Inaros

Il essuya quelques gouttes de sueur qui perlaient sur son front, jetant un nouveau coup d'œil autour de lui. Il n'était pas passé loin de la mort, avec n'importe lequel des rayons tueurs qui détruisaient tout ce qu'ils touchaient. Mais, à bien y regarder, combien de fois l'avait-il esquivée au cours de ces dernières vingt minutes ? Au moins autant que ses compagnons d'infortune. Ils n'étaient pas de taille contre cette immondice qui n'était plus humaine, cette chose qui n'avait de cesse de hurler tout un tas de choses que le mercenaire n'entendait même plus. Sourd, il l'était. Et, s'il réussissait à sortir vivant de cette salle, tous ses cristaux durement gagnés serviraient probablement à payer un guérisseur pour qu'il lui rende l'audition. À quoi servait donc la récompense promise par la Couronne pour explorer ce territoire s'il se retrouvait contraint de la dépenser pour se soigner ? Encore la preuve qu'il aurait mieux fait de s'abstenir et de passer à côté de l'annonce.

Du coin de l'œil, il aperçut le retour du rayon tiré par isaitpakic et grimaça lorsqu'il le vit revenir de plein fouet vers lui. Ok. Ok. Il n'allait définitivement plus tirer, il ne tenait pas à se prendre ses propres projectiles dans la tronche - puisqu'il n'imaginait même pas que ses balles puisse atteindre un de ses coéquipiers. Pensif, il plongea sa main dans son petit sac sans fond et chercha une réponse auprès de l'élément qu'il maîtrisait si peu dans ce désert : le sable.

Le corps de Solveig était étendu à ses pieds mais il lui sembla très distinctement entendre sa voix. Alors qu'il était sourd, rappelons-le. Que lui murmurait-elle ? Qu'entendait-elle par « s'amuser » ? Il fronça les sourcils et ressentit alors quelques petites décharges électriques le long de son bras, jusqu'au bout de ses doigts qu'il plia et déplia dans le sable à plusieurs reprises.

Sans avoir besoin de formuler quoique ce soit, il savait ce qu'il devait faire. Il fit quelques pas pour sortir de sa cachette, posant un genou à terre pour toucher le sable qui recouvrait, ici et là, le sol. Il savait qu'il pouvait le contrôler bien mieux que quelques secondes auparavant. Il pouvait faire des choses qu'il n'avait même pas imaginer dans ses rêves les plus fous. En moins de temps qu'il ne leur en fallait normalement pour réaliser des sculptures de cette hauteur, il créa ce qui lui semblait être plusieurs golems de verre. Si tant est que le mot verre puisse toujours être appliqué à ce presque nouveau matériau qu'il avait créé de toutes pièces. Quelque chose de quasiment indestructible et très résistant. Il observa ses créations un instant, se rendant compte de la connexion qu'il avait établi avec eux et qui lui permettait, comme si ce n'était pas suffisant, de les contrôler.

- On va en finir, ouais, marmonna-t-il en dégainant sa lame secrète.

Silencieusement, il ordonna à ce qu'il venait de concevoir d'attaquer l'impératrice, de réduire à néant cette chose en essayant de passer outre ses protections.

Les ruines des corbeaux

Escouade 7+9 - EVENT 3

Phase Finale - Intervention

Il suffit de quelques secondes après le départ spectral de Solveig des épaules de Java pour que les nombreux clones générés par la garde prennent soudainement leur indépendance, l’absence de boost coupant les liens qu’elle entretenait avec eux. Les clones se regardent mutuellement, surpris, avant de commencer à courir dans tous les sens tandis que sans savoir quoi faire, leur nature perdurant dans cette environnement chargé de magie. Heureusement, il y a encore une once de bienveillance de Java en eux et certains des clones se réunissent autour des corps de Solveig et du tout récemment refroidi Hryfin pour les mettre à l’abri. Car les attaques de l’impératrice continuent de pleuvoir et les murs de sables autour d’eux se resserrent petit à petit.

Grâce aux pouvoirs accrus d’Inaros et de Luz, deux golems de verres armés d’épée de foudre, leur corps parcourus d'électricité leur offrant une plus grande mobilité prennent place sur le terrain avant de s’élancer vers l’impératrice sur l’injonction de leur maître. Ils se propulsent puissamment dans les airs, fondant sur leur cible et déchaînant leur lames de foudres sur l’impératrice qui ne peut rien pour les contrer. Malheureusement, son bouclier est toujours actif et l’attaque des deux golems ont pour contrecoup de générer deux éclairs d'énergie pure qui viennent frapper, au hasard, mais il serait difficile de le croire pour les personnes présentes, Inaros, maître des golems.

L’impératrice pose un genou à terre, ses vêtements déchirés par les lames, son corps secoué de légers soubresauts électriques avant de serrer le poing sur son arme et de combattre à nouveau.
Dans le monde éthéré de Solveig et Hryfin, un grand nombre de visages ont disparu.

Map à jour:

2 blessures handicapantes pour Inaros (Les dés l’ont décidé)

1 blessure handicapante à prendre pour l’un des deux prochains (monde physique).

Les ruines des corbeaux

Escouade 7+9 - EVENT 3

Phase Finale - Fin

Dans uns situation de plus en désespérée ou Inaros tombe sous les ripostes magiques des attaques massives de ces golems, les derniers membres encore debout envoie tout ce qu’ils peuvent pour mettre un terme à ce cauchemar alors que l’oeil du cyclone de sable diminue de plus en plus et que les plus éloignés peuvent sentir le sable leur frôlée la nuque. Tandis que Java fait exploser le plafond au-dessus de l’impératrice, faisant pleuvoir une pluie de débris, l’impératrice est frappée de concert par le rayon de Vrenn et le projectile d’Arthorias. Débris, rayon et projectile sont immanquablement transformés en riposte de magie pure qui viennent frapper par deux fois Luz et une fois Vrenn.

Mais les projectiles touchent aussi l’impératrice.

Dans la réalité alternative, Solveig et son double abattent les têtes éthérées telle des faucheuses quand soudainement, les visages souffrants disparaissent devant leurs yeux. Soudainement, il n’y a plus aucun visage. Plus aucun cri d’agonie. Juste un. Qui résonne à travers l’espace éthérée et le monde physique. Le cri d’une puissance infinie qui est arrivée à son terme. A la fin de son cycle où la mort reprend toujours son dû.

L’impératrice du Désert Volant se tord en tout sens, criant sa douleur et sa peur. De la mort qui la saisit avant de l’emporter dans un dernier cri assourdissant qui rappelle presque celui du petit guide, comme un ultime adieu, puis le corps de l’impératrice se désagrège de la même manière que ses soldats jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien que sa robe en lambeau à même le sol. Dans le même temps, les esprits arrachés à leur corps y retournent, peut-être amputés d’une partie de leur énergie vitale en aidant au combat à travers cette réalité éthérée possible uniquement par le déchainement de magie qui entourait la maîtresse des lieux.

Enfin vient le silence. A une nette différence.

Le vrombissement. Celui qui vous a accueilli depuis votre arrivée dans les ruines. Vous l’entendez à nouveau après que tout se soit tû, étrangement localisé dans les vêtements de l’impératrice. Les plus intrépides d’entre vous et peut-être les moins altruistes s’intéresseront à ce bruit et pourront fouiller les vêtements abandonnés pour trouver l’origine de ce vrombissement. Une pierre. Ou plutôt, un fragment de pierre, d’un rouge carmin profond, presque noir, chaude en main, irradiant d’une magie absolument sans fin et semblant aspirer le regard qu’on lui porte jusque dans des profondeurs afollantes. Une pierre qui fera certainement la joie des plus érudits du royaume de part sa similitude avec une autre pierre provenant des tréfonds du Nord.

Mais nous n’en diront pas plus.

Car dehors, le labyrinthe n’est plus. Et alors que les créatures qui hantaient ces rues peuvent s’échapper dans la nature, les renforts sont en route. Surement. Vous en avez bien besoin.

-La famille ?
-Euh… non… pas trop… ça serait bizarre.
-Pourquoi c'est bizarre ?
-Bah… euh… enfin… Voilà.
-Je ne comprends pas.

J3 non plus, peut-être, mais elle a autre chose à se préoccuper. Ayant pris de la hauteur en montant en haut d’un bâtiment à l’aide de sa véloce monture, elle surplombe une bonne partie de la ville et le paysage est impressionnant. Puis J3 et les corbeaux sont frappés de plein fouet par la rumeur de la conclusion qui s’est produite dans l’enceinte de la pyramide. Dans l’enceinte du palais. Ils ne savent pas quoi, mais ils savent que les conséquences sont massives. Alors que sous leurs yeux, le dédale se modifiait à vue d’oeil selon les bons vouloirs centenaires de l’impératrice, celui-ci s’arrête soudainement et la prison n’est plus. Les créatures prisonniers depuis tant d’années dans ces ruelles s’en échappent, profitant de cette liberté soudaine. La maîtresse du désert volant n’est plus.

Les corbeaux n’ont plus de maîtresse.
J3 n’ont plus. Le contact avec le cristal magique lui a donné une identité propre.
Ni Dieu ni Maître. Et un océan de possibilité devant ces yeux. tant  qu’ils sont clos. Sans que l'on sache trop pourquoi, il se met à neiger. Mais Aryon est un royaume de possibilité infini et c'est bien pour ça que même les anciens clones peuvent réclamer ce qui leur revient de droit.

J3 serre le poing.

-Personne ne m’arrêtera. Ni vous, ni personne. Je serais la nouvelle maîtresse de ce secteur où je le réduirai en cendres.
-Bien dit !

J3 s’éloigne alors vers d’autres aventures. D’autres projets. Mais vous l’apprendrez bien assez tôt.

(Ou pas)


PROCHAINE APPARITION MJ : Je ne reviens plus. Adieu.
Vous pouvez continuer à loisir pour conclure de votre côté et, peut-être, éventuellement, vous occupez de vos petits camarades évanouis au sol. Faut être sympa.

DATE LIMITE : Jusqu’à la fin de l’event officiel. Ou quand vous n’avez plus rien à dire.

Inaros

Avant la mort de l’Impératrice…

Lorsqu’Ivara ouvrit les yeux, une horrible odeur lui parvint, ainsi que d’horribles douleurs localisées dans à peu près toutes les parties de son corps, sans exception. Le vacarme était aussi insoutenable. Où était-elle ? Que se passait-il ? Elle ne distingua d’abord qu’une architecture étrange - ou du moins ce qu’il en restait, puis elle vit une imposante silhouette au loin qui semblait attaquer quelque chose. Des gens. Elle attaquait des gens qui étaient tout autour d’elle. Elle ne comprenait rien, et poussa un cri de surprise en entendant la voix de Solveig juste à côté d’elle. Elle lui parla de « méchante » et de se « bouger » avant que les derniers y passent mais, avant même qu’elle puisse lui dire quoique ce soit, elle fonça tête baissée vers d’étranges autres silhouettes un peu transparentes, un peu fantomatiques. Un peu comme l’était Solveig. Un peu comme elle l’était elle, constata-t-elle en regardant ses mains. Elle poussa un autre hurlement de surprise. Elle était dans un rêve. Rien de tout ça ne pouvait être réel. Et puis… Son amie aux oreilles pointues ne lui avait-elle pas parlé comme si elle n’était pas seule ? Qui donc… ?

- Inaros ?! Mais quoi ???!!!
- Hé merde… était-il en train de marmonner, époussetant un amas de poussière invisible sur ses vêtements. Désolé Iva, on est morts.
- On est m-m-morts… ?
- Ouais. Tu vois c’truc là-bas qu’Solveig vient d’montrer ? C’tait la cible. On d’vait l’abattre.
- M-m-m-mais… était-elle en train de bégayer.

Le choc était tel qu’elle se mit à trembler et elle s’accroupit sur le sol, se tenant la tête entre les mains. De grosses larmes commencèrent à border ses yeux, avant de dévaler le long de ses joues. Elle avait encore tellement de choses à faire… Elle ne pouvait pas juste être morte. C’était impossible. Elle allait finir par se réveiller. Le chaos qui régnait autour d’eux ne semblait pas l’impacter.

Inaros, sous son apparence masculine, était un peu embêté pour la sculptrice qu’il voyait s’effondrer devant lui. Il essayait aussi de comprendre pourquoi il était tombé au combat. Était-ce ses propres golems qui s’étaient retournés contre lui ? Il avait d’abord senti une formidable puissance lui chatouiller le bout des doigts et, l’instant d’après, plus rien.

- AAAAAAAAAAAAAH !!! Hurla Ivara en se jetant sur Inaros.

Les jambes de la demoiselle s’enroulèrent autour du corps du mercenaire qu’elle fit chuter sur le sol - mais sous cette forme il ne ressentit aucune douleur - et elle se mit à le ruer de coups. Ses poings pleuvaient sur sa figure et le mercenaire, d’abord surpris par cette attaque, riposta en attrapant les poignets de la blonde pour l’empêcher de continuer. Celle-ci poussa un autre cri de rage, avant de projeter violemment sa tête vers l’homme qui avait retrouvé sa poigne d’antan et qui était bien plus forte que la sienne.

- Mercenaire de merde !!!!!! Ton putain de Désert Volant !!!!!! Je te hais d’y être allé !!!! Je vais te re-buter moi-même !!!!! SALAUD !!!!!

Et elle réussit à dire tout ça en projetant sa tête vers l’avant, que le mercenaire sut éviter au bon moment. Le front d’Ivara rencontra le sol, sans lui faire le moindre mal, et elle se redressa dans un élan de rage. Son regard… Inaros ne pourrait jamais l’oublier. Il brûlait de haine et de l’envie d’en finir avec lui. Il fit pivoter tout son corps pour inverser leurs positions et lâcha une de ses prises pour mettre une beigne à la sculptrice. Elle venait quand même de l’insulter et, Impératrice ou pas, il y avait des priorités.

- Ta gueule toi !

Et, son poing frappa sa mâchoire si fort qu’il l’aurait probablement déboîtée s’ils avaient été dans le monde réel. Ivara n’avait pas dit son dernier mot et en avait profité pour, de sa main nouvellement libre, attraper les cheveux d’Inaros et tirer dessus pour ensuite mieux enfoncer le bout de ses doigts dans son œil.

- BOUGE DE LÀ !!!!

Le problème ? Aucun d’eux ne ressentait la douleur. Ce combat promettait d’être sans fin et nous ne vous révélerons pas tous les noms d’oiseaux qu’ils se lancèrent à la figure. Une chose était sûre : le chaos était peut-être encore plus important ici.

C’est alors, qu’en même temps, chacun se rendit compte que l’autre avait disparu. Ivara était retournée dans le monde des rêves, tandis qu’Inaros se réveillait dans le corps abîmé qu’il avait laissé dans le monde réel.

Après la mort de l’impératrice…

Il eut beaucoup de mal à ouvrir les yeux. Il avait un mal de chien. Sa tête, son œil, ses côtes, ses membres… Il ne pouvait même pas énumérer mentalement tous les endroits où il souffrait le martyr. Il avait l’impression que ses propres golems lui étaient passés dessus à plusieurs reprises. Il n’avait plus la moindre force. Dormir… Il allait retourner dormir… Même s’il devait encore affronter Ivara et se battre à mort avec elle…

Une main douce et chaude l’empêcha de sombrer et il sentit bien vite qu’on lui administrait une potion de soin. Cette dernière le ramena lentement à la raison, suffisamment pour qu’il ouvre les yeux et qu’il puisse voir la chevelure rousse penchée au-dessus de lui.

- C’est f-f-fini…? marmonna-t-il.

Elle lui assura que oui, avant de retourner prodiguer ses soins à d’autres. Inaros roula sur le côté, toussant et crachant de tout son saoul. Tout était si silencieux, à présent. Seul le vrombissement qui les avait accompagnés durant une majeure partie de cette exploration persistait. Mais il n’avait pas la force de se lever pour enquêter sur son origine. Ils avaient gagné, c’était tout ce qui comptait.

Il attendit de longues minutes que la potion fasse effet, avant de réussir à se lever. Ils allaient tous avoir besoin de repos, de beaucoup de repos, pour récupérer. Lui le premier. Enfin, eux. Est-ce qu’il avait rêvé ce qui s’était passé avec Ivara et Solveig ? Est-ce qu’il avait vraiment réussi à faire des golems de verre ? Il n’en voyait plus la moindre trace. Est-ce que le sable n’était pas aussi magique que ça, en réalité ?

Il rassembla ses affaires et aida tout le monde à se préparer à sortir d’ici.

Une chose était sûre, cette expédition resterait gravée dans leur mémoire.