Alors que je trifouille dans mon sac à la recherche de ma lettre, je ne fais pas vraiment attention aux vêtements que je sors de mon sac et encore moins si ce dernier regarde. À vrai dire, ce ne sont que des bouts de vêtements qui ne se trouvent pas sur mon corps. Ce qui veut ainsi dire qu’il n’y a rien d’intéressant à voir là-dedans, non? Enfin, je ne suis pas dans la tête des autres, alors je ne sais pas ce qu’il en ait sur sujet. Bref, je lis rapidement ma lettre après avoir tout remis en boule dans mon sac et quand je signale mon numéro de chambre, ce dernier explose de rire, mais pas d’un simple rire, mais de ce rire de crétin qui m’avait presque eue un peu plus tôt. Du coup, s’il rit de bon cœur, ça annonçait les emmerdes. Je le sentais au plus profond de moi. Je le regarde curieusement alors qu’il se propose de me montrer et de le suivre. Ai-je vraiment le choix?
Bref, c’est avec très peu d’entrain que je le suis. Ce dernier ne semble même pas se poser de questions, ne regarde même pas aucune porte pour se diriger et plus nous avançons, plus j’ai peur de la vérité. J’ai l’impression que Lucy me fait vraiment une sale blague. Attention, n’allez pas croire que je suis croyante, mais tout de même. Ça me remet en question sur son existence. Bref, nous arrivons devant la porte que je cherchais. Je n’ai même pas le temps de le remercier. Ce dernier ne cogne même pas, ne demande même pas la permission pour entrer et ouvre grand la porte. Je regarde à l’intérieur remarquant que deux lits sur trois étaient déjà occupés, puis je pince les lèvres avec un regard presque apeuré. J’entends les mots que je ne voulais pas entendre, ce que je savais au plus profond de moi lorsqu’il avait éclaté de rire et que je refusais de croire. Nous allions partager la même chambre et avec une autre personne qui se nommait Cal’ pour le moment. J’imagine qu’il s’agissait de son surnom. Enfin, je me redresse et le regarde en fronçant les sourcils.
« Tu rigoles, n’est-ce pas? Dis-moi que tu te moques de moi et que tu me fais une mauvaise blague… »
À en voir son air, il ne rigole pas et la situation ne semble que l’amuser. Oh putain! En plus, il se trouve que je suis la seule femme du trio?! Je me glisse une main sur le visage, ne sachant pas trop comment réagir à cette situation, puis je pousse un énorme soupir. J’imagine que faire la demande de changer de chambre n’y changera rien, han? J’entre donc dans la pièce pour prendre possession de mon côté de chambre et je lance mon bazar sur le matelas et dépose contre le mur mon chakram où il me faudra installer un crochet assez solide pour que je puisse le suspendre sans abîmer sa lame contre le plancher. Les draps étaient plié sur le lit et n’attendait qu’à être installé par le nouvel occupant soit moi. Puis, je me pose finalement une question qui me brûle les lèvres et je me retourne rapidement vers ce dernier.
« Tu étais au courant de tout ça?! Ou il s’agit simplement d’un hasard? »
Je m’assois sur le matelas et testant légèrement les ressorts de ce dernier. Bon, ça va. J’ai déjà connu pire, mais j’ai déjà connu plus confortable. Je n’allais pas faire la difficile. J’étais un soldat et on vivait tous la même chose. Le seul problème encore était que j’étais une femme avec deux autres hommes. Il faudra instaurer des règles de vie et s’assurer de les respecter, car je n’allais pas me changer cacher sous mes draps à chaque fois. Puis, je n’avais pas nécessairement envie de les voir se balader torse nu ou en boxer dans la chambre… Je finis par poser mes coudes contre mes cuisses et j’attrape ma tête que je secoue entre mes deux mains… Je sens que je vais regretter d'être venue ici.
La jeune demoiselle ne semble pas réellement rassurée, en même temps je suppose que mon rire annonce pas mal la couleur, il est évident que si je trouve cela aussi hilarant c'est sans aucun doute à ses dépends. Du coup, je peux dire que c'est avec une certaine réticence qu'elle se met à me suivre. Difficile de lui en vouloir bien-entendu mais je ne lui laisse pas réellement le choix, si elle veut voir sa chambre il faut qu'elle m’emboîte le pas et, visiblement, elle l'a bien comprit puisqu'elle le fait. Étrangement, il semblerait que je n'ai aucun soucis à me repérer, comme si j'avais l'habitude de me rendre exactement là où nous allons, je n'ai a aucun moment besoin de vérifier un numéro de porte ou même ne fut-ce qu'un peu le chemin. Bien-évidemment je connais la caserne mais à ce point? Je n'ai aucun doute que cela doit mettre la puce à l'oreille de la demoiselle mais, si c'est effectivement le cas, elle n'en dit rien jusqu'à présent. Quoi qu'il en soit, nous arrivons finalement devant la chambre en question et je l'ouvre sans aucune hésitation avant de regarder la demoiselle et de lui signifier en souriant qu'elle est la bienvenue dans sa chambre... Chambre qu'elle va devoir partager avec deux colocataires : Calixte et moi-même!
Elle me regarde, pincent ses lèvres et me demande presque immédiatement si c'est une plaisanterie, si je lui fais une mauvaise blague mais cela se voit dans ses yeux, elle n'y croit pas ou plutôt, elle sait que non! Elle sait parfaitement que je ne plaisante pas sur ce point et je me fais que hausser les épaules en secouant la tête de droite à gauche. "Non... Pas le genre de truc avec lequel je plaisanterais Sunshine!" Bah ouai, ce serait quand même une blague de mauvais goût, et puis j'vois pas pourquoi je me moquerais d'elle sur ce point! Elle se passe une main dans le visage, visiblement va lui falloir un petit moment pour l'accepter. À dire vrai, même moi j'me demande ce que la logistique a eu en tête, mettre une petite nouvelle avec deux mecs, pas sûr que ce soit le meilleur choix! Heureusement pour Sunny que j'suis plus réellement le même qu'avant, heureusement pour moi aussi, j'aurais fini par vraiment avoir un dossier pour harcèlement même si, cela n'aurait sans doute pas été volontaire! Juste que j'ai pas forcément l'habitude de faire attention, j'vais faire des efforts mais j'peux pas promettre que j'vais jamais me balader à moitié à poil!
Quoi qu'il en soit, elle prend sa place dans la chambre, foutant ses affaires sur son matelas ou contre le mur et pendant ce temps moi je vais m'asseoir sur mon propre lit. Pour être honnête j'en viendrais presque à la plaindre mais bon, j'suppose aussi que cela pourrait être pire! Et soudain, elle me regarde, comme suspicieuse et elle me pose une question ou plutôt LA question : Est-ce que j'étais au courant? J'éclate littéralement de rire, attends elle est sérieuse? Je soupire doucement après avoir reprit mon sérieux et je secoue la tête tout simplement. "Franchement? C'est à peine si je savais qu'il y avait une nouvelle recrue! La gestion des chambres, ça me concerne pas! Sinon tu penses bien que je me serai pas foutu dans une chambre triple, j'suis un officier quand même!" Bah ouai merde, j'ai même pas l'intimité que j'aurais aimé avoir... Elle s'installe sur son lit, foutant son visage dans ses mains et secouant la tête alors je me lève, je m'avance vers elle et je dépose ma main sur sa tête comme si c'était une gamine. "T'inquiètes pas trop Sunny, on va s'arranger pour qu'il y ait pas le moindre soucis, j'vais éloigner mon lit du tiens, on va instaurer des règles et tout ira pour le mieux! T'es peut-être avec deux mecs mais je t'assures qu'on est respectueux!"
Même si je lui avais posé la question, au plus profond de moi, je savais qu’il ne blaguait pas. Tout le long de notre trajet, celui-ci rigolait et devait trouver la situation bien rigolote. S’il me l’avait dit d’entrée de jeu, je me serais retournée pour trouver ce foutu bureau de logistique qui m’avait associée à cette brute. Je ne connais pas Calixte, alors je peux lui donner une chance, mais Valentino?? Sérieusement? Le mec qui, une fois notre engueulade terminée, avait ouvert sa chemise comme si tous les gens normaux faisaient cela. Bon, dans tous les cas j’entre dans ma nouvelle chambre et je dépose mes biens là où je le peux. Je me suis assise sur le matelas testant sa rigidité et il répond à mon autre question. Il touche un bon point, s’il est plus haut gradé, pourquoi se coltiner une chambre à trois et pourquoi ne l’avait-on pas mis au courant par l’arrivé d’une nouvelle recrue? Bon ce n’était pas sa faute ni la mienne, rien ne servait à se prendre la tête sue ce sujet avec ce dernier
D’ailleurs , il doit voir la tête que je fais, car il me propose quelques modifications au plan de la chambre. Ce qui incluait.d’éloigner son lit du mien et d’instaurer quelques règles. Je me redresse donc, retirant cette tête hirsute de mes mains pour me tourner dans sa direction.
« Pour une fois qu’on s’entend, j’aime bien l’idée de quelques règles, mais pour ce qui est du lit, on n’est pas collé non plus… que tu t’éloignes ou pas ça ne change rien au fait que si tu décides de te lever en pleine nuit c’est pas deux pas de plus qui va me protéger. Enfin c’est qu’un exemple, je me doute bien que tu ne seras pas du genre de faire quoi que ce soit contre moi. Du moins, je l’espère... »
Bon je me lève et je regarde autour de moi, essayant de voir les possibilités que cette chambre pouvait offrir. Déjà, je pourrais installer un paravent opaque dans le coin à côté de mon lit que je pourrai utiliser lorsque je me change. Ça évitera l’encombrement à la salle de bain. Puis je pourrai installer un crochet sur le mur là, pour suspendre mon chakram. Il ne mettra personne en danger et personne d’autre que moi ne pourra s’accrocher sur ce dernier. Je finis par poser les yeux sur mon sac qui doit encore être défait et le lit que je dois faire. Je pousse un soupir, car j’ai vraiment la flemme de faire ça. Je lui jette un bref regard, peut-être qu’il m’aidera à monter les draps?
« Heum, tu veux bien me donner un coup de main? Ou tu es occupé, après tout tu reviens de patrouille, tu as peut-être un rapport à écrire? » Cela m’amène à penser sur notre discussion un peu enflammer de tout à l’heure. Je toussote légèrement en le regardant fixant… « Sinon, est-ce que tu vas garder sous silence notre rencontre un peu… houleuse. Tu m’as déjà dans ta ligne de mire, mais je n’ai pas envie que le Iieutenant ou le capitaine fasse de même. Est-ce qu’on peut garder cela entre nous? S’il te plait? » Je dois dire que ces dernières paroles étaient assez dures à dire, puis j’avais parlé assez faiblement. Je ne sais pas d’il m’avait entendue ou pas.
Malheureusement j'peux pas faire grand chose pour la demoiselle. J'me doute bien que ça la fasse chier mais encore une fois, c'est pas moi qui suis responsable des chambres. En fait je savais que les chambres peuvent être mixtes mais j'avais encore jamais vu ça en action du coup j'suis aussi surpris qu'elle! Bon, pas aussi désagréablement surpris certes, avoir Sunny dans la chambre ça pourrait être cool en réalité, ça va permettre d'apprendre à la connaître et puis, vu notre mauvais départ ça ne peut qu'aider à arranger les choses. Bon certes être une jeune femme dans une chambre avec deux mecs c'est pas vraiment rassurant, surtout que même si j'ai changé, j'ai une sacré réputation derrière moi du coup je comprends encore moins que ce soit dans ma chambre qu'on fou une fille mais bon... On fait avec surtout lorsqu'on n'a pas le choix! D'ailleurs, je tente de faire preuve de bonne foi, personne ne pourra dire le contraire. Je lui explique que je vais écarter mon lit du sien, après tout je peux me rapprocher un peu de Calixte si cela permet à Khalie d'avoir plus d'espace, d'intimité et de sentiment de sécurité! J'lui dis aussi qu'on va instauré quelques règles, bon je je promet pas de ne pas me promener en sous-vêtements dans la chambre parce que bon, j'vais pas forcément y penser mais au moins j'vais pas me promener complètement à poil! Bon, dans les faits, je ne vais sans doute pas le faire lorsque Calixte sera la de base mais là, j'vais faire encore plus attention.
D'ailleurs, elle m'affirme que pour une fois on est d'accord sur quelque chose et je soupire doucement, comment ça pour une fois? Bref, elle aime bien l'idée des règles par contre elle me précise qu'elle ne pense pas cela nécessaire de déplacer le lit. Bon j'peux pas donner tord à ses arguments pour le coup, c'est vrai que si l'envie me prenait de lui sauter dessus durant la nuit elle serait pas réellement protégée par deux mètres de plus... Cela étant, bien-entendu je ne comptes pas faire ça, j'suis pas un animal et puis c'est une gamine bordel! Enfin bref, ça m'emmerde un peu qu'elle rajoute une affirmation stipulant qu'elle l’espère, j'ai tellement l'air d'un obsédé ou quoi? J'ai rien fais de mal pourtant. "T'inquiètes pas Sunny, t'es mignonne mais tu m'intéresse absolument pas à ce niveau!" Le soldat m'intéresse, j'veux voir ce qu'elle vaut sur le terrain! Son pouvoir m'intéresse, j'suis intrigué par ses capacité mais sexuellement parlant, elle m'intéresse pas plus que qui que ce soit en ce moment! Bref!
Elle se lève, semble regarder autours d'elle comme si elle planifiait déjà un aménagement quelconque. Au moins elle est pragmatique! Puis d'un coup, elle se tourne vers moi et me demande si je peux l'aider ou si j'ai pas un rapport quelconque à écrire. Je ris doucement à cette demande. "Le rapport attendra, être là pour les bleues ça fait aussi parti de mon boulot!" Je m'avance vers elle pour voir ce dont elle a besoin mais c'est à ce moment qu'elle me parle de notre conversation précédente... Sérieux? Mais elle me prend pour une balance en plus d'un obsédé? N'ais-je donc que des défauts à ses yeux? J'avance tranquillement vers elle et je pose ma main sur sa tête pour lui ébouriffer les cheveux comme j'aurais pu le faire à une gamine dix ans plus jeune qu'elle. Elle semble me voir comme un vieux connard alors j'vais la traité comme une enfant débile y a pas de raison. "De quelle conversation tu parles Sunshine? J'me rappel pas..." Et un petit clin d'oeil, notre conversation restera entre nous, pas besoin d'appliquer qui que ce soit en dehors des deux personnes concernées et puis, elle dit quand même pas mal de la merde là... "Par ailleurs qui a dit que tu étais dans ma ligne de mire? Contrairement à ce que tu as l'air de penser, j't'aime bien Sunny! Les personnes franches sont toujours plus appréciées que les hypocrites avec moi surtout quand, comme ce fut le cas, elles ont raison! Bon sinon, t'as besoin d'aide pour quoi ma belle?"
Bon je me suis résolue à vivre dans cette chambre et puis pas trop le choix de toute façon. On est des soldats ou on ne les pas? Si celle-ci me permet de ne pas dormir à la rue ou de devoir retourner à ma demeure familial je dormirai dans la même chambre que trente hommes s’il le fallait. Enfin, je regarde Val qui propose une solution, mais je ne peux pas dire que ce soit d’une plus grande aide. J’ajoute un petit « j’espère » lorsque je déclare qu’il n’est sûrement pas du genre à prendre en fourbe en pleine lui, mais je vois sa tête qui change légèrement. Bon, je n’ai pas dit ça méchamment, mais je ne le connais pas. Ça pourrait être lui au ce Calixte et j’aurais dit pareil. Je suis tout de même la seule femme ici présente et je ne veux pas dire qu’un homme c’est nécessairement une bête assoiffée, mais un homme reste un homme après tout. Si on lui donne une chance, il est certain qu’il ne mordra pas la main qu’on lui tend. Enfin, certain son assez aimable pour la repousser gentiment et il y en a d’autre qui s’y agrippe à pleine main et qui t’arrache le bras. Alors je préférais être plus prudente. Peut-être qu’avec le temps, j’apprendrai à mieux les connaître, mais comme je lui ai dit, j’ai du mal à accorder ma confiance alors c’est plus fort que moi. Au moins ce dernier prend le temps de dire que je ne l’intéresse pas à ce niveau, bien que je sois mignonne. Quand un homme vous dit que vous êtes mignonne, c’est qu’il vous prend pour une gamine ce que je ne suis déjà plus. C’est à mon tour de froncer les sourcils et de le regarder en me levant. « Quoi!? Comment?! Je ne t’intéresse pas à ce sujet? Je ne comprends pas pourquoi. » Je hausse les épaules comme si je n’en avais rien à faire et je le regarde en souriant mesquinement. « De toute façon, t’es trop vieux pour moi. »
Enfin, je regarde la pièce, j’imagine la décoration de mon coin puis je lui pose quelque question surtout concernant notre discussion que nous avions eux. Je vois que je l’agace légèrement alors que je ne voulais simplement que cela s’ébruite, puis il dépose sa main contre ma tête. Je lève les yeux pour l’observer puisque je ne veux pas avoir que comme simple vu son torse musclé qui me fait légèrement de l’œil. Il secoue mes cheveux, m’empêchant de voir quoique ce ne soit pas même son visage puis il me demande de quoi je parlais. Il termine le tout d’un petit clin d’œil et pendant ce temps je replace ma coiffure du mieux que je peux bien que des mèches rebelles refusent de retourner à leur endroit d’origine. Enfin, je lève mes bras et je retire les deux pinces qui maintenant mes cheveux en place laissant tomber en cascade ma longue chevelure noir et bleu contrent mes épaules ainsi que mon dos. Je secoue légèrement la tête et je trouve la sensation plus qu’étrange. Je n’ai pas pour habitude d’avoir les cheveux lousses. Je glisse mes deux bras derrière ma nuque, mais sous mes cheveux et je les envoie vers l’arrière.
« Euh, bah, je le croyais. Enfin, ce n’est pas bien grave alors, c’est même mieux. Je vais quand même me tenir tranquille, ne t’inquiète pas. Je suis peut-être un peu chiante, mais je ne suis pas désagréable, enfin, ça dépend toujours si l’on réussit à s’entendre mutuellement. » Oui, pour le moment, le problème venait plutôt de moi, mais je me permets finalement de lui faire une petite blague. Je prends mon sac personnel et je le dépose par terre. « Bien, pour tout dire, je ne sais pas comment on fait un lit… tu veux bien m’aider? » Je le regarde sérieusement et je note tout le désespoir dans son regard. « Quoi? Je n’y peux rien, tu sais en tant que noble j’ai des serviteurs normalement… » Je me pince les lèvres en tentant de garder mon sérieux puis je glousse légèrement. Vous ai-je dit que je détestais mon rire?! « Mais non je déconne. Tu veux bien juste m’aider de ton côté et moi je m’occupe de l’autre. Ça ira plus vite et j’ai la flemme de le faire en vrai. Et après si tu veux on pliera mes vêtements… » Je lui dis ça d’un gros sourire sachant très bien que c’était une plaisanterie. Bien qu’il a certainement les vêtements avec lesquels je me promène, je ne vais pas demander à un homme d’y toucher. « Après je te laisse tranquille, promis! »
Wow c'est quoi cette réaction? Je ne perds pas réellement une miette de son froncement de sourcils lorsque je dis qu'elle ne m'intéresse pas. Elle se lève en me demandant ce que cela signifie puis affirme qu'elle ne comprend pas pourquoi. Après quoi, elle hausse les épaules en souriant d'une manière étrange avant de me dire que je suis trop vieux pour elle! Une petite minute... Est-ce qu'elle est vexée que j'ai dis cela? Est-ce que le fait que je puisse ne pas m'intéressé à elle la frustre? Je ne dis rien, pas tout de suite du moins, mais je garde cette information que je ne manquerai pas de ressortir au moment opportun! Après tout, voilà une réaction à laquelle je ne m'attendais absolument pas alors je comptes bien m'en servir! Surtout que ce n'est pas réellement le moment puisqu'après cela, on discute de notre conversation précédente ce qui, honnêtement m'agace un peu! J'avance vers elle, lui ébouriffe les cheveux comme si c'était une gamine et lui répond alors qu'elle relève la tête pour me regarder. Au moins c'est un abcès qui sera crevé c'est déjà ça de fait! Pour le reste, je peux pas faire grand chose de plus, si elle me voit comme une sorte de monstre et bien, ce ne sera que le temps qui lui donnera raison on tort! Pour l'heure, elle m'a demandé mon aide donc j'attends de voir en quoi je peux l'aider.
Sauf qu'entre temps, la demoiselle enlève les pinces qui retiennent ses cheveux, laissant tomber sa chevelure bien plus longue que je ne l'aurais cru et, je dois avouer que c'est surprenant mais cela lui va plutôt bien. Ouai, pour une gamine elle est vraiment loin d'être laide, si elle souriait un peu plus j'suis sûr qu'elle pourrait faire tourner la tête de bien des gars! Enfin bon, je ne la fixe pas bien longtemps, elle a déjà une vision bien assez sombre de moi, inutile d'en rajouter! Je l'écoute lorsqu'elle dit qu'elle pensait que je lui en voulais, ouai vraiment elle me connaît pas encore, il en faut plus que cela pour que je sois vraiment rancunier même si, il est vrai que si je le deviens, c'est difficile de trouver pardon à mes yeux. Elle me dit qu'elle peut être chiante mais qu'elle est pas désagréable si on arrive à s'entendre mutuellement et je soupire doucement, elle doit pas avoir beaucoup d'amis la pauvre! Vu sa vision très sombre du monde c'est difficile d'imaginer qu'elle puisse en avoir même quelques-uns en vrai... Enfin, elle finit tout de même par me dire pourquoi elle a besoin d'aide et, je dois avouer que je soupire très fortement.
Je la regarde sans aucun doute avec une tête de désespéré... Est-elle réellement en train de me dire qu'elle est incapable de faire son lit parce qu'elle est noble? Dites-moi que c'est une blague? D'ailleurs, je dois avouer que ma propre réaction est débile, je finis même par secouer la tête et la regarder avec l'air de dire : "Bon t'as finis tes conneries?" Mais apparemment mon air n'est pas suffisant puisqu'elle va jusqu'au bout de sa blague et je dois avouer que je ne le regrette pas... Son rire ou plutôt son gloussement! Je dois me retenir pour ne pas que cela soit contagieux et que je me mette à rire heureusement, j'arrive à garder mon sérieux et je secoue doucement la tête "Tu sais que pour que ta blague fonctionne, il aurait fallu que tu n'ailles pas à l'académie militaire? Je vois mal tes instructeurs le faire pour toi! Allez dépêche toi avant que je ne change d'avis sale flemmarde!" Et ainsi, j'accepte de l'aider par contre, lorsqu'elle parle de plier son linge je ne peux me retenir plus longtemps, je décide de sortir ce que je garde en réserve. "J'ai vu ta déception lorsque j'ai dis que tu ne m'intéressais pas... Cependant, la stratégie de me faire plier tes vêtements en espérant que la vue d'une culotte m'émoustille ne fonctionnera pas, je préfère les adultes qui savent plier leur linge désolé..."
Ma petite plaisanterie le désespère plus que je ne le pensais. À vrai dire, il me regarde avec un air décourager qui voulait dire bien des choses, mais en même temps, je le comprends. On m’aurait sorti un truc du genre et je me serais demandé comment quelqu’un de ce genre se serait trouvé dans la garde, d’ailleurs il m’en fit la remarque. Pourtant, j’en connais qui ne savent pas plier leurs propres vêtements et faire leur lit. Oui, j’avais eu une gouvernante et des serviteurs, mais ma mère avait demandé à ce que je sois éduquée convenablement. Donc je sais tenir une demeure bien que ce n’est pas mon activité préférée.
« Oh! Être flemmarde, c’est un art ancestral! Je suis fière de l’être. D’ailleurs, nous le sommes de génération en génération. Non je déconne han! Il ne faut quand même pas exagérer. » Eh oui, si j’étais devenue celle d’aujourd’hui c’était simplement dans le but d’emmerder ma mère. Elle demandait toujours de mes nouvelles à mes instructeurs et à moi-même, du coup, je m’arrangeais pour me situer dans la moyenne et qu’on ne me glorifie pas si on le veut ainsi. Puis, j’ai réalisé qu’être dans la moyenne était tout aussi plaisant voir plus relaxant et si relaxant que j’ai appris à tout ramener à demain et que demain le donne à jamais. Vous voyez le truc? Disons qu’il s’agit tout simplement d’évènements consécutifs qui ont mené jusqu’à mon moi d’aujourd’hui.
Je ne sais pas si ce qu’il dit par la suite était sérieux ou tout simplement une connerie, mais je me redresse légèrement en l’observant. Est-ce qu’il croyait vraiment que j’étais déçue? Moi déçue qu’il ne s’intéresse pas à moi? J’inspire et j’expire bruyamment pour démontrer mon exaspération à son égard et je dépose mes poings fermés sur mes hanches. « Je crois qu’il y en a un qui ne connait pas le concept de l’ironie à ce que je vois. En quoi devrais-je être déçue? Enfin, non, laisse. Je ne veux même pas m’aventurer sur ce sujet avec toi. » Je déplie donc le drap contour et lui lance sa moitié. Enfin, cela ne nous prend que quelques instants à faire le lit. Je crois que je cerne un peu le personnage qu’il est. Le genre à dire des conneries dès qu’on lui en donne la chance. En tout cas, on ne doit pas s’ennuyer avec lui. « Et je suis capable de le faire toute seule. J’ai peut-être l’air d’une gamine à tes yeux, mais je suis tout de même une adulte responsable. Bref, merci de m’avoir aidée à faire le lit et de m’avoir montré où se trouvait ma chambre. Je ne vais pas abuser de ta gentillesse sinon tu vas finir par croire que j’ai des vues sur un vieux comme toi. »
Je lui fais un clin d’œil bien exagéré avec tout le visage qui va avec, puis je prends mon sac que je dépose sur mon lit. Je vais donc pouvoir ranger, faire un tour dans la caserne histoire de repérer un peu les endroits importants puis déclarer mon arrivée à la gestion.
Cette jeune fille a un petit côté désespérant c'est un fait mais bon, qui n'en a pas? Bien-entendu, je ne crois pas longtemps à son histoire, être sortie de l'académie sans savoir faire son lit me semble absolument impossible alors, pourquoi diantre devrais-je la croire? D'ailleurs, lorsque je lui en fais la remarque, elle m'explique qu'il ne faut pas sous-estimer ce qu'elle appelle l'art de la flemmardise et je soupire doucement, plus résolue que désespéré en réalité. Vraiment? Tu dis à ton supérieur hiérarchique que tu es une flemmare de première catégorie? Je me gratte l'arrière de la tête l'air de dire : "t'es sérieuse?" Mais je laisse finalement couler, la demoiselle a déjà démontré qu'elle parle assez souvent avant de réfléchir donc autant ne pas me fatiguer avec cela. Ouai, moi aussi j'suis flemmard à mes heures perdus.
Bref, je l'aide toute de même rapidement à faire son lit... J'suis quand même vachement trop sympathique avec cette petite, elle va finir par s'imaginer des choses. Même si, pour le coup, c'est moi le premier à avoir insinué que l'inverse était possible d'ailleurs, elle ne se fait pas prier pour me dire que je ne connais rien au concept d'ironie et je hausse doucement les épaules. N'a-t-elle jamais entendu dire que derrière chaque mensonge se cache une part de vérité? Probablement pas mais bon, là encore je ne vais rien dire... La petite semble avoir du caractère et je préfère montrer patte blanche, vu notre début de relation, il vaut sans doute mieux ne pas en ajouter surtout que, je comprends à peine sa réaction, elle parle de ne pas comprendre l'ironie mais réagit au quart de tour à une petite plaisanterie? À croire que j'aurais raison bordel! J'espère que c'est pas le cas cela étant, j'ai accès d'emmerdes sans que Sunny ne tombe sous mon charme! Bref, elle m'explique qu'elle est une grande fille, qu'elle sait plier son linge et me signal qu'elle va pas abuser de ma gentillesse sinon je vais croire qu'elle a des vues sur un vieux. Je soupire fortement, plus pour l'emmerder qu'autre chose et j'hausse les épaules, finalement, autant me foutre un peu d'elle.
"Ouai bon... Pour une flemarde tu dépense beaucoup d'énergie pour affirmer que tu ne t'intéresse pas à moi... C'est suspect ma belle! Enfin soit, je te laisse t'installer, j'ai un rapport à faire et des choses d'adulte dont je dois m'occuper. On se voit ce soir vu qu'on partage la même chambre mais essais de dormir même si tu auras de mal de t'empêcher de me sauter dessus pendant la nuit, demain je t'attends aux aurores sur le terrain d'entraînement! Bye Sunny!
Et sur ce, je quitte notre chambre, j'vais aller faire mon rapport puis j'sais pas trop mais une chose est sûre : va falloir que je frappe à la porte avant d'entrer dans la chambre à l'avenir!