La Récolte d’Asclius

Deuxième lune de la saison chaude de l'an 1001.

Bon, la situation commence vraiment à enquiquiner l'aventurière. Pas qu'elle n'apprécie pas passer son temps en compagnie de Calixte. Bien sur que non, elle l'aime du plus profond de son coeur. Mais voir son gosse se faire emmerder par des pseudo créature, puis la piqûre à la main qui la démange de plus en plus, puis ces poiscailles qui ne veut pas partir...tout ça, mis bout à bout, commence à ronger le peu de patience que la jeune femme possède.

Sans prendre de gant, néanmoins en prévenant sa coéquipière, Rebecca lèvre ses deux mains vers le ciel et puisse dans le peu d'énergie qui lui reste et dans les ombres environnantes. Il y en a peu, mais elle peut utiliser celle de la barque sur l'eau, celle de Calixte et celles des nombreux objets et sac se trouvant dans la barque en question. Modélant fébrilement une forme aquatique, elle fini sa création en la balançant dans l'eau.

Un gros bigthumnails d'ombre fait son apparition dans la petite promenade de ces poissons venimeux, provocant chez eux peur et fuite rapide. Pendant ce laps de temps, la blanche plonge sa main encore valide dans l'eau pour ramasser l'avant dernière fleur. Son autre main la ronge terriblement. Pour essayer de compenser cette envie, elle gratte tout autour de la piqûre. On lui a apprit, enfant, qu'il ne fallait pas le faire sur les boutons de moustiques. C'est bien pareille que pour des morsures de poissons, non ?

En tout cas, l'équipe arrive finalement à un compte de neuf asclius. Plus qu'une et elles pourront retourner voir leur super ami l'alchimiste, et lui dire que sa quête était bien énervante, et que la prochaine fois, qu'il achète un filet de pêche.

Rebecca tend la fleur à Calixte pour qu'elle la mette avec les autres. Elle se concentre sur les ordres donnés à son ombre : rester à distance de la barque tout en la protégeant des poissons environnants. De ce fait, les asclius ne devraient pas redescendre, et l'équipe sera à l'abri d'autres morsures.

Un plan sans accro, au final.

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La Récolte d’Asclius

Deuxième lune de la saison chaude de l'an 1001.

Au final, la quête s'est passée beaucoup plus tranquillement que l'aventurière aurait pu imaginer. Elle s'attendait à un enlèvement de north, des pirates sur leur bateau voguant sur les flots, ou même à un monstre légendaire sortant tranquillement des sous bois, appâté par son appétit vorace. Au final, à part des polos gênant et une morsure qui gratte à s'en enlever la peau, tout va bien.

Le groupe retourne tranquillement au village du début, non sans discuter de tout et de rien. Non, le géniteur de ce gosse mal luné ne donne rien à la blanche. Même, il est fort possible qu'il ne sache toujours pas qu'il est père. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'aucun des deux parents ne s'est revu depuis, même pas quand Rebecca était enceinte. On pourrait dire qu'elle l'évite par tous les moyens, mais elle vous répondra qu'elle s'en fiche et qu'il n'est plus ni dans sa vie, ni dans son coeur. On sait bien que tout cela est complètement faux, bien évidemment. Elle se tient au courant des différentes rumeurs à son sujet, l'observe même quand elle a la chance de le croiser dans les rues de la capitale. Et est-ce qu'il faut également parler du fait qu'elle avait fait les cents pas devant le palais, attirant le regard des gardes royaux, comme si elle était prête à faire une révolution à elle toute seule ?

Au final, l'alchimiste était encore plus mal luné que le bébé. Comparé à lui, North ne fait pas d'humour noir, et n'est pas rancunier. Le groupe peut encore voir, en rentrant, les débris des fioles tombaient il y a plusieurs heures de cela, comme si l'homme les laissaient là pour ne pas oublier sa colère et sa fureur. Mais cela ne servait à rien de continuer les formalités de "oui, tout c'est bien passé" ou même des "j'espère que vous continuerez à faire appel à la guilde pour vos prochaines requêtes". La blanche n'est pas une vendeuse de la guilde, elle n'a pas besoin de leur faire de la publicité comme cela.

Rebecca reprend donc la route avec Calixte. Elle lui répète, encore une fois, qu'elle sera là si la jeune femme / jeune homme a besoin d'aide pour les enfants qu'elle porte. Il lui reste encore énormément d'affaire qui ne vont plus à North, et elle les lui donnera avec plaisir. Les enfants à cette âge là, grandissent beaucoup trop rapidement. A peine on leur achète un vêtement à leur taille, que le temps de rentrer à la demeure, ils sont déjà trop petit.

De retour à la capitale, les deux personnes restent quelques heures ensemble supplémentaires, autour d'une boisson sans alcool pour l'une, et une grosse bière mousseuse pour l'autre. Que faire de cette récompense ? Rien de bien sorcier, les cristaux vont partir directement en vêtement pour l'autre, ou en nourriture pour les familiers restés à la maison. Rien que d'essayer d'imaginer le bordel qu'ils ont pu faire pendant la journée, enfermés comme ça...Rentrer est-il vraiment nécessaire ?

Dans un des rues de la capitale, le groupe se disperse finalement.

- N'hésite pas à m'appeler si quelque chose se passe.

Qu'importe ce qu'est la chose, si elle peut enfin sortir de sa routine étouffante et se débarrasser du seul homme de sa vie, elle le fera avec un trop grand plaisir. L'embrasser sur le front semblerait outrageant déplacé, mais elle voudrait le faire en signe d'affection et de tendresse. Finalement, elle opte pour un serrage gentil de bras, qui montre tout de même toutes les émotions que Rebecca éprouve pour Calixte.

Finalement, la maison n'a pas brûlé, mais de nombreux bibelots sont à terre, soit en plusieurs morceaux, soit écrasé par des pieds ou des sabots trop excités par l'absence de la maîtresse. Dans un soupire, l'aventurière pose North dans son berceau, relève ses manches, et commence un ménage dont la fin n'est pas encore en vue. Une nouvelle quête pour elle, mais sans rémunération en contrepartie.

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