C’est tout con comme phrase, mais cela provoque un rire de la part de Faolan en entendant cela. Un souvenir joyeux qui remonte à la surface. Des dires qu’il avait pu entendre souvent de sa famille quand tout allait bien et qu’il se formait pour devenir cuisinier.
— J’ai aussi failli rendre des gens allergiques ainsi. Ma sœur a refusé de manger du crumble aux pommes pendant deux lunes à force de manger mes tentatives alors que c’était son dessert favori à ce moment-là. Gardons donc le palais et la santé de Gaspard en bon état de notre mieux.
Le regard de Faolan se tourne vers sa fille qui semble hésiter avec son carnet en main sûre quoi faire. Il y a un moment de sursaut, les oreilles basses, un coup d’œil à Melta, puis les oreilles qui se relèvent et un sourire plein de crocs heureux qui se forme avant qu’elle commence à dessiner. C’est un gâteau qui a été mis dessus, avec beaucoup de fruits autour, et à la vision de ce qu’elle présente son frère se met à rebondir sur son siège pour en avoir aussi. La vision des deux demandant un dessert amuse beaucoup le père de famille et il laisse sa compagne gérer cela sans la moindre crainte.
— C’est un peu bête à dire, mais, d’une certaine façon, j’ai un peu peur de refaire les erreurs de mes parents ou de mon entourage. De ne pas faire les bons choix et ne pas te proposer le mieux que tu puisses avoir. D’être égoïste de ne pas me consacrer qu’à notre relation, alors que ce n’est pas ce que je souhaite pour toi par exemple.
Extérioriser ses peurs avec des mots pour se faire comprendre est plus sain que de continuer à ne rien dire comme ce qu’il avait pu faire depuis un moment.
— Enfin, tout ça pour dire qu’au final je suis content de faire ce chemin avec toi qui comprends ce qui est important.
Le fait de ne pas se perdre dans une relation. Le fait d’avoir leur petit monde qu’il protège chacun à leur manière. Le fait qu’ils avancent à leur rythme avec leur rater encore et encore pour construire quelque chose de solide sur du long terme.
— Parce que moi aussi je ne veux pas que tu renonces à quoi que ce soit par ma faute. On est une équipe, une famille.
Une famille comme il aurait voulu en construire les fondations dès le début. Il avait juste tout fait dans le désordre par rapport à une famille dite classique, mais au final, il s’en fiche. L’important est que tout se passe bien.
— Au fait… comme on va vivre ici, tu nous feras une visite guidée de ton chez-toi une fois le désert pris ?
Histoire de partir sur un sujet plus léger et qui les concerne tous. Histoire de voir un peu plus de son univers qu’elle construit en ce lieu.
"Un gâteau aux fruits? C'est un excellent choix Rune! Moi aussi j'aimais beaucoup cela étant petite! Tu vas voir, ceux de Gaspard sont délicieux et tellement onctueux!" Affirme-t-elle en se tournant vers le cuisinier qui se met au travail, pas besoin de lui dire ce qu'il faut faire, nul doute qu'il écoutait d'une oreille attentive mais discrète la conversation pour savoir quoi préparer. Décidemment, le cuisinier tout comme Wilfred sont bien trop attentifs aux envie de la jeune femme... Mais inutile de faire la remarque maintenant, ils se contenteraient d'affirmer que c'est leur devoir même si elle n'aime pas spécialement les voir ainsi à ses petits soins alors qu'ils sont comme sa famille pour elle... Elle préfère se concentrer sur Faolan et sur la discussion en court, après tout, c'est assez rare qu'ils parlent ainsi à coeur ouvert tout les deux, il ne faudrait pas qu'il pense qu'elle n'y est pas sensible ou attentive! Surtout que c'est loin d'être le cas... Elle le laisse parler jusqu'au bout, refusant de l'interrompre alors qu'elle secoue doucement la tête... Bien-sûr elle comprend ses craintes en un sens mais, elle ne veut pas qu'il ressente cette crainte non plus!
"Tu sais Faolan... C'est normal d'avoir peur! Toi, tu as eu au moins une relation qui s'est mal passée, moi... Disons que je n'ai même pas cette expérience?" Commence-t-elle avec un petit rire. "J'ai peur d'aller trop vite, ou pas assez, peur d'en faire trop ou pas assez, peur d'être trop impliquée ou pas assez! Je n'ai pas d'expérience, pas d'exemple comme tu le sais puisque je n'ai pas connu mon père pendant longtemps et n'ai l'exemple que d'une mère célibataire..." Confie-t-elle avant de soupirer - ou du moins d'en imiter le geste - doucement. "Tu parles souvent de proposer le mieux que je puisse avoir? Mais, tu sais, je suis capable de choisir aussi sans que tu me le propose! Je te connais et si je t'ai fais part de mes sentiments c'est parce que pour moi, tu es déjà "le mieux que je puisse avoir" ou plutôt, je ne veux pas autre chose que ça!" Affirme-t-elle car elle n'aime pas réellement l'expression "le mieux que..." cela donne l'impression qu'elle se contente de cela faute de mieux, ce n'est pas le cas à ses yeux, loin de là!
Et soudain, une question : Une visite guidée? Elle se redresse, hochant vivement la tête. "Mais bien-sûr! On peut même faire cela avant? Après tout le dessert va seulement être préparé, il y en a pour plusieurs minutes tout de même! Et puis, il faut aussi que je sache, voulez-vous rester dormir ce soir? Je sais que vous n'avez peut-être pas vos affaires mais... D'ailleurs, les enfants partagent-ils une chambre? dois-je en faire préparer une ou deux?" Demande-t-elle avant de se rendre compte d'un autre point et de se reprendre. "Ou trois? Enfin... J'ai un grand lit et ma chambre et prête mais... Tu... Enfin..." Si elle pouvait rougir, nul doute qu'elle le serait couleur tomate. Ils vont vivre ensemble mais est-ce trop rapide que de lui proposer de faire chambre commune?
Ils ont tous les deux peur de leur côté, mais quelque part c’est rassurant cette incertitude. De savoir qu’il n’est pas le seul à ne pas savoir de quoi le lendemain sera. Même si là tout de suite ce qu’il a surtout retenu c’est la fin des paroles de Fedora et qu’il s’est mis à rougir fortement à l’idée. Rougir, mais aussi sourire de manière niaise face à l’idée même. C’est partager un lieu intime plus qu’autre chose, il le sait qu’elle ne dort pas, elle lui en a déjà parlé, mais ça n’enlève rien à l’importance du geste tout de même. Seulement, il doit répondre aux choses dans l’ordre.
– Deux. Enfin. Je veux dire, deux chambres c’est bien et… une pour nous deux c’est bon pour moi. Avoir un grand lit juste pour la décoration c’est… hum… un peu triste ? Enfin, pas que tu sois triste, hein ! Juste… bah… tu m’as dit pas dormir et donc un grand lit et pas pouvoir en profiter toi aussi pour un repos c’est un peu… dommage ? On pourrait parler de nos journées ou expériences au même endroit en regardant le plafond à deux. J’aime bien regarder en l’air en parlant. Enfin, avant de dormir et d’imaginer plein de trucs, le partager avec toi serait bien et… enfin…
Il avait tellement toujours l’impression de s’enfoncer encore plus. Surtout de répondre à tout dans le désordre. De répondre à ce qui le touchait le plus en premier. Il prend une nouvelle inspiration et reprend un peu plus calmement.
— Tu es aussi le mieux que je puisse avoir, je ne voudrais rien d’autre.
Juste, il a peur que sa décision ne change à un moment. Il a peur de ne pas être assez à la hauteur. Qu’on la juge sur son choix de ne pas finir avec un noble. D’avoir des enfants aussi tôt. Que ses décisions à lui soient un poids pour elle dans l’avenir. Il a simplement peur de l’avenir de manière générale tout bêtement. Il a peur de chose stupide de manière générale.
— Pour le moment les enfants partagent une chambre, mais je pense que ça serait mieux pour eux d’avoir chacun la leur, juste, c’était pas forcément possible avec ma façon de vivre jusqu’à présent. D’ailleurs… hum… je réfléchissais aussi de base à louer un lieu pour y installer ma… ménagerie aussi parce… hum… autant pour mon activité que pour moi j’aime avoir mes familiers, mais je me doute bien aussi qu’on ne va pas vivre avec douze millions d’animaux dans la maison.
Il lui semble voir de l’approbation dans le regard de Wilfred en disant cela, mais il n’est pas certain.
— Donc je pensais à voir avec toi pour un lieu qu’on aurait pu aménager avec nos compétences communes, enfin, si cela te tente parce que peut-être ça te dira pas et je… enfin… Je ne sais pas trop comment tu vois tout ça en fait et je commençais à me faire des pièces de théâtre tout seul. Dis, tu voudras qu’on aille voir une pièce ensemble un de ces jours ?
Quand on ne sait plus quoi dire pour retomber sur ses pieds changer de conversation est parfois une solution. Pas très sain sur le long terme.
Tirant doucement sur la main de Faolan, elle l'entraîne avec lui alors qu'il lui parle, l'écoutant attentivement, invitant également les enfants à les suivre au passage car après tout, eux aussi doivent découvrir leur nouvelle habitation. Naturellement, avant de commencer la visite, il convient de répondre aux remarques, questions et autres interrogations de Faolan. Il y en a beaucoup et elle réalise seulement qu'en réalité, vivre ensemble ne se fait pas simplement sans réflexion au préalable... "Bien-sûr, c'est mieux si les enfants ont leur chambre personnelle! Après tout, cette maison est bien assez grande pour cela. Vous pourrez même la décorer comme vous voulez les enfants!" Affirme-t-elle en regardant les deux petits. Après tout, faire venir des peintres n'a rien de réellement compliquer, elle veut absolument que sa nouvelle famille se sente réellement chez elle! "Je suis sûr que Wilfred serait absolument d'accord avec toi pour l'idée d'aménager un endroit pour nos familiers... Aucun doute qu'il s'arracherait le peu de cheveux qu'il lui reste s'il voit dix animaux jouer ensemble en faisant des dégats." Affirme-t-elle en riant doucement. "Cependant, je ne veux pas vraiment me séparer de Twintania ou de Hope... Mon Laïum dort au pied de mon lit depuis que je l'ai et, elle m'a été d'un grand soutien lorsque c'était nécessaire et Hope... Il est encore trop jeune pour comprendre pourquoi il ne pourrait pas rester avec nous tu ne crois pas?" Demande-t-elle, cherchant sans doute plus une excuse qu'autre chose pour ne pas devoir se séparer - même si cela ne veut dire que les installer dans un autre bâtiment adapté - de ses compagnons.
"Et pour la pièce de théâtre, ce serait avec joie! Après tout, nous n'avons toujours pas vu la pièce que tu m'as proposé de voir lors de notre première rencontre... Ça pourrait nous faire une très belle soirée en famille." Conclue-t-elle alors qu'elle entre dans une grande pièce, étrangement vide si ce n'est quelques instruments de musique : violon, piano et une harpe. "C'est la salle de balle, on ne l'utilise pas vraiment vu que je ne fais pas beaucoup de réceptions pour ne pas dire aucune... On peut la transformer en à peu prêt n'importe quoi en réalité! Je pourrais aussi vous apprendre à jouer de la musique si vous voulez les enfants?" Demande-t-elle avec entrain, visiblement heureuse de pouvoir apprendre quelques choses aux petits.
Les prochains événements seront certainement magnifiques. Déjà, là, s’occuper de rendre le Solstice être quelque chose de beau, peut-être préparer un voyage ensemble pour la saison chaude aussi, il faudra prévoir cela doucement et il le sait très bien, mais pour le moment c’est simplement un soulagement sans fin de vivre ça. De savoir que Fedora est là et lui aussi et les enfants et Wilfred et Grimmy et les familiers et…. Beaucoup de monde. Un petit clan mine de rien.
Au fur et à mesure qu’il prend conscience de l’ampleur de ce qui l’entoure, il comprend de plus en plus qu’il ne peut plus avoir aussi peur. Cela va être compliqué, il le sait, il se foirera encore, ça aussi il le sait, mais il y a tellement de monde dans ce petit monde qu’ils construisent sur la base de leur affectation respective qu’il ne peut laisser tomber cela si facilement. Enfin, il croit. L’euphorie du moment est un remontant sublime pour sa motivation et son sourire est lumineux alors qu’au-dessus de son emplacement la pluie tombe à verse comme il n’avait certainement pas plu depuis un moment. Il sent lui-même que cela le fatigue cette magie passive, mais il s’en fiche il veut juste ressentir cela là tout de suite.
— Je comprends pour Twintania et Hope, je ne pense pas que Cannelle me laissera tout seul de toute manière non plus pour dormir et…
Avant même d’avoir fini la phrase, la Rarwuk vient se coller à lui en ronronnant comme pour indiquer qu’effectivement elle n’allait pas le laisser sans surveillance. Elle avait toujours été celle dont il avait été le plus proche même sans que cela n’ait jamais été son premier familier.
— J’ai une tendance visible à adopter facilement des familiers et effectivement dans un premier temps, comme tout enfant tu ne peux les laisser seuls. Il va certainement falloir qu’on s’adapte de plein de manières possibles, mais j’ai confiance en eux et en nous et…
— Papa ! Rune mange tout gâteau ! Encore !
— Melta, c’est toi qui veux encore du dessert.
— Non, Rune, hein ?
L’enfant se tourne vers sa sœur qui semble hésiter en regardant son père et son frère sur qui il fallait approuver dans cette histoire. Faolan savait parfaitement que l’enfant allait se rendre malade juste avec ce genre de conflit pour se faire bien voir de tous les côtés. La petite avait encore trop peur de se faire renvoyer pour un acte qu’elle ne comprendrait pas. Le cuisinier soupire et se penche vers son fils et commence une négociation simple, mais qu’il sait efficace.
— C’est dommage, moi qui voulais faire des guimauves grillées pour ce soir si vous prenez trop de gâteau maintenant ça ne sera pas possible… Qu’est-ce qu’on fait Melta alors ?
Le petit garçon regarde son père avec des yeux pleins de sa peur enfantine et tourne les yeux vers Fedora comme pour trouver un soutien en cette dernière, mais Faolan bouge la main pour capter son attention et surtout empêcher le mouvement du petit. Ce petit était un petit malin manipulateur mine de rien. Ce n’était pas forcément une mauvaise chose qu’il soit autant observateur pour avoir ce qu’il souhaite pour son avenir, mais là tout de suite le cuisinier aimerait qu’il ne se rende pas malade par simple gourmandise.
— Alors ?
— … Guimauve ce soir.
— Je suis content qu’on soit d’accord avec cela !
Le petit tourne la tête en boudant un peu alors que Rune semble tenter un rire qui ressemble à un grognement étrange dans sa gorge, mais elle n’y fait pas attention et se laisse aller. Visiblement elle commence à vraiment prendre ses marques doucement.
— Fedora, il faudra que l’on finisse la visite par la cuisine… En plus, franchement, manger du gâteau en marchant ça va faire plein de miettes partout alors que le lieu est super bien entretenu.
D’une certaine façon, il veut faire comprendre qu’il voit les efforts des gens ici. Il aimait bien cela quand il était lui-même au service de noble, c’était peut-être un sentiment universel de fierté. Qu’importe, il tente.
— Melta, Rune, plus que les gâteaux, apprendre à jouer de la musique ne vous tente pas ?
Les deux tournent leur regard vers Fedora dont ils avaient plus ou moins ignoré la demande pensant visiblement qu’ils n’étaient pas les vraies personnes à qui on faisait la demande. Rune eu les oreilles qui se dressèrent sur la tête et la queue qui se mis à battre l’air visiblement l’idée lui plaisait bien et elle prit une feuille pour dessiner le piano et des notes sortant de tout les côté alors que Melta ne semblant pas comprendre l’intérêt de la chose.
— Musique jolie, mais danse mieux !
— Danser sur les musiques de Fedora, Rune et moi sera possible.
— Toi aussi musique ?
Il sortit son ocarina magique pour le montrer à l’enfant qui sembla comprendre où voulait en venir son père et d’un seul coup l’enthousiasme du petit fût complet.
— Oui ! Danser sur musique ! Veux !
Et en disant cela, il entraîne sa sœur en une danse improvisée qu’elle suivit avec une joie enfantine qui faisait plaisir à voir.
— On n’a pas besoin de forcément faire de grande réception pour que ça soit une salle de bal sympathique. Merci de bien vouloir apprendre la musique à Rune, je ne sais en faire que parce que j’ai un objet magique, mais j’ai quand même espoir qu’à force d’utiliser mon ocarina mon corps apprendra les mouvements pour le faire de lui-même sans magie. J’ai toujours été impressionné par les objets qui offrent la capacité d’utiliser parfaitement des compétences qui ne sont pas les siennes. Certains trouvent cela frustrant, j’en suis certain, mais est-ce que ce n’est pas aussi une forme d’apprentissage d’avoir cela ? Tu as un instrument de prédilection ?
En profiter pour en apprendre plus sur Fedora était une bonne chose. Il ne savait même pas qu’elle savait faire de la musique à la base dans cette histoire.
— Tu peux nous faire entendre un morceau ?
Mais ses pensées, de même que la conversation actuelle furent arrêter par une complainte d'un bambin réclamant plus de dessert. Il était adorable en réalité, de toute évidence il cherchait de son regard suppliant un soutient chez la noble de tissu et cette dernière aurait bien pu craquer sans l'intervention, presque divine, de son père... Une chance! Si elle pouvait soupirer de soulagement, sans doute l'aurait-elle fait, il va falloir qu'elle endurcisse son petit coeur pour être capable de dire non aux enfants, voici une certitude même si dans les faits, elle sait parfaitement que Faolan a parfaitement raison : trop de gâteaux, cela n'a rien de bon pour l'estomac! Même sans avoir l'habitude de se nourrir, elle sait au moins cela... Il faudra donc qu'elle prenne en compte ce genre de savoir pour donner son accord ou non aux demandes des enfants, après tout l'éducation c'est important et leur accorder tous leur désirs ne les aidera pas! Elle déteste cette idée mais, il sera sans doute nécessaire de se montrer plus ferme si Faolan les laisse seuls avec elle par exemple? Il ne faudrait pas qu'il ait le mauvais rôle dans leur couple même si, en réalité, l'idée de devenir involontairement la méchante belle-mère la terrorise! Ce personnage est toujours détestable dans les contes et elle ne veut pas être perçue comme cela. Cela semble si difficile de trouver un équilibre dans une famille ainsi recomposée.
"Finir par la cuisine! Bien comprit."
Affirme-t-elle avec un grand sourire, cachant ce petit doute pour l'heure, inutile d'en faire état, surtout devant les enfants en réalité. Autant parler d'un sujet différent, un sur lequel elle n'a aucune hésitation : la musique! Au moins, cela c'est quelque chose que l'on connait, comme beaucoup de noble, elle a eu des précepteurs, peut-être même plus que les autres vu que beaucoup finissaient par fuir la demeure Sanward à cause de l'état de leur pupille... L'art fut sur la liste de ses nombreux apprentissage et, lorsque l'on a peu - pas - d'amis, se réconforter en s'enfermant dans une activité n'est peut-être pas le plus sain mais en ce moment, elle sait que cela a été utile : la musique peut enchanter les êtres et réchauffer les coeurs, elle l'a toujours cru! Et, même si elle a rarement eu l'occasion de démontrer son talent à d'autres personne que ses domestiques - sa famille - elle est confiante de ses compétences. Quelle n'est pas sa surprise de voir et d'entendre Faolan alors qu'il parle de l'accompagner, sortant un ocarina qui visiblement fait plaisir à Melta puisque ce-dernier entraîne sa soeur dans une danse enfantine des plus joyeuses. La petite, quant à elle, semble bien intéressée par l'offre, vu son dessin, la poupée croit comprendre que le piano lui plairait? Elle a raison, c'est un magnifique instrument qui peut toucher l'âme des gens avec une facilité déconcertante. Elle écoute Faolan avec attention avant d'afficher un grand, beau et effrayant sourire.
"Ça me fait plaisir de pouvoir lui apprendre! En plus cela me permettra de passer du temps de qualité avec ma fille tu ne pense pas?" Demande-t-elle sans l'ombre d'une hésitation ayant déjà visiblement adopter la petite, espérant que cela ne soit pas trop rapide pour Faolan peut-être? "Je pourrais t'apprendre également si tu veux?" Propose-t-elle ensuite. Peut-être la mémoire musculaire pourrait effectivement lui permettre d'apprendre mais sans doute un professeur serait plus rapide? "Mon instrument de prédilection..." Continue-t-elle semblant hésiter un instant avant de se tourner vers le rebord de la scénette surélevée à l'attention des musicien sur laquelle repose plusieurs instruments. "TADA!" Clame-t-elle en brandissant un violon d'une main et son archet de l'autre avec un grand, beau et effrayant sourire. "Le violon est sans aucun doute mon instrument préféré... Mais ne t'en fais pas Rune, je pourrais t'apprendre le piano si tu préfères?" Continue-t-elle à l'adresse de la demoiselle... Quant à la demande de Faolan, elle le regarde un petit instant avant de hocher la tête. Avant toute chose, elle tend son archet, il est nécessaire que le crin soit suffisamment tendu et parallèle à l'archer. Elle applique ensuite un produit sur ce-dernier avec un tissu avant de prendre son violon et de le mettre en place sur son épaule, le bloquant avec sa mâchoire. Un petit soupire, ou du moins une imitation, et elle entreprend sa mélodie.
— Je te montrerais pour les guimauves comment je les prépare, même si tu ne peux pas profiter du goût je trouve que c’est amusant à voir naître.
Il tentait de réfléchir à comment partager avec elle sa passion sans que cela lui rappelle en boucle qu’elle n’avait pas les mêmes capacités que lui. Certainement que s’il arrêtait de le mentionner ça serait bien mieux. Surement même. C’est quelque chose qu’il allait devoir apprendre à faire à la longue mine de rien. Puis son attention fut complètement prise par un seul mot de Fedora. Enfin, deux.
Ma fille.
Tout son être a eu un arrêt instinctif à ce mot et son visage a laissé rayonner un sourire encore plus grand pour montrer l’effet des mots dans son cœur, la pluie au-dessus lui pompant de plus en plus d’énergie tellement il était heureux à ce moment-là. Le mot semblait aussi faire de l’effet à Rune qui avait eu sa queue animale qui s'était mis à battre avec un enthousiasme certain et son sourire se faire plus sincère et plein de crocs. Tout dans l’attitude des deux montrait clairement leur bonheur à ce mot et à sa proposition. Melta lui était loin de comprendre toute l’implication de ce qui se disait et continuait sa danse heureuse.
— Je pense que ça serait merveilleux. Tu serais d’accord Rune ?
L’enfant sembla enfin réagir vraiment en comprenant qu’on lui demandait son avis. Elle hoche plusieurs fois la tête et une sorte de grognement heureux étrange sort de sa gorge. Il y eut un moment d’arrêt de la petite en entendant le bruit qu’elle produisait elle-même avant de reprendre sans crainte à la suite d’une main rassurante de père sur le haut de son crâne pour lui indiquer que tout allait bien.
— Je ne sais pas si j’en suis capable, mais apprendre avec toi me tente beaucoup. Pour le moment c’est la magie qui me permet de jouer correctement, je triche un peu, beaucoup.
De son côté Rune regardait le violon, puis le piano, avant de revenir sur le premier et faire des allers-retours entre les deux sans arriver à se fixer vraiment. Il y avait une hésitation claire sur ce qu’elle voulait apprendre et Faolan le voyait bien.
— Est-ce que tu veux apprendre les deux Rune ?
La petite hocha plusieurs fois la tête avant de fixer Fedora en sautillant comme pour savoir si c’était bon de vouloir apprendre les deux. Le cuisinier lui préparait mentalement ses oreilles à subir les débuts difficiles, mais cela lui faisait énormément plaisir que l’hybride adopte lui aussi rapidement Fedora. Quoi qu’il en soit la prestation de Fedora laissa les trois nouveaux venus sans voix et juste à apprécier l’écoute. Melta avait stoppé sa danse et fixait la musicienne du moment. La fin arriva bien trop vite à leur goût, mais cela n'empêche pas les trois d’applaudir à la fin de la prestation.
— Encore !
— C’était superbe.
Il n’avait pas de meilleur mot et Faolan la prit dans ses bras sans même y réfléchir et les deux enfants suivirent le mouvement pour offrir leur affection à la jeune noble pour cette musique offerte. Il n’y avait pas besoin de se prendre la tête parfois et juste se laisser porter par le moment en fait.
Un léger rire à la remarque de Faolan : est-ce qu'il serait capable d' apprendre également? Elle sait une chose : il n'y a pas d'âge pour apprendre en réalité, si la motivation est présente alors tout est possible! "Bien-sûr que tu en es capable! C'est comme tout, c'est en pratiquant que l'on apprend. Et puis, ne doute pas de mes talents de professeur, je tiens mes techniques de formation du meilleur mentor qui soit : Lin!" Affirme-t-elle en riant doucement. Bien qu'elle ne compte pas apprendre de cette manière aux enfants, les recevoir avec un questionnaire surprise ou en leur disant de se débrouiller pendant qu'elle fait l'évaluation? Très peu pour elle! Bien qu'avec Faolan, cela pourrait être amusant voir même intéressant, elle pourrait lui proposer des petits défis contre des sanctions s'il échoue : un rendez-vous en tête à tête, l'obligation de venir avec elle dans une soirée mondaine, ce genre de moment qu'ils pourraient avoir juste entre eux sans forcément la présence des enfants - que Wilfred serait sans doute heureux de garder si les parents de Faolan ne sont pas disponibles - l'idée même pourrait la faire rougir mais elle secoue doucement la tête alors que Faolan, bien inconscient des pensées de la noble demoiselle, est bien plus conscient de l'hésitation de Rune concernant l'instrument à apprendre.
"Bien-sûr on pourra t'apprendre les deux! Tu vas voir, ce sont deux magnifiques instruments..." Affirme-t-elle avant de prendre place suite à la demande de sa petite famille. Un morceau qu'elle apprécie, pas trop long, pas trop court. C'est ce qu'elle décide de jouer pour eux. Elle termine, baisse les bras en tenant son instrument et est bien heureuse de ne pas pouvoir rougir en ce moment. Non seulement parce que leurs commentaire lui fait chaud au coeur mais également parce que c'est la première fois qu'elle joue devant quelqu'un depuis le décès de sa mère! C'était elle sa plus grande fan, celle qui l'encourageait à continuer, qui lui affirmer qu'elle avait du talent - un talent que les autres ne voyaient pas trop concentrés sur son apparence - depuis sa disparition, elle jouait uniquement seule, pour elle-même - ou peut-être pour sa mère aussi? Se convainquant qu'elle était là - mais jamais devant d'autres personnes. En un sens, c'est une preuve qu'elle a évolué sans doute?
"Merci..." Dit-elle simplement en reposant l'instrument à sa place et en revenant vers sa nouvelle petite famille. "On reviendra ici plus tard si vous voulez, les enfants je suis certaine que vous voulez voir vos chambres non?"
— J’ai complètement confiance en toi et tes capacités, je tenterais d’être ton meilleur élève.
Un grognement et un petit coup enfant dans sa hanche lui font tourner la tête vers Rune qui tapote sa poitrine avec sa main gauche en se tenant bien droite et relevant un peu trop le menton. Le message est assez clair et cela fait rire le cuisinier directement.
— Même si visiblement je vais avoir de la concurrence très sérieuse.
Ce n’est pas de la moquerie, simplement de l’amusement de voir l’enfant s’assumer un peu plus et s’ouvrir ainsi aussi rapidement. Il se doute que cela ne sera pas aussi simple tous les jours, mais aujourd’hui est une bonne journée et il ne veut voir que le positif dedans, ne pas commencer à stresser sur les nuages qui viendront dans le futur. Melta qui était plutôt calme sautilla de plus en plus fort sur le sol à tel point qu’il se transforma en Riboux avant de reprendre sa forme humaine et courir de droite à gauche.
— La chambre ! Ma chambre ! Veux voir !
— Melta. Pas de transformation comme cela.
— Mais amusant ! Rune aussi transformée !
— C’est une hybridation, on en a déjà parlé.
— Pareil ! Rune forte, moi vole.
Le père de famille soupire alors que sa fille ricane, son fils, lui, ne comprend pas ce que son père lui demande et explique vraiment. Le cuisinier voulait simplement ne pas se retrouver encore avec l’enfant clouer au lit avec de la fièvre par surutilisation de son pouvoir. Il leva les yeux vers Fedora et se gratta un peu le coup gêné par la situation.
— Ah… Oui. Le pouvoir de Melta s’est manifesté, il a tendance à trop l'utiliser et être malade ensuite.
— Pas malade.
— Très fatigué, grognon, refusant de mâcher sa nourriture pendant une demi-journée ensuite.
— Chambre, pas malade.
— Oui, oui… Ne te laisse pas avoir s’il veut te montrer de combien il est fort à voler, la doctoresse que j’ai vue est claire sur le fait qu’il ne doit pas abuser.
— Moi vole bien !
Le rire étrange de Rune s’amplifie alors que Faolan a l’impression de s’enfoncer encore plus avec son fils qui du coup est motivé par les mots de son père a montré ses capacités de vol à sa nouvelle mère.
— Enfin, une dizaine de transformations dans la journée ne devrait pas être un souci, une centaine parce qu’il le fait en boucle c’est moins cela. Au moins ce qui est certain c’est qu’il n’a pas mal et que ses vêtements suivent sa magie.
Ce qui n’est pas le cas avec toutes les métamorphoses et quelque part il veut rassurer la jeune noble sur cela et d’en quoi l’utilisation de Melta n’allait pas pour un enfant de son âge. L’hyperactivité de son fils était parfois assez mauvaise pour sa propre santé.
— Chambre avoir livre ?
Chose qui fait rire la petite hybride et qui désespère le jeune père visiblement mais plus encore, qui inquiète la demoiselle de tissu. Elle n'est pas médecin mais elle travaille sur des enchantements! Les risques liés à la magie ou à la surutilisation d'un pouvoir sont nombreux, bien trop pour le prendre légèrement. S'approchant lentement, la jeune demoiselle s'agenouille devant le bambin et vient délicatement déposer sa main sur sa joue avec son grand, beau et effrayant sourire. "Tu sais Melta, voler c'est exceptionnel vraiment! Je serai heureuse que tu me montres un jour... Mais, un pouvoir peut également être dangereux. Tu n'as jamais vu un oiseau voler dans une maison n'est-ce pas?" Demande-t-elle d'une douce voix, comment expliquer à un enfant les risques que peuvent avoir un pouvoir exactement. "Je suis très impressionnée vraiment, je vois que tu es capables de déjà contrôler ton pouvoir mais ce ne sera pas simple de jouer ensemble si tu t'envoles... Tu veux bien ne pas l'utiliser si ce n'est pas absolument nécessaire? Pour moi?" Demande-t-elle finalement en souriant. Essayer d'interdire un enfant de faire quelque chose ne marche que rarement et il est encore trop jeune pour comprendre les risques de maladie magique. Autant tenter de limiter son utilisation en lui demandant simplement.
Se relevant après avoir tendrement caresser la joue de l'enfant, elle se tourne vers Faolan sans un mot. Malheureusement son regard ne permet pas de faire comprendre ce qu'elle ressent, peut-être s'en doutera-t-il? De tous les pouvoirs, ceux de transformation sont ceux qu'elle redoute le plus, une mauvaise expérience marque forcément l'esprit, elle prie juste Lucy pour que jamais Melta ne connaisse sa détresse actuelle, elle qui ne peut même plus être humaine. Heureusement, l'enfant a la faculté de passer de tout à rien et enchaîne sur une toute autre question. La poupée se tourne vers lui, lui tend la main et tend l'autre à Rune. Une fois que les deux enfants ont prit les mains ainsi tendues, elle se met à avancer les entraînant avec elle tout en répondant à la question. "Malheureusement non les chambres n'ont pas de livre mais il y a une grand bibliothèque dans la maison. On pourrait mettre une étagère dans ta chambre et la remplir de livres tu en dis quoi? Après tout je l'ai dis on peut décorer votre chambre comme vous le voulez! Et toi Runes? Tu aimerais avoir des livres?"
— Peux pas voler dedans ?
— Tu vas te faire mal et ça nous rendra tristes.
Les yeux de l’enfant se fond aussi rond que des billes et même si Faolan se sent toujours un peu mal d’utiliser l’excuse des sentiments pour mieux faire comprendre quelque chose à l'enfant cela est important. Une utilisation de son pouvoir trop intensive est mauvaise pour lui, mais en plus, effectivement, dans un intérieur il risque plus de s’abîmer ses plumes qu’autre chose.
En tous les cas hochent plusieurs fois la tête pour exprimer qu’il a compris et ne se transforme pas plus. Visiblement il faudra une discussion avec l’enfant plus tard sur le sujet à nouveau, mais c’est compréhensible. Lui-même avait eu du mal à comprendre sa propre magie et ses conséquences alors que c’était une magie passive et non active comme l’enfant.
— On n’est pas en colère contre toi mon riboux, on s’inquiète simplement.
Melta fait un peu la moue avant de sourire de toutes ses dents et avoir à nouveau sa joie de vivre si caractéristique et se tourner vers Fedora pour enfin lui répondre.
— Ferais attention Fée, voler quand toi vol aussi ! Fée savoir voler, hein, papa ?
Heureusement, avant que le père de famille ait une réponse à dire à cela, toute l’attention de l’enfant se remet sur les livres et il sautille vers Rune pour attendre une réponse de sa sœur. Il était particulièrement attentif mine de rien sur le fait de la laisser s’exprimer. Bon, ça avait demandé beaucoup de conversation et d’explication de la part de Faolan pour que cela soit le cas, mais ça n’en restait pas moins impressionnant. Rune souris de toutes ses dents et hoche la tête pour exprimer son envie d’avoir des livres et Melta saute sur l’occasion pour enchainer ensuite.
— Rune aime livre pas drôle, après fait plein dessin et devient livre drôle !
— Pour être plus exacte, elle aime illustrer les histoires qu’elle lit et le fait souvent à même le livre pour raconter l’histoire en même temps et cela amuse Melta.
— J’ai déjà dit papa ! Moi veux pas livre, veux peluche ! Grande comme ça !
L’enfant ouvre grand les bras et Faolan soupire en ricanant en même temps. Le petit souhaite une peluche géante depuis qu’il en a vu une, ça avait été un bouflon cette fois-là, mais en soi l’animal importait peu. Le blond avait toujours refusé cela au petit rouquin à cause des nombreux voyages et du fait que ce n’était pas pratique du tout à transporter.
— Au fait, elle était comment ta chambre d'enfants ? Je sais que la mienne était avec des constructions en bois, puis qu’après on a partagé l’espace avec mon frère et ma sœur. Là il y a eu plus de peluches d’un coup.
L’attention des deux petits était sur Fedora comme pour savoir quel exemple supplémentaire il pourrait prendre pour savoir quoi mettre dans leur chambre.
Ainsi, Rune aime dessiner directement dans les livres? Fedora est presque certaine que Wilfred aurait des sueurs froides en entendant cela, selon lui un ouvrage est un bien précieux qui doit être entretenu. Elle partage cet avis en réalité, ses livres sont particulièrement importants pour elle mais cela devient également une information plus importante encore à ses yeux : "Tu aimes dessiner Rune? Si tu veux, on pourrait aussi voir pour travailler cela?" Après tout, l'art peut offrir bien des dérivés. Certes, Fedora n'est pas forcément la meilleure dessinatrice qu'il soit mais, il existe des tuteurs, des gens qui pourront apprendre à la petite toutes les ficelles pour percer dans cela si c'est ce qu'elle désire. Enfin, si Faolan est d'accord avec cela bien-sûr! Pour la noble de tissu, offrir ce qu'il y a de mieux aux enfants naturelle mais, elle ne voudrait pas faire quelque chose qui soit en désaccord avec la volonté de leur père. Elle sait parfaitement que le cuisinier n'est pas le plus grand appréciateur de la noblesse Aryonnaise, elle sait qu'excepté elle, les noble du royaume n'occupent pas une grande place dans son coeur vu son passif avec ces-derniers mais, elle peut quand même lui en parler, plus tard, lorsqu'il sera temps? Pour la peluche de Melta c'est on ne peut plus simple, la poupée peut bien faire un cadeau à son nouvel enfant après tout!
"Ma chambre?" Demande-t-elle avant de fixer Faolan de ses grand yeux rouges inexpressifs. Elle en a d'excellents souvenirs, de mauvais aussi! Elle y resté enfermée souvent, y trouvant refuge et réconfort mais solitude également..."C'était une grande chambre, bien trop grande pour une seule personne. Tout, ou presque, y était violet! C'est ma couleur préférée! Mon lit était au centre de la pièce, sous un grand chandelier arborant des cristaux lumineux. J'avais une garde-robe remplie de robes de toutes les couleurs et un mur complet de bibliothèque remplit de toutes sortes de livre... En réalité, excepté la présence de quelques peluches et la taille du lit, elle n'est pas bien différente de ma chambre actuelle." Signale-t-elle en riant doucement.
Alors, c’est une flamme toute douce qui se met à briller en elle, une flamme pleine d’affection quand ses oreilles, aussi bien humaine qu’animal comprennent sans le moindre doute qu’on lui propose de de travailler cela. La musique lui fait aussi plaisir, mais encore plus le dessin. Ses yeux brillent d’excitation et sa queue bat l’air dans tous les sens avec un enthousiasme qui demande de faire attention à tout ce qui trouvera sur son chemin. Le hochement compulsif de sa tête indique encore plus son accord avec cela, si jamais il y avait un doute sur la question.
— On ajoutera l’écriture en plus, ça sera plus simple pour toi.
Tout en disant cela, Faolan lui caressa le haut du crâne et une sorte de ronronnement étrange sortie de la bouche de la petite. Le son sembla intriguer son frère qui s’approcha et tenta visiblement de l'imiter sans grand succès, mais avec beaucoup d’amusement, tant mieux. Le père de famille est content de se poser enfin un peu plus. Autant pour ses enfants que pour lui. Avoir un vrai foyer qui attend son retour, pas un qui est loué à la vas vite pour servir de pied à terre ou des amis ou de la famille qu’on squatte le temps d’un travail est vraiment réconfortant. Le simple fait de savoir que c’est le lieu de vie de Fedora à la base rend tout dans ce lieu encore plus merveilleux. Clairement les pensées d’un homme amoureux qui gagatise sur tout ce qui se profile dans sa relation une fois les doutes loin de lui.
Il note dans son esprit, bien à l’abri, que le violet est la couleur favorite de sa fée. Il faudra qu’il réfléchisse à un cadeau personnalisé avec cette idée en tête. Un qu’il fera lui-même de A à Z. Pas de la nourriture pour ne pas la faire sentir mal, mais quelque chose qui sera vraiment unique. Cela ne sera pas pour ce Solstice ou cette année de manière générale, mais il se dit que travailler longtemps sur cela n’est pas du tout une mauvaise chose. Quoi qu’il en soit la description de sa chambre d’enfance met des étoiles dans les yeux des trois nouveaux arrivants, cela semble si grand et magique dans leurs esprits.
— J’espère que tu apprécieras mes ajouts dans ton univers. Aussi qu’il y aura de la place dans ta bibliothèque pour mes notes de cuisine.
— Les contes !
— Ça c’est pour votre chambre, pas celle que je vais avoir avec Fedora.
— Oh ! Faire bébé ?
La question bloque Faolan qui fixe un moment Melta qui attend très sagement sa réponse pour une fois. Ça, d’une, c’est une question dont ils n’ont pas discuté avec Fedora, deuxièmement, dans tous les cas ce n’était clairement pas à l’ordre du jour.
— Non. Juste être entre amoureux.
— Bien.
Il ne comprit pas trop l’accord de Melta suite à cela, mais visiblement la réponse convenait aussi à Rune qui avait hoché la tête avec enthousiasme. Peut-être une question à creuser plus tard, mais pas pour le moment. Clairement pas maintenant. Il offrit un sourire un peu gêné Fedora en se massant le cou.
— On continue du coup la visite ?
Noyer le poisson c’est bien.
Clairement.
Leur chambre que Fedora décrit plus ou moins en parlant de sa chambre alors qu'elle était enfant. Comme elle l'a dit, elles se ressemblent beaucoup! Dans sa tête, la jeune poupée est restée une petite fille pleine de rêves et d'espoirs qui commencent doucement à se réaliser lorsqu'elle y pense, de ce fait, sa chambre est resté très similaire à la précédente. Pas de peluche énorme, un lit plus grand et un bureau sur lequel elle passe parfois des nuits entières à travailler - que ce soit pour les enchantements que lui apprend Lin ou pour sa compagnie - comme quoi, ses deux mondes - celui d'adulte et celui d'enfant - sont entrés en collisions pour se réunir dans ce nouvel espace habitable. Elle rit doucement, hochant la tête à la question de Faolan, bien-sûr qu'il y aura de la place pour lui, pour ses affaires, pour ses ajouts! Elle espère qu'il prendra toute la place qu'il veut d'ailleurs sinon, elle aurait l'impression qu'ils ne vivent pas véritablement ensemble, pas comme un couple du moins! Pourtant, l'ambiance change radicalement avec l'intervention de Melta...
Faire bébé? Si la jeune fille avait besoin de respirer, si elle en avait la capacité, nul doute qu'elle aurait manqué d'air à cet instant, s'étouffant bien malgré elle suite à la surprise mais également l'absence de réponse à donner. Des enfants? Elle n'a jamais pensé ne fut-ce qu'un instant en avoir! Bon, bien-entendu il y a Melta et Rune, dans un sens elle a des enfants maintenant mais, ce n'est pas la même chose! Son corps ne lui permettrait sans doute pas de porter la vie, elle n'a rien de ce qui est nécessaire pour cela, elle le sait! Pourtant, l'avouer ainsi, s'en rendre compte suite à une question somme toute innocente venant d'un petit garçon, c'est... Douloureux? Elle n'a jamais réellement imaginé avoir d'enfants, notamment parce qu'elle était persuadé que la question ne se poserait jamais, vu son apparence, imaginer une relation n'a jamais été réellement possible pour elle. Mais maintenant? Elle est avec Faolan, et si jamais il veut des enfants, ou plutôt des enfants qui seraient réellement biologiquement les siens? Elle ne pourrait pas...
Heureusement, Faolan change de sujet et Fedora se jette littéralement sur l'occasion.
"La visite oui!" Dit-elle. "Allons voir vos chambres!" Clame-t-elle, prenant la direction de ces dernières sans demander son reste. Emmenant le petit groupe avec elle dans un silence qu'elle imagine sans doute gênant, la demoiselle de tissu s'arrête devant deux portes côtes à côtes qu'elle désigne d'un petit mouvement de la tête. "Rune, Melta, voici vos chambres! Vous pouvez choisir celle que vous voulez, pour l'heure elles sont assez générique mais, on pourra les décorer comme vous le voulez!" Affirme-t-elle en lâchant les enfants pour leur laisser découvrir leurs chambres, des pièces qui n'ont rien de bien particulier pour l'heure, ce sont des chambres qui ne sont jamais utilisé et qui n'ont donc rien de plus qu'un lit et une garde-robe mais, nul doute qu'avec les idées créatives des enfants, elles pourront devenir des endroits dans lesquels ils se sentiront chez eux...
Fedora en voudra-t-elle d'elle-même et qu’il lui coupe l’herbe sous le pied ? Est-ce qu’elle voudra elle aussi adopter et avoir des enfants en plus ? Est-ce qu’ils vont devenir les gardiens d’une ménagerie d’enfants et de familier plus qu’un couple à force ? Il a presque envie de demander directement, mais en même temps il a peur des réponses possibles parce que lui-même ne sait pas comment réagir si elle n’a pas la même vision que lui. Il est celui qui impose sa famille de base dans leur relation et ne voudrait pas être celui qui impose aussi la suite. Il ne sait même pas de quelle suite il pense là tout de suite. La suite, c'est juste l’avenir de manière large. L’inconnu fait peur.
Pourtant il n’ajoute rien. Il laisse cela glisser et se dit que ça sera un sujet à aborder plus tard. Loin des enfants et une foi que lui-même aura un peu plus de courage. Dans longtemps possiblement. Leur communication est toujours un désastre et lui-même là tout de suite trouvé ça un peu pathétique de fuir de simple question qui en soi n’engage à rien sauf un dialogue.
À côté de cela, il y a deux enfants qui découvrent leur chambre respective. Deux pièces bien plus grandes que dans ce quoi Faolan est habitué à les faire dormir. De grand espace que les deux enfants semblent déjà voir de comment remplir sans se poser la moindre question. Rune dessine, à n’en pas douter elle met sur feuille ce qu’elle voudrait avoir, alors que Melta sautille et se tourne régulièrement vers le cuisinier ou Fedora pour indiquer un espace vide dans la pièce et demandé s’il pourra mettre ses jouets là ou encore là, s’il peut sauter sur le lit et… sauter sur le lit ?
— Non.
— Mais vole !
— Oui, mais non, on ne saute pas sur le lit.
— Drôle !
— Même si c’est drôle, tu vas casser ton lit si tu fais cela. Si tu casses ton lit, tu vas dormir par terre pour toujours.
L’enfant fait une mine catastrophée en entendant cela, presque les larmes aux yeux et se tourne vers la noble pour avoir du soutien alors que tout son corps se met à trembler comme une prémisse au gros chagrin qu’il va avoir. Des putains de larmes de crocodile. Faolan le sais, Rune aussi, elle ricane d’ailleurs et même Wilfred semble le voir vu le regard entendu qu’il lance au jeune homme face à la situation. C’est dans ce genre de moment que le blond se demande pourquoi il a choisi de devenir parent.
— Ne commence pas ton caprice.
— Tu es méchant ! Je t’aime plus !
— D’accord.
L’enfant croise les bras et fait sa meilleure moue pour bouder alors que le père de famille regarde cela d’un point de vue blasé et se tourne vers l’apprenti enchanteur.
— Tu vas le voir au quotidien, mais c’est un grand comédien pour avoir ce qu’il souhaite.
Une part de lui a voulu rajouter que c’était comme sa mère, mais il sent que ça va mal passé de parler de la mère de Melta là maintenant.
— Je te propose de le laisser bouder avec Rune, ils pourront comme cela se familiariser avec les chambres.
Il tourne la tête vers sa fille qui le regarde avec un grand sourire et son carnet où elle a fait un dessin très grossier de deux personnes sautant sur un lit.
— Non, vraiment, vous ne sautez pas sur le lit…
L’enfant ricane et s’approche de son frère avant de faire la même moue que lui et imiter sa posture sous l’œil blasé du père de famille. Melta la regarde faire un petit temps avant d’éclater de rire et passé à complètement autre chose et indiqué tout ce qu’il voulait à sa sœur dans cette chambre. Dans le lot il y avait une fontaine à chocolat et une cheminée qui distribuait des bonbons au citron.
— Il nous faudra un budget lit, je pense…
"Laissons-les s'habituer aux chambres, pendant ce temps, allons voir si Gaspard a besoin d'aide pour le dessert!" Dit-elle en se tournant vers Melta et Rune avant de sourire de son grand, beau et effrayant sourire. "Et seul les enfants sages qui ne sautent pas sur leur lit auront le droit d'en avoir! Parce c'est comme ce petit garçon de la ville aquatique : il a sauté sur son lit et fait trembler tout son corps et puis... Il a été incapable de manger un dessert pendant toute une journée! Il n'a plus jamais sauté sur son lit ensuite..." Conclue-t-elle d'une voix plus amusée qu'autre chose. "Vous nous rejoignez après les enfants d'accord?" Après tout, il faut bien les laisser s'habituer à la demeure, de toute manière Wilfred n'est pas loin et la poupée sait qu'il est parfaitement capable de s'occuper d'enfants. Après tout, elle ne serait pas celle qu'elle est aujourd'hui sans le brave majordome. Prenant la main de son petit-ami, elle se dirige vers l'extérieur de la chambre pour retourner vers le rez-de-chaussée. Elle aurait aimé montré à Faolan leur chambre mais, cela attendra plus tard. Chaque chose en son temps après tout. Arrivant en bas des marches, elle attire Faolan pour reprendre la route de la cuisine dans laquelle Gaspard est en train de préparer les ingrédients pour un dessert visiblement bien trop compliqué pour ce que Fedora espérait. "Gaspard? Vous en faites encore trop n'est-ce pas?" "Il semblerait madame que ce soit le cas je l'avoue mais, aujourd'hui est un jour spécial après tout n'est-il pas?" La poupée offre son grand, beau et effrayant sourire au cuisinier avant de se diriger vers le comptoir, cherchant dans un tiroir elle en sort un tablier de cuisine qu'elle passe immédiatement. "Mais cela n'empêche pas de rester simple Gaspard... Je vais prendre les choses en main!" Affirme-t-elle en se tournant vers Faolan. "Tu as vu? Je suis une cuisinière!" Continue-t-elle en désignant son tablier comme si cela était un déguisement complet. "Quoi qu'il en soit Gaspard, faisons un gâteau! Ce sera bien plus rapide que ce que vous prévoyez. Je m'occupe de la pâte!" Est-ce pour montrer à Faolan qu'elle peut aussi cuisiner - enfin plus ou moins - ou par envie de faire quelque chose elle-même pour les enfants? Elle ne saurait le dire mais elle s'applique... Un peu trop sans doute! L'envie de bien faire, la peur de mal faire, tout cela provoque un mélange étrange qui pousse à faire des erreurs et quelle erreur? Elle ne s'en rend pas compte immédiatement, c'est lorsque le gâteau a finit de cuir, qu'elle coupe un petit morceau pour que Faolan goûte - alors que les enfants arrivent avec Wilfred - que la réalisation se fait : elle s'est trompé entre le sucre et le sel, transformant ce délicieux gâteau en une horreur culinaire qui n'a plus rien d'un dessert. "Oh non! Je suis sincèrement désolée, on va en refaire un immédiatement!" S'exclame-t-elle en se confondant en excuses.