Pour tout vous dire, j’avais passé sous silence, à ma famille, mon retour dans le sud du pays. Quelque chose me disait de ne pas essayer de resserrer nos liens qui s’étaient déjà coupés depuis mon départ de la demeure familiale. Puis, ils devaient très bien se porter même en mon absence. Enfin, mon voyage se passa bien, partiellement nuageux, mais le soleil était toujours au rendez-vous. J’avais réussi à me glisser dans un charriot d’un petit marchant qui désirait se rendre au grand-port. Je me demande si mes souvenirs seront toujours exacts ou si celui-ci a fortement changé depuis mes douze ans. Enfin, je me garde la surprise. Le petit monsieur tente la discussion avec moi durant le trajet, mais ce n’est pas très intéressant. Pourquoi je voyage seule? Qu’est-ce qui m’amène au grand-port, mon âge, s’il n’y a pas un petit garçon qui fait battre mon cœur… Bref, vous voyez le genre de questions? J’avais l’impression de me retrouver un vieux papy relou et c’était chiant. Enfin, le pauvre, il doit ne pas parler souvent avec d’autres, alors il me raconte un peu de sa vie, de ses enfants qui ont aussi eu des petits. De son métier et de celui de sa femme. Bref, je dois vous dire qu’à la fin de la journée, je connaissais sa vie. Donc, imaginez vite fait environ deux jours en charrette... C’est à peine s’il dormait pour discuter. Bon heureusement il parlait pour moi et mes marmonnements lui suffisaient. Nous arrivâmes finalement au grand-port. HOURRA! Me disais-je en mon for intérieur, mais le petit discours du papy eut presque raison de moi.
« Hey, Khalie, ce fut un plaisir de voyager avec toi. T’es peut-être pas bavarde, mais tu es d’une bonne écoute et c’est toujours plaisant de se sentir écouter. Tu sais à mon âge, on perd graduellement de ses amis avec le temps, alors ça fait toujours de plaisir de pouvoir discuter avec la jeunesse d’aujourd’hui. Et pi, souris un peu plus, avec ton joli visage tu pourras attirer plein de prétendants à tes pieds.
- Hmm, merci de m’avoir amenée ici, papy. C’est gentil… »
Je descends mon sac et je prends mon chakram et je lui fais un petit signe de la main afin de continuer de mon côté, mais il m’interpelle de loin. « HEY! Khalie! Couvre-toi un peu plus! Tu vas finir avec de mauvais corniaud comme ça! » Je soupire et j’lui réponds de mon célèbre « Ouaiiis, ouaiiiis! » Déjà qu’on m’en avait fait la remarque à la capitale et avant mon départ. Y faudrait au moins que je me trouve quelque chose de plus adapter à la garde non? Enfin, je passe les portes et déjà le brouhaha du grand-port me fait faire une sale gueule. Tiens, ça ne me manquait pas tout ça. Enfin, si, y’a bien une chose qui m’avait manqué ici c’était la vue sur la mer que l’on pouvait avoir sur les quais et un peu plus haut dans la ville. Bon, direction le quartier touristique. J’irai porter mes biens plus tard. Après tout, je suis en permission le temps de mon voyage jusqu’ici et je suis arrivée plus tôt que prévu, alors rien ne pressait.
Du coup, le quartier touristique était toujours aussi peuplé de par les commerçants ainsi que les acheteurs. L’odeur de la nourriture m’attirait d’un stand à l’autre alors que je voyais bien les regards de biais que certains me jetaient comme si j’allais leur voler leur bien. Déjà j’étais loin d’être une voleuse et c’est dans ces moments-là que je réalise que parfois certaines personnes ont raison. Si je me promène vêtue de cette façon, on me prend pour une clodo…Enfin, je continue mon chemin jusqu’à arrivé un peu plus loin dans les étales de vêtement et je regarde doucement quelque chose de plus complet et qui pourrait convenir. Hmm, un pantalon en cuir noir sans trou, puis un débardeur vert pour aller avec ma cape courte surmontée de plume verte au collet. Mes manches de bras suffiraient pour cacher le reste et me protégeraient de la friction de mon gant. Enfin, je paie finalement mes achats, même si la personne doutait bien que j’avais la totalité sur moi. Je ne me vante pas d’être dans la garde dans ces moments-là, mais je lui retourne un sourire mesquin presque hautain quand je lui donne les cristaux nécessaires. Un sourire qui voulait surtout dire « Ton jugement tu te le mets où je pense. »
Je me mets à un endroit moins grouillant et je range mes achats dans un mon sac que je fais qu’enfoncer dedans en poussant dessus comme si cela allait plus rentrer. Sauf que pendant que je fais ça, j’entends un cri d’une femme, puis d’autres, puis finalement quand je daigne lever la tête de mon sac, je vois une femme courser sa vie qui tenait une besace qui ne semblait pas lui appartenir alors que derrière elle, le propriétaire de cette dernière tente de suivre. Elle passa en flèche à mes côtés sans que j’aie le temps de l’arrêter. Bon, je ne suis pas en fonction, mais tout de même si je ne réagis pas, cela ferait de moi une bien mauvaise garde, non? Je pousse alors un profond soupir, moi qui adore devoir travailler quand je suis en repos. J’active alors mon pouvoir sur mon chakram que je soulève dans les airs d’un bras alors que je garde mon sac en main. Je me mets donc à la poursuite de la femme en gardant bien un œil sur mon chakram. Elle tourna dans une ruelle et se retrouve dans un cul-de-sac alors que j’arrive juste derrière elle. Surprise, elle tente de m’échapper en bondissant d’un mur à l’autre sauf que je ne vais malheureusement pas la laisser faire.
« Hey! Tu sais ce que ça fait un sac volant?! »
Elle me regarde et se prend en pleine poire mon sac qui est quand même assez pesant que je viens de lui propulser dessus. « Ça fait mal! » que je finis tout de même par dire, parce que bon, elle attendait sûrement une réponse. Elle tombe alors au sol, sonnée par le coup et échappe la besace au sol que je m’empresse d’attraper. Je la lance dans les airs avant de la rattraper et j’abaisse doucement mon chakram de façon à ce qu’elle ne puisse pas se lever.
« Bon, une bonne chose de fait. Maintenant qu’est-ce que je vais faire de toi. T’amener à la caserne ou te livrer au premier garde qu’on va croiser. J’aime pas tant m’attirer le mérite, mais bon, j’viens d’arriver, ça me donnerait une belle image, han? Tant dit quoi?
- N…non, pas la caserne…je voulais juste un peu d’argent pour manger.
- Ouais, bah, le vol c’est mal! Sache-le. On n’obtient jamais rien de bon de cette façon. D’ailleurs, j’sais ce qu’on va faire. Tu vas venir avec moi, remettre la bourse à son propriétaire et t’excuser. »
J’attrape mon chakram que je repasse en biais autour de moi et je prends mon sac de l’autre main alors que je la saisis par le bras afin de sortir de la ruelle pour l’amener jusqu’au pauvre bougre. La femme ne semble pas bien âgée d’ailleurs, en tout cas, elle semble plus jeune que moi et je peux comprendre que le monde n’est pas parfaitement fait de blanc et de noir et que la faim peut pousser à faire beaucoup de choses, même les plus mauvaises. Si elle montrait au moins un peu de regret dans ses agissements, je pourrais peut-être passer l’éponge, mais pour ça, elle devait promettre de ne plus jamais recommencer.
Réveil matin six heures j'me réveille comme une fleure... La vie de militaire c'est pas un truc de lopette j'vous le dis moi, pas trop le choix de se lever aux aurores même quand vous avez peu dormi. Je soupire fortement en sortant de mon lit, un regard vers le lit de Calixte et je vois qu'il est pas là... Soit ce gars se lève vraiment tôt soit il dort pas j'suis pas trop sûr mais bon, pas vraiment mes affaires, on à tous nos emmerdes dans la vie, nos occupations, nos obligations... Je prends deux trois fringues, et je me dirige vers les douches du baraquement. À cette heure si j'vais pas croiser grand monde de toute manière, et même si c'est le cas, j'ai un pantalon et j'suis torse poil ouai mais qu'importe? J'suis pas encore en service officiellement! J'prends une douche rapide, plus que je ne l'aurais souhaité, faut dire que l'eau me fait du bien, ça lave la sueur mais surtout ça me permet de faire le vide dans ma tête... Eau glacé, je frisonne mais j'm'en bas un peu les couilles, faut avouer que j'suis pas dans le meilleur des états, en même temps, qui pourrait me le reprocher? Bref, pas le moment de penser à cela, je secoue la tête et je sors de ma douche, rapidement je me sèche enfin, plus ou moins, comme toujours mes cheveux sont encore mouillé et c'est une vision que peu de personne voit : Valentino Rivolti avec ses cheveux pointus qui lui tombe sur le front... Bah, ils vont se remettre d'eux même lorsqu'ils seront secs! J'enfile mon pantalon suivi de ma chemise d'officier, je mets plus vraiment de vestes à cause du règlement, c'est plus ridicule de suivre la règle des droits boutons avec une veste longue... Bref, je ferme les trois dernier boutons de ma chemise, ce qui laisse ma chemise ouverte sur mes pectoraux et je trouve ça... Ridicule! De la merde ouai!
Je finis par fermer totalement ma chemise, j'ai l'air d'un connard d'intello du genre assit au premier rang mais au moins, j'ai pas l'air d'un mauvais dragueur... Manquerait plus que j'enfonce ma chemise dans mon futal tiens! J'hésite un instant mais je finis par oublier l'idée, j'aime déjà pas avoir la chemise fermée, j'vais pas exagérer encore plus le trait en l'enfonçant dans mon pantalon! Bref, j'me regarde dans le miroir et... Comment dire... J'ai une sale gueule faut l'avouer, pas de sourire, pas bien dormi, ça fait un moment que j'ai pas dormi correctement et je parle même pas de sourire! Enfin... Je sors de là sinon j'vais me mettre en retard. J'arrive pour voir le lieutenant Emeor, j'ai le choix : Entraînement commun des unités avec les Valkyries ou gestion de la patrouille dans le port... Je choisi donc la patrouille, vaut mieux éviter de croiser une certaine Valkyrie pour l'instant! Pas que je veuille pas la voir, bien au contraire... Disons juste que je veux pas lui infliger ma sale gueule, j'suis capable de faire semblant, mais il y a une limite! Bref, la patrouille dans le grand port ça va me faire du bien, l'air frais, le soleil qui est aussi flemmard que moi, et surtout pas sa présence! Je quitte donc la caserne avec un petit groupe d'hommes, j'en envois quelques-uns patrouiller les quais, d'autre dans la ville et moi, je vais directement vers le quartier touristique. Je sais, seul pour le quartier touristique c'est pas le mieux mais j'veux pas forcément avoir des hommes qui m'emmerdent, ils sont sympas mais j'veux pas forcément discuter!
Direction donc le quartier touristique, à cette heure la ville est à peine éveillé, quelques étales commence à se monter mais les clients n'arriveront pas immédiatement. Je passe devant plusieurs marchands que je connais maintenant, les saluant alors que le patron d'une taverne m'offre une boisson chaude à mon passage, je secoue la main en le remerciant. "Je passerai plus tard Gerold, j'suis en service!" Ouai, je commence à me sentir chez moi au grand port, j'peux pas dire que rien ne me manque de la capitale mais, c'est pas la même ambiance et puis, le climat est quand même plus sympa! Ce serait parfait s'il y avait pas cette situation désagréable avec ma collègue enfin, au moins ça m'a permit d'évoluer d'une certaine manière... J'm'enferme dans mon travail, j'drague plus vraiment tout ce qui bouge donc, je suppose que c'est pas plus mal! Ainsi, je continue ma ronde, en fait, je suis proche de la fin de ma patrouille quand l’événement se passe... Il est proche de midi lorsque soudain un cri attire mon attention... Un cri? On hurle au voleur? Alors que je suis en train de faire ma ronde? Qui ose? Ni une ni deux, je fonce en direction des cris, hors de question que qui que ce soit commette un méfait alors que je suis présent! Il ne me faut pas longtemps pour retrouver la victime du vol, visiblement elle n'a pas une bonne condition physique, un homme, plié en deux visiblement épuisé. Je lui demande s'il peut me décrire le suspect et il tente de le faire en respirant bruyamment cependant, il n'en a pas réellement le temps puisque, assez vite en fait, une jeune fille arrive avec la coupable.
J'observe le curieux duo, une demoiselle visiblement sans le sous qui est sans aucun doute notre voleuse et ensuite, une jeune fille à la tenue troué mais son arme, de bien bonne facture me fait dire que ce n'est pas par pauvreté... Je m'avance vers les deux demoiselle en croisant les bras sur la poitrine en regardant la coupable du larcin... Elle est jeune, est-elle seulement majeure? Je fronce les sourcils en prenant une voix exagérément grave.
"Voici donc la coupable!" Je me tourne ensuite vers la demoiselle qui semble l'avoir arrêté. "Officier supérieur Valentino Rivolti de la garde du grand port! Merci d'avoir fait votre service citoyen jeune fille, je m'occupe de cette criminelle à partir de maintenant!" Et oui, j'exagère le trait pour faire peur à la petite, j'vais pas enfermer une mineur qui cherche visiblement juste à manger, juste lui faire comprendre qu'un vol est punissable par la loi! Et lui faire passer l'envie de recommencer...
Je pousse la jeune femme devant moi pour la garder à l’œil alors qu’on refait le chemin emprunter, mais à l’inverse. Je sens qu’elle s’agite légèrement, mais je referme ma grippe sur son bras qui me semble maigrelet. Je pousse un soupir et je me sens presque mal de lui faire subir cela. Je n’ai jamais eu de soucis dans ma jeunesse. Je viens d’une famille de noble alors je ne sais pas ce que veut dire manquer de nourriture. Même à l’académie j’avais de quoi me mettre sous la dent et encore aujourd’hui j’avais une bonne paie pour ne pas manquer de nourriture. Enfin, alors qu’on marche en silence on finit par retrouver la victime qui semble être en train de reprendre son souffle au côté d’un homme d’une bonne stature, dont un œil, en moins. Il porte une chemise dans laquelle il ne semble pas du tout à l’aise et son expression faciale est digne de moi-même. Aucun sourire, des cernes dus au manque de sommeil. Bref, il a une salle gueule. Je l’observe un moment, je guette le moindre et détail et je remarque sa plaque avec son nom et son titre, bien qu’il se présente à moi en ne sachant clairement pas que je fais aussi partie de la garde. Bon, il faut dire que ma tenue de permission ne donne pas cette impression. Au moins, je sais qu’on ne me fera pas chier. Bref, s’il est officier supérieur cela veut dire qu’il est l’un de mes supérieurs, mais je n’ai pas envie non plus de lui donner mon cas. Je ne sais pas ce qu’il compte faire de la demoiselle alors que je m’apprêtais simplement à lui faire un sermon après qu’elle est rendue la bourse à l’homme. Enfin, je tire sur le bras de la demoiselle, la reculant à mes côtés comme si je cherchais à la protéger.
- Khalie Drak’gnir, nouvelle recrue du grand port. Je suis arrivée plus tôt que prévu et il semblerait que je serai sous votre tutelle, monsieur Rivolti, et du lieutenant Calyx si je ne me trompe pas. Je fais un petit signe de tête à la demoiselle et je lui remets la bourse. Elle s’apprêtait à rendre ce qu’elle avait emprunté sans permission et s’excuser par la même occasion…Puis, on pensait manger un bout.
- C’est vrai?! Dis la demoiselle légèrement surprise.
- J’vais pas te laisser crever de faim, enfin, à moins que l’officier supérieur ici présent y voie un inconvénient. Dis-je avec un petit sourire en coin tout en penchant la tête sur le côté faisait légèrement tomber mes couettes du même côté.
J’fais exprès de choisir mes mots pour m’assurer que si ce dernier refuse qu’il ait mauvaise conscience. Oui, oui je suis un peu manipulatrice dans le genre, mais qu’il soit officier, capitaine ou qu’importe, je n’allais pas lui refiler la demoiselle aussi facilement. Cette dernière s’approche alors timidement du commerçant et lui tend sa bourse rapidement de ses deux mains tout en penchant la tête honteuse de ce qu’elle avait fait. Elle s’excuse et promet de ne plus recommencer puis l’homme reprend sa bourse en lui arrachant presque des mains en grommelant des paroles incompréhensibles. Il s’en retourne à ses basses besognes, ne prend même pas le temps de s’excuser, mais bon, la chapardeuse a fait sa part des choses. Bon du coup, on ne peut pas bouger sans l’accord de l’officier et au vu de sa tête, je risque sûrement de manger un savon et de me faire taper sur les doigts pour mon arrogance, mais je suis en permission du coup, ça attendra.
- Alors? On apporte la gamine à la caserne ou on a une petite discussion en lui payant un repas, officier supérieur, Rivolti?
Par discussion, j’attendais par là, lui rappeler les bonnes conduites à avoir en société et surtout lui rappeler que si elle avait besoin d’aider, de commencer par demander avant de prendre… Enfin, elle est chanceuse que j’sois sous un bon jour, parce qu’en vrai, je ne me serais jamais portée volontaire pour lui payer quoi que ce soit. Peut-être que j’ai pitié d’elle aussi. Que sais-je?!
J'observe la demoiselle, visiblement elle a pas l'air décidé à me remettre la criminelle... Bien au contraire elle l'écarte de moi ce qui me fait pousser un léger soupire, j'ai pas réellement le temps pour ces conneries et j'ai pas l'envie non plus! Cependant, la jeune fille débraillée, et je dis pas ça en mal les tenues vestimentaires atypiques ça me connait, me répond en se présentant... Une nouvelle garde? Déjà premier point qui me fait tiquer : monsieur Rivolti? Alors monsieur Rivolti c'est mon père pas moi, moi c'est officier supérieur! J'ai un grade, un rang et je tiens à ce que mes hommes le sachent! Ensuite, c'est quoi cette manière de sapé mon autorité devant un coupable et une victime? L'insubordination ne sera pas tolérée avec moi! Et finalement, quelle idée stupide de vouloir ainsi se mettre à dos son supérieur avant même d'avoir commencé sa première journée! Je soupire doucement, elle tente de me manipuler? Elle me prend pour un imbécile? La loi c'est la loi! Une voleuse est une voleuse! Je ne dis pas que je vais forcément enfermée une pauvre gamine qui crève de faim, j'ai déjà laissé des secondes chances à certaines personnes, mais je déteste qu'on tente de me forcer la main! Khalie Drak'gnir hein? Fort bien nouvelle recrue, je n'oublierai pas ce nom, j'en connais une qui va suer à l'entraînement! Si elle a une grande gueule pour passer outre l'autorité d'un supérieur j'espère qu'elle a de bonnes jambes parce qu'elle va courir je vous l'dis!
Quoi qu'il en soit, la gamine rend la bourse en s'excusant et le commerçant se retire furibond... Je peux le comprendre, il travail pour gagner sa vie bordel, personne n'aime se faire voler et c'est logique! J'observe la nouvelle recrue et je fronce les sourcils. "Otez-moi d'un doute soldat Drak'gnir... Vous n'étiez pas là ce matin lors des assignations, vous n'avez pas encore d'uniforme et vous n'avez pas encore prit vos fonctions n'est-ce pas? Ceci est une question rhétorique! Vous osez passer outre la décision d'un supérieur et remettre sa parole en question, vous faites preuves d'insubordination devant des citoyens et vous tentez en plus de me donner mauvaise conscience? Je devrais vous foutre au nettoyage des latrines pendant un mois!" Je me tourne ensuite faisant deux trois pas et je me retourne vers elle avec un léger sourire. "Du coup... Vous avez beaucoup de chance de ne pas encore avoir commencé votre service jeune fille cependant, nous aurons une longue conversation concernant la hiérarchie lors de votre première journée! Maintenant suivez-moi! J'ai finis ma patrouille et la meilleure auberge du port et par là!" Bah ouai, j'suis pas un connard non plus! C'est sur que la petite doit bouffer, elle est maigre comme un clou ça n'a aucun sens! Mais c'est sûr aussi qu'avec ses conneries, la nouvelle recrue s'est foutu dans une merde assez évidente. Elle va éviter les latrines sauf si elle en rajoute, par contre elle à intérêt à se tenir à carreaux dans les semaines qui vont suivre car je serais sur son dos comme une mouche tourne autours du cul d'une vache!
Ainsi, je les guides jusqu'à une auberge dont j'ai déjà parlé et je suis accueillis par un type assez costaud et relativement sympathique. "Valentino! Tu m'avais dis que tu repasserai, pas que tu allais avoir de la compagnie." Je lui fais un petit signe de tête avant de lever la main pour montrer le chiffre trois. "Une table pour trois Gerold! Et mémorise bien la tête du rayon de soleil avec les fripes troués, c't'une nouvelle recrue et elle va sans doute souvent patrouiller dans le coin le soir!" Il soupire doucement, les patrouilles le soir c'est jamais de la rigolade, cependant elle sera pas seule non plus, il est même possible que je l'accompagne pour la première histoire de lui apprendre les ficelles... Mais quand quelqu'un se retrouve ici le soir, c'est généralement parce qu'il a fait une connerie! J'suis pas méchant mais j'ai la vengeance facile! Enfin bon, le tavernier nous amène à une table que je peux qualifier d'habituelle, j'viens quand même assez souvent dans cet établissement même si j'suis seul la plupart du temps et je commande immédiatement une bière pour moi et de la boustifaille pour le trio. Je m'adresse ensuite à la jeune voleuse. "Manges ce que tu veux aujourd'hui, après on parlera à Gerold, je sais qu'il cherche une serveuse... Par contre je te préviens, je ne laisse jamais trois chance à personne, j'vais t'aider aujourd'hui mais si je te reprend à voler, c'est la caserne immédiatement même si sunny ici présente tente de te protéger!" Je jette un regard à la garde, sunny ça lui va bien, rapport à son style de dépressive suicidaire et son sourire qui pue la mort à dix miles! Bref, j'bois une gorgée de ma bière qui vient d'arriver et Gerold attend pour voir ce que les donzelles veulent boire.
Plus je parle et plus j’ai l’impression de m’enfoncer comme un clou dans une planche de bois. Je n’ai même pas besoin de l’aide d’un marteau ni de personne, j’y entre seule comme une grande fille, mais vous savez quoi? Je m’en fiche totalement. Je suis du genre franc-jeu et je n’aime pas tourner autour du pot. Je ne voulais pas que la demoiselle soit enfermée pour quelque chose qu’elle regrettait et qu’il était possible d’éviter par la suite. Si je lui donnais la demoiselle, je ne savais pas du tout comment elle allait être traitée en sa compagnie. Je ne le connais pas et je ne lui fais pas confiance, c’est aussi simple que cela. En plus, il semble de mauvaise humeur alors je veux m’assurer que la petite voleuse puisse être en ma compagnie. Alors qu’il me fait son beau discours, soit, je me suis fait un ennemi dans la hiérarchie, qu’il soit sur mon dos s’il le désir, mais j’ai mes raisons. Et cela arrive si peu souvent que je fasse preuve de bonté alors autant que j’en profite. À vrai dire, je ne lui réponds rien, car cela reviendrait à rajouter sur la mauvaise humeur de monsieur grognon. Je me contente de le regarder, droit dans les yeux et j’hoche simplement la tête lorsqu’il me parle comme si j’enregistrais ce qu’il me disait, mais en réalité, bah, voilà! Il termine de m’engueuler, se retourne en notre direction avec un sourire. Oh, Grumpy est capable de sourire? Il nous propose donc d’aller manger à la meilleure auberge du port puisqu’il a fini sa patrouille.
Je prends mon sac d’une main alors que j’ajuste mon chakram sur mon épaule, puis je fou ma main libre dans la seule poche de mon pantalon alors que l’autre côté est plutôt déchiré et inexistant. La p’tite voleuse n’ose pas trop communiquer et semble se transformer peu à peu en tortue. « Hey! » Elle sursaute. « On ne va pas te manger, tu sais. C’est quoi ton nom? » Elle semble hésitante puis elle nous regarde à tour de rôle comme si elle se sentait de trop. « Je m’appelle Nayah. » Bref, on finit par arrivée à ladite auberge où Valentino semble déjà être un habitué et me présente comme étant un rayon de soleil tout en mentionnant que j’allais très certainement être de soir. Haha, qu’il est rigolo le monsieur. Je lui fais l’un de mes plus beaux sourires bien forcés avec un regard blasé. Bref, un sourire qui pue l’ironie et qui veut aussi dire que je me moque bien de ce qu’il dit.
Enfin, on va s’asseoir. Je dépose mes trucs et j’étire mes bras. J’aurais mieux fait d’aller porter à ma chambre mes biens. Ça m’aurait évité bien des problèmes, je n’aurais pas croisé la voleuse, Valentino l’aurait choppé sans moi et je ne me serais pas sentit concerné. Ma vie aurait été tranquille et je ne me serais pas mise dans la merde. Mais bon, on ne peut pas reculer le temps malheureusement et je n’en ai pas la capacité. Je prends finalement place et je m’assieds à côté de la jeune fille qui se trouve en face de l’officier. Il me donne à nouveau un surnom et je le regarde en plissant les yeux et je lui fais une promesse silencieuse. Que s’il ose me rappeler de cette façon, il va voir de quel bois je me chauffe! Je finis par soupirer et regarder la demoiselle. « Khalie Drak’gnir, tu peux retenir ce nom si tu as besoin d’aide… Bien sûr, comme il l’a dit, pas de secondes chances. Je me suis attiré les foudres d’un supérieur une fois, je vais éviter la deuxième fois. » Enfin, pendant que je parle, je vois que le tavernier semble attendre la fin de ma phrase pour parler. D’ailleurs, il a un air curieux, il toussote.
« Vous ne seriez pas l’une des petites nobles de la famille commerçante Drak'gnir? »
Mon visage s’assombrit plus qu’il ne l’est déjà, mais un sourire presque anormal vient se figer sur mon visage. Je tourne la tête en direction du tavernier.
« Non, absolument pas. Vous vous trompez, désolé. » Je me dépêche donc de changer de sujet. « Je vais prendre une chope d’hydromel et pour elle ce sera... » Je la regarde un moment et elle me chuchote à l’oreille… « Ce sera du vin chaud. » Je fronce les sourcils et je me retourne vers elle surprise. « Tu as le droit de boire au moins? » Elle acquiesce bien vite. « Donc un hydromel et du vin chaud, s’il vous plait.»
Il quitte alors notre table et se dirige vers son comptoir où il prépare les boissons qu’il nous ramène sous peu et nous précise que ce ne sera pas bien long pour le reste. Je prends donc une gorgée de mon précieux breuvage et j’observe les alentours. Cet endroit ne m’est pas familier, mais bon, je n’ai pas eu pour habitude de fréquenter ce genre d’endroit. Quitter ma famille pour devenir militaire m’avait ouvert des horizons auxquels je n’avais pas eu droit. Et oui j’avais fait exprès de nier que j’étais de cette famille, car je ne voulais pas que du bouche-à-oreille se fasse que cela finisse dans celle de ma mère. Pourquoi parlais-je toujours de ma mère, car c’est elle la véritable chef de la famille. Mon père n’est que figurant, un vrai petit pantin. Il lui a toujours laissé faire ce qu’elle voulait, quand elle le voulait et avec qui elle voulait. Une question que je ne me risquerai jamais de posé, mais qui me trotte dans la tête depuis longtemps. Suis-je vraiment la fille de mon père et même chose pour ma sœur? Enfin, vous voyez le genre. Elle semble aimante en extérieur, mais à la maison c’est un vrai tyran.
J'ai la certitude que la demoiselle ne m'écoute qu'à moitié, en fait elle entend mais n'enregistre pas c'est une certitude... J'ai été un jeune con plein d'audace et avec un esprit de rébellion moi aussi cependant, elle va comprendre qu'il ne faut pas se mettre un connard comme moi à dos! Elle veut jouer les difficiles? Pas de problème, je me moque de savoir ce qu'elle pense, on va devoir lui apprendre le respect des supérieurs, si je ferme ma chemise suite à une demande du capitaine c'est pas pour qu'une nouvelle recrue me manque de respect! Mais soit, on pourra régler ça entre militaire, quand la pauvre gamine sera plus au milieu de l'affrontement. D'ailleurs, alors que j'ouvre la route pour les deux jeunes filles, la "criminelle" semble avoir un peu de mal à suivre. Khalie prend donc la peine d'essayer de lui redonner du baume au cœur et lui demande son nom. Ainsi, Nayah, Sunny et moi finissons par arriver à la taverne. Je passe commande et je commence à boire tranquillement ma bière alors que la jeune garde, pas encore en faction, reprend mes paroles en ajoutant que si la gamine a besoin d'aide elle peut retenir son nom? Cela me fait pousser un léger rictus malgré moi. Si tu veux promettre ton aide, faut être prêt à en assumer les conséquences gamines... Tu lui dis qu'elle peut retenir ton nom pour de l'aide mais que tu ne lui laissera pas d'autre chance? Cette gamine est pas juste un rayon de soleil, c'est également une girouette!
Gérold revient rapidement pour prendre la commande des deux gamines et il ajoute quelque chose de parfaitement intéressant... La famille Drak'gnir est donc une des familles noble du grand port? Aucun doute que la jeune fille est bel et bien la digne représentante de la dite famille vu son changement d'attitude! Ainsi que de sujet en fait... Les deux demoiselles passent donc commande et je reprend une gorgée de ma délicieuse blonde avant de sortir une clope de ma poche et ma pierre de feu. J'allume mon bâton de nicotine et rejette la fumée dans les airs avant de porter mon regard sur la jeune garde. Je soupire doucement avant de me permettre de prendre la parole et oui, pour le coup je juge un peu. "Alors ainsi Sunny est une princesse? Cela explique beaucoup de choses..." Ouai jugement ridicule et totalement faux en réalité, après tout Saori est aussi issue de la noblesse et c'est l'une des meilleures gardes que je connaisse mais bon, contrairement à la pisseuse qui me fait face, Saori est capable de respecter la hiérarchie. Cependant, je n'en dis pas plus, inutile de me battre avec la gamine surtout que la petite affamée n'a rien à voir là-dedans... A la place je fais un signe de la main à Gerold qui nous rejoins immédiatement, un bon gars celui-là et je sais qu'il a quelques chambres à l'auberge alors, j'vais gentiment profiter de sa générosité
"Tu cherches encore une serveuse Gérold?"
"Absolument ouai... Pourquoi?"
"Nayah ici présente se cherche un boulot, et éventuellement, je ne pense pas trop m'avancer en disant qu'il lui faudrait une chambre... On va manger avant mais tu pourras peut-être en discuter avec elle?"
"Mais c'est parfait tout ça, j'vous ramène la boustifaille et j'verrais avec cette charmante demoiselle."
Une bonne chose de faite, maintenant il ne reste plus qu'à attendre la bouffe. Du coup, je m'installe bien tranquille sur ma chaise, je tire une nouvelle fois sur ma clope et je rejette la fumée dans les airs avant de regarder la petite Nayah. "Et sinon, t'es seule? Pas de famille? Ou bien t'es comme Sunny et tu fuis ta famille?" Je me tourne donc vers Khalie en lui faisant un petit signe de tête pour la désigner. "Parce que bon, une petite noble qui affirme ne pas être qui elle est... Y a pas cinquante possibilité! Tu fuis la maison familiale, j'suis pratiquement sûr que t'as pas prévenu ta famille que tu t'es engagée au grand port pas vrai?"
Alors que je suis toujours en train d’observer les alentours, je sens une odeur vraiment désagréable flotter jusqu’à mon nez alors que j’entends des propos que je me serais fortement passés. Je tourne la tête vivement vers ce dernier et de façon plus impulsive, je me lève de mon siège et tape fortement sur la table. Je fais tout trembler, les gobelets, les verres les ustensiles, brefs, ça fait du boucan et le silence semble s’installer dans la salle à manger et les regards se tournent vers moi. Je pousse un long soupir, essayant de me calmer de mon côté avant d’ouvrir la bouche pour ne pas lui hurler un paquet de bêtises. Même Nayah semble légèrement effrayé de mon attitude et je la comprends. À vrai dire, j’ai presque envie de soulever le table et de la balancer sur l’officier, mais ça ne serait pas correct non? Enfin, je me contente de l’imaginer, mais je sers tout de même les dents alors que je lui réponds dans un sifflement sans le quitter des yeux.
« Je ne suis pas une princesse…»
Je reprends ma place en me laissant tomber sur ma chaise qui se penche légèrement vers l’arrière sur ses deux pattes et retombe sur les quatre une fois que je me penche légèrement vers l’avant. Ça serait le top du top si je me retrouvais jambe en l’air. Vous ne m’auriez jamais vu sortir aussi rapidement d’un établissement. L’officier ne m’aurait pas revue avant plusieurs jours, ça, c’est sûr. Enfin, ce dernier semble interpeller le tavernier pour parler de Nayah qui ne semble pas du tout consulter lors de cette conversation. Enfin, c’était mieux que de rester dans la rue. Valentino, après avoir tiré sa fumée vers le haut questionne la jeune fille la comparant à moi. J’arque un sourcil et relève la tête et il sous-entend encore quelque chose. Je regarde en direction de Nayah et du reste de la taverne. Ce n’est pas un sujet que j’ai envie de discuter ici et maintenant. Comme je l’ai dit, je ne fais confiance en personne. « Ma situation familiale ne regarde personne d’autre que moi. Alors, pense ce que tu veux, juge-moi comme tu veux, mais j’vais pas parler de ma vie privée à des inconnus. » Bref et simple, s’il ne voulait pas comprendre, je pouvais aussi quitter la taverne en ne laissant que ma part du repas que j’aurai touché, donc mon hydromel. Nayah toussote de son côté et nous regarde chacun notre tour. « Hey bien, j’ai une famille, mais parfois maman a du mal à voir le bout, alors elle fait son possible pour nous donner à manger, mais ce n’est pas suffisant. Alors, si je peux vraiment travailler ici, ce serait super et je pourrais l’aider. » La première fois que ces yeux s’illuminèrent, je dépose ma main sur son épaule en lui donnant deux trois petites tapes sympathiques.
À ce moment, le tavernier arrive armé de plusieurs plats et dépose le tout au centre de la table. Nayah semble émerveillée par la diversité qui lui était offerte et je lui fais signe de prendre ce qui lui plaisait. Elle ne se fait pas prier et se sert aussitôt en remplissant son assiette. Pour ma part, je regarde la nourriture en me demandant si j’avais vraiment faim. Il y avait cette tension palpable entre l’officier et moi-même et le fait que ce dernier n’hésitait pas à en rajouter, ne me donnait pas envie de partager un repas en sa compagnie. Mais j’étais ici pour Nayah. Enfin, je finis par me servir tout de même une part. Après tout, je vais le payer se repas. Enfin, la jeune fille semble se dépêcher de manger, légèrement inconfortable entre lui et moi, et se lève de table.
« Merci beaucoup, Valentino et Khalie. Je n’oublierai pas votre gentillesse et votre bonté envers moi. Je vous promets que vous n’aurez plus de soucis à vous faire pour moi et merci de me laisser une seconde chance, vous ne le regretterez pas. Je vais de ce pas aller voir, monsieur Gérold. »
Elle fait une petite courbette et s’éloigne en courant comme si elle fuyait le combat. En effet, nous voilà maintenant que lui et moi assîmes à la table. Je n’ai pas envie de lui parler et à avoir sa tête, je sais que lui semble avoir la langue bien pendue. Et j’vous jure que s’il m’appelle encore Sunny, je vais lui trouver un surnom.
Wow... Apparemment Sunny est colérique! Non franchement c'est quoi ce cinéma? Même Gérold nous regarde en se demandant ce qu'il se passe! Faudra peut-être expliquer à la princesse qu'elle est supposé servir et protéger les gens autours d'elle et pas leur faire peur non? Franchement un mauvais contrôle de ses sentiments, mauvaise attitude envers un supérieur, et apparemment incapacité à gérer sa colère? À se demander comment elle a obtenue son diplôme de l'académie! Faut croire que les vieux croulants qui servent d'instructeurs se ramollissent avec l'âge! Pas étonnant que certaines personnes doutent de la garde maintenant! Et en plus, elle ose me dire qu'elle n'est pas une princesse? J'aspire tranquillement ma fumée, prenant bien mon calme, la faisant rouler dans ma bouche avant de la rejeter par le nez. Contrairement à elle, je suis étrangement calme, la sagesse de l'ancien face à l'impétuosité de la jeunesse sauf que, pour le coup, elle oublie que plus elle s'énerve, plus elle se fout dans la merde! Faudrait peut-être qu'elle réfléchisse un minimum non? À moins d'être extrêmement débile, se mettre un supérieur à dos avant même son premier jour, c'est pas du tout une bonne idée! Je m'avance doucement vers elle alors qu'elle vient de s’asseoir et plonge mon regard gris dans le sien qui est, pratiquement de la même couleur en fait.
"Tu es effrontée, irrespectueuse, tu regardes de manière hautaine et en plus tu t'énerve dès que quelque chose te déplaît? Excuses-moi Sunny mais je vois plus une princesse devant moi qu'un soldat!"
Et je reprend ma place dans ma chaise comme si de rien n'était... Qu'elle s'énerve seule si elle le désire, j'ai d'autres choses à faire que de perdre mon temps avec elle au final! Si elle n'est pas capable de se contrôler et d'accepter des termes qui lui déplaisent, elle n'a peut-être rien à foutre dans l'armée! C'est pas la seule qui veut se détacher de sa famille, mais c'est la seule qui le fait de manière indéniablement débile! Elle va se bouffer une mise à pied avant de comprendre ce qui lui arrive si elle continue ainsi! Elle répond rapidement à ma théorie sur sa famille et je laisse passer un petit ricanement. Décidément cette gamine ne comprend rien à rien, elle pense qu'elle ne vient pas de me répondre? Son regard, sa voix, son air! Tout dans sa manière de vouloir éviter la question me dit que j'ai raison et soudain, la jeune affamée prend la parole... Pour être honnête, j'avais presque oublié sa présence je dois bien l'avouer. Hum... Au moins elle agit pour une bonne raison même si elle s'y prend mal, voilà une jeune fille qui a juste besoin d'un coup de main! Elle a de la chance d'être tombé sur moi et sur sunshine! Avec d'autres gardes elle aurait pu se retrouver dans la merde, j'suis assez content que ce ne soit pas le cas en vrai! Je souris doucement, alors qu'elle se sert à manger, bien-entendu j'vais rien dire, faut quand même que je me montre sévère après tout, j'suis visiblement le seul adulte responsable à cette table.
Finalement, j'me fais pas prier pour prendre à bouffer, Gérold est un super cuistot, ce serait lui faire insulte que de ne pas savourer ses plats, Nayah bouffe genre, vraiment trop vite! Mon avis est qu'elle tente de s'éloigner de little miss hollow et de moi-même! Elle nous remercie et je soupire doucement. "T'as intérêt gamine, la prochaine fois c'est la cellule t'es prévenue!" Parce que bon, j'dois quand même lui rappeler que la loi c'est la loi et nous voilà seule la jeune colérique et moi-même! Je soupire doucement en écrasant ma clope dans un cendrier que Gérold m'a ramené en même temps que nos plats, l'air est tendue entre nous c'est le moins que l'on puisse dire et pourtant, toute cette tension vient juste de son côté de la table! Moi, j'suis plutôt tranquille en vrai, j'lui en veux même pas! C'est juste une gamine perdue qu'il va falloir remettre dans le droit chemin!
"Tu sais sunshine, tous le monde à des problèmes... J'sais pas ce qu'il s'est passé chez toi, j'sais pas pourquoi tu fuis ta demeure et j'sais pas pourquoi tu t'emballes pour un rien mais honnêtement, j'm'en tape complètement! Que tu sois nobles, paysanne, fille de criminelles ou même princesse de ce putain de royaume je m'en tamponne! T'es soldat maintenant! En temps que soldat, ta famille c'est la caserne, ton travail c'est protéger les gentils et arrêter les méchants! C'que t'as fais pour Nayah je te le reproches pas, tout comme je ne te reproche pas de ne pas m'aimer! Ouai j'suis un connard et ouai j'vais être sur ton dos, comme je suis sur le dos de tous les enfoirés qui sont sous ma responsabilité! Pas parce que ça m'amuse mais parce que si vous avez réussi l'académie, si vous êtes dans notre régiment c'est que vous valez quelque chose et c'est mon boulot de réussir à faire ressortir le meilleur de vous! T'es prévenue ma belle alors t'as le choix : Soit tu bouges ton p'tit cul et tu me prouve que t'es pas une princesse en agissant comme un soldat, soit tu peux retourner à ta vie de noble! J'ai pas besoin d'une poulette incapable de se contrôler dans mon équipe!"
Bon encore des reproches alors que je me laisse tomber sur ma chaise, mais je ne dis rien. Je laisse tomber, ça ne sert à rien. Bon, il faut dire qu’il n’a pas complètement tort. Je me suis emportée rapidement et en effet, je n’ai pas l’attitude exemplaire que devraient avoir les soldats. Parler de ma famille m’avait plus affectée que je ne l’aurais voulu où était-ce la nervosité d’être revenu ici? Dans tous les cas, mes émotions étaient méchamment dérangées, mais ce dernier ne m’aidait pas à me calmer. Je ne voulais pas qu’on sache que je venais d’une famille noble, bien que je n’aie rien à voir avec eux aujourd’hui. Je ne profite pas de la fortune des Drak’gnir et je m’en fiche complètement. De plus, mon style vestimentaire actuelle m’aidera à passer inaperçu. J’aurais dû juste taire mon nom de famille, mais à la capitale, les gens s’en fichaient complètement. Nous n’étions pas connus là-bas, alors j’étais comme tout le monde. Je me frotte l’arête du nez, car je commence à avoir un méchant mal de tête et je me force tant bien que mal à manger de l’autre main qui tient ma fourchette. Je finis par une gorgée d’hydromel en fermant les yeux.
La gamine s’était presque enfuie de notre présence et Valentino l’avait mise en garde que la prochaine fois ce serait la cellule. J’ai un petit sourire en coin, mais à peine visible. J’hoche la tête et je la regarde détaler comme un lapin en fuite. Je pousse un soupir décourager. Bon, je n’ai pas besoin de rester non? Je me tourne à la recherche de mon sac dans lequel j’avais mis ma bourse et je me penche pour l’attraper d’une main et je le ramène sur le siège qu’occupait Nayah. Je le cherche un instant, mais je vois ce dernier qui écrase sa clope dans le cendrier et cracher sa fumée de ses narines. Un autre soupire de ma part. Je ne comprendrai jamais ceux qui aimaient fumer de ce machin. En plus de te pourrir les poumons ainsi que ceux des autres, ça avait une sale odeur. Je vois qu’il me regarde et alors que je mets ma main sur ma bourse, il se met à me parler. Déjà, il me surnomme encore et toujours en rapport avec le soleil, ma parole… Enfin, son discours n’est pas insensé, mais en même temps, vous savez ce qu’il m’énerve chez lui, c’est cette façon de se penser supérieur en prenant la liberté de les appeler comme il le voulait. Si je ne voulais pas parler de ma famille, c’était bien sûr pour une raison et celui-ci vient jeter de l’huile sur le feu… J’ai envie de m’énerver, de taper sur la table, mais j’inspire seulement profondément. Je ne suis pas quelqu’un d’insensé et il n’a pas tort, je suis une soldate et je dois user de la parole calmement plutôt que d’user de la colère et de mes poings. Il va le voir par lui-même de toute façon, que normalement je ne suis pas du tout de ce genre.
« Si j’ai voulu éviter le sujet avec le tavernier, tu n’avais pas à en rajouter. Tu ne me connais pas, je ne te connais pas, mais ça ne te donne pas une raison pour m’enfoncer plus… Je comprends que tu sois sur mon cas pour l’histoire de Nayah. J’ai exagéré, je le sais, mais je voulais m’assurer qu’elle ne finisse pas derrière les barreaux à cause de son erreur. Même encore, j’ai fait preuve d’insubordination je le mérite. Mais en aucun cas, t’as le droit d’utiliser mon nom pour m’emmerder. » Je me lève légèrement de la chaise pour m’appuyer sur la table en me penchant vers ce dernier. Je plonge mon regard sérieux dans le sien « Fais-moi nettoyer les latrines aussi souvent que tu le souhaites, fais-moi courir, fais-moi suer si tu veux, fais-moi faire les pires corvées que tu désirs, mais j’ai rien à voir avec eux. Alors, je te demande de n’en parler à personne… Si ça t’enchante, tu peux même continuer à m’appeler Sunny.»
J’espère que j’ai réussi à faire passer le message et j’en ai même fait un compromis, bien que je risque de le regretter. Je me remets droite sur mon siège, je prends ma chope et je la vide d’un coup. Je fais signe à Gérold de m’en ramener une autre et il obtempère rapidement. Je prends un morceau de cuisse de poulet et je le dépose dans mon assiette. Oui, moi qui avais bien l’intention de partir, j’avais finalement décidé de rester. Il me jette un coup d’œil et je le vois du coin de l’œil. Je soulève le petit pilon que j’ai arraché de la cuisse que je pointe en sa direction.
« Quoi?! Faut pas gaspiller la nourriture! » J’enchaîne aussitôt en portant la viande en bouche et je mords dedans à pleine dent.
J'sais pas trop ce qui se passe dans la tête de sunflower mais déjà elle mange comme si elle était forcé avant de picoler doucement et puis, voilà qu'elle commence à fouiller dans ce qui lui sert de sac. Bon en vrai moi j'm'en bas un peu les fesses pour être honnête. Sauf que j'ai la désagréable impression qu'elle espère me filer compagnie et j'ai pas vraiment envie, j'suis peut-être le grand méchant dans l'histoire mais c'est mon boulot de secouer les recrues, j'comptes pas la laisser s'barrer si vite sans lui expliquer le pourquoi du comment surtout que, honnêtement, elle me parait pas si mal! Elle était pas en service et elle a quand même bouger son fessier pour arrêter la gamine donc, ça prouve qu'elle a quand même l'esprit d'un garde! Faut juste qu'elle s'en rende compte et qu'elle arrête de voir son nom comme un obstacle! Surtout que c'est ridicule, moi je me cache pas derrière le nom de mon père pour justifier mes conneries même si, tout comme elle, j'ai fuis le foyer familiale d'une certaine manière. Du coup je lui sors mon discours, parce que bon, j'aime bien parler et puis, faut avouer que ce discours pu la classe! Valentino Rivolti, pas le héros que vous vouliez mais celui dont vous avez besoin! Faudrait que j'fasse faire des badges avec le slogan tiens! Et voilà que happy girl lâche sa bourse et me regarde intensément... Mon dieu, est-ce du self contrôle dont elle vient de faire preuve? Entre ça et son sourire en coin quand j'ai parlé à la gamine vous voulez dire que dark princess est capable d'avoir d'autres émotions qu'une envie profonde de se tailler les veines?
Et voilà qu'elle me répond alors poliment je l'écoute... Bon, elle a pas comprit la moitié du message ou elle l'a mal interprété mais au moins elle prouve qu'elle est capable de penser comme un soldat et pas comme une jeune rebelle qu'aurait rien comprit à son boulot... Bon, va tout de même falloir que je clarifie certains trucs parce que j'aime pas être incompris à ce point mais qu'importe? Si elle pense que le but était de l'enfoncer elle est clairement loin du compte! Quel intérêt aurais-je à faire cela, c'est le soucis en vrai, à force de se dire que le monde est contre elle, elle prend tout comme une agression c'est un peu con! Mais bon... Par contre, je peux continuer à l'appeler Sunny? Elle a pas comprit un truc c'est que sur ce point là de toute manière elle n'a absolument aucun choix! Vu sa gueule d'enterrement et son style de gothique rebelle, c'est évident qu'elle va avoir des surnoms débiles du genre, et plus elle râlera, plus je vais faire preuve d'originalité pour en trouver d'autres! Du coup bah, non seulement je vais continuer à l'appeler Sunny mais j'vais en trouver encore plus! Sauf que je suppose que la discussion est terminée? Quoi que... Elle vide sa chope, en recommande une autre et prend du poulet avant de me regarder et de me lâcher une connerie qui me fait littéralement éclater de rire.
Wow! Tu veux dire que t'es capable de te comporter en soldat Smily? A la bonne heure! Alors c'est sûr que tu vas en baver! Pas plus que les autres cependant sauf si tu m'en donnes des raisons par contre j'pense qui a un truc que t'as pas compris : Non je vais pas parler de ta famille, ta famille c'est la caserne maintenant! Tu pense qu'être enfant de noble rend la vie difficile? Essaie d'être le fils d'un militaire connu on en reparlera! Excepté les soldats originaire du port personne ne connaîtra ton nom, tout le monde connait le miens et tout le monde me compare donc bon... Je t'ai pas appelé princesse pour te provoquer mais uniquement parce que tu te comportais comme telle! Si tu veux être traité en soldat, comporte toi comme un soldat et ça veut dire commencer par respecter les supérieurs quand il s'agit d'une affaire concernant la garde comme ici, un vole..." Je bois une gorgée de ma bière avant de prendre de la bidoche parce que Zia, enfant du soleil, a bien raison : faut pas gaspiller! Mais ensuite j'hausse doucement les épaules. "Que les choses soient claires : Dans la vie de tous les jours tu veux m'ignorer? Pas de problème, tu veux m'appeler Val' ou par n'importe quel surnom débile? Parfait aussi mais à partir du moment durant lequel tu te présente comme un soldat et que tu es face à moi c'est : officier supérieur et si je te dis quelque chose je veux juste entendre chef oui chef! C'est pas une question de me sentir supérieur, c'est juste que l'image que tu renvois reflète sur toute la garde! Quand tu éloignes un suspect de moi et que tu ignores mon commandement en affirmant être un soldat et en disant en plus être sous mon commandement tu montres au peuple et aux criminels qu'ils peuvent considérer la garde comme des bouffons et cela est inacceptable. Tu comprends?"
Bon apparemment je n’ai pas bien interprété son premier discours, mais en même temps s’il n’est pas clair ça n’aide pas non plus. Puis, je crois que lui non plus n’a pas compris ce que je voulais dire en tout premier lorsque je lui ai dit de laisser mon nom en dehors de cette histoire. Je parle du moment où il s’est permis de passer un commentaire sur le fait que j’étais une princesse avant que je n’explose. C’est ce moment qui m’a mise hors de moi-même! On m’avait reconnue, je voulais éviter le sujet et il en avait rajouté pour bien tourner le couteau dans la plaie. Mon passée c’est mon passée, en effet, mais je préfèrerais cent fois plus être comparé à un parent connu chez les militaires plutôt que d’être comparé à la matriarche de la famille Drak’gnir. Au moins, il y avait moyen de surpasser l’ancêtre. Ma situation, elle, n’avait pas cette possibilité mise à part me distancer d’eux entièrement. Enfin, je ne vais pas commenter tout ce qu’il me dit et il parle beaucoup. Cette fois-ci je prends le temps de l’écouter pour de vrai et je ne mange même pas pour être sûre de ne rien manquer.
« Je ne dis pas que c’est d’être noble le problème. Ça, je m’en fiche. Mes parents sont pleins à l’as, bravo pour eux. Sauf que cette fortune ne m’appartient pas et je ne l’aurai jamais en main, car je m’en contrebalance. Je n’ai que le nom. Bref, c’est la situation familiale qui me dérange…Enfin, j’ai pas l’intention de t’en parler non plus. Ça ne te regarde pas et ça te ferait chier. De toute façon, tu me l’as clairement fait savoir, mon cas est bien moins pire que le tien, il semblerait. » Oui, c’était une façon de lui dire que se comparer de cette façon n’était pas une bonne chose et j’avais horreur de ceux qui vivaient toujours pires que les autres ou qui avait tout vécu et connaissait tout. Et que dire de ceux qui, lors d’une conversation, ne cessaient de dire; « oui, mais moi. » AARGH ça m’en faisait crisser les dents. Une véritable horreur. Alors si c’était de son genre il est clair que j’allais éviter de me tenir près de lui.
« J’vais pas faire exprès de t’ignorer, mais je vais pas être ta meilleure pote non plus. Tu veux être appelé officier supérieur, soit ce sera ton nom maintenant. Tu ne seras qu’un grade à mes yeux comme le numéro que je suis en tant que soldat. J’suis venue ici pour travailler, pas pour faire copain copain avec qui que ce soit ni avoir une seconde famille. Les attaches sont superflues et nuisent au rendement, selon moi. Si quelqu’un crève en mission, j’vais pas le pleurer, il connaissait les risques du métier. Et pour le reste j’ai très bien compris. J’vais me tenir à carreau tu vas même en oublier mon existence. »
Bon, je n’ai plus rien à dire pour le moment. À vrai dire, si je suis encore là, c’est surtout pour la bouffe et l’alcool qu’il me reste, parce que sans ça, nous n’aurions même pas eu cette discussion. Et j’espère qu’après tout ça, il a un endroit où se rendre et qu’on ne devra pas se taper le chemin du retour jusqu’au bastion. Ça serait le comble du comble! Enfin, je me ressers un peu et je mange quand même bien, bien que j’ai l’impression de passer ma colère sur ses pauvres bouts de viande en mordant à pleine dent dans la chair cuite. Je prends par la suite une gorgée de mon hydromel pour aider à faire passer le tout.
Bon, au moins quand on la pousse un peu hocus pocus est capable d'avoir une conversation qui ne se résume pas à dire que le noir est une belle couleur, c'est déjà une bonne amélioration non? Bref, ainsi elle m'explique que le problème n'est pas le fait d'être noble, que le fait que ses parents soient plein aux as ne changent rien pour elle et, effectivement, je ne peux pas dire que cela soit faux! La réussite de ses parents ne risque pas réellement d'influencer sa propre vie, surtout maintenant qu'elle semble avoir couper les ponts au moins un minimum cependant, encore une fois elle se vexe pour rien! J'ai jamais dis que mon cas était pire que le sien, loin de là, juste que tout le monde à ses emmerdes, que se prendre la tête avec le monde ne changera rien mais je suppose que cela doit être difficile à comprendre pour elle, après tout faudrait qu'elle regarde le monde et pas juste son nombril pour qu'elle le réalise et putain, ça semble mal parti! Bref, Sally est visiblement du genre à voir tout de manière affreusement sombre. En soit, ça me pose pas vraiment de problème, surtout qu'en ce moment j'suis pas forcément mieux, la seule différence entre nous deux je suppose que c'est la maturité? C'est qu'une gamine complètement paumée qui tente de trouver sa place et moi j'vais tenter de lui faire réaliser qu'elle doit pas trop s'en faire pour ça même si ça s'avoue mal barré!
Je vide tranquillement ma bière quand Happy reprend la parole et j'hausse un sourcil en écoutant ses conneries... Houlà, elle a absolument rien comprit à la vie militaire elle! C'est quoi ces conneries? Des grades? Des numéros? Ne pleurer pour personne? Les risques? Putain comment une gamine qui vient à peine de quitter ses couches peut penser ainsi? J'veux même pas savoir ce que la vie lui a fait subir pour la transformer en ce truc mais c'est pire que déprimant là! Je fronce les sourcils en l'écoutant et pour le coup j'ai envie de me lever, lui foutre une claque et puis la prendre dans mes bras... Ouai c'est débile mais pas autant que toutes les conneries qu'elle est en train de débiter! Bien-sûr nous sommes militaire, bien-sûr il y a toujours un risque, nos missions n'ont rien de ballades tranquille en plein air mais quand même ce qu'elle balance là c'est n'importe quoi! J'attends qu'elle termine de parler, parce que j'veux voir jusqu’où sa connerie peut bien aller et putain ça va vraiment loin! Je secoue la tête de gauche à droite en soupirant très fortement, j'essaie même pas de cacher à quel point son discours me désespère!
"Des grades et des numéros? Khalie Drak'gnir, ou Sunny, Calixte Alkh'eir, Emeor Calyx, Solveig Prudence Preth... Chaque personne avec laquelle je dois travailler, je connais leurs noms! Certains sont des connaissances, d'autres des amis, d'autres... Autre chose encore! Dans tous les cas ce sont tous des collègues! Oui nous sommes militaires, oui il y a des risques mais n'oublie pas une chose : sur le terrain ce sont les seuls qui seront avec toi, les seuls sur lesquels tu pourras compter! Non tu ne dois pas être amie avec, rien ne t'y obliges mais n'oublie jamais que si un jour t'es dans la merde, ce sont les seuls qui se bougeront pour toi... Si t'es pas foutue de comprendre cela, alors encore une fois t'es pas à ta place ici!"
Oh non, je ne vais pas mâcher mes mots sur ce point! J'm'en fou qu'elle soit une reine de l'ombre, qu'elle veuille vivre sans ami, sans famille, sans attache! C'est son problème mais si sur le terrain elle ne se soucie pas des autres là ça devient mon soucis! Une armée, c'est un groupe de personnes qui se battent ensemble pour un même objectif, l'individualisme n'a rien à foutre sur le terrain! Si elle est pas elle peut me haïr j'en m'en fou royalement mais même si on ne s'apprécie pas, je vais pas me dire que c'est pas grave si elle crève en mission, si cela arrive c'est que je n'ai pas pu l'aider, la préparer, la sauver... Ce sera aussi ma faute, je devrais vivre avec cela et je vais pas me dire que ce sont les risques du métiers! De l'empathie bordel! Les seules personnes qui n'ont pas de sentiments, qui ne ressentent pas l'empathie ce sont les psychopathes et de mon temps, ce genre de trous du culs ne passaient pas les test psychologiques! Je secoue fortement la tête à nouveau, faut que je me calme sinon j'vais vraiment me mettre hors de moi. Cependant, ça n'empêche que son raisonnement me donne envie de lui foutre un coup de pied au cul.
"Que les choses soient claires : Si t'es pas foutu de comprendre ce fait et de faire attention à tes collègues, tu seras jamais sur le terrain!"
Bon, ça y est, je l’ai encore choqué alors que j’ai simplement répondu à sa demande de l’appeler Officier Supérieur et que j’allais user de ce grade pour l’appeler ainsi à n’importe quelle circonstance et malgré son blabla,¸je ne change pas d’idée. Il veut me faire croire qu’on est pas des numéros, mais quand j’entends quelqu’un dire que lorsqu’il donne un ordre «-chef oui chef » est la seule chose qu’il veut attendre, ça me fait tiquer. De même, il veut qu’on se prenne pour une famille, mais qui demanderait à un membre de sa famille de répondre ainsi? Bref, à quoi bon se parler. Il semblerait que depuis le début de cette conversation on comprend ce que l’on veut de l’autre.
Je finis par pousser mon assiette. Il y a trop de bêtises qui se disent autour de cette table et ça devient insupportable et je ne dis pas qu’il est le seul à en dire, mais franchement; si les gens autour de nous nous écoute, ils doivent clairement se dirent qu’on est dérangeant voir même à douter de notre capacité à les protégés. Bref, les couteaux volent bas. Je croise mes bras sur ma poitrine et je m’appuie sur la chaise qui est relativement froide.
« Déjà, je n’ai jamais dit que j’allais la jouer solo. J’ai simplement dit que tu allais oublier mon existence. Puis, en aucun cas je n’ai dit que j’allais laisser crever un collègue. Je vais tout faire pour le sauver ou l’aider, mais si je ne peux pas ou n’y arrive pas, que veux-tu que j’y fasse, que je pleure à chaude larme et que mes émotions soient troublées pour le reste de ma mission? Je ne vais pas faire une Jaina de moi et agir sous le coup de l’émotion et risquer ma peau par la suite. »
Ouais, bon, je ne sais pas s’il l’a connait, mais pour ma part, je la connais que de nom surtout à cause de la rumeur qui avait commencé à circuler à la capitale où on l’aurait surpris, en pleine mission, embrasser le capitaine de la garde royale. C’est pour ce genre de chose que je préférais éviter de trop me lier avec les autres. Les liens d’amitié ou d’amour peuvent altérer notre jugement, car cela mène souvent à la haine et à la vengeance et normalement ces gens finissent par foncer tête baisser et mettre en péril le reste de la mission.
Grrr, mais qu’est-ce que cette discussion m’énerve et je suis en train de me prendre la tête avec mon officier supérieur. Je ne sais même pas pourquoi je cherche à me justifier. L’un de mes mains se déloge de sa position et se plaque dans ma chevelure que je secoue fortement. Je pense que je n’ai pas le choix. Cette même main se dépose alors à plat sur la table et mon corps se penche vers l’avant prenant appui sur ce bras.
« Bon, écoute, je ne veux pas que tu croies que je suis une sans cœur et que je suis incompétente. Je t’ai fait une sale première impression et encore je suis généreuse sur le terme. Je suis désolée pour ça et je ne dis pas ça pour te faire plaisir. Je le pense vraiment. » Je le regarde dans les yeux, mon visage est sérieux. « Il y a des points que je ne suis pas d’accord avec toi et je ne suis pas du genre à réfléchir par moment pour trouver la meilleure façon de m’exprimer surtout pas quand je suis vénère. Et je dois dire que l’histoire de la princesse m’a atteinte plus que je l’aurais voulu. Je ne me cherche pas d’excuse, mais je me suis sentie attaquée parce que je suis une noble et beaucoup de gens aiment bien justifier certains de nos gestes en rapport à cela. J’ai horreur des gens qui généralisent. J’dois dire que le reste de la conversation à surtout été un ramassis de bêtise. Je ne vais quand même pas devenir pote avec tout le monde. Ce n’est pas ça mon but. Je veux protéger les citoyens et traquer les pourritures et je ne laisserai jamais personne derrière moi quoiqu’il arrive. Et puis, pour terminer, vouloir te faire appeler officier supérieur, c’est assez prétentieux, de mon avis. C’est qu’un titre et on n’a pas besoin d’un titre pour te reconnaître, enfin je crois. J’dis juste que t’es une personne derrière tout ça. Officier Rivolti, ça passe déjà mieux et ça m’écorche moins la langue. »
Pfiou, je ne pense pas avoir fait le tour de la discussion, mais j’espère avoir rectifié certains points qui avaient mené à des quiproquos. J’suis une chieuse, mais pas au point de me faire comme premier ennemi mon officier supérieur surtout s’il voulait me laisser sur la touche suite à cette discussion.
« Je me suis mieux fait comprendre ou j’dois encore m’expliquer? »
Une conversation de sourd, pour le coup c'est exactement ça! J'ai l'impression qu'elle comme moi on parle mais sans s'écouter mutuellement c'est un peu débile. J'peux pas non plus le lui reprocher, l'insubordination c'est quelque chose qui m'a toujours fais chier, j'me suis pas battu pour monter en grade pour finalement qu'on ne me respecte pas cependant, un officier doit savoir montrer l'exemple et pour le coup, je m'y suis pas forcément prit de la meilleure des façons. J'ai fais un peu comme elle je pense : entendre ce que je voulais bien entendre et ne pas forcément chercher à comprendre ce qu'elle veut dire. Pour le coup, j'ai pas été réellement super avec elle. En même temps c'est étrange, ça me ressemble pas vraiment d'agir comme ça, c'est pas juste son comportement qui a provoqué cela et j'en suis parfaitement conscient, il y a une situation extérieure qui m'emmerde pas mal, je sais que ça ne devrait pas empiéter sur mon travail mais, faut croire que je ne peux pas juste le chasser du revers de la main et faire comme si cela n'avait aucune importance, après tout... Je reste humain non? Malheureusement! Enfin, quoi qu'il en soit elle rebondit sur mes paroles, expliquant qu'elle n'a jamais dis qu'elle allait abandonner les autres et, en effet, elle ne l'a jamais dis alors je soupire doucement... Je tique quand même un peu lorsqu'elle parle de faire une Jaina d'elle? Genre la petite ingénue de la royale? Quel rapport? Elles se connaissent? J'me tiens pas réellement au courant des rumeurs, seuls les faits m'intéresse donc je ne vois pas le rapport mais autant ne rien dire.
Enfin soit, elle prend appuie sur son bras et se lance dans une longue tirade. Comme quoi, la petite a tout de même de la conversation et surtout un discours censé quand il le faut. Bon, elle a fait la part des choses alors que puis-je dire? Je soupire doucement avant de fermer l’œil. Faut rester réaliste, elle a raison sur de nombreux point en fait... Officier supérieur? Pourquoi j'insiste soudain sur le supérieur? Et puis aussi l'idée du chef oui chef maintenant que j'y pense... Moi Valentino Rivolti, l'homme qui fait des concours de boisson avec ses subalternes et qui se marre comme un con avec eux je demande qu'il n'y ai aucune discussion à mes ordres alors que parfois, j'réfléchis autant que le cul d'un gloot? Mais il se passe quoi chez moi? Je suis en train de devenir... Mon père! Bordel de merde, faut vraiment que je me ressaisisse! Hors de question de devenir un tel tyran, c'est pas en écrasant tes hommes que tu vas devenir un bon officier connard! Je pose ma main sur mon front et je regarde la demoiselle, va vraiment falloir que je règles mes problèmes si ça me fait devenir si con que cela! J'pensais pouvoir passer au-dessus mais apparemment j'peux pas. Alors je fronce doucement le sourcils!
"Tu oses me dire que je suis prétentieux en plus? J'vais te dire une bonne chose gamine... T'as parfaitement raison! Plus j'y pense et j'plus j'me dis que j'ai dû donner l'impression d'être un bon gros connard égocentrique..." Et j'éclate d'un rire franc et ô combien caractéristique de mon être : WOUARFOUAFOUAF! "Quand tu te calmes, t'as la tête sur les épaules et c'est une bonne chose, tu as beaucoup de bons points Sunny! Ouai, ce surnom te vas décidément bien, tu viens de mettre beaucoup de choses en lumière et si c'est Luce qui te le dit, tu peux le croire! Bref... On est parti sur de mauvaises bases toi et moi, et honnêtement j'pense pas que tu sois la plus à blâmer sur ce point. Du coup, je reprends mais correctement cette fois : Valentino Rivolti! Mais fais comme tout le monde, appelles-moi Val'!"
Je souris, puis je me lève sans réellement attendre de réponse en fait et je balance une petite bourse remplie de cristaux sur la table, ça paiera pour le repas et les boissons des donzelles, j'vais quand même pas la laisser payer en plus, disons que c'est ma manière de faire amende honorable. Un regard vers la demoiselle et je lui fais un petit signe de tête.
"J'dois retourner à la caserne... Tu viens ou t'as un autre truc de prévu?"
Apparemment, je n’ai pas besoin de m’expliquer davantage et c’était tant mieux, car je n’avais aucune envie de me faire chier à devoir lui expliquer de nouveau ma façon de voir les choses. J’avais déjà atteint mon quota de paroles futiles de la journée et même pour les trois prochaines semaines. J’le vois qu’il fronce les sourcils en me regardant, mais je crois qu’il réfléchit à ce qu’il va dire. Il ne me semble pas en colère, mais tout de même. Je viens de le traiter de prétentieux, mais je n’ai pas pour habitude de ne pas dire ce que je pense. S’il voulait jouer cartes sur table, j’allais faire pareil. Je n’ai pas été correcte avec mon supérieur, mais je trouve que ce dernier a manqué de tact pour quelqu’un de son grade justement. Enfin, je pousse un soupir un instant alors qu’il commence à parler. Bon ça y est, ça recommence! Il va me prendre la tête avec ça. Je le savais. J’ouvre grand les yeux quand il finit par me donner raison. Quoi?! Il m’a donné raison et puis c’est quoi se rire débile?! J’essaie de rester sérieuse le plus possible, mais je finis par me mordre les lèvres afin de les tenir fermer, mais en vrai j’échappe un petit gloussement. Mais quand je le remarque, je me rattrape aussitôt en essayant de reprendre mon air naturel, soit cette fille joyeuse et remplie de vie. Sur le coup, j’appuie mon coude contre la table et je cache de ma main mes lèvres pour empêcher une possible fuite.
Je ne fais que hocher la tête pour lui prouver que j’écoute et quand je réussis à reprendre le contrôle de moi-même, je peux enfin libérer ma bouche et reprendre ma discussion avec ce dernier. Et c’est à mon tour de froncer les sourcils.
« Valentino Rivolti, j’viens de capter, mais ton père ce ne serait pas l’instructeur Du…Dumachin, là? Enfin, je demande juste par curiosité, parce qu’en vrai je m’en fou de qui il est. Et ne t’inquiète pas, je ne vais pas te comparer à lui. Je laisse cette mode de comparer tout le monde aux vieux. Sinon, pour être sûr, tu veux que je t’appelle Val’ comme tout le monde, ça veut dire même en service, ou je dois t’appeler par ton grade en service? Je veux juste confirmer, parce que je ne veux pas me retrouver encore avec une discussion d’insubordination, tsé. »
Bien sûr, je parle pendant qu’il sort sa bourse remplie de cristaux et qu’il balance sur la table. J’arque les sourcils et je me dis qu’il y a un petit souci là. Il y a trop pour sa part, mais comme il ne semble pas vouloir récupérer l’autre partie je juge qu’il souhaite payer pour nous tous. Du coup, je me sens quand même mal, parce que ce n’est pas quelque chose que j’aurai fait de mon côté. Enfin, il me fait un signe de tête et je comprends qu’il s’agit d’une invitation à retourner à la caserne puisqu’il me signale qu’il doit y retourner et me demande si je l’accompagne. Je pousse un soupir et je semble réfléchir un moment. Est-ce que je le suis ou pas? J’attrape le côté de la table et m’aide de ce dernier pour me pousser vers l’arrière et me mettre debout. « Ouais… Ouais » que je finis par lui dire avec cette joie de vivre débordante. Je prends mon chakram que je garde en main et mon sac de l’autre côté puis je le suis en dehors de la taverne. Une fois à l’extérieur, je place mon arme en biais comme j’avais l’habitude de la mettre et j’essaie de maintenir une distance raisonnable avec ce dernier évitant ainsi de le couper par mégarde.
« Merci, pour le repas et les boissons… Tu n'aurais pas dû, puis fait gaffe à ne pas trop te coller, sinon tu vas avoir une mauvaise surprise. »
Je désigne le tranchant de mon arme atypique et je soulève finalement à deux mains mon gros sac rempli de vêtements et de quelques biens personnels.
« Bon, je te suis… »
Alors que j'éclate de rire, je vois bien qu'elle fait ce qu'elle peut pour se retenir de rire elle-même, elle pousse un petit gloussement et mets sa main devant ses lèvres ce qui me fait sourire d'autant plus! Alors ainsi le côté très sombre de la jeune fille n'est pas le seul qu'elle possède? C'est agréable à savoir, j'suis presque déçu qu'elle masque ses lèvres, j'suis sûr qu'elle doit être mignonne quand elle sourit la gamine! Faut dire que déjà quand elle fait la gueule elle est pas moche alors, j'imagine. Bon bien-entendu on s'en moque, elle doit pas être beaucoup plus âgé que mon frangin ce qui signifie trop jeune et puis, j'ai pas réellement la tête à ça en ce moment mais bon, voilà quoi! Quoi qu'il en soit, c'est cool de savoir que le problème est réglé, je préfère cette ambiance là à dire vrai et ça me confirme quelque chose : J'suis pas fait pour faire le supérieur tyrannique, bien-entendu, j'vais tout de même lui gueuler dessus si elle fait de la merde ou la faire courir si elle fait des conneries mais ça, c'est mon boulot! Temps que cela reste strictement dans le cadre professionnel, je préfère! Enfin bon, alors que je parle elle semble retrouver sa contenance, enlevant la main de devant sa bouche revoici son air qui me semble chanter que la mort c'est cool... Ouai c'est trop cool! Du coup, je l'aurais pas vraiment vu sourire sincèrement aujourd'hui mais cela n'est que partie remise! Je viens de me trouver un nouvel objectif concernant Sunny, ça promet d'être difficile mais bon, je suis le meilleur dans tous les domaines alors, je devrais forcément finir par y arriver!
Et soudain, elle fait le lien entre moi et mon paternel. J'hausse les épaules alors qu'elle parle de cette mode de comparer les autres comme un truc de vieux. Dites donc, c'est une attaque ou un trait d'humour? Dans les deux cas, ça me fait rire légèrement. Je hausse légèrement les épaules lorsqu'elle demande comment elle doit m'appeler en mission, en vrai? Je réfléchis un instant, en vrai le capitaine est tout de même quelqu'un de relativement compréhensif, il est assez cool par contre le lieutenant... J'aurais tendance à dire qu'il est tombé dans le règlement étant petit et ouai, j'suis sûr que c'est possible donc je finis juste par me marrer doucement. "Disons Val' sauf si le lieutenant est là! Je pense sincèrement qu'il doit avoir le règlement comme livre de chevet! Avec lui soit un peu plus professionnelle si tu veux un bon conseil!" Ouai, même moi il est capable de me faire suer ce type et pourtant, il a fallu un long débat avec le capitaine avant que je ne finisse par accepter de fermer mes boutons de chemise! Bref, je paie, j'ai volontairement évité de répondre concernant mon père et je l'invite à revenir à la caserne. Elle hésite un instant mais finis par accepter en se levant et un lançant un ouai ouai plein d'entrain, je déconne!
Je dis donc bye à Gerold et la gamine, en affirmant que je passerai le lendemain et nous voici en route. Je fais deux choses avant tout : de un, vu que je ne suis plus en ronde, je déboutonne cette putain de chemise! J'suis au repos donc j'ai le droit! Ensuite, je reprends une seconde clope et ma pierre de feu pour l'allumer. Ouai c't'une drogue mais elle est légale! On marche un peu et elle me remercie pour le repas alors qu'elle me dit de ne pas trop approcher. Je ne peux pas m'empêcher de rire parce que comme toujours, j'ai une connerie en tête alors bon...
"Bof, considère ça comme un cadeau de bienvenue dans le régiment! Et t'en fais pas, pas besoin d'une arme pour que je reste à distance, j'ai déjà trop de note dans mon dossier concernant les harcèlements..." Je la regarde un instant avant de recommencer à rire de ce même rire gras et puissant. "Je plaisante bien-entendu! Je te rassure cependant, j'ai pas l'intention de te coller... Par contre, c'est une arme bien particulière que tu possèdes! C'est pas difficile à manier en combat?" Et en lui posant cette question, j'ouvre la marche vers la caserne.
Je lui donne le temps de réfléchir à ma question sur ma façon de l’appeler même en mission, après tout, comme je l’ai dit, je ne veux pas me reprendre la tête pour une appellation. Et je ne veux surtout pas être obligée de l’appeler Officier Supérieur, c’est d’une horreur. Enfin, il finit par me répondre dans le plus bref délai et me mentionne qu’en présence du lieutenant je dois utiliser son titre, mais si ce dernier est absent Val’ sera suffisant. Val’ c’est encore trop personnel pour moi. Qu’il m’appelle Sunny, ça me fait chier, mais je n’y peux rien, sauf que je ne sais pas. Je ne suis pas à ce stade-là, on en est même pas encore au stade de tolérance mutuelle. J’accepte de l’accompagner seulement parce qu’on doit se rendre au même endroit et encore, je dois prendre possession de ma chambre, tout ça, tout ça. Déclarer ma présence, mon arrivée, la paperasse, que sais-je.
Enfin, une fois à l’extérieur je le remercie pour le repas et il me signale c’était comme un cadeau de bienvenu dans le régiment. Euh, et est-ce qu’ils ont tout le droit à ce genre de discussion? Sûrement pas! Disons que je n’ai pas peur de tenir tête à un supérieur, vous l’aurez remarqué. En espérant qu’il n’en parle à personne. Je ne veux pas que le lieutenant ou le capitaine me tape sur les doigts. J’en ai déjà bien eu assez avec ce dernier. Je regarde en sa direction alors que ce dernier s’allume une nouvelle clope puis je fronce les sourcils. Depuis quand avait-il ouvert sa chemise? Et puis, quelle est cette façon débile de me mentionner qu’il n’allait pas s’approcher parce qu’il avait déjà bien assez de notes à son dossier pour harcèlement? Je semble choquer pendant un certain moment, car je me demande vraiment si ce qu’il dit est vrai, mais en même temps si c’était le cas, j’ose espérer qu’on l’aurait rétrogradé, voir même retiré de la garde. Enfin, ce dernier m’affirme qu’il s’agit d’une blague et je soupire de soulagement.
« Ouf, tu sais que j’ai vraiment hésité à savoir s’il s’agissait de la vérité… après tout, la chemise ouverte, la clope, le cache-œil. Ta une tête à ça après tout. » Mon visage sérieux n’aide pas à savoir si je plaisante ou pas, mais je finis par avoir un petit sourire en coin en penchant doucement la tête sur le côté. Bien sûr, ce dernier a déjà commencé à marcher et je dois le rattraper de mes petites jambes. C’est en observant son dos que je réalise que je ne suis pas bien grande à côté de lui et heureusement que je coiffais mes cheveux d’une façon spéciale pour me donner quelques centimètres en plus et même là, ma tricherie se voyait bien plus souvent que je ne le voulais.
« En vrai, ça va. Je porte des gants métalliques avec des doigts articulés qui vont jusqu’au coude normalement pour le manipuler, mais disons que je peux l’utiliser de bien des façons, juste qu’il n’y a pas assez d’espace pour que j’en fasse la démonstration ici. Je risque de blesser involontairement quelqu’un. »
En même temps, je n’ai pas envie de lui dévoiler non plus mon arme secrète pour le moment bien qu’il finirait par connaître mon pouvoir s’il fouillait un peu dans mon dossier, mais tout de même, j’aimais bien garder le mystère et je crois être la seule à utiliser ce genre d’arme pour le moment. C’est assez complexe en le gardant en main, alors que jumeler à mon pouvoir c’est bien plus pratique.
« Sinon, toi, je ne vois pas d’arme sur toi, j’imagine que tu utilises tes poings pour te battre non? À moins que tu gardes une botte secrète, un pouvoir? »
Tout en marchant, je me suis mise à ses côtés, les mains dans le dos et je m’étais penché légèrement vers l’avant pour l’observer et lui poser ma question. Oui, oui, j’étais tout de même curieuse parfois. Je ne voyais pas toujours le monde tout en noir. Je suis juste la flemme incarnée et quand cela me demande trop d’effort, il me fallait juste les bonnes motivations pour y arriver.
J'suis tranquillement en train de m'amuser en plaisantant avec la demoiselle alors qu'elle me regarder en fronçant les sourcils, faut dire que j'ai pas vraiment prévenu avant d'ouvrir ma chemise puis j'balance une connerie made in moi en disant que j'ai un dossier pour harcèlement... Certes, j'avais une tendance à draguer tout ce qui bougeait il y a peu encore mais pas au point d'harceler qui que ce soit alors avoir un dossier pour cela? Et puis quoi encore? Sauf que Sunny me rétorque qu'elle a eu du mal à savoir si c'était vrai ou non en "attaquant" mon apparence et je ne peux pas m'empêcher de rire visiblement amusé. Si elle a du répondant quand je balance des conneries je suis certain qu'on va finir par s'entendre elle et moi! Après tout, si l'on est capable de dire de la merde, on est capable d'en entendre c'est du moins ma manière de voir les choses. Et puis, son petit sourire en coin semble sincère, certes ce n'est pas encore un énorme sourire de joie mais, ça lui va quand même mieux que de tirer la gueule! "Non je te rassures... Personne n'a jamais porté plainte!" Et je ris de nouveau de ma connerie. Pour le reste, je dois avouer que je suis assez curieux en ce qui concerne cette énorme arme qu'elle porte! Soyons honnête, c'est pas vraiment le genre d'instrument qu'on a l'habitude de voir, la forme est étonnante, la taille ne le rend pas pratique, en plus ça doit être relativement lourd avouons-le! Du coup, c'est encore plus étrange de la voir elle avec cet improbable objet! Je suis véritablement curieux de savoir comment elle peut manipuler une telle arme cependant, elle laisse encore bien du mystère dans sa réponse...
Les gants en métal? Cela rajoute du poids non? Et puis surtout, elle peut l'utiliser de bien des façons? Elle sait entretenir le mystère en tout cas! Son pouvoir? Peut-être... Je pourrais le savoir en consultant son dossier, rien de bien difficile pour un officier mais je déteste cette manière de faire! Si la jeune fille ne désire pas en parler, me servir de ma position pour en apprendre plus serait une attitude méprisable! Je ne suis pas ce genre de personne alors je me contente simplement de sourire en rejetant une volute de fumée dans les airs. "Vraiment? Je dois avouer que j'aimerai bien voir ça! C'est une arme dont le fonctionnement m'intéresse grandement!" Après tout, j'aime découvrir de nouvelles techniques, de nouvelles armes, de nouveaux moyens de se battre! Enfin bon, je suppose que je vais finir par le savoir au moment opportun? Quoi qu'il en soit, je marche tranquillement avec la jeune fille vers la caserne, elle n'est pas spécialement loin mais nous en avons tout de même pour un petit moment il faut l'avouer alors, j'suis assez content que la demoiselle me pose une question. Ça prouve que je ne suis pas le seul à m'interroger. Je me tourne vers elle avec un grand sourire sur la face, elle ne m'a rien dit de son pouvoir, je ne comptes pas lui en dire plus en réalité, surtout que je n'aime pas ce pouvoir!
"Tu sais ce qu'on dit Sunshine... Armez un colosse et vous créerez un démon! Pas besoin d'arme lorsqu'on se nomme Valentino Rivolti et concernant un quelconque pouvoir, tu le sauras le jour où cela sera nécessaire!"
Bah ouai, après tout, j'ai pas spécialement envie de faire démonstration de ma transformation, j'ai une trop belle gueule pour la gâcher de cette manière! Cependant, puisque la demoiselle est d'humeur bavarde et qu'il nous reste tout de même quelques minutes de marche, j'peux bien essayer d'en apprendre un peu plus à son sujet n'est-ce pas?
"Sinon... C'est toi qui a fait une demande pour venir dans notre régiment où quelqu'un t'a recommandé?"
Il m’observe un instant alors que je fais le lien entre son physique et les possibles plaintes qu’il aurait pu avoir à son dossier. Bien sûr, malgré le manque de sourire, je plaisante et il doit le savoir, car cela l’amuse. Je l’entends rigoler d’un rire assez normal cette fois-ci, ce qui est quand même bien. J’ai envie de lui faire la remarque, mais je me tais. Je peux l’emmerder un peu, lui faire des petites attaques sur sa tenue et l’ensemble de son physique, mais je ne vais pas pousser plus loin. Comme on dit si bien, pousse, mais pousse égal, n’est-ce pas? Enfin, il m’assure que personne n’a jamais porté plainte contre lui et il se marre de nouveau. Son rire est quelque peu contagieux et je me surprends à sourire bien que ce dernier puisse paraître étrange. J’ai l’impression que mes joues me font mal comme si je n’avais jamais usé de ses muscles. Enfin, si, mais cela fait bien longtemps.
Bref, il semble observer mon arme un moment comme s’il était curieux par celui-ci. Pour tout dire, j’ai eu droit à bien des réactions en provenance des autres gardes lorsque je me suis mise à utiliser cette arme atypique, mais je me suis habituée aux moqueries et à l’incompréhension des gens. Certains ne comprenaient que trop tard après avoir demandé un combat amical. Je finis par répondre à son questionnement tout en restant vague. Je n’aime pas détalé mes capacités tout simplement comme ça devant tout le monde. Après tout, on ne sait jamais sur qui l’on peut tomber. En tout cas, malgré mon manque d’informations, ce dernier aimerait bien voir une petite démonstration. Étrangement, ma poitrine se gonfle légèrement de fierté et j’ai les épaules qui se redressent, mais cela ne dure qu’un moment. Après tout, j’allais me taper un mal de dos, ce que je ne voulais absolument pas.
Nous marchions depuis quelques minutes dans le silence alors j’analyse un peu ce dernier du regard tout en me faisant discrète puis je décide de le questionner sur ses capacités. Après tout, quelqu’un qui ne porte pas d’arme en mission maîtrise certainement le combat au corps à corps ou possède un pouvoir quelconque. Il reste aussi vague que moi en précisant sortant une drôle d’expression que je ne comprenais pas… un démon? C’est quoi un démon? En tout cas, si j’en crois ses paroles, j’imagine qu’il s’agit d’une bête bien plus puissante qu’un colosse. En même temps, qu’est-ce qu’il voulait insinuer par colosse? Bon, je ne vais pas essayer de me perdre dans mes questions qui en amenaient toujours une autre. Enfin, au moins il confirme qu’il n’utilise pas d’arme.
« En tout cas, pas besoin d’un super pouvoir, quand on a un super égo comme le tien, han! »
Il refuse de me parler de son pouvoir, mais je vérifie tout de même ses mains et je note que l’usure des combats aux jointures ne semble pas absente. Il frappait donc à l’aide de ses poings et surement aussi avec ses jambes. Alors que j’analyse ce dernier d’un œil discret, mais à la fois perçant, celui-ci me demande s’il s’agit de mon initiative si je suis maintenant ici.
« Devine! » que je lui mentionne avec un petit sourire. Après tout, si je pestais ma famille, pourquoi serais-je revenue de mon plein gré ici? Sachant qu’il me serait possible de croisé l’un des membres de ma famille ou l’un des employés de mes parents. « J’ai moi-même postulé. » Je m’arrête un moment pour observer l’horizon, une expression de nostalgie se dessine sur mon visage alors que la brise marine souffle doucement dans ma chevelure. Je croise mes bras dans mon dos et je regarde la mer qui s’étend devant moi. « Ici c’est chez moi, malgré tout… » Je tourne la tête en sa direction avec un petit sourire en coin, paraissant presque triste, puis je poursuis ma route sans réellement attendre de réponse de sa part.
Nous arrivâmes finalement devant les portes de la caserne. Je m’arrête devant ces dernières et pousse un grand soupir. Bon déjà, je dois trouver ma chambre, mais où est-ce que j’ai mis cette fichue lettre. Je dépose mon sac au sol et je me mets à trifouiller dans ce dernier. Je cherche un bref instant, sortant de ce dernier de nombreux vêtement jusqu’à retrouver la sainte lettre. Je remets tout en place puis j’ouvre cette dernière que je me mets rapidement à lire. « Blabla…sous les ordres du lieutenant Calyxe, blablablabla, membre de l’avant-garde…blablablala. À voilà le bout que je voulais… Chambre P302. » Que je dis bien fort en me tournant vers Valentino « Tu peux me dire par où je dois aller? »
Nous marchons ensemble un petit temps tout de même, assez pour nous analyser respectivement en vrai. Quand je me marre, elle sourit et c'est plaisant à voir, j'avais raison même si son sourire est un peu étrange pour être honnête, ça lui va particulièrement bien de pas tirer une gueule d'enterrement! On parle rapidement et brièvement de son arme et je ne peux m'empêcher de voir sa réaction lorsque je dis qu'une démonstration intéresserait fortement! C'est de la fierté que je vois là? Intéressant, alors la demoiselle a tout de même au moins une chose qui la passionne? C'est quand même con, apparemment elle et moi on apprend plus à se découvrir dans nos silences que dans nos conversation! C'est pas forcément mal, au moins les réactions naturelles ne mentent pas contrairement aux mots mais je trouve ça légèrement marrant! Ensuite forcément, viennent les questions sur moi! Enfin, je dis forcément mais en même temps, je pense qu'au fond de moi, je croyais que le silence ne dérangerait pas la demoiselle! Je ne l'imaginais pas comme quelqu'un qui chercherait à faire la conversation pour être parfaitement honnête. Peut-être est-elle plus intéressée par les pouvoirs des gens que par les gens en eux-même? Si c'est le cas elle sera déçue avec moi par contre!
En effet, je reste vague et mystérieux, mon pouvoir je ne l'aime pas, je n'en suis pas fier contrairement à elle. Oh certes il est utile, en fait il pourrait même être redoutable pour être honnête si seulement il n'était pas aussi dégueulasse visuellement! Hors de question d'en faire la démonstration ou de l'utiliser à moins que ce ne soit absolument nécessaire! Il n'y a eu qu'une exception et c'était pour montrer à une belle araignée qu'elle n'est pas la seule dont l'apparence peut être "dérangeante"... Je me demande ce qu'elle devient d'ailleurs! Enfin soit, je lui répond donc avec mon naturel bagout et elle me sort que j'ai un super ego? Je la regarde légèrement avant de sourire en coin visiblement absolument pas dérangé par cette remarque. "Et encore, tu n'as rien vu!" Après tout, qui dit Valentino Rivolti dit ego surdimensionné tout le monde sait ça maintenant! Bien-entendu, si elle m'observe comme elle semble le faire, nul doute qu'elle verra les traces de mes batailles. C'est con en vrai, je pourrais avoir la peau immaculée de toute trace, sembler absolument intouchable grâce à mon armure naturelle mais au lieu de cela, je laisse mon corps se couvrir de traces, de cicatrices, de blessures simplement parce que je n'aime pas mon apparence transformée. Alors certes vous allez me dire que des cicatrices ce n'est pas forcément plus beau, je trouve que cela est faux! Une cicatrice prouve le vécu et n'enlève rien à la beauté générale. Il suffit de voir la jeune fille à mes côtés, qui pourrait dire que sa cicatrice au visage la rend moins mignonne?
Bref, je lui demande ce qui l'a amené au port et elle s'arrête, regardant l'horizon avec une certaine tristesse et je soupire doucement. Elle est encore jeune, je suppose que quitter sa ville natale n'a rien eu de simple malgré ses différents familiaux, après tout, elle n'était tout de même qu'une enfant! J'aimerai lui dire que ce n'est rien, qu'elle a le temps de profiter de ce lieu maintenant, que dans un sens je la comprend mais elle ne me laisse pas vraiment le temps d'en placer une... Reprenant la route, nous arrivons finalement à la caserne! Elle vide littéralement son sac devant mes yeux et je vois absolument tout passer : pantalon et haut troués qui, vu l'emplacement de certaines ouvertures, ne laissent pas grande place à l'imagination... Sous-vêtements de tout genre et... Est-ce que cette culotte est en dentelle??? Non! Stop cela Valentino elle ne fait pas exprès laisse-lui un peu son intimité bordel! Soudain elle trouve ce qu'elle cherchait, range son sac et me donne son numéro de chambre en me demandant si je peux lui indiquer la route... P302? J'éclate littéralement de rire, ce rire bien particulier qui est le mien lorsque je suis hilare! Alors ça c'est la meilleure!
"WOUARFOUAFOUAF P302 tu dis? J'vais faire mieux que t'indiquer la route, j'vais te montrer! Suis-moi..."
Et je me mets en route, la guidant sans rien dire de plus mais visiblement toujours amusé pour une raison inconnue. Je l'amène avec moi, passant divers couloir sachant visiblement où je vais et lorsque j'arrive finalement devant la porte de la chambre en question, je l'ouvre sans la moindre hésitation comme si j'étais absolument certain qu'il n'y aurait personne à l'intérieur. Effectivement la chambre est vide même si on peut largement voir qu'il y a déjà de la vie dedans. Sans plus de cérémonie je prends la parole.
"Alors malheureusement t'as pas trop le choix du lit... Celui-ci est à Cal' et celui-ci... À moi! Bienvenue dans ta chambre!"