ça avait tout de même été particulier comme premier jour.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Jeu 23 Avr 2020 - 19:39 #
    - Tu m’étonnes ! Railla Solveig lorsque Lara leur indiqua qu’elles ne s’attendaient pas à croiser quelqu’un. - Franchement, vous êtes au port les filles. Il y a des dizaines de criques et vous arrivez à vous retrouver dans des souterrains… Anhw… Elle leva les yeux au ciel. Yeux qui furent bientôt rappelés à terre par le corps entièrement offert de la dénommée Marianne. La demi-chiraki avait pour habitude de fréquenter des hommes et à vrai dire, ils étaient la compagnie qu’elle préférait. Cependant, il était indéniable qu’un être aussi joliment dévêtue ne devait pas manquer d’attention. Elle lui en offrit. L’avantage c’est qu’un simple coup d’œil dans la pénombre lui avait suffit à observer correctement, aussi, quand la jeune femme se présenta devant eux, c’était bien son visage qu’elle fixait.  Son sourire se radoucit et c’est avec une ferveur renouvelée qu’elle saisit sa main et la serra chaleureusement.

    - La lieutenante Prêth ne sait pas non plus qu’elle a de la famille qui la rejoint. Dit-elle avec ce petit air chafouin qu’elle adoptait toujours quand elle préparait un coup. - Anhw… Toi aussi tu as… De jolis yeux. Son visage se fendit d’un grand sourire goguenard. - Je suis tout de même contente de vous avoir croisé ! Au delà de la vue, elle y avait gagné un petit déjeuner de qualité ainsi que de nouvelles rencontres. Toutefois, elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils aux paroles de Lara et de tourner les yeux vers le pauvre Calixte qui en prenait pour son grade. Tout ce que voyait Solveig, c’était un petit coursier sympathique qu’elle comptait bien garder parmi ses allier les plus proche. Mais il fallait se rendre à l’évidence ; pour la garde il était un voyeur pervers. Mais avant qu’elle ne puisse rétorquer quoi que ce soit, on lui cloua le bec avec une nouvelle part de nourriture. L’honneur de Calixte attendrait, priorité au brownie.

    - Vendu. Articula la basanée tout en passant la langue sur ses lèvres pour récupérer les petites miettes qu’elle avait éventuellement égarées. - Avec plaisir, je loge ici. Vous passez quand vous voulez ! Bon par contre je garantie pas que mes colocataires soient très sympa. En même temps je les connais pas. Mais bon, soyons honnête, si vous vous ramenez avec ce genre de pâtisserie, n’importe qui vous trouverait sympa. Et comme pour confirmer ses dires, elle avala le dernier morceau. A son tour, elle s’approcha du plan, absolument pas perturbée parce ce qui se trouvait légèrement sur le côté. Au contraire, elle était plutôt curieuse des paroles qui sortaient de la bouche de leur guide. Par Lucy, cette caserne était un véritable baisodrome! Ou du moins, pas la caserne, mais ses souterrains. - Oh oui et puis, j’aime bien l’exclusivité personnellement !Surenchérit-elle juste après le coursier dont elle saisit le poignet la seconde suivante. Il était temps de partir. - Merci ! Je vous dis à demain ! Puis ils quittèrent les lieux avant qu’elle ne se laisse guider de nouveau. Alors que son compagnon se mit à parler, elle s’arrêta. Ses mains abandonnèrent sa peau pour venir se poser sur chacune de ses épaules et elle l’obligea à se tourner vers elle.

    - Mais non ! Tu es juste… Malchanceux. Et puis soyons franc, qui aurait pu penser un seul instant que cet endroit sordide pouvait servir à des ébats ? Souriant chaleureusement, elle posa sa dextre sur sa joue. - Moi je te trouve adorable, gentil et serviable ! Tu tombes juste sur les mauvaises personnes au mauvais moment ! Puis sans prévenir elle l’attira contre elle et le serra chaudement. - En plus elles t’ont accusés de les regarder anhw… Sous le coup de la colère les gens sont parfois bête tu sais !  Aaaah ce que tu sens bon ! Solveig le repoussa en douceur. - Aller, vient. Tout en se remettant en marche, elle reprit la parole. De toute façon, elle ne se taisait jamais. - Non, mes premiers jours se sont toujours bien passé. Je crois. Enfin, je n’ai jamais été renvoyé le premier jour en tout cas ! En vérité, du moment qu’elle gardait son poste et que son binôme n’essayait pas de l’étriper, elle trouvait que c’était une bonne journée. Solveig ne faisait pas partie de ses gens très susceptible ou même sensible à la colère des autres. Elle avait même remarqué, qu’il était aisé de changer une mine renfrognée en un sourire avec seulement quelques petites astuces. Alors elle se contentait toujours de faire ce qu’elle faisait le mieux : Être elle-même.

    Au bout de quelques mètres, elle joua des coudes contre les côtes de son compagnon de galère. - Dis, tu crois vraiment qu’il y en a autant qu’elle dit ? Je veux dire… Je ne m’y attendais pas ! Quand j’étais à la forteresse ou au village tout était plutôt calme au niveau… Des ébats. Ou alors c’est moi qui ne remarquait rien. Anhw… C’est peut-être ça oui… C’est comme ça à la capitale aussi ? Tu m’as dis qu’il y avait des souterrains et des petits passages. Et en même temps… Vu tout le monde que ça brasse, ça ne m’étonnerais pas. En plus on ne va pas se mentir, mais il y a de sacrés mâles parmi les gardes. La jeune femme pouffa avant de  toussoter en se rendant compte de ce qu’elle disait. - Bien ! Sans lui demander son avis, elle le tira en direction d’un passage au pif, le premier qui lui sembla être le bon en vérité. C’était une mauvais habitude qu’elle avait depuis des années. A défaut d’avoir un sens de l’orientation correct, elle empruntait toujours le chemin qui lui semblait le plus amusant et avait pour coutumes de dire « que de toute façon elle arrivait toujours au bon endroit à un moment où à un autre ». Le « quand » était un autre sujet. - Tout de même, ça fait de sacrés ragots ! Tout en sautillant, elle se mit à taper des mains. Solveig adorait les ragots qu’elle se mettait régulièrement sous la dent. - Dis, tu crois qu’elles sont en couple ? Ou juste des plans comme ça ? Je parierais sur un couple ! Non ? Pas toi ? Aaaah j’hésite ! Tiens prenons à droite. Encore une fois, sans lui laisser le choix, elle l’attira dans son sillage.    
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Dim 26 Avr 2020 - 18:56 #
    Les mains de Solveig se posèrent sur ses épaules, l’amenant à une halte. Surpris, il tourna son regard vers le visage de sa camarade. Qui, visiblement, en dehors du fait de lui trouver de douces qualités tout à fait flatteuses, le prenait pour une petite chose naïve et sans défense. Et s’il avait été un peu moins fourbe ou curieux de voir jusqu’où cette méprise pouvait aller, il s’en serait peut-être défendu. Mais le rouge à ses joues gagnant du terrain depuis que la Valkyrie l’avait sans ménagement plongé entre ses deux arguments n’allait probablement pas servir cette cause. Apparemment le caractère tactile de Solveig connaissait peu de limites, et serrer contre son cœur – et entre ses imposants melons – quelqu’un qu’elle ne connaissait que depuis quelques minutes lui était tout à fait normal. Et l’espion n’allait pas se plaindre, il y avait bien pire comme position. Mais coincé entre les deux proéminences arrondies, il ne savait plus trop où poser les yeux sans être embarrassé. Distraitement, il nota le doux parfum de la soldate, ainsi que les effluves rémanents des pâtisseries qu’ils avaient englouties. Souriant à la remarque miroir de Solveig qui le délogeait enfin de ses courbes généreuses, il reprit son chemin à côté d’elle.

    Jetant un regard rapide au plan entre ses mains, il écouta la Valkyrie lui parler de ses autres premiers jours. Elle était un véritable moulin à paroles. Elle lui rappelait Wendy dans sa vivacité allègre et ses propos volontairement optimistes. Un peu mélancolique, l’espion se demanda ce que devenait son amie médecin. Mutée à la Forteresse, cela faisait un petit moment qu’il ne l’avait pas croisée, et il n’avait pas eu de nouvelles de sa part dernièrement. Entre leurs plannings respectifs, il était parfois difficile de garder le contact. Le coude de Solveig dans ses côtes le ramena à l’instant présent et il grimaça légèrement. A choisir, il préférait subir l’assaut des collines arrondies de la Valkyrie, plutôt que celui de ses reliefs obtus. Il allait finir la matinée bicolore, avec des ecchymoses bleutées sur le corps, et du rouge sur ses joues.

    - Autant de quoi ? demanda-t-il intéressé à Solveig qui semblait songeuse.

    Ah. Il posa un regard incrédule puis amusé sur la silhouette de la soldate. Qui était finalement le plus naïf d’eux deux ? Le temps de quelques secondes, il caressa l’idée de jouer les ingénus, puis ses limites morales le rattrapèrent. Solveig était vraiment chouette, il ne tenait pas à lui mentir ostensiblement.

    - Je pense que tu ne le remarquais peut-être pas… Peut-être étais-tu toi-même trop affairée pour le remarquer, commenta-t-il en riant. Oui, à la Capitale il y a pas mal de passages de ce style, mais ça n’est pas tellement là que se concentrent les parties de jambes en l’air. Je te donnerai les bons coins, si ça t’intéresse, proposa-t-il à la jeune femme avec un regard faussement entendu. Y a de sacrés mâles, c’est vrai, acquiesça-t-il songeur tandis qu’elle rigolait.

    Sa tendance à mesurer automatiquement les mensurations des un(e)s et des autres n’était pas sortie de nulle part, et les années passées à côtoyer ses camarades féminins et masculins de la Garde l’avaient rendu appréciateur des courbes des deux sexes. Les douches communes avaient eu un beau rôle dans la découverte de son appréciation.

    - Y a aussi de très belles fleurs, ajouta-t-il avec un sourire à Solveig, gardant les yeux au-dessus de la ligne séduisante de sa gorge.

    Ils n’eurent pas l’occasion de débattre davantage là-dessus, car la Valkyrie décida d’improviser et de le tirer dans un nouveau couloir. Et pourquoi pas. La curiosité de Calixte était toute disposée à aller explorer ces souterrains, même si l’espion s’était initialement vu faire ça seul. Un nouveau regard au plan pour garder une idée de leur trajet, il suivit sans résister sa camarade. Emeor Calyx ferait certainement un peu la tête si leur livraison devait connaître trop de retard, mais il aimait bien voir le lieutenant sortir de sa façade austère de coutume, donc bon. C’était, vraiment, gagnant gagnant. Les doigts de l’espion effleurèrent la poche de son pantalon, et il sourit distraitement au nouveau petit coli improbable qu’il allait laisser dans le bureau de son supérieur au terme de sa tournée.

    - Je pense qu’elles sont en couple, réfléchit-il avec Solveig. Peut-être pas depuis très longtemps ? Vu toute l’attention portée au décorum de leur rencontre… romantique. Ou peut-être que c’était juste une occasion ?

    Se laissant à nouveau entraîner par le bras de sa camarade, il porta une nouvelle fois la carte de la Caserne devant ses yeux. Le chemin que la Valkyrie leur faisait emprunter était moins bien éclairé que celui qu’ils avaient initialement pris, et on sentait à l’état des lieux qu’ils arrivaient là sur l’une des nombreuses parcelles des souterrains qui n’étaient plus entretenues. La pierre, noircie par coulées, s’effritait par endroits. Des débris jonchaient le sol, et une végétation disparate mais persistante s’était faufilée entre les dalles. De l’eau gouttait par endroits. Un rat croisa leur chemin, et s’arrêta pour observer ces étranges visiteurs inattendus. Du bout de sa botte, Calixte le chassa doucement. S’il n’avait su qu’Emeor était du genre méticuleux dans la gestion de son département et du Bastion, l’espion aurait commencé à douter sur la stabilité des parois les entourant.

    - Ca manque d’un bon coup de peinture, mais ça serait presque chaleureux, commenta-t-il amusé tandis qu’ils continuaient leurs explorations. Eh ! Y a un truc là-bas, non ?

    Il attrapa le bras de Solveig pour la faire pivoter sur la gauche, et il indiqua de sa main tenant le plan un relief brillant un peu plus loin.
    Son plan fut attrapé par une patte. Ou une langue. Ou un appendice. Ou un truc sombre et rapide, sortit et rentré d’une petite excavation sur leur gauche. Dans un glapissement surpris, Calixte se blottit dans un sursaut contre la silhouette solide de Solveig. Bon, c’était clairement pas non plus le meilleur moyen de la détromper sur le fait qu’il n’était pas une petite chose fragile, mais…

    - Qu’est-ce que c’était que ça ?!
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Jeu 30 Avr 2020 - 18:19 #
    Les yeux de la Valkyrie se tournèrent vers Calixte. - Mh… Tu as l’air bien renseigné quand même… Aaaah, les gens veulent toujours pervertir les âmes les plus pures ! Ne les laisse pas faire ! S’exclama-t-elle. - Mais sinon, non, ça ne m’intéresse pas. Je suis assez grande pour me débrouiller toute seule ! Par contre… Par pure curiosité… Elle eut un petit rire mesquin. Il est vrai que dit comme cela, on pouvait croire qu’elle cherchait uniquement une excuse pour obtenir ces informations l’air de rien. Pourtant elle disait la vérité. C’était par pur amour des ragots. Pour sa part, elle préférait largement la fraîcheur du sable fin la nuit ou la douceur des draps dans une auberge. Bien plus que de devoir se planquer dans des recoins foireux en espérant que cela ne remonte pas aux oreilles d’un supérieur. - D’ailleurs tu as raison. Il y a aussi de très belles fleurs. Tu verrais Thépa… Brrh.. Ces yeux clairs, cette peau toute pâle ! Mon dieu… Je ne comprend toujours pas que personne ne flash sur elle ! Ajouta la jeune femme tout en joignant ses mains, les yeux brillants d’admiration.  

    - Tu as peut-être raison… Murmura-t-elle lorsqu’il supposa que les deux jeunes femmes puissent être en couple. - Ou peut-être qu’elles sont ensemble depuis longtemps mais tente de raviver les flammes ! Solveig avait toujours la sale manie de faire des scénarios en veux-tu en voilà et qui en plus n’étaient pas viable dans la majorité des cas. Mais cela l’amusait, d’imaginer la vie que les gens pouvaient avoir. C’était toujours surprenant d’ailleurs d’en apprendre, par la suite, la vraie nature. Tout en continuant de discuter, elle bifurqua plusieurs fois sans vraiment ce soucier du pourquoi ou du comment.

    L’aile qu’ils empruntaient était bien moins lumineuse que toutes celles parcourut jusque ici. Mais la jeune Prêth ne le remarquait pas vraiment. Premièrement parce qu’elle était trop occupée à débiter des dizaines de mots à la seconde et deuxièmement parce que sa vue s’adaptait naturellement à l’obscurité. Il aurait fallut qu’elle se trouve dans le noir total pour se rendre compte que quelque chose clochait. Les seules choses véritablement différentes furent cette odeur désagréable qui comment ça à monter à ses narines ainsi que les petits bruits de pattes qu’elle entendaient de partout. Une chose était certaine, la vie grouillait à cet endroit. Soudain, la voix de Calixte vint briser le rythme régulier des gouttes d’eau qui tombaient sur le sol et il lui prit le bras pour tourner à gauche.

    - Euh… C’est quand même sacrément moche. Puis ça sent mauvais… Tu as vraiment des idées bizarre parfois… Dit-elle tout en haussant un sourcil surprit. Elle lui aurait volontiers demandé si lui aussi avait des tendances… Plus atypiques qu’elle ne le pensait mais avant qu’elle ne puisse ajouter quoi que ce soit, il attira son attention ailleurs. Un peu plus sur leur gauche, se trouvait quelque chose de brillant. Ou de réfléchissant. Même en plissant les yeux, elle n’arrivait pas à en déterminer la nature. Et puis de toute façon, plus important, Calixte venait littéralement de lui sauter dessus. Sursautant à son tour, elle manqua de justesse de lui coller une droite en plein visage et elle ne put retenir le petit couinement aigu qui lui échappa.

    - J’en sais rien ! Lui répondit-elle d’une voix beaucoup trop aigu. - Quelle idée de me sauter dessus comme ça, j’ai faillis te cogner ! Anhw… Comment tu aurais expliqué un tel coquard hein ? Lui assénant une petite tape sur l’épaule, elle passa devant. - Aller, ressaisit toi, ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse ! Il ne lui fallut qu’une petite poignée de seconde pour retrouver le trou d’où provenait l’appendice qui s’était extirpé. La cavité ne semblait pas très grande et son entrée se trouvait au niveau des genoux. Sans trop se poser de question, Solveig, posa les genoux à terre créant une petite vague boueuse qui vint se répandre sur les chaussures du blond. - Bon, voyons voir ça… Si je meurs, ça sera ta faute ! Elle lui adressa un sourire goguenard et plongea sa main dans l’orifice. -Mh… C’est étrangement chaud et humide. Je m’attendais à pire ! Son bras s’enfonça jusqu’à l’épaule. - Eh bah… Vachement plus profond que prévu ! Oh… Calixte ! Il y quelque chose.. Je… Ses oreilles se plièrent vers l’arrière, ses yeux s’agrandirent et elle poussa un cris de frayeur terrible. - AAAAAAAAAAAAAAAH ! Puis elle s’interrompit brusquement tout en tournant un visage rouge pivoine vers son camarade. La seconde suivante elle éclatait d’un rire sonore. Son bras encore dans la cavité l’empêcha de se tordre de rire sur le sol, cependant, elle se tint le ventre de sa main libre. - Oh par Lucy ! Si tu pouvais voir ta tête ! Ahahahaha ! J’en peux plus, j’ai mal au ventre ! Des petites larmes naquirent aux coins de ses yeux. Il lui fallut trois bonnes minutes pour cesser de rire et être de nouveau capable d’aligner trois mots.

    - Aha.. Ahahah… Désolée, c’était beaucoup trop tentant. Gonflant les joues, elle empêcha un second fou rire de venir la prendre. Solveig décida qu’elle s’était suffisamment amusée et qu’il était temps de retrouver ce plan. A force de tâtonner ses doigts rencontrèrent ce qui ressemblait à un morceau de papier, mais également d’autres objets dont elle n’arrivait pas à saisir la nature. Et dont elle se fichait bien, pour être honnête. Tout ce qu’elle espérait c’est que le morceau de papier soit bien le leur. Alors qu’elle allait amorcer un mouvement de recule son visage perdit son sourire. - Euh…Elle tira plus fort. - Calixte… Changeant de position, elle s’assit face à la parois posa ses pieds de chaque côté et tira de nouveau. Rien. Penchant la tête en arrière pour regard le jeune homme, elle lui fit un grand sourire mi coupable mi gêné. - Je suis coincée. Pour de vrai cette fois… ahah...ah..  
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
    Lun 4 Mai 2020 - 19:10 #
    Non, vraiment, Calixte ne savait pas pourquoi Solveig gardait en tête qu’il était naïf – pire, pur ! – mais pourquoi pas. Après tout, elle ne pouvait effectivement pas savoir qu’à décrire la lieutenante Thépa Prêth comme une très belle fleur, elle ne faisait qu’entretenir l’imagination du jeune homme avec un peu trop de zèle. L’espion n’était pas du genre à user de son pouvoir pour profiter du défilé de nudité dans les douches communes, mais son esprit créatif était tout à fait capable de lui fournir tout un panel de fantasmes à partir de pas grand-chose. Pas grand-chose pouvant être une simple rencontre ou une brève description ou une esquisse suggestive tracée au crayon. Il n’était pas trop difficile en la matière. Le vol du plan qu’il tenait en main fut par contre un moyen radical et efficace de le faire revenir à des considérations moins volages.

    Contre lui, la carrure solide de Solveig fit un bond. Les muscles endurants de la Valkyrie se tendirent, et le temps d’une demie seconde, il se demanda s’il allait se prendre un coup de tatane. Ou si le mur allait se prendre un coup de tatane. Et autant ils auraient pu broder une excuse expliquant ses ecchymoses, autant si la soldate faisait s’écrouler un pan des souterrains, ça risquait de moyennement passer. La voix de la jeune femme était anormalement aiguë lorsqu’elle lui répondit, et il tourna de grands yeux vers elle. Avant qu’elle ne lui tapote finalement l’épaule, comme si de rien n’était. Avec un mélange d’appréhension et de curiosité, il la regarda s’affairer près de la paroi, à la recherche de l’interstice par lequel leur plan avait disparu. Et le bras… membre… appendice… truc, avait jailli. Calixte ne savait pas quelles étaient les capacités requises de base pour être recommandé chez les Valkyries, mais il savait dorénavant qui appeler si jamais il avait besoin d’un binôme pour une nuit de l’horreur. Ou une dératisation.

    - Ne meurs pas ! Déjà ça ne serait pas chouette, et en plus je n’suis pas certain de vouloir annoncer ça à Thépa… J’aurai plus vite fait de mourir avec toi ! fit-il avec une certaine trépidation en l’observant fouiller la cavité dans l’obscurité.

    Chaud et humide ? Qu’est-ce que c’était ? Qu’est-ce qui pouvait bien être chaud et humide planqué dans un souterrain ? Un nid ? Une bête lovée dans le creux ? Le passage d’un liquide quelconque ? Etaient-ce les caniveaux qui se faufilaient entre les parois ?

    - Est-ce que… débuta Calixte avant de s’interrompre alors que la posture de Solveig changeait drastiquement.

    Et puis elle se mit à hurler d’effroi, et par mimétisme, il se mit aussi à crier. Paniqué. Plongeant contre elle pour entourer le corps de la Valkyrie de ses bras afin de la tirer du trou, il s’écria :

    - Soool ! Sors la main ! Sors la main ! Tu…

    Alors qu’elle s’arrêtait brutalement de crier, il arrêta aussi soudainement de s’agiter. Non. Elle n’avait pas… ? La soldate éclata de rire, et il la regarda se tenir le ventre d’amusement. Le temps de retrouver ses esprits, il esquissa une mimique faussement outrée avant de rire à son tour. L’espion était bon public, et la situation était réellement cocasse. S’il n’avait pas eu une tendance à l’auto-dérision, il n’aurait jamais survécu aux entrainements avec Zahria.

    - T’abuse, Sol, fit-il entre deux éclats de rire.

    Il chassa du doigt une larme jouasse au coin de son œil. Depuis combien de temps n’avait-il pas ri aussi franchement. Aussi librement. Certainement pas depuis la mort de Ruth. Pas depuis l’enquête douloureusement vaine. Pas depuis son départ de la Capitale. Sa fuite. Pas depuis qu’il avait quitté Zahria. Où était-elle en ce moment ? Coincée entre deux dossiers, Fledric à quelques mètres ? Sur le terrain, avec Vaelin, Lichael, Vrenn ou un autre ? Dans l’antre chaleureuse de Luz ? A l’arène avec Naëry ? Son rire mourut doucement sur ses lèvres, laissant dans son sillage un sourire songeur, fantôme de l’allégresse passée. Comme il était loin le temps où il avait sillonné les rues de la Capitale à la recherche de la médecin pour s’assurer de la santé de sa mentore. De son amie. De sa sœur de cœur. Instinctivement, ses doigts effleurèrent l’une des pochettes de sa ceinture. Oserait-il ? Joindre Zahria pour prendre de ses nouvelles. Probablement pas. Joindre Luz pour prendre des nouvelles de Zahria ? Action qui ne ferait que lui rappeler son incapacité à appeler cette dernière.

    A côté de lui, il sentit les soubresauts joyeux agitant le corps de Solveig se calmer, et il tourna la tête vers elle alors qu’elle s’excusait. Il haussa les épaules avec bonhommie. Il n’était pas homme à prendre ombrage d’une plaisanterie, surtout lorsqu’elle était aussi cocasse. Et puis cela lui avait fait du bien, de rire à nouveau à gorge déployée. Le Sud l’avait accueilli avec bienveillance, mais la franche camaraderie mettait usuellement plus que quelques minutes à se créer, et il n’avait jusque-là pas eu l’occasion de vraiment se dérider. Pas totalement. Pas librement.

    - Merci, glissa-t-il avec un petit sourire à la soldate alors qu’elle se remettait en quête de leur plan.

    Les yeux vairons de Solveig croisèrent les siens. Il y eut une hésitation, et finalement la Valkyrie se rendit compte que…

    - Je suis coincée. Pour de vrai cette fois…

    Haussant les sourcils d’incrédulité, Calixte ne put s’empêcher de pouffer brièvement.

    - Rapport du jour : après être tombée sur une partie de jambes en l’air, le nouvelle Valkyrie s’est fait mangée par un mur des souterrains.

    Saisissant la main libre de la soldate dans la sienne, il la posa contre le sol.

    - Je vais te faire fusionner avec cette pierre, puis ressortir. Ça prendra moins d’une seconde et ça te libèrera le bras, la prévint-il. Fais-moi confiance ?

    Et lorsqu’elle lui donna son accord, il fit exactement ce qu’il lui avait annoncé. Ressurgissant face à lui, toujours à genou mais le corps dégagé du creux traitre, Solveig avait un bras empoissé d’une étrange substance et quelques trésors en main. Enfin trésors… Si leur plan se trouvait parmi eux, l’espion ne donnait pas cher de sa lisibilité restante.

    - Qu’est-ce que tu nous as ramené ? fit-il tout de même avec curiosité.
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    Re: Les grands boulets se rencontrent | Calixte
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