Chère Solveig,

J’espère que tu te portes bien et que tu te fais au régiment. J’ai entendu dire la lieutenante Prêth souriait – ou grimaçait, mais vu que c’est toi qui viens de réapparaitre dans sa vie j’aurais envie de parier sur le sourire plus que sur la grimace – peut-être un peu plus dernièrement du fait de ta présence. Comment se passent les retrouvailles ?

Actuellement je suis en mission à la Ville Aquatique. Rien de passionnant. En même temps, comme c’est le lieutenant Calyx qui m’a investi de cette tâche, elle ne pouvait guère être autre chose que millimétriquement rébarbative. Je suis sûr qu’il le fait exprès. Enfin exprès. Exprès dans le sens où ça lui colle mieux qu’un peu d’aventure ou d’amusement. Il doit garder sous le coude les missions ennuyeuses pour ses soldats de la logistique et tout ce qui pourrait contenir ne serait-ce qu’une once de marrant il le laisse aux autres divisions. Impossible de le détourner du droit chemin des assignations monotones. Quoi que… Est-ce que je t’ai raconté la fois où j’ai failli – genre à un ou deux mètres près, la vendeuse nous a même parlé de ses promotions – l’amener dans un sex-shop et où on a fini par boire un thé au-dessus de celui-ci ?

Enfin bref. Au moins le « voyage » est intéressant et la cité sous-marine vaut la peine d’aller s’y perdre. Y es-tu déjà allée ? Si on aime l’eau – parce que bon, sinon c’est quand même un peu compliqué vu que la ville en engloutie et tout et tout – ou simplement les belles choses, c’est un lieu remarquable ! Le Marché aux Coraux est intéressant pour trouver de tout et pour s’imprégner de la culture locale. La dernière fois que j’y suis allé c’était avec Rid. Un brave collègue. Au profil assez pratique pour finir vainqueur des bastons de fin de soirée – début de journée – en taverne ! Il a une droite du tonnerre qui compense sa tendance à l’autoflagellation. Enfin. Bref.

Je ne sais pas si ça t’intéresserait, mais il y a aussi un sympathique Quartier des Etudes, centre des sciences et découvertes. Alors clairement je n’ai pas du tout eu le temps de trop m’y balader jusque-là, mais ça a l’air d’être un vrai petit bijou ! J’ai déjà eu l’occasion de me rendre à la Grande Bibliothèque du Village Perché et ce coin a l’air d’être encore plus intense niveau savoir ! Tout un quartier ! Imagine toutes les connaissances accessibles derrière chaque porte ! Tous les cerveaux en ébullition travaillant dans chaque bâtiment ! Tous les enchantements en cours d’évaluation ou de construction… comme celui sous-tendant le dôme magique de la ville ! Enfin… j’espère que j’aurai un peu plus de temps pour m’y balader – et peut-être y rencontrer des savants fous pleins de projets, de savoir et de secrets ! – et y découvrir des choses intéressantes. Car si la mission que m’a confiée Emeor Calyx est d’un ennui terrible, elle est malheureusement aussi chronophage.

Ce qui n’empêche qu’on m’a fait découvrir un petit coin de restaurants, boulangeries, pâtisseries et autres paradis culinaires, et que c’est en réalité là la raison principale pour laquelle je t’envoie cette – longue – missive. Ironiquement celle-ci te parviendra par un autre coursier que moi puisque je suis pour le moment coincé ici. A la Ville Aquatique. Bref, donc. La bouffe est principalement faite à base de produits marins, mais il y a aussi d’excellentes biscuiteries (et elles m’ont fait penser à toi, suite à nos péripéties de ta première journée au Bastion). Dont de larges rayons contiennent des sucreries à base d’algues – oui ceci est possible – mais ce n’est pas ce que je t’ai sélectionné. Parce que j’ai goûté les sucettes aux racines d’Aruyes et crois-moi, même si tu manges de tout, c’est particulièrement infect. Tu trouveras donc ci-joint un petit sachet de biscuits woggos – il y avait aussi en forme de chiraki mais justement à base d’algues… et c’est pas un peu considéré comme du cannibalisme ? – aux baies de Col Au Rium. Bon, c’est ptet pas hyper typique du coin. Quoi qu’il parait qu’en ce moment c’est tendance d’expérimenter avec celles-ci dans le domaine scientifique. Il faudra juste que tu fasses attention, elles ont les mêmes propriétés sous forme de biscuit que sous forme de sucrerie, à savoir changer la couleur de peau de celui qui les mange.

Bien à toi,

Calixte Alkh’eir


P.S. : cela te dérangerait-il de passer faire un « coucou » de ma part à Kaname, ma petite loutre ? Je n’avais pas prévu d’être absent si longtemps, elle apprécierait certainement un peu de visite (elle est à la ménagerie/écurie du Bastion).

Salut Calixte !
Cher Calixte,

Je me porterais mieux si j’avais des pâtisseries tout les matins ! Les filles des souterrains ne m’en apporte plus ! Tu y crois toi ? Dire que j’ai été aussi complaisante avec elles ! Ou alors c’est moi qui suit trop gourmande ? Qu’est ce que tu en penses toi ? Mh… Tu as l’air aussi gourmand que moi et puis le temps que ma réponse arrive je serais déjà allée leur repiquer de quoi grignoter. Après tout la recette de leur gâteau était vraiment bonne. Tu t’en souviens ? Non pas que ça remonte à très loin hein mais c’était marrant ! Enfin moi ça m’amuse en tout cas ! Je n’ai pas recroisé de teisheba depuis par contre, j’aimerais en adopter un ! Tu sais avoir un familier ! Je ne suis pas sûre que mes colocataires apprécient mais bon… Je leur rapporterais une ou deux brioches des cuisines et ça devrait aller. Pour ce qui est de Thépa, je ne l’ai pas beaucoup vu. Tu sais comment elle est. Enfin non tu ne sais pas mais c’est quelqu’un d’occupé. Une bosseuse, une vraie ! Je t’ai raconté cette fois où j’ai essayé de la sortir en soirée ? Non seulement elle m’a mit une raclée mais en plus elle n’est pas venu la bougresse ! Si tu savais comme elle peut être bornée. Mais elle n’a pas mauvais fond, pas du tout même. Elle a juste peur de ne pas être à la hauteur, je crois. Du coup nos retrouvailles sont… Normales. Je crois ? Mais j’arriverais à lui faire décrocher un sourire tu verras ! Ah et je vais bien !

Et toi alors ?
Tu vas comment ?
La forme ?
La ville aquatique te réussit finalement ? Je ne sais pas lequel de nous deux est le plus à plaindre. Je dirais que c’est toi. Thépa à le mérite d’occuper nos journées avec des choses intéressantes. Intéressantes pour quelqu’un qui aime se battre. En fait je crois que si tu étais à ma place tu aurais très envie de rejoindre le lieutenant. Aussi… Calme (?) soit-il ! Tiens d’ailleurs qu’est ce que tu dirais d’une soirée détente quand tu rentreras ? Il y a une nouvelle taverne que j’ai découvert sur le port. Agatha m’a montrée le chemin pour être exacte (c’est une de mes collègues), si ça te tente nous pourrions y boire un verre ! Tu me raconteras toutes les misères que Calyx te fait subir ! (Si tu arrives à l’emmener de nouveau dans un sex-shop je paie ma tournée!)

J’ai moi aussi visité la ville aquatique ! En bonne native du sud que je suis ! Je crois que c’est un passage obligé quand on vient d’ici.  En tout cas je n’irais pas jusqu’à dire que je connais bien mais mes parents vendaient une grande partie de nos stocks au marché aux coraux alors j’ai eu l’occasion d’aller visiter l’endroit quelques fois. Si tu as l’occasion, attend le couché du soleil et rend toi à la coupole de saphir. Elle n’est pas difficile à trouver et n’importe quel habitant pourra t’indiquer le chemin à suivre. C’est l’un des endroits que j’aime le plus là-bas ! Et même si je ne suis pas vraiment fan de l’eau, cette ville fait exception. (Peut-être que tu connais la coupole tu me diras et si c’est le cas… Bah imagine que ce n’est pas le cas et émerveille toi comme au premier jour!). Par contre je dois dire que je connais encore moins le quartier des études, jamais vraiment eut l’occasion de m’y arrêter. Je compte sur toi pour noter le plus de détail possible et tout me raconter dès que tu remettras les pieds au Grand Port ! Tu crois qu’il tient comment ce dôme d’ailleurs ? Le pouvoir magique d’un humain ? Non… Si il mourrait la ville serait engloutit. Mais bon… J’ai beau passer toutes les possibilités rien ne vient…

Ah aussi… Pourquoi tu as des amis qui s’autoflagèlent ? Non pas que je veuille juger hein, ce n’est pas mon genre. Mais c’est un choix d’ami… Intriguant ?

J’ai toujours eut du mal avec les plats de la ville aquatique, sans doute parce qu’ils ont la fâcheuse manie de mettre des algues partout. Ce qui est rassurant c’est que tu es du même avis ! Si un jour tu en as marre de manger les plats régionaux → Marché au coraux. Tu devrais trouver des étales venant des quatre coins d’Aryon ! Et au besoin cette lettre est normalement en bonne compagnie (si l’emballage n’a pas trop souffert). Je n’ai pas réussit a grappiller grand-chose mais le garçon que tu m’as présenté aux cuisines m’a offert des gâteaux secs et une brioche. Je t’aurais bien envoyé quelques choses de plus amusant mais je n’ai pas franchement le temps en ce moment. Promis si tu me renvois une lettre je trouverais quelque chose de mieux. D’ailleurs j’ai été étonné qu’un courrier me soit adressé ! Merci ! J’aime bien les surprises. Même celles qui me donnent envie de m’arracher le poignet. (Tu écris vraiment toute la journée ? Enfin la logistique… Je suppose que oui. Je crois que les entraînements de ma sœur sont moins douloureux que ma main à l’heure actuelle). D’ailleurs j’allais presque oublier de te remercier pour les biscuits, ils étaient très bon. Mais s’il te plaît, la prochaine fois, préviens moi en premier qu’ils colorent la peau…  

Oh et concernant Kana, elle a gagnée notre bataille d’eau. Je suis bonne pour demander une nouvelle paire de guêtre. Ce n’est que partie remise, je crois que je lui ai fais peur la première fois que je suis allée la voir. Faut dire que je suis arrivée un peu fort… Enfin toujours est-il que je crois qu’elle n’a plus peur et qu’elle ne me déteste pas totalement. Je retournerais sans doute la voir demain, je ne peux pas encore rentrer chez moi de toute façon et les soirées sont parfois longues !

En tout cas j’espère que ta mission se passera bien. et que tu rentreras vite. J’ai très envie de faire la fête et je n’ai aucun prétexte pour ça alors dépêche toi ! Plus sérieusement, Prend soin de toi et bon courage avec le lieutenant. N’oublie pas d’aller à la coupole et de bien mémoriser ce que tu vois aux quartiers scientifiques ! J'espère que tout ce que j'ai envoyé arrivera entier !  

Solveig Prudence Prêth.

P.S : Désolée pour mon écriture à la fin mais j’entends les pas de ma sœur dans le couloir, je crois que je suis en retard à l’entraînement de l’après midi. Brrrh, terrifiant !  

Chère Solveig,

je retente l’expérience en espérant qu’à défaut de te surprendre complètement cette fois-ci, cette lettre te fera tout de même un petit peu plaisir. Promis : elle est de nouveau bien accompagnée. Par des aliments qui n’en veulent pas à ta couleur de peau.

Je suis cette fois à la Capitale coincé par une mission de la plus haute importance : m’assurer que le courrier des doléances du Bastion – concernant le budget alloué à la gestion des uniformes, de ce que j’ai cru lire – passe bien entre les bonnes mains, soit lu, ou en tout cas qu’on me donne un peu plus qu’un simple accusé de réception. Ils sont un peu fébriles en ce moment au bureau comptable, ils attendent une missive explicative comme les initiés attendent Lucy. Bref. Du coup, dans l’attente de cette petite lettre en bonne et due forme, j’aide mes collègues de la Caserne principale. Et je cherche des oréouilles.

Promis ce n’est pas une oréouille à manger dans le paquetage joint.  

Tiens-toi bien, voici une histoire qui aurait mérité de faire partie de celles évoquées en taverne. D’ailleurs celle que tu m’as fait découvrir la fois dernière était plutôt pas mal ! Quand j’en parlé par la suite à mes collègues de la logistique ils ont grandement approuvé, quoi qu’a priori ils soient également fans du Requin Soul’Art. Connais-tu ? Ils m’ont demandé de te proposer une soirée Valkyrie-logistique (valkystique ?) … oui je sais, il y a certainement des associations qui vendent plus de rêve, mais j’ai eu l’impression que Réno – un autre coursier avec lequel je partage pas mal d’assignations – attendait impatiemment une occasion – ou une excuse – pour pouvoir aborder Agatha.
 
c’ftfyf
FAUUUUUUX
!jhfu*k

Tu as le bonjour de Réno.

L’histoire des oréouilles est la suivante (si elle convient aux anecdotes cocasses des tavernes, elle est aussi tout à fait adaptée pour les enfants) : il était une fois une personne haut placée – que je ne nommerais pas mais que l’on peut appeler Fleur – qui cherchait une oréouille pour en faire cadeau à sa protégée à l’occasion de son anniversaire. Fleur voulait une oréouille sauvage. Et violette de surcroît. Il aurait été plus simple pour les deux gardes de simplement dire à Fleur de retourner griller son cerveau au soleil, mais comme les deux gardes étaient braves – et peut-être un peu crédules – ils partirent en quête de l’aiguille dans la botte de foin. Au passage ils se firent : déposséder de leurs cristaux par une petite fille pour financer une kermesse, attaquer par un smilodon, siffler par des passants pensants qu’ils se bécotaient alors que pas du tout – il est tout à fait possible que le coursier ait mal visé et que sa fléchette anesthésiante soit partie assommer la lieutenante qui l’accompagnait au lieu de la bête les antagonisant – avant de finalement réussir à mettre la main sur une colonie d’oréouilles avec dans le lot, l’élue violine.

Si Fleur a versé quelques – ok, plein de – cristaux à la Garde pour cette folie, on peut effectivement comprendre l’inquiétude de notre bureau des comptes concernant la gestion des finances et dépenses militaires par la Caserne mère. Enfin bon.

D’être ici ça me permet au moins de revoir quelques amis. La Capitale n’a pas le charme tout en délicatesse exotique de la Ville Aquatique, mais après y avoir passé tant d’années… c’est peut-être comme retrouver une partie de soi. Je pense que tu aimerais la colocation de mes amies Zahria et Luz (ou la colocation « Luzah »). Il n’y a pas le mélange des générations comme chez tes parents, mais la demeure est remplie de cette même animation chaleureuse, entretenue par la diversité des âmes qui y cohabitent. Il y a un grand jardin aussi. Qui permet aux familiers de se dégourdir les pattes même si on est loin de se marcher dessus dans la maison. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’y amener Kaname, mais je suis certain que ça lui plairait. … même si ça ne vaut pas les expéditions gourmandes aux cuisines dans lesquelles elle m’a avoué que tu l’amenais parfois entre les batailles d’eau. Maintenant je sais pourquoi Nicolas et Tristan – un des cuisiniers et son commis, si tu te souviens – se sont mis en tête de faire des friandises pour familiers. Qui pourrait résister au regard étoilé d’une petite loutre ? Surtout si bien accompagnée ?

J’ai l’impression de ne te parler que de nourriture. Mais est-ce un mal ? Bref. Il faudrait que je commence à habituer Kana à des trajets plus longs que ceux dans les allées du Bastion. Si je veux qu’elle puisse m’accompagner un jour dans mes missions de coursier… Mais bien qu’elle grandisse rapidement chaque lune – chaque jour même – passante, j’ai toujours l’impression qu’elle reste mon petit loutron. Celui que j’ai récupéré par hasard et par chance un soir de Fameu saison fraîche. Et même si je m’émerveille de ce qu’elle est capable de faire, un peu plus davantage le temps passant, demeure ce sentiment qu’elle est cette créature dont il me faut prendre soin, avec peut-être trop de précaution. … je vais en faire une loutre gâtée… incapable de se débrouiller seule… Est-ce la même chose que tu ressens en voyant Samaël grandir ? As-tu d’ailleurs eu un peu plus de temps pour lui rendre visite, ainsi qu’à ta famille ?

Cela me fait penser que j’ai une réunion de famille qui se profile dans une dizaine de jours. Il faut que j’essaie de m’arranger pour qu’Emeor Calyx m’envoie en mission à ce moment-là ! Ou que je tente de me greffer à d’autres assignations. Un coursier ça sert toujours, non ? En support logistique. Ou pour faire la popote. Toujours mieux que les rations lyophilisées des paquetages standards. Enfin je crois. Personne ne s’est trop plaint de mes talents de cuisinier jusque-là. Vous n’avez pas des missions de prévues vous, les Valkyries ? Pas de créature dangereuse à aller pourfendre ? De groupe belliqueux à appréhender ? De personnalité éminente à escorter ? Tiens-moi au courant. Et crois-moi : le mélange pour flan aux épices du Solstice qu’ils ont rajouté dans nos paquetages de base n’a d’exotique que le nom. Et de mangeable pas grand-chose. Au mieux il peut servir de ciment pour une quelconque construction.

Bref. En te souhaitant une bonne journée et une bonne réception du sachet de sucreries au melon de chance. Enfin il parait. Vu le prix je pense qu’il s’agit de simple melon, mais on ne sait jamais !  


Amicalement,

Calixte


P.S. : du coup tiens-moi (ou l’une des filles, Marianne ou Lara) au courant pour la soirée Valkystique, qu’on s’arrange si ça tente les autres Valkyries ! … et si t’as des infos sur le statut d’Agatha. Pour Réno.

Calixte,

J’ai faillis penser que tu étais mort, tellement ta réponse se faisait attendre.
Tes lettres me font plaisir ! La première était juste inattendue. Mais je note que même lorsque tu n’es pas là, mes bavardages intempestifs te manques. Ahah ! Quand Thépa entendra ça… Elle qui dit toujours que les gens ne me supporte pas ! Tu es la preuve écrite du contraire ! Ou tu as de simple penchant masochiste. Dans les deux cas je vais pouvoir lui rabattre son caquet et ça, ça vaut tout l’or du monde. Il faudra que je te raconte ça !

Dis moi, tes missions sont toujours aussi ennuyeuses calme ? Enfin tant mieux pour toi, tu vois beaucoup de monde mais à ta place je ne sais pas si j’aurais la patience d’attendre que quelqu’un daigne lire, écrire ou que sais-je, une fichu lettre. Heureusement que tu peux voir tes amis grâce à cela ! Ils doivent beaucoup te manquer quand tu es loin d’eux. Profite en bien ! Après ce sera le dur retour à la réalité, sous un soleil de plomb et avec du sable dans les chaussures. Je pense que c’est ce que j’aimerais le plus si je faisais ton travail (pas le sable). Parcourir tout Aryon, rencontrer des gens aux quatre coins du pays ! Tu dois voir tellement de choses que le commun des mortels ne verra jamais. Ou peut-être pas mais ça me semble logique. En tout cas, quand j’y pense comme ça, je crois que je t’envie un peu (mais ça me passe vite quand je vois le reste de tes tâches rassure toi). En parlant de la logistique j’ai parlé avec les Valkyries, elles sont mitigées. Elles sont nombreuses à être un peu asociale mais nous sommes suffisamment nombreuses pour organiser ça la prochaine fois que vous reviendrez. D’ailleurs j’ai parlé de Reno à Agatha, je crois quelle à dit quelque chose comme « Tout dépendra de la tête qu’il a, renseigne toi plutôt sur le blondinet aux yeux bizarre. » et je crois qu’il s’agit de toi. Enfin je ne connais pas beaucoup de blondinet aux yeux bizarre en dehors de toi pour être honnête. Du coup je ne sais pas trop ce que je dois faire. Tu devrais peut-être dire à Reno de lui envoyer une lettre, après tout ça à quelque chose d’assez… Personnel ? Elle se sentira peut-être touchée. Ou peut-être pas. Je n’en sais rien, je ne suis pas dans sa tête. Ce que je sais par contre c’est que c’est une coureuse de jupon et elle à raison. Je ne critique pas hein, loin de moi cette idée. Mais il n’empêche qu’elle aime plaire donc conseil d’ami pour celui qui voudra tenter sa chance avec elle : Accroche toi. Très fort.

Rassure moi Calixte… Tu n’as pas vraiment assommé une supérieure avec une flèchette ? Il faudra que tu m’en dises un peu plus à ton retour ! Tu penses bien que je n’allais pas te laisser échapper à ça vu l’histoire que tu me racontes, je veux les détails les plus hilarants monsieur ! (il n’y a vraiment qu’à toi que ça arrive).

Quand je te lis, j’ai l’impression d’entendre les mamans gaga du village ! Qu’est ce que tu crois que ça donnera si un jour tu es papa ? Un papa poule ça c’est certain ! Tu me diras il vaut mieux ça qu’un mauvais père ou pas de père du tout. Du moins ça me semble logique, je crois. Enfin...Ce n’est pas au goût du jour donc revenons en à notre loutron. Ce petit vaurien qui à vendu la mèche ! Mais c’est injuste, je ne peux pas communiquer avec moi, alors même si je lui dis vingt fois par jour de ne pas tout te répéter… Bah il ne comprend pas en fait… Raaah j’aurais du m’en douter... Elle va bien en tout cas et je ne garantirais pas mais depuis ton départ je dirais qu’elle à encore prit un ou deux kilos, à vu d’œil. A ce rythme je ne risque pas de pouvoir l’emmener encore longtemps aux cuisines. (En plus de cafter je vais devoir lui ramener moi-même de quoi grignoter. Je suis le majordome de ton familier, tu y crois toi?). En tout cas ne te fais pas de soucis, Kaname est bien plus débrouillarde que tu ne semble le croire ou alors elle profite de ta faiblesse pour se reposer sur ses lauriers quand tu es là ! C’est encore un bébé mais elle a de la suite dans les idées. Quel âge a-t-elle d’ailleurs ?

Je ne sais pas si ça me fait le même effet pour Samaël, il grandit beaucoup moins vite que Kaname. Mais c’est vrai qu’à chaque fois que je reviens il prend des centimètres. Il a seulement six ans et demi pourtant il fait déjà un mètre trente. A ce rythme là dans quatre ans il fera déjà une tête de plus que moi. Ca voudrait dire qu’à tout juste seize ans il ne rentrera déjà plus dans un lit normal ? Et les garçons grandissent jusqu’à vingt et un an… Misère… Il a prit le patrimoine génétique de sa tante. Tu crois qu’il existe des artisans qui font des lits géants à Aryon ? J’ai le temps tu me diras. Et pour répondre à ta question, j’ai pu passer une après-midi avec lui en début de semaine, je n’ai pas vu mes parents mais ils m’ont vu tout les jours pendant seize longues années, ils ne sont plus à une semaine près. Puis j’ai du travail, j’avais également une soirée. Hier soir. Je profite d’un moment de paix pour te répondre.

Je ne sais pas si je devrais t’en parler ou pas, mais je crois que j’ai rencontré quelqu’un de bien à ladite soirée. Je ne sais pas trop quoi en penser. Tu penses qu’on peut vraiment faire une jolie rencontre pendant une soirée de beuverie ? De toute façon c’est une belle rencontre mais je ne sais pas si ça mènera quelques part. C’est inutile de se poser la question aussi, ça ne date que d’hier. On ne se connaît pas et peut-être qu’on ne se connaîtra jamais après tout. Une nuit et une soirée, ça ne veut rien dire. Et quand je dis "nuit" ce n’est pas ce que tu penses. Si tu penses à ce que je pense. Je déteste ce genre de situation. Je déteste parler de ce genre de chose. Mais j’ai l’impression que si je t’en parle un peu j’arriverais à éclaircir les choses. Ou pas en fait. Quoi que si, tout est clair ! Les sentiments c’est nul mais ça coûte rien d’essayer non ? Oh et puis zut, adviendra que pourra !

Concernant nos mission, c’est encore le calme plat de mon côté, je me contente de patrouille ou d'intervenir dans les villages mitoyens. Je crois que quelque chose se prépare. J’ai entendu Thépa parler d’une expédition vers le village perché. Une Valkyrie et un supérieur. Nous sommes nombreuses, peu de chance que ça me tombe dessus. Mais je devrais pouvoir te dégoter quelque chose si tu veux vraiment fuir le grand port avec une bonne excuse pendant quelques temps ! D’ici que tu arrives j’aurais tout mit en place eheheh (tu ne l’entends pas mais mon rire est diabolique).

Fais attention à toi,

Sol’ P. Prêth & Kaname Alkh’eir

P.S : Kaname semble vouloir lécher le papier, je suppose que ça veut dire « bisous ».

P.S 2 : J’ai oublié de te dire, Samaël a dit qu’il se vengerait pour les baies de Col Au Rium (je lui ai dis que c’était ta faute). Il faudra que tu viennes avec moi le voir à l’occasion. (Il est encore petit, tu pourras lui échapper facilement).

P.S.3 : Je suis allée en ville il y a quelques jours et je suis tombée sur ce petit objet (le truc emballé un peu n’importe comment). C’est un cadre magique. Je ne sais pas si tu connais mais tu peux figer une dizaine d’image. Je me suis permise d’en prendre une de Kaname et moi puis une de Kaname. Comme ça tu verras à quel point elle a grandit. Je te laisse le choix des autres images. A défaut d'avoir encore pu piquer de la brioche !  

Solveig,

apparemment je t’ai trop fait attendre avec ma lettre précédente (pour ma défense on s’était vu entre temps =p ) donc j’essaie de réparer ici cet affront!

Tout d’abord : merci beaucoup pour ta lettre et le cadre magique ! C’est toujours un plaisir de recevoir de tes nouvelles, de te lire, et je ne saurais te dire à quel point la surprise des photos jointes m’a ravi ! Même si… on dirait que celle de Kaname et toi a plus été faite par inadvertance qu’autre chose... Je suis



impatient de te montrer mes talents de moulinette développés avec mes camarades de chambrée ! Mouli-quéqueeeeeeette ! En haut, en bas, à gauche, à droite… Ces soirées-lààààà ! Hé, je te devine sceptique. N’empêche que j’suis certaine que ça doit arriver plus souvent qu’on y pense dans les douches communes. Dans les vestiaires communs. Dans les dortoirs communs. Dans les sanitaires communs. Ça, et les combats d’épée ! Et crois-moi, y a de belles épées dans le coin. Si tu veux croiser les plus impressionnantes mieux vaut prendre le créneau de douche de 7h30, les plus rutilantes plutôt sur du 20h, et les plus enthousiastes à 8h et 18h au passage des nouvelles recrues. Même s’il faut quand même bien avouer qu’aucune n’arrive à la hauteur (ou à la longueur ahahah) des courbes de mon Shushu. Est-ce que je t’ai déjà parlé de Shushu ? C’est l’âme artificielle/arbalète de mam’zelle poivre et sel. Quel beau gosse ce Shushu ! Un charisme de folie, un corps de rêve et une détente efficace ; la précision du pilon dont fantasme tout être émoustillable pour s’envoyer au septième ciel ! J’avais dit à Cal-ambour qu’on pouvait leur montrer comment faire avec mam’zelle poivre et sel, parce que visiblement ils avaient du mal à trouver comment s’emboiter (et c’est pas faute d’avoir essayé crois-moi ! à se tripoter sous l’excuse de « oh j’ai glissé », « oh je vais te sécher après ton plongeon dans la rivière », « ... puis te déshabiller », « ... puis te rhabiller avec mes mains traînantes », « … puis te lécher les » ah non pas jusque-là c’est vrai ; les préliminaires les plus looooongs de toute l’histoire des préliminaires crois-moi ! Et tout ça pour finalement un bisou sur la joue), mais ça se saurait s’il faisait des trucs simples le Cal-imero.

Genre l’épisode « Naëry-mécanique princière de mon p’tit cœur de veridium bleue ». Un mélodrame sans nom cette histoire encore. Il n’aurait pas pu se contenter de fantasmer comme un pré-adolescent sur l’animal et se laisser aller à quelques parties de jambes en l’air avec celui-ci au détour d’un bosquet ou d’une lhant airne ?! Ça m’aurait donné plus de matière pour mon prochain projet, m’enfin. Ça me laissera un champ vierge pour bâtir de ce côté-là ahahah. Et pourtant j’y ai cru à un moment, qu’ils allaient frotter le lard ensemble. Même si Cal-amar se défend de pas trop aimer la viande. Crois-moi bien qu’il fait la différence entre « viande et « viande » ahahah. Y avait tellement de tensions lors de leur quête et lors de leur détour au Village Perché… ouais y avait certainement celle de pas mourir bêtement dans le livre de la nana qui les avait missionnés. Et celle latente de leur dernier mélodrame/engueulade (crois-moi qu’avec ces deux boulets, entre les masques et la curiosité, les étoiles et le cœur, j’ai bouffé suffisamment de mélodrame pour toute ma vie de trousse !). Et c’était p’tet surtout la tension entre le beau gosse ténébreux et moi qui rejaillissait finalement !? C’est vrai qu’il est vraiment pas dégueu ce Naëry, et qu’il n’est évidemment pas insensible à mes charmes. Quoi qu’il en dise. Je l’ai déjà vu me reluquer la fermeture éclair à plus d’une occasion alors que je parlais à son Loupiac. Mais qui pourrait lui en vouloir ? J’ai, après tout, une très belle fermeture éclair ! Et puis bon, comment en vouloir à une si belle paire de fesses ? J’te les montrerai via la boule de vision de Cal-omnie, elles valent vraiment le coup d’œil ! Nan, ça montre pas directement les gens. Mais quand tu sais avec qui il traine à poil c’est facile ahahah. Et non, du coup c’est pas avec Cal-orie. Pour le coup notre p’tit Cal-eidoscope s’est un peu trop emmêlé les affects dans l’affaire. Hé j’ai pas lu dans ta lettre précédente qu’une certaine Agatha était intéressée par mon Cal-bute ?  

V’là qui me donne des pistes pour mon prochain roman ! L’Etalon des Guerrières. Un recueil d’histoires tirées de la réalité. Ouais, d’histoires libidineuses, on va pas se mentir. Eh mais c’est ce que demande le public et c’est ce qui se vend bien ! Est-ce que tu sais combien d’exemplaires du Cercle de l’Ombre ont été vendus rien que la dernière lune !? Un nombre indécent laissant penser que la mention « interdit aux moins de 18 ans » n’est pas du tout respectée ou alors qu’Aryon risque de se trouver en rade de main d’œuvre d’ici quelques années ! Est-ce que je te l’ai fait lire ? Je demanderai à Cal-deira de t’en déposer un exemplaire. Je pourrais même te le dédicacer ; c’est pas classe ça ? T’inquiète pas pour Cal-vaire, il a l’habitude de trimballer des colis improbables, et ça sera loin d’être la première (comme la dernière) fois qu’il mettra la main sur ce type de bouquin. Quoi que y en a une qui doit avoir plus l’habitude que l’autre ahahah. D’ailleurs quand on reviendra avec Cal-umet au Grand Port faudra qu’on se fasse des sessions toi et moi. Pour parler des Valkyries, coquine. Pour l’Etalon des Guerrières. Quoi que ma fermeture éclair t’est toujours ouverte. Comment dire non à tes arguments ? De mémoire de trousse ce sont les plus impressionnants que j’ai jamais vus (bien que Cal-vitie jure qu’un certain « Devon » en aurait d’aussi imposants) ! Il se fait plaisir le Capitaine Al Raggamuffin pour choisir ses Valkyries, nan ? Aaaah encore une donnée importante pour mon roman ! D’ailleurs, est-ce que tu crois qu’il est à voile et à vapeur, ou qu’il se coupe de cinquante pour cent des opportunités ? Al Raggamuffin. Cal-otte on sait déjà qu’il est pas regardant sur l’affaire.

En parlant d’affaire et d’arguments, Soly chérie, c’est quoi cette histoire de belle rencontre sans détail en détail ? Tu peux pas me dire qu’y a un loup sans me montrer le loup ! Je veux : son nom, son adresse, son portrait dessiné au crayon 2B, son casier judiciaire et la taille de ses bourses (ouais ouaiiis) ! Et les détails croustillants de la « nuit » qui n’est pas ce qu’on pense  ;) . Même si tu comptes pas le garder dans tes amours, j’ai besoin de ces informations pour mon travail de recherche. Scientifique. Scientifiquement érotique. Hé, on n’a jamais dit que l’un excluait l’autre ! Moi je suis complètement pour le travail de terrain et la retranscription fidèle sur le papier, après si les protagonistes n’y mettent pas du leur… Mais je peux comprendre que ma présence en impose dans un couple fragile. Dans une partie de jambes en l’air timide. Je ne suis pas du tout opposée au recueil oral (ahahahahahahahah) de ces charmantes activités, et si tu préfères la confession pour « éclaircir les choses » on peut s’arranger pour trouver quelques déguisements et jouer à l’initiée et la prêtresse ! Cal-anque doit bien avoir ça dans sa garde-robe. Entre autres. Même si clairement niveau bonnet on joue pas du tout dans les mêmes catégories uhuh. En parlant de bonnet, il t’a dit qu’il avait mis le nez dans celui d’une lieutenante du Myrmidon ? Vrai qu’elle est plutôt mignonne si on oublie la rectitude de son côlon ; si on me demandait de la décoincer…  

La prochaine fois j’te raconterai comment j’ai décoincé Sabine Double Pine (et des fois pas que double) de sa longue-vue. Ou inversement.


Bisous,

Apo-Calixte



P.S. : combien de temps crois-tu qu’il mettra à se rendre compte que sa lettre est partie avant qu’il ne l’ait finie ? Merci Réno ahahahah.

P.S. 2 : fais une léchouille pour moi à Kana, ça fait beaucoup trop longtemps que j’ai pas vue la belle.

P.S. 3 : le cadre magique était posé à côté donc j’imagine qu’il voulait te le renvoyer ? Y a deux photos en plus : Cal-Naëry (eh beau gosse non ?)-Loupiac (est-il pas le plus mignon des chantelunes ?)-la statue glooby de 2 mètres-moi, Cal-Zahria (ouais ils ont l’air un peu constipés, depuis Ruth c’est un peu ambiance « forteresse par jour de grand froid » entre les deux même si ça s’améliore peu à peu ; je t’ai parlé de Ruth ? … je t’ai parlé de Zahria ?)-Luz (je t’ai parlé de Luz ?)

P.S. 4 : y avait aussi un rubik’s cube à côté ; je suppose que c’est pour Samaël ?

Mon cher goujat,

Sachez jeune homme que le fait de voir une demoiselle en chaire et en os, ne vous octroie pas le droit de mettre du temps à répondre à ses missives ! Non mais dis donc ! Je me suis prise à ton jeu de lettre, c’est à toi d’en assumer les conséquences è.é D’ailleurs, si je peux me permettre… Tu devrais prendre un peu plus de mesure concernant tes affaires. J’ai comme l’impression que tu as un peu trop confiance en n’importe qui. Quoi que la dernière que j’ai reçu était hilarante. Même si je dois admettre qu’au début je me demandais quel gloot t’avais piqué. Tu me diras que j’aurais pu me douter que ce n’était pas toi mais tu es toujours si calme, on est pas à l’abri du jour où tu vas relâcher toute la pression.

En tout cas j’espère que tu te portes bien, je n’ai pas eut l’occasion d’avoir beaucoup de nouvelles de toi. (Mais je suis ravis de savoir que cette chère Apo-Calixte se porte diablement bien) Concernant l’image de Kana et moi, elle n’a pas été prise par inadvertance mais nous avons toutes les deux la bougeotte alors est-ce que tu sais à quel point c’est difficile ? Sans compter que je ne voulais pas user tout les emplacement. Même si j’avoue ne pas avoir résisté à prendre une photo de Samaël avec le rubik’s cube. D’ailleurs j’espère que tu voulais bien nous le faire parvenir… Si ce n’est pas le cas je te le renverrais sans soucis. Il l’adore. Même si je ne comprend définitivement pas comment on peut rester des heures à faire tourner des petits cubes sans se lasser. D’après mes parents le microbe est resté deux bonnes heures dessus avant de daigner en décrocher un peu. Si ce petit finit à la logistique de la garde sache je t’en tiendrais pour responsable ! (Aucun rapport, enfin si, bref, c’était l’anniversaire de Sam. Je lui ai donc dis que tu avais pensé à son anniversaire. Joue la comédie pour ton salut et le mien s’il te plaît). Ah et à l’avenir il serait sympathique de préciser si vous parlez de Samaël ou de Sammael. J’avoue avoir un peu séché… Quoi que l'orthographe était celle de mon fils mais dans le doute... J’ai dis à Sammael que tu lui passais le bonjour. Elle m’a promit de lui laisser une petite place en bas de la feuille et Samaël tenait aussi à te remercier donc… Ne t’étonnes pas si la lettre te semble épaisse.

Tiens je voulais te raconter quelque chose qui m’est arrivé pendant mon jour de repos ! J’étais un peu déprimée J’avais quelques trucs à faire donc je suis me suis rendu à la ville aquatique. Quoi qu’en vérité, je sais pas franchement pourquoi j’ai choisis cette destination. Enfin si, je le sais mais c’était une idée débile. Bref, passons. Je me suis rendue au marché aux coraux (évidemment). Je cherchais à dénicher des nouveaux bijoux, ils sont moins cher à cette période. Apparemment les cristaux sont plus facile à dénicher ce qui fait baisser leur valeur. A force de fouiner je suis tombée sur un sacré bonhomme ( et une sacrée pierre aussi mais je la lui ait donné). Il était gentil quoi qu’un peu bizarre, il a absolument tenu à me tenir compagnie. Soit disant qu’il était noble collectionneur de pierre et que mes yeux lui étaient utiles pour trouver des perles rare. Ma foi, j’avais du temps à perdre ! Donc j’ai finis par trouver un œuf de Teisheba à la vente (oui ça n’a aucun rapport et alors?), nous sommes aller boire un verre, mon œuf à éclot (c’est une teigne, je te le présenterais). Donc pour en revenir au sujet principal, j’ai passé quelques heures en compagnie de cet homme et le courant n’est pas très bien passé je dois dire. J’ai finis par me mettre en colère, je n’aurais pas du mais il était… Désagréable et parlait de chose qu’il ne connaissais pas j’en suis sûre. J’ai finis par m’en aller et tiens toi bien : Il m’a rattrapé, m’a avoué qu’il n’était pas noble, que son nom n’était pas le sien et que quelqu’un avait payé pour qu’il « me fasse du mal ». Sérieusement ? Qui voudrait faire mal à quelqu’un avec des mots ? Sans connaître la personne et puis, pourquoi quelqu’un m’en voudrait à ce point ? Tu crois que je suis une mauvaise personne ? Peu importe, j’ai préféré m’en aller.  

La lettre que j’ai reçu était un véritable bazar et je n’ai pas tout compris. Donc je ne sais pas si j’ai le droit ou pas mais… Qui sont Naëry, Luz, Ruth et Zahria ? Enfin je suppose que ce sont les gens des photos et j’ai cru comprendre que toi et le garçon étiez assez proche hihi. Encore que je ne sais pas si proche s’emploie dans le cas de figure que j’ai cru comprendre. Ce sont tes amis ? Tu me diras, ça ne me regarde pas. Pour ce qui est d’Agatha, je crois effectivement que tu lui plais bien. Elle ne t’as rien dit lors de ton retour au sud ? Je crois bien que vous y étiez en même temps. Et avec Reno ? Aaaah, c’est moi qui suit sur place et je ne suis même pas au fait des ragots ! C’est injuste ! Je compte sur toi pour me mettre au courant eheh.

Donne moi vite de tes nouvelles !

Apo,

Je te remercie pour l’heure des douches mais je peux t’assurer d’une chose : Si l’envie de voir quelques belles… « Epées » me prend, je n’aurais pas besoin de filouter dans les douches. Contrairement à d’autre ! (Quoi que si tu veux voir une sacrée ligne abdominale, tu devrais lorgner un peu plus Caleb, de la civile. Dame nature l’a plutôt bien gâté,  en plus d’un charmant visage. Ne fais pas cette tête, je suis tombée dessus par hasard un lendemain de soirée.)

Dis à Calixte de me faire parvenir un de tes écrits, je suis curieuse de voir ce que ça donne. Même si j’avoue ne pas être sûre de vouloir le lire. Je crois que ma curiosité me perdra mais je suis certaine que ça, tu l’avais déjà remarqué n’est-ce pas ? Et euh… Merci pour tes...Compliments mais je crois que je vais devoir décliner tes… « offres » une prochaine fois, peut-être, un jour, on en discutera quand vous serez de retour au grand port.

Concernant « la belle rencontre » considère que c’était une erreur de parcours. Ce sont des choses qui arrivent. Après discussion nous avons décidé d’en rester la. C’est ainsi. Mais je crois que ça me fait un peu de peine. Enfin, j’ai vécu pire et je crois qu’il vaut mieux que je garde ce genre de chose pour moi. Son identité n’a rien de très… mystérieux. Il m’a embrassé devant tout le monde à la soirée Valkyrie/Civil alors tu sais… Valentino Rivolti. Un officier supérieur, ça doit te dire quelques choses. Enfin on s’en fiche, ça a finit bien avant de commencer. Et ce n’est pas plus mal à bien y réfléchir.

Pourquoi Calixte a-t-il des déguisement ?
Il a vraiment mit son nez dans le décolleté de la lieutenante ? Mon dieu qu’est ce qu’il n’est pas capable de faire… Le pauvre. Il ne l’a pas trop mal vécu ?

Prend soin de toi et de ton maladroit de camarade.
Je vous embrasse fort.

Soly Chérie :D  

Ps : Coucou Calixte,

C’est Sammael, une autre valkyrie. On a déjà dû se croiser à la caserne mais sans plus. Mais comme j’ai le même nom que son fils quand elle a reçu ton rubik’s cube on ne savait pas si c’était pour lui ou moi. Elle l’a donné a son fils mais m’a proposé de te saluer dans cette lettre. Du coup je voulais te remercier parce que le temps qu’elle passe à lire tes lettres ou écrire celles qu’elle t’envoie c’est du temps qu’elle passe pas à nous embêter. En plus je suis dans sa chambre moi, t’imagine pas à quel point je suis contente. D’ailleurs c’est aussi du temps qu’elle passe pas à dormir et ron… Bon elle veut pas que je finisse cette phrase apparemment. En tout cas entre les lettres et les moments ou elle s’occupe de son familier on est plus tranquille qu’avant nous, et te remercie. (Il y a quelques collègues du même avis). D’ailleurs en parlant de collègues, Sol’ nous a parlée d’une soirée "valkystique" c’est ça ? Elles sont pas toutes partantes mais moi carrément ! On se verra sûrement lors de cette soirée du coup.

Bonne chance avec Solveig, elle gentille mais ça doit pas être facile pour toi non plus de la côtoyer

Sammael Masao

P.S 1 : Bonjour Monsieur Caliste Calixte,

Je suis Samaël. Le fils de Solveig. Je t’écris cette lettre pour te dire merci du jouet que j’ai eut pour mes 7 ans. Maman a dit que j’étais très intelligent parce que j’ai presque réussit à le faire en une fois. Je me suis beaucoup amusé avec et j’étais très content d’avoir un cadeau de toi même si je te connais pas. Maman a dit qu’un jour on se verrait tout les trois et même que j’aurais le droit de te faire une blague pour la couleur sur la peau de la dernière fois. Elle a aussi dit que tu avais un pouvoir de te cacher dans les objets. C’est vrai ? Moi j’aimerais bien avoir un pouvoir comme toi ou comme maman. Mais j’en ai même si je suis encore petit.

Au revoir.

Sammaël Prêth.

P.S 3: Je t’ai renvoyé le cadre, tu ne pourras pas dire que cette fois elle n’est pas cadré ! Sam avait les yeux vissé sur le jouet, moi je n’ai pas bougé d’un iota et c’est ma mère qui a prit la photo. Interdiction de te plaindre ! Fais attention, il y a aussi des biscuits secs dans le paquet. Déguste les biens c’est Sam qui les a fait de ses blanches mains ( et avec l’aide de maman parce que tout de même…)

P.S 4 : Ne laisse plus Apo m’écrire de lettre sans surveillance, je n’en ai pas compris la moitié…  

Solveig,

Je… par où commencer ?
Désolé pour la lettre précédente ? Pour l’histoire du délai ? Pour Réno ? Pour Apolline ?

Autant elle a usuellement la langue bien pendue, autant elle est fort évasive sur ce qu’elle a écrit à la suite de ma missive pour toi. … Tu as raison, j’aurai dû y faire plus attention. Je crois qu’avant de recevoir ton rapide retour, je n’avais pas vraiment réalisé que mon premier jet t’était parvenu. Agrémenté d’une plume annexe. J’avais même recommencé une autre lettre, pensant simplement que j’avais perdu (ou jeté par erreur) la première.

Du coup…
Tu peux dire à Agatha que Réno a des origines marines de dumctopus qui s’en ressentent dans son parfum et son service trois pièces. Qu’il vit encore chez ses parents. Et que si elle est prête à succomber à ses avances il lui faudra aussi affronter la relation œdipienne qu’il entretient avec sa mère pour se faire une place dans sa belle-famille.

Qu’elle évite aussi de lui emprunter ses affaires en post coït (si jamais elle se laisse tenter par celui-ci et son exotisme océanique) car il n’est pas impossible que du poil à gratter y trouve son chemin.
Et qu’elle ne partage pas son verre lors des sorties Valkystiques au risque d’une accélération subite de son transit intestinal.

Rancunier ? Moi ? … Peut-être un peu. Juste un peu.
(Quel traître aussi !)

Enfin, j’imagine que si tu l’as trouvée hilarante (la lettre… et/ou Apolline…) c’est toujours ça de positif ?

Le rubik’s cube était effectivement prévu pour ton Samaël ; je suis heureux de voir que le jeu lui plait ! Et que ce soit tombé pour son anniversaire. J’avouerai que… ça n’était pas du tout fait exprès… Mais je jouerai la comédie pour ton salut et le mien, puisque c’est si gentiment demandé ! Je ne suis pas le meilleur des acteurs, mais cela devrait être dans mes cordes (ou pas). La photo est top (les sujets sont adorables… et ils ne bougent pas =p) et j’ai été agréablement surpris de lire la plume de ton microbe. J’essaierai de refaire un tour à la petite boutique de jeux sur la Place Commerçante avant mon retour au Bastion ; ils ont une chouette collection de jeux de logique.

J’ai aussi été surpris par la partie de Sammael… bon, globalement j’avouerai avoir été surpris par toute ta lettre. Bref. Je ne suis même pas certain qu’on se soit vraiment parlé un jour. Même si on s’est certainement croisés au Bastion. Au moins au réfectoire. Ou aux entraînements. Où vous devez certainement passer beaucoup plus de temps que nous (les membres de la logistique). J’ai encore des courbatures du dernier entraînement où a tenu à me traîner le lieutenant Calyx. J’ose à peine imaginer les vôtres. Autant je suis à peu près certain qu’on puisse vous tenir tête dans le vidage de choppes de bières en soirée, autant je suis tout aussi certain qu’une seule d’entre vous suffirait pour mettre à terre l’ensemble de la logistique. Emeor Calyx compris ; pour peu que vous l’affrontiez en retenant en otage un important document administratif entre les mains. Et puis si maintenant tu es en plus dotée d’un teisheba… Enfin, encore faut-il qu’il t’obéisse un minimum. Tu me diras comment se passe la cohabitation !

A tout hasard, il t’a donné son vrai nom cet étrange personnage que tu as croisé à la Ville Aquatique ? Par curiosité.

Je n’ai pas pu m’empêcher de lire la partie adressée à Apolline… Pour ma défense je cherchai celle des Sam. Et je suis curieux. Et il parait que je suis un goujat. Et comme quoi si tu n’es pas au courant de tous les potins du Bastion, moi non plus. Il y avait quelque chose entre Valentino et toi !? … ceci dit, il est assez… volage. Marrant d’ailleurs comme notre vocabulaire concernant ce sujet est très flatteur pour les hommes et très insultant pour les femmes. Bref. Disgression. Je me demande si Zahria n’a pas fait partie de ses conquêtes. Ou inversement. Zahria est effectivement une amie (et oui, c’est la jeune femme à la peau mate sur la photo). Une collègue de la Garde. Mais surtout une amie chère, pour moi. Et une source d’inspiration pour Apolline, visiblement. Elle est sergente à la Régulière, plutôt basée à la Capitale. On s’est rencontrés peu après mes années à l’Académie Militaire, et elle m’a pas mal aidé à pallier à mes deux mains gauches (et mes deux pieds gauches, a en croire le pauvre décolleté de la lieutenante sur laquelle j’ai chuté. Rien de plus, quoi que sous-entende Apolline). Elle est géniale. Et adorable. Faut juste pas être à côté d’elle lorsqu’elle a une pinte de bière entre les mains ; elle a tendance à en renverser la moitié sur son entourage. Mais peut-être que tu la connais déjà un peu ? Elle doit être d’une promotion proche de la tienne je pense. Si ça n’est pas le cas (ou même si c’est le cas, à la réflexion), il faudra que je t’amène à la colocation Luzah la prochaine fois qu’on sera ensemble sur la Capitale ! La colocation qu’elle a avec Luz (la jeune femme rousse sur la photo). Oui, elles vivent ensemble. Mais platoniquement. Enfin, pas tant que ça. Mais Zahria est avec Vrenn, et Luz avec Naëry. Même si des fois y a des mélanges. Quoi que pas entre tout le monde ? Je crois… ? Enfin c’est un peu compliqué. Et peut-être un peu autant le bordel que les souterrains du Bastion. Enfin « bordel ». Sans jeu de mots. Avec jeu de mots ?

Et oui : Naëry et Luz sont ensemble. Et malgré ce que mes dernières lignes semblent sous-entendre, je ne fais pas partie de ce joyeux méli-mélo. Avec Naë on est… je ne suis pas sûr que « proche » soit le terme exact. Nos chemins se mêlent et s’entre-mêlent, mais… Je ne sais pas trop ce qu’Apolline a bien pu te dire sur le sujet pour que… La base de notre relation c’est plus le mélodrame qu’autre chose. On s’est rencontrés lors de l’expédition à la Cité Enfouie (y avais-tu participé ?), et alors qu’on s’était juré de protéger Krysta, la jeune aventurière de notre escouade, elle est la seule de nous à y être restée. Elle a… mes souvenirs de la fin de l’expédition sont un peu flous (je crois que je me suis pris un mur ?), mais elle a disparu dans les tréfonds et… on l’a perdue. Naë et moi nous nous sommes par la suite recroisés à un moment… délicat pour moi. Et il n’est pas impossible que heu… que j’ai menacé de le tuer à ce moment-là. Très clairement pas mon moment le plus brillant (et très loin de mes habitudes mais… si rien ne l’excuse, c’était une époque compliquée pour moi). Mais l’on partait déjà sur de très bonnes bases relationnelles donc autant poursuivre. Le hasard (ou Lucy ?) nous a fait nous revoir en quête et remettre les choses à plat. Pour autant que l’on puisse mettre les choses à plat avec quelqu’un qui a menacé notre vie. Et comme ça devenait trop facile, il y a eu, comme tu dis, une « erreur de parcours » ? Dans le sens où mon corps et mes sentiments se sont dit que ça serait sympa de développer une attirance tout à fait inappropriée dans le contexte. Donc… je ne suis pas certain que l’on puisse dire « proche ». L’affectation au Grand Port était notamment bienvenue pour m’éloigner de tout ce chaos relationnel. Et comme tu peux le voir aux photos, je reste assez logique dans cette démarche. Je… crois… que je n’ai jamais été autant partagé que concernant Naëry. Et à mon grand dépit… et ma honte, certainement ; nos interactions cristallisent sans doute toute la laideur et la bêtise dont je suis capable.

Alors non. Nous ne sommes pas proches dans le sens que tu avais l’air de le sous-entendre. Même s’il y a bien quelque chose d’indicible qui semble nous lier. Peut-être tout simplement nos connaissances (nos amis) communes, déjà ? Le monde est parfois très petit, non ? Qui aurait cru que tu connaitrais mieux que moi les reliefs de la bouche de Valentino, alors que je peux l’observer de mon lit ronfler toutes dents dehors ? Ceci dit, si les choses ne sont pas trop tendues entre vous suite à « l’erreur de parcours », je serai ravi que tu lui empruntes de temps à autres sont cristal de communication pour que l’on puisse parfois discuter plus directement =) (ou peut-être que l’une des Valkyries en a aussi un ? Sammael ? Il faudrait juste le lier au mien à l’occasion) Ca me permettrait aussi de vérifier si mes lettres disparues ont en réalité été complétées par Apolline, ou juste perdues…
Je pense que l’on restera encore quelques jours à la Caserne principale avec Réno, mais l’on devrait être sur le Grand Port pour la fin de la semaine. On essaie de s’organiser une soirée Valkystique au Requin Soul’art pour l’occasion ?

… et si tu as toujours une idée pour que j’échappe à ma réunion familiale qui se profile, je suis ouvert aux suggestions (malgré le rire diabolique) !

A bientôt !


Cal



P.S. : merci à Samaël (et à ta maman) pour les biscuits ! Ils sont très bons, et j’ai dû faire fusionner Réno dans la table pour éviter qu’il ne les mange tous.

P.S. 1 : ci-jointes les… œuvres d’Apolline. Le Cercle de l’Ombre (dédicacé…), et le début de L’Etalon des Guerrières. Apparemment celui-ci est encore en cours d’écriture, mais elle aimerait ton retour pour certaines… références (je n’sais pas, tu pourras voir ça directement avec elle lorsqu’on sera de retour au Bastion… là je profite d’un moment où elle est en vadrouille pour écrire cette lettre en paix).

P.S. 2 : est-ce abusé si je ramène quelques friandises pour Kana ? J’ai l’impression de passer plus de temps à la couvrir d’attentions culinaires qu’à la faire sortir se dépenser… Mais elle est en pleine croissance, non ?

P.S. 3 : je voulais te parler de Ruth, mais

Calixte,

Pardonne ma réponse tardive, le capitaine m’a envoyé en mission sur le tard. Je pensais que nos chemins se croiseraient lors de ton retour mais force est de constater que je ne serais pas là. Excuse aussi mon écriture alambiquée et les tâches d’encre, écrire sur le dos d’Adonis n’est franchement pas une chose aisée et les rares pauses que nous nous autorisons sont pour manger ou nous reposer. D’ailleurs je t’écris sans être sûre de pouvoir te faire parvenir cette missive. Quoi qu’avec un peu de chance Valentino acceptera que nous fassions un léger détour afin que je la confie à un messager.  

Enfin… J’espère que tout s’est bien passé de ton côté et je suis désolée de ne pas avoir pu répondre concernant Kana. J’espère quand même que tu lui as rapporté de quoi grignoter ! La pauvre ! Tes départs sont toujours compliqués pour elle, même si maintenant elle est en quelque sorte devenue une petite mascotte. Je crois qu’il n’y a pas un jour ou quelqu’un ne vient pas lui grattouiller la tête. C’est tant mieux tu me diras elle n’est jamais vraiment seule, ne s’ennuie pas et ça travail sa sociabilisation. Mais si tu veux mon avis - et même si tu ne le veux pas - , lors de ton prochain jour de repos tu devrais prendre le temps de l’emmener en balade. Même si il m’arrive parfois de le faire, je ne suis pas toi et ça se voit !

J’ai aussi transmit tes… Indications concernant Reno. Agatha n’a pas dit grand-chose mais je crois qu’il peut aller se rhabiller. Son regard en disait bien plus que mille mots. Je ne peux m’empêcher de réitérer : tu as des fréquentations bizarre ! Je crois que je peux comprendre ta frustration mais ne leur en veut pas, cette lettre, bien qu’elle ne soit pas de toi était franchement tordante. Incompréhensible aussi mais tordante. Je pense qu’Apolline aurait payée cher pour voir ma tête avant que je ne comprenne que ce n’était pas toi !

Ne dépense pas ton argent pour Samaël, il a bien été gâté pour son anniversaire justement et je ne suis pas sûre d’être en mesure de t’offrir autant de chose en retour. Contente toi d’aller lui rendre visite lorsque tu pourras, il sera ravis. Ce gamin est d’une facilité à satisfaire que s’en est effrayant. Parfois je me demande de qui il tient ça. Sans doute pas de son père c’est certain. Je me réjouie facilement d’après toi ? Sinon je ne vois pas de qui cela pourrait venir. Ma foi, c’est ainsi. Par contre je n’ai pu m’empêcher de noter… Tu penses vraiment pouvoir nous tenir tête en matière de vidage de bière ?:) Je te met au défi ! Pendant la soirée Valkystique ce sera toi, moi et deux choppes ! J’ai subitement hâte de rentrer. En plus nous avons prit un peu de retard lors du trajet alors Valentino refuse que je m’arrête pour chasser ou récolter des fruits, nous mangeons quasi uniquement des rations de survit et… Elles portent bien leurs noms. Je me demande qui est l’Homme dont les papilles gustatives atrophiées ont validées une telle infamie. Même si j’avais prévu le coup (j’avais acheter deux belles pièces de boucton avant le départ), la pilule reste difficile à avaler. Si je me débrouille bien ou que je mange toutes les rations, Val’ accepteras peut-être de faire quelques courses pour le retour...

En parlant de la mission Azazel, mon teisheba, grandit bien ! Il a réussit à nous faire peur à nos chevaux en plein milieux du Grand Port le jour de notre départ. En plus je suis tombée sur Valentino. Un peu comme dans les romans à l’eau de rose tu sais, quand la princesse chute et que son amant tombe en tentant de la récupérer. Sauf que la ça n’avait rien de gracieux et qu’en plus Aza n’a rien trouvé de mieux que m’électrocuter l’arrière train. Rien qu’en y repensant j’ai envie de m’enterrer six pieds sous terre. Tu ajoutes à cela le fait que je n’ai prit qu’un sac de couchage, un orage et le fait que je sois obligée de partager la tente de mon binôme et tu as une idée du séjour que je vis. Parfois j’ai l’impression que Lucy se rit de moi. Un peu trop d’ailleurs mais je crois que c’est comme ça ! Et au cas où tu aurais un doute, je n’ai pas fais exprès de ne pas emmener de paquetage. Je préfère simplement dormir à la belle étoile et en pleine saison douce… Je ne pouvais pas deviner qu’il y aurait de l’orage !  

L’homme que j’ai rencontré à prétendu s’appeler Olivander de Maquis puis Robhan Vrynn. L’un était noble, le second n’était qu’un pauvre aventurier sans le sous. Mais je ne suis pas certaine qu’il me dise la vérité. Après tout je n’ai pas décelé le premier mensonge alors… Et puis ne t’embête pas trop avec ça, je suis certaine que ce n’était qu’un affabulateur rien de plus.

J’espère un jour pouvoir rencontrer tes amis ! La façon dont tu les décris donne franchement envie d’aller faire un tour à la capitale ! Malheureusement il m’étonnerait fort que j’ai connu Zahria. Mon parcours à la garde est quelque peu… Différent des autres. Je suis entrée dans les ordres à l’âge de seize et ait suivit un cursus accéléré en un an. Je n’ai pas eut le temps de respirer et dès que j’ai eut finit j’ai été assigné à la forteresse. Autant te dire que je n’ai pas pu nouer de lien. De même lorsque j’y suis revenu avec Samaël. Désolé.

Par contre, je dois dire que je suis étonnée de voir que tu as pu menacer quelqu’un de le tuer ! C’est vraiment dans tes habitudes ? De même que le reste de tes mots… Je crois que je te cerne un peu mieux qu’avant. C’est normal tu me diras, avec le temps ! Mais c’est bien loin de ce que j’imaginais ! Oh et je ne dis pas ça comme un reproche hein ! Simplement que je découvre un tout autre Calixte. Et je crois qu’il a l’air amusant. Mais dis moi, plutôt que de te poser un million de question et de te dénigrer de la sorte, as-tu parlé avec ce Naëry ? Je pense que personne d’autre que lui ne peut soulager à la fois ton esprit et ta conscience. Enfin ce n’est que l’avis d’une vieille fille de trente trois ans alors tu sais… :D  

Et oui je connais mieux que toi les reliefs de la bouche de notre supérieur et pas que…

Lorsque je serais de retour et que tu ne seras pas repartie à l’autre bout du royaume, organisons -enfin- cette soirée ! A force d’en parler j’ai l’impression qu’elle n’existera jamais ailleurs que dans nos lettres !

D’ailleurs je t’ai trouvé la mission et l’excuse parfaite afin d’échapper aux retrouvailles familiales (ce n’est pas parce que je suis absente que je ne pense pas à tout!). Je pensais pouvoir être présente pour cela, malheureusement Yuduar en a décidé autrement. Donc tu as sans doute du trouver sur ton lit une petite enveloppe avec les coordonnées d’un village à quelques lieux du grand port. Tu y trouveras la maison de ma famille (ils sont bien entendu au courant). Pourrais-tu présenter Kana à Sam ? Je lui ai promis (je lui promet un peu trop de chose je crois…) qu’il l’a verrait un jour. Je me suis dis que c’était une bonne occasion de faire une pierre trois coups. Tu rencontres Sam, il rencontre Kana, tu emmènes Kana se dépenser. Ce n’est pas le plan parfait ?! Et puis tu verras, mon fils n’est pas difficile à vivre. J’aurais vraiment aimé vous accompagner mais je ne sais pas combien de temps je serais absente alors… Prend soin de lui pour moi !
Bisous,

Sol'

Ps : Je t’ai joint quelques rations de survit. Elles semblaient te manquer, je ne voudrais pas que tu puisses oublier le goût délicieux qu’elles possèdent ainsi que leur doux arôme de papier mâché. Miam ! (Ne jette pas le paquet tout de suite. Il y a aussi un foulard dans la boite. Je l’ai acheté à un marchant ambulant. Quand je l’ai vu je me suis dis qu’il t’irait bien, va savoir pourquoi.)

Ps 1 : Tu pourras dire à Apo que « Le cercle de l’ombre » est fort intéressant. J’ai eut la riche idée de l’emmener et il occupe plutôt bien mes soirées solitaires !  

Sol,

J’espère que cette lettre t’arrivera pas trop détrempée, car le temps est ici vraiment misérable. Déjà deux jours d’averses diluviennes, qui n’arrangent pas l’atmosphère humide et froide du Temple. Y es-tu déjà passée ? Au Temple. LE Temple. Pas le petit (quoi que celui de la Capitale n’est pas si petit que ça) présent dans la plupart des villes et villages, mais vraiment le grand Temple à proximité du Lac (LE Lac… les lieux sont étrangement nommés en Aryon parfois, non ?). J’aurai probablement pu attendre quelques jours d’être moi-même rentré au Bastion pour te conter mes dernières péripéties mais… ça fait trois bonnes heures que je tourne en rond, et la méditation a ses limites. Du moins pour moi. Je crois que Naëry y est encore.

Te souviens-tu de la soirée au Requin Soul’Art d’il y a deux grosses semaines déjà ? Pas celle de la valkystique, mais celle où on est allé que tous les deux. Où tu as emprunté (taxé ?) le tricorne et la bouteille de rhum au soi-disant pirate. Celui aux mains baladeuses. Celui qui a fini dépourvu de son chapeau, sa boisson, mais aussi ses bourses du coup. Clairement pas le plus brillant des esprits, mais je n’étais visiblement pas non plus au plus haut de ma gloire. Le fait est qu’il m’avait refilé une carte au trésor (qui, au petit matin après avoir décuvé, tenait moins de la carte au trésor que du dessin artistique de parties génitales) dans laquelle était glissé un coupon pour une croisière vers Labyrinthia. Quel rapport avec le Temple ? L’histoire est un peu longuette, mais il y a bien un lien. Intrigué par cette croisière (et séduit par l’idée de vacances, parce que personne ne devrait avoir à subir trois assignations de suite avec Réno ; même si je l’adore) je suis allé réclamer quelques jours de congés (heu oui, les « quelques » se sont un peu transformés en « pas mal ») et ai pris la direction du navire indiqué sur le billet. Tu commences à connaître ma malchance (probablement aussi efficace que ma maladresse) : je n’avais pas entre mes mains un simple pass pour la croisière. Non. C’était celui d’un des membres du groupe musical des 7-1-9 (a priori groupe populaire et décalé de la Capitale, connu pour ses costumes extravagants notamment de poulor…). Et je n’étais pas le seul à m’être fait « avoir ». Naëry (oui, oui, toujours le même) et Adrian (un jeune garde de la Capitale) avaient les tickets complémentaires du trio musical. Et comme ça coûtait deux cristaux clairs d’annuler cette affaire, on a pris le parti de rester pour la croisière et de nous faire passer pour ledit groupe de musique. Etonnamment… on s’en est plutôt bien sortis ! Le public était agréable et tolérant… et peut-être pas insensible aux charmes de mes deux partenaires, à en croire les œillades de leurs groupies !

L’arrivée sur Labyrinthia a été cependant plus mouvementée, et légèrement angoissante. Moi qui avais hésité à amener Kana pour la croisière, je suis finalement content de l’avoir laissé au Bastion. Ça aurait été un peu trop houleux comme première aventure pour elle. Et surtout pour moi, avec elle. Labyrinthia n’est pas une destination très prisée, malgré le développement du tourisme ces derniers temps. Mais à notre arrivée, deux navires y faisaient déjà des chassés-croisés et notre Capitaine à maintenu le notre à distance le temps de faire le point sur la situation. A distance, et peut-être pas au bon endroit, car nous avons été surpris par une créature marine dangereuse… qui a un peu précipité notre débarquement dans un mélange d’eau de mer, de débris de bois et de cris. Il n’est pas impossible que j’ai bu la tasse à cette occasion, et nous avons du longuement chercher Adrian avant de le retrouver sain et sauf. Non, vraiment, je crois que si Kana avait été présente… Je ne pense pas être prêt à la voir en situation de danger. Mais est-on jamais prêt ? Choisissons-nous vraiment ? Il est probablement utopique de ma part de vouloir la soustraire à jamais des vices du monde… Peut-être devrais-je investir dans l’une de ces armures pour familiers ? J’en ai vu qui avaient l’air très bien dans les boutiques aux abords du quartier touristique du Grand Port. Viendras-tu m’aider à choisir ? Nuls doutes que ce n’est pas Kana qui sera contre !

Pour revenir au sujet initial, Labyrinthia… et bien je n’ai aucune idée d’à quoi ça ressemble vraiment. En dehors de son littoral, je n’en ai rien vu. Comme nous avons dû profiter du transport de l’expédition scientifique présente sur place tandis que notre navire était abimé, nous n’avons pas eu le choix des circonstances de retour sur le continent. Adrian et moi avons cependant pu ramener un magnifique souvenir de l’île, que j’ai hâte de te présenter ! A toi, à Kana, et à Samaël. Je ne t’en dis pas plus à ce sujet, ce sera la surprise.

C’est bon.
T’es sûr que tu veux pas lui laisser mon dernier extrait ? C’est elle qui a dit que le Cercle de l’Ombre occupait bien ses soirées solitaires. N’est-ce pas, Soly chérie ?
Oui je suis sûr, oui. On en était où ?
« On », j’sais pas. Moi j’en étais à essayer de glisser un peu de littérature de qualité dans ta missive mais… ah ! Tu lui racontais pour Hareng !
Apolline !
Ah pardon, y avait marqué « surprise ». Faut que t’écrives plus gros aussi. Hé, tu sais c’qui est gros sinon ?

Du coup pour faire court : notre croisière a été écourtée, on nous a déposés sur le continent, et actuellement nous (Adrian, Naëry et moi…
Et moi !
… et Apolline) sommes sur la route du retour. Comme il nous restait quelques jours de congés, on a décidé de passer par le Temple. Et d’y rester coincés, du fait des intempéries.

Ce qui ne l’empêche pas de profiter d’un autre coursier qui ira affronter la tempête pour livrer cette lettre.
Il allait de toute façon prendre celui du Temple.
Si peu de considération pour ses collègues, si peu… Avoue que plus que le temps, c’est la compagnie qui te fait trainer des pieds !
J’ai effectivement retrouvé ici ma sœur Gwen-Aël (celle que tu avais brièvement croisée l’autre jour, c’était Enora, je pense que tu n’as jamais vu Gwen), qui est dans les ordres. Nous ne sommes pas si proches que cela, mais c’est toujours un plaisir de passer un peu de temps avec elle. Dans notre famille traditionnelle et exclusivement tournée vers la Prévoyance (le domaine de travail familial), nous sommes peut-être les deux vilains petits gloots.
Il faudrait que je fasse un roman sur le Temple, l’ordre, tout ça… j’suis sûre que y aurait un bon public autour de ce sujet. Est-ce que tu crois que si je demande à Gwen… ?
Non. Ceci dit, il est effectivement intéressant de passer un peu de temps au contact de ceux qui vivent dans la foi. Je ne suis personnellement pas très versé sur le sujet, mais il y a là tout un monde à découvrir ! De part l’histoire, déjà, de la religion et des pierres qui l’accompagnent. Et l’abord de la théologie est tout de même intrigant. Y es-tu sensible ?

Samoussa connait Lucy.
Eeeet je suis désolé d’avoir présenté Apolline à Sam. Et à tes parents. Elle a encore squatté ma besace de manière inopinée lorsque tu m’as donné la « mission » la fois dernière.  
Hé on a fait plein de jeux avec Samoussa ! Même quand il s’est mangé une racine en me coursant il rigolait ! Il est chouette ce gosse, j’l’aime bien. Un peu trop sage (t’es sûre que c’est le tien ?) mais chouette quand même.
Sam a été très mignon, et quoi qu’en dise Apolline, les mimiques qu’il a sont bien les tiennes ! Ce qui est assez amusant. Ta mère nous a fait participer (Sam, Kana, Apolline et moi… et ton père, qui ne semblait pas en mener plus large) à la préparation de mets typiques du coin… c’était très gentil à elle, mais je comprendrai qu’elle ne souhaite pas retenter l’aventure de sitôt ! La cuisine ne ressemblait plus à grand-chose après notre passage.
Par contre on voit de qui toi tu tiens pour certains développements !
Apo…

En parlant de développement, on parle du fenrir dans la pièce ou bien ? Naëry ! Tu y crois qu’il a passé son temps à l’esquiver ?
C’est faux !
Ou à présenter sa jolie façade de courtoisie. Celle-là même qui donne envie de le secouer pour le remuer un peu. Ou de le serrer fort en lui répétant que ça va aller. Mais j’ai pas de bras. Tu feras ça pour moi, Soly chérie ? L’un et/ou l’autre, j’suis pas regardante. Et puis si tu veux m’serrer moi…
On va s’arrêter là, hein ? Rencontrer Naëry c’est toujours un peu complexe pour moi, Sol, mais… ça va tout de même de mieux en mieux. C’est juste que… effectivement, il m’est plus facile de gérer certaines choses avec de la distance. Parfois il est plus aisé de voir l’eau couler sous les ponts avec un peu de hauteur, plutôt que les pieds directement dedans.

Magnifique.
N’est-ce pas… A bientôt, Sol ! On devrait débarquer au Bastion dans maximum une semaine.
Bisous, Soly chérie !


Cal & Apolline



P.S. : désolé pour l’étrange tournure de la seconde partie de la lettre, on l’a écrite avec la scribouilleuse d’Apolline pour que ce soit plus simple.

P.S. 2 : j’espère qu’elle n’aura pas trop pris l’eau, mais je te joins la petite toile d’une artiste présente sur la croisière. A l’adresse de tes parents. Qui se désespéraient d’un mur un peu trop blanc dans les… toilettes.

P.S. 3 : ta famille est vraiment adorable et, alors que Sam, Kana et Apo jouaient, on a pas mal discuté. Du coup… Je me suis permis… si c’est déplacé, tu peux le jeter. Il y a cette salle, au Temple. Pour les enfants qui sont partis. Comme il est coutume j’y ai fait un nœud, à côté des autres, pour le frère de Sam. Et je te joins le ruban fait par les fidèles du Temple, pour les par’anges.

P.S. 4 : j’en ai aussi fait un pour Ruth, mais

Calixte,

Ta lettre est arrivée en plutôt bon état, le coursier un peu moins. Le pauvre homme a été obligé de se reposer à l’auberge. Enfin, il a finit par repartir. C’est le principal. J’aurais aimé pouvoir te croiser au bastion mais il faut croire que ce n’est pas pour cette fois ! Quoi que si tu ne repars pas immédiatement je devrais être rentrée… Nous sommes sur le retour et la mission s’est bien passée dans son ensemble. Dans les grandes lignes. En gros. En fait ça ne s’est pas très bien passé et en prime une nymphe ne m’a pas loupé. Bref, rien de très grave rassure toi, je suis juste de mauvaise humeur. J’aurais bien voulu te répondre un autre jour mais c’est le seul où nous faisons une halte au village perché. Après ça je ne sais pas quand est-ce que je reverrais la couleur d’un village alors dans le doute…

Je suis contente que tu ais passé une bonne journée chez les Prêth. Nous ne sommes pas très riche de cristaux
Jsaispasquoiecrire
Concernant Nahel
Je te remercie pour tes cadeaux, j’ai renvoyé la toile pour qu’elle arrive chez mes parents. Ils seront content c’est certain. J’ai reçu une petite missive de leurs part d’ailleurs. Malgré vos...Déboire culinaire ils ont été ravi. A vrai dire ils m’ont supportés pendant seize ans et en pleine crise d’adolescence. Je ne suis pas certaine que même à vous deux vous ayez fait pire. Concernant le ruban et Nahel, c’est gentil de ta part mais je te prierais de ne plus en parler. Ils n’auraient pas du évoquer ce sujet. Je ne sais même pas jusqu’où ils ont vendu la mèche. C’était à moi de le faire, si j’en avais envie. Je suis désolée si je te paraît désagréable mais je ne m’y attendais pas et je ne sais pas comment réagir… De toutes façons ce n’est pas le genre de sujet que j’aborderais par lettre. Désolé.

A propos des armures pour familier tu ne devrais pas demander à la garde ? Je crois qu’ils forgent pour les créatures de nos rangs. Cela te coûterait moins cher et tu seras sûr de la qualité. Après je ne garantie pas qu’elle soit aussi esthétique que tu le désir. Quoi qu’ils sont assez ouvert, j’ai fais faire quelques unes de mes armes chez eux et ils n’ont jamais rechignés sur aucunes de mes demandes ! Mais si tu choisis tout de même la boutique je t’accompagnerais bien volontiers, d’ailleurs pour profiter des beaux jours que dirais-tu d’aller piquer une tête sur les côtés ensuite ? Je connais une petite crique calme et isolée. Je suis sûre que Kana serait ravi de nager dans de grand espace plutôt que les quelques jeux aquatique qu’il y a au bastion. C’est une idée comme une autre bien entendu. D’ailleurs je pense que tu t’inquiètes trop, et je ne peux pas te jeter la pierre. Mais je suis certaine que si elle avait été là, elle s’en serait sortie indemne. Premièrement parce que c’est une bonne nageuse, deuxièmement parce que tu l’aurais probablement fais fusionner au moindre danger pour aller la cacher dans un recoin bien en sécurité. Je me trompe ?  Personnellement du moment qu’elle est avec toi, je crois que je ne serais pas inquiète de son état.

C’est dommage que tu ne puisses pas m’en dire plus au sujet de Labyrinthia, je dois m’y rendre à mon retour de mission ou dans les jours qui suivent. Enfin je ne sais pas quand mais je dois y aller. Je t’aurais bien proposé de m’accompagner mais j’ai le mal de mer et je préférerais garder ce genre d’image pour moi même. Non pas que je ne te fasse pas confiance mais je sais approximativement à quoi je ressemble lors des traversées et…Tu n'as pas envie de voir ça.

Calixte, je ne sais pas si je te l’ai déjà demandé mais, comment as-tu acquis Apolline ? J’étais en train de lire votre passage -incompréhensible-  et je me disais que peut-être je devrais penser à adopter moi aussi une "Apo". Ou alors c’est parce que je rumine aujourd’hui en particulier ? A bien y réfléchir Azazel me prend déjà beaucoup de temps. Enfin, je serais quand même contente d’entendre votre histoire à tout les deux ! Sans compter que je suis certaine qu’Apo aura des choses fort intéressantes à raconter comme toujours. D’ailleurs j’ai enfin terminé le Cercle de l’Ombre ! (C’est que nous ne nous parlons pas beaucoup Valentino et moi). Je ne m’attendais pas à une telle plume de ta part. Je regrette de ne pas avoir emporté le début de ton autre livre.

Calixte, prend soin de toi et de tes sentiments,
Apolline j’ai hâte de lire tes prochains écrits, prend bien soin de toi et de ton maladroit de compagnon.
Je vous embrasse fort.

Solveig.

P.S : Encore désolé, je crois que ma lettre n’est pas très joyeuse. J’ai hâte de rentrer. Promis la prochaine sera plus amusante. Quoi que celle là l’est peut-être ? Hm… Bref. Un ps inutile. Mais je ne veux pas faire une rature de plus !

P.S 1 : J’ai vu des Weissum sur le trajet, une petite plante lumineuse. Je t’en aurais bien envoyé quelques unes mais j’avais peur qu’elles meurent durant le trajet. Alors je me suis tournée vers des Ascléria séchée. Il paraît qu’elles ont des capacités revigorantes en infusion. Je me suis dis que vu ta dernière lettre ça te ferait du bien. Je n’ai pas goûté mais il paraît que ce n’est pas mauvais (autant pour les humains que les familiers).  

P.S 2 : Je crois qu’ils disait « S’accompagnent d’une logorrhée » en effet secondaire. Ou quelque chose dans le genre.  

Soly chérie,

J’ai pris la mer à bord du Glouton ! Pour le frisson de l’aventure, la fraicheur de l’air marin, et la richesse des histoires (de fesses) de l’équipage ! Faudra que j’te présente mes nouveaux potes. Y a Louise la Capitaine, qu’a les arguments peu développés (vraiment ; à côté des tiens…), Allen, le beau mec bien fourni sur lequel Cal a bavé toute une soirée, Leborgne, un vieux loup de mer au charme toujours intact, Monsieur Ours, dont la moustache et le cuir réveillent certains appétits, Ptit-chef, un nain sympathique, et Vingt-deux, une mine d’or et d’inspiration ! Y a un vieux, aussi, mais il fait plus partie du mobilier qu’autre chose. Mais ptet que, justement, il en a vu passer des scènes lubriques ahahah.

Prends soin de Cal pour moi, j’reviens dans quelques jours ! Semaines. Lunes ?


Apolline


Soly chérie,

J’ai terminé l’Etalon des Guerrières, j’te l’envoie ci-joint (les dernières pages ont l’écriture un peu bancale car elles ont été écrites pendant une tempête ; savais-tu que j’peux rebondir une bonne centaine de fois contre les murs sans en garder une trace !? on n’a jamais autant tâté mon cuir que cette fois-ci ahahah). Tu m’diras ce que t’en penses. Notamment du passage entre l’Etalon et l’une de ses guerrières dans la salle de bain. Chapitre la Barbe dans la brume. Si tu as des modifications à apporter (des précisions uhuhuh) je suis tout ouïe !

D’ailleurs, lui as-tu rendu (à Cal) sa peluche eriophai ou est-elle encore dans ta chambre ? T’sais celle qu’il avait déposée sur ton lit avant de sauter par la fenêtre avec Khalie. Les tronches de Valentino et Emeor ahahahah ; c’était poilant ! … j’t’ai bien raconté quand ils se sont miniaturisés, hein ?


Apolline


Soly chérie,

Qu’est-ce qui se vendrait le mieux : un roman (érotique bien évidemment uhuhuh) sur les Pirates ou un manuel (d’éducation sexuelle… et plus si affinité ahahah) ? Je suis tentée par les deux, mais entre l’appel de la nouveauté… et surtout la naïveté franche de Louise qui ne cesse de me surprendre ; ce serait presque criminel de la laisser dans son innocence virginale ! Sans compter qu’un manuel pourrait aussi servir à Cal. Peut-être qu’avec ça il pourrait enfin faire du tétris avec mamzelle poivre et sel.

Vingt-deux est de bons conseils, mais y en a des pas mal farfelus. Ou un peu alambiqués, pour les novices en la matière. Donc si tu as des suggestions pour mon petit manuel à venir qui soient un peu moins acrobatiques…


Apolline


Sol,

Je pars sur une quête au nom de la sacro-sainte relation Garde-Guilde (et visiblement de l’ambition du lieutenant Calyx de voir si ses entraînements ont porté ses fruits), on se revoit dans quelques jours (semaines ?).

Bon courage pour tes assignations !


Cal

P.S. : merci de nous avoir montré la crique ; ça a vraiment plu à Kana et ça va lui permettre de patienter un peu entre les murs du Bastion le temps que je revienne ! J’ai hâte de commencer à l’amener en missions avec moi ; j’espère que l’armure que je lui ai commandée selon tes conseils sera prête pour mon retour.

P.S. 2 : rappelle-moi de ne plus jamais proposer d’infusion d’ascléria à mes collègues. Sauf si je veux finir mes journées avec un bon mal de crâne.

P.S. 3 : si Apolline est finalement restée au Bastion alors qu’elle devait venir en quête avec moi… désolé ?


Chère valkyrie dont la droite a la puissance de la charge d’un porc-becue,

Il va falloir que l’on fasse quelques entrainements ensemble. Parce que clairement passer un couple de dizaine de minutes à affronter un gros mille-pattes bleu (oui bleu) pour se manger : de la terre, des brûlures au froid et à l’acide, des contusions abdominales et des ecchymoses un peu partout… c’est long. Très long. Et ça veut dire qu’Emeor Calyx a dû se louper quelque part dans les types d’entrainements qu’il m’a rajoutés.

Raconte la partie où, avec Reb’elle, vous avez essayé d’arrêter un malheureux scientifique fou. Elle est hilarante ! Le charcutage de main sous potion d’ivresse… j’suis presque triste d’avoir été avec les gosses à ce moment-là. Même s’ils étaient vraiment marrants. De bons conseils pour mon projet… éducatif (j’ai rajouté les parties que tu m’as suggérées, j’te montrerai).

Oui, ou pas. Enfin je te raconterai les détails en rentrant. Ce qui ne devrait tarder. Si Zahria veut bien me laisser repartir de la coloc sur la promesse de réfléchir un peu plus lors de ma prochaine mission. Et des suivantes.

Ou de réfléchir tout court. Tu pourrais ouvrir une ménagerie, ça serait moins dangereux. Quoi qu’avec tes quatre pieds gauches. Hé j’ai pas encore fait de livre sur les aventures animales !

… transforme le « pas encore » en « jamais ». Jamais c’est bien. En parlant de ménagerie, il se peut que j’ai encore mis la main sur un familier. Et il se peut que j’ai besoin de ton expertise en la matière car il s’agit d’un teisheba. Oui, je, bon. Clairement le bon sens n’est pas ma tasse de thé. Mais peut-être ne sera-t-il pas (trop) de mauvais caractère ? Pour le moment je n’ai pas osé le faire sortir de son œuf, même si j’ai son nom sur le bord des lèvres. Peut-être pourra-t-on faire ça ensemble ?

Et plus si affinité ?

… à bientôt, Sol. Bises.

Bisouuus !


Cal & Apolline

P.S. : j’ai cru voir qu’on nous prépare une assignation conjointe ; une histoire d’escorte de Noble. Je n’ai pas vu les détails, mais je suis content qu’on puisse en faire une ensemble !

P.S. 2 : pas de coli joint à cette lettre, mais j’arrive bientôt, et avec une bonne bouteille de liqueur de larissa ! (Luz sait toujours mettre la main sur les bons produits !) Rendez-vous samedi soir prochain sur le toit de la cantine ?

P.S. 3 : savais-tu que Lara et Marianne ambitionnaient de demander à Sammael (deux « m » et pas de tréma ; pas ton Samaël… ça serait glauque) de se… « joindre » à elles ?

Calixte,

Puisque cette chère Solveig est en mission pour le moment et qu’elle a laissé traîner ta lettre sur son lit, je me permets de m’incruster dans vos échanges. D’autant que je vois qu’on parle de moi par ici. Alors il va falloir que vous me disiez qui sont Lara et Marianne et pour quelles raisons elles veulent que je me joigne à elles. C’est des amies à vous ? Ou d’autres gardes du Sud ? Ah non ne me dites pas que c’est les deux filles que vous avez découvertes en plein coït pendant votre escapade dans les souterrains ? Si c’est bien elles il va falloir leur dire que ce genre d’activité dans les souterrains ne m’ont jamais vraiment attiré. Mais ailleurs pourquoi pas... En tout cas au moment où j’écris elles ne m’ont toujours pas approchées pour me demander quoi que ce soit. Mais assez parlé de moi, j’ai cru lire "et plus si affinité" dans ta lettre. Ça voudrait dire que vous allez enfin passer à la vitesse supérieure tous les deux ? Il serait temps tout de même. Je suis sûr que vous attendez que ça l’un comme l’autre alors remuez-vous un peu la prochaine fois que vous serez au Bastion en même temps. D’ailleurs, en parlant d’être au bastion en même temps j’attends toujours une date pour cette fameuse soirée Valkystique. Il parait que tu te sens capable de nous défier en ce qui concerne la boisson. Sache jeune insolent que je me ferai un plaisir d’arbitrez le concours de la meilleure descente entre toi et Solveig. Et que je la tuerai si elle ose perdre contre toi. Mais ne t’inquiète pas je saurai être impartiale. En parlant de soirée, la rumeur cours que notre bon capitaine Al Rakija projette d’organiser un grand barbecue pour le régiment pendant la saison chaude. J’imagine que les membres de la logistique comme toi seront fortement mis à contribution mais ce sera une bonne occasion de se revoir si la soirée valkystique n’a pas suffi, même si ce n’est sûrement pas pour tout de suite. Je dois avoir deux ou trois petites choses à t’apprendre sur Sol’. D’ailleurs, conseil d’amie, prépare-toi aux ronflements si tu en viens à partager son lit. A ça et aux décharges électriques de son foutu teisheba. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai eu le sommeil troublé comme ça.

Bisous !

Sammael

P.S. : J’ai pu feuilleter rapidement un des écrits qu’Apolline à envoyée à Solveig, j’ai bien appréciée alors il m’en faudra un exemplaire aussi.

P.S. 2 : En parlant d’Apolline, je n’ai vu Solveig qu’avec des hommes jusque là alors si elle a besoin de quelqu’un  d’autres pour… des histoires d’un autre bord elle n’a qu’à me contacter."

Sam,
Chère, très chère Sam,

Je suis flattée que tu aies… apprécié mes écrits (tu me diras à quel point ahahah), et il me tarde de rentrer et de faire plus ample connaissance avec tes… avantageux arguments. Soly chérie n’en manque pas non plus, mais il est vrai qu’il manque bien d’un peu de diversité dans ses échanges.

Et on est d’accord qu’ils se tournent autour comme deux esprits fluctus n’ayant pas compris que faire des vagues avait une finalité !? Peut-être que je pourrai faire un passage là-dessus dans un de mes romans à venir. Ou leur offrir chacun un exemplaire de mon manuel en préparation… Ou les deux. Hé ! Tu peux peut-être m’aider pour la partie… entre filles (chapitre croisière entre les nénuphars, direction la terre promise ahahahah) ! On ira chopper (dans tous les sens du terme uhuhuh) Marianne et Lara pour développer cette section.

Bisous & caresses,

Apolline

Sol,

J’espère que tes assignations se passent bien et que tu n’as pas été prise dans le drôle de courant magique qui semble balayer Aryon dernièrement. J’ai moi-même été entraîné dans des péripéties improbables en la compagnie d’une amie (Rebecca, aventurière, ancienne compagne du Capitaine de la Garde Royale ; crois-moi : ne te la mets pas à dos. Et ne flashe pas non plus sur Arthorias Hekmatyar. Elle a tendance à jeter les gens dans des précipices lorsqu’elle n’est pas contente) et j’aurai pu penser qu’il s’agissait simplement là de ma malchance usuelle, mais Zahria a relevé qu’elle aussi avait été prise dans d’étranges phénomènes magiques. Crois-tu qu’il puisse exister comme un… dérèglement magique ? Enfin, si cela ne te parle pas, tant mieux. Certaines aventures ont été loin d’être plaisantes, même en bonne compagnie.

On est justes amis avec Rebecca.
Juste pour préciser.

Et on a failli être recrutés dans une organisation louche adepte du kidnapping, du meurtre, et de la consommation de substances… perturbantes. L’organisation a pu être arrêtée rapidement (il faut bien des avantages à être l’ex-conjointe du Capitaine de la Garde Royale) mais toute cette histoire m’a permis de réfléchir à certaines choses. Pas de passer de l’autre côté de la loi, non. Mais… Un peu comme… Connais-tu les pastilles de rêve ? Des pastilles sécables que l’on peut partager à plusieurs, et lorsque le sommeil nous prend, on vit alors le même rêve. Celui-ci est alors plus ou moins malléable par les rêveurs. Le cadre est aléatoire (ou dépendant d’un système que je ne connais pas), mais l’intensité des pensées, ou de la volonté peut-être, permet de faire apparaitre certains objets. Certaines personnes. Comme le Capitaine de la Garde Royale, que l’on peut alors faire passer par-dessus bord. Droit dans un précipice. Comme, aussi, des parents perdus trop tôt, pour Reb. Comme Naëry. Evidemment, pour moi. Mais ce fût… cathartique. Vraiment. Et puis… Ruth. Je pense qu’il faut que je te parle de Ruth.

J’ai envie de te parler de Ruth.
Intelligente, vive, formidable Ruth. Marrant comme le chagrin embellit les souvenirs et exacerbe le sentiment d’injustice.

Peut-être faut-il tout de même un peu de contexte. Ruth était étudiante à l’Académie Militaire. Enfin, sortie de celle-ci depuis quelques lunes seulement. Ou déjà une année pleine ? Bref, elle était encore plus souvent sur les terrains d’entraînements qu’en véritables patrouilles, avec du chemin à faire pour trouver une affectation définitive. Du fait de mon activité à la Caserne de la Capitale, j’avais plusieurs fois croisé sa route, et nous nous étions liés d’amitié. Petit à petit, les lunes et les années passant, elle s’est intégrée à ce petit groupe d’amis que nous avons avec Zahria. Plus qu’une camarade, elle est devenue un être cher. Une petite sœur, un peu. Elle était… volcanique. Pleine de vivacité, d’ambition, de volonté de faire ses preuves. Attachante aussi. Y crois-tu que les souvenirs, même les plus pénibles, sous la rustine indulgente de la peine se muent en illusions utopiques ? Que les colères et les disputes passées aient soudainement le goût de la mélancolie. Qu’il me soit aussi doux de me remémorer sa tendresse comme son insolence. Aussi amer de repenser à son enthousiasme comme à ses emportements. Que je la regrette autant dans ses petites attentions, ses bourdes, sa bienveillance, ses maladresses, son optimisme, sa jalousie, sa loyauté, ses perfidies, ses plans sur l’Ankaa… Dans le petit déjeuner qu’elle nous préparait lorsque l’on rentrait des rondes nocturnes, dans les brefs moments où l’on se croisait et qui devenaient alors de longues et agréables heures autour d’un thé… Elle était là pour les entraînements, pour les corvées, pour les pauses, pour bouder au coin du couloir lorsque l’on partait en assignation alors qu’elle était encore trop jeune pour y avoir accès… Trop jeune pour aller risquer sa vie au-devant du danger. Trop jeune pour appréhender totalement celui-ci. Et pourtant, c’est trop jeune qu’elle est partie. Qu’elle nous a été prise.

Il y a une injustice toute particulière à voir que les cercueils existent en toutes tailles, même les plus petites. Qu’ils brûlent aussi bien que ceux des âmes ayant quitté le monde à un âge suranné. Il y a une frustration avide de colère à contempler ce futur soudainement arraché. Une peine immense, et une culpabilité persistante, à savoir que l’on n’a pas pu préserver cet avenir innocent.

Elle me manque. Pas de manière ostentatoire, pas comme une chappe de plomb rendant chaque pas difficile à franchir. Mais de manière plus insidieuse, comme une lame passant encore et encore sur la même plaie. Elle me manque dans l’absence. Dans ce fantôme d’elle au détour d’un couloir. Dans son rire disparu entre les notes des conversations. Dans la chaleur évanouie de mes bras qui ne la trouvent plus. Dans ses éclats de voix qui ne résonnent plus que dans mes souvenirs. Dans cette pièce où elle aurait pu se trouver. Contre ce coin de table où elle aurait pu s’adosser. Avec ce bouquet de fleurs qu’elle aurait pu confectionner. Apprécier. Critiquer. Dans toutes ces petites choses anodines qui, pourtant, font la vie. Ont fait sa vie. Et une partie de la mienne.

Et je suis désolé, si cela trouve écho en toi du fait de…

Mais est-ce que… est-ce que je pourrais encore te parler de Ruth ? De vive voix ? Car il est des choses trop dures pour la plume, que l’encre ne suffit pas pour exprimer. Et que pourtant j’aimerai… j’aimerai exprimer. T’exprimer ?

Et si tes oreilles supportent encore de m’entendre parler, j’aimerai aussi te parler davantage de Zahria (parce qu’il est difficile de parler de Ruth sans Zahria).
De Vaelin. De Xylia. De Vrenn.
De Luz. D’êtres chers ; auprès d’une âme toute aussi chère.

Je t’embrasse,

Cal



P.S. : désolé pour la tournure mélodramatique, c’est juste que. Il s’est passé pas mal de choses, et j’ai besoin de te parler. Tu me manques =)

P.S. 2 : sur une note plus joyeuse : tu trouveras ci-joint un petit sachet de bonbons à la fraise capillaire. Encore un achat pour lequel je… me suis fait un peu entuber. Je crois. Tu me diras si ça rend vraiment la chevelure éblouissante ! … j’espère que ça n’a d’effet que sur les cheveux…

P.S. 3 : je crois que Sammael (deux « m », pas de tréma) et Apolline ont débuté une correspondance. Je ne sais pas si c’est pour le meilleur ou pour le pire…

Cal,

Pour être honnête je ne suis pas sûre de savoir comment commencer ma lettre… Dois-je commencer par te présenter mes condoléances ou par ce que je veux te dire ? Nous savons tout les deux que ce n’est qu’une pure forme de politesse et que cela ne change absolument rien à la douleur présente. Parfois même c’est agaçant, tu ne trouves pas ? De regarder les gens essayer de compatir, de voir la pitié dans leurs regards. Alors qu’au fond ils ne savent pas la moitié de la douleur que cela inflige. Mais peut-on vraiment leur en vouloir ? Après tout la pitié n’est qu’un sentiment de compassion exacerbé. C’est amusant de voir que si mes proches ne savaient comment réagir avec moi, je ne sais pas non plus comment réagir avec toi. De toute façon, soyons honnête, les paroles ne sont pas mon fort. Tout ce je peux te dire c’est que j’aimerais te serrer dans mes bras. C’est dans les instants lourd de chagrin qu’une épaule confortable panse un peu ce genre de douleur. Même si ce n’est que le temps d’un instant, je crois qu’il fait bon de se sentir moins seul. Quand tu rentreras, nous parlerons de Ruth. Je t’emmènerais dans un endroit chaleureux et nous boirons pour nous réchauffer les entrailles, tu me raconteras ces merveilleux et cruels souvenirs qui sont les tiens puis nous lèverons nos verres à sa santé. Qu’en dis-tu ?  Je t’écouterais parler des heures si cela est nécessaire ; de Ruth, de Zahria ou de n’importe quelle chose qui traversera ton esprit. Nous sommes amis, je ne suis pas là uniquement pour les moments où tu souris. N’oublie jamais ça.  

Et sinon
Du coup
C’EST POUR CA QUE JE VOULAIS PAS PARLER DE CHOSES TRISTES EN PREMIER
Bruh

En tout cas de mon côté les choses vont bien. Je crois. Enfin c’est compliqué. Tu as déjà eut ce genre de pressentiment ? Comme le drôle de courant magique dont tu parlais dans ta lettre précédente. Je vais bien et mes assignations se passent bien mais j’ai comme la sensation que quelque chose… Que quelque chose va arriver. Rien de dramatique cela dit, simplement qu’un « rien » attend dans l’ombre de m’exploser en plein visage. Mais c’est parfaitement stupide parce que rien de ce genre de pourrait arriver ! Enfin si mais je commence à tenir compte de chacun de ces instinct je ne sortirais plus de chez moi ! Et je pense que nous ne parlons pas vraiment du même genre de dérèglement magique… Je ne suis pas sûr de saisir de quoi tu parles après réflexions… D’ailleurs tu parles d’Arthorias Hekmatyar, LE Hekmatyar ? Je ne risque pas de flasher dessus, je ne l’ai jamais croisé. Je crois. J’oublie vite les visages, encore heureux que je me souvienne de son nom… Enfin, tu devrais dire à son ex compagne qu’il n’est pas recommandé de jeter ses concurrentes du haut d’un précipice. Cela laisse trop de trace. Quoi que d’une crevasse au nord… Elle aura le temps de vivre librement avant que quiconque tombe dessus… Cette idée n’est pas si sotte. Mais je m’éloigne du sujet. Je ne sais même plus ce que je voulais dire…  

Tiens d’ailleurs, un cirque itinérant pose ses valises à la Ville Aquatique dans quelques jours ! Je ne suis pas franchement fan de ce genre de chose du coup j’ai évité d’en parler à Samaël. Tu te doutes bien que ce petit asticot à réussit à tomber sur une des affiches… Nous vivons à environs deux heures de trajet de la Ville Aquatique, Samaël ne sort presque jamais au Grand Port et il a réussit à tomber dessus. Penses-tu que cela soit dû à ton fameux courant magique ? è_é Enfin, il m’a littéralement supplié de l’y emmener et qui suis-je pour priver un petit garçon d’une soirée avec sa mère ? Du coup j’ai dis oui. Ça fait une semaine qu’il scande à qui veut bien l’entendre « ma maman c’est la meilleure des mamans ». J’ai perdu toute crédibilité au sein de la garde.

Au fait, tu es au courant ? La Valkyrie Adilys a disparue. Impossible de la retrouver. Pour cela aussi j’ai un mauvais pressentiment. Mais je n’ai jamais eut de très bon instinct pour ce genre de chose. Enfin si. Mais pour cette fois nous allons dire que non. Thépa semble plus sur les nerfs que jamais. Elle qui est déjà d’une nature tendue… Riley était une amie à elle. Un peu plus jeune je crois mais elles se sont connues en faisant leurs classes. Bref je doute que cette histoire t’intéresse. Toi qui voyage dans tout Aryon, si tu entends quelque chose, n’hésite pas à m’en faire part. Aussi futile soit l’information, peut-être qu’elle me permettra de calmer les angoisses de ma sœur.  

Tu me manques tout autant, je t’embrasse fort et je réserve d’ors et déjà notre soirée « confidence au coin du feu ». A bientôt.

Sol.

P.S : J’ai essayé de fouiner dans les affaires de Sam, je n’ai rien trouvé concernant un échange de lettre avec Apo. Mais la roublarde serait bien fichu de me le cacher ! J’essaierais d’avoir un peu plus d’information à l’occasion.

P.S  1 : Je confirme que tu t’es fais avoir… Mes cheveux ne sont pas plus beaux… Par contre le poil de mes oreilles n’a jamais été aussi soyeux ! Je ne sais pas ce que je dois en penser… Merci ? Au moins ils avaient bon goût ! Tu crois que je pourrais en donner un à Kana ? Je l’imagine déjà avec un poil terriblement doux !

P.S 2 : Le magnifique dessin ci-joint à été fait des blanches mains de Sam. Avec un seul M. Ce gamin est intelligent mais il n’est définitivement pas bon en dessin. Il est jeune cela dit. Évite de lui dire ce que tu en penses vraiment, contente toi de lui dire qu’il est joli. Quoi que… Il m’en fait des tonnes du coup. Mais il sera sûrement vexé si tu n’aimes pas. Et il vérifiera si tu les conserves bien proprement. Tu es piégé. Comme moi. Force et honneur.

Soly chérie,

Sache tout d’abord que tu auras beau fouiller les affaires de Sam, tu ne trouveras pas trace de nos échanges. Nous sommes, après tout, discrètes dans nos entreprises, contrairement à certains ahahah. As-tu d’ailleurs quelques données croustillantes pour moi de ce côté-là ? Un amant en uniforme ou portant les plaques de la Guilde ? Un artisan du quartier touristique ou un nobliau rencontré lors d’une mission de protection (très) rapprochée ? Si ça n’est pas le cas je me ferai un plaisir de t’envoyer l’Etalon des Guerrières enfin fini, ainsi que ma nouvelle estivale Alerte au Manta’bu. Et même si c’est le cas. Il faut savoir varier les plaisirs. En parlant de varier les plaisirs, il faut que j’te raconte…

Oui, Kana ?

Kana te fait savoir qu’elle est… contente ? Non, pressée. Quoi qu’elle est quand même contente. Cette loutre est d’un enthousiasme quasi constant. Mais elle est aussi pressée de partager sa première assignation avec Cal. Et toi ? Cal t’a dit que Soly viendrait avec vous ? Un coursier et une Valkyrie… Quel type de mission génère ce type de duo ? Tu n’sais pas, Kana ? … une mission pour le Capitaine Al Raggamuffin ? Ahahahah ben ça promet ! Je pense que j’me fendrai d’une visite dans les poches de la besace de Cal pour voir ça. Tu penses que tu vas avoir à supporter la langueur du service administratif auquel Cal est habitué, ou c’est lui qui va passer son temps à se cacher derrière toi face au danger ? J’espère plutôt la seconde option ; la vue n’en sera que plus sympathique.

En parlant de vue sympathique, il faudra qu’il te montre ses derniers achats. Cal. Il a claqué tout un tas de cristaux dans tout un tas de babioles magiques ; va falloir qu’il trime durement pour refaire ses bourses (d’ailleurs est-ce que tu as vu celles de Caled de la Civile ? y a pas que sa ligne abdo qui vaut le détour !). Peut-être même qu’il pourra utiliser l’un de ses nouveaux objets pour arrondir ses mois ahahah. Il s’agit d’un stylet pour changer temporairement, physiquement, de sexe. Je te laisse méditer là-dessus. Et répondre à ma question hautement existentielle, et tout à fait philosophico-scientifique : toi qui ne t’intéresses qu’au service trois pièces actuellement, si tu devais investir un corps masculin, qu’en serait-il ? … peut-être vais-je pouvoir me pencher sur une suite à l’Etalon des Guerrières avec ces nouvelles données uhuhuh.

Oui Hareng, j’ai déjà pas mal de travail. Mais ce n’est pas le genre de défi qui arrête ma fermeture éclair, ni ma scribouilleuse. Je suis une trousse pleine de ressources. Et d’idées en matière libidineuse ahahah. Libidineux. On demandera à Cal de t’expliquer p’tit arbuste, ça devrait être assez magique comme moment. Eli, laisse son coquillage tranquille. Y a moins déprimant que le bruit de la mer comme musique, mais la fois où on a mis le son de l’orage tu nous as retourné la chambre. Et Khalie n’est, à mon regret, pas aussi sensible à mes charmes qu’à ceux de Valentino. En même temps, je dois avouer qu’il a l’avantage de pouvoir se pavaner tétons à l’air, et ça, je comprends que ça fasse défaillir certaines. Et certains. Était-ce sa poitrine découverte qui t’avait donné envie de lui montrer la tienne ?

En parlant d’attributs remarquables, il faut que je te parle du Beau Jack. De sa merveilleuse moustache. De ses abdominaux ciselés que Cal est allé renifler (oui, il passe beaucoup de temps le nez au contact de parties corporelles diverses ; ça sent le fétiche uhuhuh). Et de sa belle grosse…

Oui Kana, copain Jack.

Kana est peut-être un peu sous son charme. Mais qui peut lui en vouloir, il en déborde le Beau Jack ! Un peu perdu en ce moment côté amourettes (voire sacrément ; Cal le nie, mais je sais qu’y avait une touche entre eux… d’ailleurs, en parlant de touche et de tactile et de mains baladeuses… vous en êtes où avec Cal ? Je vous file mon livre d’éducation sexuelle en cours d’écriture quand vous voulez si c’est une question d’ignorance de comment s’emboiter !), mais nul doute qu’il en émergera davantage conquis par mes avances. J’ai bien vu que son regard s’attardait sur ma fermeture éclair ! Mais je peux comprendre que l’on me trouve inaccessible. J’ai, après tout, un sacré palmarès de conquêtes. … d’ailleurs j’ai entendu dire que tu avais mis la main sur un certain Louis ? Il serait impoli de ma part de ne pas venir me présenter pour faire connaissance. Et plus si affinité ahahahaaaah…

Allez viens là Hareng. Kana amène-le. J’vais vous raconter l’histoire du Soleil de ma vie (et à toi aussi Soly chérie ahahah) puisque l’humeur de la plante verte est morose. Hé, t’es moitié plante verte, j’y peux rien. Ça ouvre un panel de perspectives par contre…


Salut Sol !

J’espère que tout se passe bien avec ta famille, et que vous vous êtes amusés avec Sam au cirque de la Ville Aquatique. J’ai hâte que tu me racontes tout ça en rentrant au Bastion =)

J’ai finalement affiché les dessins de ton microbe dans ma chambre à la colocation Luzah, ils ajoutent une touche de couleur et d’incohérence des plus sympathiques dans la pièce autrement très sage.

Sur cet aller-retour à la Capitale j’ai eu la chance de travailler avec le Capitaine de la Garde Royale, et eu la malchance de tomber dans des circonstances désavantageuses pour moi sur une ancienne connaissance. Vesper Devern ; dont la noble famille basée au Grand Port tient un florissant commerce d’étoffes. Est-ce que ça te parle ? J’ai bien peur de m’être embourbé dans quelques obligations en échange de… enfin. Je te raconterai ça de vive voix (comme l’épisode improbable avec Arthorias Hekmatyar) lorsque l’on se recroisera. Au plus tard pour notre assignation.

Oui, on nous a (à nouveau) mis sur une assignation commune. Je n’ai pas encore récupéré le dossier, mais Lara m’a dit qu’il était histoire de toilette et du Capitaine Al Rakija. Je dois avouer être à la fois curieux et perplexe. Enfin, je suis surtout content que l’on puisse enfin passer un peu de temps ensemble, fut-ce en mission. La dernière fois… je chéris particulièrement la dernière fois ; j’avais besoin de ce temps, et de ta présence. Merci, encore =) Mais elle garde des teintes douces-amères, m’empressant de trouver un nouveau moment à partager plus… festif. J’ai entendu parler de préparatifs pour un barbecue au Bastion dans les semaines à venir, sur l’initiative du Capitaine ; seras-tu là ? Il y a aussi des soirées prévues dans le Quartier Touristique et sur les Quais, tout le long de la saison estivale. On (l’équipe de la logistique) ira certainement au bal des Sardinières dans huit jours, comment est ton jive ?

Bises,


Cal


P.S. : je pense que tu t’en doutes, mais la première partie est d’Apolline. Qui « gardait » Kana, Eli et Ayren.

P.S. 2 : j’ai entendu le… développement pour la Valkyrie Adilys. Je suis vraiment désolé. Thépa a l’air vraiment très affectée… comment vas-tu ?

P.S. 3 : j’espère qu’ils n’ont pas fondu avec la chaleur, mais j’ai joint un sachet de chocolats fourrés à la confiture (heu oui, ils sont en forme de moustache ; il y a une histoire avec un certain Jack derrière ça, je te raconterai à l’occasion) pour toi et ta famille.

Attrape le tu veux ?
Mademoiselle, la scribouilleuse…
Je me fiche de la scribouilleuse, je te dis…
Mais elle…
Louis !
Je suis une âme artificielle, je n'ai pas de main !
Ah oui… OH ! La scribouilleuse ! Elle a écrit sur le papier…
Vous n’écoutez rien c’est extraordinaire…
Je suis perturbée !
Il vous en faut peu…
Peu, peu, c’est vite dit. On voit que toi tu as l’habitude de rester cloîtré des lustres au même endroit !
Effectivement… Cela dit, elle continue d’écrire ce que vous dites…
Ah ! Oh ! Je ne comprend pas l’intérêt que les gens ont pour les scribouilleuses. Enfin… Tu ne pourras pas dire que je ne te fais pas de cadeau !
Que diriez vous de vous occuper de votre lettre plutôt que de moi.
Quel rabat-joie ! Comment je fais ?
Eh bien commencez peut-être par le commencement ? « Cher Calixte » ?
Mh…

Cher Cal,

Ça valait bien la peine de me demander mon avis.
C’est MA lettre.
Bien, bien.

Calixte, non, cher Cal. Calou ? Calixte. Barre. Non n’écrit pas barre ! Barre le mot ! Mais…
Vous devriez demander de l’aide à madame Apolline, elle sait parfaitement se servir de ce genre d’outil.
Eh bien tu n’as qu’à demander toi même à Apo, après tout c’est pour que tu puisses converser avec elle que nous avons prit cette… Scribouilleuse de malheur. Grrr… Aller on réessaye !

Hey Cal !

J’espère que tu vas bien, même si cela ne fait que trois ou quatre jours que nous ne nous sommes pas vu. D’ailleurs, je suis désolée. Je ne pensais pas être envoyée en mission aussi tôt. A vrai dire, si je l’avais su je t’aurais probablement laissé gagner notre concours (soyons honnête je n’ai pas perdu!). Tu aurais vu ma tête lorsque Mara est venu me sortir du lit. En plus elle était atrocement pressée, elle aurait presque pu mettre les reines d’Adonis dans les mains alors que j’étais encore toute nue. Cette petite est une véritable pile électrique. Enfin petite, je ne sais pas quel âge elle a. Peut-être qu’elle est plus vieille que moi !

Difficile de faire plus âgée que vous. En dehors du capitaine.
Merci Louis.

Donc, Mara. Le lendemain. Je n’ai pas eut le temps de dire au revoir à qui que ce soit. Et puis j’étais tellement déboussolée que je serais bien incapable de dire si oui ou non Sammael était rentrée pour la nuit. Tu crois qu’elle a pu finir avec Astrid ? Ce serait amusant ! Dis moi si tu en apprends plus ! En parlant d’en apprendre plus ; lorsque je me suis levée ce matin j’étais dans mon lit et en plus nue comme un ver. Alors soyons honnête j’aime me débarrasser de mes vêtements pour dormir mais dans l’état où j’étais (je n’étais pas si saoul, seulement un peu fatiguée que l’on s’entende) je ne l’aurais pas fait. Je ne sais même pas comment je suis rentré. Et toi ? Tu es rentré en un seul morceau ? Tu t'es aussi retrouvé tout nu dans ton lit ?  En fait je n’ai pas eut le temps de repenser au barbecue depuis mon départ. Nous sommes partie en catastrophe Val et moi, puis il y a fallut se rendre au château, une secrétaire n’a pas voulu nous recevoir. Tu sais… Je crois que les secrétaires ne m’aiment pas. Ou alors c’est moi ? Qu’est ce que tu en penses ? Enfin la n’est pas la question. J’espère que tu vas bien, je crois me souvenir de toi en train de vomir juste après avoir dit…

Mademoiselle Prudence ?
Mh… ?
Pourquoi cet air songeur si soudainement ?
…
Prud…
Pour rien, je réfléchissais à quelque chose.
Quelque chose ?
Rien d’intéressant. Une impression. Et une impression saoul… Hein, voilà. Pas besoin d’un dessin.
Effectivement. Si seulement vous aviez moins bu. Vous êtes irrécupérable. Tout les deux !
Louis ! Tu parles encore sur ma partie ! Tu parleras quand ça sera ton tour !
Comme vous y allez… Le lumios n’est pas prêteur.
Parfaitement.

Qu’est ce que je disais déjà… Ah… Euh… Le vomit. Bref tu as vomis le premier. Et le dernier d’ailleurs vu que moi je me suis contentée… Euh… De dormir ? Je crois ? J’espère. AHAHAH… Pffff… Je n’arrive pas à écrire. BOUM.

Vous fracasser le front sur le bureau n’aidera pas.
Je sais.

J’espère que tu vas bien Calixte, nous on s’ennuie ici. Il ne fait pas beau, les gens ne sont pas gentil et Louis est infernal. Je suis enfermée avec lui depuis deux jours. Personne ne veut faire passer notre demande en priorité pour visiter les archives. Alors le « quand rentrerons nous » est incertain. La capitale sans toi n’est pas amusante. Tu me manques. Prend soin de toi. Embrasse toute ta tribu. Tu sais, je me suis bien amusée au barbecue.

Bisous,

Soly l’chiraki !



Ô douce Apolline,

J’aimerais tant ne pas avoir été appelé ainsi par mon devoir mais que voulez-vous, la fidèle et courageuse dague que je suis se doit de répondre présent. Mon cœur d’acier est lourd d’ainsi vous quitter mais…

Fidèle et courageuse ? Tu es resté calfeutré dans la chambre depuis le début du séjour.
Est-ce que j’ai dis à monsieur Calixte que vous aviez marmonner son nom en dormant ?
GLING GLONG
SOLVEIG NON PAS LE BOIS !
DONG
Quelle indignité !

Coucou Apo, tu m’excuseras mais Louis t’écrira une prochaine fois. J’espère que tes ouvrages avancent bien ! Ta soirée a été bonne au barbecue ? Nous n’avons pas eut l’occasion de nous croiser !

Gros bisous.
Solveig et Louis, dans la porte.


PS : Je t’ai joint des baies de Diviname, il paraît que ça fait fureur à la capitale. Je me suis dis que ça te rappellerais de bon souvenir.

PS 1 : Tu penses qu’Apolline pourrait m’apprendre à utiliser une scribouilleuse ? Je ne suis pas très à l’aise avec ce genre de chose. Il faudrait aussi apprendre à Louis. Il joue les dégourdit mais n’a pas l’air bien plus débrouillard.

PS 2 : Que dirais-tu d’aller manger un bout ensemble quand je rentrerais ? Il paraît qu’une nouvelle taverne à vu le jour sur la jetée. Il fait encore beau, autant en profiter. Enfin purement amicalement hein. Comme toujours.

PS 3 2 : Samaël t’as préparé un nouveau dessin, je n’ai pas pensé à te le donner en main propre. Alors tiens.

Soly,

Oui, j’ai entendu dire que tu avais été happée par Valentino pour une affaire auprès de la Couronne. J’espère que la nuit n’a pas été trop courte, et que les relents d’alcool… ta condition d’hybride t’a-t-elle un peu aidée ? La prochaine fois on vérifiera qu’aucun de nos agendas ne prévoie d’assignation en lendemain de soirée ! Concernant le fait que tu te sois réveillée nue

Je t’avouerai que je ne me souviens pas très bien de la fin de notre concours. J’ai l’impression qu’on a eu un long débat sur les mérites de l’anatomie humaine (ou mi chiraki) mais rien n’est moins sûr. Sammaël et Astrid concourraient effectivement à une table proche de la nôtre (je crois) peut-être ont-elles gardé de meilleurs souvenirs que nous de… tout ça. Quant à moi je me suis réveillé dans mon propre lit, vêtu des affaires de la veille. Avec un pot de fleurs rempli de vomi. J’ai bien peur que ce soit bien moi, et pas Khalie, qui l’ai ramené…  Je l’ai ressorti dans l’une des cours, mais impossible de retrouver son emplacement exact. Même si j’ai l’impression de l’avoir pris du muret faisant face aux salles d’entraînement, alors que… C’est un peu (beaucoup) flou. Mais n’as-tu pas parlé du fait qu’on soit nus

Du coup oui, je pense que j’ai été le premier. A vomir. Mais il me semble que c’est bien vous, Valkyrie Prêth, qui avez déclaré forfait à notre concours de boisson. Ou à perdre le plus de parties de pierre-papier-ciseaux ? Je ne sais plus… Egalité, dans le doute ? On remettra ça pour se départager. Quand… cette migraine persistante m’aura quitté. Et qu’on aura revu nos plannings respectifs. Je ne sais pas comment tu as fait pour te lever aussi vite et te mettre malgré tout à ton assignation. La voix de Valentino n’a-t-elle, d’ailleurs, pas été trop… brusque ? Pour un lendemain de soirée. Personnellement, je suis encore une loque. Cela fait bien dix fois qu’Apolline me conte (et non raconte ; je suis certain qu’une bonne partie tient de la fabulation) les rumeurs des festivités, mais j’ai bien du mal à les comprendre et les retenir. Elle soutient néanmoins qu’on aurait

Je suis bien content qu’Emeor Calyx nous ait prévu un emploi du temps plus léger sur le reste de la semaine, en contrepartie de notre activité persistante alors que les autres profitaient du barbecue. Je n’ai pas eu le fin mot de l’histoire de son dysfonctionnement temporaire, comme je n’ai pas eu de nouvelles de la royauté (ou de nos collègues) concernant ma maladresse. D’avoir fusionné avec la robe de la Reine. Par accident. Je te l’avais déjà dit ? Enfin bref, je pense que je peux oublier (aussi) cette histoire vu que l’on n’est pas encore venu me trouver pour crime de lèse-majesté. Peut-être me permettrai-je de lui adresser une missive d’excuses plus protocolaires. En parlant de protocole… je sais que ce n’est définitivement pas ta tasse de thé (comme les secrétaires, visiblement), mais je ne suis pas convaincu que Valentino, malgré son grade, soit tellement plus… fais attention à faire preuve d’un peu de tact ? De bienséance ? S’il-te-plait ? Pour moi ? Je pense que le Capitaine ne s’offusquera pas que vous troubliez un peu l’étiquette rigide de la noblesse, mais il y a dans la royauté une préséance qu’il est de bon ton de ne pas oublier. Je ne tiens pas à devoir te porter des oranges à la Forteresse sur un malentendu. Tu me manquerais trop. Lara m’a dit qu’elle nous avait croisés pendant notre concours et qu’on aurait parlé de sous-vêtements et

Mais peut-être nous croiserons-nous finalement à la Capitale prochainement ? J’ai un aller-retour de prévu dans une grosse dizaine de jours. J’espère que d’ici-là tu seras revenue au Bastion, mais si jamais cela n’est pas le cas, on peut faire en sorte de se voir là-bas ? Peut-être même de retourner au club que l’on avait testé l’autre jour. Après l’assignation concernant le peigne du Capitaine. Celui où notre collègue de la Royale (Thibault ?) avait fini avec une femme d’âge avoisinant la soixantaine. Tu pensais qu’il serait un bon plan pour moi, je pensais qu’il regardait surtout ton décolleté, mais en fait… En parlant de finir avec, je n’ai pas eu de rumeurs concernant Sammael et Astrid. Ou peut-être qu’Apolline me l’a dit, mais j’imprimerai mieux à sa onzième répétition. J’ai par contre eu la rumeur, et pas que d’elle qu’on aurait

Je pense que je vais mettre à profit ce qu’il reste de cette journée pour aller passer un peu de temps avec ma « tribu ». Avec un saut au pôle médical, peut-être, pour calmer le fenrir qui fait des claquettes dans ma tête (il n’a jamais cessé tout à fait après la cuite d’il y a… trois jours maintenant ?). Un jour je prendrai le temps d’investir dans une trousse à pharmacie pour moi. Mais les infirmiers sont toujours très sympa. Et ils sont toujours au courant des derniers potins ! Je vais d’ailleurs leur demander si, justement, eux aussi ont la notion que… Parce que, vraiment, Martha ne t’a rien dit avant de t’envoyer sur les routes avec Valentino ? Au sujet de notre fin de soirée et de

Je pense sincèrement qu’il ne s’est rien passé, mais j’ai le souvenir que
Il me semble t’avoir vue n
Il me semble avoir senti tes lèv
Il me semble avoir dit vouloir te croq


A bientôt j’espère,
Je t’embrasse,

Cal


P.S. : si tu t’ennuies toujours, cela t’embêterait-il de te renseigner sur les prix de cet objet (protège-arrière) sur la Capitale ? Je n’arrive pas à le trouver sur le Grand-Port, et je sais que dans cette boutique (coordonnées plus loin) ils ont parfois ce type d’objet particulier. Qui ne serait pas de trop pour palier à ma maladresse. Si mes finances me le permettent.

P.S. 2 : je vais passer voir tes parents et Samaël pour le remercier de son joli dessin ; penses-tu qu’ils préfèrent une bouteille de larissa ou une boite de thé de chez Dame Mann ?

P.S. 3 : Soly chérie,
Je savais que tu avais fini nue ! Il le nie, mais je sais bien ce qu’il s’est passé. Toi et moi il faudra qu’on parle à ton retour. Tu pourras tout me dire, même si tu as « oublié ».
Bisous & Caresses,

Apolline

P.S. 4 : apparemment on se serait embrassés ? Et… plus ?

Cal-feutrer,

Je ne sais pas si ma lettre arrivera avant moi. Je ne pense pas, mais que veux-tu je suis rapide eheh ! Nous venons tout juste de ressortir des archives. Un vrai labyrinthe de papier cet endroit. Des livres, des livres encore des livres et beaucoup beaucoup beaucoup de poussière. Je ne suis pas mécontente que mon pouvoir soit entravé dans le palais, j’aurais sans doute passé la journée à éternuer et la déesse seule sait à quel point c’est désagréable ! En plus il y avait déjà une odeur de renfermé alors imagine si j’avais eut mon odorat dans son état normal. Je n’ose l’imaginer. Tu savais que le temps là-bas n’existe pas ? Enfin si il existe mais il semble ne pas défiler de la même façon. Comme si il s’arrêtait dès que l’on y rentrait. C’est très bizarre. Quand nous sommes arrivé le soleil était haut dans le ciel, et quand nous avons terminé nos recherches le soleil était déjà en train de se coucher ! Enfin j’imagine que j’ai été la seule perturbée. Valentino ne m’a pas beaucoup parlé, j’imagine qu’il ne se sentait pas bien au palais. Lui et le prince ne s’entendent pas très bien je crois.

Oh tiens j’ai oublié de te dire que j’avais rencontré Aeron Renmyrth. C’est la première fois que je vois d’aussi près un membre de la famille royale. Enfin non il y a bien eut le roi il y a une semaine mais ce n’est pas comme si j’avais eut le temps de discuter. D’ailleurs je me demande si le prince tient plus de la reine. Il n’est pas bavard, sourire semble l’écorcher mais il cherche très bien les livres dans les travées ! Un peu comme si il connaissait le labyrinthe de papier par cœur. Je me demande si ce n’est pas son pouvoir ? En tout cas je lui envie son sens de l’orientation, moi j’ai bien cru mourir et ne jamais en ressortir. Mais tu peux être rassuré, j’ai été sage ! Presque. Enfin. Je n’ai touché Aeron qu’une fois, il a reniflé comme un poney mais n’a rien dit. Ensuite j’ai fais mon travail. Comme je te l’ai dis Valentino a eut une petite… Altercation ? Je ne sais pas si on peut appeler ça comme ça… Il n’était pas content. Mais il s’est excusé et tout s’est très bien passé. Notre mission est donc réussie et je rentre au bercail ! Je pense que nous arriverons d’ici demain ou après demain… J’espère que nous nous croiserons.  j’aimerais discuter du fait que l’on soit nu du fait de se croq de s’embrass. Apparemment ça ne sera pas à la capitale.

D’ailleurs si jamais tu as l’occasion quand tu seras là haut, et si tu tombes par chance sur eux. Un père et son fils. Faolan et Melta. Ils sont adorable. Faolan est cuisinier itinérant je crois. Je ne m’en souviens pas bien. Je n’écoutais que d’une oreille. Mais il est doué ! Et gentil ! Il ronchonne beaucoup, pour rien, mais il n’en reste pas moins gentil. Ah aussi il rougit facilement. C’est très amusant, ça fait rire Melta en plus. J’ai passé une bonne partie de mon après-midi avec eux. Ils m’ont promis de descendre dans le sud alors si jamais tu ne les croisent pas avant je te les présenteraient ! Vous vous entendriez bien. Il est également maladroit. Cela m’a fait penser à toi. J’ai beaucoup pensé à toi dernièrement et au barbecue, je crois que l’on était sur le point

J’ai l’impression que je n’arrive plus vraiment à te parler en ce moment. Enfin pas à te parler, à t’écrire. Je ne sais pas sur quel pied danser. Comme si il y avait un froid ?

Au fait, ta tête va mieux ? Trois jours de migraine ce n’est pas rien. J’ai peut-être perdu mais je n’ai pas souffert autant que toi. Visiblement l’un de nous deux est tout de même plus à l’aise avec les jeux d’alcool eheh. Promis notre prochaine sortie se fera sans vomissement. Au moins tu croqueras vraiment. Cela dit tu pourras quand même ramener un pot de fleur si l’envie t’en prend. D’ailleurs, enfin non, pas d’ailleurs, ça n’a rien a voir. Mais que vas-tu faire à la capitale ? Quoi que je te pose la question mais peut-être pourras-tu me la donner de vive voix ! J’écris tout ça mais si ma lettre arrive après moi… Oh tant pis.

Au fait que voulais-tu que Mara me dise ? (Ou est-ce Martha… ? Tu me met le doute.) Elle a peut-être évoqué le fait que nous étions proche. Très proche.Elle n’a rien dit en tout cas. Ou alors je ne m’en souviens pas. Comme je te l’ai dis je n’étais pas très bien réveillé. Désolée. Enfin non. Pourquoi je serais désolée hein.

Concernant mes parents je pense qu’ils préféreront le thé. En vérité mon père adore les bouteilles de larissa. Sauf que la dernière fois qu’il en a but il est rentré avec le panneau de direction du centre du village. Depuis maman l’a punit et il n’a plus le droit d’en boire. (Il a une planque dans la grange à côté du poulailler. Mais je ne t’ai rien dis). Ah aussi, j’ai eut le temps de regarder en vitesse la boutique dont tu m’as donné l’adresse. J’espère que ton salaire est meilleur que le mien… Enfin en tout cas je t’ai joint le devis.

Je t’embrasse
Je te fais des bisous
Bises,

Soly.

P.S : Si Samaël te demande un Glooby refuse. C’est sa nouvelle lubie du moment et je déteste les glooby. Ils sont terrifiants.

P.S 1 : A propos de ton quatrième P.S, tu ne devrais peut-être pas écouter les on-dit . Je veux dire, les rumeurs ont toujours été bon train au bastion. Encore plus puisque l’on est rentré saoul tout les deux, ensemble, et que j’ai finis toute nue, et que l’on parlait de croquer quelque chose je crois… Que dirais-tu d’en discuter à la nouvelle taverne ? Elle a ouvert sur la jetée. Je pense que ça serait plus simple d’en discuter en face à face. De toute façon nous n’avons rien fait de mal, je suis même sûre qu’en recoupant les infirmations on se rendra compte que ce ne sont que des rumeurs de plus ! Et nous sommes majeur. Tu ne crois pas ? Lara a pu mal comprendre.

P.S 2 : Si je t’avais embrassé je m’en serais souvenu.

P.S 3 : Douce Apolline, j’aurais volontiers prit de mon temps pour vous offrir un présent. Malheureusement ma bougresse délicieuse propriétaire n’a pas daigné n’a pas pu s’arrêter pour faire les magasins. Sachez néanmoins que mes pensées vous accompagnent.

Affectueusement, votre dévoué Louis.

Soly,

Je n’y pense que maintenant car j’ai essayé de leur mettre la main dessus, en vain. Mais je connais déjà ce Faolan et ce Melta dont tu me parlais dans ta lettre précédente. A moins qu’il n’existe en Aryon plusieurs duo ainsi nommés (mais j’ai un doute ; des cuisiniers itinérants dont le temps change selon leurs humeurs accompagnés d’un adorable bonhomme (de 2 ou 3 ans maintenant ?) ça ne court pas les rues). Du fait de nos travails respectifs on s’est régulièrement croisés sur des étapes le long des routes du royaume ; mais cela fait longtemps que je ne les ai pas vus. Il faut dire que depuis mon affectation au Grand Port mon planning a un peu changé, et peut-être que le leur aussi depuis le temps. Enfin…

A défaut de profiter de leur agréable compagnie je vais aller donner un coup de main à Luz. Apparemment elle a des problèmes de nuisibles au niveau d’une cavité apparue sur l’un des terrains qu’elle vient d’acquérir (soucis de riches), et comme son aventurier est visiblement en vadrouille ailleurs, je vais en emprunter un autre pour aller y faire un brin de ménage. Du moment qu’on n’y trouve pas une armée de grognours s’y étant installée ça devrait aller, non ?

…

Peut-être que, la prochaine fois, je ferai attention à t’avoir sous la main avant de me lancer dans des expéditions offensives. Nul doute que tu es bien meilleure que moi sur ce terrain !

Et puis, peut-être que



Il ferma un temps les yeux, se rappelant leurs brèves retrouvailles quelques jours plus tôt, à la faveur d’un déjeuner rapide entre deux assignations. Un peu fébriles de leurs plannings déjà chargés, comme de leurs émois à l’évolution inattendue – enfin, à la réflexion, était-elle vraiment si surprenante ? – de leur amitié. De l’étendue de ses prérogatives, de ses désirs. De ses possibilités. Ils avaient dansé un moment, comme deux partenaires habitués l’un à l’autre mais découvrant ensemble de nouveaux rythmes, de nouvelles mesures, et puis n’y tenant plus de leurs propos décousus, si vides de sens mais si richement agrémentés de leur langage corporel, au détour du dessert dont le nom s’était égaré quelque part avec leur bon sens, ils en étaient revenus aux festivités du Bastion. Avec la maladresse, l’enthousiasme et la ferveur de deux fenrir dans un magasin de porcelaine, ils avaient comméré sur leurs collègues selon leurs souvenirs intacts du début de soirée. Puis ri au concours de boisson de Sammael et Astrid. Jusqu’à évoquer leur propre match. Leurs bribes d’impressions sensorielles ayant survécu après celui-ci. Et puis, plus abruptement, comme jouant carte sur table avec des marteaux au lieu de carrés de papier, l’attraction. Physique.

Joueurs, ils avaient pendant deux minuscules minutes fait des plans sur l’Ankaa, puis à la troisième, n’y tenant probablement de leurs ridicules pas de danse, Lara avait embarqué le coursier pour l’assignation à laquelle ils étaient déjà en retard, et Agatha avait récupéré à bras le corps la Valkyrie pour la mener à leur entrainement d’équipe. Seules leurs mains avaient pu s’embrasser de la manière franche dont leurs lèvres avaient été privées, et ils s’étaient quittés comme deux garnements prêts à se revoir au plus vite pour leurs bêtises momentanément suspendues.

Leurs pas – et le devoir – les avaient arrachés à leurs allègres machinations, et la joie candide s’était peu à peu retirée pour ne plus laisser que les affres du doute. De l’abysse des possibilités. De ses complications complices.

Rouvrant les yeux pour poser un regard absent sur la missive encore principalement vierge devant lui, Calixte se mordit la lèvre, songeur. L’impulsion du moment et la vivacité de Solveig lui auraient sans doute fait franchir un cap, si leurs collègues ne les avaient pas interrompus dans leur échange. Et si initialement il en avait été déçu, bien déterminé à remettre au plus vite la main sur son amie pour encore explorer ensemble ces opportunités de la loi de l’attraction physique, plus le temps passait, plus il était reconnaissant à leurs camarades d’être intervenues. Car plus il réfléchissait aux méandres des implications d’une liaison charnelle avec la Valkyrie…



mais je me doute que tu dois déjà avoir fort à faire de ton côté.

Je t’embrasse,

Cal


P.S. : es-tu sûre pour le glooby ? J’en ai un dans le terrarium de Zahria à la Capitale qui ne demande qu’à voir du paysage.

P.S. 2 : peut-être cette fois-ci peut-on essayer de se voir à la taverne que tu me proposais dans ta dernière lettre ? Plus tranquillement.

Cal,

Des fois je me demande si tu ne me porterais pas un peu la poisse. Non pas parce qu’il m’arrive des catastrophes depuis que je te connais. Quoi qu’en y réfléchissant bien, tu es la seule personne avec qui je me suis perdue dans un dédale de couloirs souterrains avant de me faire pourchasser par des teisheba tout en faisant la rencontre d’un couple lesbien s’envoyant en l’air dans un coin lugubre et sombre. En parlant de s’envoyer en l’air. Enfin en l’occurrence il ne m’est rien arrivé de fâcheux si ce n’est un emploie du temps d’un calme olympien. Il ne se passe rien, Sam et moi devons nous contenter de quelques rondes, même les familles de noble ne réclament pas ou peu les services des Valkyries en ce moment. J’imagine qu’ils font des économies en prévisions du Solstice… ? Non, c’est bien trop tôt. En tout cas les derniers touristes sont en train de déserter le Grand Port. C’est Samaël qui est content, penses-tu ! En plus de l’emmener plus souvent en ville mes parents me le refourguent sur tous mes jours de congé. Il me tanne toujours pour son glooby. Tu ne lui aurais pas dis, par hasard, que tu en possédais un ? N’est-ce pas ? Il serait fâcheux qu’Azazel se réveille dans ta chambre après avoir été tiré du lit de la pire des façons. Nul doute qu’il serait désagréable. Désagréable et électrisant. (:

Étant donné que tu as déjà rencontré les garçons, tu n’es pas d’accord avec moi ? Faolan rougit vite non ? Tu crois que cela pourrait être une maladie ? Je n’ai jamais vu une couleur cramoisie aussi intense. D’ailleurs où l’as-tu rencontré ? Lors d’un de tes voyages j’imagine, mais où ? Et tu as vu Melta ! Lui aussi adore les créatures en tout genre. Je me souviens d’ailleurs que son père voulait tenter de faire des pâtisseries avec de la bave de glooby (beurk), quelque chose comme des meringues je crois. Je te laisse ma place volontiers si tu es plus tenté que moi ! La bave en guise de liant ne m'a jamais tenté.

En tout cas si à l’avenir tu as besoin d’aide pour te débarrasser d’une armée de grognours (qu’est-ce que je disais au sujet de la poisse déjà?). Tu peux toujours me demander, j’arriverais bien à me dégager un créneau. Surtout en ce moment. D’ailleurs j’ai entendu dire que d’ici une dizaine de jour la taverne dont je te parlais, je crois qu’elle s’appelle « L’effet mer », organisait une soirée musicale. Je me suis dis que cela pourrait être amusant. Penses-tu être rentré d’ici là ? Sinon nous verrons lorsque tu seras de retour au Grand Port. D’ici là il faut espérer que je ne sois pas envoyé à l’autre bout du royaume et qu’un fenrir ne traverse pas la frontière avec l’idée de te manger. Ça ne me surprendrait qu’à moitié à vrai dire.

Bon courage,

Sol’


P.S : Dis moi, qu’est-ce que tu aimes chez les glooby ? Je veux dire… C’est visqueux, c’est moche et c’est tout petit. Et puis leur nez tout rond… Et leurs antennes pour certain… Pas moyen.

P.S 1 : Tu n’as pas besoin que je passe m’occuper de Kana ? Ou d’un familier ? Tu as emmené tout le monde ? Une course à faire peut-être ? Un membre de la famille à veiller ? Je m’ennuie !

P.S 2 : J’ai eu le temps de faire de dessin hier. Sam est visiblement plus doué que moi. Je te laisse en juger.