La première fois c’était pour une mission tout à fait banale : Un ramassage de plante pour un alchimiste du royaume. Un truc barbant mais comme il fallait un nombre important de produit, il y avait eu plusieurs personnes sur le coup. Je n’avais donc eu que peu de conversation avec la jeune femme à ce moment-là. La seconde, avait déjà été un peu plus intimiste, nous n’étions que trois et il avait fallu chasser une bande de Crasmo d’un village abandonné pour que celui-ci puisse être totalement rasés et reconstruit. Mais là encore, nous n’avions échangé que quelques paroles, surtout des banalités à vrai dire.
Le fermier rassurer par la rapidité du travail et l’efficacité nous avait grandement remercier avant d’aller s’occuper de ses terres. Nous étions donc rapidement sur le retour. Les deux amoureux recoulèrent allègrement tout le long du trajet jusqu’à la capitale sudiste. Je dois dire que cela ne me dérangeait pas plus que cela. Être amoureux, est-tout à leur honneur et j’avais moi aussi connu de tels moments par le passer bien que cela remontait déjà à quelques années. Nous voilà, aux portes de la ville.
Nous sommes arrêtés par la garde et nos affaires fouillés. La raison, il y a eu plusieurs soucis dernièrement, une maison a été cambriolé, il y avait eu plusieurs bagarres à la sortie des bars. Je montre ma plaque d’aventurier accroché à mon cou. Une fois la fouille effectuée, je me tourne alors vers mes compagnons de fortune.
“Cela vous dit une bière ?”
Le jeune couple se regarde et glousse tandis que notre petite donzelle aux oreilles de chat répond de son côté. J’ai déjà une idée sur leur réponse après tout durant deux jours ils ont dû se retenir.
Couple : “Désolé, nous nous allons nous reposer…”
L’homme me fit un clin d’œil, oh je n’avais pas eu besoin de cela pour savoir que le mot reposer n’allait pas faire partit de leur priorité. Nous savions bien tous, ce qui allait se passer dans leur chambre. Je saluais donc nos deux tourtereaux me retrouvant seul avec la jeune fauve. Bien au moins, je n’avais pas à demander puisque je le connaissais déjà pour le reste, elle était toujours restée un peu plus en retrait, il faut dire que c'était nos deux lâcheurs qui avaient fait le plus la conversation.
“Il y a une taverne bah loin, la bière est plutôt correcte...”
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Si l'élimination des vermines était pour certains, une tâche ingrate et inutile, pour ma part, je devais avouer me complaire à ce genre de choses. Surtout en ce qui concerne les rongeurs, et ce, malgré leur taille quelque peu... Variée, à Aryon. Il ne fallait pas oublier, que j'étais moi aussi une féline d'un important gabarit comparé à un chat de salon, et cela ne me faisait donc guère frissonner. Bien que je sois humaine avant tout, j'avais cet instinct animal en moi qui me guide et m'amuse lorsqu'il s'agit de traquer et chasser ces vermines. Ces dernières devaient d'ailleurs le sentir, et ont tendance à détester ma présence. C'est peut-être pour cette raison, que l'on vient souvent à demander ma présence pour ce genre de mission. Des missions que je partage le plus souvent avec Nora, mon partenaire de voyage. Mais il fallait bien que je me fasse d'autres connaissances, surtout au sein des aventuriers, c'est important. Mes équipiers du jour, un couple que je n'avais encore vu, et Red, un aventurier avec qui j'avais déjà travaillé deux autres fois. Je devais avouer qu'il était assez rassurant pour moi d'avoir une tête que je connais, même si je ne semblais le démontrer. |
Les marchands vous proposaient de tout, nourriture exotique, verreries aux couleurs fantasmagoriques, étoffes et bijoux à vous prendre pour une reine ou un roi. Divers musiciens jouaient le long des larges avenues des airs entrainants pour faire danser jeunes femmes et jeunes hommes sur des rythmes endiablés entrecoupé de moment plus calme pour les amoureux transit. En vrai cela n’avait rien de vraiment surprenant du moins dans ce quartier. Je m’imprégnais de l’ambiance chaleureuse et festive jusqu’à notre destination...
Le Pichon malté, était une petite taverne de belle allure. Le sol et les tables étaient propres, le tavernier plutôt sympathique et bien c’était l’une des seules tavernes qui engageait régulièrement des bardes et des musiciens pour divertir leur clientèle. Il était encore tôt, rien d’étonnant à ce qu’il n’y ai pas encore foule mais cela risquait fort de vite changer avec l’arrivée des derniers bateaux de la journée et des fêtards nocturnes.
Nous nous installons à une table, ni trop proche, ni trop éloigner de la scène. Pour ce qui est de mes affaires, je les confie au tavernier. A force de venir, j’ai finalement appris à lui faire confiance, du moins, je lui confie mes armes mais je garde mon sac avec moi. Hors de question, de me séparer de mon range tout. Je commande dès lors une bière blonde, mais pas la pisse de chat qu’il y a un peu partout, j’en prends une avec un meilleur goût. Cela ne coûte pas beaucoup plus cher et cela à au moins le mérite de passer plus facilement le gosier.
“Pour tout te dire c’est comme cela quasiment tous les soirs, en tout cas ce l’était à chaque fois que je suis venu !”
J’observais les alentours et mon regard s’arrête sur le visage de ma compagne, je dois dire que je suis toujours fasciné de voir qu’un pouvoir d’hybridation fait naitre presque chez tout leur propriétaire, les attributs de l’animal dont il partage le “sang”. Je dois dire que je trouve cela assez jolie sur la jeune femme, ses oreilles blanches tachetées, sa longue chevelure, sa queue touffue. C’était vraiment impressionnant, plus encore lorsqu'elle c’était transformé en léopard des neiges. Je souris alors en pensant à sa réaction face aux rats...Les bières arrivèrent à ce moment là
“A une mission facile, bien remplit.”
C’est l’heure, les premières notes de la soirée se font entendre...c’est un air classique des côtes...un air plutôt entrainant même si pour le moment personne ne semble vouloir prendre le leadership pour entamer la danse. Il faut dire que la ballade du tortugram n’est pas forcement la plus apprécier des musiques. Mais que cela ne tienne, elle sert surtout à capter l’attention du public avant d’entamer des airs plus typiques et plus enjoués.
Je prends une gorgée de la mousseuse.
“Si un jour cela te tente, je pourrais te faire visiter la ville entièrement. Je viens régulièrement pour les affaires de ce côté du royaume.”
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L’ambiance commença à alors à devenir plus pressante, plus vive, plus tumultueuse. Ce qui n’était pas pour me déplaire. S’il y a bien une chose que j’apprécie c’est de voir des gens se lâcher après leur journée de travail. Cela révèle beaucoup de chose sur la personnalité et puis cela fait du bien au moral de voir des personnes s’amuser sans retenu. C’est dans ces moments-là qu’on peut faire des rencontres intéressantes...entre les verres et la musique. Mais même si j’aime cela, j’aime aussi la tranquillité des plaines et des bois. Du coup, j’aime cela mais à petites doses et cela tombe bien car cela faisait un moment que je n’étais pas venu ici.
La jeune femme me sortit de ma rêverie avec une question me pris légèrement au dépourvu. Si je savais danser...J’y répondrais dans quelques instants car j’observais la réaction de la féline. Je voyais très bien qu’elle appréciait la musique, il faut dire que les airs étaient très bien choisis. Un bon rythme, plusieurs instruments et surtout l’ambiance. D’ailleurs, je n’avais pas répondu qu’elle se levait déjà. Je me levais donc à mon tour avec un sourire, j’avais toujours eu du mal à résister à une jolie fille.
“Eh bien disons qu’on va dire que je me débrouille...”
Juste avant de partir sur la piste, je recommande deux verres, puisque je venais de finir ma mousseuse également. Et je suis la jeune femme sur la piste, la musique est encore plus entrainante une fois que l’on est sur la scène. Je prends la main de ma cavalière, passant mon bras au niveau de sa taille et l’amenant pas la même occasion un peu plus près de moi. Il ne fallait pas y voir une quelconque drague c’est juste que c’est la musique qui demandait que l’on se rapproche et personnellement je n’allais pas la contrarier.
Et c’était partit une fois en position, nous commencions à danser sur le rythme endiablé de cette musique endiablée. A que cela fait du bien, de tournoyer dans tous les sens. Bon il y a bien sûr le côté désagréable, le fait de parfois se faire un peu bousculer car les gens ne font pas forcement attention mais cela fait également partit de la soirée. En plus, pour mon accompagnatrice, je pouvais bien faire quelques efforts. A la fin de la musique, j’allais chercher nos bières et lui tendit la sienne. Pourquoi sortir de la scène, il n’y avait qu’une seule chanson de passé autour dire que nos jambes n’avait aucunement finis de bouger. Je bus une demi bière avant de retourner danser. Pendant la danse rien ne nous empêchait de discuter.
“Alors Lulla, tu ne m’as jamais dit ce qui t’avais poussé à devenir aventurière...”
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Comment dire ça raison était plutôt mignonne, rien à voir avec la plupart d’entre nous. Ce qui je dois dire fit apparaitre un sourire sur mon visage. La demoiselle était décidément bien rafraichissante. Enfin, il est vrai que malgré notre passé la plupart la guilde était soudé mis à part quelques personnes qui préféraient ne pas se mélanger aux autres et qui avaient parfois mauvaises réputations. Mais nous étions au service du peuple dans un autre registre que les gardes mais nous étions plutôt un complément de ceux-ci.
“J’aime bien t’as philosophie ! Et je te rassure, tu as largement été utile dans la chasse aux vermines”
C’est vrai autant dire que son hybridation était plutôt intéressante pour chasser les rats ou les petits gibiers, je serais curieux de la voir en action en une quête plus délicate. Qui ne demande pas juste de courir ou de griffer des rongeurs mais bon cela fait aussi partit de notre job et puis tant que cela me permet de vivre et de pourvoir à mes besoins. Après j’avais un but pour l’instant et tant que ce but ne serait pas atteint, je continuerai à faire le plus de mission possible qu’elle soit ou non très lucrative et si en plus cela me permettait d’aider et de rencontrer des gens comme la jeune féline alors c’était un bonus non négligeable.
Je continuais à danser sur la musique jusqu’à ce qu’elle disparaisse pour que les musiciens puissent eux aussi boire tranquillement un verre bien mérité. Je retournais m’asseoir avec la jeune femme après son petit jeu du chat et de la souris. Y-avait-il un message caché ? Étais-je devenu d’un coup une proie sur laquelle la chasseresse allait se jeter pour me manger tout cru ? Elle reprend alors son air candide qui lui va si bien. Décidément, les femmes sont des créatures des plus étranges mais personnellement cela ne me dérangerait pas de lui servir de diner... Enfin, il n’est encore aucunement question de cela. Et voilà qu’elle enlève le tissu autour de son coup, on dirait finalement qu’elle essayait bien de me séduire. Mais là encore en y réfléchissant cela pouvait aussi bien être autre chose, inutile pour l’instant de s’emballer
“Bagherra...Voyons par où commencer...je l’ai rencontré lors d’une mission dans les archipels...elle faisait des ravages dans une ferme de coq de Leral. Le fermier a alors sollicité l’aide de la guilde et la guilde la mien. Une fois sur place et avec l’aide une noble sur place pour me montrer le chemin, j’arrive à cette ferme...”
Pause pour voir si elle écoutait...
“J’enquête un peu et j’en déduis que la créature qui s’en prendre à sa volaille doit être un félin et la seule correspondance c’est une panthère étoilée. Je l’attire alors durant la soirée, en m’aspergeant de sang de poulet, ce qui je dois dire après réflexion n’était pas ma plus brillante idée..., enfin bref, arrive alors Bagh babine retroussé et près à se battre.”
Cette fois c’est une pause pour boire après tout quand vous raconter une histoire, il ne faut pas avoir la gorge sèche. Voilà d’ailleurs que je fini ma deuxième bière et que je commence celle offerte par mon publique d'une personne. Je diminue alors le son de ma voix, me rapprochant pour faire monter la tension.
“On démarre notre combat, elle essayant de me mordre et de me griffer à la jugulaire...Heureusement j’ai ma lance et je pars ces tentatives...On se jauge et viens ensuite le temps de la contre-attaque...J’avais au part avant demander à mon loup de se cacher pas loin. Et pendant que Morro, la harcelait moi je la fatiguais. Au bout d’une 20 vingtaine de minutes, elle avait des blessures un peu partout et elle était à terre. Quand j’ai vu cette bête étendue, je n’ai pu me résoudre à lui ôter la vie tellement je la trouvais magnifique. J'ai dû user de mon pouvoir pour la faire devenir mienne. Depuis, elle est ma compagne...ma famille au même titre que les 3 autres.”
La musique reprend, le timing est parfait. Mais ce n’est pas une chanson à danser mais elle est tellement populaire que la taverne chante avec le soliste, surement un moyen de faire repartir l’ambiance à la hausse. Je prends alors de nouveau la main de la chasseuse et je la fais tournoyer légèrement tout en chantant.
“Je suis un grand voyageur jouant la fille de l'air goûtant la complice fraîcheur de l'herbe printanière. J'adore aussi me balader dans les rues de ma cité Ouais ! À tous mes frères de l'élite sociale comme aux petites minettes pas trop mal je proclame...
C'est moi le beau Walter, Giuseppe, Désiré, Thomas O'Malley, O'Malley, le chat gouttière”
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Autant la première chanson pouvait faire référence à moi-même à savoir que comme ce chat de gouttière j’étais un voyageur, que j’aimais me retrouver dans la nature à marcher et à parcourir le monde sans me soucier de rien, que j’étais prêt à aller au bout du monde si on me le demandait. J’aime c’est musique, parfois vous trouvez dans celle-ci un écho de votre vie...Et moi c’était un peu dans celle-ci. Ce O’Malley était quelqu’un de simple c’était ce qui faisait de moi qui j’étais. Les choses compliqués je préférais du moins dans la vie, une fois lancer dans une aventure cela pouvait fort bien changer...
Je disais donc autant le son pouvait se réfère à moi autant la seconde pouvait référence à la jeune femme après tout, avec ses atouts félins. Il était d’ores et déjà clair que c’est une cats. Et apparemment je n’étais pas le seul à penser à cela car notre jeune amie attirait tous les regards à moins que cela ne soit pour autre chose, il faut dire que la jeune femme n’était pas ce qu’on pouvait appeler un laideron. Je dirai même que c’était une très belle jeune femme. Et le fait de passer sous toutes couleurs ne changea rien à cela. Nous terminions donc de danser main dans la main.
Nouvelle pause des musiciens, je dois dire que leur poumon devait être sur le point d’exploser à force de souffler dans les cuivres, leurs mains devaient être rougis par les frappes répétés sur les peaux tendus des instruments...alors les pauses étaient nécessaires même si je dois dire que cela faisait baisser l’ambiance d’un cran. Mais c’est peut-être voulu pour que les gens aient des moments de paroles. Je retourne à la table accompagnée de l’aventurière. Commandant au passage la suite mais cette fois ce n’est pas juste des bières, il s’agit de bières améliorées par un peu d’alcool.
“Dis-moi puisque je t’ai raconté une de mes aventures, serais-tu d’accord de me rendre l’appareil et de conter à ton tour une histoire, en contrepartie, tu pourras me demander ce que tu veux”
Eh bien oui, j’étais curieux de connaitre les détails d’une mission qu’elle n’avait pas faite avec moi. Il faut dire qu’elle avait surement déjà fait autres choses que de chasser des rats et des lapins. Je suis sûr qu’il y avait bien quelque chose dans toute sa panoplie qui devait être intéressante. Bien que je ne sache pas vraiment depuis combien de temps elle exerçait le métier qui nous permettait de gagner notre pain quotidien.
Les deux mousseuses arrivèrent accompagné d’une petite sœur. Ladite sœur, était en fait, un alcool blanc. Je pris donc le plus petit des verres le fit couler dans le plus grand.
J’avais hâte d’écouter ma compagne de boisson et j’avais hâte de savoir ce qu’elle voudrait avoir ou savoir en échange
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C’est étonnant ce que l’on peut apprendre des gens rien qu'en les écoutants. Les gens vous livrent beaucoup de chose et comme je voulais en savoir un petit peu plus sur la féline. C’est avec attention que je l’écoutai prendre la parole.
Et bien je dois dire que l’histoire en elle-même était réellement captivante. Je me demandais qu’elle genre de créature pouvait bien intéresser un noble, plus encore qui avait pu engager les 5 autres mercenaires. Celui-ci avait-il jouer un double “jeu” à mes camarades aventuriers. Je grimace en imaginant la demoiselle en mauvaise posture et en sous nombre, il est clair que c’est un désavantage clair dans un combat. 5 contre 2 ça veut dire devoir batailler ferme pour votre vie. Heureusement je sais qu’elle s’en était sorti mais comment ?
Elle m’avoue avoir été fait prisonnier et elle avait plutôt été fûté de jouer le jeu. Il est clair qu’elle n’avait pas eu le choix mais d’autres plus téméraires aurait tenté des actions suicidaires où aurait tout simplement préféré mourir pour ne pas que leur réputation soit entachée par cet échec. J’approuvais donc le choix de la demoiselle, hochant lentement la tête durant cette partie du conte. Je prends une gorgée de ma mousse améliorée appréciant l’ajout de la liqueur glacée.
Je me remis dans la chronique bien assez vite. On arrivait à une partie intéressante, la libération. Ma tête en disait long sur ce que je pensais de chacune de ses actions. Couper les liens d’un pont suspendu ? Il fallait soit être fou, soit être totalement sûr de son coup. En tout cas, cela m’apprend que Lulla sait prendre des risques qu’ils soient calculés ou non. Elle s’en était donc sortie par cette porte ou plutôt par viaduc.
“Détrompe-toi, moi j’ai trouvé ton histoire très appréciable. Il n’est pas obligatoire d’avoir des dragons ou des créatures mystiques pour qu’une épreuve soit digne d’être raconté. “
Où pourrais-je donc bien l’amener si je le pouvais ? Oh, il y avait bien des endroits où je l’emmènerai à vrai dire et cela sans arrière-pensée. Je dois dire que j’ai vu pas mal du pays et que beaucoup de chose m’avait fasciné. Que ce soit l’archipel ou les montagnes, les grandes forêts de l’ouest, la capitale et son magnifique palais.
“Si je n’avais qu’un seul endroit où t’emmener ce serait dans les plaines de l’Est, près de mon village natal. Il y a une colline qui domine le paysage...En été, les champs que l’on voit à perte de vue se parent des couleurs de l’arc-en-ciel. L’automne, la végétation commence à brunir mais le gibier se fait alors plus abondant car ils viennent se nourrir des pousses et des herbes qui ont repris leur droit. L’hiver, l’ensemble du paysage se couvre d’un blanc immaculé et enfin au printemps, la vie reprenant ses droits on peut voir l’herbe repousser à vue d’œil, les premiers bourgeons, le chant des oiseaux revenu de migration. Voilà où je t’emmènerai...”
Je sais ma réponse peut paraitre idiote, on aurait dit un fermier parler de sa terre et c’était un peu le cas. J’ai du très vite changer mon fusil d’épaule. Ayant tout perdu lorsque ma malédiction me frappa. J’avais appris à aimer l’endroit et les à aimer les gens qui m’avaient recueilli comme mes véritables parents.
“Et si nous retournions un peu danser et après je te ferais découvrir un second endroit...”
Je pris la main de la demoiselle avançant une nouvelle fois sur la piste de danse. Cette fois je pris une fleur que je mis entre mes dents. La musique sur laquelle on allait danser était plus sensuelle, plus frénétique. J’espérais simplement que ma compagne allait apprécier cette musique plus...féline !
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“Personnellement, je préfère le printemps ou l’été...Il y a plus de senteur...plus de vie en terme général et puis c’est le moment des fêtes locales...les soirées arrosées...sinon l’automne et l’hiver ce sont plutôt les longues balades sous les feuilles tombantes ou sous la neige... ”
A la belle époque où gamins, je m’aventurais dans les bois avec ma sœur et où nous jouions à faire de belle bataille de boule de neige ou encore à réaliser des abris pour les hérissons. Je dois dire que de temps en temps, ça je le fais encore. Après tout, même si j’ai grandi, une part de l’enfant que j’étais est toujours présent en moi. Les saisons s’étaient alors succéder un une vitesse folle avec l’apparition de mon pouvoir, mon devoir envers mon père et le souhait de l’aider dans son travail de forgeron. Ma vie avait alors pris un autre sens durant ces années avant de changer une nouvelle fois radicalement quand je m’étais décidé à les laisser et à partir...
Une fois sur la piste et la fleur entre les dents. Nous nous laissions aller à cette danse lascive et suggestive. Il faut dire que le rythme des percussions et la cadences des pas faisaient monter la pression dans la pièce. Les quelques groupes de danseurs présents sur la piste car comme ce n’était pas des danses normales se faisaient admirer par ceux qui malheureusement ne s’était pas laisser aussi vite que les autres. Mon regard se perdait quant à lui dans les yeux de la féline, je n’avais pas besoin de regarder mes pieds et de toute façon, je ne pouvais pour une obscure raison me détacher de ses deux pièces d’argents.
La jeune femme approcha alors son visage dans un des mouvements, le léger contact de sa peau contre la mienne me fit totalement frissonnée...mais pas parce que ça peau était froide mais tout simplement la sensation avait été étrange...comme si nous avions été connectés l’un à l’autre durant quelques millièmes de seconde. Les battements de mon cœur se firent plus brillante, j’espérais que Lulla ne puisse pas les entendre mais bon avec ses appendices de chat, elle pouvait très certainement les avoir captés. Mais la situation était peut-être à mon avantage, le bruit ambiant, le fait que nous étions en train de danser...tout cela faisait battre ce muscle plus vite que d’habitude. La fin de la danse se terminait sur une nouvelle pose où je l’avais dans les bras et au mon visage se trouvait près de son buste. Après cette danse mon souffle était plutôt court...
Je ne lui lâchais la main qu’une fois de retour à notre table. Maintenant que les musiciens avaient repris des chansons plus classiques, la foule se fit plus dense, plus chahuté, il était donc temps de partir. Partir mais pas de se quitter...
“Finis ton verre, je pense t’avoir dit que j’allais te faire découvrir autre chose...”
Je finis le mien et réglait comme nous avions payé nos verres directement, nous nous mirent en route rapidement. Je lui avais de nouveau pris la main pour évidement ne pas la perdre dans la rue. C’est alors qu’on se rapprocha d’un clocher, une vieille bâtisse abandonnée mais nullement fermée. J’encourageais alors la jeune femme à me suivre une nouvelle fois mais contrairement pas dans des pas de danse mais dans une ascension. Une fois franchis les dernières marches...le vent souffla brutalement m’arrachant un sourire. Je laisse alors passer l’hybride pour la laisser découvrir le spectacle.
D’ici, nous avions une vue en hauteur sur tout le Grand-port, nous devions être à une vingtaine de mètres de haut. Et aucune lumière ne nous éclairant, nous étions seuls dans l’obscurité.
“J’ai trouvé cet endroit totalement par hasard...il y a plusieurs semaines...j’ai aimé la tranquillité et la vue qu’elle procure...lorsque tu m’as demandé où je t’emmènerais j’ai pensé...aimerait-elle cet endroit ? “
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Une fois en haut. Je la lassais découvrir l’horizon et la ville vue du ciel. Il faut dire que le panorama en valait la chandelle, d’ici vous pouviez voir les petites rues qui formaient d’étranges formes géométriques. Plus loin sur la droite, le port et les bateaux amarrés aux pontons, cela allait de la petite barque de pêche aux grandes caravelles sans oubliés quelques bâtiments de guerre qui composait la flotte du royaume. De l’autre côté le quartier populaire et touristique, on y entendait encore des chants et l’odeur l’alcool et de fête se faisait encore sentir dans cette direction...et elle ne s’arrêterai qu’un court moment à l’aube avant que d’autres marchants ne prennent la place de ceux-ci. En face de nous, le quartier commerçant...moins tumultueux que son compère de gauche mais on pouvait avec une bonne vision y voir des gens s’y balader et flâner durant cette soirée.
“Heureux que tu aimes l’endroit...”
Ce qui est bien avec Lulla c’est qu’il est facile de la déchiffrer...quand vous voyez son sourire, les mouvements de sa queue pelucheuse et de ses oreilles, vous savez directement si quelque chose lui plait ou non...Il me suffit donc d’un regard pour savoir que cela lui plaisait réellement...et la voire ainsi de bonne humeur me rendait moi heureux. Oh je suis sûr que si quelqu’un me disait que j’avais trouvé là une bonne vue j’aurais été content mais là, à cet instant, c’était différent, comme si le temps lui-même s’arrêtait bien repartait.
Elle se mit alors sur le rebord, il faut dire que j’avais déjà vu des chats le faire et comme notre amie était à moitié féline disons que je n’eus aucune réaction. Il était normal dans vouloir voir le plus possible...c’était humain...la curiosité n’est pas un défaut en soi, à condition de savoir se gérer correctement. La demoiselle me tend alors la main, m’invitant à la rejoindre...pas d’hésitation, je cueille doucement sa main et me hisse à son niveau. Je remarque moi aussi la charrette me disant que faire un saut de l’ange pour atterrir là-dedans serait suicidaire surtout que la cariole casserait sous mon poids dans la logique.
Utilise une de mes mains pour me tenir par le dessus, il y a de la ferraille de décoration tandis que mon autre main et bien disons simplement que le contact n’avait pas été rompu. Une question arriva peu après...
“En effet, j’aime voyager, j’adore me retrouver sur la route...Pour ce qui est d’avant...Jusqu’à mes 7ans pas des masses, nous restions beaucoup chez nous...je partais parfois avec mon père pour affaires après tout si rien ne s’était passé j’aurais probablement hérité de l’affaire familial...sinon par la suite...je suis souvent resté à la forge pour mon père...”
Je marquais une courte pause...car c’est vrai que l’explication pouvait sembler plutôt bizarre...Je parlais d’un premier père comme s’il n’existait plus et voilà que j’en introduisais un nouveau. D’ailleurs pourquoi est-ce que je lui parlais de mon passé, il était trop tôt pour cela...mais comment lui avouer mon secret, mes problèmes...impossible...elle serait trop blessée.
“Mais j’ai là aussi du parfois aller au Grand-port ou dans des villages alentours pour livrer les marchandises commander. Du coup, oui j’ai quelque peu voyagé avant mais rien à voir avec mes ceux que j’ai déjà parcouru avec les missions...”
Je me retourne pour plonger dans ses yeux scintillants puisqu’ils reflétaient la lumière de l’aste lunaire.
“Tu m’as déjà parler de ce qui t’as poussé à entrer dans la guilde, cela te dérangerait de me parler de toi avant ton adhésion chez les aventuriers ?”
Mon regard bifurqua alors légèrement sur sa queue est ses cheveux. J’avais une envie irrésistible de passer mes doigts dessus pour sentir entre mes doigts cette sensation duveteuse que cela devait procurer.
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Lulla avait été une de ses filles qui n’avaient jamais eu le droit de sortir de chez elle ?! Elle n'avait jamais dès lors peut comprendre le chant d’espoir du loup qui meurt d'amour, les pleures du chat sauvage au petit jour? Comment pouvait-on priver ainsi des gens de libre-arbitre ? Après tout c’était ça qui faisait de nous des êtres totalement à part entière. Si nous portions tous le même uniforme, si nous n’avions plus le droit de nous rendre où nous le souhaitions ou encore simplement aimer qui nous voulions alors l’insurrection ce ne serait probablement pas bien loin...heureusement pour nous, ce n’était pas le cas et seul une partie de la population sous l’égide des nobles et des bourgeois et sous le cheminement de patriarcat faisait encore ce genre de chose. Cela voulait-il dire que la jeune femme était elle aussi une noble ou une bourgeoise de naissance ? Il ne fallait pas confondre la monarchie avec la tyrannie, sinon vive la république, adieu Aryon, je ferme la boutique...
J’écoutais attentivement la moindre information qu’elle pouvait me lâcher sur elle. Après tout si j’ai posé la question, c’est que cela m’intéressait donc le cas contraire j’aurais probablement ellipsé cette partie de notre conversation.
“Et alors maintenant que tu sortis de ta tour blanche, le ciel était-il mieux ? “
Oh un scientifique vous aurait répondu qu’il était forcément le même car après tout nous vivions tous sur la même planète...mais l’important n’était pas là...il se trouvait dans le fait que la demoiselle pourrait comme cela s’exprimer sur son ressenti.
“Ou alors là, j’en ai fait pas mal, je dois te l’avouer...Les jeux de gamins habituels...casser des fenêtres en jouant avec une vessie de brebis...faire des tours à ma sœur qui est plus jeune que moi, du style cacher son doudou préféré ou encore l’accuser d’avoir casser des affaires alors que j’en étais à l’origine...”
J’éclatais de rire en voyant la tête de cette petite peste en train de pleurer. J’avais de suite accepter ma sœur au sein de la famille mais étant un sale gamin à l’époque et probablement encore aujourd’hui. Mais étant plus grand j’avais aussi pris souvent à sa place...après tout, il était plus facile de croire qu’un petit garnement avait gribouillé sur les murs et non une petite fille à l'allure de princesse.
“Je me bagarrais aussi beaucoup à l’époque, pour un rien...”
Mon ton changea légèrement, un ton de regret mais qui ne s’éternisa pas.
“Sinon, à l’adolescence là c’était plutôt des bêtises liées à mes hormones...Je te laisse devinez de quoi il peut s’agir. ”
La féline me raconta quelque chose qui me donna envie d’exploser alors qu’elle venait de me faire asseoir sur le rebord. Comment pouvait-on dire que la jeune femme était repoussante. Son père était ou est véritablement un type exécrable qui ne reconnaîtrait pas une œuvre d’art même s’il l’avait sous le nez. Mes impressions étaient bien évidement toutes autres. D’ailleurs je dois dire que maintenant que je la voyais faire des vas et viens sur son appendice caudal...
“Personnellement je trouve que cela te va à merveille...Je dois te dire que je te trouve tout simplement merveilleuse avec... Tu ne dois absolument rien changer, je te le garanti, tu es superbe et eux aussi.”
Par le “eux”, je désignais évidement ses traits animaliers.
“Lulla...ça te dérange si je…”
J’approche mon visage du sien..., mes mains passent à quelques centimètres de ses joues. Je m’avance encore...soudain, je les touche...une sensation sur mes doigts bien agréables...alors c’est cela la sensation qu’on éprouve quand on touche cette partie du corps...j’aurais au moins dû lui demander avant de les prendre dans mes mains et d’y passer mes doigts mais cela avait été plus fort que moi.
“Non décidément, c’est clair est nette pour moi, tes...oreilles et ta queue sont de magnifiques atouts à ta beauté. “
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Mes mains touchèrent les deux pédoncules duveteux sur sa tête. Ils étaient véritablement d’une doucement extrême. Je les manipulais avec précaution, je ne savais pas s’ils étaient sensibles et au vu du petit son, je pense que c’était le cas, pourtant mes mains continuaient leur manipulation sans que je ne sache trop pourquoi. Comme si, elles étaient manipulées par une force extérieure ou plutôt dans mon cas intérieur. Pourquoi un tel intérêt pour ses appendices, était-ce parce que cela lui donnait un côté animal ? Où était-ce tout simplement pour la toucher en ayant une excuse pour le faire ? Je dois avouer que je n’en savais rien...non en fait, je pense que je le savais c’était juste que je ne voulais pas pour le moment m’en inquiéter.
Sauf que voilà, la phrase de la jeune femme fit faire un bon dans ma poitrine...comment ça mon regard avait de l’importance ? Qu'est-ce que cela voulait dire ? Avait-elle si peur du regard des autres que quelqu’un qui lui signifiait qu’elle était jolie devait un point d’ancrage ou cela cachait-il quelque chose de plus profond. Oh je peux comprendre que le regard d’un homme peut être important pour une femme surtout que ce n’était pas la première fois que l’on se voyait mais nous n’avions jamais eu de rapprochement. Nous avions conversé un peu avec le reste du groupe mais c’était tout. Pourtant en cette soirée...sous les étoiles...d’une étrange lumière...quelque chose brillait.
Sous mes doigts ses oreilles se mirent à bouger, c’est vraiment étrange ainsi cela agit comme des muscles, on les commande et ils réagissent. Enfin je pense que j’ai assez jouer avec cette partie de son corps. Je lâche donc les deux protubérances, c’est réellement fascinant comme cela, lui allait à merveille.
Elle me parla ensuite des étoiles...c’est un domaine j’étais assez doué...il faut dire que quand vous êtes sur les routes, il fallait mieux savoir vous orienter avec les astres...après tout, dans le noir, la route n’est pas forcément visible. Mais je la laisse faire, je dois dire que j’adore l’entendre parler de ces poches de gaz. Elle me parle notamment de Sirius, ce qui est plutôt logique puisqu’elle était la plus visible de toutes. D’ailleurs elle n’était pas seule, Adhara aussi était visible...ce qui annonçait chez les animaux la saison des amours...
Encore un choc émotionnel, la tête de la féline se retrouve en quelques secondes sur mon épaule...mon cœur accélère. J’espère juste que cela ne s’entendait trop mais bon...je pense que vu sa position cela est peine perdue...je reste silencieux pendant quelques secondes le temps de me calmer...décidément la jeune femme me fait beaucoup d’effet, bien plus que je ne veux me l’avouer.
“En effet, Sirius est très jolie à regarder mais personnellement je préfère Ankaa de la constellation du Phoénix, elle indique naturellement le sud ! En plus c’est l’étoile du voyageur...ce que je suis...”
Je lui montrais une étoile sur la gauche. Elle était presque sur l’horizon comme pour justement insister les gens à la suivre.
“Disons, que les soucis, ça fait partit de notre métier...on ne sait jamais ce qui peut nous arriver. Après tout, nous avons choisis un boulot à risque...”
Machinalement, je viens chercher sa main. Décidément cela devient une manie.
“J’aimerais également partager, plus de moment avec toi...”
Ma gorge se serra...d’autres paroles auraient bien voulu sortir mais aucun son ne put être prononcer. Dire que nous étions jusqu’alors deux inconnus qu'un geste imprévu rapproche en secret. Et soudain se pose sur nos cœurs en fête un papillon rose, un rien, pas grand-chose une fleur offerte. Ne voulant pas réellement mettre fin à cette soirée bien qu’il était probablement passé minuit. Je changeais de place, me maintenant dos à l’une des quatre colonnes, une jambe dans le vide et l’autre et invitant à la demoiselle à poser son dos contre mon torse. Si elle venait je pense que je l’enlacerai dans un réflexe qui ne se voulait sans pensée malsaine.
“Si cela te dit, nous pourrions rester ici jusqu’à l’aurore, j’aimerais bien voir le soleil se lever en ta compagnie...et puis comme ça on pourrait continuer à discuter... ”
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