La demoiselle glissa ses lèvres dans son cou, parsemant de baisers sa peau hâlé par l’exposition au soleil  continuant son chemin vers son épaule qu’elle caressa doucement. Bougeant sa tête sur le côté, ce dernier lui offrit gracieusement sa gogre pour qu’elle puisse continuer sans être gêné. Sa main dans son dos la fit légèrement frissonner alors qu’elle glissait avec douceur le long de sa colonne. Bien évidemment, Jaina fut prise d’un doute et ne pouvait pas se contenter de ses simples gestes comme réponse. Il était rester bien trop muet à son goût. Elle le connaissait bien plus bavard et son silence ne la rassurait absolument pas. L’ancienne garde se recula donc de façon à se redresser devant lui et lui posa cette simple question. Souhaitait-il vraiment faire cela?

Bien évidement il soupira comme à son habitude, mais tant qu’elle n’aura pas entendu ce qu’il avait à lui dire, elle ne fera rien. Elle attendit patiemment que ces idées se mettent en place et quand celui-ci sembla prêt, il déposa sa main avec délicatesse contre la joue de la demoiselle avant de la regarder un instant. Il s’approcha d’elle et lorsque leur front entrèrent en contact, Jaina ferma doucement les paupières enfin d’écouter ses paroles. Tout comme elle, il ne savait absolument pas s’il s’agissait d’une bonne chose ou non de s’abandonner de la sorte à l’un et à l’autre. Dans le cas de la demoiselle, elle recherchait simplement quelque chose de fort et assez puissant pour palier à ses échecs des dernières semaines. Elle avait besoin de s’abandonner, ne plus réfléchir, mais malgré tout, il y avait toujours ce doute en elle. Ce doute qui avait pourtant guider sa conduite autrefois. Elle avait changer, mais à quel point?  Dans tous les cas, elle n’était pas prête à s’imposer à quelqu’un qui ne voulait pas. Ici, c’était différent. Valentino lui avait fait part de son questionnement, mais préférait ne pas se posé la question préférant se laisser porter par le mouvement que de réfléchir.

Elle se recule légèrement pour mieux l’observer. Le doute planait dans son esprit. Pourquoi est-ce que cette phrase lui était toujours dite… Réfléchir, c’est ce qui lui avait permis de se sortir de nombreuses situations, mais là ce n’était plus le cas. Elle allait seulement s’empêcher de vivre comme autrefois si elle continuait ainsi. Jaina fini par secouer la tête légèrement faisant bouger sa tresse contre son épaule et se décida finalement à agir.

«  Je ne sais pas plus que toi si c’est ce qu’il me faut…dit-elle alors qu’elle glissa ses mains contre ce qui lui restait de robe. Mais je suis prête à prendre le risque. »

Doucement, Jaina descendit le morceaux de vêtement sur sa peau dévoilant toujours un peu plus de son nouveau corps qu’elle découvrait en même temps que lui. Elle ne savait toujours pas à quoi ressemblait son visage, mais elle se doutait bien que ce dernier était attirant? Enfin, elle était toujours blonde, du moins presque puisque sa chevelure semblait en partie blanche, bien qu’une mèche dorée contrastait avec le reste.

Une fois la robe à ses hanches, Jaina se leva sur le lit afin de retirer le reste d’un coup. Bien évidemment elle avait conservé son sous-vêtement et ses bas long et bleu qui lui montait jusqu’à la mi-cuisse, puis ellle se mit à genoux devant lui. S’approchant dangereusement de ce dernier, Jaina ne l’avait pas quitter une seule fois du regard et retrouva finalement sa position initiale. Bien que cette fois-ci, elle glisse ses jambes autour de sa taille rapprochant ainsi leur deux corps l’un contre l’autre. Sa sénestre caressa son flanc avec douceur alors qu’elle passe doucement entre eux, venant découvrir les abdominaux qu’il lui avait autrefois exposé et qu’elle avait si délicieusement libéré de sa chemise montant par la suite jusqu’à son pectoral, qu’elle parsema de quelques baisers volages. Sa bouche poursuivit son ascension jusqu’à clavicule qu’elle mordilla de ses dents avant de ne toujours monter plus haut. La pointe de son nez vint chatouiller le côté de son cou jusqu’à son oreille où elle accueilli de la pointe de sa langue son lobe qu’elle titilla de cette dernière. Alors que son souffle chaud réchauffait sa peau, ses bras vinrent se placer de chaque côté de son cou l’emprisonnant ainsi dans une étreinte qu’il ne pourrait pas fuir aussi aisément. «  Plus de questions, que des actes… » murmura-t-elle doucement à son oreille. S’arrêtant, la demoiselle vint finalement placer son visage vis-à-vis ce dernier et plaqua ses lèvres contres les siennes fougueusement pressant tour son être contre le sien.

Jaina ne voulait plus s’appartenir pour cette nuit, elle voulait oublier ce qu’elle avait vécu, recommencer à zéro. S’abandonner aux mains du beau brun n’était peut-être pas la solution à tous ses problèmes, mais elle ne voulait pas se sentir seule… Pas ce soir.

J'peux pas vraiment dire que réfléchir n'a jamais été mon fort, en fait même si je me décris bien souvent moi-même comme un bourrin, c'est pas totalement vrai, après tout pour être un bon enquêteur faut un esprit de logique et de réflexion assez poussé, ouai des fois j'vois rouge et j'oublies toute précaution comme quand j'ai défoncé cet enculé de Wild, c'est à cause de ce genre de moment que je me décris comme un bourrin cependant, il y a une vérité absolue, quand il s'agit de corps à corps enflammé à l'abri des regards, vaut mieux pas trop se prendre la tête! Si on commence à réfléchir, on voit forcément tous les points noirs de l'affaire, toutes les choses qui font que c'est pas forcément la meilleur des idées! Souvenez-vous en bien, la réflexion est bien trop souvent l'ennemie du plaisir! Du coup, j'lui dis ce que j'en pense : non, j'sais pas si c'est ce que je veux mais j'en ai absolument rien à foutre en réalité! Je décide que ma tête n'a pas son mot à dire concernant le reste de cette soirée et qu'après tout, se laisser guider par nos plus bas instincts est sans aucun doute la meilleure chose à faire! J'lui dis aussi que c'est à elle de voir si cela lui convient : laisser nos corps parler plus que nos esprits! C'est pas forcément ce qu'elle me demande je le sais, elle voulait une réponse claire et c'est la seule que je peux lui donner, c'est à elle de voir si elle est d'accord avec le fait de s'abandonner sans aucune réflexion derrière! Après tout, si on commence à se poser des questions. à imaginer quelles seront les conséquences pour nous, pour notre "relation"... J'veux dire, on est pas forcément amis, on est pas non plus attachés l'un à l'autre mais, le fait de partager une nuit ensemble, forcément ça risque de laisser des traces sur nos prochaines interactions! Faut voir si on est d'accord avec ça!

Naturellement elle n'en sait rien, impossible de savoir si c'est ce qu'il lui faut sans avoir essayer avant ce qui est on ne peut plus naturel! Après tout, comment savoir si quelque chose fonctionne sans le faire? Cependant, elle me dit qu'elle est prête à prendre le risque en posant ses mains sur sa robe déchirée... Bon, j'suis pas trop sûr que ce soit réellement un risque, après tout dans le pire des cas cela lui laissera un petit moment de plaisir ce qui semble être plus que ce qu'elle a eut jusque là, pour le reste... De toute manière je suppose que nous n'avons rien à perdre elle comme moi et de toute manière, même si j'avais eu le moindre doute, je dois avouer que je les perds bien vite! Faut dire aussi que ce corps qui se dévoile petit à petit est bien trop plaisant pour que j'ai la force de le repousser, on va pas se mentir, j'suis un homme comme tant d'autres et c'est difficile de résister à une telle... personnalité! J'ai tout le loisir de l'observer lorsqu'elle se lève pour ôter finalement ses habits, ne gardant qu'un sous-vêtements et de longs bas ayant un côté quelque peu érotique ne nous le cachons pas, elle revient finalement dans une position qui la colle un peu plus contre moi et je sens la chaleur de son corps contre le mien ce qui n'a absolument rien de déplaisant. Ses attentions sont douces, plaisantes, ses lèvres également alors que nous nous embrassons avec passion. Pas de questions? Que des actes! Il est inutile de m'en dire plus!

D'un geste, je me fais tourner afin que son dos soit contre le lit, je me débarrasse de ma chemise dans un premier temps puis du reste, je plaque mes lèvres sur les siennes, enivré par une passion bien trop longtemps contenue, je tombe également le dernier rempart de sa pudeur mais, petite fantaisie de ma part, je lui laisse ses bas... Je l'ai déjà dis, ils ont quelque chose d'érotique et pour le reste... Nous nous gardons une petite intimité préservée par la porte de la chambre fermée à double tour!

C'est essoufflé que je finis par me faire rouler pour me retrouver dos contre le drap, j'pourrais fouiller dans les poches de mon pantalon abandonné sur le sol après mon paquet de clopes mais ce serait un peu salaud non? À la place, je reste allongé sur le dos, reprenant mon souffle, un bras sous la taille de Jaina que j'attire d'un mouvement pour la faire passer à demi couchée sur moi. J'viens lui voler un baiser salé et passionné, sans doute le dernier, tout en caressant son dos d'une main. Est-ce que cela a servi? Est-ce qu'elle se sent mieux au moins un peu? A-t-elle réussi à s'abandonner? Aucune idée j'vais pas mentir, pour le coup j'pense surtout à moi! Ouai, c'était plaisant, plus que cela même on va pas se mentir, m'abandonner ainsi ne me fait pas de mal mais, maintenant que mon esprit n'est plus embrumé par la chaleur de l'instant, je me rend aussi compte d'autre chose : ce n'est plus ce que je veux! La passion et le plaisir sont intenses mais, ils me laissent un goût amer une fois qu'ils s'estompent... Au moins, j'suis fixé! Je romps le baiser et j'passe ma main sur la joue, puis la mâchoire de la belle. J'la regarde droit dans les yeux et j'me mords les lèvres, maintenant qu'on a "savouré le moment" j'ai plusieurs trucs en tête...

"Tu sais ce que tu vas faire maintenant?" Que je lui demande en la gardant dans mes bras et en caressant son dos.

La demoiselle s’abandonna fermant son esprit à toute pensée qui pourrait venir troubler son plaisir. Sa concentration était focalisée sur les sensations que lui offrait ce dernier l’observant par moment puis fermant les yeux tantôt. Son esprit s’embrumait doucement  plongé dans une douce euphorie alors que la douleur qu’avait ressentie plus tôt son corps était remplacée par une douce chaleur tel un feu de bois réchauffant les corps lors de froide soirée d’hiver. Quand tout cela s’était alors arrêté, Jaina eut besoin de retrouver son souffle et tout comme son partenaire elle resta allongée sur le dos glissant son bras contre son ventre. Sa respiration était saccadée et elle tourna sa tête vers ce dernier pour le regarder. L’un de ses bras se trouvait toujours sous elle et en profita d’ailleurs pour l’attirer à lui. Jaina déposa l’une de ses jambes par-dessus les siennes et entoura son torse de son bras gauche s’en suivit alors un baiser passionné mélanger de souffle chaud au goût salé. Le plaisir qu’elle avait ressenti était tout et à la fois éphémère. La durée de ce dernier était indéterminée. Elle savait pertinemment que lorsque ce dernier quitterait cette chambre, ce qu’elle ressentait pour le moment allait doucement disparaître. Pour le moment, elle profita de cette étreinte et de ses douces caresses dans son dos jusqu’au dernier moment. Jaina observa alors ce dernier alors qu’il se faisait doux avec elle. Il aurait pu se rhabiller et quitter aussitôt cela fait, mais ce dernier semblait avoir autre chose en tête.

Quel était maintenant son plan de match pour la suite des évènements?  Elle appuie donc le côté de sa tête contre son épaule et lève sa main de pierre devant eu. La décision qu’elle devait prendre était donc facile à prendre. Si même changé d’apparence  ne l’avait pas changé, rien ne pouvait donc y faire. Elle était prise avec cette dernière jusqu’à la fin de ses jours. Il ne lui restait simplement l’option d’enfermer la conscience sous un enchantement, même si cela allait très certainement me faire souffrir. Si elle n’était plus un danger pour les autres alors cela allait régler l’un de ses problèmes.

« Je vais donc envoyer une lettre à l’enchanteresse afin d’accepter son offre pour enchanter la conscience dans ma main. Si suppresser la chose qui se trouve dans ma main peut m’empêcher de causer des gestes que je ne veux pas… Cela pourra me permettre de travailler, j’imagine. J’ai démissionné de la garde et je ne compte pas y retourner. » Elle se souleva grâce à son coude afin de le regarder dans les yeux et lui sourit doucement. « Je pourrais m’enregistrer à la guilde des aventuriers. Ça reste une forme de protection du peuple malgré tout. C’est Lin qui me l’a conseillé d’ailleurs. Enfin, Lin étant l’enchanteresse. Je crois que ça pourrait se faire, j’ai quand même de quoi me débrouiller dans mes sacs. Je lui ai commandé un objet de pouvoir qu’elle pourra me faire à notre prochaine rencontre et j’ai même un endroit où loger au besoin. Avec son aide, on a transformé mon emport’tout en petit loft déjà tout meubler, lit, cuisinette, salle de bain et petit salon servant aussi de salle à manger. Je te montrerai si tu veux un de ces jours. »

La demoiselle semblait avoir retrouvé un peu d’étincelle dans son regard et c’est aussi ce qui s’était passé avec Lin lorsqu’elle avait travaillé à meubler le tout plus tôt dans la journée. Enfin, quand elle réussissait à oublier son état, ce qui veut dire lorsqu’elle n’était pas seule, Jaina avait l’impression de revivre et elle redoutait toujours ce moment de se retrouver seule. Elle déposa finalement sa main contre son torse et lui sourit doucement.

« Dis…tu ne vas pas partir tout de suite? Tu vas rester dormir avec moi, si? Je ne veux pas rester seule. Enfin, réfléchis-y, je vais aller prendre une douche pendant ce temps. »

Elle s’assied dans le lit et se tourna de sorte à mettre ses jambes dans le vide et elle retira, avant de se lever, les bas qu’elle portait et qui lui collaient à la peau. Son lugnipus s’assied à ce moment tournant doucement la tête sur le côté ce questionnant sur ce qui venait de se passer et comme à son habitude suivit sa maîtresse dans la salle de bain pour la surveiller. Jaina laissa la porte ouverte dans le seul but que Val puisse réagir s’il lui arrivait quelque chose. Elle se souvient d’un bain qu’elle avait pris chez sa sœur et où elle avait subi une terreur alors qu’elle avait fermé ses yeux qu’un bref instant. Enfin, son état d’esprit du moment était bien différent que la dernière fois. Elle se glissa alors sous la douche et laissa couler l’eau chaude sur son corps un moment, levant le visage vers le jet pour profiter de celui-ci. La chaleur était agréable et en profita alors pour savonner son corps, mais lorsqu’elle se pencha, elle sentit une douleur aiguë à son bas-ventre qui la fit sursauter lâchant le pain dans le fond de a douche. Elle se redressa un moment attendant de voir. Peut-être que c’est normal après un effort comme celui-ci. Elle tenta de récupérer le savon et la douleur se fit cette fois-ci plus présente plus fulgurante parcourant même tout son échine. La douleur était-elle que cela lui prit au ventre et de nouveau elle ne put empêcher le contenue de son estomac de s’échapper. Ses jambes se mirent à flageoler sous elle et elle déposa sa main contre la paroi.

« Gnnn…V…Val!, appela-t-elle faiblement sans savoir si sa voix portait jusque-là. Cobalt, va chercher Val…vite… »

Le louveteau se leva aussitôt geignant fortement et voyant sa maîtresse de l’autre côté de la vitre sans qu’il puisse faire quoi que ce soit le paniquait. Il courut alors jusqu’à l’autre pièce en poussant quelque jappement aigu. Jaina, tant qu’à elle tenta de sortir de la douche malgré la douleur et quand elle regarda ses jambes, du sang coulait abondamment sur ces dernières. Elle réussit à ouvrir la porte de la douche, mais perdit aussitôt l’équilibre et tombe au sol le bas de son corps toujours sous l’eau alors que l’autre partie se trouvait sur le tapis de bain.

Je l'écoute alors qu'elle me répond, toujours à moitié sur moi, la main de pierre tendue dans les airs devant nos yeux... En effet, si cette enchanteresse peut l'aider ne fut-ce qu'un peu c'est déjà mieux que rien! Démissionnée? C'était donc sa décision de quitter la garde et non pas une mise à pied! Cela a également un côté rassurant lorsqu'on y pense! Malgré son état elle est tout de même assez lucide pour se rendre compte de si elle doit continuer ou non! Ce n'est pas donné à tous c'est un fait! Est-ce une bonne ou une mauvaise décision? Encore une fois je ne le sais pas - ces retrouvailles sont définitivement pleines d'incertitude - mais c'est son choix, celui qu'elle fait, celui qu'elle devra assumer et ce n'est certainement pas à moi de lui dire si c'est une bonne décision ou non! Elle se redresse, me regardant dans les yeux en souriant, au moins on peut dire que cela me fait plaisir de la voir ainsi plutôt que comme quand je l'ai trouvé! La guilde des aventuriers? Ma foi, pourquoi pas? Il ne fait aucun doute qu'une ancienne garde pourra y trouver sa place! Après tout, l'entrée à la guilde est sans aucun doute moins compliquée que de rejoindre la garde royale! Au moins, cela fait plaisir qu'elle a toujours en tête d'aider le bon peuple d'Aryon! Je suppose que même une épreuve difficile ne peut pas changer tant que cela une personne telle que Jaina!

En plus elle semble réellement avoir pensé à tout : un lieu de logement, un objet de pouvoir, des objets de tous les jours pouvant lui apporter une aide précieuse... Au moins elle a encore les idées assez claires en ce qui concerne ses possibilité et puis, quoi qu'il en soit, je dois dire que son sourire et ce petit éclat dans ses yeux fait particulièrement plaisir à voir! J'hoche simplement la tête en guise de réponse, après tout, cela ne me dérange pas de visiter son futur lieu de vie! Je suppose que faire ce que l'on vient de faire rapproche forcément d'une certaine manière et si nous n'étions pas "amis" avant cela, peut-être allons-nous le devenir qui sait? Soudain, elle pose sa main sur mon torse, souriant plus timidement me semble-t-il et me pose une simple question : est-ce que je vais rester dormir avec elle? Est-ce de la tristesse ou de la peur que je sens dans sa voix lorsqu'elle affirme ne pas vouloir rester seule? J'avais pas réellement prévue de dormir dans une chambre de taverne, surtout pas celle-ci vu que le patron me connaît très bien mais, soyons honnêtes, je ne peux pas abandonner Jaina en me doutant de l'état dans lequel elle risque de se retrouver si je pars! Je vais donc répondre mais elle me dit de réfléchir et se lève pour aller prendre une douche...

Je soupire doucement, au moins je ne dors plus avec Cal' et Khal' à la caserne, j'vais donc éviter l'interrogatoire de Sunshine si je découche! Une bonne chose en quelques sortes! Pour le reste, je suppose que ce sera pas plus mal, au moins s'il se passe quoi que ce soit durant la nuit, je serai là! Sauf que voilà, apparemment ma présence va être nécessaire bien plus vite que prévu et pas pour les même raisons! J'entends d'abord un geignement, ensuite je vois le lugnipus de Jaina qui se ramène et qui me gueule dessus avant d'entendre finalement le bruit caractéristique d'une chute! Bordel! Je fonce rapidement pour trouver Jaina au sol, de côté, les pieds toujours sous l'eau. Elle tremble, elle se plaint d'une foutue douleur et elle a l'air presque délirante... Un effet secondaire de la potion peut-être? J'sais pas comment ça marche moi, il y a pas une contre indication du genre "pas d'exercice physique intense dans les vingt-quatre heures après l'ingestion"? Bref, si c'est de la fièvre faut qu'elle se repose et pas directement sur le sol! J'm'avance donc pour la prendre dans mes bras comme le magnifique chevalier blanc que je suis et là, horreur : un truc visqueux et rouge sur mon bras... Du sang? Ok, là il y a urgence! Je fonce rapidement pour la déposer sur le lit - j'm'excuserai à Gérolt pour les draps plus tard et je chope dans une poche mon cristal de communication...

*Réponds bordel réponds!*

"Bordel Val' t'as vu l'heu..."

"Ta gueule! Taverne de Gérolt! Maintenant! Urgence!"

Le contact s'arrête immédiatement, heureusement sur le coup on a de la chance : comme je l'avais signalé à Khalie ma soeur devait venir pour fêter ma promotion, ce que je ne savais pas par contre, c'est qu'elle m'avait amené une surprise qui était loin d'avoir fait mon bonheur avec elle : mon frangin Enzo! Bon, c'est pas qu'on ne s'aime pas juste que notre relation n'est pas toujours au beau fixe! Cependant, pour le coup j'suis assez heureux de l'avoir sous la main puisqu'il est encore au grand port : je ne connais pas de meilleur médecin! Mon frère arrive rapidement! Il sait parfaitement que j'l'aurais pas appelé ainsi en pleine nuit sans une bonne raison! Gérolt lui ouvre la porte de la chambre et se barre sans même un regard à l'intérieur, comme le parfait tavernier qu'il est! Mon frangin entre et regarde la scène : Jaina allongé, tremblante, se plaignant de douleur en sang et moi qui suit en train de paniquer sans vraiment savoir quoi faire vu la provenance des saignements, qui cherche visiblement l'inspiration de Lucy alors que mes deux têtes se balancent de droite à gauche au rythme de mes réflexion!

"Enzo! Qu'est-ce qu'on fait? Qu'est-ce qu'on fait? QU'EST-CE QU'ON FAIT???"

J'ai jamais eu autant l'impression d'être un criminel qui demande à son pote comment cacher un cadavre même si pour le coup, le cadavre n'est pas encore mort et on veut le sauver plutôt que le cacher! Enzo s'approche de moi et me fou un claque digne d'un grand frère, le genre qui te retourne la tête mais que tu regardes quand même défiant l'air de dire "Qu'est-ce tu viens de faire connard?" au moins, ça a le mérite de me remettre les idées en place!

"Tu te calmes, tu fous ton pantalon au lieu de te promener le cul à l'air et tu sors! J'ai besoin de calme!"

Et quand le médecin ordonne, on obéit! Alors c'est ce que je fais... Je sors dans le couloir et j'me fou dos au mur en sortant une clope de ma poche et ma pierre de feu mais j'dois dire que j'suis pas à l'aise, tellement que mes mains tremble et que j'arrive pas à allumer ma clope bordel! J'ai déjà vu du sang, des cadavres, de la violence mais là... Que cela se passe après ce que l'on vient de faire, de voir la gamine ainsi, de pas savoir ce qu'il se passe exactement, j'vais pas mentir ça vous retourne un homme! Gérolt arrive avec un verre de rhum qu'il me file en me foutant une grande tape sur mon épaule alors que j'suis torse poil toujours, ce brave mec me dit que tout ira bien avant redescendre, professionnel comme toujours. J'me calme, j'bois un coup, j'allume ma clope et j'attends. Derrière la porte, ça gueule, ça hurle même et apparemment ça souffre alors que j'ai aucune idée de ce qu'il se passe... J'sais pas combien de temps ça dure mais, au bout d'un moment, mon frangin sort de la chambre, ferme la porte derrière lui en planquant un truc et me tend la main! Pas besoin de parler dans ce genre de cas, c'est ce genre d'instant rare durant lesquels on est sur la même longueur d'onde! J'lui file donc ce qu'il veut : une clope et ma pierre de feu et il se l'allume bien plus aisément que moi! Ce genre de merde, j'dirai pas que c'est son quotidien mais, plus que moi en tout cas! Il tire sur sa latte, rejette la fumée et pose finalement la question que j'attendais.

"C'est qui cette fille? J'pensais que t'étais avec la gamine qu'on a vu durant la soirée organisée par Lisa!"

"Sunshine? Ouai c'est ça! Bonne blague... Plus sérieusement, c'est pas ma copine si tu veux savoir! Juste une amie... Une ancienne garde royale qu'a vécu quelques merdes dernièrement et qui avait besoin de... Réconfort... Comment elle va?"

"Physiquement elle s'en sortira! Mentalement... J'suis pas sûr perdre un enfant - même sans savoir qu'on l'attend - c'est toujours une épreuve!"

"Attends quoi? Est-ce ma faute? Enfin j'veux dire pas à cause de notre relation mais... La potion? Est-ce que le fait que je l'ai pas empêché de boire cette potion de changement d'apparence a provoqué ça?"

"Ça a pas aidé c'est sûr mais non... Son développement été arrêté depuis bien avant aujourd'hui, disons que ça a accéléré le processus d'évacuation..." Bordel! Mon frangin qui prend toujours tout de cette manière très flegmatique! Un processus d'évacuation j't'en foutrai moi! Pas le temps de lui faire remarquer cependant puisqu'il enchaîne. "Quoi qu'il en soit, tu peux aller la voir... Elle est inconsciente pour l'instant mais je suppose que ce serait mieux que tu sois là à son réveil. Moi j'vais rentrer et me coucher." Il se lève, commence à se barrer et se tourne finalement. "Je t'enverrais mes honoraires!" Je ricane légèrement. "Ouai fais donc ça! Et Enzo... Merci..."

Il me fait un petit signe de la main et je crois même reconnaitre une esquisse de sourire sur son visage alors qu'il disparait dans les marches. Je me tourne ensuite vers la porte et j'entre dans la chambre pour venir m'asseoir au pied du lit - dont il faudra définitivement changer les draps - et j'attends que Jaina se réveil.

La voilà allonger au sol geignant de douleur et luttant pour ne pas perdre conscience. La demoiselle ne comprenait pas la raison de cette douleur. Était-ce ses règles qu’elle n’avait pas eues depuis quelques mois et qui s’étaient déclenchées d’un seul coup suite à l’activité physique qu’elle venait de subir? Non, ce n’était pourtant pas logique et cette douleur ne serait pas aussi intense au point d’en tomber au sol et de délirer de cette façon. Son corps était bouillant et les douleurs semblèrent s’intensifier. La sueur de son corps bouillant se mêla à l’eau qui s’y trouvait toujours et c’est là que Valentino arriva finalement pour la soulever. Bien, sûr, il se mit aussitôt à paniquer de son côté alors qu’il sentit et vit le sang sur son bras. Déposée dans le lit, Jaina se mit sur le côté et se plia sur elle-même pour faire pression sur son bas ventre, mais rien à faire, la douleur ne sembla même pas se calmer. Elle avait l’impression qu’on la mutilait des l’intérieurs et les décibels de ses gémissements augmentaient de plus en plus arrachant parfois des petits cris à la pauvre femme.

Bien évidemment Valentino appela quelqu’un qu’elle ne connaissait certainement pas et une fois l’appel terminé, ce dernier continua de paniquer. La demoiselle l’observait de son visage rougi par la douleur et les efforts. Elle aurait voulu lui dire de se calmer, d’arrêter de se mouvoir dans tous les sens que ce n’était certainement pas sa faute, mais n'en était tout simplement pas capable. Sauf que plusieurs longues minutes plus tard, la porte s’ouvrit, finalement, sur une silhouette assez ressemblante à Valentino et quand ce dernier lui répéta ce qu’ils devaient faire avec beaucoup trop d’anxiété il se prit une claque qui le ressaisi. Les ordres étaient clairs et concis. Il devait se rhabiller et sortir de la chambre. Jaina ouvrit grand les yeux et secoua la tête en tendant la main vers le grand brun.

« N…non! »

Elle ne voulait pas qu’il quitte la pièce et la panique la prit. Elle ne voulait pas rester seule avec l’inconnu, sa respiration s’accéléra et elle commença à s’agiter sur le lit, mais ce dernier attrapa sa main délicatement pour se présenter à elle. Il disait être médecin et qu’elle pouvait avoir confiance en lui. Tentant de se ressaisir, il fit asseoir Jaina dans le lit tout en lui demandant de respirer profondément pour qu’elle se calme. Il essaya de comprendre l’état de la demoiselle par de simple question posée d’une voix calme ce qui faisait changement du lieutenant. Il lui fit quelque examen palpant son ventre et lui demanda la dernière fois qu’elle avait eu ses règles bien évidemment. Jaina lui mentionna, mais lui expliqua aussi ce qu’elle avait vécu grossièrement durant les dernières semaines parlant surtout de sa perte de poids drastique et de ses rêves agités qui l’empêchaient de trouver le sommeil.

Bref, le diagnostic tomba, Jaina était enceinte bien qu’elle ne le savait pas, mais était malheureusement en train de le perdre et il fallait le sortir au plus vite sinon, elle pouvait y rester elle aussi. À ce moment, Jaina sentit quelque chose se briser en elle. Tout allait si mal pour elle. Si elle l’avait su plus tôt, elle ne serait pas partie. Elle serait restée à la caserne bien sagement laissant grandir cette petite chose dans son ventre. Même si elle ne connaissait pas le père, elle s’en fichait. Sauf que le destin ne pensait pas de cette façon et lui avait tout pris même cet enfant qu’elle ne pourra jamais voir grandir. Elle qui n’avait jamais eu de famille, elle aurait pu avoir la sienne. Transmettre son amour et élever son enfant avec de belles valeurs, mais elle ne pourra pas. De grosses larmes se mirent à couler sur ses joues et elle échappa un sanglot alors que la douleur revint de plein fouet arrachant un cri de douleur déchirant à Jaina.

« Il faut commencer le travail, Jaina…
- Non…je..je ne veux pas! Je ne veux pas tout perdre!
- Si on ne le sort pas maintenant, tu risques d’y laisser la vie ou avoir d’autres séquelles comme perdre la capacité à enfanter tout simplement. Ce n’est pas ce que tu souhaites, n’est-ce pas? »

Jaina fit non de la tête sans rien dire. C’est donc le cœur gros qu’elle fut installée de façon à aider la sortie de l’enfant qui ne respirera jamais le même air qu’eux. Combien de temps cela avait duré, combien de fois avait-elle crié sa douleur et pousser. Le temps lui était compté et ce n’est qu’après un long travail que Jaina fut séparée de l’enfant. Enzo le cacha de la vue de Jaina ce qui venait de sortir alors que cette dernière semblait vouloir le voir en tendant les mains sauf qu’elle perdit conscience, la fatigue et les efforts fournis eurent raison d’elle.  Le médecin vérifia l’état de l’ex-garde et quand il fut sûr qu’elle s’était stabilisée, il quitta la pièce.

À son réveil, Jaina avait l’impression qu’un troupeau de chevaux venait de lui marcher sur le corps. Elle avait mal partout et se sentait très faible. Elle semblait perdue et tenta de savoir où elle se trouvait. Qu’est-ce qu’elle faisait ici, pourquoi était-elle dans cet état. Pourquoi les draps étaient couverts de sang et plus elle se questionnait plus la brume sembla se dissiper dans son esprit. Jaina leva les yeux sur la personne qui se trouvait encore dans la pièce et c’est en le voyant qu’elle fut frappée par la vérité. Elle cacha dès lors son visage dans ses mains et se remit à pleurer.

« Pardon! Pardonne-moi, je t’ai impliqué dans mes problèmes et je te fais subir mon fardeau. » Sauf que s’il n’avait pas été là, avec qui aurait-elle fini sa nuit? Elle aurait peut-être été seule dans sa chambre et personne pour l’aider lorsqu’elle en aurait eu besoin. Il n’y aurait eu personne pour déranger un médecin en plein milieu de la nuit. Ses mains s’abaissèrent et elle tenta de s’essuyer le visage sur les draps tachés. On aurait dit qu’un meurtre avait été commis ici… D’ailleurs, elle réalisa finalement qu’il ne s’agissait pas nécessairement que de son sang et elle fut prise d’un soudain dégoût et elle bouge difficilement les draps pour sortir du lit. Ses jambes étaient trop faibles pour qu’elle tienne debout et elle tomba aussitôt, mais se rattrapa de ses mains sur le plancher pour ne pas s’y cogner la tête. Son corps était sale et lui faisait toujours mal, mais rien comparer à ce qu’elle avait ressenti plus tôt. Comme si elle cherchait finalement à se changer les idées, Jaina tourna la tête vers Valentino et lui posa la première question qui lui vint à l’esprit.

« C’était ton frère? » dit-elle d’une voix tremblante.

J'sais pas trop comment le dire mais, pour une fois j'suis assez heureux que Enzo soit là! Ce type m'insupporte la plupart du temps - bon pas vraiment mais c'est compliqué - mais il prouve encore une fois qu'il se ramène chaque fois que j'ai besoin de lui, exactement comme par le passé... Bref, mon frangin et moi on a une conversation sincère, on se parle sans gueuler ce qui n'est plus arrivé depuis longtemps en fait et au final, j'finis même par le remercier alors qu'il part sur un signe de main et une petite blague qui me fait doucement sourire. J'termine ma clope et j'me lève pour retourner dans la chambre avec la demoiselle qui dort paisiblement... J'sais pas trop quelle épreuve elle vient de vivre, enfin j'me doute bien-sûr que ça avait rien de bien agréable vu la situation mais j'peux malheureusement pas faire grand chose pour elle présentement! C'est jamais qu'une épreuve de plus dans la vie d'une demoiselle qui en a vécu bien trop faut bien le croire. En fait, ça me fait réfléchir moi aussi quand j'y pense, est-ce que je veux vraiment continuer ainsi? À fuir tout ce que je ne veux pas forcément affronter et à me gonfler d'orgueil en me présentant comme lieutenant alors que je n'ai pas accomplis grand chose de plus qu'avant?

J'suis sorti de mes pensées par les mouvements de la demoiselle, preuve qu'elle va bientôt se réveiller alors naturellement, j'me tourne vers elle pour regarder ce qu'il en est exactement. Elle va sans doute se poser des questions ou avoir besoin de ma présence vu ce qu'elle vient de supporter alors, j'attends près à lui dire tout ce qu'il sera nécessaire de dire. Sauf que naturellement, lorsqu'elle pose le regard sur moi après avoir analysé son environnement, elle réagit au quart de tour : son visage enfuit dans ses mains, elle se met simplement à pleurer tout en me demandant pardon? Sérieusement? Comme si elle en pouvait quelque chose de sombrer ainsi! Et puis franchement, je préfère largement que ce soit le cas! On va pas se mentir, j'ose à peine imaginer ce qu'il se serait passé si au lieu d'être avec moi, elle s'était retrouvé avec les deux connards dans cette ruelle! Heureusement que Nayah m'a envoyé à sa suite car sans cela, j'ose à peine imaginer dans quel état elle se serait retrouvé et surtout, ce qu'il se serait passé si personne n'avait pu prévenir un médecin pour lui venir en aide! Naturellement, je fais la seule chose qu'il y a à faire dans ces conditions.

J'veux m'approcher d'elle mais l'inconsciente tente de se lever et naturellement, vu son état, ses jambes sont incapables de porter son poids et elle tombe. Se servant de ses mains de justesse pour ne pas s'écrouler face première sur le sol mais, elle est tout de même au sol. Je soupire doucement alors qu'elle me pose une question qui me laisse un peu surpris : franchement? Avec tout ce qu'il vient de se passer c'est uniquement cela qu'elle trouve à me demander? Je soupire un peu et je me lève du lit pour aider la jeune femme à se remettre debout sauf que bon, vu l'état de ses jambes qui semble plus flageolantes qu'autre chose, autant faire ce qu'il faut : je viens passer un bras autours de sa taille et l'autre sous ses rotules pour la soulever du sol et venir la reposer dans le lit avec un regard l'air de dire : interdiction de te lever temps que tu ne retrouve pas le contrôle de tes jambes. Je m'installe d'ailleurs derrière elle puisque je la fait se mettre en position assisse et je passe mes bras autours d'elle pour l'appuyer sur mon torse en fermant l'oeil.

"Enzo ouai... Mon ainé... Jaina je... Je suis désolé... Est-ce que ça va?" Question débile bien-sûr que cela ne va pas! Comment elle pourrait aller bien après cela? Je grogne légèrement contre moi-même alors que je me traite silencieusement de con. "Écoute... Je suis là! Aussi longtemps que tu en auras besoin d'accord?"

Sa question était d’un ridicule, elle le savait, mais elle ne voulait pas parler de ce qui venait de se passer. Bien qu’elle ait été inconsciente pendant un certain temps, elle se doutait bien que le médecin avait discuté avec Valentino. D’ailleurs, même si elle se sentait coupable de l’avoir entraîné dans cette merde, elle lui en voulait tout de même d’avoir quitté la pièce. Ce n’était peut-être pas lui le père, mais elle aurait aimé qu’il soit présent, qu’il lui tienne la main. Elle avait eu besoin de son soutien moral. Alors que là, il l’avait tout simplement abandonné avec un inconnu… Elle poussa un soupir et secoua la tête. Ce n’était pas sa responsabilité il n’était engagé à rien et pourtant le voilà toujours présent à l’attendre. Peut-être qu’elle ne l’aimait pas d’amour, mais elle l’appréciait suffisamment pour ne pas vouloir l’effacer de sa vie. Il serait le seul à connaître cette histoire, bien qu’elle aille très certainement en toucher un mot à sœur lorsqu’elle s’en sentira prête, mais pour le moment, seuls ceux ayant fréquenté cette chambre sauront.

Suite à sa chute, Val s’était aussitôt précipité vers elle afin de soulever. Elle lâcha un petit "désolé" marmonné entre deux mouvements de pas et fut contrainte à retourner dans les draps  rougeoyant alors qu’elle s’en était tout simplement échappée. Le lieutenant se glisse derrière elle afin de la serrer contre son torse. Bien évidemment, elle comprend ce qu’il essaie de faire et l’entend surtout à sa voix. Est-ce qu’elle va bien? Quelle drôle de question alors qu’il sait ce qu’il s’est passé. À moins qu’il ne sache pas et qu’il tente de le découvrir par cette simple question. Jaina haussa les épaules avec indifférence. Elle n’allait pas bien, mais cela ne faisait pas changement.

« Imagine simplement quelqu’un en train de frapper quelqu’un qui est déjà au sol et tu comprendras comment je me sens actuellement. » Son ton était neutre, tout aussi indifférent que le son haussement d’épaules. À ce stade, elle ne pouvait pas aller plus bas que maintenant. Sa voix qui s’était faite tremblante un peu plus tôt ne semblait plus du tout pareille. Il se dit être là aussi longtemps qu’elle en aura besoin, mais ce dernier à des responsabilités et elle ne peuvent pas le retenir aussi longtemps qu’elle en avait besoin.

« Je te remercie, Valentino, mais tu as certainement autre chose à faire que de chaperonner une femme à qui Lucy à tourner le dos depuis un moment.  Tu as des choses à faire et ce que j’ai vécu hier ne guérira certainement jamais. » Elle baissa la tête observant un moment les draps puis s’arrêta sur ses mains dont elle avait levé les paumes devant elle. « Il est sorti de moi et je me suis évanouie aussitôt. Je n’ai rien vu d’autre… J’ai l’impression qu’on vient de m’arracher une partie de moi et qu’on ne m’a pas laissé le choix. C’était soit lui, soit tous les deux.  Et malgré que je sois encore là, j’ai le sentiment que nous sommes tous les deux morts cette nuit. »

Oui, mort, c’est bien ce qu’il s’était passé. L’enfant était bien mort en elle et son corps cherchait simplement un moyen de l’éjecter avant qu’elle ne s’intoxique avec ce dernier. Sauf que si elle avait su avant, elle aurait fait attention. Elle se serait bien alimentée, elle se serait forcée à manger. Elle n’aurait pas abusé sur l’alcool. Jaina se sentait responsable en partie de la perte de son enfant.

« J’aimerais bien aller me laver et pour de vrai, mais j’ai du mal avec mes jambes. Il faudra que tu m’aides et aussi m’aider à me vêtir par la suite. Je dois avoir des vêtements adapté à ma nouvelle taille… »

Elle avait des robes moins ajustées que ce qu’elle portait hier alors cela pourrait lui être utile jusqu’à ce qu’elle aille acheter de nouveaux vêtements adapter à ses nouvelles formes.

Bien-sûr que non elle ne va pas bien, comment cela pourrait-il en être autrement vu la situation? Pourtant, la jeune femme dit cela avec un tel détachement que je ne peux que m'inquiéter plus encore pour elle. En même temps, j'ignore ce qu'il peut bien se passer dans sa tête. Je n'ai forcément jamais vécu une expérience aussi traumatisante que celle qu'elle vient juste de vivre c'est un fait, oui j'ai déjà perdu des amis, des hommes, des compagnons d'arme! C'est le lot de chaque soldat malheureusement mais, perdre son enfant? Alors même qu'on ignore qu'il existe dans un premier temps? C'est une expérience et une douleur que personne ne devrait connaître! Surtout pas une demoiselle de l'âge de Jaina! Elle est bien trop jeune pour affronter une telle épreuve, elle a encore toute la vie devant elle et pourtant, la voilà qui semble sombrer irrémédiablement dans une spirale noire dont je ne peux malheureusement pas la sortir! Je fais donc la seule chose qu'il me semble possible de faire, ma seule possibilité au vu de la situation : Je me place derrière elle, je la tiens contre moi et je lui assure d'être là aussi longtemps que cela sera nécessaire. Je sais qu'on se connait peu, que notre relation n'a rien d'une relation amoureuse ou même amicale! J'suis un chieur et elle était une ingénue que je me suis amusé à emmerder voilà tout mais, je ne peux décemment pas l'abandonner dans un moment pareil.

Bien-entendu, sa réponse ne se fait pas attendre bien longtemps : certainement autre chose à faire que de chaperonner une femme à laquelle Lucy a tourné le dos? J'pourrais rire si la situation n'était pas aussi dramatique! Lucy je l'emmerde! Comme toute prétendue divinité d'ailleurs! On va pas se mentir, ce ne sont que des conneries et rien d'autre! S'il y a vraiment une ou plusieurs divinités quelque part, elles devraient mieux faire le boulot bordel! Je secoue doucement la tête, resserrant mon étreinte et, tout comme elle précédemment, je hausse les épaules. Je ne peux que la comprendre lorsqu'elle m'explique ce qu'elle ressent, pas besoin d'avoir vécu pareil drame pour comprendre! Après tout, elle se sent coupable, comme si c'était sa faute, comme si elle avait pu faire quelque chose pour éviter cela! Certes l'alcool et le manque d'alimentation n'ont sans doute pas aidé cependant, ce n'est pas par envie qu'elle s'est mise dans cet état! Elle a vécu une chose qui semble traumatisante - une autre chose - et il est évident que c'est cela qui a eu le plus gros impact! Sa main de pierre... J'ignore sa nature ou comment elle l'a eu mais, je peux sans aucun doute deviner que cela n'a pas été sa seule épreuves ces-derniers temps, une personne ne change pas uniquement à cause d'un membre - ou n'importe quoi d'autre de son corps - en moins! Sinon le borgne que je suis n'aurait jamais pu être lieutenant! Du coup, son enfant était peut-être déjà mort depuis avant son changement drastique d'attitude et cela expliquerait probablement sa perte d'appétit... Son corps lui faisait simplement comprendre que quelque chose n'allait pas!

"Je ne dis pas que cela sera facile, mais tu te relèveras... J'vais tout faire pour t'y aider! Je... Je vois pas réellement ce que j'aurais de plus important à faire Jaina! Déjà c'est mon boulot d'aider les gens dans le besoin et visiblement, personne n'a plus besoin de moi que toi présentement! De plus, même sans que ce soit mon boulot, j'refuse de t'abandonner! Cette putain de Lucy t'as peut-être tourné le dos mais moi, j'suis bien réel contrairement à elle! Lucy je l'emmerde, Luce lui est bien présent!"

Parce que bon, les dieux ou autres croyances populaires on s'en bas les couilles, Luce est bien présent sur Aryon et c'est bien plus important et tangible que ces saloperies n'ayant jamais existé que l'on a foutu sur un piédestal depuis beaucoup trop longtemps! J'ai pas la prétention de devenir un dieu vivant - j'le suis pratiquement déjà - mais j'ai pas non plus l'intention d'abandonner un citoyen du royaume qui est dans le besoin, encore moins quand elle vient de s'abandonner dans mes draps! Bref, elle me signale qu'elle veut se laver chose que je peux parfaitement comprendre et j'hoche simplement la tête. Pas besoin de dire plus, mon aide lui est bien-entendu acquise! J'me lève donc et j'l'aide à se diriger dans la salle de bain, bien-entendu, vu la situation, j'peux pas réellement la laisser seule sous l'eau alors qu'elle tient à peine sur ses jambes! C'est donc avec la plus pure des motivation et sans la moindre idée derrière la tête
- et oui je le précise parce que cela n'arrivera pas souvent - que je vais avec elle sous la douce pour l'aider à se laver. Par respect pour sa pudeur, je vous passe les détails d'un homme lavant une femme avec la plus grande des innocences... Nous sortons finalement de la douche, moi d'abord elle ensuite, je m'assure qu'elle soit capable de rester sur ses jambes - ou assise sur le bord de la baignoire à sa convenance - et je lui apporte une serviette après en avoir enroulé une autours de ma taille. Pendant qu'elle se sèche, je vais lui chercher des habits qui me semblent plus amples et je reviens vers elle, les déposant sur le côté.

"Tu sais ce que tu vas faire? Où tu vas aller?" Parce que j'me vois mal la laisser errer sans m'assurer qu'elle soit en sécurité.

Toujours dans ses bras, elle le sent resserrer son emprise contre elle alors qu’elle parle d’un détachement comme si plus rien ne pouvait la faire tomber plus bas. Elle ne sait même pas dire si cela lui fait du bien, ne sait même pas dire si la chaleur de son torse qui se répand sur son dos dénudé l’aide. Elle ne souhaite qu’une chose, continuer à avancer même si son mental n’y était pas. Elle ne peut pas tomber plus bas, puis qu’elle se trouve déjà au sol. Malheureusement, elle ne pouvait rien faire pour l’enfant qu’elle venait de perdre mis à part éviter une nouvelle situation de ce genre. Pour le coup, elle était sûre qu’elle ne pourrait pas enfanter de Valentino vu ce qui venait de se passer, bien qu’elle ignorait que ce dernier portait déjà la bague contre mouflet. Une fois que la conscience de sa main sera scellée par un enchantement, Jaina pourra recommencer à vivre bien que le sommeil continuera à lui manquer tant que ses rêves agités étaient présents. Enfin, elle trouvera bien des façons d’endormir son esprit à ce moment, quitte à trouver de l’incandescence au besoin sans en aviser sa sœur qui refuserait de lui en fournir.

Enfin, Jaina essaie de lui faire comprendre qu’il a certainement plus important à faire pour le moment que de l’aider. Après tout, ce n’est pas le rôle d’un lieutenant que de faire cela. Par contre ce dernier ne semble pas du tout en accord avec elle répétant la même chose que tout à l’heure. Il allait tout faire pour l’aider et il savait qu’elle avait besoin de lui-même si elle ne le démontrait pas. Jaina aurait pu pleurer toutes les larmes de son corps si il lui en restait encore alors elle ne fit que déposer ses mains contre ses avant-bras pour les presser davantage contre elle en fermant doucement les yeux.

« Merci, Valentino. »

Elle fit finalement une requête envers ce dernier; qu’il l’aide à se laver. Elle n’avait plus aucune force dans ses jambes et sa chute d’un peu plus tôt l’avait bien démontré. Elle aurait du resté alité encore plus longtemps, mais elle se refusait de rester ici. Val’ accepta sa requête et l’aida dans le plus grand respect. Bon bien évidemment, il s’était joint à elle dans le seul but de l’aider bien évidemment sans outrepasser ce qu’elle lui avait demandé. Il frottait son corps avec le savon là où elle ne pouvait et quand elle manquait de tomber, il l’a retenait de sa poigne. Une fois faits, ils sortirent tous les deux alors qu’il l’assied sur le bord du bain, enroule une serviette autour de sa taille et lui en apporte une avant d’aller chercher des vêtements pour elle. La demoiselle s’essuie rapidement et attrape les habits qui lui sont donnés. Il s’agit d’une simple robe droite avec de petites bretelles possédant un col en V. C’était sûrement l’une des seules choses qui ne l’empêcherait pas de respirer convenablement. Elle la passa donc au-dessus de sa tête, la faisant glisser sur son corps alors qu’elle épousait ses nouvelles formes. Elle semblait ajustée niveau poitrine et hanche, mais pas assez pour qu’elle veuille l’arracher. Par la suite, elle passe le sous-vêtement et se leva pour l’enfiler jusqu’à sa place. Ce n’est alors qu’à ce moment où elle décida finalement de s’observer dans le miroir.

S’appuyant sur le meuble, elle essuya la buée qui s’était formée sur ce dernier et bougea rapidement les yeux. Elle ne se reconnaissait pas. Elle était différente même si une caractéristique ne semblait pas avoir changé; ses grands yeux bleus. Une chevelure presque blanche dotée d’une seule mèche blonde. Un visage plus mature tout comme le reste de son corps.  Elle tâta ses joues puis sa mâchoire. Elle n’avait plus rien à voir avec la jeune femme innocente d’autrefois. Son regard se porta alors sur le lieutenant qui lui demandait ce qu’elle allait maintenant faire et si elle savait où aller. Se tournant doucement, tout en restant appuyer sur le meuble, elle se mit face à ce dernier.

« Et bien…je dois envoyer une lettre à l’enchanteresse pour ma main et aussi aviser ma…mon amie de ce qui s’est passé. Je ne veux pas qu’elle s’inquiète pour moi. » Cette dernière était restée calme durant tout le processus d’hier. Peut-être qu’elle savait que c’était pour leur bien? «  Ensuite, je ne sais pas. Je pourrais m’enregistrer à la guilde, mais pour cela j’ai besoin de retourner à la capitale. Je suis peut-être venue en escortant la fille de ton capitaine, mais je peux utiliser le portail pour repartir. Après, je n’ai plus de maison à proprement dit, mais j’ai mon emport’tout fraîchement enchanté. Je pourrai y vivre sans problème. Dans tous les cas, je ne suis pas prête à reprendre les armes pour le moment. Il me faudra reprendre des forces… peut-être même m’entraîner afin de m’habituer à ce nouveau corps. » Elle avait envie de retrouver sa sœur et de se reposer dans sa demeure, mais elle ne pouvait pas partir sans avoir revu Lin.  « Du coup, je ne sais pas quoi faire pour le temps qu’il me reste ici et je n’ai pas envie de rester dans cette taverne… Tu peux me suggérer quelque chose? »

J'ramène ses fringue à la demoiselle et moi, bah pour l'instant j'reste en serviette parce que je ne la lâche pas du regard! J'sais bien que j'pourrais au moins lui laisser une certaine intimité alors qu'elle se change mais franchement, j'l'ai déjà bien vu sous tous les angles et j'ai pas franchement envie de la lâcher du regard au cas où elle aurait une chute de tension ou n'importe quoi d'autre du genre! J'suis prêt à intervenir à tout moment en tout temps pour tout signe de faiblesse de la part de la belle! Une fois vêtue, elle s'approche du miroir pour enfin s'observer! Nul doute qu'elle va avoir un choc, j'veux dire... En réalité elle a plus rien à voir avec son ancienne elle-même! Excepté les yeux bleus mais même là ils sont différents! Avant la jeune femme était un véritable diamant d'innocence, elle était ingénue, simple, pleine de rêve et de croyance pensant franchement pouvoir être de la royale et rester proche du peuple malgré tout! J'me suis un peu moqué d'elle et de ses rêves qui trahissait une véritable pureté mais également une certaine ignorance de la vie! Pourtant, je pense que je la préférais ainsi que telle qu'elle est devenue maintenant!

Qu'on se comprenne, physiquement c'est le jour et la nuit! Avant, elle avait une apparence de gamine, j'avais rien contre cela mais c'était pas mon style de femme! Le genre de gamine qui glousse et rougie dès qu'une homme tente de lui tenir la main? Non merci! Par ailleurs, son apparence actuelle est bien plus appréciable pour le regard c'est un fait cependant, si on écarte ses courbes généreuses, sa taille plus grande et son visage relativement beau, elle n'a plus le même éclat d'innocence dans le regard et cela me brise légèrement le cœur en fait! Je pense sincèrement que la jeune femme a perdu quelque chose dans toutes ces épreuves et c'est justement cela que je remarque en fait dans ce regard maintenant : la vie a été dure avec elle c'est un fait et le fait qu'elle n'ait plus aucun éclat dans ce magnifique regard bleu fait que je m'inquiète pour elle en réalité! Profitant qu'elle se regarde dans le miroir, je reprends mes habits abandonnés dans la chambre, contrairement à elle je n'ai pas fais le voyage jusqu'ici donc j'ai pas réellement d'autres fringues avec moi! Pas de chance mais bon. Je m'habille en lui demandant ce qu'elle compte faire, si elle a un endroit dans lequel se rendre pour les temps à venir?

Bien-entendu elle me reparle de l'enchanteresse qu'elle doit aller voir, puis d'une amie qu'elle doit aviser! C'est étrange, je relève qu'elle a commencé par un "ma" avant de changer cela pour parler d'une amie! J'pourrais sans doute insister sur ce point cependant, si elle ne veut pas en parler ce n'est sans doute pas mon rôle de l'y obliger. Au moins elle garde la tête sur les épaules! Certes elle me parle de ses projets notamment celui de rejoindre la guilde cependant, elle précise également qu'elle n'est pas prête à reprendre les armes et qu'elle devra s'habituer à son nouveau corps! J'suis assez heureux qu'elle affirme cela, j'pense que cela aurait été dramatique qu'elle prévoit de directement devenir aventurière et de se lancer dans des quêtes! La dernière chose que j'veux c'est apprendre qu'elle est morte en affrontant un monstre parce qu'elle n'était pas préparé! J'comprends aussi qu'elle veut pas forcément rester dans cette taverne cependant, j'connais pas grand monde pouvant l'héberger au grand port on va pas se mentir, excepté la taverne de Gérolt j'suis pas du genre à dormir en dehors de la caserne cependant... J'me frotte l'arrière du crâne un peu hésitant, j'suis probablement mal à l'aise mais on va pas se mentir j'ai pas réellement d'idée autre que celle-là ou de choix donc...

"Excepté cette taverne j'connais pas vraiment de lieu dans lesquels tu pourrais rester tu sais, cependant... Bah, j'suis lieutenant maintenant donc j'ai une chambre individuelle au bastion! J'sais bien que ça peut paraître bizarre dit ainsi mais, j'peux t'héberger pour les nuits qu'il te reste ici au pire... T'en fais pas hein, j'pourrais dormir sur un matelas de voyage et te laisser le lit et puis, au moins, si jamais il t'arrive quelque chose j'pourrais intervenir enfin... Si tu veux hein?"

Alors qu’elle s’observait dans le miroir, elle ne remarqua même pas le départ du lieutenant qui était parti à la recherche de ses vêtements. L’éclat de son innocence s’était complètement envolé maintenant qu’elle avait changé d’apparence, mais cela n’était qu’une simple continuité. Elle l’avait perdu à partir du moment qu’elle avait échoué sur cette île maudite. Sous cette apparence, elle pouvait tout recommencer de zéro. Elle pourrait emprunter une nouvelle identité si elle le voulait ou bien même se faire oublier. Le seul souci que Valentino savait, qui elle était réellement. Elle n’avait pourtant pas l’intention de faire du grabuge, seulement, elle ne se voyait plus réellement comme Jaina. Elle avait tout perdu d’elle.

Val revint finalement lui posant de nouveau la question sur ce qu’elle contait faire et elle se tourna vers ce dernier pour lui répondre. Elle savait qu’elle se répétait, mais c’était nécessaire pour ne pas s’effondrer. Elle devait penser aux aspects positifs de ce qui venait de se produire et non au négatif même s’il y en avait plus. Si elle devait se contenter d’un faible faisceau de lumière, elle n’allait pas cracher dessus. Seulement, elle devait continuer à avancer, mais pour aller où exactement? Ça, elle l’ignorait. Elle n’avait pas de but et n’en avait jamais eu à dire vrai. Elle n’avait pas l’ambition de monter en grade et se contentait de continuer sa vie comme simple grade, on était venue la chercher par la main faisant d’elle une garde royale. Elle s’était rapprochée de la seule personne qui lui avait porté de l’intérêt et ce ne fut clairement pas une bonne idée pour la demoiselle instable qu’elle était. Elle découvrait le monde sous un nouvel angle et se serait éviter bien des peines si elle s’était maîtrisée. Jaina termina donc par lui demandé s’il avait une solution à lui proposé puisqu’elle ne désirait pas rester ici, mais ce dernier paru quelque peu mal à l’aise lors de sa proposition. Elle pouvait rester dormir dans sa chambre au bastion pour les jours qui lui restaient ici?

L’observant un moment, elle se demandait s’il était conscient de ce que cela pouvait encourir? Un léger sourire sur les lèvres, Jaina s’approcha de ce dernier lentement. Elle attrapa aussitôt son bras pour se soutenir puis elle se blottit contre lui sans aucune pensée. Il s’agissait simplement d’une envie de réconfort et peut-être qu’elle voulait le remercier d’une façon. Peut-être était-ce encore la jeune femme en elle qui avait fait une légère apparition.

« Merci, Valentino, mais on sait très bien tous les deux que ce n’est pas une bonne idée. » Commença-t-elle à dire alors qu’elle s’éloigna doucement de ce dernier toujours en laissant ses mains sur ses bras pour se retenir. « Et je ne dis pas cela à cause des tentations qu’il pourrait y avoir. Je sais qu’il n’y en aurait pas eu, surtout pas avec les évènements de la nuit. J’ai confiance en toi, mais je ne veux pas te causer de problèmes. Les rumeurs sont des plaies et impossible à arrêter. Une fois qu’elles sont lancées, tout le régiment finira par le savoir et j’en sais quelque chose. » Un petit sourire s’afficha sur ses lèvres bien qu’elle semblait exprimer une certaine tristesse. « Accompagne-moi seulement à une autre auberge, si possible non loin de la navette menant au village aquatique, ça suffira. Je te tiendrai au courant de mes déplacements si cela peut te rassurer, mais je ne peux pas me reposer ici… »

Les draps n’avaient pas pu être changés et elle avait certainement fait fuir sa clientèle durant la nuit avec ses cris. Pauvre tavernier. Elle avait bien créé des problèmes aux autres. Jaina abandonna donc sa prise sur ce dernier et se dirigea vers la chambre pour ranger ses choses qui trainaient d’un endroit à l’autre et enfila finalement ses bottes. Ses sacs posés sur le lit, elle fouilla dans le plus petit pour sortir sa bourse afin de rembourser au moins la literie qui n’était pas récupérable. Ses mains entrèrent finalement dans le second sac où elle y sortir une cape propre qu’elle glissa sur ses épaules. Elle était drôlement vêtu pour une simple sortie et n’avait pas envie que les gens se fassent de drôle d’idée, alors elle referma cette dernière sur ses épaules cachant ainsi l’entièreté de son corps et se tourna finalement vers Valentino. Elle était prête à partir.

Les rumeurs on va pas se mentir, j'm'en bas complètement les couilles! J'suis sans aucun doute le genre de connard qui se moque complètement de ce que l'on pourra dire sur lui, allons plus loin si une rumeur est vraie j'risque même de soit être celui qui la part soit sortir au grand jour pour hurler à la face du royaume que c'est bien vrai! J'suis ce genre de grand trou du cul pour lequel l'avis des autres n'a absolument aucune importance et tout ce qui compte présentement pour moi, c'est que la demoiselle soit en sécurité pour affronter ces épreuves qui semblent lui tomber sans cesse sur la gueule! J'comprends cependant qu'elle veuille pas forcément, même si effectivement il y a peu de chance qu'il se passe quoi que ce soit vu ce qu'on vient de vivre tous les deux, j'peux aisément comprendre qu'elle ne désire pas subir ces rumeurs! Vu sa manière de parler, il est évident qu'elle a déjà subie bien assez de saloperie dans son dos! J'vais pas mentir j'suis pas spécialement au courant! Comme j'l'ai déjà dis j'me moque de ce que les gens racontent, personnellement j'suis ce genre de mec qui ne croit que ce qu'il peut voir! Tu pourrais me dire que le capitaine aime porter des porte-jarretelles si je le vois pas - ce qui risque pas d'arriver car ce serait putain d'étrange - j'risque ni de le croire, ni de tenter de le vérifier - bon ça peut-être quand même mais juste dans ce cas particulier - du coup, c'est sûr que j'ai aucune connaissance des rumeurs qui ont pu courir sur son dos.

Dans tous les cas, je soupire simplement en hochant la tête, temps qu'elle accepte de me tenir au courant de ses déplacements et de son état général, ça me va! J'risque de m'inquiéter pour elle autrement... J'vais dans la chambre, j'me fringue rapidement sans pudeur - de toute façon c'est pas comme si j'avais quelque chose à cacher à la belle après ce qu'on vient de faire et j'lui signale que j'vais l'attendre en bas le temps qu'elle se prépare! J'pourrais sans doute rester pour la soutenir mais elle a l'air capable de se déplacer seule et j'veux pas non plus l'emmerder puis, faut aussi que j'tape un peu la conversation avec Gérolt histoire de régler quelques détails! Du coup, j'laisse Jaina ranger ses affaires et j'rejoins le tavernier au rez-de-chaussée, j'me doute bien qu'il dort pas vu que mon frère s'est ramené et qu'on a fait un petit bordel involontaire, comme de fait j'le trouve attablé avec une bière alors qu'il lève sur moi un regard amical mais entendu. J'prends une clope que j'm'allume et j'vais le rejoindre, j'lui en propose une qu'il prend et j'rejette la fumée de ma première inspiration dans les airs.

"Sacrée soirée hein?"

"On peut dire ça... Fais-moi plaisir, laisse pas la gamine nettoyer cette chambre!"

"J'y ai même pas pensé! Alors, tu vas faire quoi?"

"La conduire à une autre auberge comme elle l'a demandé! Tu me diras combien je te dois pour... Tout ça! Et bien-entendu..."

"... Ça reste entre nous! T'en fais pas je sais!" Me coupe-t-il! Un bon gars ce type... Un hochement de tête entendu et voilà que Jaina apparait, comme prévu Gérolt refuse l'argent de l'ancienne garde, il sait que j'vais m'occuper des frais même si cela il ne le dit pas à la jeune femme. On quitte donc la taverne et j'la guide jusqu'à une auberge près des quais, en vrai le trajet est affreusement silencieux et j'm'arrête juste devant les portes pour rompre le silence. "Nous y voilà... Jaina, tiens moi au courant d'accord! Si t'as besoin de quoi que ce soit, peu importe quand, n'hésite pas à me contacter! Prends soin de toi et accroche toi, les choses finiront par s'arranger!" Une dernière accolade amicale et j'la regarde entrer dans le bâtiment jusqu'à ce que la porte se ferme sur elle... Je soupire doucement et j'reprends une clope dont j'ai grandement besoin! Il est temps de se rentrer et ensuite... On verra je suppose? J'peux rien faire de plus si ce n'est être prêt si elle a besoin de moi malheureusement.